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 [PV Yellow] #No pain, no gain.

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Jeu 28 Aoû - 14:47
- Okay, so let's go, s'exclama-t-elle avec entrain tout en lui prenant le bras.

Yeaaah… Joie et Kinder. Forcé, Green lui offrit un petit sourire. Celui de Mona Lisa t’sais - comment ils ont fait pour dire qu’elle avait le plus beau sourire au monde sérieusement ? Putain ils avaient de la purée dans les yeux à l’époque, c’pas possible -. Je veux m’enfermer chez moi, et bouffer ma couette. Non non mieux ! Je veux décéder. Combien de fois dans cette journée j’ai souhaité ma mort ? Une bonne dizaine de fois j’pense. Une dizaine vraiment ? Eh mais c’est que je dois vraiment me sentir mal nan ? Le pire c’est que je sais même pas pourquoi je me sens aussi mal ! FEUK LA LAUJYK. Psychoter pendant 6 heures d’affilée c’est plus que mauvais les gens. Au lieu d’avoir décompressé, il avait l’impression qu’on essayait de le compresser justement, sous une pression monstre. Maelyss elle semblait plutôt insouciante.

- Si tu veux, tout à l'heure on... on pourra toujours se promener, seuls.

Il se tourna vers elle et approuva d’un bref mouvement de tête. Ca c’était une bonne idée, car il avait besoin de lui parler. Vraiment. Et sérieusement. Pour une fois oui. Il avait strictement aucune idée de ce qu’il allait lui dire, mais il savait qu’il avait besoin de le faire. En fait, il avait besoin de lui vider son sac parce que là il était plein et à force d’encaisser il allait flancher et faire n’importe quoi. La jeune fille détourna le regard comme si ça la gênait qu’il dise oui.

- Tu n'es pas obligé d'accepter tout ce que je dis tu sais...
- Si j’accepte c’est parce que j’aime tes idées, sinon tu me connais je t’aurai envoyé balader.


Ethan était tout sauf hypocrite. Il était même un peu trop franc. Dire oui pour faire plaisir à quelqu’un ça n’a jamais fait partie de sa personnalité et ça ne le fera jamais. S’il acceptait de se promener avec elle, c’est parce qu’il en avait envie lui aussi. En ce moment, il n’avait pas envie de beaucoup de chose à part rester chez lui et dormir. Alors si la blondinette pouvait lui remonter le moral, pourquoi se priver de sa bonne humeur ? La voir sourire, ça le réchauffait intérieurement. Maelyss c’est pas un simple rayon de soleil. Maelyss c’était SON soleil. Sauf qu’évidemment il ne lui disait pas…

Ah Chantilly Beach - quoi ? En anglais ça le fait vachement mieux- ! Plage toujours aussi blindée, toujours aussi festive, et toujours aussi belle. Coucher de soleil, vagues douces qui venaient s’échouer sur le sable tiède, filles en bikini et mec torse nu, l’ambiance était toujours aussi zen. Enfin zen, pas trop aujourd’hui car il y avait une fête organisée. Oui les enceintes et tout le tralala c’était pas juste pour décorer hein. Tout comme les Full Moon Party, les fêtes latines c’étaient le meilleur moyen de pécho pour certains, ou encore de se déchirer pour d’autres. Ethan avançait un peu à l’aveuglette dans la foule, ne sachant pas où aller ni par quoi commencer. Y’avait tellement de choses aussi. Il savait plus où regarder, comme un enfant de 5 ans qu’on emmenait à Disney. Maelyss lui prit la main, et le tira vers un stand bondé de bouffe totally orgasmic u know. Tandis que la blondinette s’éloignait après avoir mangé un truc chelou – mon dieu cette fille n’a pas peur d’avoir mal au ventre -, le jeune brun resta un petit moment à l’observer danser avec une brésilienne. Woh… Il déglutit. Et détourna le regard pour voir des jeunes filles glousser en le scrutant. Des jeunes filles plus que bien foutues en plus ! Et contrairement à ce qu’on pensait Ethan ne leur accorda pas un seul regard. Leurs flotteurs en plastique ne m’intéressent pas…

Adossé au comptoir d’un bar mobile, alors qu’il regardait la fête battre son plein, le brun tenait distraitement son verre, remuant le liquide coloré qu’on lui avait servi. J'me demande pourquoi j'ai commandé c'truc. P'tet que c'est juste le nom du cocktail qui lui a tapé dans l’œil, sauf qu’il s’en souvenait déjà plus. Mémoire de Dory en action. Ethan des fois c’est quelqu’un de très superficiel. Suffit qu’il trouve quelque chose plutôt joli pour en avoir envie. Maelyss par exemple. /PAF/ Bon OK c'est BEAUCOUP (jor' vraiment beaucoup) plus complexe que ça. Enfin bref, ce qu’il boit au final c’est pas très important. Il lui fallait juste un prétexte pour décliner les invitations des personnes qui voulaient aller danser. Aucune envie. Oui même si la musique est super entrainante. Sauf que la jeune blonde avait décidé le contraire et l’attira brusquement à elle en riant. Oh noooon ! Non non non non !

- Nan nan nan, Maelyss j’ai pas envie, gémit-il en résistant ce qui fit renverser ça boisson sur le sable. Eh arrête s’te plait j’t’assure j’en ai aucune envie.

- Allez ! lui fit-elle avec entrain. C'est pour la danse que tu m'avais promise !
- Ouais j'sais maaaais… commença-t-il puis il détourna le regard en boudant. J'veux pas… Et j'céderai pas donc c'est mort.

Quelques secondes plus tard, Ethan se retrouva collé à Maelyss. Putaaaaain pourquoi j’ai cédeeeeey ? Jor tout à l’heure j’ai dit que je l’enverrai balader si je voulais pas faire quelque chose, et là je me retrouve à plier devant ses caprices. Non mais paye ta fuckin’ crédibilité mon gars. Car oui, il avait suffi juste d’un de ces regards super attendrissant pour qu’il craque complétement. Sa respiration commença à s’accélérer.

- Maelyss je te promets que je vais me venger, lui murmura-t-il en regardant droit devant lui, tout en la tenant par le bas du dos, son autre main dans la sienne.

- Juste une seule, lui répondit-elle, un mignon petit sourire aux lèvres.

Décidément, elle me rendra fou. Comprenez-le comme vous le voulez parce que tous les sens sont bons. La musique commença. Vous connaissez l’expression « s’enflammer » ? Ben vouala, c’est exactement ce qu’il se passa. Ethan c’était un putain de danseur – bah ouais ses nombreuses nuits au NC c’était pas que pour draguer ou se saouler – et Maelyss une putain de partenaire. Des pas tous plus improvisés les uns que les autres, ils enchainèrent les mouvements souples au rythme de la musique. Le forro quoi. Et rapidement, les gens avaient fait un cercle autour d’eux. Hey on est des bg en sred. Ca c’est que son sourire absolument radieux semblait dire. PUTAIN DE SA RACE ON REGARDE QUE NOUUUS. Ca c’est qu’il pensait dans sa tête. Ethan ne regardait même pas ce qu'il faisait car il avait plongé son regard dans celui de Maelyss, et il n’arrivait plus à s’en détacher. Magnifique... Il n’avait d’yeux que pour elle et encore une fois, il sentait son corps tout entier s’embraser quand la musique pris fin et le public qui les acclamait. Son cœur voulant sortir de sa poitrine, il colla son front brulant contre celui de la jeune fille en souriant. T'as géré, princesse...

~ ~ ~

- Merci...

- Merci ? C'est plutôt à moi de te remercier, si t'avais pas insisté on se serait jamais autant éclaté !


Ethan continuait de fixer les vagues qui se jetaient mollement sur le sable froid à présent, assis près de la jolie blonde. Sourire doux aux lèvres, il semblait apaisé. 'fin plus que tout à l'heure déjà. Il hésitait à prendre la parole, parce que ce silence le reposait. Ça changeait radicalement de la cacophonie de la fête. Putain c'était trop bien... Quand il faisait tourner Maelyss, il avait l'impression qu'elle allait s'envoler tellement elle était légère. Son cœur à lui s'était emballé, et même s'ils avaient arrêté de danser depuis un petit moment, son cœur battait toujours aussi fort.

- Tu sais Ethan...

Le jeune brun se tourna vers elle, l'interrogeant du regard, la tête légèrement inclinait. Maelyss semblait pas super détendu. Ca s'voyait et de loin. Elle était toute crispée, comme lui dans la cabane tout à l'heure. Chacun son tour j'ai envie de dire.

- ... Je crois que...

- Alors Ethan, on préfère conter fleurette plutôt que de se préparer mentalement à la défaite ?
résonna une voix grave dans leur dos. Putain y’a toujours quelqu’un qui dérange, on peut pas être tranquille deux minutes ? En plus ça avait l’air super important ce qu’elle voulait me dire. Tant pis… Ethan se détacha difficilement de la blonde pour se retourner vers Romain. L'arrogance te perdra, ça serait quand même dommage que tu finisses dans le mur à cause de ça !

- J’ai jamais fini dans le mur contrairement à toi, j’vois pas pourquoi ça serait le cas aujourd’hui.

Arrogaaaaaaance et prétentioooooon. Ethan se leva et enjamba le muret pour les saluer d’un check amical, et prit le sweat de Romain qu’il enfila rapidement. C’est vrai que faire un rodéo à poil c’était déconseillé. M’enfin, il l’avait déjà fait, et il était arrivé 2nd donc no soucaaaïï. Le jeune homme n’avait plus qu’à récupérer sa moto et son casque chez lui. Normalement il aurait dû l’astiquer, la faire belle, la réviser pour la compet’ comme d’habitude parce que ça serait con de perdre la course pour un stupide problème technique. Tant pis, aujourd’hui il ira non pas qu’au talent mais aussi à la chance, et question chance il avait une réserve tout près de lui. Le groupe se sépara, laissant Maelyss et Jimmy partir ensemble - il a pas intérêt à la draguer…- et le reste se diriger vers les résidences. La jeune fille lui souhaita bonne chance et elle murmura quelque chose qu’il ne comprit pas. Il lui aurait bien demandé un bisou pour lui donner la pêche mais il se ravisa. Ouais nan c’pas la peine, on va m’accuser de tricherie, dopage ou je ne sais quoi. Oui parce que Maelyss c’est une drogue.  

~~~

23h. La course n’avait toujours pas commencé mais tout était en place. Les motards avaient fait les dernières et traditionnelles vérifications techniques. La piste était dégagée. Le tour de lancement, out lap pour ceux qui connaissent, avait était fait ; la course devrait durer à peine 10 minutes si les participant empruntaient les bons chemins. Les engins étaient désormais alignés sur la ligne de départ. Ce rodéo était exclusivement organisé dans les quartiers un peu chaud, peu fréquentés par les petits bourges habitués à leur confort. Non mais oui, croyez pas qu’ils allaient faire ça en plein centre-ville, devant le commissariat à la vue des keufs. Ce qu’ils faisaient c’était bien évidemment interdit. Car de un, y’en avait pleins qui n’avaient pas le permis, et de deux il n’y avait aucune limitation de vitesse. La seul but étant de remporté la course, vous pensez bien que la barre des 150 étaient facilement atteinte et dépassée sur les petites routes. C’est pour ça que les accidents étaient fréquents. Rassurant non ? Ethan était parfaitement confiant et serein malgré le brouhaha environnant. C’était celui qui détenait le plus de titres pour l’instant, car il n’avait pas peur de mettre sa vie en danger. Il n’empruntait jamais le chemin que tous les pilotes amateurs prenaient. Il passait par des endroits improbables – une fois il s’était retrouvé à 120 sur le toit d’un entrepôt abandonné – et il arrivait toujours avec un peu d’avance. C’est pas tout d’avoir la dernière bécane dernier cri, fallait étudier le terrain et savoir l’utiliser. Assis sur sa moto, visière relevé, il attendait patiemment que le départ soit donné. Une équipe de jeunes voyous, baraqués, tatoués, parfaitement habitué à ce genre d’évènements quoi, avait pris place sur une estrade faite à l’arrache. Gun en main, un des leurs leva son bras vers le ciel. Ici, pas de prêt, feu, go, partez. Quand le son d’un tir retenti, c’est le top départ. Toutes les motos se mirent à gronder perturbant le calme de ce coin reculé de la ville. Sourire en coin, Ethan abaissa sa visière, ses yeux sombres fixant la route au loin. Roulement de moteur à la Vin Diesel dans Fast and Furious, il se délecta de la musique qu’émettait son bijou. C’est parti. Maelyss, je te dédie cette victoire. Bang. Tous les motards démarrèrent en trombe et s’élancèrent dans la nuit sombre.

Les circuits de ville était assez compliqué, surtout dans ce genre de quartier car c’était facile de s’y perdre. Des dédalles, des ruelles bouchées ou trop étroites. Les motos faisaient souvent demi-tour pour prendre un autre chemin, ce qui nous donnait de jolis dérapages forcés. Les roues crissaient sur les graviers et le béton. Bon ben niveau tapage nocturne on est pas mal. En fond, on entendait les chocs de certaines bécanes qui tentaient de se faire des queues de poissons. C’était pas autorisé mais y’avait personnes pour les surveillé. Quand il y avait ce genre de chose, lors du débriefing à la fin, les accidents techniques était la raison que donnait tous les motards. Sauf qu’on savait bien que ce n’était pas des « accidents ». Le jeune brun était parfaitement concentré, tous ce qu’il voulait c’était gagné. Gagné et venir en vainqueur devant elle. Dérapage. Plus vite. Il regarda dans le rétro. Un novice derrière lui collait au cul depuis plusieurs minutes déjà. Putain faut que je m’en débarrasse. Il accéléra. Encore. Et encore. Green passa par un hall de bâtiment et ressorti pour se dirigea vers un escalier qui menait en bas de la rue. S’il est con, il me suivra. Ses roues allaient en prendre un coup. Mais tant pis. Il cambra sa bécane et descendit à une roue sur l’épaisse rampe de fer. Il regarda dans le rétro, et vit que l’autre fit demi-tour. Ah ah. Ethan regagna la voie principale et il y avait déjà un intervalle d’une bonne minute entre lui et ceux de derrière. Putain mais c’est dans la poche mon gars ! Il accéléra espérant les distancer le plus possible. La défaite sera d’autant plus écrasante pour ses adversaires. Drapeau en approche ! Le jeune brun voulait arriver en fanfare et se dressa sur sa roue arrière en hurlant un « Youhouuuuuu » après avoir relevait sa visière quand il franchit la ligne d’arrivée. Après un dérapage stylé, et la coupure du contact, il retira son casque, un sourire lui fendant sa bouille de gagnant. L’équipe d’arbitrage du début et le public, souvent composé des proches des participants - jor p’tites amies, copaing de beuverie toussa toussa - et de gens totalement chelou qui n’ont rien à foutre ici comme des trainées, des soulards - la jet set du crime un peu discount m’voyez. *krev*-,  venaient saluer le vainqueur. Ethan recevait des tapes dans le dos, et ses potes venaient lui ébouriffés les cheveux. Argh toucher pas mes tifs ‘tain. Les autres motards arrivèrent, évidemment déçu. Ethan ne s’en souciait pas et descendit de son engin cherchant quelqu’un du regard, étonné qu'elle ne soit pas venue le féliciter. Putain mais bougez-vous… Il essayait de traverser la petite foule et aperçut enfin Jimmy. Son sourire s’effaça. Il était seul.

- Elle est où Maelyss ?
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Maelyss Haryn
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Jeu 28 Aoû - 17:56
HRP :

Les deux jeunes gens déambulaient à travers les rues de la ville vers l'arrivée de la course tout en parlant. La nuit était tombée et le seul éclairage provenait des lampadaires publics, disposés un peu partout. Le tout revêtait une ambiance sombre et tranquille, un peu effrayante de par cette absence totale de présence, qu'elle fût animale ou humaine. Mais ces deux-là ne semblaient pas s'en préoccuper et leurs pieds continuaient de trainer sur le noir bitume.

Plusieurs conversations prirent ainsi forme. Ils parlaient de Romain, d'Ethan, de leur enfance respective, de la course. Le jeune brun avait beau être persuadé du contraire, Jimmy était tout sauf un dragueur - contrairement à lui - et il était plutôt sympa. Ca faisait deux ans qu'il était arrivé à Chantilly avec sa mère, il avait commencé à fréquenter la bande au lycée. Il savait conduire mais ce soir, il refusait de prendre part à la course.

- C'est pas que j'ai peur... mais avoir un mec comme Ethan comme adversaire c'est super dangereux ! Elle rit.
- La course en elle-même, elle n'est pas dangereuse ?
- Si, quoique tout seul ça passe. C'est les adversaires le pire, et ce mec est complètement taré dans sa tête.

La petite blonde leva les yeux au ciel. Ca elle ne le savait que trop bien.

- Il va gagner, c'est ça ?

Le jeune homme lui répondit par un sourire malicieux qu'elle ne connaissait que trop bien. Elle lâcha un fin soupir amusé. Je ne vois même pas pourquoi j'ai posé la question... Ce n'était pas dans ces habitudes de perdre. Pis bizarrement, elle sentait qu'aujourd'hui il avait tout sauf envie de terminer deuxième ou moins. Un sourire idiot scotché aux lèvre, elle suivait maintenant silencieusement Jimmy jusqu'à l'endroit où se déroulerait l'arrivée.

Les minutes passèrent avant que ne retentît enfin le coup de feu annonciateur du départ. Dix minutes. C'était le temps prévu pour la course si on suivait le circuit de base. Sauf Ethan déteste suivre les autres. Elle frissonna, inquiète pour une fois des idées du jeune brun. Celles-ci étaient souvent tordues, très tordues, et elle espérait qu'il s'en abstînt pour une fois. Maelyss et Jimmy se trouvaient dans une ruelle non-loin de l'arrivée. Celui-ci avait beau lui parler, la petite blonde était trop nerveuse pour pouvoir lui répondre. Il devait rester moins d'une minute avant l'arrivée des premiers.

- J'y vais, sinon Romain va me défoncer. Ca te dérange si je te laisse seule ?
- Non non, pas de soucis.

Elle le regarda s'éloigner et inspira longuement. Une moto franchit la ligne d'arrivée, elle entendit le cri de joie d'Ethan. La jeune fille se mordit la lèvre en souriant avant de secouer la tête. Quel idiot celui-là. Elle s'éloigna du mur sur lequel elle était appuyée précédemment pour faire quelques pas dans la ruelle. D'autres motos arrivèrent sans qu'elle ne daignât se rendre à l'arrivée.

- Bah alors, tu vas pas le rejoindre ?

Romain venait d'arriver derrière elle par surprise, la faisant sursauter. Elle secoua négativement la tête. Se mêler à la foule ne l'intéressait pas pour le moment. Elle préférait attendre de se retrouver seule à seule avec le jeune brun. Le casque sous le bras, Romain ébouriffa ses cheveux déjà en bataille. Il était arrivé troisième. Un jeune homme débarqua alors dans la ruelle et se dirigea vers les deux jeunes gens. C'était celui de tout à l'heure, celui qui n'avait rien dit et qui s'était contenté de fixer la petite blonde de ses yeux de chacals.

- Alors poupée, on aime pas la compagnie ?

Maelyss roula des yeux. Euuh, déjà qu'elle n'appréciait pas particulièrement quand Ethan l'appelait comme ça, c'était pas pour qu'un parfait inconnu lui sorte la même chose. Romain fronça les sourcils.

- Lâche-là mec.

L'ordre était sans appel, mais ce ne fût pas pour autant que le jeune homme l'écouta. Il s'approcha de la petite blonde pour venir la saisir brusquement par la taille en lui susurrant qu'il pouvait sans problème l'amener dans un coin où elle et lui seraient seuls. Ses mains répugnantes se baladaient sur son corps sans aucune gêne, venant même à... attendez il lui touchait les fesses là ?!

- DEGAGE ! cria-t-elle en le repoussant violemment des bras et du pied

Romain n'avait pas eu le temps de réagir qu'elle l'avait déjà envoyé valsé. La scène s'était passée très vite, mais malheureusement elle n'avait pas échappée à une quatrième personne qui se trouvait derrière l'inconnu. Inconnu dont la vie ne tenait maintenant plus qu'à un fil, vu que cette personne n'était autre qu'Ethan. Et que ces yeux étaient maintenant ceux d'un tueur. Oh putain.
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Ethan Cooper
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Dim 31 Aoû - 20:09
- Tu l’as laissé toute seule, t’es sérieux ?!

Il resserra son poing sur le col de la chemise de Jimmy. Le pauvre, il n’y était pour rien mais c’était tombé sur lui. Enfin "pour rien" non pas du tout. Il était fautif. On lui avait pas demandé grand chose après tout : rester avec la petite blonde le temps qu'il revienne. C'est tout. Il n'a pas été capable de s'y tenir. Non mais abandonner Maelyss dans ce genre quartier c’était comme laissé un steak saignant au milieu d’une cage de chacals affamé depuis trois mois. Il restera plus rien d’elle. Des dalleux en manque de sexe y’avait que ça ici. Combien de fois il avait vu des gars tripotaient des filles sans leur consentement. S’il lui arrivait quoique ce soit… putain.

- Elle… elle est v-vers la ruelle, souffla péniblement le jeune garçon en lui indiquant la rue de la tête. Romain est parti la rejoindre, j’crois… Putain Ethan lâche-moi, j’étouffe.

- Y'a intérêt pour toi, lui cracha-t-il.

Le jeune brun le lâcha et se dirigea vers l’endroit qu’il lui avait montré, sans adresser un regard aux personnes qui l’observaient. Bizarrement, toute la joie qu'il avait éprouvé quand il avait franchi la ligne d'arrivée le premier avait disparu. Comme si ça ne lui faisait plus rien de gagner. Comme si rien ne comptait plus à ses yeux que Maelyss. Inconsciemment, s’il s’était donné autant à fond pour la course, c’était pour elle. Juste pour elle. Alors, tant qu'il ne l'aura pas vu entière de ses propres yeux, il ne serait pas tranquille. Il était en train d'imaginer le pire.
Mais même si ce n’était pas le pire, la scène qui se produisait sous ses yeux le mit hors de lui. La jeune blonde se débattait dans les bras d’un mec qui essayait de profiter d’elle en la touchant un peu partout. Et Romain à côté qui ne réagissait.

- DEGAGE ! cria-t-elle en le repoussant violemment des bras et du pied

Ethan ne fixait plus personne. Plus personne sauf le connard en face de lui. Il se dirigea vers lui. D’un pas lent mais parfaitement déterminé. Ses yeux ne le quittaient plus. Il l’avait en ligne de mire. Le mec, qui n’avait pas remarqué la présence du brun, s’apprêtait à recommencer son petit manège avec la jeune fille mais Ethan attrapa le poignet du bras qui voulait renouveller ses attouchements, le serra tellement fort que ses phalanges devinrent blanches. Et d’un mouvement technique, il lui plia violemment sa main vers le bas. Craque. Il hurla. Le mec l’insulta et le repoussa mais Ethan fit contre poids et l’emporta avec lui dans sa chute. Il se mit sur lui, un bras le maintenant au sol tandis que l'autre se chargea de le rouer de coups. Des beignes violentes en plein dans sa gueule de raclure. Green bouillonnait de rage. Tout ce qu’il voulait s’était le voir crever, le voir hurler, il voulait l’entendre le supplier d’arrêter. Il refoulait sa frustration dans les coups. Et s’il n’était pas venu à temps, qu’est-ce qui aurait pu se passer ?
Ethan reçut aussi des chocs mais beaucoup moins forts que ceux qu'il infligeait. D’autres gars avaient rappliqué, mais ce n’était pas pour les séparer. Nooooon c’était pour rajouter de l’huile sur le feu et les encourager à se mettre mal voyons. Dans un brouhaha d’excités, ils avaient fait un cercle autour d’eux alors que le jeune brun ne s’arrêtait plus. Le sang de l'autre gicla. Il sentit quelqu’un essayait de le tirer vers l’arrière.

- LACHE MOI !

Il se tourna et son poing fusa dans la gueule de Romain qui essayait de le calmer. Sale traitre. A ce moment précis, Ethan ne savait plus faire la part des choses. Avant qu’il se retourne pour continuer le carnage, d’autres décidèrent enfin de le séparer en lui bloquant les bras.

- Putain barrez-vous, je veux voir saigner cette enflure ! hurla-t-il le visage légèrement en sang, crispé par la rage en se débattant et s’arrachant de leur étreinte.   

Boum. Il sentit deux frêles bras entourer son tronc, et une petite tête se coller contre son dos. Ethan cessa de s’agiter. Il resta immobile, les bras écartés de son corps, reconnaissant le parfum de la personne. Les yeux dans le vide, il ne vit pas le gars qu’il venait de casser en vingt se barrer à l’aide d’autres personnes. Puis tout le monde fit de même, s'occupant de leurs affaires. Le spectacle était fini.
Finalement, le jeune brun laissa tomber ses bras et se détacha doucement de Maelyss. Il se retourna et la regarda dans les yeux, un sourire triste se dessinant petit à petit sur ses lèvres.

- J'ai gagné la course. souffla-t-il, la tête légèrement baissée, ses mèches noires lui retombant sur les yeux.

Il savait que dire ça ne servait strictement à rien car elle était au courant. Alors il fit un pas et laissa sa tête brune tomber sur l'épaule de la jeune fille, les bras ballant dans le vide. C'était sa faute. S'il ne l'avait pas ammené ici, rien de tout ça ne serait arrivé.

- Je suis désolé... lui murmura-t-il d'une voix cassée, son front toujours collé à son épaule.

Ces trois mots venant de sa bouche ça pouvait choqué, mais il était sincère. Il l'était vraiment.
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Maelyss Haryn
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Dim 31 Aoû - 22:38
HRP :

La scène qui se déroulait devant ses yeux était d'une violence inouïe. Le genre de scène devant laquelle elle détournait le regard. Que ce fût le héros ou un misérable sous-fifre, elle n'avait jamais aimé voir quelqu'un se faire torturer. Elle tentait toujours de détourner son attention des films à ce moment-là en mettant ses petites mains devant ses yeux. Sauf que là c'était la réalité. Et qu'il lui était physiquement impossible de ne serait-ce cligner des yeux. Le sang giclait, les coups pleuvaient. Et elle ne pouvait le supporter. La bagarre attira rapidement du monde, mais contrairement aux vœux de la jeune fille, ils n'étaient pas là pour les séparer. Comme une meute de loups affamés, ils voulaient du sang, des morts. Mais Maelyss ne pouvait le supporter plus longtemps.

- Romain, arrête-le, lui ordonnait-elle d'une voix suppliante
- T'es folle ?! Tu veux que j'y passe ?!
- Arrête-le !!

Le cri avait été strident, et en l'observant le jeune homme devina aisément que s'il ne le faisait pas, elle allait pleurer. Et là Ethan le tuerait vraiment. Il soupira longuement, fit un signe de croix avant d'interpeller deux-trois personnes pour venir avec lui s'interposer dans le conflit. Il tenta de faire reculer Ethan de sa victime, parce que oui franchement pour le moment c'était plus Ethan le meurtrier, et se prit pour ça un poing magistral dans la gueule.

- LACHE MOI !

Les autres, ceux que Romain avait appelé plus tôt, se décidèrent enfin à agir, voyant à quel point ça pourrait dégénérer si on laissait le jeune brun continuer. Ils tentèrent de lui bloquer les bras, sauf qu'Ethan était fou de rage et se débattait avec acharnement.

- Putain barrez-vous, je veux voir saigner cette enflure !

Sans vraiment y réfléchir, la jeune fille fit un premier pas en avant, puis un second. Elle se dirigea à travers la foule, d'abord en marchant, puis en courant. Les gens la laissaient passer, parce qu'ils n'avaient franchement pas envie d'y aller à sa place. Elle arriva enfin près d'Ethan. De dos, il ne pouvait la voir. Il se dégagea soudainement des personnes qui tentaient de le maintenir tranquille pour faire évacuer l'autre. La jeune fille n'hésita pas et se jeta sur lui. Ses deux frêles bras entourèrent son corps et sa tête se posa sur son dos. Instantanément, le jeune homme se calma. Après quelques secondes à les observer tous les deux, la foule qui s'était attroupée là se dispersa. Il n'y avait plus aucun intérêt rester là. La petite blonde remarqua Romain repartir aussi, il était soutenu par un autre jeune homme. Son nez était en sang et son visage livide comme celui d'un fantôme. La jeune fille grimaça. Demain, elle irait prendre de ses nouvelles et lui donner des cookies fraichement piqués à l'agence. Après tout, c'était sa faute s'il était dans cet état.

- J'ai gagné la course.

Sa voix était pareille à un souffle d'air, légère. Il souriait, mais la jeune fille voyait bien que le coeur n'y était pas. Les lèvres de la petite blonde remuèrent pour laisser échapper un petit "Je sais", puis s'étirèrent timidement. Elle le laissa poser sa tête contre son épaule et y appuya légèrement la sienne en retour.

- Je suis désolé...
- Patate, lui murmura-t-elle d'une voix aussi douce que le coton. Tu es désolé de quoi ? De m'avoir permis de passer une journée si géniale ? Un rire argentin s'échappa de ses lèvres. Tu es vraiment irrécupérable...

Sa main gauche attrapa son poignet droit et glissa ses doigts fins entre ceux du jeune homme. Sa main droite elle alla se placer derrière sa tête, caressant doucement ses cheveux en bataille. Elle souriait, et si Ethan ne pouvait le voir, il pouvait parfaitement l'entendre dans sa voix. Ses joues avaient pris une délicate teinte rosée. La peur de tout à l'heure s'était envolée. La jeune fille approcha sa bouche de l'oreille du jeune homme.

- Tu sais quoi ? J'ai envie de te kidnapper pour le reste de la soirée... lui murmura-t-elle comme s'il s'agissait du plus grand des secrets. Toute résistance sera vaine ou inutile alors je te conseille fortement de coopérer...

Elle écarta ensuite son visage du sien, plongea un instant son regard dans le sien, si sombre, avant de se saisir de sa main pour l'entrainer avec elle. Elle désirait se rendre dans un endroit calme, tranquille. Un endroit où ils pourraient parler sans risquer de se faire déranger. Un endroit comme... Un simple échange de regards avec le jeune homme confirma ses pensées. Ils savaient où se rendre.
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Ethan Cooper
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Mar 2 Sep - 20:55
HRP:

- Patate, lui murmura-t-elle d'une voix aussi douce que le coton qui détendit le jeune homme de plus belle. Tu es désolé de quoi ? De m'avoir permis de passer une journée si géniale ?

Un rire argentin s'échappa de ses lèvres alors que le jeune brun esquissa un petit sourire. Ouais c’est vrai que depuis ce matin il s’est passé pleins de choses cool. Si on faisait un bilan, on peut dire qu’on a passé une bonne journée, même si j’aurai voulu qu’elle se finisse mieux. Ethan se crispa en serrant les poings… Enfin bref, ce qui était fait était fait, on pouvait pas retourner en arrière. Et puis Maelyss semblait avoir plus qu’appréciée sa journée. Et dire qu’elle voulait rester à l’appart pour faire des muffins avec Tora. Tiens en parlant de Tora j’ai pas été lui chercher ses ingrédients. Pis en plus il se fait tard, la supérette ne doit pas être ouverte. C’est pas grave au pire, elle doit surement dormir et elle va oublier. Ou pas. ‘tain je sens que je vais me faire tuer, je ne lui aie pas donné de nouvelles, elle va encore croire que je suis parti au NC ou au bar.

- Tu es vraiment irrécupérable...

Green lâcha un petit ricanement discret, confirmant donc les propos de la jeune blonde. Ouais on me le dit souvent et ça depuis que je suis tout petit. Il sentit les fins doigts de Maelyss se glisser entre les siens et sa main droite lui caresser tendrement sa chevelure noire. En général, le jeune brun détestait qu'on lui touche ses tifs mais là il se laissa complétement aux douces caresses de la blonde comme un petit chat. 'façon de parler bien sûr. Ethan rapprocha alors son petit nez du cou velouté de Maelyss la chatouillant ainsi au passage, et enfouit petit à petit son visage dans sa chevelure blonde.

- Tu sais quoi ?

- Hum nan ? dit-il en entourant la taille de la blondinette de ses bras pour la presser contre lui.

- J'ai envie de te kidnapper pour le reste de la soirée... lui murmura-t-elle comme s'il s'agissait du plus grand des secrets. Toute résistance sera vaine ou inutile alors je te conseille fortement de coopérer...

Ethan éloigna son visage du sien et la risette se fit plus prononcée quand il croisa son regard malicieux. Okay c’est définitif, j’adore cette fille. Elle est complétement folle mais je l’adore. Non mais un kidnapping carrément ! Dans ce cas-là je crois avoir attrapé le syndrome de Stockholm : j’éprouve une grande sympathie pour mon ravisseur. Pis minute… J’suis pas un gosse, donc on dit pas kidnapping mais enlèvement d’abord !... Le premier qui fait un commentaire déplacé j’le butte. Grande preuve de maturité que voilà. Lui aussi il voulait passer le reste de la soirée avec elle. Après un échange de regards complice, elle s’écarta doucement de son étreinte et le tira avec elle.

- C’est à ce moment-là que je dois crier au secours nan ? plaisanta Ethan en la suivant sans broncher. Pourquoi je broncherai sérieux ? J’suis bien avec elle. Normalement le héros est censé débarquer sur son cheval blanc avec une musique épic en fond et me sauver de tes griffes.

Le scénario de base quoi. Dès qu’il eut fini de débiter ces conneries, un vieux papi sortit d’une ruelle avec un petit chien blanc qui faisait sa promenade du soir. Ethan se retint de rire et souffla à la jeune fille qu’il se passera avec joie de son sauveur parce qu’en ce qu’il le concernait son kidnappeur était vachement plus attirant. Enfin bref. Si vous vous demandez où ils allaient comme ça, la réponse était juste sous vos yeux. Le parc la nuit c’était un endroit vraiment détendant. Y’avait pas un bruit, c’était super calme contrairement à la folie de la journée, parfait pour parler. En plus il avait une belle vue dégagée. Bon OK, les alcoolos sur les bancs ça casser un peu le mythe de l’endroit bucolique mais ils n’étaient pas dérangeant car ils étaient complétement HS. Ils décuvent passivement contrairement à Ethan qui fait l’alerte à la baraque quand il rentre de soirée totalement défoncé. Le jeune brun repéra leur petit coin tranquille, celui de tout à l’heure-là, sauf qu’au lieu de s’assoir dans l’herbe il se posa sur un banc qui se trouvait sous un arbre. Oui c’était un peu reculé mais au moins personne ne viendrait les déranger. ‘fin ils allaient pas non plus… ‘fin bref vous avez compris.. Il posa son bras le long du dossier du banc et son pied sur son genou pour être à l’aise. Laissant la jeune fille prendre place à côté de lui, Ethan souffla un peu, évacuant les dernières mauvaises ondes qu’il avait emmagasiné. Quand il passa le dos de sa main sur sa joue, il grimaça un peu dû aux bleus qu’il aurait prochainement.

- A chaque fois que je sors, faut que j’me batte sinon j’ai l’impression que j’serai pas satisfait, ironisa Green, l’air morose.Tu dois en avoir marre nan… ? Il soupira à sa place. J’t’assure que je le fais pas exprès… Je suis un vrai aimant à emmerdes et… Et c’est toi qui subis avec moi. Il se tourna un peu vers elle et planta son regard sombre dans les magnifiques yeux émeraude de la blonde, ce qui le fit rougir légèrement. T’aurai pas dû venir avec moi, t’aurai du rentrer ça t’aurait évité de voir… ça.

La dernière fois qu’elle l’avait vu à l’œuvre c’était en mission, donc c’était totalement légitime, mais à force elle allait le prendre pour un mec super violent. J’suis pas violent… ‘fin je m’emporte facilement c’est tout. Un vent froid vint caresser petit à petit leur visage. Green passa alors son bras sur ses épaules pour la réchauffer  en la collant doucement à lui. Il ne faisait pas franchement chaud, mais vu l’heure qu’il était c’était un peu normal que l’air se soit refroidit. Quelle heure en fait ? Minuit et quelques non ? Ethan esquissa un sourire.

- Dans la vie, y’a deux types de personnes : ceux qui te font perdre ton temps, genre le mec de tout à l’heure. Et ceux qui te font perdre la notion du temps, dit-il en regardant au loin puis il continua charmeur. Tu fais partie de la deuxième catégorie.
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Maelyss Haryn
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Jeu 4 Sep - 20:31
- C’est à ce moment-là que je dois crier au secours nan ? Normalement le héros est censé débarquer sur son cheval blanc avec une musique épic en fond et me sauver de tes griffes.

Et comme pour faire écho aux paroles du jeune homme, un vieil homme surgit à cet instant d'une ruelle adjacente, accompagné d'un frêle chien au pelage neige. Maelyss se retint difficilement de rire, mais elle ne put s'empêcher de glousser lorsqu'Ethan lui en fit la remarque. Heureusement qu'elle était plus attirante que cet homme, elle aurait des questions à se poser sinon ! La jeune fille le repoussa sur le côté en riant et en se lamentant de ses bêtises. Comment peut-on rester sérieux avec quelqu'un comme ça à côté ? C'est impossible ! Ethan il était comme ça. C'était ce genre de personne rare qui arrivait à la faire rire même lorsqu'elle n'en avait pas envie.

Les deux jeunes gens se dirigèrent à travers les ruelles sombres de la ville, éclairés par la faible lueur des lampadaires de de l'astre lunaire qui trônait au dessus de leurs têtes. L'ambiance avait beau être mystérieusement inquiétante, notamment à cause de l'heure tardive et de la présence de personnes peu fréquentables dans les rues, Maelyss ne s'inquiétait nullement. Ethan étant à ses côtés, elle se disait qu'elle aurait sûrement plutôt deux chances qu'une de s'échapper vivante. Cela serait l'autre qui mourrait à sa place, et dans d'atroces souffrances. La grille du parc apparut au détour d'une rue. D'élégantes arabesques noires se dirigeaient vers le ciel avant de se courber harmonieusement pour venir redescendre vers la terre. L'ensemble était un peu comme une oeuvre d'art aux yeux de la petite blonde. Lorsqu'ils pénétrèrent dans le parc, ils aperçurent plusieurs personnes allongées ci et là, sur des bancs. Des alcooliques. Leur vue dégoûtait quelque peu la jeune fille qui décida tout bonnement de les ignorer. Il était inutile de se gâcher la soirée en pensant à leur présence. par chance, leur coin était toujours aussi vide de vie. Ethan décida non pas de s'asseoir dans l'herbe comme précédemment mais sur un banc, encore plus à l'écart du chemin principal. Au dessus de celui-ci, un vieux saule étendait ses branches comme pour y former un cocon protecteur. Un fin sourire sur les lèvres, Maelyss décida de s'assoir à son tour, respirant avec délice l'air frais du coin. Celui-ci était légèrement parsemé de senteurs florales provenant des azalées non loin. La jeune fille appréciant le silence reposant, elle se taisait. De toutes les manières, elle n'avait pas grand chose à dire, contrairement au jeune homme.

- A chaque fois que je sors, faut que j’me batte sinon j’ai l’impression que j’serai pas satisfait. Tu dois en avoir marre nan… ? J’t’assure que je le fais pas exprès… Je suis un vrai aimant à emmerdes et… Et c’est toi qui subis avec moi. T’aurai pas dû venir avec moi, t’aurai du rentrer ça t’aurait évité de voir… ça.

Elle le fixait de ses prunelles tranquilles, attristée qu'il s'en veuille toujours. Elle ne lui en voulait pas, elle n'en tenait pas rigueur. Elle avait déjà connu pire, et qu'Ethan l'eût amené avec elle ne changeait rien. Tôt ou tard, elle serait forcément tombée sur un gars comme ça, même de plein jour. La seule chose qui avait changée par rapport à toutes ces autres fois, c'était la présence d'Ethan. D'habitude, la jeune fille comptait sur la présence dissuasive de Blue. Et si on l'agressait, elle s'était suffisamment entrainée au combat au corps à corps pour connaitre les principaux points faibles de ses adversaires, largement suffisant lorsqu'elle avait affaire à des abrutis sans véritable compétence de combat. Et si celle de son adversaire dépassait les siennes, elle sortait un revolver. Elle évitait quand même de tirer, histoire que le gars en face ne se rendît pas compte à quel point elle ne savait pas viser. Elle se contentait juste de lui faire peur. Parfois ça marchait. Et parfois non. C'était assez aléatoire. Du coup la jeune fille subissait quand même pas mal de dégâts lors des missions, vu que ses adversaires ne tenaient souvent pas compte du flingue et lui fonçaient dessus comme des bourrins. Enfin bon, comparée à ce qu'elle avait déjà subi, là c'était assez insignifiant. Ce n'était pas parce qu'Ethan savait se battre qu'elle allait avoir peur de lui. Maelyss, elle était plutôt du genre à se dire qu'au moins, il pourrait la défendre si elle en avait besoin. Comme là. Il est bête s'il croit que ça a changé ma vision de lui. Bon certes sur le coup elle avait flippé grave. Mais sur le coup seulement. Si elle avait eu peur, c'était juste que le jeune brun se prenne un mauvais coup. Qu'il se prenne un mauvais coup à cause d'une situation désastreuse dans laquelle elle l'avait impliqué. Maelyss sentit le bras du jeune homme glisser le long de son cou pour venir se poser sur son épaule. Sa présence apaisa ses pensées et la fit sourire doucement.

- Dans la vie, y’a deux types de personnes : ceux qui te font perdre ton temps, genre le mec de tout à l’heure. Et ceux qui te font perdre la notion du temps. Tu fais partie de la deuxième catégorie.

La remarque lui tira un fin sourire. Son interprétation était originale, mais elle rejoignait l'avis général. Pour tout le monde, il y avait ceux-là et les autres. Les premiers, c'était ces personnes qu'on ne voulait pas oublier, sur qui on pouvait toujours compter. C'était ceux avec qui on riait, on pleurait. C'était ceux qu'on aimait. Sincèrement. Les autres, c'était ces gens dont les branches du destin ne faisaient que longer les nôtres. Elles avaient beau être intimement proches, jamais elles ne se croisaient. C'était ces gens que l'on croisait durant une partie de notre vie, puis qu'on finissait par oublier. C'était ces gens que l'on appréciait guère ou peu. La jeune fille croisa ses mains devant son visage et souffla longuement dessus, comme pour tenter de réchauffer ses doigts glacés. Ceux-ci devenaient rapidement froids s'ils n'étaient pas en contact avec de la matière, qu'elle fût écharpe, poche ou autre main. Elle releva ensuite la tête en direction du ciel, puis pris la parole.

- Tu sais, je n'ai pas pour habitude de juger les gens sur leurs actes. Je ne vois pas pourquoi ça me permettrait de te juger violent. Même si tu t'emportes plutôt facilement à vrai dire... Suffisait de dire Adrien et ça y est, monsieur pétait son câble ! C'est vrai qu'avec le temps tu es devenu doué dans l'art de t'attirer des ennuis, mais c'est normal vu que la stupidité est de naissance chez toi. Elle tourna son visage vers lui en lui tirant la langue, mesquine, avant d'éclater de rire. Elle avait beau se moquer, ça se grillait à des kilomètres qu'elle ne le pensait pas. Elle voulait juste qu'il arrête de s'en vouloir comme ça, alors qu'il n'y était pour rien. Elle préfèrait qu'il lui en voulût à elle plutôt qu'à lui-même. C'est vrai, dans la vie il y a deux types de personnes. Elle se frappa la tête avec la faute de sa main en se lamentant, exagérant ainsi largement ce qu'elle pensait. Et tu me fais souvent perdre mon temps ou tourner en bourrique avec tes blagues pourries, pauvre de moi ! Elle secoua la tête en levant les yeux au ciel, puis repris soudainement une position plus calme et sérieuse. Son petit sourire en coin était toujours présent. Mais parfois quand on est ensemble, j'ai l'impression que le temps ne passe pas à la même vitesse. Parfois il s'accélère, parfois il ralentit, parfois il s'arrête aussi. C'est un peu comme une horloge déréglée dont je n'arrive à prévoir le futur.

En y réfléchissant, ces changements temporels étaient assez troublants. Puis chiants aussi, parce que quand on avait pas de montre, on arrivait plus facilement en retard quelque part, ce qui était le cas de la petite blonde dès qu'elle parlait cinq minutes avec Ethan. En réalité, elle restait très certainement trois jours avec lui vu comment Mère-Grand lui criait dessus dès qu'elle revenait à l'agence. Pensive, la jeune fille s'appuya un peu plus sur l'épaule du jeune homme, le contact de son bras sur les siennes la réchauffant doucement. Au dessus de leurs têtes, la voute étoilée semblait réaliser de silencieuses arabesques. Parfois, les loupiotes du plafond semblaient fuir leurs amies tranquilles et venaient filer le long de la cime des arbres dans un fin éclat argenté. A un certain moment, l'une d'elles recommença à filer, ce qui provoqua une certaine exaltation chez la jeune fille. Celle-ci pointa vivement son doigt dans sa direction.

- Une filante !

Elle ferma ensuite les yeux et joignit les mains, comme le voulait la tradition. Ses lèvres remuèrent silencieusement sous les yeux amusés du jeune brun. Une fois le voeu prononcé, elle rouvrit les yeux en souriant, le regard brillant. Vous vous demandez certainement quel était son voeu. Ah ah, surprise ! Je veux des nuggets demain à la cafet ! ... oui bon okay, plus surprise. La petite blonde n'était pas de celles à prononcer des voeux impossibles. Elle considérait que si l'on souhaitait des choses simples dans la vie, on en était forcément plus heureux. Les choses simples finissaient très souvent par se réaliser, car elles demandaient peu de contraintes par rapport au destin.

- Ethan... ?

La jeune fille se releva pour se mettre à genoux sur le banc, tournée à présent vers le jeune homme dont elle était grâce à ça à peine plus haute. Elle le fixait de ses grands yeux émeraudes, la tête légèrement penchée sur le côté, comme un chat fixant une souris étrange. Un vent léger balaya le parc, faisant virevolter un instant les mèches rebelles qui s'étaient échappées de sa natte.

- Et toi, tu fais semblant ?
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Ethan Cooper
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Dim 21 Sep - 20:51
- Tu sais, je n'ai pas pour habitude de juger les gens sur leurs actes. Je ne vois pas pourquoi ça me permettrait de te juger violent. Même si tu t'emportes plutôt facilement à vrai dire... C'est vrai qu'avec le temps tu es devenu doué dans l'art de t'attirer des ennuis, mais c'est normal vu que la stupidité est de naissance chez toi.

- Merci Maelyss, merci. Vraiment, j’adore ta façon de consoler quelqu’un, dit-il en prenant un air vexé et boudeur à la fois, puis en la voyant rire, il esquissa un fin sourire amusé. Patate…

Elle le pensait peut-être pas mais il y avait quand même une part de vérité dans ce qu’elle disait. Ethan c’était pas le genre de personne super prude, saint et chaste qui passait ses journées à tricoter des écharpes pour les gens dans le besoin ou perdre son temps dans les clubs señor à jouer au Srabble avec les petits vieux près de la rupture vitale (dédicace à Roger *meurt*). Nan nan. Ethan c’était un pur gamin qui voulait s’amuser. Et forcément qui disait amusement disait conneries en toute logique. En continuant ce résonnement, les conneries amenaient inévitablement aux problèmes. Voilà pourquoi Ethan était considéré comme le parfait petit aimant à emmerdes. Dit comme ça, il apparaissait peut-être comme une victime mais c’en était rien. Le plus souvent, il le faisait exprès. Mais pas aujourd’hui. Dans l’ensemble, il s’était plutôt bien comportait et la petite interaction de tout à l’heure était du pur hasard. La jeune fille était simplement au mauvais endroit au mauvais moment. C’est ce qu’elle essayait de lui dire depuis tout à l’heure.

- C'est vrai, dans la vie il y a deux types de personnes. Et tu me fais souvent perdre mon temps ou tourner en bourrique avec tes blagues pourries, pauvre de moi !

- Gnagnagna, gémit-il comme un gamin, en attendant mes blagues pourries te font rire. ‘fin j’crois.

Son humour était vachement sarcastique et cynique donc forcément celui qui était visé ne trouvait pas ça tordant. A moins de ne pas avoir compris qu’Ethan se foutait de lui - oui ça arrivait. Et c’était gênant - ou que cette personne savait rire d’elle n’éprouvant ainsi aucun besoin à cogner le petit brun pour refouler sa frustration dans les coups. Tandis que le brun tourna la tête pour fixer la blondinette, celle-ci secoua la sienne en levant les yeux au ciel et repris calmement son speech.

- Mais parfois quand on est ensemble, j'ai l'impression que le temps ne passe pas à la même vitesse.

Nan. Naaaan. J’t’en prie ne va pas plus loin. Ethan sentait ses joues chauffait malgré la température avoisinant les 5 degrés. Purée je dis quoi moi ? « Merci ah ah il se fait tard bon ben good bye, au fait j’aime les patates pas cuites, so veux-tu m’épouser ? » … Moi j’trouve que ça passe nan ? Pendez-moi. Please. Please please please. J’ai dit s’il vous plait, faites pas vos chacals !

- Parfois il s'accélère, parfois il ralentit, parfois il s'arrête aussi. C'est un peu comme une horloge déréglée dont je n'arrive à prévoir le futur.

… En ce moment, c’est mon cerveau qu’est déréglé putain. Il se sentait tout chose parce que ce qu’elle disait, bah… c’était réciproque. On fête ça ? Il déglutit et détourna le regard en s’asseyant non plus comme le mec super détendu qui gère toutes les meufs du NC oklm susu, mais plus comme le gars grave mal à l’aise avec les filles et avec lui-même. Jor « j’me décale de 30 centimètres sur le côté pour pas qu’on soit trop collés tu vois ». Sauf que le jeune brun n’avait pas eu le temps de mettre en pratique cette technique de distance respectable que la jeune fille s’appuya sur son épaule pour mieux se lover contre lui. Il aura beau se maudire intérieurement que ça ne changera pas. Sentir la jeune fille contre lui, c’était… c’était juste parfait. Alors Ethan se plaça correctement et pencha sa tête légèrement sur le côté pour la reposer doucement contre celle de Maelyss.

- Une filante ! s’écria-t-elle soudainement en pointant le ciel étoilé de son index.

Ethan releva la tête et eut juste le temps d’apercevoir furtivement un rayon lumineux finir sa course à l’horizon. Quand il était petit, il se souvenait qu’il attendait impatiemment la nuit des étoiles filantes pour inviter l’élu de son cœur à admirer avec lui ce magnifique spectacle naturelle. Sauf qu’il s’était trompé de jour, et le seul spectacle qu’il y avait eu c’était une belle averse. Une belle averse avec des grêlons sinon c’est pas drôle. La fille qu’il avait invité avec attrapé la crève et est décédée le jour suivant. Nan j’déconne, mais elle était tombée malade pendant deux bonnes semaines. Ethan avait pris loin de l’éviter à son retour hein. A partir de ce jour, il avait maudit les étoiles filantes et les histoires de vœux totalement débile. C’est comme le Père Noel. Tu commandes une console de jeu, il te ramène un cahier de vacances. MOI J’FUCK LE PERE NOEL ET SES LUTINS OK BIATCHES ?? A ne pas dire devant Maelyss, Alice, et toutes les filles croyant encore aux contes de fée.

- J’te la laisse, dit-il mais il constata que la blonde avait déjà fait son vœux.

La connaissant, elle avait surement souhaité que demain il y ait des pâtes à la carbonara à la cafet’, ou qu’une réduction à vie sur les Tucs au fromage tombe dans sa boite à lettre. Maelyss c’est une dalleuse et morphale, comme moi. Ne cherchez pas à comprendre.

- Ethan... ?

Déglutissement partie 2. Le mot « déglutissement » n’existe pas, je viens de l’inventer donc toi derrière ton écran repooose ce dictionnaire. Maelyss se mit à genoux sur le banc et dévora le jeune brun du regard. C’est là que je dois m’enfuir en courant avec mes jambes de lâche. Nan Ethan, fais face à ton destin putain... En l’occurrence ton destin il s’agit d’une meuf hyper mignonne qui te fixe de ses grands yeux émeraudes et qui te fais tourner la tête depuis un bon bout de temps déjà. Pas mal le destin.

- Et toi, tu fais semblant ?

[Insérer le vent du soir qui fait agiter pendant un petit moment la chevelure des deux ados]. Contrairement à tous à l’heure dans la cabane, Ethan ne freeza pas. Il continua simplement à contempler la jolie blonde de son regard onyx. Prunelles contre prunelles, ils ne se quittèrent pas des yeux. Aucun jugement dans leur regard, nan. Le jeune homme s’était plongé dans la nuance de verts qui lui faisait face. Emeraude. Mais pas que. Jade, tourmaline, péridot, moldavite. Le regard de Maelyss était une mosaïque de pierres précieuses. Vertes s’il vous plait. Il esquissa un sourire discret et s’arracha difficilement à son regard pour admirer le ciel sombre parsemé de centaines de milliards d’étoiles brillantes. Voire beaucoup plus. Pourtant, ce soir il n’y en avait qu’une seule à ses yeux. Et contrairement à celles se trouvant à des millers de kilomètres au-dessus de leurs têtes, celle-ci était près de lui.

- Je suis un ver de terre amoureux d’une étoile, murmura-t-il pour lui.

Ruy Blas, de Victor Hugo pour les incultes. Il était persuadé qu’elle ne l’avait pas entendu car il avait déclaré cette phrase un décibel en dessous de la moyenne auditive perceptible par l’ouïe humaine. C’est ce qu’il croyait. Il soupira. Il ne lui arrivait pas à la cheville. Mais il fallait qu’il se lance c’était maintenant ou jamais. JAMAIS. Bon okay, maintenant. Il soupira à nouveau, laissant son souffle se geler au contact de l’air froid, et se tourna enfin vers la blonde. Préparer vous au speech le plus long de l’histoire de l’humanité.

- Tu sais, j’ai rencontré une fille un jour. J’dois avouer que notre rencontre était assez atypique. Rien à voir avec le genre de meating que tu fais au NC ou au bar de la ville. Elle s’était rétamée dans le couloir de l’agence où je travaille, à cause de mon sac que j’avais laissé trainer dans le passage. Après m’avoir insulté de cookie périmé, elle m’a demandé si j’avais un balai magique sur moi. Sur le coup, j’ai pas trop compris mais ça m’avait fait vachement marrer. Ethan lâcha un petit rire en se remémorant de cette histoire, les yeux brillants puis il continua. J’savais qu’elle était différente dès cette conversation. Il s’arrêta avec un air un peu gêné fixé à son visage. Après, ça c’est un peu compliqué. On a inversé par mégarde nos cartes, donc pour réparer ça, je l’ai suivi jusqu’à chez elle tu vois. Et c’est là que j’ai fait un malaise. Aujourd’hui encore, elle ne sait toujours pas la raison de cette petite faiblesse. J’vais te la dire, mais tu ne lui répéteras pas, 'kay ? dit-il en lui faisant un clin d’œil complice. En fait, j’avais voulu glisser sur la rampe des escaliers pour aller plus vite, mais j’me suis taulé comme une grosse merde. Mec super crédible quand on sait qu’avant je m’étais foutu de sa gueule parce qu’elle était tombée, t’sais. Bref, j’ai signé du nez toussa toussa, sauf que pour pouvoir la rattraper j’ai tapé le plus long sprint de toute ma vie. Mauvais bail bien évidemment. Bon après, on s’est pris un peu l'nez et on s’est quitté sur un froid. Je pensais stupidement qu’elle me portait la poisse tu vois. Le jeune brun secoua la tête. Quel con sérieux…. Il continua, d’une voix un peu plus triste son histoire. Je l’ai revu au NC. Et c’est là que tout est parti en couille. Un ami à elle n’allait pas bien et moi j’ai encore plus foutu la merde. Depuis, on pouvait plus s’encadrer même si au fond de moi, j’savais que je l’appréciais quand même. Bref, on se croisait souvent mais le ton de nos conversations professionnelles était toujours aussi froid. Jusqu’au jour où Mère Grand nous a foutu ensemble pour une mission de haut niveau. Au début on avait du mal à s’écouter l’un l’autre du coup, on a failli plusieurs fois à notre mission. Mais… lorsque nos vies respectives étaient en danger, on est passé outre nos différends personnels. Dans un certain sens, on peut dire que c’est grâce à la vieille qu’elle et moi avions fait la paix. Ethan poursuivit calmement même si on sentait plus son hésitation dans la voix. Enfin bref, on a commencé par se fréquenter de plus en plus, découvrant chaque jour quelque chose de notre personnalité et de notre passé commun. Une nouvelle facette, un nouveau visage, un nouveau trait de caractère… J’ai commencé à m’attacher. Beaucoup trop. A devenir accro sans le vouloir. Il n’y avait pas un jour où je ne pensais pas à elle. Quand je suis avec cette fille, je me sens incroyablement bien. J’ai qu’une seule envie c’est la prendre dans mes bras, la sentir contre moi... Je voulais pas l’admettre, mais putain ça se voyait à des kilomètres… Ethan s'arrêta. J’en suis amoureux. Et ça fait déjà longtemps...

... Sa respiration s’était accélérée au fil de son discours. Il avait trop parlé. Mais mon dieu, il fallait qu’il débite tout ça, non pas pour se sentir mieux parce que là il avait qu’une seule envie c’était de se barrer en courant et vivre au fin fond d’une bourgade chinoise, mais pour vider tout ce qu’il avait sur le cœur. Il contemplait toujours Maelyss de son regard brulant mais sincère. Il n’avait jamais été aussi sincère de toute sa vie à vrai dire. Ils se regardèrent une seconde de trop. Le jeune homme se pencha lentement vers elle et glissa sa main froide sur l’une des joues en feu de la jeune fille pour approcher son visage du sien. Hésitation. Les pulsations de son cœur atteignirent un rythme surhumain. Son coeur voulait sortir de sa poitrine. Il s’approcha un peu plus, ses lèvres à quelques centimètres de celles de la jolie blonde. A quelques milimètres maintenant...Seconde hésitation. Il ferma les yeux. Tu peux plus faire marche arrière… Et là, avec toute l’hésitation du monde, il frôla doucement les lèvres suaves de Maelyss, puis les captura. Explosion de sensations. Des lèvres délicatement sucrées. Ce baiser était plus brulant que le soleil. Plus brulant que le soleil en feu. Plus brulant que le soleil qu’on aurait aspergé d’essence et auquel on aurait mis le feu. Plus brulant que... Okay je vais m'arrêter là. Toujours aussi doux lorsqu'il embrassait une fille, Ethan passa son autre main sur l'autre joue de la blonde pour finir amoureusement son baiser. C'était la première fois qu'il ressentait autant de choses à la fois. La première fois qu'il le faisait par amour. Ethan le rompit finalement avec douceur, en éloignant à peine son visage de quelques centimètres du sien et laissant glisser ses mains. Ses joues brulaient littéralement à feu doux. Son corps entier était en feu en fait. Les yeux brumeux, il la dévisageait, bondissant d'un iris émeraude à l'autre. Maelyss semblait toute groggy. Il resta un petit moment comme ça...

- Non... murmura-t-il enfin, je ne peux plus faire semblant.

Il avait trop intériorisé ses sentiments pendant toutes ses années. Il venait de craquer. Il pouvait plus le cacher. De toute façon il n'y avait plus rien à dissimuler. Tout le monde le savait avant lui.

- Je t'aime à en mourir Maelyss...

Mais... seul le silence qui lui répondait. C'était atroce. Il baissa les yeux puis les ferma, honteux. Qu'est-ce que je viens de faire... ? Il voulait qu'elle dise quelque chose. N'importe quoi. Qu'elle lui dise que ce n'était pas réciproque, qu'elle l'insulte de parfait connard, qu'elle le gifle même ! ... Tout mais pas ce silence. Il ne pouvait pas y faire face.

- Dis quelque chose... J't'en prie...
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Maelyss Haryn
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Jeu 25 Sep - 19:02
HRP :

- Je suis un ver de terre amoureux d’une étoile...

Ses mots n'étaient que caresses, comme un léger souffle d'air qui glisserait le long de la peau, à peine perceptible. Pourtant, leur sens n'avait échappé à la jeune fille. Elle connaissait la réplique sur le bout des doigts tant elle l'avait vue en cours. C'était de celles dont les profs de français étaient souvent amoureuses, vous savez, celles célibataires qui rêvaient d'un grand amour qui lui déclamerait du Hugo ou du Baudelaire. Ces citations, combien de fois les avaient-elles déclamées en cours, le regard passionné, devant une foule d'élèves aussi impassibles qu'inintéressés. Toujours au second rang, la tête perdue dans une vision plus artistique de la chose, elle tentait de représenter sur sa feuille l'amour du petit lombric pour sa belle. Puis bien souvent elle se rendait compte d'une chose, d'un détail. "Et l'étoile, est-ce qu'elle aime le ver de terre ?" Bien souvent, la réponse ne la satisfaisait guère. L'étoile était le rêve, l'inaccessible, la perfection. Le ver de terre, c'était le reste. L'erreur, l'imperfection, la déception. Pour Maelyss, l'histoire en aurait été plus belle si l'amour était réciproque et ne dépendait pas des valeurs des gens, mais Hugo semblait vouloir montrer à travers sa plume à quel point l'amour était chose superficielle. Et l'étoile, est-ce qu'elle aime le ver de terre ? Elle avait perdu sa réponse. Elle ne l'avait jamais eue peut-être. Etait-elle elle-même sûre d'être une étoile ? Pour Ethan, il n'y avait aucun doute. C'était lui le rampant, elle sa raison. Mais l'inverse n'était pas vrai. C'était elle qui se sentait petite dès qu'il était à côté. C'était elle qui ne se sentait pas à la hauteur, et avait peur au passage de se prendre une de ces cyniques remarques dont il y avait le secret. L'étoile n'a jamais aimé le ver de terre. Parce qu'il n'y a pas d'étoile. Ou alors il y en a deux. Etoiles, lombrics. Pour la jeune fille il n'y avait pas de doute possible. Les deux étoiles se trouvaient en face de ses prunelles à elle, et elles brillaient d'un doux éclat glacé. C'était deux lueurs sombres, charmantes, attirantes. Qui semblaient tout et ne rien connaitre à la fois.

- Tu sais, j’ai rencontré une fille un jour. J’dois avouer que notre rencontre était assez atypique. Rien à voir avec le genre de meeting que tu fais au NC ou au bar de la ville.

La petite blonde haussa un sourcil en retour de sa déclaration. Bon à vrai dire pour elle c'était les rencontres au bar ou au NC qui étaient atypiques. Mais elle ne voyait pas pourquoi il s'était soudainement décidé à lui raconter sa vie. Ethan, c'était le genre de type net, précis, concis. Plus tu en étales, moins il t'aime. Plus précisément : ouvre une seule fois la bouche pour dire quelque chose de plus intelligent que lui - ce qui était guère dur en y réfléchissant - et ça y est ! Monsieur te snobe. En retour, il n'aimait pas parler de lui non plus. La dernière fois que Maelyss avait tenté d'en savoir plus, elle s'était retrouvée face à un mur insulteur ; il disait rien sauf des conneries.

- Elle s’était rétamée dans le couloir de l’agence où je travaille, à cause de mon sac que j’avais laissé trainer dans le passage. Après m’avoir insulté de cookie périmé, elle m’a demandé si j’avais un balai magique sur moi. Sur le coup, j’ai pas trop compris mais ça m’avait fait vachement marrer.

Plus le jeune homme parlait, plus le regard de la jeune fille virait à la surprise béate. Mais... il est en train de raconter ma vie là ou quoi ? ... pourquoi il parle de moi à la troisième personne alors ? Sa façon d'agir la laissait perplexe, mais une petite voix dans sa tête lui soufflait doucement qu'il suffisait d'attendre. Que les réponses viendraient en temps voulu, et qu'alors tout tomberait sous le sens. Alors elle se tut, et le laissa continuer son monologue.

- J’savais qu’elle était différente dès cette conversation. Après, ça c’est un peu compliqué. On a inversé par mégarde nos cartes, donc pour réparer ça, je l’ai suivi jusqu’à chez elle tu vois. Et c’est là que j’ai fait un malaise. Aujourd’hui encore, elle ne sait toujours pas la raison de cette petite faiblesse. J’vais te la dire, mais tu ne lui répéteras pas, 'kay ?

Toujours aussi sonnée, elle lui répondit par un faible hochement de tête. Elle ne comprenait pas pourquoi il lui racontait ça maintenant, elle avait parfaitement deviné ce qu'il s'était passé en le voyant débarquer comme ça chez elle. Mais, c'était du passé. A quoi bon revenir dessus aujourd'hui ?

- En fait, j’avais voulu glisser sur la rampe des escaliers pour aller plus vite, mais j’me suis taulé comme une grosse merde. Mec super crédible quand on sait qu’avant je m’étais foutu de sa gueule parce qu’elle était tombée, t’sais. Bref, j’ai signé du nez toussa toussa, sauf que pour pouvoir la rattraper j’ai tapé le plus long sprint de toute ma vie. Mauvais bail bien évidemment. Bon après, on s’est pris un peu l'nez et on s’est quitté sur un froid. Je pensais stupidement qu’elle me portait la poisse tu vois. Je l’ai revu au NC. Et c’est là que tout est parti en couille. Un ami à elle n’allait pas bien et moi j’ai encore plus foutu la merde. Depuis, on pouvait plus s’encadrer même si au fond de moi, j’savais que je l’appréciais quand même. Bref, on se croisait souvent mais le ton de nos conversations professionnelles était toujours aussi froid. Jusqu’au jour où Mère Grand nous a foutu ensemble pour une mission de haut niveau. Au début on avait du mal à s’écouter l’un l’autre du coup, on a failli plusieurs fois à notre mission. Mais… lorsque nos vies respectives étaient en danger, on est passé outre nos différends personnels. Enfin bref, on a commencé par se fréquenter de plus en plus, découvrant chaque jour quelque chose de notre personnalité et de notre passé commun. Une nouvelle facette, un nouveau visage, un nouveau trait de caractère… J’ai commencé à m’attacher. Beaucoup trop. A devenir accro sans le vouloir. Il n’y avait pas un jour où je ne pensais pas à elle. Quand je suis avec cette fille, je me sens incroyablement bien. J’ai qu’une seule envie c’est la prendre dans mes bras, la sentir contre moi... Je voulais pas l’admettre, mais putain ça se voyait à des kilomètres…

Son pouls s'accélérait ; elle respira profondément. Elle avait peur de ce qu'il risquait de dire après. Peur ? Non, elle ne savait pas ce qu'il allait dire. Peut-être qu'elle avait peur de ça en général. Et elle, que devrait-elle dire, faire ? Juste l'écouter, acquiescer ? Dire son avis que la question ? Mais quelle question ? Elle ne connaissait rien de tout ça, strictement rien ! Et à ne rien y connaitre, elle en avait peur. Du peu qu'elle en connaissait, ce n'était pas une bonne chose. Il n'y avait que les parents pour s'aimer l'un et l'autre sans problème. Pour les autres, ça finissait bien souvent mal. Et Maelyss ne voulait pas que cela se terminât mal. Parce qu'il ne méritait pas ça. Il ne méritait pas de souffrir par sa faute, personne ne le méritait et lui encore moins. Pour toutes ces fois-là.

- J’en suis amoureux. Et ça fait déjà longtemps...

La jeune fille le fixait de son regard troublé. Ses yeux... elle ne pouvait se résoudre à s'en détacher. C'était comme si ce n'était pas les mêmes, comme si cette fois-là ils étaient différent, il était différent. Cage d'argent. Elle en était prisonnière. Sa main glissa le long de sa joue. Elle avait chaud, et la main glacée ne faisait qu'attiser le feu sur son visage. Elle ne bougeait plus, ne respirait plus, n'osait plus. Qu'allait-il se passer maintenant ? Il se rapprochait, elle pouvait à présent sentir son souffle chaud au creux de son cou. Allait-il... ? La caresse de ses lèvres sur les siennes la fit doucement frissonner. Il hésitait, mais Maelyss ne le remarquait pas. Elle était perdue, prisonnière de ces bras familiers. Il captura finalement ses lèvres comme un aigle fondait sur sa proie, sans ne lui laisser aucune chance de s'échapper. Et là, ce fut l'explosion. Ses lèvres pétillaient comme du sucre pétillant, langoureusement délicieuses. Alors doucement, elle ferma les yeux, laissant ses sentiments la plonger dans le plus beau des rêves. Il dura une seconde, une minute, une éternité, l'horloge s'était déréglée au moment-même où son coeur avait arrêté de battre. Le moment où il rompit le contact lui parut atrocement douloureux. Les yeux toujours clos, la bouche légèrement entrouverte, ses paupières s'ouvrirent doucement. Son regard brumeux brillait doucement dans l'obscurité du parc. Immobile, seul son pouls résonnait à ses oreilles, si vif qu'elle ne parvenait à en distinguer les battements. Ses yeux croisèrent ceux, si sombres, du jeune homme.

- Je t'aime à en mourir Maelyss...

Et là, elle ne sur quoi dire. Seul le silence régnait. Une brise légère balaya les feuilles trépassées le long d'un sentier. Elle souffla tendrement sur leurs visages muets. Le premier il baissa les yeux, cachant au reste du monde la honte qui se lisait dans son regard. Elle, demeurait impassible. Figée, telle une statue. Si ses lèvres remuaient, aucun son ne voulait sortir de sa gorge sèche.

- Dis quelque chose... J't'en prie...

Quelque chose...

Sa bouche articula dans le vide. Rien à faire, elle n'arrivait pas à parler. Principalement car elle ne savait pas de quoi parler. Ces grandes phrases de dragueur, envolées lyriques ou simplement une confession, c'était tout sauf elle ! Jamais elle ne s'était retrouvée dans une situation comme celle-là auparavant. Jamais, jamais elle n'avait su ce qu'était être amoureuse. Comment, comment pouvait-elle le savoir ? Bien sûr qu'elle aimait Ethan, comme elle aimait n'importe qui d'autre ! Mais... Ethan était tout sauf n'importe qui. C'était ce gars-là, celui qu'elle irait toujours voir même s'il l'énervait. C'était celui dont chacun des faits et gestes la faisait éclater de rire. C'était celui qui pouvait s'avérer touchant et dont les compliments la faisaient rougir plus que n'importe qui d'autre. Ethan, c'était ce genre de gars qu'elle n'avait jamais pu ranger dans une catégorie précise, trop changeant. Ethan, c'était ce genre de gars peu fiable dont elle n'avait jamais compris ne serait-ce que le centième de ses pensées. Ethan il mentait. Beaucoup. Pourtant, elle le trouvait sincère cette fois-là. Son baiser passé lui brûlait les lèvres d'un feu incertain. Et elle, était-elle sincère ? A son grand regret, il fallait constater que non. Ses pensées confuses la rendaient incertaine sur la nature de ses sentiments. Est-ce qu'elle... l'aimait ? Etait-ce... par amour ? Ou juste par amitié ? Des phrases se formaient et se déformaient dans sa tête, la laissant nue de toute réponse possible à l'encontre du jeune brun.

- Je n'y arrive pas, mes lèvres ignorent quoi dire... murmura-t-elle faiblement comme si cela lui avait demandé le plus grand des efforts que de formuler cette phrase

Elle sentit le jeune homme se crisper ; ça puait le râteau de première toussa. Gênée de lui causer du mal parce qu'elle n'était sûre de rien, la jeune fille se mordit la lèvre jusqu'au sang. Doucement, elle fit glisser sa main vers la sienne, avant de s'en saisir d'une douceur inouïe. Tenant sa paume par ses fins doigts glacés, elle la colla contre sa poitrine.

- Mais lui le sait, souffla-t-elle

Seuls les battements effrénés de son coeur venaient rompre la monotonie du silence nocturne. Sentir sa main froide sur sa peau, car sa chemise n'était pas très épaisse, la fit doucement sourire. De douces fleurs cramoisies avaient éclos sur ses pommettes. Elle n'arrivait pas à savoir ce qui l'avait poussée à faire ça. Elle en avait juste eu envie. Une envie un peu folle, comme celle qu'elle avait à présent en tête. Y penser lui tira un soupir amusé. Le sourire s'agrandit, se transformant en rire. Un rire joyeux, un rire heureux. Elle lâcha brusquement la main d'Ethan avant de se jeter à corps perdu sur le jeune homme, les faisant basculer dans le vide. Son dos se retrouva allongé en long sur le banc tandis qu'elle se tenait quelques centimètres au-dessus de lui en se servant de sa main comme appui. Elle souriait. Ses yeux s'embuèrent, mais elle souriait toujours. Une larme coula le long de sa joue, créant ainsi une trainée lumineuse sur sa peau. La réponse à ses questions, elle la connaissait. Depuis longtemps. Et maintenant qu'elle le réalisait, il lui était impossible de pouvoir passer à côté. Elle était heureuse, heureuse et amoureuse.

- Je t'aime Ethan. Je t'aime à la folie...

Elle plongea sa tête vers la sienne pour venir déposer ses lèvres sur les siennes. Aucune hésitation. C'était ce qu'elle voulait, il était ce qu'elle voulait. Il était tout, elle n'était plus rien. Et maintenant qu'elle sentait la caresse de son corps chaud collé sous le sien, elle se disait qu'elle pouvait crever en paix. Car il suffisait d'avoir goûté une fois au bonheur pour que notre vie en valût réellement la peine. Et ces lèvres, ses lèvres étaient sa dose de bonheur. Sa raison. Sa drogue. Pour y avoir goûté, elle ne pouvait désormais plus s'en passer. Et si un jour elle devrait arrêter, elle préférait en finir immédiatement. Car il suffisait d'avoir goûté une fois au bonheur pour ne plus avoir goût à rien une fois celui-ci envolé. Elle aimait Ethan. A en crever.
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Ethan Cooper
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Sam 27 Sep - 20:22
- Je n'y arrive pas, mes lèvres ignorent quoi dire... murmura-t-elle faiblement.

… Okay donc entre Robert et Patrick vous préférez quoi ? Entre nous, j’ai une petite préférence pour Wilfried. Qu’est-ce que je fais ? J’essaye de me trouver un nouveau prénom. Puis après je m’exilerai au Congo pour me marier dans une tribu. Il le sentait venir ce fameux « je suis désolée, c’est pas réciproque » ou alors « restons bons amis ». C’était crispant. Allez vas-y, dis-le qu’on en finisse avec ces conneries. T’façon je l’ai toujours dis : l’amour ça sert strictement à rien à part te faire du mal. Je souffre mais je fais style que ça m’affecte pas. J’ai peur. Mais je le montre pas. Je suis énervé, et ça se voit. Vas-y fous le ton râteau. J’attends que ça. Le jeune homme s’était complétement crispé. Jusqu’à commencer à se renfermer petit à petit. Tout ça c’est des conneries... Il releva la tête, mais son regard fuyait celui de la jeune femme. Cette honte putain. Il anticipa avant même qu’elle ait fini.

- Alors dans ce cas, je suis désolé de t’avoir fait perdre ton temps.

Voix brisée qui voulait être ferme. C’était grillé, on sentait sa frustration. La voilà la première catégorie dont je parlais tout à l’heure. Ethan s’apprêtait à s’en aller mais il sentit la main de la jeune blonde prendre la sienne et la poser doucement contre sa poitrine. Le jeune brun écarquilla les yeux et posa son regard sur leurs deux mains. Des palpitations. Nan c’était beaucoup plus fort. Des battements sourds. C’est donc ça, le son d’un cœur qui bat la chamade. C’est fascinant.

- Mais lui le sait, souffla-t-elle.

So… J’dois lui demander ce qu’il pense de tout ça ? Ah Ethan et les métaphores. Parfois ça donnait un truc super, parfois fallait partir en courant tellement il comprenait tout de traviole, sérieux. Déjà que son corps était en pleine ébullition, quand il vit apparaitre de délicates couleurs rouges sur les joues de la jolie blonde, il fondit littéralement. C’est trop cute. Maelyss se mit à rire, d’un rire absolument craquant. Cristallin, et fondant. Bouyakacha. Même si Ethan ne comprenait pas trop c’qui se passait, les commissures de ses lèvres se relevèrent automatiquement en voyant la jeune fille aussi heureuse. Voilà. C’est tout ce que je veux. Là voir heureuse, souriante, sûre d’elle. C’est tout ce que je souhaite. Car si elle ne va pas bien, je ne peux pas aller bien. A partir de ce jour, je dépends d’elle. La jolie blonde se jeta sur lui, et le plaqua contre le banc. Il se laissa faire en lâchant un petit rire. Attendez, une fille prude comme Maelyss qui s’allonge fougueusement contre vous, c’est pas tous les jours que ça arrive ! Une larme coula le long de sa joue. OK donc ça c’était pas prévu. Son instinct de « cœur d’artichaut » reprit le dessus. Elle devrait savoir depuis le temps qu’il aimait pas voir les filles pleurer purée ! Parce que de un ça leur faisait des yeux tout rouges et tout bouffis - chose à ne pas leur dire, question de tact hein (t’façon elles le savaient qu’elles ressemblaient à des monstres après, surtout celles qui se maquillent. Bon en l’occurrence, Maelyss ça lui donnait un air de petit bout à consoler, rien d'effrayant.) - et de deux, c’était ultra gênant ! Ethan passa sa main sur sa joue et de son pouce il sécha les larmes d’émotions, de la jeune fille.

- Je t'aime Ethan. Je t'aime à la folie...

Crack in time.
… … … BOUYAH ! C’EST DANS LA POOOCHE ! ‘tendez, ‘tendez remettez la cassette en arrière là ! Elle est folle de moi. Elle a bien dit qu’elle était folle de moi ? Avouez-vous êtes jaloux un peu ? J’suis refait. C’est pas l’histoire d’un soir ça. Ça, c’est du vrai maggle. J’suis pas le spécialiste de l’amour, loin de là, mais en toute honnêteté, quand on croise son regard, y’a tous pleins d’émotions qui s’en dégagent. J’ai pas fait tout ça pour rien. No pain, no gain. On peut le dire, je l’ai eu mon prix gagnant. LE JACKPOT MEME. Wah putain j’le savais au fond qu’elle aussi, elle éprouvait un truc pour moi. Tous ses regards à l’agence quand on se croisait dans le couloir - on n’arrivait pas à se quitter des yeux avant d’avoir atteint le coin -, toutes ses sorties, tous ses câlins sans raison, ouais j’le savais au fond, j’le savais… Bon OK, j’le savais pas. Parce que Maelyss, elle est pas comme les autres. Tu peux pas prévoir ce qu’elle va faire, dire. Tu peux parler d’un truc super sérieux, ou un truc bien intime qu’elle va taper un p’tit somme en plein milieu de la conversation. Elle le fait pas exprès, elle est insouciante, c’tout. C’est ça que j’aime chez elle. Pis elle est mignonne naturellement. La qualité que je préfère chez une femme, c’est sa capacité à séduire sans s’en rendre compte. Bah Maelyss possède cette qualité. C’est un vrai rêve… Wait… Ca s’trouve c’est un rêve. Ca s’trouve je suis en plein délire à cause de l’alcool. Putain ce matin encore je décuvais, ça s’trouve je suis chez moi entrain de fantasmer ! Nan. Naaan nan nan nan. Pas de ça s’il vous plait. Sinon à mon réveil je me suicide.

- Wah… chuchota-t-il, ses yeux plongés dans les prunelles vertes de la jolie blonde. Ca s’trouve je suis juste en train de r… mmhf.

Décidément, couper la parole à quelqu’un c’était l’une de ses principales passions ou c’est comment ? Elle avait déposé ses lèvres sur les sienne, l’empêchant de poursuive. En fait, elle lui répondait par les gestes. Nan c’était pas un rêve. Ou alors c’était un rêve qui s’était réalisé. Ethan ferma les yeux, et la laissa continuer. C’était timide mais agréable, alors pourquoi l’arrêter ? Il glissa ses mains sur son visage mais son portable se mit à vibrer brusquement. Nan j’décroche pas ranafout, ch’uis bien là. Sauf que un truc qui vibre sur votre fesse gauche, c’était pas très confortable, on a connu mieux comme situation. Pourquoi je l’ai foutu là aussi ? Ethan décolla ses lèvres à contre cœur, et se redressa en plaçant sa main sur le bas du dos de la jeune femme pour la laisser contre lui. Il chercha son portable de sa main libre, et regarda. Un appel manqué de Tora. Ah là là, elle va mourir d’inquiétude si je rentre pas maintenant.

- On ferait mieux de rentrer, lui murmura-t-il en la serrant dans ses bras, puis il sourit doucement. Se faire des mamours ici avec les alcolos pas loin, ça peut porter à confusion t’sais. Les gens pourraient penser qu’on est rentré torchés de soirée et qu’on a fini sur un banc. Comme on en voit souvent. Hors de question qu’ils pensent ça d’eux. Silence. Clin d’œil ponctué d’un sourire tendancieux. Au pire, on continuera ça dans un endroit plus confortable.

Il lâcha un petit rire taquin, et déposa un baiser brulant sur sa joue. Allez, si on tarde plus elle sera en retard à l’agence et Tora aura eu le temps de perdre tous ses cheveux. Le jeune brun se leva du banc en glissant ses doigts entre ceux de la blonde, et prit le chemin le plus court menant à l’agence. Il faisait vachement froid, et il était crevé. Crevé mais heureux. Sincèrement, il aurait voulu porter la jeune blonde sur son dos parce qu’elle semblait fatiguée elle aussi, mais ils n’iraient pas bien loin, si ce n’est qu’atterrir dans un fossé. On va pas tenter le diable hein. Les lumières de la boutique étaient éteintes, alors Green s’arrêta devant. Il resserra sa main sur celle de Maelyss au lieu de la lâcher justement. Vous me demandez l’impossible aussi. Il soupira. Puis se mit en face d’elle et prit la main libre de la jeune fille dans son autre main. Son regard noir intense se planta dans celui qui lui faisait face.

- On se voit demain ?
lui demanda-t-il même s’il connaissait déjà la réponse. Enfin aujourd’hui vu qu’on est déjà demain. ‘fin bref tu m’as compris.

Elle a rien compris. Je comprends qu'elle n'a rien compris à ce que j'ai essayé de lui faire comprendre. Elle comprend alors que j'ai compris qu'elle n'a rien compris. C’est compliqué de se faire comprendre dans ce monde sérieux ! JE SAIS M’EXPRIMER, CA N’A RIEN AVOIR AVEC CA, OK ? Ethan se rapprocha, et pressa doucement ses lèvres sur les siennes en se penchant un peu vu qu’elle faisait une bonne tête de moins que lui. Il lui murmura un petit « à plus tard » doucereux et se détacha d’elle, la laissant pousser les portes de l’agence. Journée de malade, j‘vous dis.

~~~

Une fois à la maison, tout était éteint, signe que ses collocs dormaient à point fermé. Enfin presque. Après avoir laissé ses chaussures à l’entrée et jeté ses clefs sur la table basse du salon, Ethan se dirigea machinalement vers la chambre de Tora, et poussa la porte qui était entrouverte, laissant un filet de lumière traversé le couloir, comme si elle s’attendait à ce qu’il vienne la voir... Il s’affala sur son lit un sourire béat aux lèvres en croisant les bras derrière son cou tandis qu’elle lisait tranquillement, souriante. Elle savait déjà tout ou quoi ? Silence reposant. Il posa enfin ses yeux sur sa frangine en tournant sa tête vers elle.

- Faut que j’te raconte, tu vas jamais me croire…


Générique de fin maggle.
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Maelyss Haryn
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Dim 28 Sep - 13:00
Une vibration de portable parvint jusqu'à ses oreilles. Celui d'Ethan, zuuut-euh. Elle avait vraiment la poisse en fait. La jeune fille se releva, permettant au jeune brun de s'asseoir et de regarder qui avait appelé. Il passa sa main droite dans son dos et elle s'appuya sur son épaule en attendant. Elle commençait à avoir froid. Elle ne s'en était pas rendue compte tout de suite parce qu'Ethan la chauffait /pan/ lui faisait monter le feu aux joues en permanence, mais à présent elle frissonnait doucement.

- On ferait mieux de rentrer... Se faire des mamours ici avec les alcolos pas loin, ça peut porter à confusion t’sais. Les gens pourraient penser qu’on est rentré torchés de soirée et qu’on a fini sur un banc.
- Pour toi ça doit pas trop changer de d’habitude, répliqua-t-elle en lui tirant la langue
- Au pire, on continuera ça dans un endroit plus confortable.

La jeune fille rougit jusqu'aux oreilles et détourna le regard, permettant par la même occasion au jeune homme de déposer un baiser brûlant sur sa joue. Elle frémit et se saisit de la main qu'il lui tendit pour se relever. Ses doigts glissèrent amoureusement dans les siens pour ne plus jamais les lâcher. Sa présence la faisait doucement sourire. Les deux jeunes gens déambulèrent tranquillement jusqu’aux portes closes de l'agence. Les lumières étaient closes, mais cela ne surprit point la jeune fille. Il n'y a généralement personne à cette heure-ci... sauf Blue qui fait ses heures sup.

- On se voit demain ? Enfin aujourd’hui vu qu’on est déjà demain. ‘fin bref tu m’as compris.
- T'es bête ! éclata-t-elle de rire

Elle approcha ses lèvres des siennes pour l'embrasser une dernière fois avant de le quitter. Atrocement accro. De muettes fleurs pourpres fleurissaient sur ses pommettes. Un dernier regard en direction du jeune brun et elle franchit la porte principale. Le couloir était sombre, mais Maelyss sentait clairement la présence d'une autre personne non loin d'elle. Meeeerde. Et ainsi Yellow devint veuve.

- On a passé une bonne soirée ?

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[PV Yellow] #No pain, no gain.

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