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05.09.16 - En RP nous venons de passer au printemps ! Profitez de la douceur des températures pour visiter Chantilly et son parc fleuri.
05.08.16 - Agence Cooki fête ses quatre ans ! C'est qu'il devient un grand garçon. Merci à vous nos petits membres adorés ♥
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Il faisait froid. Quelle heure était-il déjà ? Tard, sûrement. La préparation avait été longue car la mission difficile. Des heures de debriefing pour finalement arriver à ça. La jeune fille souffla un peu sur ses mains gelées. Les gants n'étaient là que pour prévenir des empreintes qu'elle aurait pu laisser et non pas pour la réchauffer. Sa tenue sombre et simpliste avait été choisie pour optimiser ses déplacements, misant le tout sur la souplesse. Niveau armes, rien n'avait pu faire changer d'avis la jeune fille. Elle n'était pas une tueuse, même si sa vie en dépendait.
Il en met du temps ! maugréa la petite blonde
Assise en équilibre précaire sur l'une des nombreuses poutres de la grande salle, Maelyss attendait le signal d'Ethan depuis plusieurs minutes. Elle changea de position en grimaçant ; des courbatures commençaient à se faire sentir. Un coup d'oeil distrait en direction de la lucarne par laquelle ils s'étaient faufilés dans le manoir appuya son idée que la mission serait longue. Dehors, la nuit était claire et les reflets harmonieux de la Lune accentuaient le côté mystérieux de la bâtisse. Non rénovée depuis plusieurs années, elle faisait penser à celles que l'on trouvait dans ces films d'horreur. Celles qui contenaient mille et une expériences faites sur des humains. Maelyss réprima son envie de vomir. Ce manoir lui donnait la chair de poule. Non pas par son apparence, mais par quelque chose d'autre, plus profond. Plus répugnant encore que ces rats dans les canalisations.
Une goutte d'eau tombant sur son épaule fit violemment sursauter la jeune fille, déjà à cran. Elle souffla longuement lorsqu'elle se rendit compte de sa méprise puis dirigea son regard vers le sac à dos à ses côtés. Très compact, il ne prenait presque pas de place et sa légèreté ne gênait pas la jeune fille. Il contenait entre autres deux boites de munitions, des somnifères, un canif et une longue corde tressée. La petite blonde se saisit de cette dernière et l'accrocha fermement à la poutre. Elle en avait assez d'attendre, et transgressant la règle d'or de l'agent secret en mission, elle descendit en rappel dans l'obscurité avoisinante.
Laissant la corde pour le retour, Maelyss réajusta le sac sur ses épaules avant d'inspirer un grand coup. Son comportement immature allait lui coûter cher mais tant pis. Au diable Mère-Grand et ses règlements. Famille, amis, humanité, la survie coûtait bien souvent très cher. Et un bon agent ne renonçait jamais à ses émotions sur le terrain. Il avançait, sans reculer, sans aucun regard pour ceux qui mourraient à ses côtés. Et si la mission le lui exigeait, il devait être prêt à tout sacrifier pour sa réussite. Mais elle n'était pas vraiment comme ça. La jeune fille voulait et famille, et amis, et humanité, et survie. Elle voulait tout, ne rien laisser derrière. Derrière, mourir ? Elle ne voulait pas voir les gens mourir ! Pourquoi, pourquoi ne pourrait-on pas tout avoir ? Pourquoi, pourquoi devrait-on tout laisser ?
Au fur et à mesure que la jeune fille avançait prudemment dans les couloirs, son pouls s'accélérait. Ses mains tremblaient et serraient si fort le Beretta 92 qu'elles en devenaient blanches à l'intérieur de ses gants. Quoi, elle avait si peur que ça ? Ses lèvres se déformèrent en un rictus. Pour un peu, elle s'effondrerait. Ca faisait combien de temps qu'elle n'avait pas ressenti autant d'adrénaline à l'idée d'une infiltration ? Sa mâchoire crispée lui faisait mal. Ou non, en fait ça l'excitait. Pour un peu, elle serait presque impatiente de se battre. Elle espérait juste qu'Ethan n'ait rien, et qu'il s'agissait juste de légères complications.
Scrrrr.
Les rats gambadant dans la tuyauterie la firent sursauter. Elle porta la main à sa poitrine, le souffle court, et s'adossa quelques instants à un mur. Plus elle marchait, plus elle le ressentait, ce malaise. Etait-il lié à la raison de leur présence ici ? Ethan ressentait-il le même, là où il était ? Ethan... Le coeur de la jeune fille se serra. Elle n'avait jusqu'à présent croisé personne dans sa progression, se pourrait-il... ?
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Ca pue. Ca pue le moisi et le vieux. Vous me direz les deux ont la même odeur. AUCUN RESPECT POUR LES ANCIENS. Ses pas continuèrent de guider l’agent à travers les longs couloirs sombres. Il ne faisait aucun bruit. La discrétion à son maximum. Tenue noir spécialement conçue pour ce genre de mission, sac à dos, et bonnet. Le bonnet c’était pour le style. Ethan c’était une ombre. Lampe torche en main et il examinait minutieusement chaque recoins. Une araignée s’enfonça dans son trou. Un frisson. Un haut le cœur. Putain Ethan calme, Alice t’a dit quoi à propos de ces bestioles ? Araignée du matin chagrin, araignée du soir espoir. On est le soir donc ESPOIR. Il se fit violence pour continuer. C’est rien, c’est rien…
Vous vous demandez surement qu’est-ce que l’agent Yellow et l’agent Green faisaient dans ce manoir ultra flippant ? Mission de rang S. Comme dans Naruto maggle. Nan plus sérieusement, cette mission était classée comme extrêmement dangereuse, c’est pourquoi Mère Grand avait envoyé sur le terrain des anciens. Des anciens qui s’entendaient plutôt bien. Parce que pour réussir, fallait combiner expérience et coopération. D’aspect, la mission paraissait simple. S’introduire dans un ancien manoir. Récupérer un objet. Le ramener le plus vite possible au QG. Le reste ne concernait que MG. Cette dernière avait précisé qu’ils risquaient leur vie. Mais ils avaient accepté. Enfin Green avait accepté – car il était complétement con inconscient –. Yellow elle l’avait juste suivi car elle refusait de le laisser y aller seul. Adorable ? Nan. Ethan lui en avait voulu d’avoir fait ça. Il voulait y aller seul mais têtue comme pas deux, elle lui avait tenue tête. Dons les voilà tous les deux en terre inconnues armés jusqu’aux dents.
C’est la merde, il stressait à mort, limite l’endroit respirait l’angoisse. C’pas la mission c’est un truc plus sombre. L’ambiance putain. L’atmosphère l’étouffait pourtant il faisait moins 20. La buée formée par son souffle le prouvait. Il aperçut une porte au fond du couloir. Lourde, grosse, en métal, pas rassurante en somme. Il tourne la poignée humide et sale, tente de la pousser. Verrouillée. Soupir. Il passe sa main gantée sur sa nuque, désespéré. Peut pas m’envoyer Hermione Granger qu’elle fasse son sortilège pour ouvrir les portes là ? Nan mais on a déjà le manoir, vous pouvez pas faire votre boulot jusqu’à la fin et me livrer une sorcière sexy nan ? Putain… Green sortit son katana et l’enfonça dans la serrure rouillée. Je vais l’émousser, je vais l’émousser, et je vais m’en vouloir d’avoir abimé mon bijou putain… Il força. Rien. Il secoua la poignée de toutes ses forces. Il entendit un cling. Allez encore un peu... Il força encore. STRANGE NOISE. Il se retourna brusquement pointant son katana vers l’ombre à l’autre bout.
- Montre toi.
Cette froideur en deux mots. Sa voix glaciale déchira chaque particule de l’air. C’était ça, la puissance du tenor rauque d’un Cooper. Sa mâchoire se serre à nouveau alors qu’il avance prudemment vers la source du bruit. Un pas après l’autre. Serre le manche de son arme plus fort pour avoir une plus grande prise et puissance s’il était amené à frapper. Il plisse les yeux. Rien. Pourtant il était sûr d’avoir vu quelqu’un… Il revint sur ses pas et quand il fut au niveau de la porte, celle-ci s’ouvrit non sans grincer. Okay c’est quoi ce bordel… ? L’agent pénétra dans la pièce sombre. Là vous me voyez hyper déterminé et grave sur de moi mais en vrai j’lutte pour ne pas me chier dessus. PAMPERS I NEED YOU. Son cœur se convulsa, une fois puis deux. Green lâcha brusquement son katana et porta sa main à sa poitrine. Sa respiration devint saccadée. L’atmosphère était beaucoup trop anormal, il perdait tout contrôle. Calme toi merde, calme toi. Ce qui se passait ici était trop obscure, il en ressentait les échos. Il fit quelque pas de plus dans la pièce et aperçut ce qu’il cherchait depuis tout à l’heure. Ce collier, enfermé dans une boite en cristal, magnifiquement beau. Enfin… STRANGE NOISE PART TWO. Se saisissant de son arme, il fit se retourna et frappa l’air. De la bave. Un grognement. Qu’est-ce que… Ses yeux s’écarquillèrent d'horreur.
~~~
Il dérapa au détour du couloir et s’engouffra dans les canalisations, tapant le plus long sprint de toute sa vie. Adrénaline de psychopathe. Il le suivait toujours ? Aucune idée pis il s’en foutait tout ce qui comptait c’était de sauver sa putain de peau. Où est Maelyss ? Les couloirs se ressemblent tous ! Il ne fallait pas qu’il se dirige vers elle sinon il allait attirait la Chose vers elle. Il lui avait ordonné de rester en retrait mais la connaissant il savait qu’elle avait bougé. Même à deux il ne faisait pas le poids contre ça. Il manqua de glisser à cause de l’eau des canalisations, se rattrapa d’une main et couru encore plus vite lorsqu’il entendit les grognements obscures devenir de plus en plus forts derrière lui. Meeeerde ! Ses pas de course de plus en plus rapides dans les flaques faisaient un bruit monstre. Osef de la discrétion de toute façon on s’est fait repérer depuis belle lurette. Ouais et ça bien avant qu’il croise la Chose. Ses poumons étaient en feu. Qui s’est là bas ? Nan me dites pas que c’est…
- MAELYSS COUUURS ! hurla-t-il. Il lui chopa la main et l’entraina dans sa course. Cours cours cours cours ! Vite par là !
Ils s‘engouffrèrent dans un détroit sombre et pénétrèrent dans une pièce lugubre. Ethan referma la porte et la bloqua avec tous ce qu’il y avait dedans. Vielle table (couverte de sang séché, sympa), chaises cassées, armoire au fond de la pièce. Il demanda à la jeune fille de l’aider mais elle paniquait beaucoup trop en voyant le visage pâle et plein de sueur du brun.
- Putain pose pas de questions et aide moi !
Ils s’empressèrent de la bloquer correctement. Plus un bruit. Seul leur respiration brisait ce silence mortel. Ethan s’adossa au mur et glissa jusqu’au sol en soufflant, tenant de retrouver des battements correctes. Putain… Il posa ses avant-bras sur ses genoux relevés, sa tête baissée entre les jambes. Il fallait qu’il se calme. Il qu'il calme sa fréquence de "putain" dans chaque phrase aussi. Fallait qu’il explique la situation à la blonde s’il ne voulait pas la perdre psychologiquement. Il déglutit.
- J’ai repéré le collier. Il est caché dans une pièce au dernier étage. Pause. Dernier étage gardé par un putain de truc ! J’sais pas ce que c’est Maelyss, mais c’est pas normal j’t’assure. Une sorte de chien hybride combiné à un singe. Il a une mâchoire énorme, une morsure de ce colosse et tu perds ton bras. Il fit une pause sentant sa voir faiblir. Il a été lâché. Ca se voit parce qu’il a une laisse. Quelqu’un ou quelque chose dans ce manoir a lâché cette Chose sur nous. Et maintenant il va nous traquer. Silence. Faut établir un plan pour le contourner.
Déterminé à ne pas finir en chipo, il se releva et sorti de son sac une feuille et un crayon. Stratège. Il continua de parler tout en faisant des gribouillis sur la feuille pour lui exposer son plan. On a réussi à le semer dans les conduits et par chance il n’a pas encore notre odeur en tête, donc on peut facilement retourner à l’étage par la gauche. On prendra l’escalier de gauche. Il examina son schéma et releva ses yeux noirs vers la blonde. Putain dans quoi on s’est fourrés ? Il l’attira à lui et l’étreignit doucement essayant de la rassurer. Il se décala et l’embrassa avec douceur pour faire tomber la pression, lui murmurant qu’elle avait rien à craindre et qu’il était là pour la protéger. Même s’il savait que face au colosse il n’avait aucune chance.
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La jeune fille marchait depuis plusieurs minutes déjà, lorsqu'elle l'entendit. C'était comme un grondement gigantesque qui venait de sous ses pieds, non, devant elle. Et il se dirigeait par ici. La jeune fille chercha du regard un endroit où se cacher, dans l'hypothèse qu'il s'agissait-là d'ennemis, mais dans ce couloir vierge il n'y avait que des murs d'un gris mat et aucun espoir d'en sortir rapidement. Et alors qu'elle commençait à paniquer intérieurement quant à sa mort prochaine, Ethan débarqua derrière elle. En courant. Comme s'il avait le Diable aux trousses. Non, pire.
- MAELYSS COUUURS ! Cours cours cours cours ! Vite par là !
Il lui saisit sa main en hurlant. Il était terrifié, ça se voyait. Et la peur contaminant à son tour le coeur de la jeune fille, elle se mit à courir aussi vite que possible pour échapper à cette menace. Au détour d'un sombre couloir, le jeune brun les fit finalement entrer dans une pièce et s'activa aussitôt à condamner la porte. Le coeur de la jeune fille hurlait dans sa poitrine. Et le visage terrifié du jeune homme ne pouvait qu'accroitre sa peur. Elle n'osait plus bouger, lui s'activait comme un démené mais elle n'osait plus bouger. Elle voulait juste... juste...
- Putain pose pas de questions et aide moi !
Ses prunelles éteintes croisèrent celles du jeune homme, angoissées. Il l'avait vue. Ca se voyait dans son regard, dans ses gestes. Il l'avait vue, et il en avait peur. Les gestes de la jeune fille se firent mécaniques, elle obéissait aux ordres du jeune brun mais sans en avoir véritablement conscience. Elle était trop terrifiée pour réfléchir. Lorsqu'ils eurent fini de barricader l'entrée, Ethan s'effondra. Le souffle court, Maelyss le fixait de ses yeux étrangement vides. Pour la première fois depuis longtemps, elle avait peur. Pas la petite angoisse, mais la grande terreur, ce monstre noir tapi dans les coeurs prêt à ronger l'âme des malheureux qui s'y abandonnaient. Ethan, voyant que les craintes de la jeune fille ne faisaient que s'accroitre depuis tout à l'heure et ayant peur du point de non-retour, prit la parole.
- J’ai repéré le collier. Il est caché dans une pièce au dernier étage. Dernier étage gardé par un putain de truc ! J’sais pas ce que c’est Maelyss, mais c’est pas normal j’t’assure. Une sorte de chien hybride combiné à un singe. Il a une mâchoire énorme, une morsure de ce colosse et tu perds ton bras. Il a été lâché. Ca se voit parce qu’il a une laisse. Quelqu’un ou quelque chose dans ce manoir a lâché cette Chose sur nous. Et maintenant il va nous traquer.
La jeune fille déglutit. Des gouttes de sueur froide perlaient sur son front. Traque, chasse. A l'entendre, ils n'avaient aucune chance. Pourquoi ne pas renoncer ? Renoncer ? Ce n'était pas dans le vocabulaire des deux jeunes gens, à leur plus grand malheur. Abandonner une mission juste au bout de cinq petites minutes sur le terrain ? Ridicule. Il en fallait bien plus pour les faire renoncer. Le jeune homme sortit une feuille et un crayon de son sac et s'activa à tracer un schéma, un plan. C'était trop tôt pour rentrer. Lui ne voulait pas abandonner, et elle ne voulait pas l'abandonner. Elle avait peur et ne le cachait pas. La peur en soi était une belle chose qui vous poussait en avant, mais trop de peur ne faisait qu'au contraire vous attirer dans un gouffre de désespoir. Il l'avait compris, et el relevant son regard dans le sien, il comprit qu'elle avait peur, terriblement peur. Il lui tendit une main et l'attira vers lui. Elle se réfugia dans les bras en frissonnant. Alors il l'embrassa. C'était doux. Ses épaules se décrispèrent. Elle nicha sa petite tête dans son cou et il se mit à caresser doucement sa chevelure blonde pour la rassurer. Ils restèrent quelques instants comme ça, ne pensant plus ni à la mission, ni au monstre qui les attendait dehors. C'était un peu comme les derniers instants qu'ils risquaient de passer ensemble. Finalement, la jeune fille se dégagea du jeune brun et l'aida à se relever. La peur envolée, elle avait réfléchi.
- Le collier, c'est ce pourquoi on est là. Plus vite on l'aura, plus vite on partira, non ? Si cette Chose le garde, il suffit que l'un de nous deux l'attire à l'opposé du manoir. Pause. Ne fais pas cette tête ! J'irai chercher le collier et ci-tôt pris je sors du manoir, laisse-moi juste une dizaine de minutes avant de partir, d'accord ? Elle glissa ses fins doigts entre les siens en baissant le regard. Ethan... ne m'attend pas. C'est... c'est le genre de mission où si on cherche à sauver l'autre, on est deux à...
Sa gorge se serra, elle ne put finir sa phrase. Elle sauta au cou du jeune homme en le suppliant de partir à la première difficulté. S'il tentait de la sauver, sa mort serait inutile. Sauf que Maelyss n'avait pas compris que dans les deux cas, Ethan serait mort. Peu importait le reste, si la jeune fille venait à disparaitre, il ne serait plus jamais le même. Autant crever. Maelyss releva ses yeux baignés de larmes vers le jeune brun. De son pouce il essuya le coin de son oeil en lui promettant qu'ils s'en tireraient ensemble. Il fit glisser sa main le long de sa joue veloutée pour venir capturer doucement ses lèvres. C'était atroce, ça sonnait comme un adieu. Il s'écarta d'elle puis se dirigea vers la lourde porte de métal pour la dégager. Un silence pesant s'était installé. Les deux jeunes gens sortirent prudemment de la pièce, mais par chance il n'y avait rien de l'autre côté. Ils arrivèrent à une bifurcation. La petite blonde lâcha la main de son compagnon après un dernier regard. Elle ouvrit la bouche. Formula une dernière pensée. Avant de disparaitre dans le noir. Je t'attends.
***
La peur. Cette chimère infernale qui nous poursuivait jusque dans nos pires cauchemars. Celle qui se terrait, tapie dans l'ombre, prête à nous bondir dessus pour nous déchiqueter de ses crocs immenses. Cette peur était derrière elle. La manifestation de ses pires cauchemars. C'était mille fois pire que ce que l'on pouvait imaginer. Et cette Chose lui courait après. La jeune fille n'avait pas le temps de céder à la panique, tout ce qu'elle faisait depuis l'instant où elle était tombée dessus, c'était courir. Courir jusqu'à ce que mort s'en suive s'il le fallait. Le plan n'avait pas marché. Pour une raison inconnue, la Chose s'était mise à poursuivre la petite blonde sans s'occuper du jeune brun qui avait auparavant tenté de voler le bien qu'elle gardait. Et cette Chose la poursuivait, la traquait. Trop affolée pour réfléchir, Maelyss se contentait de fuir. Les poumons en feu, elle tentait de semer la bête. Plus le temps passait, plus elle se rapprochait du dernier étage. Hasard ? Non, le hasard n'existait pas. Maelyss ne semblait pas s'en rendre compte, mais c'était un piège. Ceux qui avaient envoyé cette hideuse créature à ses trousses voulaient l'attirer dans cette partie du manoir. Mais c'était trop tard pour faire demi-tour. Déjà la jeune fille franchissait la lourde porte blindée que le jeune brun avait mis tant de mal à ouvrir. Et au moment où elle compte s'échapper par la lucarne entrouverte, ses yeux tombent dessus. Le collier. Fait d'or, d'onyx, de diamants et de tanzanites délicatement taillées. Lourd, imposant. Mais incroyablement beau derrière sa vitrine. Le monstre ne la suivait plus, mais la jeune fille ne le remarqua pas. Elle était captivée par cette beauté lugubre qui s'échappait de l'artefact. Elle tendit la main pour enlever la vitre et posa celle-ci délicatement au sol. Hésitante, elle toucha du bout des doigts l'une des multiples pierres du collier. Rien ne se passa, à son grand soulagement. Elle s'en saisit à pleine main et le rangea dans la poche intérieure de sa veste. Puis se dirigea vers la lucarne. Et cria.
Son corps se convulsa, elle laissa s'échapper une première gerbe de sang. Puis une seconde. Des plaies s'ouvraient sur son corps tout entier pour se refermer aussitôt. Elle mourrait, renaissait, mourrait, renaissait, et ce indéfiniment. La souffrance était insoutenable. Ses yeux grands ouverts étaient vides de vie, emplis de souffrance. Du collier s'échappaient de sordides vapeurs noires qui s'enroulaient autour de son corps. Une mare de sang se formait petit à petit autour de son corps mutilé. Elle tenait sa tête entre ses mains ensanglantées. Un serpent, c'était un serpent. La magie sournoise du collier s'était infiltrée dans les moindres recoins de son corps et tentait d'en prendre le contrôle. Dans l'ombre, on grimaçait. Le jeune homme n'aurait pas été un bon sujet, il l'aurait domptée sans aucun doute. On avait préféré tenté avec la jeune fille, plus fragile, mais celle-ci ne supporterait pas tant de magie. Elle était en train de mourir. Tant de peine à l'attirer ici pour ça. Naïfs, ils ne s'étaient doutés de rien. Maelyss hurlait toujours. Le cri était si désespéré que l'on pouvait facilement l'entendre à l'autre bout du manoir. Elle souffrait. Et ils trouvaient cela particulièrement jouissif.
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- Le collier, c'est ce pourquoi on est là. Plus vite on l'aura, plus vite on partira, non ? Si cette Chose le garde, il suffit que l'un de nous deux l'attire à l'opposé du manoir.
Une diversion. Pendant qu’un s’empare du collier, l’autre sert de viande à la Bête. Pendant que l’un tente de terminer la mission, l’autre se sacrifie. Il n’en était pas question. Pas question que la jeune fille serve d’appât du moins. Jamais. Et si ça tournait mal ? Et si elle la rattraper ? Et si… Putain non plutôt crever que de mettre à exécution ce plan suicide. Ils n’avaient pas suivi la formation de kamikaze alors pourquoi se jeter dans la gueule du loup ? Sincèrement, des fois, valait mieux pas tenter le diable. Son visage, extrêmement expressif quand il était nerveux, se tordit d’un rictus angoissé.
- Ne fais pas cette tête ! J'irai chercher le collier et ci-tôt pris je sors du manoir, laisse-moi juste une dizaine de minutes avant de partir, d'accord ?
- Je retiendrais la chose le plus longtemps possible dans ce cas…
En espérant qu’elle ne se lasse pas de ma chair quand elle m’aura chopé. Il savait qu’il allait pas s’en sortir. Elle était trop rapide, trop violente… La Chose n’était pas normale. Issue probablement d’une expérience ratée, d’un projet horrible. Un animal torturé qui s’est transformé en machine à tuer. Le brun serait presque amené à avoir de la pitié pour cette bête. MAIS T’ARRÊTES DE ME FAIRE PASSER POUR UN FRAGILE DE LA LIFE ? JE M’APPELLE PAS ALICE. SI CE TRUC CRÈVE TANT MIEUX MERDE JE ME CHIE DESSUS DEPUIS QUE J’AI CROISE SON REGARD DE TUEUR. Pétage de plombs inside. Il se sentait mal. Instinctivement la blonde lui prend ses mains qui tremblent beaucoup trop pour les tenir dans les siennes, les ramener contre elle, alors qu’elle s’approche un peu plus, lui montrant qu’elle était là. Toujours… Cela déclencha un long frisson le long de son échine.
- Ethan... - Oui ? - Ne m'attend pas. C'est... c'est le genre de mission où si on cherche à sauver l'autre, on est deux à...
Ethan il freeze. Ethan il cille. Quoi… ? Elle lui demander de faire quoi… ? L’abandonner comme un lâche ? Comme un faible, un trouillard, un moins que rien ? Comme un salaud ? Elle lui demandait vraiment de faire ça… ? Touché en plein cœur. Elle lui sauta au cou. Partir à la première difficulté. La laissait. Elle voulait qu’il reste en vie. Le brun secoua na tête et se dégagea de son étreinte.
- NAN. Silence alors que les larmes de la blonde coulaient le long de ses joues. Il serre les poings, sa mâchoire se crispe de rage. Nan. Jamais je ne t’abandonnerai. Tu m’entends ? Rentre toi ça dans le crane et arrête tes conneries ! Silence alors que sa voix grave martèle l’air. Il se rapproche et prend Maelyss dans ses bras, la collant contre son cœur. Il lui caressa la chevelure. Plutôt me torturer jusqu’à la mort que de te laisser. Sans toi je suis rien. Alors… alors si tu venais à me quitter je deviendrai fou Maelyss. Il resserre ses bras autour d’elle. Je chercherai à te rejoindre … Sans toi, la vie n’a plus aucun sens pour moi.
C’est vrai… Sans toi Ethan il ira pas loin. La demoiselle relève ses yeux verts vers lui, les dernières larmes qui perlent doucement sont vite effacées par le pouce du brun. On va s’en sortir mon cœur… murmura-t-il en lui maintenant la tête. Ensemble… Ses lèvres frôlent celles de la blonde, puis elles viennent les capturer suavement. Ensemble… Il colle son front contre le sien, plonge ses onyx dans les émeraudes de sa belle, et dépose de nouveau un baiser. Je t’aime… Les deux jeunes gens s’écartèrent l’un de l’autre. Ils n’avaient plus le temps. Plus le choix. Il fallait continuer. L’heure a sonné pour eux de se séparer. Pourquoi se sentait-il si mal ? Est-ce la dernière fois qu’il verrait le doux visage de la blonde ? Est-ce la dernière fois pour tout ? Plus les minutes défilaient plus il avait l’impression de perdre le cap. De ne rien comprendre. Que tout lui échappait. Il avait l’impression qu’ils se trompaient sur toute la ligne.
Ce moment lorsque tu dois quitter la personne que tu aimes mais que tu n’en as pas envie. Tu ne veux pas mais tu le fais. Ton instinct te dicte le contraire sauf que tu ne l’entends pas. Non. Tu es trop occupé à suivre la petite voix qui s’est insinuée dans ton esprit depuis que tu es entré dans le manoir. Elle te dit de quitter la blonde. Et tu le fais. Elle te dit de monter à l’étage. Et tu le fais. Elle te dit d’attirer la bête. Et tu le fais. Tu cours. Sauf que la Chose ne s’intéresse pas à toi. Non. Une proie plus simple est à cet instant en train de commettre l’erreur de sa vie. Tu ne le sais pas toi, nan puisque tu écoutes la voix qui te dit de courir à l’opposé, te faisant croire que la Chose te suit. Sincèrement quand est-ce que tu vas ouvrir les yeux ? Mais quand tu entends le cri de désespoir de la jeune agente, il est trop tard.
Ethan il court jusqu’au dernier étage, sauf que la Chose bloque la porte. Elle bondit sur lui. Grave erreur. Toute cette rage qu’il avait accumulé et qu’il laissa déferler sur la chimère faisait peur à voir. L’agent vient de comprendre le piège qu’on leur avait tendu. Comme des idiots ils avaient accepté la perche. Ses yeux de tueur. Nan cette fois c’était ceux d’Ethan dont il s’agissait. Il sortit son katana et esquiva la première attaque. Il hurla de rage car pendant qu’il se battait il entendait Maelyss criait. Ca le rendait fou. Qu’est-ce qu’on lui faisait putain ? Un coup de griffe dans le ventre. Il tombe en arrière, crie, mais se relève aussi vite que le coup qu’essayait de lui porter la Chose pour l’achever. Son katana se plante dans l’un de ses yeux de sang. Elle hurle. Ethan aussi. Maelyss aussi. Aveuglée, elle vacille. Ethan lui tranche une patte. Le sang gicle. Il ne perd pas plus de temps, la laissant agoniser, et titube vers la pièce du fond en se tenant les côtes. Maelyss… Maelyss… Il pousse la porte. Et là, dans la pénombre de la pièce, il la voit. La voit en train de mourir.
- MAELYSS !
Son cœur se fend. Sa voix rauque se brise. Il court vers le corps mutilé de la demoiselle qui était complétement en transe. Tombe à ses côté et la prend dans ses bras, les yeux horrifiés par le spectacle. Décharge. Le corps de la blonde lui brule la peau. Il hurle mais la tient toujours contre lui. Il pleure parce qu’il la voit mourir mais il ne sait pas pourquoi. Ethan il devient fou. Il sait pas quoi faire. On lui volait son bonheur. On lui arrachait sa vie. Sous ses yeux. Son regard injecté de sang se pose sur la boite en cristal vide. Le collier… Il se détache du corps et cherche désespérément l’objet sur la jeune fille. Il le trouve. Le collier comme un acide lui déchiquète la main de l’intérieur. Hurlement. Il le serre plus fort. Cette rage toujours. Il le projette de toutes ses forces contre le mur gris. La parure tombe dans la boite en cristal. Les murmures noirs se coupent intensément. Silence morbide. Seuls les sanglots hachés du brun le brisent. La première fois depuis sept ans qu’il pleure de douleur. Pourquoi ? Parce que Maelyss restait inconsciente. Elle respirait plus. Il ne réfléchit pas. Il l’allongea au sol et lui fit du bouche à bouche. Un deux, souffle. Elle ne revenait pas. Il continue mais il sait que ça sert à rien. Il s’effondre en larmes. Son soleil, son étoile dont la lumière vacille, et personne pour raviver la flamme.
- Nan… Nan… Le déni. Il la secoue, son visage encore plus pale que celui de sa belle crispé de souffrance. NAN. J’t’en prie me laisse pas… J’t’en prie me fais pas ça Maelyss, s’il te plait… Tu m’as promis que tu resterais auprès de moi… Son cœur se déchire encore. T’AS PROMIS DE JAMAIS ME LAISSER SEUL. Il câble. Pourquoi… POURQUOI ON M’ARRACHE TOUJOURS CEUX QUE J’AIME ?! Il hurle. Le manoir tremble. J’ai rien pu faire, je t’ai laissé me quitter et j’ai rien fait…. J’ai accepté la mission, tu ne voulais pas la faire, et moi je ne t’ai pas écouté, c’est ma faute… C’EST MA FAUTE PUTAIN C’EST MA FAUTE !
Les remords. Ils le rongent. Ils le détruisent. Ils l’isolent. Ethan il ne voit plus rien. Il perd tous ses sens. Il veut crever. Là. Dans cette marre de sang. Dans cette souffrance. Il la serre contre lui, et lui caresse sa chevelure blonde. Rétrospective de toute ces fois où il avait fait ça. En général c’était pour la consoler, la détendre, quand ils trainaient tous les deux au lit le matin... Quand elle était triste aussi. Elle se calmait, se détendait instantanément et nichait son nez dans son cou. Elle ne ferait plus jamais ça. Il tient plus. Il tombe près d’elle. Les minutes défilèrent. Combien de temps ils avaient passé ici ? Son visage tourné vers celui de la blonde. Il la regarde toujours. Ses yeux plongés dans la douleur. Il porte sa main au doux minois mort de la blonde, le caresse… Il murmure, il peut plus parler. Chaque mot était ponctué de larmes de rage, de colère, de douleur. C’était douloureux ouais. C’était pas soutenable. Il allait crever.
- Tu te souviens on avait dit qu’on partirait un jour en voyage rien que toi et moi, et qu’on se marierait, et qu’on aurait pleins de bébés… Moi j’en voulais pas mais toi tu voulais une fille et un garçon. Tu te souviens de tous les projets qu’on avait prévu toi et moi… ?Alors … Maelyss… Reviens…
Elle bouge légèrement. Ethan ne le voit pas, mais depuis tout à l’heure les plaies se sont refermées une à une. Elle se régénérait. C’était impossible et pourtant… Elle cligne des yeux. D’une étrange couleur qu’ils sont. Ethan ne bouge pas , puis il écarquille à son tour les siens, remarquant que la blonde, toujours allongée sur le côté, l’observer. Elle se redressa d’un coup. Le brun n’en croyait pas ses yeux. Il se relève difficilement. Il était en plein délire c’est ça ? Nan la jeune fille était bien vivante. Il prononce son nom. Et là boum. C’était comme une décharge, il se sentait revenir petit à petit. Il reprend ses esprits. Il la prit dans ses bras et la serra contre lui fort, murmurant des choses confuses parce qu’il est encore sous le choc. Il le croit pas. C’est un miracle. Mais la blonde était froide. Elle ne lui rendait pas son étreinte. Elle ne le reconnaissait pas ? Il se décala et lui prit le visage dans ses mains. La regarde droit dans les yeux.
Perdue dans cet océan glacé, elle se sentait sombrer. Prisonnière d'invisibles chaines, ses mouvements étaient entravés. Elle ne pouvait rien faire. Mais qu'aurait-elle pu faire ? Ses paupières s'abaissaient doucement. Elle se sentait si faible. J'ai envie de dormir. Elle aurait aimé qu'Ethan soit là. Elle se serait réfugiée dans ses bras et, la tête contre son torse, aurait écouté inlassablement les battements de son coeur. Une esquisse de sourire timide apparut sur son doux minois. Dommage qu'il ne soit pas là, elle aurait aimé lui dire quelque chose...
La jeune fille ouvre doucement les yeux. Elle sent un contact sur sa peau, tourne la tête. Le torse nu du jeune brun l'enlace amoureusement. Il dort. Ah non. Ses paupières papillonnent. Voilà qu'elle l'a réveillé. Il fait glisser sa main sur le ventre de la jeune fille en s'étirant puis vient nicher son petit nez froid dans le cou de la jeune fille. Elle lâche un éclat de rire cristallin. Le rire s'agrandit lorsque le jeune homme se plaint de manger ses cheveux. La jeune fille ramène sa chevelure blonde sur une épaule puis tourne son ravissant visage vers celui qu'elle aime tant. Il lui caresse le bout de son nez du sien. Sa voix suave la fait doucement frémir.
- Yo princesse...
La jeune fille ouvrit les yeux. C'était donc ça se souvenir. Le sourire devint nostalgique. Elle se souvenait bien de leurs caresses du matin. Du contact brûlant de sa peau contre la sienne à chaque étreinte. Ca lui manquait presque. Elle ne ressentait plus rien, ni froid, ni douleur. C'était comme si son corps s'était endormi lui aussi. Mais elle ne voulait plus fermer les yeux. Elle voulait rester encore un peu, le temps de se souvenir une dernière fois encore.
***
Accoudés au balcon, les deux jeunes gens contemplaient ce magnifique coucher de soleil que leur offrait la vue imprenable sur les alentours. Ils ne disaient rien, ils n'avaient pas besoin de mots pour se comprendre. De discrets sourires apparaissaient parfois sur leur visage. Une brise légère souffla, faisant virevolter les joyeuses mèches blondes de la jeune fille. Les tissus de sa robe fleurie dansaient avec le vent.
- Ethan ?
Le jeune homme détourna son regard de ce spectacle silencieux offert par la nature pour venir le planter dans celui, mille fois plus beau, de Maelyss.
- Un jour... nous aussi on se mariera... ?
De délicates couleurs pourpres fleurissaient sur ses joues. Rouge pivoine, elle finit par détourner le regard en direction du sol. Son sourire s'agrandit. Il s'approcha, glissa sa main dans son dos pour amener la petite blonde contre son corps. Sa main vint caresser doucement sa chevelure si soyeuse. Quelle question bête.
- Un jour oui, quand je ne sais pas. Ca sera une surprise. Une parfaite surprise.
La jeune fille sourit. Il avait raison, ce jour-là serait parfait. Elle rêvait d'un jour porter elle aussi une robe magnifique, blanche comme neige. Elle serait en taffetas avec des volants de mousseline, lui donnant l'impression d'être légère comme un oiseau. La parure serait neuve, en or blanc et diamants. La broche serait vieille et bleue, un bijou de famille en argent agrémenté de saphirs qui aurait été légué par l'arrière-grand-mère il y a longtemps. Les boucles d'oreille seraient empruntées à Red, de magnifiques pendentifs argentés surmontés d'une perle en nacre. Le bouquet serait composé de roses et de lys blancs. Les chaussures seraient de simples ballerines blanches, pour qu'elle tombe moins. Mais elle tomberait quand même. Elle aurait beau avoir répété ce geste des centaines de fois, ce jour-là encore elle oublierait la marche qui mène à l'autel. Elle tomberait en avant, mais il serait là pour la rattraper. Il serait toujours là pour la rattraper.
Maelyss souffla doucement en se blottissant un peu plus dans les bras de son compagnon. Ses prunelles émeraude fixaient toujours le paysage qui s'étendait par-delà leur étreinte.
- Un jour, commença-t-elle, on partira loin, très loin. On fera le tour du monde. Il y a tellement de choses que j'aimerais voir et vivre... On ira au Canada, en Australie, au Japon, sur tous les continents. Elle fit une pause avant de continuer. Plus tard, je ne sais pas ce que je voudrai faire. Mais j'aimerais bien avoir des enfants. Un garçon et une fille. Je ne sais pas trop quel prénom leur donner, mais ce que je sais c'est qu'on vivra tous ensemble dans une grande maison pas loin de la mer. Et toi, tu voudrais qu'ils s'appellent comment ?
Cette déclaration si subite de la part de la petite blonde fit doucement rire le jeune homme. Il n'avait jamais réfléchi à cette idée d'avoir des enfants. A vrai dire, il n'en voulait pas. Maelyss était son soleil et il voulait la garder pour elle, juste pour elle. C'était la seule chose qu'il désirait au monde. Celle-ci s'offusqua et croisa les bras en lui tournant le dos. Le sourire s'agrandit, il s'approcha d'elle et la captura de ses bras puissants.
- Boude pas princesse, j'voulais pas me moquer ! C'est un très joli rêve que tu as là.
Il approcha ses lèvres de son cou si tentant et vint y déposer un doux baiser qui la fit rire aux éclats. Elle ne pouvait lui en vouloir.
- Et je te jure de tout mettre en œuvre pour qu'il se réalise.
La jeune fille sourit timidement. Perdue dans ses bras, elle ne pensait plus à rien. Juste au bonheur d'être à ses côtés. Car elle serait toujours à ses côtés. Elle lui avait promis d'être toujours là, de ne plus jamais le laisser seul avec ces chimères. Le souvenir change, se transforme. La jeune fille verse une larme. Le vent a tourné, Ethan a disparu.
Et si c'était un mensonge ?
***
Mensonge.
La jeune fille était de plus en plus faible. Elle n'arrivait même plus à ne serait-ce qu'esquisser un geste. Mensonge ? Qu'est-ce qu'un mensonge ? Elle ne savait plus, il faudrait qu'elle le demande à Ethan. Les veloutes de fumée noire dansaient autour de son corps en apesanteur. Ethan ? Elle ne se souvenait plus. Elle avait oublié, peut-être. Oubliées, trépassées, ces caresses matinales. Le contact brûlant de ses lèvres contre les siennes lui semblait si lointain. Ethan, qui était Ethan ? Elle ne savait plus. La torpeur envahissait son corps et son âme comme poison vers la mort. De qui parlait-elle juste avant ? Pensait-elle à quelque chose, il y avait quelques instants ? Petit à petit, la jeune fille sombrait dans de silencieuses abimes. Son cauchemar se réalise, on lui enlève ses souvenirs.
Mais elle avait oublié ce qu'était un cauchemar.
Une larme perle au coin de son oeil et coule le long de sa joue. Pourquoi pleure-t-elle ? Elle a oublié. Ah si, elle se souvient encore. Elle devait dire quelque chose, à quelqu'un. Mais elle ne se souvient plus de qui ni de quoi. Etait-ce important ? Peut-être, sinon son coeur ne se serait pas autant serré à cette idée d'avoir oublié. Qu'avait-elle oublié ?
Peut-être de lui dire qu'elle l'aimait, une dernière fois.
Les battements de son coeur ralentissent. Peut-on aimer si son coeur meurt ? Elle ne sait pas. Aimer ? Elle a déjà oublié. Ses paupières papillonnent. Elle se sent si faible. Elle aurait aimé... aimé quoi ? Elle a déjà oublié. Peut-être même a-t-elle oublié son existence.
Pardon.
Un, deux. Les battements s'espacent de plus en plus. Elle va mourir, mais elle ne le sait pas vraiment. Elle a juste envie de dormir.
- On se voit demain ?
Une voix, une voix vient de surgir dans ce vide silencieux. Une voix douce, chaleureuse. Elle fait frissonner son corps déjà mort, chasse l'obscurité dans cet océan de noirceur. A qui est cette voix ?
- Enfin aujourd’hui vu qu’on est déjà demain. ‘fin bref tu m’as compris.
Non, elle ne comprenait pas. Qui parlait ? Doucement, son corps se remet à vivre. Les battements repartent. Elle vient de se souvenir. Son corps tout entier se convulse sous l'effet de spasmes. La fumée se dissipe, ses yeux voient clair maintenant. La voix est douce, chaleureuse. Amoureuse aussi, comme elle. Elle se souvient, et ça la fait vivre. Sourire.
- T'es bête !
***
Son corps encore endolori la fit doucement gémir. Les blessures étaient guéries mais la douleur était toujours relayée par ses nerfs. Ses paupières papillonnèrent. Doucement, elle ouvrit un oeil, puis deux. Elle les cligna plusieurs fois le temps de s'habituer à l'obscurité. Où était-elle ? Elle ne reconnaissait pas l'endroit. Ses yeux se posèrent sur l'inconnu accroupi à ses côtés. Les cheveux ébène, il avait les yeux rouges et de nombreuses marques de coups et brûlures sur le corps. Par instinct, elle se redressa aussitôt. Il fit de même avant de prononcer un curieux nom.
Maelyss.
Qu'était-ce donc ? Il ne lui laissait pas le temps d'y réfléchir que déjà il l'enlaçait contre son corps. Voyant qu'elle ne le lui rendait pas, il prit son visage entre ses mains en lui murmurant des paroles incompréhensibles. La jeune fille rougit, mais de colère. Elle détestait qu'on la touche ainsi alors qu'elle ne comprenait guère ce qu'il se passait. Elle le frappa au visage. Sa force n'avait rien à voir avec celle de la frêle blondinette qu'il avait connue. La jeune femme recula pour mettre de la distance entre eux deux. Un choc métallique retentit dans la pièce. Son pied venait de heurter un katana au sol. Elle s'en saisit avant de se mettre en garde. La lame était tenue à la verticale, la pointe légèrement inclinée vers le bas, la poignée au niveau du bassin. Un pied en retrait, l'autre jambe fléchie. Du kenjutsu, même si la garde avait été appropriée au cours du temps. La jeune fille prit la parole, chacun de ses mots martelant l'air de par sa froideur.
- Qui es-tu ?! Où nous trouvons-nous ?! Et qu...
Elle fut interrompue par un claquement de mains. Quelqu'un applaudissait. La jeune fille se retourna brusquement, pointant sa lame acérée vers l'inconnu qui venait de sortir de l'ombre. Il portait une longue blouse blanche défraichie aux nombreuses taches et déchirures. De la barbe de trois jours et le regard acier tranchant. Une longue balafre descendait de son front jusqu'à sa joue. La petite blonde renforça sa garde. Il sentit sa crainte et se mit à rire. Un rire froid, qui lui donnait la nausée.
- Rassure-toi petite, nous n'allons pas te tuer, nous voulons juste récupérer ce collier dans cette boite derrière toi. Elle ne cilla pas. Si tu me le donnes, nous promettons de t'épargner. Nous te laisserons sortir d'ici. La jeune fille fronça les sourcils, y croyant peu. L'inconnu continua. Nous nous débarrasserons seulement de l'autre qui pourrait nous causer encore du tort, mais si tu n'as pas l'intention de t'opposer à nous, nous n'avons aucune raison de faire des morts inutiles. Nous voulons juste le collier derrière toi...
Elle n'avait pas le choix, ils étaient supérieurs en nombre et en armes. Si elle pouvait se tirer de là sans dommages, elle le ferait. Sans aucun regard pour l'autre personne qui l'avait appelée Maelyss, la jeune fille se dirigea jusqu'à la boite en cristal. Elle se saisit du collier. Et rien. Les sombres volutes de tout à l'heure ne revinrent pas. La jeune fille revint sur ses pas et tendit l'artefact maudit à l'inconnu. Il le prit non sans afficher un air satisfait puis se mit en marche. Avant de se retourner une dernière fois.
- En fait non, c'est toi qui va l'achever. Histoire de nous montrer tes bonnes intentions tu comprends. Il lui fit un signe de main puis repartit, en clamant d'un ton totalement sarcastique. Bonne soirée à vous deux, ah ah !
Les gens présents dans l'ombre partirent. Ils étaient seuls à présent. Le silence se fit pesant, étouffant. Les paupières closes, la jeune fille ne bougeait pas. Il ouvrit la bouche, elle ses yeux. Ce fut si vif qu'il ne put esquiver. Elle ne se servait pas du katana mais ses poings étaient tout aussi efficaces. Les os du jeune brun craquèrent. Il hurla. Deux côtes fêlées. Elle le laissa s'écrouler au sol en position fœtale. S'en était presque trop facile, il ne répliquait pas. La jeune fille baissa la tête, cachant son visage de sa victime.
Une larme vint s'écraser au sol. Mais ce n'était pas la sienne. Pourquoi son corps pleurait-il ainsi ? Pourquoi pleurait-elle alors qu'elle n'en avait rien à faire ?! La jeune fille leva sa main devant elle. Plusieurs larmes vinrent y finir leur course. Pourquoi, pourquoi ?! Ses poings se crispèrent. La rage montait le long de ses veines jusqu'à envahir son coeur. Elle tourna son visage baigné de larmes vers le jeune brun et se mit à crier.
- Pourquoi, POURQUOI EST-CE QUE JE PLEURE ?!
Elle recommença à lui assener des coups avec ses pieds dans la cage thoracique. Il hurla de douleur, elle hurla avec lui. Elle n'avait aucune blessure et pourtant c'était comme si tout son corps entier n'était que chair à vif. Plus elle le frappait, plus elle pleurait, plus elle criait. Intérieurement, elle souffrait. Mais elle ignorait pourquoi.
- QU'EST-CE QUE TU M'AS FAIT SALE ORDURE ?! REPONDS-MOI ! REPONDS-MOI !
Elle finit par sortir de la poche intérieure de sa veste un pistolet et le pointa sur la tête du jeune brun. Mais ses doigts tremblaient et ne voulaient pas appuyer sur la gâchette. Pourquoi, pourquoi ?! Le Beretta tremblait dans ses mains. Elle voulait le tuer. Mais elle n'y arrivait pas. Pourquoi, pourquoi ne pouvait-elle pas le tuer... ? La jeune fille s'effondra à genoux, l'arme lui glissa des mains pour tomber au sol lourdement. Son visage était en larmes. Elle était dévastée, mais elle ne comprenait pas pourquoi. Elle n'en avait pas souvenir.
- Pourquoi est-ce que je n'arrive pas à te tuer... ?
Sa tête se remplissait de questions sans toutefois obtenir de réponses. Elle venait de se rendre compte. Elle ne se souvenait pas. De rien. Avait-elle un nom, une famille ? Qui était-elle ? Pourquoi elle était là ? Ca la torturait intérieurement. Ne pas savoir, ne rien savoir. Pourquoi ne savait-elle donc rien ?! Pourquoi n'arrivait-elle pas à se souvenir... ? Un prénom lui revint soudainement en tête. Maelyss.
- Qui est Maelyss... ?
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Messages : 1953 Arme de prédilection : Katana / Arts martiaux Arme non maitrisée : Armes à feu / Armes lourdes / Arc
Le poing fusa droit vers son visage strié par les larmes. Le jeune homme n’avait pas eu le temps d’anticiper - car ce geste n’était pas prévisible tout simplement - et prit le coup de plein fouet. Maelyss ? Le frapper ? Il rêvait. Et pourtant la douleur était bien là. Il fut légèrement projeté en arrière, complétement sonné. Il gémit, portant sa main brulée à son nez. Du sang. Il ne sentait plus rien, et ce qui l’obligea à respirer par la bouche. Avant même qu’il n’ait le temps de réagir – son temps de réaction venait d’être divisé par deux sérieusement – la blonde s’empara de son katana et le pointa vers lui.
- Mais qu’est-ce qui te prend Maelyss ? s’exclama-t-il décontenancé en se relevant. C’est moi, Ethan !
Les trois mots qu’il répétait sans cesse depuis tout à l’heure. Aucun effet. Ethan ? Elle avait l’air d’avoir oublié qui c’était. Ca ne lui disait rien. Elle ne cillait pas. Froide comme un diamant brut. Pourquoi elle agissait comme ça ? A croire qu’il avait fait quelque chose de mal. Il venait de lui sauver la vie putain ! Il ne comprenait pas. Et pour faire comme dans les films, le méchant bien cliché apparait en se foutant de leur gueule. Haha drôle. Tandis que la jeune fille se retourne pour menacer l’arrivant de son arme, le jeune brun le zyeute un moment de son regard méprisant. Va te faire foutre. Il sort les crocs, Ethan, il serre les poings. C’était lui qui les avait traqués. C’était lui qui les avait piégés. Et on en vient au monologue pitoyable comme quoi ils allaient crever s’ils ne coopéraient pas. Donner le collier pour être épargné ? Ethan n’avait pas l’habitude d’abandonner en mission, surtout pas après ce qu’il venait de vivre. Je ne me suis pas brulé le corps pour finalement leur laisser le collier. On partira avec, et c’est pas négociable. Il regarda la jeune fille au coin de l’œil, et porta machinalement sa main à son nez. Il était encore sonné. Pourquoi putain… Mais pendant qu’il tentait de comprendre son comportement, la jeune fille leur avait déjà lancé le fameux objet. Ethan secoua la tête et écarquilla les yeux.
- Mais… Nan qu’est-ce que tu fais ?! Il regarde le malade s’emparer du collier une expression mi satisfaite mi narquoise au visage, l’air de dire « pauvre enfant naïve ». A quoi tu joues !?
Il rêvait. Il faisait un putain de cauchemar. Il en croit pas ses yeux Ethan, alors il reste planté là, l’air surpris et paumé, complètement désemparé. C’était un plan ? Une diversion ? Elle faisait ça pour sortir indemne ? Ou alors elle était en train de le trahir… ? Le mot trahison résonnait si fort dans son esprit, lui rappelait tellement de souvenirs douloureux qu’il fut obligé de tenir sa tête entre ses deux mains. Nan putain pourquoi elle ferait ça ?! Il doute, et il se sent malade, il a la nausée tout à coup, contre coup du sort qu’on lui a lancé, tout son corps rejette la pensée, comme un organe greffé qu’on ne reconnaît plus. Vertige. Maelyss ne pouvait pas le trahir. C’est ce qu’il croyait. Elle ne peut pas, pas elle putain pas elle ! Il ne voit pas l’homme partir, trop troublé pour écouter ce qu’il venait de cracher. Il regarde le sol. Silence. Il finit par lever ses yeux noirs vers la jeune blonde, perdu.
- Maelyss… Pourquoi t’as fait ç…
Coup dans les côtes. Puissant, douloureux, il hurle. Maelyss le frappe sans retenu une fois, une deuxième fois après qu’il se soit redressé, qu’elle le pousse violemment contre le mur froid le visage baigné de larmes. Je crois qu’elle hurle. Il ne l’entend pas. Elle le voit flancher, elle continue pour l’achever. À terre, à mort. Elle veut le tuer, rien à foutre de qui il est, rien à foutre de ses glapissements de douleur alors qu’elle shoote dans ses côtes, qu’elle entend le bruit sourd des os craquer et des organes qui encaissent. La voix du brun se brise. Il git au sol, ses membres se convulsant. Elle refrappe sur ses côtes brisées, il hurle, nan il n’a plus de voix. Son visage est crispé par la douleur, complétement meurtri. Et pourtant ce n’était pas les coups qui lui faisaient le plus mal. Nan, c’était de savoir que c’était Maelyss qui les lui assénait. C’était de savoir que c’était Maelyss qui le frappait à mort. Elle a arrêté. Il ne sent plus son corps, il n’arrive même plus à ouvrir les yeux. Il tente de les ouvrir mais la faible lumière de la pièce avait l’effet d’un soleil brulant, qui lui calcinait la rétine. Il se force, tourne légèrement la tête… et aperçoit une silhouette au sol. Elle pleurait ? Il ne savait pas. Il gémit en essayant de bouger, il hurle, il tousse, crache du sang. Il l’entend sangloter, cette fille… Ses sanglots lui lacèrent le cœur. Nan… Pleure pas… J’t’en prie…
- Qui est Maelyss... ?
Maelyss c'est… La petite fille aux grands yeux verts qui pleure beaucoup mais en contrepartie qui sourit autant. La petite fille qu’il s’est toujours juré de toujours protéger quoiqu’il en coute.
‹‹ - Un garçon de l'autre classe m'a dit que tu l'avais frappé, c'est vrai ça ? - Bah oui il a volé le goûter de ma voisine de classe Maelyss alors j'ai utilisé mon Coelacanthe Stardust Poison Papiko Sunder Fulgoro PUNCH super mega cool over-rated ! - … Tu peux retourner jouer dans la cour… - Super Ethaaaaaan ! ››
C’est l’amie qui s’inquiète toujours pour ceux qu’elle aime et qui ferait pas de mal à une mouche. C’est l’amour de sa vie qui lui a fait vivre des purs moments de bonheur et qui a réussi à lui redonner gout à la vie. C’est celle qui l’a sorti de son cauchemar. Et c’est celle qui vient de le replonger dedans. Il plonge dans un gouffre noir froid et sans fond. Des abysses je crois… Mais il refuse de tout lâcher maintenant, parce qu'il l'aime. Il s'était juré de l'aimer, jusqu'au bout, quoiqu'elle lui fasse. Alors il rampe jusqu’à elle laissant une trainée de sang sur son passage. Il a du mal à respirer, mais il continue pour arriver jusqu’à elle. Et se redresse, non sans gémir de douleur et recommencer plusieurs fois, des larmes perlant au coin de ses yeux. Il se met à genou en face d’elle, complétement torturé. Il lui prend son visage entre ses mains et tente de murmurer une phrase, il peut pas il a les cordes vocales arrachées. Un mot alors. Maelyss c’est…
- T… toi.
Un souffle inaudible. Les commissures de ses lèvres vibrent, se relèvent doucement de quelques millimètres. Il essaye de lui sourire. La porte explose. On les encercle. Aucune pitié, on les force à courber l’échine et à s’agenouiller devant le propriétaire du collier. Ils étaient surveillés depuis tout à l’heure. Il sent un métal froid dans sa nuque mais il n’arrive pas à tenir, alors il tombe au sol. On le relève violemment par les cheveux tandis que le psychopathe s’approche doucement de Maelyss. Le bruit de la gifle claqua l’air.
- LA TOUCHE PAS !
Avec ces trois mots, Ethan venait et de signer son arrêt de mort et de perdre sa voix pour les dix prochains mois. La rage qui bat au niveau de ses tempes, coule dans ses veines, et il le fusille. L’homme le détaille un instant. Rire de psychopathe qui frise celui du Joker dans Batman. Il s’arrête net.
- Ferme-là le cloporte, on t’a rien demandé. Surtout que tu n’es pas en position de force. Un fœtus pourrait t’achever. Il redirigea son attention vers la blonde. Je t’avais demandé de le tuer sur le champ. Que fait-il encore en vie ? Silence. Vous avez violé ma propriété, tué mon tendre animal de compagnie, et failli dérober un objet précieux à mes yeux. Vous devez payer, tu ne penses pas ma jolie ?
Il lui caresse la joue rougie par la gifle, et la toise une lueur malsaine dans son regard. Il venait de se trouver un nouveau jouet. La touche pas salaud… La touche pas ! Ethan voulut se débattre mais on le bloquait fermement. L’homme à la blouse blanche claqua ses doigts et fit un signe de tête à ses sbires surentrainés.
- Emmenez-le dans la cave, je vais le calmer. Quant à toi ma douce, tu assisteras au spectacle ! Tu verras tu seras combler ! Je vais te montrer comment on fait pour se débarrasser des déchets de son genre. Ah et… Demain à l’aube, je ferai de toi ma nouvelle femme !
Le jeune brun écarquille les yeux. Il respire plus, Ethan, il est au bord de la syncope du malaise de l’AVC tellement son cœur tape un sprint et cogne contre sa cage thoracique. Il hurle et se débat violemment en criant toutes les insultes possibles et inimaginables contre cette ordure. On l’assomme avec violence au niveau de la nuque.
Blackout.
***
Quand il rouvre les yeux il se retrouve dans une pièce étrange ? Froide, mal éclairée, équipée de machines toutes aussi bizarres que la pièce en elle-même. Il sent un métal froid sur ses poignets endoloris. Il est enchainé. Vêtu simplement de son pantalon. Effrayé, il tente de s’extirper de là, mais rien à faire. Il était comme anesthésié, comme si toutes ses forces l’avaient quitté. Il lève ses yeux noirs, et aperçoit derrière une baie vitrée une jeune fille, le visage baigné de larmes et tordus par la peur. Maelyss. Cette vue le met hors de lui. Qu’est-ce qu’on lui a fait putain qu’est-ce qu’on lui a fait ?! Rien idiot. Elle a juste peur de ce qu’on va te faire. Mais c’est trop tard pour pouvoir faire quoique ce soit, l’homme venait de rentrer dans la pièce. Il trafique quelque chose dans son dos, puis pénètre sans précaution une longue seringue dans sa peau Du poison rapide. Le but était de lui soutirer des informations sur les personnes qui les avaient envoyés et de le torturer mentalement par la même occasion. Une pierre, deux coups.
- Qui vous a envoyé ?
La question résonne dans sa tête tandis que la substance s'imisce dans son être, tout se mélange, il a l’impression que ses neurones implosent. C’était infernal. Ses hurlements font trembler le manoir. Il se tient la tête Ethan, ses yeux injectés de sang. Il hurle qu’il en sait rien, qu’il ne sait pas ce qu’il fait pas, qu’il veut juste que ça s’arrête. Une salve de douleur le tordant en deux. Il le supplie. Le poison le rendait fou. L’homme n’obtiendrait rien comme ça, c’était trop fort pour que le jeune agent puisse parler. Le poison qui était dans son corps commençait à laisser des traces noirâtres sur sa peau. Ca avait l’effet d’un fouet incandescent. Et quand Ethan croisa le regard de l’homme, il vit qu’il se délectait, qu’il prenait son pied à le voir souffrir et hurler comme ça. Recroquevillé à même le sol et serrant des mèches de cheveux ébènes entre ses doigts il supplie le sol d’arrêter de tanguer.
- QUI VOUS A ENVOYÉ ?
Aucune réponse. Alors on lui injecte un antidote pour calmer le poison et qu’il puisse répondre. Ca soulage, mais les blessures étaient toujours là. On le lève de force, l’entrave, l’oblige à se mettre debout pour pouvoir le pendre à ses chaine dans le vide. Ethan manque de trébucher et c’est lorsqu’il croise le regard de son tortionnaire qu’il pige. À quelques secondes près ce mec l’aurait tué. Et il se souvient de ses yeux remplis de haine, de détermination, de satisfaction voire presque de plaisir. Et Ethan se dit qu’il allait le buter. Patience. Il se détachera de ces liens et il se jettera sur lui pour enserrer sa putain de gorge de ses mains, de plus en plus fort jusqu’à ce que son air satisfait fasse place à une expression désespérée, jusqu’à ce que cette lueur folle dans ses yeux s’éteigne et qu’il ferme bien sagement sa jolie petite gueule de salope pour toujours. Mais il ne pouvait rien faire. Il était fermement attaché à ses chaines, son corps torturé pendant dans le vide. Dans un sale état. Il peut pas agir, il peut rien faire, et ça le rend fou de pas pouvoir rendre ce que ce connard lui infligeait. Il fallait qu’il tienne. Mais ses blessures de plus en plus profondes le lançaient. Il en pouvait plus. Enivré par la douleur qui part de ces plaies béantes et qui lui monte au cerveau. De la torture physique qui touche son mental. - Si tu ne réponds pas, je serais obligé de recommencer.
Il veut rien entendre, il s’en fout de la suite, ça suffit il en a eu assez. Y a déjà ces mots qui font écho et qui résonnent douloureusement dans son esprit fatigué. Inutile et faible et vide et impuissant. Maelyss, Ethan il en peut plus. Il aurait aimé continué à se battre pour toi, mais il peut pas. Il a plus la force. Il est fatigué. Laisse moi partir...
- Tue moi.
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La jeune fille entendit un bruit rauque sur sa gauche. Elle releva son visage baigné de larmes vers le jeune homme qui rampait misérablement vers elle. Le sang qui coulait de ses nombreuses plaies formait une vilaine tache pourpre sur le sol. Elle ne broncha pas, le laissant venir jusqu'à elle avec toute la souffrance qu'il ressentait à cet instant. Il peinait à se relever, cracha plusieurs fois du sang. Relevant péniblement ses mains vers elle, il prit doucement son visage entre ses doigts ensanglantés. Sa voix, qui n'était qu'un souffle, eut l'effet d'un choc terrible dans la pensée de la jeune fille.
- T… toi.
Elle ? Non... Alors... Pourquoi ne se souvenait-elle de rien ? La jeune fille ferma les yeux ; c'est alors qu'elle la ressentit. Cette présence en elle. Non. C'était elle qui était présence en cette personne. Une entité étrangère dans un corps étranger. Elle avait été implantée là. Et l'auteur de tout ceci semblait évident. Le cristal. Si elle parvenait à le retrouver, elle obtiendrait ses réponses. Elle n'avait pas de coeur mais il lui semblait immoral que de voler le corps d'un autre. Les paupières de la jeune fille se relevèrent. Son regard vide croisa alors celui si brisé du jeune homme. En elle un malaise profond s'installa bien qu'elle en ignorât la cause. Ses commissures se relevèrent légèrement. Sourire. La porte explosa.
Une troupe d'hommes armés jusqu'aux dents et aux sourires d'assassins pénétrèrent dans la pièce, précédés de l'homme à la blouse blanche défraichie. Ils les frappent avec le pommeau de leurs armes pour les forcer à s'agenouiller, à s'incliner devant lui. Tss. La jeune fille réprima un rictus. Celui qui semblait être le maitre des lieux s'approcha d'elle. Et la gifla
- Ferme-là le cloporte, on t’a rien demandé. Surtout que tu n’es pas en position de force. Un fœtus pourrait t’achever. Je t’avais demandé de le tuer sur le champ. Que fait-il encore en vie ? Vous avez violé ma propriété, tué mon tendre animal de compagnie, et failli dérober un objet précieux à mes yeux. Vous devez payer, tu ne penses pas ma jolie ?
C'est vrai, pourquoi ne l'avait-elle pas tué... ? Pourquoi n'avait-elle pas pu le tuer... ? En elle le malaise ne faisait que croître. L'homme à la blouse passa une main sur sa joue rouge. Sensuellement répugnant. La jeune fille réprima un haut-le-coeur. Il la dégoûtait. S'il pensait qu'elle n'était qu'une poupée sans volonté sur qui il pourrait assouvir ses désirs sordides, il se trompait lourdement. Très lourdement. Et payerait le fruit de son erreur?
- Emmenez-le dans la cave, je vais le calmer. Quant à toi ma douce, tu assisteras au spectacle ! Tu verras tu seras combler ! Je vais te montrer comment on fait pour se débarrasser des déchets de son genre. Ah et… Demain à l’aube, je ferai de toi ma nouvelle femme !
Elle réprima un sourire. Quel idiot. L'occasion rêvée pour se débarrasser de cet abruti et de récupérer le collier. En attendant, il fallait jouer la comédie. La petite blonde lui adressa un regard haineux qui n'eut pour effet que d'attiser davantage ce feu malsain dans ces yeux. Le jeune homme à côté d'elle perdait littéralement tous ses moyens. Il se fit assommer. L'homme se saisit d'une mèche blonde et l'humecta avec un certain délice. La jeune fille se retint de lui vomir au visage et le suivit sans broncher en direction de la cave. Il fallut deux hommes pour porter le corps inconscient du jeune brun. La marche fut longue dans le silence était pesant. Les pas sourds de la troupe résonnaient lourdement dans les escaliers. Ils n'avaient même pas pris la peine d'enchainer la blonde tant elle ne représentait pas une menace. Quels idiots. Les larmes coulaient sur son doux minois sans qu'elle ne put l'empêcher. Voir le jeune brun dans cet état lui déchirait le coeur sans qu'elle ne put le comprendre. Ils arrivèrent enfin à la cave, véritable salle de torture composée d'une partie visiteurs et d'une partie prisonnier. Le jeune brun fut enchainé sans ménagement et on força la jeune fille à contempler ce spectacle. On lui arracha son haut pour le préparer. Ses nombreuses plaies et ecchymoses firent sourire l'homme à la blouse. Il se réveilla et son enfer commença. Piqûre sur piqûre. Coup sur coup. La jeune fille, extrêmement pâle, porta la main à sa bouche en se pliant en deux. Elle avait envie de vomir. Non. Elle avait envie de vomir, de mourir. Mais peu importe tout ce que l'on faisait subir au jeune brun, il ne cédait pas. Il était déterminé à crever. Le propriétaire des lieux, visiblement agacé, décida d'en finir. Il lui fallait savoir, coûte que coûte. Il ordonna à ses hommes d'amener la jeune fille devant le torturé. Il la fit s'agenouiller et prit le visage du jeune brun entre ses doigts pour le forcer à la regarder. Elle. Celle qu'il risquait de tuer s'il ne parlait pas. Mais il n'avait plus la force de se battre. Poussé à bout, l'homme à la blouse se saisit d'un couteau sur la table d'instruments et le brandit en le maudissant. La petite blonde croisa une dernière fois le visage meurtri du jeune brun.
Déclic.
E...than...
Quelqu'un hurlait. Se battait de toutes ses forces. Elle manqua de défaillir. En elle, c'était la tempête. Son coeur venait de s'embraser. Son corps tout entier prenait feu sous l'effet d'une volonté. De sa volonté. Intérieurement, la jeune fille se débattit. Cria. Pourquoi ? Elle cria au feu. Lui demanda pourquoi il s'enflammait ainsi. Elle et sa volonté de glace se firent happées par le flot incandescent.
Parce qu'il est... toute ma vie...
Révélation.
Une larme coula le long de sa joue. Cet homme qui mourrait devant elle était l'être le plus cher qui existait à ses yeux. Et si elle ne faisait rien, elle le perdrait. Définitivement. Le feu succéda à la glace. Le doux visage de la petite blonde se tordit en un rictus de haine. Le brasier infernal qui dansait dans ses yeux croisa le regard arrogant de l'homme à la blouse. En une fraction de seconde, il comprit que c'était la fin pour lui. La jeune fille s'élança. Carnage. Elle les frappa tous, de ses mains, de ses coudes, de ses genoux, de ses pieds. Leurs crânes se fracassèrent. Le sang gicla abondamment. La jeune fille était comme un esprit vengeur qui ne pensait plus qu'à la mort de ses adversaires. Leurs corps tombèrent tous à terre. Eventrés, égorgés. Une alarme stridente se mit alors à résonner dans tout le manoir. La jeune fille s'agenouilla devant le jeune brun, lui prit le visage entre ses mains ensanglantées.
- Ethan...
Sa tête dodelinait difficilement, impossible de dire s'il l'entendait encore. Le visage de la petite blonde se baigna de larmes. Elle l'appela par des diminutifs affectueux sans toutefois obtenir de réactions de sa part. Les sanglots s'intensifièrent au fur et à mesure qu'elle se souvenait. La jeune fille enfouit en elle refaisait surface. Non, c'était elle qui s'effaçait petit à petit. Sa petite main caressa tendrement le visage meurtri du jeune brun. Son pouls se faisait de plus en plus faible. Elle serra les dents. Le feu s'était noyé sous les larmes. Elle l'appela. Cria. Aucune réaction.
- Tu avais promis d'être toujours là ! Tu avais promis de ne pas abandonner ! Tu avais promis de ne jamais me laisser seule... Alors Ethan... où es-tu... ? Silence pesant transpercé de sanglots terribles. Où es-tu... ?
Où es-tu... ?
- Un jour... nous aussi on se mariera... ? - Un jour oui, quand je ne sais pas. Ca sera une surprise. Une parfaite surprise.
Ca fait mal. La souffrance lui martelait la tête. Tous ces mots, ces promesses, non-tenues. Tout ça s'était-il... envolé ? La jeune fille cria, pleura, l'appela. Encore et encore. Son coeur saignait. La jeune fille se plia en deux en gémissant. C'était comme si elle était... morte ? Non, elle n'était pas morte. Elle vivait. Et cette vie était insoutenable.
- C'est trois petits mots... Tu sais... Je t'aime... Alors Ethan... Elle écarta une mèche sombre qui s'était logée devant son regard éteint.. Veux-tu... m'épouser... ?
La jeune fille déglutit difficilement. Sa main glissa le long de l'échine du jeune brun puis tomba dans le vide. Il était mort. Elle essuya ses larmes et retrouva un visage fermé. Se saisissant du katana qu'ils avaient apporté ici tel un trophée, la petite blonde brisa les chaines qui retenaient le corps du jeune brun. Elle le prit dans ses bras puis l'allongea délicatement au sol, les mains sur le coeur. L'alarme résonnait toujours dans le manoir, des troupes d'hommes armés jusqu'aux dents commencèrent à débarquer dans le secteur. Doucement, la jeune fille se releva. Elle se dirigea vers l'homme à la blouse et lui déroba le collier qu'il avait négligemment laissé dans sa poche. Elle le porte à hauteur de son regard et leva également le katana. Son visage était à présent mortellement sérieux. Les troupes pénétrèrent dans la salle en criant.
Elle brisa le cristal sur la lame ensanglantée.
Les volutes de fumée noire revinrent et s'enroulèrent au tour de l'arme et de son corps. Le métal se mit à briller d'un feu d'améthyste. Les hommes hésitèrent une seconde avant de s'élancer contre cette jeune fille si singulière. Cette seconde les perdit. La petite blonde releva son regard acéré vers ses adversaires. Si elle n'avait rien, l'autre venait de tout perdre. Ces deux esprits tourmentés venaient de se transformer en une terrifiante entité vengeresse qui appelait au sang et à la mort. Ils ne le comprirent que trop tard car déjà ils gisaient à terre dans ce qui semblait être les boyaux de leurs compagnons. L'alerte maximale fut donnée et tous ceux présents se rendirent dans la cave pour éliminer cette trop grande menace. Pas un ne survécu. Le feu qui animait la demoiselle était sombre. Sans espoir.
Ethan...
Elle jeta un coup d'oeil à sa lame étincelante puis au corps ensanglanté du jeune homme. A l'aide du sang de ses victimes, elle traça au sol un gigantesque pentacle dont il était le centre. Il lui fallait canaliser l'énergie qui séjournait à présent dans le katana. De mystérieux et obscurs symboles furent tracés au sol, restes d'une antique civilisation aujourd'hui disparue. Une fois le pentacle dessiné, elle s'agenouilla aux côtés du jeune brun.
Et lui planta le katana dans le coeur.
La lame se mit à briller plus intensément encore tandis que la petite blonde serra de plus en plus forme le pommeau. Son visage se déforma en un rictus douloureux. La magie s'infiltra dans les veines du jeune homme. Des spasmes secouèrent la poitrine du jeune homme. Son corps résistait. Alors elle enfonça la lame plus profondément encore, lui déchiquetant littéralement les entrailles. Elle gémit mais c'était nécessaire. Une larme perla au coin de ses prunelles éteintes et vint choir sur la poitrine du jeune brun. Elle retira alors brusquement la lame de son coeur et appuya vigoureusement ses mains contre celui-ci en criant :
- 死神. 穢土転生 !(Shinigami. Edo Tensei !)
Ses mots martelèrent lourdement l'air. Elle cria tandis qu'on lui enlevait une partie d'elle-même. Non, c'était elle qui se détachait de ce corps étranger. Elle esquissa un sourire et disparut sans regret. Les prunelles de la jeune fille se reteintèrent d'émeraude. Le katana tomba à ses côtés dans un choc métallique, désormais exempt de toute trace de magie. La petite blonde jeta un coup d'oeil au corps du jeune brun dont les blessures avaient disparu. Sourit. Tomba dans le vide.
Quelque chose glissait le long de sa tempe. Quelque chose de doux, d'agréable. Elle ouvrit un oeil, puis deux. Ses paupières papillonnèrent. Son regard lumineux se posa alors sur celui qui venait de la tirer de son sommeil. Ses yeux s'embuèrent et son sourire revint. Elle posa sa main sur la sienne et glissa ses fins doigts entre les siennes. Sa voix s'éleva alors, hésitante. Mais terriblement vivante.
- Ethan...
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Il sentit quelque chose de doux lui frôler le visage qui le fit violemment frissonner. Il connaissait ces doigts de fée. Il ouvre ses paupières, et croise deux éclats émeraude. Il détourne la tête, las, fatigué. Laisse-moi… Chaque frôlement le faisait trembler, il avait peur. Peur qu’on recommence ce qu’on lui avait affligeait durant ces dernières heures, peur qu’on touche ses plaies qui maintenant ne vont pas tarder à s’infecter. Il voulait juste qu’on le tue parce que dans sa tête ça bouillonnait trop, beaucoup trop c’était infernal. Le seul moyen de partir, c’était qu’on l’abatte. Il n’y avait pas d’autre échappatoire. No escape, just the death. Alors il ne disait rien. Son tortionnaire allait finir par se lasser. Ethan il encaisse les derniers coups, son visage baigné de sueur, crispé par la douleur. Allez finis-en… tue moi… tue moi… - TUE MOI !
A vos ordres, princesse. Ses paupières se ferment, tout comme le torchon qu’est sa vie. C’était la fin. Il se sent partir, tout était déjà trouble, mais là tout devient noir… Ethan Cooper. Seul à poil face à son reflet, sa culpabilité, ses remords, ses regrets, ses nombreuses erreurs, ses névroses, ses peurs de l’abandon, ses phobies de la douleur, ses obsessions. Et son désespoir comme seul témoin devant la Mort. Toi qui as toujours voulu crever héroïquement, tu finis à genoux comme un perdant. Tu t’étais toujours moqué de la vie tu finis par en payer le prix. Ta vie n’a était qu’un échec absolu. Une succession de déception de malheurs de honte d’hypocrisie de mensonge, vaut mieux en finir maintenant, histoire d’arrêter le désastre. La persévérance c’est bien, mais persévérer dans l’mal ça sert à rien. T’as rencontré quelqu’un et soit disant cette personne a changé ta vie. Ridicule. Changer ? On change pas, on change jamais. Et quand bien même de toute façon, ici y'a pas de deuxième chance. On efface pas les ardoises. Donne-moi ta vie. Il a pas le choix. C’est comme si, il se faisait aspirer, c’est pas descriptible. Il est aveugle, sourd et muet. Réduis à la plus parfaite des imperfections de l’homme, il marche aveuglement vers l’endroit qui le happe, il marche vers la Mort, vers l’enfer qui l’attend. Il ne le sait pas encore mais ce qu’il a vécu n’était que l’avant-gout de ce qu’il vivra là-bas. On l’appelle. Une force de l’autre côté essaye de le tirer. Elle y arrive pas. Mais elle ne lâche rien devant la puissance adverse. Ethan c’est comme un pantin il se laisse tirer des deux côtés. Forces égales. Il pourrait les départager s’il engageait le combat. Mais il n’a plus le courage de se battre. Faible, inutile. Tous ces mots qui reviennent sans cesse. Electrochoc. Un puis deux. L’effet d’un défibrillateur qui le secoue. Réveil toi. Peu à peu il retrouve ces sens. L’odorat, l’ouïe, la vue. Lumière qui lui calcine encore une fois la rétine mais il garde les yeux ouverts. Et il hurle. Il ressent quelque chose au niveau de la poitrine, une aiguille. Nan ça fait beaucoup plus mal, ça brule même. Il hurle encore, mais ses cris sont inaudibles vu que tout se passe à l’intérieur de lui-même. Il se bat contre lui. Il tente de se réveiller. Réveil toi Ethan, réveil toi. Il sent un souffle puissant le pousser de l’autre côté. Il émerge.
***
Il ouvre les yeux, avec la lenteur de quelqu’un qui reprend conscience. Quelqu’un qui vient de revivre en fait. Dis comme ça, ça parait si anodin i know. Une vague de douleur le prend, et il se tourne sur le côté pour évacuer ce qu’il a dans le ventre c’est-à-dire pas grand-chose. Vous vous êtes déjà fait droguer pour qu’on puisse vous opérer sans à entendre vos cris ? Genre un anesthésiant totale ? Quand vous vous réveillez vous vous sentez comment ? Voilààà, cette envie de gerber vos tripes vous la connaissez ? Bah en fait ce que ressent Ethan à ce moment précis c’est ça. Mais en mille fois pire. Sa mère… Il a les palpitants à mille à l’heure, son cœur il va se décrocher tellement il bat fort. Il s’effondre un instant, puis s’allonge sur le dos, réfléchissant au sens de la vie. Son regard balaye l’endroit où il se trouve.
…
PUTAIN. Le brun se relève d’un coup, paniqué, cherchant du regard quelqu’un. Tout ce dont il se souvient c’est qu’il a débuté une mission avec Maelyss, puis après c’est le trou noir. Il désespère et son cœur se serre. Putain putain putain… Tout ce que son regard croise se sont des boyaux, du sang, des boyaux, des gens éventrés, et des boyaux. Il se retient de vomir. Nan en fait il se retient pas. Essoufflé, il se relève complétement dans les vapes, titube et finit tomber sur quelque chose de mou et… Vivant. Qu’est-ce que… Il tâte. Des fesses. Oh gosh. Il se redresse brusquement, écarquille les yeux, et finit par sourire. Une larme coule le long de sa joue, qu’il essuie tout de suite avant qu’elle ne s’écrase sur la peau de la Belle au bois dormant. Il s’assit près d’elle, et lui caresse doucement le visage du dos de sa main… Il fronce les sourcils, et remarque quelque chose d’étrange. Il n’avait plus aucunes blessures. Pourtant il n’avait pas rêvé ! Tout ce qu’il a vécu ! Ce n’était qu’un cauchemar… ? Impossible, tous les cadavres et les instruments de torture en disant long. Ethan n’avait plus aucun souvenir de ce qui s’était passé durant sa séance de torture, et heureusement pour lui car on aura beau faire toutes les thérapies du monde on ne guérit pas de ce genre d’expériences. Bien que ces plaies aient totalement disparue, il avait une énorme cicatrice en plein milieu de sa poitrine. Il la tâte un instant, et visiblement la peau s’était refermée trop brutalement. Tandis qu’une grimace lui tord son visage, la jeune fille bouge légèrement. Ethan tourne son visage vers elle, et sourit la laissant immerger doucement. La main de la jeune fille vint caresser la sienne, puis son regard croisa le sien.
- Ethan... - Nan moi c’est Regis. Je suis facteur.
Silence. Une risette s’esquisse sur son minois farceur, accompagné d’une larme qui coule le long de sa joue. La jeune fille lui saute alors au cou et se met à pleurer. Non insensible et heureux de la revoir, d’entendre sa voix - cette douce mélodie qui lui caresse les oreilles -, heureux de pouvoir la reprendre dans ses bras et de pouvoir la toucher à nouveau, d’autres larmes suivirent la première. Il enfouit son visage dans le cou la belle blonde, honteux.
- Putain ça craint... Je m’étais juré de ne jamais pleurer devant toi…
Il la serre plus fort encore, il ne voulait plus la lâcher. Il avait peur. Peur que ça ne soit qu’un rêve et qu’on lui arrache encore sa source de vie. Ca semblait réciproque vu comment la jeune fille s’accrochait à lui en sanglotant. Elle lui disait entre deux sanglots qu’elle avait eu peur de le perdre, qu’elle avait eu peur qu’il parte et l’abandonne. Sans lui dire au revoir. Ethan commençait à culpabiliser mais il le cachait devant elle, et lui jura que c’était fini. Il la caresse, lui murmure qu’il était là et qu’ils allaient rentrer tous les deux. Allez pleure plus… C’est fini… Enfin pas tout à fait. Tant qu’ils n’auront pas quitté ce manoir, les deux jeunes gens continueront de ressentir cette chape malsaine planer au-dessus d’eux. Ethan l’embrassa doucement sur le front, puis il laissa ses lèvres glisser sur les siennes et enfin il l’embrasse partout sur le visage la mitraillant de baiser brulants.
- Je t’aime Maelyss… Je t’aime… Je t’aime… Pleure plus... Je t’en prie…
Ces mots, ces caresses, il finit par tilter que c’était pas l’endroit propice parce que y’a plus romantique que se galocher parmi le sang et les tripes. Il se releva et porta sa blonde comme une princesse. Elle était épuisée, comme lui, mais c’était lui l’homme et pas le contraire. Alors il endosse la responsabilité de prendre soin d’elle et d’être ses jambes quand elle n’a plus la force de marcher. Il la tient fermement, et sort de cette pièce infernal qui le rendait nerveux. Ils sortirent du manoir, puis la déposa au sol lorsqu’ils furent à l’air libre. Ethan respira un bol d’air frais, et lorsqu’il se retourna il réalisa l’enfer qu’ils venaient de vivre. Plus jamais…
- Fais-moi penser que j’aille arracher la tête de la vieille.
Parce que oui, rien à foutre que ce soit la patronne, elle avait été trop loin à leur proposer ce genre de mission. Admettons qu’ils aient refusé, elles auraient proposé cette tâche à d’autres agents, et après ça ? Change quoi ? Ils auraient vécu le même enfer qu’eux. Il faut être complétement atteint et totalement déglingué pour faire vivre ça à quelqu’un. Ethan il bouillonnait de rage et ça se ressentait. Il frissonna, frigorifié. L’air était glaciale et il était torse nu, bon bail pour choper la crève. Il sentit les bras chauds de Maelyss s’enrouler autour de son tronc, et il ferma les yeux savourant la chaleur que dégageait le corps de la jeune fille. Allez fallait rentrer à l’agence. Et remettre les points sur les i et les barres sur les t.
***
Les deux agents attendaient en silence dans le couloir, juste devant le bureau de Mère Grand. Ils avaient eu le temps de se changer pour pouvoir être présentables devant la patronne. Tss ça le dégoutait. La porte s’ouvre dans un grincement, et bizarrement le stress que que tous les agents ressentait sans exception – ‘fin si Red était une exception - quand on entrait dans son bureau avait totalement disparu chez le brun. Nan nan, tout ce qu’il ressentait à ce moment précis c’était de la rage. Et beaucoup de dégout pour la vielle femme qui était confortablement assise dans son fauteuil en cuir, une tasse de thé et un cookie à la main. Ses yeux verts acides tentèrent comme à son habitude de transpercer ses agents. Sa tentative d’intimidation n’eut aucun effet sur le jeune homme. Elle leur fit signe de prendre place. Ethan maintient le regard, et il fulmine. Il a une soudaine envie de lui cracher au visage tout ce qu’il avait sur le cœur.
- Avez-vous le collier ? déclarera-t-elle solennelle en baissant son regard sur sa tasse de thé qu’elle remuait lentement.
Et là ça pète.
- Votre collier vous pouvez vous le carrer où j’pense, et c’est pas très catholique si vous voulez mon avis. Elle releva ses yeux vers lui, et cessa de remuer la cuillère en porcelaine dans son verre. Tant mieux, la façon dont elle le faisait était insupportable. Il avait son attention, parfait. Pourquoi nous avoir proposé cette mission… ?
Sa voix commençait à trembler. Il serra les poings sur son pantalon, pour se calmer mais rien à faire il fallait qu’il évacue sa colère. Il sentit les doigts de Maelyss glissait sur ses phalanges, puis venir agripper sa main. Ethan une cilla pas, son regard était braqué sur la MG. La patronne le dévisagea, puis se remit à mélanger sa boisson. Y’avait pas qu’Ethan qui possédait le monopole de la provocation visiblement. Ca le mit hors de lui. Il se releva brusquement, faisant tomber sa chaise et frappa violemment des deux mains le bureau, faisant ainsi trembler la pièce.
- RÉPONDEZ MOI.
Son regard noir haineux défia le regard vert sombre qui le dévisageait. Malgré tout ce qu’elle faisait pour rester impassible, on voyait que son visage commençait à se tordre d’un rictus outré.
- Je vous avais prévenu qu’il s’agissait d…
- PRÉVENU ? VOUS APPELEZ CA PRÉVENIR ?! Je suis en train d’halluciner ma parole vous êtes encore plus malsaine que ce que je pensais. Vous ne nous avez pas parlé UN SEUL INSTANT des dangers que représentait le collier. Vous n’avez même pas abordé le sujet ! MAIS PUTAIN VOUS RÉALISEZ OU VOUS NOUS AVEZ ENVOYÉ ?! hurla-t-il en faisant de grand geste. Silence le temps que ces propos heurte l’esprit de la vieille pie qu’il le regardait. Récupérer un putain d’objet aussi malsain que votre putain de personne, vous auriez très bien pu vous en charger seule.
- Vous avez accepté la mission Agent Green. De votre plein gré. Était-ce encore une fois pour gonfler votre égo incommensurable ?
Mère Grand savait piquer ses agents là où ça faisait mal. Ethan il joue le mec impassible alors qu'au fond ça le heurte. Y a la colère qui retombe et cette chaleur désagréable qui lui monte au visage, brûle ses joues. C'est pas souvent qu'il ressent la honte que la hargne étouffe les trois quarts du temps. Il savait que c’était de sa faute, et c’est pour cela qu’il ne pouvait s’empêcher de se sentir mal mais il avait besoin de déverser sa haine sur quelqu’un qui avait également une part de responsabilité dans tout ça. Cependant, il refuse de croiser à nouveau le regard de la patronne, toise le sol à la place, joue le mec désabusé qui s’en fout, dites ce que vous voulez j’en ai rien à battre. Avec tout ce qu’il avait dit, Green était bon à se faire virer. Mais si elle avait voulu le faire, elle ne l’aurait pas laissé déverser sa colère sur elle. Qui avait osé faire ça ? Personne. L’agent qui avait tenté de lever la voix sur elle avait fini par être rayé de la carte. Et pourtant elle l’avait laissé faire. Car il existait des colères saines, et celle que le jeune homme éprouvait était la plus saine qu’une personne aurait pu avoir. Il était énervé parce qu’il a failli perdre le dernier être le plus cher à ses yeux. Elle se doutait que cette mission était impossible, dangereuse, infaisable. Elle connaissait les dangers du collier et avait préféré les taire pour ne pas faire fuir les masochistes qui auraient accepté la mission. Serait-elle en train de regretter ?
- Votre collier a été neutralisé. Tout comme les personnes qui logeaient dans ce manoir. Il s’arrête, puis lève son regard vers elle. Je suppose que c’était des cousins à vous ?
- J’attends votre rapport demain à 6h sans faute sur mon bureau.
Ethan hausse les épaules, les mains dans les poches de son jean, faisant claquer sa langue contre ses dents, carrément dédaigneux mais décidé à rester plutôt docile pour pas contrarier. ‘fin même s’il l’avait déjà fait.
- J’y penserai.
Et il sortit de la pièce, encore sous le choc qu’il soit toujours en un seul morceau après tout ce qu’il avait débité. Il avait les jambes qui flageolaient et du s’assoir un instant contre le mur pour reprendre ses esprits. Putain Ethan qu’est-ce que t’as fait… T’es bon à crouler sous les heures supp’ et les coups bas désormais. Prochaine étape : s’exiler de Chantilly.
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La jeune fille laissa échapper un éclat de rire, rapidement suivi d'un torrent de larmes. Elle se releva, lui sauta au cou, se réfugia dans ses bras protecteurs. Lui aussi pleurait. Mais il ne voulait pas le montrer alors il lui cacha son visage. Maelyss s'en rendit compte et se mit à caresser doucement sa chevelure sombre en lui assurant qu'il n'y avait pas de mal à ça, que les larmes n'étaient qu'une réaction naturelle du corps face à la souffrance. Il n'avait pas à jouer les insensibles devant elle. La seule chose qu'elle demandait, c'était qu'il restât avec elle. Qui ne partît pas. Qu'il ne l'abandonnât pas. La petite blonde se mit à sangloter de plus belle, s'excusant de tout ce qu'elle avait pu lui faire subir. Car contrairement au jeune homme, elle se souvenait de tout. Spectatrice dans son propre corps, elle s'était vue le frapper, le rejeter, le tuer. Ce n'était pas elle et en même temps c'était sa faute. Alors elle s'excusait, encore et encore. Alors elle pleurait, encore et encore. Il se dégagea de son cou où il avait niché sa tête et l'embrassa tendrement et sur le front et sur les lèvres et sur tout son visage baigné de larmes. Les doigts de sa main gauche étaient glissés dans les siens, sa main droite quant à elle s'affaira à essuyer son doux minois. Elle croisa son regard ébène, lui sourit tristement. Elle pouvait encore marcher mais il ne voulait rien entendre et la prit dans ses bras pour sortir de ce lieu maudit, sans aucune once de regard envers les cadavres aux corps déchiquetés par la fureur de la jeune fille.
Ils étaient venus en moto mais avaient caché la bécane un peu plus loin au cas-où ils auraient dû fuir. Le retour se fit sans incidence. Arrivés à l'agence, Ethan voulut directement aller voir la patronne pour lui gueuler dessus mais Maelyss le retint en lui désignant leur état. Peu importait la mission, la confidentialité avant tout. Ils ne pouvaient se balader ainsi dans l'agence, au risque de croiser des personnes qui se douteraient de quelque chose. Se saisissant de la main du jeune brun, Maelyss les entraina dans les vestiaires. Non-mixtes hein. Ceux-ci étaient composés de douches et de casiers pour tous les agents. Les plus prévoyants laissaient plusieurs tenues dans ceux-ci au cas-où il fallait se changer rapidement, ainsi que des serviettes, des armes et de quoi manger. Et étrangement, Maelyss faisait partie de ceux-ci. Son expérience lui avait appris des tas de choses sur le fonctionnement de l'agence. Une douche rapide l'aida à se débarrasser du sang séché sur son corps et de la poussière dans ses cheveux. Elle se sécha rapidement et enfila un collant fin en plus de son jean pour avoir plus chaud. Un pull crème, un sweat pourpre, une écharpe blanche et une paire de bottines rouges vinrent compléter la tenue. Elle laissa ses cheveux secs détachés et enfonça un bonnet blanc sur ses oreilles. Elle jeta sa tenue précédente dans un sac marqué à son nom et le jeta dans la benne de linge sale. L'agence, c'était un peu comme une mini-forteresse. Tout était prévu en cas d'invasion, même extraterrestre.
Prête, la petite blonde rejoignit le jeune brun changé qui l'attendait dans le couloir. Celui-ci semblait sur les nerfs, le trajet jusqu'au bureau de la vieille, quelques étages au-dessus, se fit dans un silence pesant. Ils entrèrent dans la pièce où était déjà confortablement installée la patronne, occupée à siroter une tasse de thé accompagnée d'un cookie. Chocolat blanc et cranberries, elle vient de les faire. Son regard acéré se posa sur les deux agents mais Ethan était trop occupé à rager intérieurement et Maelyss à le regarder d'un air inquiet. Et lorsqu'elle demanda s'ils avaient récupéré le collier, tout explosa. Au sens figuré, heureusement. Si Mère-Grand gardait une attitude tranquille, le jeune brun était littéralement hors de lui. Assise à ses côtés, la petite blonde se taisait, glissant ses fins doigts entre les siens quand il s'énervait trop. Malheureusement pour lui, Mère-Grand connaissait très bien chacun de ses agents, même si elle semblait s'en balancer royal. Leurs peurs, leurs rêves, leurs espoirs, tout était minutieusement inscrit dans sa tête. Elle savait frapper là où ça faisait mal. Touché en plein coeur et sous le coup de la honte qui montait en lui, Ethan se calma, joua les insensibles. Apparence de façade. Il finit par quitter le bureau, laissant les deux jeunes femmes entre elles. Maelyss se racla la gorge, gênée.
- Hrrum, il faudrait envoyer rapidement une équipe de nettoyage. Les sous-sols sont jonchés de cadavres et nous n'avons pas eu le temps d'explorer la totalité du manoir.
Les équipes de nettoyage étaient formés d'agents discrets qui ne craignaient pas la vue du sang ou des cadavres. Ils intervenaient à chaque décès ou dégât causé par l'agence et sur les missions les plus périlleuses masquaient les traces des agents pour ne pas que l'on pût remonter jusqu'à eux.
- J'y penserai. Pas un seul survivant donc ? Vous les avez tous liquidés ?
La jeune fille devint de plus en plus gênée.
- Pas l'Agent Green, juste moi. Enfin indirectement. Un rapport ne serait une bonne chose pour personne, même top secret. Elle fit une pause, laissant la vieille dame digérer ses paroles. Ce collier, il n'avait rien à voir avec tout ce qu'on avait pu constater avant. Il a été fait à partir des âmes d'êtres humains. Quand je l'ai touché la première fois, une s'est transférée dans mon corps. Elle ne se souvenait de rien. Je n'avais plus le contrôle mais je la voyais faire, je me voyais faire. Ils ont eu l'Agent Green et l'ont poussé à la torture pour nous faire avouer la raison de notre venue. Elle jeta un coup d'oeil à la patronne et constata qu'elle avait toute son attention. Je... la personne en moi savait quoi faire pour le ramener et pour se libérer de mon corps. Elle les a tous tués. Il faut beaucoup de sang pour ramener quelqu'un à la vie. Elle a tracé un pentacle au sol puis a prononcé des mots qui me sont inconnus. Toutes les âmes contenues dans le cristal et celles des cadavres dans la pièce ont été aspirées pour faire revenir la sienne. Puis le cristal s'est brisé et ça s'est fini.
Maelyss fit une pause, fatiguée d'avoir tant parlé. Mentionner dans un rapport qu'on pouvait ramener les morts à la vie était très dangereux. Il suffisait que quelqu'un eût envie de revoir le sourire d'un être cher pour qu'il fût prêt à accomplir toutes sortes d'horreur. C'était une magie hideuse qui ne devait pas être utilisée. Jamais.
- Tu as des remords, n'est-ce pas ?
Cette brusque déclaration de la patronne fit sursauter la jeune fille. Elle releva son regard émeraude dans celui tout aussi vert de la vieille. Son visage était livide.
- Pardon ?
Elle savait bien de quoi elle parlait mais espérait se tromper. Certes, elle avait sauvé Ethan, qui comptait plus que tout à ses yeux, mais combien de vies avait-elle volé à ce dessein ? Elle les avait tués, sans aucun état d'âme. Elle n'avait rien ressenti en regardant sa lame leur traverser le corps, juste un profond dégoût et une fureur infinie envers ceux qui lui avaient volé son amour. Elle n'avait pas réfléchi. Et si elle avait dû réfléchir, aurait-elle eu le courage d'assassiner si sauvagement tous ces gens ? De se servir égoïstement de leurs tripes et boyaux pour ramener quelqu'un à la vie ? Etait-ce humain de préférer une unique vie à des millions d'autres ?
- Tu te demandes si c'était vraiment la chose à faire. Après tout, tu as tué des gens. Des êtres humains. Peu importe les atrocités commises par un individu, il reste humain, comme toi et moi. Face au silence lourd de regrets de la jeune fille, la vieille femme poursuivit. Au lieu de regarder ce que tu as détruit, contemple plutôt ce que tu as pu préserver. Ces individus auraient pu faire des ravages bien plus importants encore. Tu as non seulement sauvé ton partenaire mais également la vie de nombreux gens. Penses-y la prochaine fois que tu devras prendre une décision. Ne regarde pas ce que tu n'as pas pu faire mais plutôt ce que tu as pu faire.
Sur cette déclaration, elle se remit à boire son thé et croqua une bouchée de son cookie. La petite blonde hocha légèrement la tête, prouvant qu'elle avait compris. Si elle ne les avait pas tués, des tas d'innocents auraient passé l'éternité à errer dans des cristaux ou créatures sans aucun espoir de délivrance. Si elle ne les avait pas tués, les dégâts auraient été beaucoup plus importants. Si elle ne les avait pas tués, elle n'aurait jamais pu ramener un innocent à la vie. Un innocent qui comptait beaucoup à ses yeux. Elle avait fait le bon choix. La jeune fille inspira longuement puis, après avoir remercié la vieille et lui avoir promis de rendre son rapport légèrement modifié demain à six heures tapantes, se retira et rejoignit Ethan assit dans le couloir.
- Pardon d'avoir été aussi longue, s'excusa-t-elle en souriant.
Elle tendit sa main au jeune brun pour l'aider à se relever puis l'embrassa sur la joue. Elle voulait marcher un peu avant de rentrer. Si elle le laissait dormir maintenant, les cauchemars s'empareraient de lui pour ne plus le quitter. Maelyss aurait beau être là, elle ne pourrait les empêcher de le torturer. Il fallait lui changer les idées, lui enlever le poids de cette culpabilité de ses épaules. Ethan était fort mais pas au point de pouvoir tout supporter. Elle était là, elle aussi, et elle ne pouvait le laisser seul dans sa peine. Elle serait là, avec lui, toujours.
- Ca te dit de marcher un peu ? Le lever du soleil n'est dans pas longtemps et si on attend encore un peu, les boulangeries seront ouvertes et on pourra s'acheter des croissants !
Rechignant un peu au départ, il finit par céder. Leurs doigts toujours entrelacés comme pour se promettre de ne pas se quitter, ils sortirent de l'agence. La petite blonde huma une grande bouffée d'air frais qui la fit doucement frissonner. Rieuse, elle entraina Ethan avec elle dans les rues désertes de la ville, ne manquant pas de faire des remarques sur tout ce qu'elle pouvait. Elle parlait, parlait et inconsciemment cela eut le don d'amuser le jeune homme. Maelyss rayonnait quotidiennement de joie et bonne humeur, faisant toujours sourire les personnes alentours par sa naïveté à toute épreuve et son émerveillement pour tout ce qu'elle voyait. C'était une peu comme une grande enfant qui n'avait pas encore été corrompue par la cruauté de la société contemporaine. Pendant leur promenade, les deux jeunes gens tombèrent sur un café qui venait d'ouvrir. Ils se prirent deux chocolats chauds à emporter, avec max de crème et max de chocolat. La petite blonde en prit une gorgée tout en frissonnant de plaisir tant c'était bon et chaud. Le ciel était parsemé de nuages cotonneux aux teintes mauves, roses et oranges. Maelyss passa une langue rose sur ses lèvres pleines de crème. Plus loin, une boulangerie tirait elle aussi son rideau de fer. C'était celle de Madame Dubois, une vigoureuse trentenaire célibataire qui menait son petit commerce d'une main de fer. et qui venait souvent s'approvisionner chez Mère Grand pour les cookies et autres biscuits. Celle-ci reconnut Maelyss, salua les deux jeunes gens et d'une humeur généreuse, et ayant également remarqué leurs traits fatigués, décida de leur offrir un sac de croissants. La petite blonde voulut payer mais elle refusa catégoriquement, n'en déplaisait au jeune brun. Celui-ci se rappela brutalement qu'il avait une course urgente à faire et laissa les deux jeunes femmes bavarder quelques minutes. Lorsqu'il revint légèrement essoufflé, la petite blonde lui sourit, glissa sa main dans la sienne et ils reprirent tranquillement leur promenade, leurs croissants et chocolats chauds au bras.
Leurs pas les conduisirent jusqu'au parc, désert à cette heure-ci. Main dans la main, la petite blonde discutait toujours avec entrain, lui racontant des anecdotes qu'elle avait pu entendre à l'agence ou à la table d'un café. Désirant se poser, la jeune fille indiqua du doigt leur vieille cabane perdue dans les arbres.
- On pourra voir la mer de là-haut ! Et puis... Elle s'approcha du jeune brun et se hissant sur la pointe des pieds déposa un baiser sur ses lèvres. C'est notre coin à nous... fit-elle en rougissant légèrement, un grand sourire aux lèvres.
Les deux jeunes gens marchèrent jusqu'à l'échelle de corde et montèrent l'un après l'autre, le jeune brun en premier pour tout porter en haut. Une fois arrivée, la jeune fille s'assit en tailleur et son regard se tourna vers l'ouverture qui permettait d'apercevoir la mer. Elle aperçut le soleil qui commençait timidement sa course ; ce n'était qu'une tache rouge à l'horizon, allongée sur une étendue d'eau si calme. Pas un bateau ne venait perturber ses vagues régulières qui venaient s'échouer inlassablement sur le rivage. La petite blonde posa son gobelet encore à moitié rempli de chocolat chaud à ses côtés et se saisit d'un croissant qu'elle mordit avec entrain. Elle s'appuya contre le jeune homme, le laissant l'entourer de ses bras protecteurs. Elle était si bien, ici avec lui, et c'était si tranquille que personne n'aurait pu imaginer ce qu'ils venaient de vivre. Personne à part eux. Et encore plus la petite blonde qui se souvenait de tout, de chaque détail de cet infernal cauchemar qui avait failli tant lui coûter.
- Ethan... Pourquoi te sens-tu coupable à ce point... ? Elle passa sa main si douce sur la joue du jeune brun et dans une caresse vint capturer suavement ses lèvres de tombeur. C'est moi qui t'ai trahi alors... pourquoi t'en veux-tu à ce point... ?
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- Pardon d'avoir été aussi longue, s'excusa la jeune blonde en souriant.
Il leva ses yeux noirs vers elle, dépité. Longue ? Absolument pas, à vrai dire il n’avait pas vu le temps passer. Ca lui avait permis de reprendre contenance parce qu’avec la gueulante qu’il avait poussé contre sa patronne, il savait qu’il allait prendre. Oh ouais. Il anticipait déjà les coups bas qu’elle allait lui faire et ça lui faisait peur. Suffit de regarder comment est devenu Blue pour comprendre que MG niveau puputerie niquer tous les records. Maman je veux m’exiler loin d’ici, genre dans un endroit loin qui se situe très loin. VOUS AVEZ COMPRIS QUE JE VEUX PARTIR LOIN ? Oui ? Tant mieux. Je veux paaaas finir comme Bluuuue. La jeune blonde, toujours bourrée d’entrain lui tendit la main et l’aida à se relever. Elle lui colla un baiser sur le front, comme pour lui remonter le moral. Il esquissa un faible sourire, comme pour la rassurer.
- Ca te dit de marcher un peu ? - Mmh ’suis fatigué… J’ai b’soin de me reposer darling… - Le lever du soleil n'est dans pas longtemps et si on attend encore un peu, les boulangeries seront ouvertes et on pourra s'acheter des croissants !
Meehnejnef elle me prend par les sentimeeeents c’est fourbe c’est lâche c’est injustice c’est de la triche. Non c’est de l’amour. Mhpf… Je sais. C’est pour ça que je l’aime. J’ai jamais autant aimé quelqu’un de toute ma vie à vrai dire, mais ça vous le savez… Vous pouvez pas savoir ce que ça fait de fondre à ce point, d’être autant accro à quelqu’un, de toujours vouloir se donner à fond pour cette personne qui vaut bien plus que n’importe quelle chose sur terre, qui vaut bien plus que votre vie… Vous savez pas ce que ça fait d’être amoureux. C’est dangereux l’amour. On sait pas trop dans quoi on s’engage, mais on s’y engage. Ethan l’observait, et ses joues commençaient à s’enflammer chaque minute, un peu plus. C’est elle que je veux. Je la veux toute entière… Je sais que c’est elle et… Et putain je veux faire ma vie avec elle. Ca n’avait rien avoir d'une décision prise comme ça sur un coup de tête, il y avait déjà murement réfléchie. Oh ouais ça fait un bail qu’il a ça en tête. Je sais que c’est le bon choix… J’en suis sur… Il déglutit, son regard si avisé habituellement se fait fuyant, il sait pas comment lui dire.
- Maelyss je… Y’a un truc dont j’veux te parler et ‘fin… ‘fin… Son regard émeraude lui fait perdre ses moyens. Putain Ethan ressaisis toi. Hrrum… J’trouve ton idée géniale, allons nous promener. Rien que tous les deux.
Et voilà. Il se défile, encore une fois. Un soupir discret traverse ses lèvres tandis qu’elle se saisit de ses mains et entrelaça ses doigts aux siens. Il frissonne, détourne le regard. Lui, gêné en compagnie de sa blonde ? Nan impossible. Naaan. Il détournait le regard parce qu’il avait honte et peur qu’elle comprenne qu’il y avait un truc qui le tracassait. Il avait peur qu’elle se doute de quelque chose. Le brun la suivait à travers les rues de la ville, docile et muet. Il disait rien, il se contentait de lui sourire de temps à autre pour qu’elle sache qu’il l’écoutait et qu’elle se sente pas seule à parler comme ça. Elle pourrait trouver ça bizarre qu’il ne réponde pas parce que d’habitude Ethan avait toujours un truc à dire, que ce soit une remarque sarcastique ou une connerie random à débiter. En vrai, le brun réfléchissait, psychotant, pesant le pour et le contre et il finissait toujours par la même conclusion. Le tout now, c’était de lui dire. My head is jungle. Il savait pas par quoi commencer, il se perdait et plus il méditait plus il voulait fuir. Il pourrait, qu’est-ce qui l’en empêche après tout ? La demoiselle se retourna vers lui, lumineuse, son regard vert le suppliant de passer acheter du chocolat chaud avec plein plein de crème. Voilà ce qui le retenait. Nan pas le chocolat bande d’abrutis, mais… Elle. Il cède comme toujours, il lui refuse rien, il en est incapable. C’est pitoyablement cute. Ils ressortirent, leur boisson en main, sourire aux lippes. Son regard noir divague. Il ne remarque même pas la femme qui les salua et qui leur donna des croissants, nan son regard était rivé sur quelque chose. Si j’peux pas lui dire, alors j’peux lui montrer…
- Maelyss mon cœur j’reviens, une course urgente.
Baiser sur le front, et il la laissa papoter avec la dame, se dirigeant vers la boutique au coin de la rue.
***
Bon il a quand même mis une bonne demi-heure, mais Maelyss était beaucoup trop occupée à parler qu’elle n’avait pas vu les minutes défilées. Normalement le jeune homme aurait dû mettre beauuucoup plus de temps, mais quand on déboursait l’argent on finissait toujours par avoir tout dans les temps, surtout quand on tombait sur des pros. Essoufflé et à moitié dessapé – looongue histoire -, il reparti en compagnie de la jeune fille, souriant. Il était serein, enfin c’est l’impression qu’il donnait. La fraicheur du matin lui procurait une mine radieuse, encore plus que d‘habitude. Ils avaient beau avoir passé probablement la pire des missions de toute leur vie - et en ce qui le concernait lui, la pire des épreuves, même s’il ne s’en souvenait pas -, ils gardaient une pêche à vous rendre jaloux. Quand ils étaient tous les deux, ils étaient intouchables. Il passa un bras protecteur sur les épaules de la blondinette avant de déposer un baiser sur sa tempe. Le parc, la cabane, leur coin à eux. Mais c’est parfait dite moi, c’est l’endroit idéal, ‘fin j’crois. La jeune blonde eut la même idée. Parfois il se demandait si elle lisait pas dans ses pensées tellement elle était connecté à lui. No no no nooo si c’est le cas j’me pends parce qu’elle doit paaaas savoir ce à quoi je pense la tout de suite vfbfcskln. … Non j’suis pas en train d’imaginer des jolies filles en bikini, bande de con. Une fois en haut, Ethan se mit à stresser. A mort. Pas le p’tit stress habituel, jor celui qu’on a quand on retrouve pas son tel, ou quand y’a pu de Chocapics pour le p'tit dej, naaaan là c’est LE GROS STRESS DE PSYCHOPATHE DE L’ENTRETIEN D’EMBAUCHE DE TA VIE STYLE SI T’AS PAS LE POST BAH TA FAMILLE VA MOURIR DE FAIM DANS D’ATROCES SOUFFRANCES. Vous la sentez cette pression ? Il vint se poser près d’elle, la laissant se lover contre lui. Sa présence le détendait, il voulait restait collé à elle toute sa vie… Ses paupières se referment un instant pour savourer cet instant au mieux. - Ethan... Pourquoi te sens-tu coupable à ce point... ?
Il ouvrit les yeux, et fixa l’horizon. Silence. S'il ne répondait pas c'est parce qu’il ne savait pas quoi répondre. Ca s’expliquait pas ce genre de chose. Ou alors fallait creuser les abysses de son esprit impénétrable. Ethan c’est une équation complexe mais pas impossible à résoudre. Si t’as toutes les cartes en main tu peux le comprendre. Mais, c’était dur de pénétrer son jardin secret. Maelyss était la personne qui le connaissait le mieux, mais elle ne savait pas tout et heureusement car c’est ce qui rendait leur relation magique. Chaque jour ils découvraient une nouvelle facette de l’autre, et chaque jour ils retombaient amoureux. Comme la première fois, comme s’ils venaient de se rencontrer. La blonde rapprocha ses lèvres des siennes et se mit à les embrasser suavement. Il ferme les yeux, savoure.
- C'est moi qui t'ai trahi alors... pourquoi t'en veux-tu à ce point... ? - Nan… Tu ne m’as pas trahi. T’es encore là.
Il la dévisage, accro. Allez Ethan c’est le moment putain... Frisson qui part de sa nuque que les doigts fins de la jolie blonde effleurent amoureusement, frisson qui dévale son échine. Son regard, lueur obsidienne la détaille en profondeur. Décharge électrique. Coup de foudre. Comme s'il venait d’être réanimé à l’aide d’un défibrillateur. Y'a son cœur qui repart, qui se tape un sprint dans sa poitrine. Y’a qu’une personne qui est capable de le toucher, de le heurter de cette manière. Mais c'est pas la personne en soi qui le rend dingue, c'est plus sa voix, ses mimiques, c’est ce regard qui le transperce. Parce que les yeux sont le miroir de l’âme ou quelque chose du genre, Ethan en est plus trop sûr, il est plus sûr de rien là tout de suite, rien que d’une chose. Maelyss… Le grand brun se relève. Maelyss voulu se lever, probablement pour l’embrasser mais Ethan lui demanda de rester assise, juste un instant. Il avait l’impression que son cœur allait exploser. Il couva la jolie blonde de son regard fou amoureux. Et après quelques secondes, inspira. Debout face à la jeune fille toujours assise, il la fixa yeux dans les yeux, il saisit doucement sa veste qu’il ôta en prenant tout son temps, la laissant tomber à côté d'elle. Et puis, sans s’arrêter, ses mains trouvèrent le bas de son propre tee-shirt, le soulevant pour l’ôter. Il dévoila alors à Maelyss son torse-nu, qu'elle connaissait par cœur à force de dormir blottie contre celui-ci. Excepté à un détail près. Une nouveauté, qu’elle put découvrir lorsqu’Ethan retira le bras qu’il la cachait. Il avait un tatouage. Juste en dessous de ses clavicules, s’étendant sur la largeur de son corps. En jolies lettres manuscrites était inscrit :
Maelyss, will you marry me ?
- ... J’sais que t’aurai aimé une demande... autrement. Genre plus traditionnelle et moins farfelue. Cet été par exemple, dans un hôtel à Venise sur un fleuve. Ou peut-être d’une autre façon, j’en sais rien. Il avait le regard pétillant, et semblait aussi confiant qu’un mec qui faisait un discours nu devant une assemblée de présidents avec à la tête Mère Grand et son regard d’acier qui l'achevait. Mais moi je tenais à faire ça ici. Cette cabane, elle représente beaucoup pour moi... ‘fin voilà, on la construit ensemble quand on était gamins, et ça me rappelle pleins de souvenirs. Des souvenirs heureux. Et tu sais que j’en ai pas beaucoup, ils se comptent sur les doigts de la main tellement y’en a peu.
Il déglutit, l’émotion faisant clairement trembler sa voix, et sa main, lorsque celle-ci vint fouiller dans sa poche de jean pour en sortir une petite boîte. Une bague, magnifique, lumineuse comme la personne en face de lui. Cette bague il l’avait acheté depuis longtemps, il attendait juste le moment propice pour lui offrir. Et c’était le moment propice. C’était le moment idéal. Il voulait le faire maintenant parce qu’il avait peur de ne pas avoir le courage de le faire plus tard, ou de ne pas avoir l’occasion tout simplement. Cette mission lui avait fait prendre conscience qu’on pouvait à tout moment perdre la personne la plus chère à nos yeux, alors plus il attendait plus il y avait le risque de ne jamais pouvoir lui dire.
- Mais j’ai beau faire ça ici... Toi, je te suivrai au bout du monde, même si le voyage devait durer toute notre vie... Et j’espère que notre voyage durera toute notre vie. Les larmes étaient désormais là, illuminant ses yeux mais ne tombant pas. Entre ses doigts, il faisait alors doucement tourner l'anneau gravé. Tu sais Maelyss... J’suis pas parfait, loin de là j’pense que tu l’as remarqué à moins que tu sois sourde muette et aveugle. Ce qui n’est pas le cas, à moins que je sois sourd muet et aveugle moi aussi. Il lâcha un rire, un peu nerveux. Notre relation est pas parfaite non plus. Y’a des ratés, y’a des disputes, y’a du danger… Suffit de regarder la mission de masochiste qu’on vient de faire sérieusement… Pourtant crois-moi Maelyss, malgré tout ça, malgré ma vie, mon passé... Qui est comme il est... Je veux être avec toi. Je veux te rendre heureuse. Et je te veux, toi, plus que tout au monde. Et pour toujours. Il déglutit, baissant les yeux. Je ferais de mon mieux, comme je l’ai toujours fais depuis que je t’ai rencontré. J’espère que ça sera suffisant pour toi. Que ça l’est. Il releva son regard dans le sien, retrouvant son sourire et l’éclat dans ses yeux. Je t’ai dans la peau, Maelyss. C’est pour ça que j’ai fait ça comme ça. Mais... Mais t’as le droit de refuser.
Son sourire s’élargit, et toute la lumière qui caractérisait Ethan Cooper quand il était aux côtés de la belle blonde revenait illuminer son visage. Il était radieux, il brillait mais ça ne l’empêchait pas de ressentir cette peur au fond de lui parce qu’il était en train de faire un truc de fou. De grand malade.
- Mais si tu refuses j'recommencerai. Encore. Et encore. Tu sais, j’ai 1m85 de surface à tatouer, donc j’ai de la marge. Et puis si dans des années t’a toujours pas dis oui et que j’suis recouvert de ton nom et de cette demande des pieds à la tête, bah j’trouverai un autre moyen tu sais, j’suis inventif. J’pourrais engager une équipe de parachutistes qui te l’écriront dans le ciel dans toutes les couleurs, j’pourrais faire en sorte de passer sur BFM TV à poil avec une pancarte énorme. J’pourrais faire le tour du monde et filmer des gens en train d’essayer de te convaincre dans toutes les langues, j’pourrais trouver le moyen de le faire dire par MG ou GML en plein milieu d’un concert.
Son cœur battait plus fort que jamais, il allait faire un malaise si ça continuait. Et le brun se laissa tomber à genoux face à Maelyss, la bague en main, une larme chaude roulant le long de sa joue.
- J’pourrais tout faire pour toi. Tout. Alors épouse-moi, Maelyss Haryn. Et accepte maintenant si tu veux éviter que ton taré de petit ami fasse encore un milliard de folies pour te convaincre. Parce que je les ferai Maelyss, je les ferai. Je suis fou. Complètement fou. Complètement fou de Toi.
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Ethan se releva et machinalement Maelyss voulut faire de même. C'était un réflexe que tout le monde avait, quand quelqu'un se relevait subitement on avait un peu tendance à l'imiter pour en comprendre la raison. Mais le jeune brun ne la laissa pas se relever et lui indiqua de rester assise. Un peu surprise, la petite blonde obtempéra néanmoins. Elle le fixait de ses yeux doux incroyablement lumineux, souriant doucement pour le mettre en confiance car elle voyait bien qu'il n'était pas à l'aise. Finalement, il céda et ôta lentement sa veste, puis son t-shirt. Maelyss écarquilla les yeux. Plus surprise tu meurs. C'était ni l'endroit ni le temps idéal pour faire ce genre de choses. Mais genre vraiment pas. Des rougeurs commencèrent à monter sur ses délicates pommettes. C'est alors qu'elle aperçut le tatouage sur son torse finement musclé. Et là comment dire... bah c'était comme tomber d'un immeuble de dix-huit étages dans sa tête sans jamais atteindre le sol. Bon okay, elle lui avait demandé juste avant et s'était pris un superbe râteau vert manche en bois de 130cm en vente 12,30 € chez Castorama dans la face. Mais c'était quand même... inattendu. 'fin non, mais oui, 'fin voilà. J'me comprends. Disons que la manière dont il le faisait était vraiment originale pour le coup, trop pour une jeune fille comme Maelyss qui rêvait encore de se marier comme dans les contes de fées. Il commença à parler, d'elle, de lui, d'eux. C'était un flot continu de paroles plus touchantes les unes que les autres qui semblait ne jamais vouloir s'arrêter. Il ne disait pas de grands mots, ne faisait pas de grandes et belles phrases à la Rimbaud qui faisaient tourner la tête de toutes les filles. Il parlait avec des mots simples, les siens. Ce qu'il ressentait devenait son, devenait bruit, chatouillait l'oreille de la petite blonde et se gravait en lettres d'or sur son tympan. Il fouilla dans sa poche de jean pour en sortir une petite boite bleu sombre sertie de diamants blancs sur les côtés. Il l'ouvrit. Sur un coussin blanc nacré aux délicates coutures argentées gisait un [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]. De multiples gravures le parcouraient et c'est en regardant attentivement que la jeune fille se rendit compte qu'il s'agissait de battements cardiaques. Elle porta la main à sa bouche tout en fixant silencieusement le jeune homme de ses yeux embués. Il continuait de parler et chacune de ses paroles déclenchait de langoureux frissons qui parcourraient l'échine de la jeune fille. Elle n'avait pas froid mais était touchée, sincèrement. Il était fou, complètement fou, totalement fou. Fou d'elle, de sa voix, de son regard, de son rire. Fou, fou, fou. Le pouls de la jeune fille ne faisait que s'accélérer depuis tout à l'heure. Elle ne disait rien mais ses yeux parlaient pour elle. Finalement, le jeune brun finit par tomber à genoux à ses côtés. Il pleurait et c'était la première fois qu'il ne le cachait pas. Il le clamait haut et fort. Il était fou, totalement fou amoureux d'elle.
- J’pourrais tout faire pour toi. Tout. Alors épouse-moi, Maelyss Haryn. Et accepte maintenant si tu veux éviter que ton taré de petit ami fasse encore un milliard de folies pour te convaincre. Parce que je les ferai Maelyss, je les ferai. Je suis fou. Complètement fou. Complètement fou de Toi.
La jeune fille déglutit. Elle croisa le regard si sincère du jeune brun, laissa échapper un fin éclat de rire. Ses yeux ne retirent plus les larmes qui coulèrent doucement le long de ses joues. Dehors, le soleil avait déjà commencé sa course mais ni Ethan ni Maelyss n'y prêtaient attention. Leurs regards entrelacés, ils ne pensaient plus à rien, si ce n'était qu'à rester éternellement dans l'océan des yeux de l'autre. Elle secoua la tête en se mordant la lèvre inférieure.
- A quoi ça sert de poser une question... si tu en connais déjà la réponse... ?
Elle lui sourit, plus intensément encore. Elle tendit la main pour qu'il puisse lui enfiler l'anneau à l'annulaire gauche. Bien sûr, elle l'enlèverait ci-tôt après pour la garder pour la cérémonie officielle mais ça avait quand même son petit côté symbolique. Elle lui sauta au cou, l'embrassa langoureusement. Il glissa ses mains autour de sa taille de guêpe. La petite blonde rompit le baiser pour venir se lover davantage dans les bras du jeune homme. Elle nicha son petit nez dont le bout était tout froid dans le cou du jeune, le chatouillant au passage.
- Tu ne cesseras jamais de m'étonner, grand fou va. Elle lui nomnom le cou puis s'écarta. Ses yeux étaient baignés de larmes mais heureux, totalement heureux. Bien sûr que je veux t'épouser ! Quelle question...
Sourire. Dehors le soleil avait déjà bien entamé sa course mais les deux jeunes gens ne s'en occupaient guère. Quelque chose de plus important se déroulait là, devant leurs yeux humides. Quelque chose de précieux. Quelque chose d'unique.
- Et toi... demanda-t-elle en se mordant timidement la lèvre inférieure. Ca fait combien de temps que tu... y penses... ?
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- A quoi ça sert de poser une question... si tu en connais déjà la réponse... ?
Son cœur explose. Il explose en un milliard de lumières, de couleurs, des feux d’artifices qui volent et explosent dans tous les sens, et c’est son corps entier qui rayonne, qui rayonne à en défier le soleil lui-même. Les lèvres de Maelyss sur les siennes, des larmes de lumière coulant sur ses joues, elle s’était jetée sur lui pour l’embrasser langoureusement, qu’importe qu’elle l’écrase, qu’importe qu’ils soient affalés dans une position saugrenue, qu'importe... Il n’a jamais été si heureux. Ils n’ont jamais été si heureux. Ne lui laissant le temps de rien faire, elle rompt le baiser et se love dans ses bras, son souffle lui caressant la peau, son nez lui chatouillant le cou pour venir le lui nomnom. Et là Ethan il rougit, mais grave. Nooo, pas là mmkjdjhknf. On va pas se mentir, le cou c’est sa zone érogène par excellence. Plus efficace que n’importe quel mordillement d’oreille, caresse du pied ou léchouille de torse. Nan, vraiment, là c’est THE checkpoint. Si tu commences à le titiller là, il aura VRAIMENT du mal à pas chercher le câlin derrière. Il se retient de laisser échapper un soupir approbateur PARCE QUE C’EST PAS LE MOMENT NI L’ENDROIT et incline légèrement la tête sur le côté pour qu’elle arrête – même s’il aurait voulu qu’elle continue meh.
- Et toi... demanda-t-elle en se mordant timidement la lèvre inférieure. Ca fait combien de temps que tu... y penses... ? - Depuis hier. Cette demande c’est sur un vrai coup de tête tu vois. Sourire narquois suivit d’un éclat de rire. J’dois t'avouer que ça fait assez longtemps que j’y pense… Il glisse ses mains sur son doux visage et capture ses lèvres doucement tout en murmurant suavement. Je t’aime… Je t’aime… Je t’aime…
S’il pouvait, il la mangerait tellement il veut qu’elle soit sienne. Il l’embrasse, resserre leur étreinte, pressant son corps contre le sien, parce qu’il est plus heureux que jamais. Sauf qu’un cheveu gâche toujours un bon baiser. Le jeune brun du s’écarter en soufflant sur sa mèche noire qui avait interrompu leur moment intime, puis décida de se relever et aider la jeune blonde à faire de même. Il garde quelques instants ses mains dans les siennes, et laisse ses onyx accrocher les émeraudes de sa « fiancée ». Son éternel sourire malicieux - celui qui l’a fait craquer la première fois - se profile sur ses lèvres tandis qu’il la lâche pour réenfiler son t-shirt, cachant ainsi la magnifique vue de son torse, désormais décoré d'un tatouage symbolique. Il devrait durer que quelques mois, il n’est qu’éphémère. Vous imaginez s’il devait durer toute la vie ? A chaque fois qu’il se mettrait torse nu à la plage ou à la piscine devant une fille, elle tomberait dans les pommes croyant la déclaration pour elle. A ce rythme-là je serai marié à la moitié de la ville putain.
- On devrait rentrer, j'te laisse annoncer la grande nouvelle… Madame Cooper ?
Il lui laissait le plus dure. Prévenir Blue. Il grimaçait déjà, ressentant la future douleur d’un coup dans les couilles qu’elle risquait de lui affliger en apprenant la nouvelle. Faudra être courageux et serrer les dents Ethan…