✎ 24.12.16 - Le Petit Cooki est enfin sorti ! Venez le lire ici ♥
05.09.16 - En RP nous venons de passer au printemps ! Profitez de la douceur des températures pour visiter Chantilly et son parc fleuri.
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Messages : 481 Arme de prédilection : Magie noire de l’Eau /Combat au corps à corps et à l'arme blanche Arme non maitrisée : Armes à feu / Magie de Foudre
Si l'on devait commenter cette petite scène, alors on dirait que ce n'est pas quelque chose que l'on voit tout les jours. Bien qu'ils aient choisi de masquer leurs véritables origines, Jack-o-Lanthorn et son Roi ne passaient pas inaperçus au milieu des quelques promeneurs venus prendre un peu d'air frais au milieu des arbres. Jack n'est pas une tête de citrouille...sans rire, mais bel et bien un ancien humain transformé en fée. Il erra longtemps avant que Oberon ne décide de le prendre sous son aile. D'humain il n'a rien gardé mais avec un peu de magie, l'effroyable apparence qui le caractérisait a pu être masqué aux yeux des autres. Aujourd'hui, c'est une fée comme les autres, enfin, façon de parler: Jack mesure plus de deux mètres de haut soit une tête de plus que son roi. Si en temps normal, il est vêtu d'une armure similaire à celle des Paladins, pour se morfondre au milieu de la populace, il était uniquement vêtu d'un simple t-shirt et d'un long jeans qui semblait lui serrer un peu trop le postérieur. Quant à Zephyrius, il ne portait pas son habituelle cuirasse dorée; pour tenter de passer inaperçu, et je dis bien tenter, il a décide d'enfiler une sorte de combinaison noire plutôt moulante mais dure et rugueuse au toucher. Au niveau de sa taille, une ceinture en or massif munie d'une boucle verdâtre, brillant au loin. Il portait des gants blancs assez simples qui moulait parfaitement ses longs doigt fins, et plus bas de belle bottes de la même couleur, dont les semelles arboraient une belle couleurs doré-orangé. Enfin à l'arrière, une longue cape blanche partait de ses épaules et finissait à peu près à l'arrière de ses genoux. Un duo assez atypique, que les gens avaient du mal à ne pas dévisager du regard.
«Sire...je vous avais dit que votre tenue n'était pas appropriée. Et c'est quoi ces vêtements trop petits pour moi..?»
murmurait le pauvre Jack, visiblement mal à l'aise.
«Je suis un Roi, je n'allais tout de même pas enfiler des vêtements de gueux juste pour ne pas gêner ces...humains.»
Il avait prononcé ce dernier mot avec un certain dégoût. Ces mots dit, il replace l'une de ses belles mèches blondes et avança d'un pas plus prononcé. Jack se contenta de soupirer et s'empressa de rattraper Oberon et ajuster son allure à la sienne.
Le Roi de Concordia avait décidé de s'arrêter dans ce parc. C'était un grand ami de la nature et bien que cet endroit ne soit pas comparable à ses Jardins, il avait besoin de respirer un peu d'air pur de temps à autre. Il n'avait pas voulu se rendre immédiatement à l'Organisation; après tout il n'appréciait pas vraiment GML et de plus cet endroit empestait l'humanité. Mais à son grand regret, l'extérieur n'était guère mieux et pire, l'endroit pullulait de ces créatures que la Fée haïssait au plus haut point. Après tout, il devrait s'y faire mais hors de question de faire équipe ou accorder sa confiance à l'un d'entre eux. Pendant qu'il ruminait en silence, il était déjà arrivé à l'autre extrémité du parc. Il se tourna vers son serviteur qui le suivait comme son ombre.
«Jack, tu vas te rendre immédiatement à l'Organisation et prendre connaissance de nos objectifs et instructions. Je n'ai aucune intention d'y mettre les pieds, en tout cas pas pour le moment. Je t'attendrais ici.»
lui dit-il avec autorité.
«Bien votre Majesté, mais est-ce bien sage que de rester seul ici?»
lui répondit Jack, tout en s'inclinant.
«J'ai pris mes dispositions. De plus je suis amplement capable de me défendre. Allez, va.»
finit-il, en faisant un geste de la main lui intimant de quitter les lieux.
«Entendu Sire.»
Le serviteur s'embrasa et disparut dans ses cendres, en ayant prit soin de regarder aux alentours, histoire de ne pas se faire surprendre. Le Roi reparti sur ses pas et s'arrêta devant un vieux saule positionné devant une petite fontaine. Cette dernière distribuait de l'eau cristalline dans laquelle des petits oiseaux venaient boire et s'amuser. Autour d'elle quelques bancs, sur lesquels quelques couples étaient assis dont certains s'arrêtèrent de s'embrasser pour fixer l'arrivée d'Oberon. Celui-ci ne les regarda même pas et s'adossa contre le saule qui semblait avoir plusieurs centaines d'années. Il se mit à regarder la cime des arbres dont les feuilles ne laissaient passer que quelques rayons de Soleil. Il commençait à se rappeler l'accord qu'il a passé avec GML et se demandait si c'était une bien bonne idée que de se lancer dans son projet. Après tout il a toujours agit seul et n'avait pas l'habitude de faire équipe pour toucher au but. Mais avait-il vraiment le choix, probablement pas. Pendant qu'il cogitait, il se mit à observer les humains autour de lui et repensa à Yonne. Il revoyait encore le moment où sa lame lui avait fendu le crâne avant d'en ressortir, la cervelle de la jeune fille suspendu dessus. Cette petite anecdote du passé l'avait ramené à la réalité des choses. Combien de temps pouvions-nous encore rester méconnus de l’humanité ? Existait-il encore un endroit sur le globe où les "créatures fantastiques" pouvaient vivre librement ? Car malgré le processus d’émancipation, la Déclaration des Droits de l’Homme ou tout autre torchon parlant de liberté, l’homo sapiens n’était et ne serait sans doute jamais prêt à accepter l'existence de ces créatures. Ce que l’humain ne comprend pas, il le craint et le détruit.
Il toucha légèrement l'écorce du saule dont l'odeur lui rappelait celui où il avait prit l'habitude d'y venir jouer avec...un visage flouté semblait se dégager de son esprit. Il se rappelait de son nom Allen, mais la dernière fois qu'il l'avait vu, elle n'avait que dix ans. Quelques fois il se demandait comment elle se portait mais bien vite il choisissait de passer à autre chose. Il avait horreur de ces petites moments de faiblesses. Quoiqu'il en soit, perdu dans ses pensées, Oberon en perdait toute notion de temps et ne voyait pas qu'une bonne petite heure venait de se terminer sans qu'il n'ait bougé de l'arbre. Il ferma les yeux instants afin d'écouter le bruit de la douce brise qui venait frotter le feuillage des arbres et le bruits des cigales dans les fourrés. Décidément Jack prenait son temps. Devait-il s'y rendre en personne? Il se redressa un peu et s'avança légèrement puis ouvrit les yeux.
Le soleil était déjà bien haut dans le ciel quand la jeune Allen se décida à une petite visite de la ville dans laquelle elle s’était établie il n’y a pas si longtemps. Son sens de l’orientation n’étant pas très affuté, elle se retrouva face à un grand portail d’une étrange couleur verdâtre la séparant du « parc public » comme écrit sur une plaque métallique clouté sur un des murs entourant l’espace vert. « Après tout pourquoi pas. » S’était dit la frêle demoiselle en pénétrant dans ce lieu si coloré. En effet l’entretien du parc devait être très important aux yeux du maire car la beauté faisait partie intégrante de cet éden, des plantes en tout genre, des fleurs aux odeurs délicieuses et des arbres impressionnants avaient pris place sur ce terrain à l’herbe finement tondus. Un sentiment de liberté imprégnait cet endroit, et cela apporta un merveilleux sourire sur les lèvres de notre protagoniste qui ne se fit pas prier pour visiter le lieu, les yeux pétillants de joie et la tête pleines des souvenirs du parc du royaume qu’elle avait quitté il y a de cela quelques années. Cet espace était surement la seule chose qu’elle regrettait… « Qu’il était beau, je m’en souviens comme si je l’avais vu hier, l’herbe s’infiltrait entre mes orteils et l’odeur de la mousse qui grimpait sur les arbres emplissaient mes narines à longueur de journée… ». Comme une fillette, la jeune Allen enleva la paire de basket dont elle était simplement chaussé et s’élança à vive allure dans l’herbe, parcourant une centaine de mètre avant de s’allonger de tout son long sous un arbre dont les grandes branches lui offraient un coin d’ombre. Les civils l’ayant vu faire s’étonnèrent de voir une femme agir ainsi, ou du moins si cette personne était bien une dame. Alors que le visage d’Allen laisse des doutes quant à sa féminité ses jambes recouverte d’un simple jean vert bleuté lui tombant en plis au niveau des chevilles car légèrement trop grand pour la jeune fille, mais également son sweat gris foncée recouvrant entièrement le buste et les bras de notre protagoniste n’aident pas plus les gens à déterminer le sexe de la jeune fille. L’attention sur elle fut bien vite dissipée et les passants continuèrent leur chemin, ayant déjà oublié la question qui trônait dans leur crâne. Allen reprit son chemin, sa paire de chaussures noir à la main, ses pieds se posaient délicatement sur le sol humide et la sensation d’être de nouveau une fée prit notre petite reine qui se sentait décalé par rapport aux humains qui se baladaient dans le parc, inconscient d’avoir une créature « imaginaire » marchant à leurs côtés. Elle passa près d’une grande fontaine ou quelques oiseaux s’y arrêtaient pour boire ou encore mouiller leur plumage. Des bancs entouraient de loin cette jolie construction et assis sur le bois de ces derniers, des couples s’embrassaient amoureusement. Cette scène rappela à notre protagoniste le mariage que le peuple avait conclu pour elle avec le prince de Concordia. « Comment il s’appelait déjà… Zeph…Zephirius... » Elle tira la langue dans un rictus de dégoût en s’imaginant femme marié et reine : « Quelle horreur ! ». Allen se détourna de la fontaine pour faire face à un vieux saule qui lui rendit le sourire, sa vieille écorce grisée par le temps attira les pas de la jeune fille qui se retrouva à quelques mètres de l’arbre. Elle ne prêta pas de suite attention à l’homme adossé à ce dernier, du moins pas avant qu’elle ne s’attarde sur l’accoutrement plutôt étrange de celui-ci. La jeune Allen ne pus réprimer un petit rire tant les habilles tranchaient avec le style habituel des humains. Elle allait tourner les talons quand l’homme duquel elle riait ouvrit les yeux, et ce regard réveilla en notre petite fée une multitude de souvenir qu’elle tenta de faire disparaître d’une petite secousse de la tête « impossible. ». Prise de panique elle fit demi-tour si rapidement que l’équilibre lui manqua et comme à son habitude, Allen s’étala de ton son long sur l’herbe humide. « Aie, aie, aie… » Lâcha la maladroite en se relevant. Elle n’osa pas se retourner, les pensées se bousculaient dans sa tête « Je me suis caché tout ce temps, c’est pas lui, impossible, personne ne m’a retrouvé, et ne me retrouvera, jamais ! ». Alors que l’idée de se mettre à courir lui prit, elle se rendit compte que plus rien n’avait de place dans sa main. Elle osa un regard derrière et vit, à quelques mètres de l’homme, sa paire de chaussures… « merde. ».
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À peine quelques secondes après que les rayons solaires eurent pénétré de nouveau les rétines d'Oberon, la belle vue de la nature florissante avait laissé place à un drôle de spectacle: une silhouette flottait dans les airs avec un manque cruel de grâce, avant de finir son numéro dans un bruit sourd, étalé sur l'herbe encore humidifiée par la rosée matinale. Il ne put s'empêcher de faire une petite grimace afin d'accompagner la violence avec laquelle cet individu venait de s'affaler au sol.
«Aïe, aïe, aïe...»
pouvait-on entendre résonner entre les branchages , quelques petites secondes après l'impact. Une voix plutôt féminine à la première écoute.
Dans les mêmes instants, la personne s'était relevée non sans efforts, laissant sur l'herbe une vilaine empreinte de son passage sur la verdure. Étrangement, la dites personne resta plusieurs secondes sans esquisser le moindre mouvement, comme si quelque chose la perturbait. Peut-être était-elle gênée de sa petite maladresse, après tout, les quelques couples présents sur place ne cachaient pas leur hilarité devant le spectacle qui leur était offert. Aucun d'entres eux ne s'est sentis dans l'obligation d'aider cette individu. C'est bien ça l'indifférence qui caractérise ces humains. Mais il ne pouvait se permettre de juger, après tout , lui non plus n'a pas pensé une seconde à aller l'aider à se relever. L'ancien lui l'aurait sans doute fait, mais aujourd'hui même un meurtre de sans froid effectué devant ses yeux ne l'aurait pas fait broncher.
Après quelques moments d'hésitations, l'inconnue osa enfin se retourner vers lui...ou plutôt vers ses le bas de ses jambes. Non loin de lui traînait une paire de souliers d'une belle couleur noire. Les humains appelaient cela des "baskets" d'après ses souvenirs, des vêtements d'un bien bas intérêt aux regards d'un monarque. Il ne vint même pas à l'esprit de Zephyrius pourquoi quelqu'un se baladerait nu-pieds dans un parc, les humains étant de si incompréhensibles créatures par moment. Par contre, il s'interrogeait sur l'hésitation dont faisait preuve l'inconnue qui se contentait de jeter un regard perdu sur ses chaussures. Pourquoi ne se décidait-elle pas à venir les récupérer? Est-ce lui qui l'intimidait de la sorte? Son accoutrement sans doute. Parfois il devrait écouter les bons conseils de la Lanterne se disait-il intérieurement. D'ailleurs où était-il celui-là? Généralement on ne met pas plus d'une heure à aller chercher de la simple paperasse, sauf si ce pervers de GML ait décidé de le "garder" plus longtemps. La pensée de son valet ayant échoué dans sa mission fit défiler dans sa tête toutes sortes de châtiments et torture qu'il lui infligerait une fois de retour au Palais, dessinant un sourire à mi-chemin entre celui du psychopathe et celui d'un enragé.
Une fois de plus il s'était égaré dans les méandres de son esprit diabolique et ne se rendit pas compte qu'il était en train de fixer depuis plusieurs secondes les souliers de l'autre là. Son regard se tourna lentement, passant du sol jusqu'à arriver à la peau blanche des pieds de l'individu. Il remonta délicatement son champ de vision afin de bien observer cette mystérieuse personne. Elle portait un jean d'un bleu qui ne lui plaisait pas, et qui en plus paraissant bien trop grand pour lui. Plus haut, un vieux sweat grisâtre également d'une taille un peu au dessus recouvrait entièrement son buste et ses membres postérieurs. Elle était bien plus petite que lui, son estimation de sa taille allant à peu près vers le mètre soixante dix. Il finit par arriver sur son visage, plutôt fin, mais ce qui le frappa fut la beauté de ses yeux, d'un beau vert impossible à décrire avec précision. Une apparence androgyne mais qui ne dupait pas le concordien, qui avait bien identifié cet individu comme étant une jeune fille.
Mais pourquoi n'arrivait-il pas à détacher son regard sur cette inconnue? Ce n'était qu'en apparence une humaine, et il n'était pas, ou plutôt plus sensé avoir ne serait-ce qu'un peu d'intérêt pour cette race. Et même si elle n'en était pas une, à part ses magnifiques pupilles, elle n'avait rien de bien séduisant, physiquement parlant. Le regard du Roi changea instinctivement, ses fins sourcils se froncèrent, et la lueur de ses pupilles émeraudes passa en rouge écarlate, brillant de plus belle. Le doute planait en lui, quelque chose le perturbait dans cette gamine. Il ne l'avait jamais vu, et pourtant la présence qu'elle dégageait réveillait en lui des sensations qu'il n'avait plus ressenti depuis bien longtemps; des odeurs de savons, la sensation de l'eau mousseuse contre sa peau, l'odeur forte de l'écorce du vieux saule millénaire et le goût salé de des larmes qu'il avait versé lors de sa séparation avec son amie d'enfance. Il ne lui mit pas longtemps pour découvrir le pourquoi du comment; en usant de ses pouvoirs il découvrit que l'énergie que dégageait cette inconnue n'avait rien d'humain. C'était un flot de pouvoir qui lui était très familier, et qui éveillait tout ses sens subitement: l'aura d'une Fée, mais pas conventionnelle. Elle semblait plus...noble, si on pouvait lui donner un qualificatif. "Une fée..? Elle? Mais que fait-elle dans un pareil endroit..?!" fut les premières pensées qui traversèrent sa tête. Il s'apprêtait à prendre la parole quand quelques cris l'interrompit dans sa démarche.
«Waaaaa regardez! Génial du cosplay!»
«Cool, mais c'est qui??! Ultraman? Il est grand!»
«Mais non, Tu n'y connais rien, Ultraman a une cape bleue, et il a les cheveux courts!»
Un groupe d'enfants s'était amassé autour de lui, comme le font les mouches à merde autour d'une crotte de chien. Ils le fixaient, les yeux brillants comme des billes placées au soleil, certains étaient même en train de baver, la salive formant un long chemin sur leurs petites joues. Il se rappelait alors une discussion avec Yonne sur son petit frère qui idolâtrait des personnages imaginaires et qui était même prêt à dépenser de la monnaie pour se procurer des statuettes à l'effigie de ces "héros". Un concept qui échappait à l'esprit féerique d'Oberon. À Concordia, les jeunes fées ne jurent que par les héros de guerre du présent et du passé, et bien entendu, par le roi lui-même.
Cela importait peu, ces humains étaient un peu trop proches de lui et ne se rendaient pas compte de la situation dangereuse dans laquelle ils se trouvaient. L'un des enfants , un petit garçon, osa même poser ses sales pattes sur la ceinture du Roi. Ce geste provoqua un grincement de dents de la part d'Oberon, serrant le poings dans la même foulée. Il s'imaginait déjà en train de saisir la gorge de ce môme, le soulever lentement dans les airs et serrer doucement son étreinte afin de faire exploser l'enveloppe céphalique du gamin; il se voyait trancher d'un geste vif les corps frêles de ces mioches et dresser leurs cadavres en pleine place publique de Concordia, afin de donner l'exemple; il les voyaient se débattre au milieu de chaude flammes, pendant que leurs peaux fondaient comme du simple gruyère et leurs liquides corporels former des flaques dans le sable gras du parc. Toutefois...
...il ne pouvait pas se le permettre, surtout pas en lieu public. Qui savait si des ennemis se terraient entre les buissons ou dans les grosses feuilles des arbres? Ce n'est pourtant pas l'envie qui manquait mais il ne pouvait tout simplement pas commettre une dizaine d'homicides devant la petite foule du parc. Il échappa un long soupir comme pour évacuer la tension qui régnait dans son subconscient puis ses yeux se mirent de nouveau à briller d'un beau rouge.
Quelques battements d'ailes et des piaillements firent taire les hurlements des gosses. Les sons se rapprochaient rapidement et l'on vit les petits oiseaux qui tantôt s'amusaient dans la fontaine, fondre sur la tête des pauvres enfants, puis tourner autour tout en profitant des ouvertures pour piquer leur épidermes avec le bout de leurs becs aiguisés. Dans un amalgame de pleurs, de cris et de longs mouvements d'agitations des bras, les gamins se mirent à courir partout dans le parcours, tentant de s'échapper tant bien que mal à la violente attaque des volatiles, jusqu'à disparaître du champ de vision d'Oberon. Les quelques personnes ayant assistées à l'évènement se mirent à fixer les hauteurs, sûrement par peur de recevoir eux aussi une mauvaise visite. Certains avaient sorti leurs portables et prenaient des vidéos, sans doute pour les diffuser sur ce qu'ils appellent inter-truc ou quelque chose du genre, quand d'autres avait déserté les lieux pour ne pas se prendre des coups de becs.
Les yeux d'Oberon reprirent une couleur verte. Il s'avança alors lentement vers l'inconnue qui avait tout vu, le choc de ses bottes sur la terre fine du parc faisant de petits bruits secs. Il s'arrêta à 2 mètres d'elle et abaissa légèrement la tête afin de bien apercevoir son visage.
«Une fée.»
dit-il de sa voix grave, d'une intonation à mi-chemin entre l'interrogation et l'affirmation.
(En espérant que je sois à la hauteur de ton niveau de Rp mon cher :P)
« Allez cour, qu’est-ce que tu fous là, c’est qu’une paire de godasses ! Cours ! Avant qu’il te ramène à cette vie ! Putain cours ! »…Et la voilà plongé dans le regard du garçon qu’elle connaissait si bien, contemplant avec minutie les pupilles émeraudes de son ancien camarade qui semblait être parti loin dans ses pensées. Une foule de souvenir s’immiscèrent dans l’esprit de la jeune Allen, des rires enfantins firent frissonner son cœur, et ce ne fut que lorsque les yeux de son interlocuteur croisèrent les siens que les doutes l’assaillirent. Ce n’était pas lui, du moins ce ne l’était plus, l’air sévère qu’il arborait avait remplacé le fin visage souriant qu’elle avait quitté des années auparavant, l’aura sombre et glaciale qui se dégageait de lui n’avait plus rien de féerique comme s’il s’était consumé lui-même. Se détaillant mutuellement leurs regards ne se lâchaient plus, c’est alors que le magnifique vert si envoûtant qui trônait dans les yeux du jeune homme laissa place à la couleur du sang, imprégnant ses pupilles lentement comme si l’émeraude devenu fade se faisait dévorer par le rubis plus étincelant que jamais. Allen n’y comprenait plus rien, trop d’informations passées et présentes venaient prendre place dans son cerveau encore embrumé par le choc violent contre la terre humide : que faisait le prince dans un endroit pareille ? Qu’était-il arrivé à son regard d’un naturel si pétillant ? Pourquoi son aura avait fait frissonner d’angoisse la jeune fille qui connaissait pourtant si bien le gamin avec qui elle avait passé son enfance ? Allen avait clos ses yeux, une habitude qu’on ne jugera ni bonne ni mauvaise mais qui permit à notre protagoniste de se calmer dans bien des situations, elle laissa ses lourdes paupières cacher son regard vif et affolé, sa respiration se fit plus lente et le boum-boum frénétique de son cœur se cala sur l’inspiration et l’expiration de la jeune fille. Elle s’enferma dans un monde parallèle, ou seul réfléchir était la priorité, rien ni personne ne pouvait percer la bulle invisible entourant notre protagoniste désormais plongé dans un état de calme impénétrable. Ne pas fuir, poser des questions et assouvir sa soif de réponses. « Je pourrais toujours déguerpir si la conversation en vient à me ramener au royaume d’ici peu. » C’est dans cet état d’esprit qu’Allen cligna plusieurs fois des yeux pour s’habituer de nouveau à la lumière vive de l’extérieur, d’abord des formes flous se distinguèrent devant elle, puis mettant à part l’homme à l’accoutrement étrange elle remarqua trois enfants sautillant sur place en contemplant les habilles pourtant horribles de ce dernier. Le pourquoi du comment avait dû lui échapper, mais ce dont elle était sur c’est de l’énervement que provoquait sur son interlocuteur les gamins agglutinés surement trop près de lui. La scène suivante se déroula bien rapidement, comme dans un film qu’avait pu regarder la jeune Allen il y a de cela quelques mois, « Les Oiseaux » d’un réalisateur dont le nom lui échappait : les volatiles attaquaient violement les frêles humains surpris et apeurés. C’est le sentiment qui se dégageait des cris des enfants courant désormais dans tous les sens, désorientés par les coups de becs des oiseaux dont les regards étaient le parfait miroir de l’énervement de l’homme aux yeux rouge écarlate. En voilà une chose qu’avait du mal à supporter notre protagoniste, faire du mal pour sa propre satisfaction, qui plus est en utilisant les animaux pour faire le sale boulot. Après avoir perdu du regard les bambins déjà loin dans le parc, elle se tourna vers l’homme ayant retrouvé la couleur émeraude vide et froide de ses yeux. Ce dernier avait avancé vers la jeune Allen et avant que celle-ci ne puisse exprimer son mécontentement concernant l’attaque précédente, il lui parla d’une voix grave, dénué de tout sentiment.
« Une fée. »
Il faut croire que cette affirmation choqua Allen car elle s’attendait à tout sauf à un mot qui lui semblait évident. Un simple « bonjour » ou un « salut » aurait été le bienvenue, mais peut-être n’avait-il pas reconnu la jeune fille après tant d’années. « Et je lui réponds quoi moi ? Salut ça va ?! Dit donc ça fait longtemps qu’on s’est pas vu, à au fait j’ai déserté notre mariage, ouais ça me soulait cette vie ! Tu m’en veux pas ? J’ai rompu le lien qui unissait nos deux royaumes en courant très vite dans les bois, oh ça n’a pas été facile au début mais qu’importe ! On refait ami-ami ? … Tu délires ma pauvre Allen… ». En conflit intérieur avec elle-même, Allen laissa s’écouler une éternelle minute, accrochant du regard son interlocuteur qui semblait attendre une réponse que la jeune fille avait du mal à formuler. Elle soupira longuement avant de se dire que finalement « ça n’a entre peu et aucune importance, au pire je continuerais à courir. ».
« Bah oui une fée, tu voudrais que je sois quoi d’autre, un dragon ? » Répondit avec entrain et humour Allen qui pensait détendre l’atmosphère glaciale qui émanait du jeune homme.
Elle ne se rendit pas compte de suite que sa voix avait porté un peu loin et qu’un couple ayant trouvé le courage de rester sur un des bancs après l’attaque des volatiles les regardaient en riant, elle parvint même à entendre un «… complètement folle… » sortir de la bouche d’un des deux amoureux. Elle soupira de nouveau en maudissant sa fantastique discrétion, encore heureux que les humains ne soient ouverts à aucune fantaisies et que le mot « fée » résonne pour eux en une blague de mauvais goût. La jeune Allen fit de nouveau face à son interlocuteur, bien décidé à en tirer des informations, après tout de quoi pourrait-elle être gênée ? Elle venait déjà d’embrasser le sol devant lui et d’alerter tous le parc de sa voix portante, quelle autre bêtise aurait-elle pu trouver à faire d’autre ? Elle reprit son éternel sourire pour continuer la conversation avec son ancien meilleur ami, se rappelant de leur longue et muette journée auprès du vieux saule à profiter du peu de liberté qu’on leur offrait.
« J’espère que t’es pas venu ici dans l’espoir de me ramener, sinon je serais obligé d’écourter la conversation, reprit-elle en riant, non plus sérieusement qu’est-ce que tu fais ici ? »
Elle espérait réellement avoir une conversation digne de ce qu’il avait vécu autrefois, surement se trompait-elle, car au fond elle avait bien remarqué que le jeune homme se trouvait à l’opposé de celui qu’elle avait connu. « Qu’est-ce qu’il est devenu… » Ne put s’empêcher de penser la petite fée tout en gardant rehaussées les commissures de ses lèvres en un puis de joie infini, ses yeux verts et pétillants plongé dans le regard moins enjoué de Zephyrius.
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Oberon s'attendait à ce que cette fée inconnue soit surprise, et elle le fut. L'expression décomposée de son visage trahissait le doute que venait d'installer le blond dans les pensées de sa nouvelle interlocutrice. Les quelques gouttes de sueur qui commençaient à dégouliner lentement du haut du front de cette dernière rajoutaient un effet plutôt stressant à la scène, sans parler des battements de son cœur qui, bien que pas trop forts, jouaient avec une certaine irrégularité. Pendant une longue soixantaine de secondes, elle se contenta de fixer le visage royal comme si un furoncle ornait le bout de son nez, l'air un peu hébété. Finalement, elle se décida à mouvoir un peu sa bouche, lâchant par la même occasion un puissant soupir. Suite à cela, sa face reprit quelques couleurs et son expression maussade laissa place à un petit sourire léger mais hypocrite.
« Bah oui une fée, tu voudrais que je sois quoi d’autre, un dragon ? »
répondit-elle du tac-au-tac, un ricanement derrière ses paroles.
Elle avait presque hurlé ses propos, tellement que certains regards ne se tournaient plus que vers nos deux protagonistes. Les sourires qu'affichaient quelques visages ne cachaient absolument pas la nature moqueuse de leurs pensées, quand d'autres ne se contentaient même plus d'expressions faciales mais allaient jusqu'à traiter la fée aux cheveux grenat de folle. Des cheveux grenat? Ce petit détail eu le don de le faire partir quelques secondes dans ses réflexions. Après tout une telle couleur était rare, même au sein des fées. Oui, il venait de recevoir la confirmation qu'elle était bel et bien l'une d'entre elles. "Bref" se dit-il, un sourcil levé en guise de réaction à la réponse de la jeune fille. Intérieurement lui aussi se moquait de son attitude. "Mais quelle manque de classe, est-elle un peu idiote ou quoi?" pensa-t-il en repensant déjà à la façon peu orthodoxe de tomber, sans compter le fait que c'était une va-nu-pieds. On aurait dit le genre de personne en manque d'affection qui me cherchait qu'à attirer les regards sur elle.
Quoiqu'il en soit, elle semblait avoir compris la portée de ses actes et fît de nouveau son fameux soupir kilométrique, et afficha de nouveau un large sourire, plutôt sincère pour la peine. Ses lèvres fines se mirent en mouvement gracieusement.
« J’espère que t’es pas venu ici dans l’espoir de me ramener, sinon je serais obligé d’écourter la conversation»
dit-elle, en étouffant à peine des gloussements qui s'apparentaient à un rire.
Il n'eut pas le temps de placer une réponse qu'elle arrêta subitement de rire et prit un ton un peu plus sérieux.
«Non plus sérieusement qu’est-ce que tu fais ici ? »
s'empressa-t-elle d'ajouter.
Les yeux d'Oberon s'écarquillèrent légèrement. Quelle effrontée! Comment osait-elle s'adresser à lui avec autant de familiarité? Elle le tutoyait comme s'ils se connaissait depuis toujours et le menaçait, si on peut appeler cela une menace, de mettre fin à leur conversation s'il était venu pour...la ramener? Pourquoi la ramener? Pourquoi lui, aurait soudain l'envie de la ramener? Et puis où d'abord? Le prenait-elle pour un kidnappeur de jeunes fées? "Que suis-je bête, cela ne se peut pas. Quelle pensée ridicule de ma part" se dit-il alors. Il appuya ses yeux de ses longs doigts afin de clarifier un peu ses pensées. Il retira délicatement ses doigts et fixa longuement le visage fin de l'inconnue, tout en demeurant perdu dans ses pensées. La façon dont elle lui avait adressé la parole semblait suggérer qu'elle le connaissait...ou alors la politesse ne faisait pas partie de son apprentissage lorsqu'elle était jeune. Mais même les gens qui étaient au vent de son identité n'osaient pas lui parler directement, et même ceux qui le faisaient gardent un minimum de respect. Jack lui-même n'a jamais tutoyé le Roi. "Partons du fait qu'elle me connaisse" pensa-il alors comme manière d'aborder les choses. Si cela s'avérait, qui était-elle?
Une goutte de plusieurs centimètres de long glissa lentement sur la joue droite d'Oberon. Il recula d'un pas, le regard fixe sur la chevelure de l'autre fée. Grenat. Une fille aux cheveux grenat qui s'adressaient à lui comme s'ils étaient de vieilles connaissances, et pour couronner le tout, parlait de la ramener. Faisait-elle allusion à...? "Non, cela ne se peut pas" hurla-t-il dans son esprit. Mais plus il posait son regard sur le jolie minois de la jeune fille, plus il voyait se dessiner ses vieux souvenirs. Le visage flou de son enfance commençait petit à petit à devenir plus net; il se revoyait alors en compagnie d'une belle petite fille aux longs cheveux écarlate, courir avec lui dans les dédales du Palais, poursuivit par une ribambelle de domestiques; il se rappela alors les longues conversations sur la liberté qu'il eu avec cette même personne, et des moments où elle s'endormait sur son épaule, sous le vieux saule millénaire. Ce visage se transposait sur celui qu'il voyait en ce moment même, et malgré les nombreuses différences au niveau de la coupe de cheveux ou son physique peu avantageux, il y revoyait les mêmes expressions, la même rougeur de ses petites joues...et ces mêmes magnifiques globes oculaires.
«Al..»
Il l'avait dit instinctivement, d'une voix très faible. Mais il s'arrêta subitement, sans terminer le nom qu'il s'apprêtait à prononcer. Il baissa la tête, ses longues mèches doré masquant la partie haute de son visage. Son amie d'enfance, celle qu'il se devait d'épouser, se trouvait à moins de deux mètres de sa position. Que devait-il faire? Faire comme s'il se connaissait depuis toujours, lui faire un grand sourire, la prendre dans ses bras et lui dire qu'il lui a manqué? ...Hors de question. Il s'était juré que plus jamais il ne s'attacherait à quelqu'un. Dans ce but, il a rayé toutes ses vieilles connaissances de son esprit, jusqu'à en oublier le visage de Allen et même le fait qu'elle était sans doute en vie. Jamais il n'aurait imaginé que leurs chemins se croiseraient à nouveau. "Stupide destin". Il n'était pas encore trop tard, il pouvait encore éviter d'aller plus loin dans ces "retrouvailles". Elle avait sûrement changé, tout comme lui, il est de toute façon impossible qu'ils s'entendent comme il y a dix ans. Il releva la tête, son regard ayant reprit son habituelle expression sévère et perçante.
«Ramener? Aurais-tu perdu la raison?» commença-t-il, d'un ton froid. «Je ne te connais même pas. Et saches pour ta gouverne que l'on ne tutoie point un Roi!»
ajouta-t-il avec arrogance, mais en parlant plus bas afin de ne pas attirer encore plus l'attention des humains aux alentours.
Il se devait de feindre ne pas connaître qui elle était. Il tentait de maîtriser sa respiration et de rester calme malgré son cœur qui battait à la chamade dans sa large poitrine. C'était la première fois que Zephyrius avait tant de mal à rester impassible et ne comprenait pas pourquoi. Il sentait au plus profond de lui-même que s'il restait plus longtemps avec elle, que s'il renouait de nouveau avec la Princesse, il ne serait plus le même, qu'il y avait un risque pour lui de se ramollir, de perdre en puissance. Non, il ne pouvait accepter cela, seul la haine et la vengeance devaient remplir son cœur et lui servir de motivation. Dans son combat intérieur contre lui-même, il reprit de nouveau l'assurance qui le caractérisait et s'adressa de nouveau à Allen.
«Ce que je fais ici ne te concernes en rien. De plus, j'étais juste curieux de savoir ce qu'une fée faisait dans un tel endroit, mais cela n'a plus d'importance. Je constate à mon regret que même aux seins des fées, la folie existe.»
dit-il alors, le ton hautain et comme à son habitude, rempli de froideur.
Il se retourna, sa longue cape blanche claquant dans les airs, et sa belle chevelure blonde virevoltant gracieusement autour de sa tête, avant de reprendre leurs places. Il entama alors une marche rapide en direction de l'entrée par laquelle lui et Jack étaient arrivée. Après tout, Jack semblait avoir prit son temps et comme on le sait, on ne fait pas attendre un Roi.
Les minutes de silence commençait à devenir récurrente dans cette conversation peu animé, après l’intervention de la jeune Allen un long moment de calme s’imposa, ou plutôt fût imposé par la non réaction de son interlocuteur plus occupé à dévisager la frêle demoiselle qu’à lui répondre. « Merdre, et si c’était pas lui ? Pourquoi il me dévisage comme ça ? Non, c’est forcément lui, y’a aucun doutes la dessus, alors il ne m’a pas reconnu… impossible, il ne peut pas m’avoir oublié. Enfin ça fera mal à ma fierté s’il ne se souvenait vraiment pas de moi. Et je fais quoi moi, je poireaute la comme une idiote devant un garçon qui paraît tout aussi débile… ». Toutes sortes de solutions défilèrent dans la tête de la jeune fille qui réfléchissait désespérément à un moyen de raviver les souvenirs enfouis dans le crâne de l’homme à l’accoutrement étrange. Occupé à faire travailler ses méninges, notre protagoniste ne remarqua pas le regard choqué que lui lançait son interlocuteur désormais en possession d’une superbe suée perlant sur son front, elle ne fit pas non plus attention à ce mouvement de recule qu’il exécuta non sans grâce et qui aurait pu permettre à la jeune fille de comprendre que son ami venait de recouvrir ses souvenirs. Un murmure la fit sortir de ses songes, malheureusement pour elle aucune lettre ne parvient à ses oreilles et elle ne fit que redresser la tête pour replonger ses merveilleuses pupilles dans les yeux du Roi de Concordia. Ce dernier, comme prit d’un troublant dilemme intérieur, se mit à baisser la tête en évitant le regard de la jeune fille qui commençait à en avoir marre de cette dérangeante situation ou aucun ne semblait vouloir prendre la parole tant la scène manquait de naturel. Après une autre éternel minute de silence irritant de plus bel la petite fée, notre autre protagoniste daigna relever son menton vers la jeune femme, ayant préalablement revêtit cet air de supériorité et ce regard sérieux surmonté de sourcils froncés.
« Ramener ? Aurais-tu perdu la raison ? Je ne te connais même pas… »
Pan ! Un coup en plein dans le cœur de notre petite reine ne s’attendant pas à ce qu’on l’oublie.
« … Et saches pour ta gouverne que l’on ne tutoie point un Roi ! » Finit-il froidement en se retenant de haussé le ton.
Alors qu’Allen encaissait la nouvelle avec stupéfaction, le jeune Roi développa une intéressante respiration lourde et saccadée, mais cachant tout de même avec brio son attitude troublée. La jeune fée fit la moue et fixa longuement son interlocuteur. « Il peut pas être sérieux, il me fait une blague, c’est obligé ! ». Toutefois aucune réaction positive ne vint se joindre aux pensées d’Allen qui du rayer de son esprit la possibilité d’une éventuelle blague de la part de son ex-ami qui n’en avait pas fini et s’adressa une nouvelle fois à notre protagoniste plus sérieux qu’il ne l’était déjà.
« Ce que je fais ici ne te concernes en rien. De plus, j’étais juste curieux de savoir ce qu’une fée faisait dans un tel endroit, mais cela n’a plus d’importance. Je constate à mon regret que même aux seins des fées, la folie existe. »
Et sans un regard il s’éloigna, tel un mirage qui n’avait fait que passer furtivement devant les yeux écarquillés de notre petite fée dont la fierté venait d’en prendre un coup. « Mais il croit que je vais le laisser partir comme ça en plus lui ! Le sang royale lui est monté à la tête ou quoi ! » C’est avec un sourire de défi qu’Allen se pressa d’enfiler sa paire de chaussures et suivis au pas de course son interlocuteur avec lequel elle n’avait pas fini de débattre, et si les mots ne suffisaient pas à lui faire recouvrir la mémoire, alors la magie elle le pourrait surement. Car notre protagoniste était encore persuadé que l’ignorance dont faisait preuve son ancien ami était dû à son manque de souvenirs d’elle. Tout en se dirigeant vers l’entrée du parc ou elle apercevait la cape blanche flottant dans l’air du jeune Roi, elle réfléchissait au meilleur souvenir qu’elle gardait de leur enfance, et les yeux rivé sur son objectif elle se replongea dans sa mémoire.
/FLASH BACK/
« Zeph’ attend tu cours trop vite ! - Mais ils vont nous rattraper si on ne file pas vite d’ici Allen ! - Ils nous poursuivent même plus ! » Le jeune garçon aux cheveux blond tendit une main bienveillante vers la fillette qui le suivait, ils échangèrent un regard malicieux avant de rire de bon cœur tout en continuant leur marche vers un étrange et vieil arbre gigantesque. Assis au pied de ce dernier, les deux enfants entamèrent une discussion étrangement adulte pour leur âge… « Allen ? Tu crois qu’on va devenir ennuyeux comme nos parents quand on sera grand ? - Je sais pas, on m’a toujours dit que je pourrais être qui je veux plus tard, mais je sais déjà que je vais devoir être comme ma mère, sage, gentille et souriante. -…
/FIN/
Un immense sourire vint se dessiner sur le visage illuminé d’Allen, venant de revivre clairement un passage bien étrange de sa vie. « A quoi bon être discrète ? » Elle accéléra son allure, se sentant légère comme l’air, enfin cette sensation était propre aux fées mais l’expression est là, et fila droit vers les barrières du parc, dépassant à toute vitesse son interlocuteur auquel elle ne prêta pas de suite attention. Bloquant la sortie du parc avec ses bras grand ouvert, notre protagoniste fixa son ami droit dans les yeux, révélant toute la malice de son enfance en un seul regard, et souris de cet air de méprise qu’elle n’utilisait que rarement.
« C’est une bien belle folie que d’être sage dans un monde de fou ! Se mit à hurler la petite fée à l’intention du jeune Roi. C’est toi qui le disais tout le temps quand on s’enfuyait de notre bain ! Et ne va pas me raconter qu’aucun souvenir ne remonte dans ta petite tête. »
Elle finit sa phrase tout en lui tirant la langue, puis reprit une respiration haletante offerte par la bonne partie du parc qu’elle venait de traverser en courant. « Pourquoi je fais ça en fait ? » Allen ne supportait pas être ignoré, peut-être avait-elle trouvé en son interlocuteur un moyen de passer l’ennuie qui l’avait pris après son arrivé dans la ville, ou peut-être encore avait-elle besoin de se raccrocher à quelque chose de son passé qui l’avait rendu heureuse pour continuer à aller de l’avant. Les mains sur les genoux et le dos courbé, la jeune fille termina de reprendre sa respiration et se redressa pour faire face à son ami, elle semblait heureuse et même si quelques passants la regardait étrangement elle continua d’arborer son éternel sourire, encore plus brillant maintenant qu’elle avait hurlé clairement ce qu’elle pensait à celui dont elle avait besoin désormais pour ne plus être seule.
Messages : 481 Arme de prédilection : Magie noire de l’Eau /Combat au corps à corps et à l'arme blanche Arme non maitrisée : Armes à feu / Magie de Foudre
Jack était un soldat d'élite, son meilleur guerrier, son homme de confiance....enfin fée de confiance. Il était difficile de l'imaginer en difficulté face à un adversaire hormis les plus puissantes entités de cet univers. Pourquoi aurait-il mit autant de temps à juste récupérer de la vulgaire documentations administratives? Cet enflure de GML qui sans doute ne devait pas supporter l'affront que lui faisait Oberon. Après tout, si l'on regardait les choses objectivement, il était un homme de main et le fait que sa majesté refuse toutes discussions directe envers le loup ne devait pas être du bon goût de l'animal. Si tel était le cas, il devait immédiatement de prendre contact avec son serviteur. Il était hors de question qu'il n'aperçoive ne serait ce qu'un seul poil de ce cabot, aussi pensa-t-il à avoir recours à la télépathie. Le seul ennui était la distance trop importante qui les séparaient et grand nombre d'individus qui peuplait le territoire, propice à d'éventuelles interférences. Il était nécessaire que Zephyrius s'approche le plus possible du QG de l'Organisation avant de tenter une première prise de contact.
Oberon était un homme de réflexion avant toutes choses, qui n'avait rien à envier aux autres en ce qui concerne l'intelligence. Personnage prévenant, il avait déjà en tête un scénario complexe sur sa manière d'user des talents de GML à son propre compte. En revanche ce qu'il n'avait pas vu venir, c'était sa soudaine rencontre avec Allen. Pendant qu'il marchait à allure "normale" à travers le parc, il ne pouvait pas s'empêcher d'avoir une pensée pour elle. Après tout se disait-il, cette jeune fille n'avait rien à voir avec les événements tragiques qui avaient fait de Zephyrius le terrible Oberon. Mais en un certain sens, il avait supporté des années et des années de malheurs sans broncher, et maintenant qu'il en était sortie, il n'avait pas l'intention de laisser quelqu'un s'initier dans ses affaires personnelles et l'empêcher de prendre sa revanche. Non, le temps n'était plus aux sentiments ni encore moins pour ressasser ses plus mauvais souvenirs. Il avait juré sur le marbre glacial de la dernière demeure de son Père qu'il irait jusqu'au bout de ses ambitions et un véritable mâle ne revient jamais sur ses paroles.
Le jeune Roi avait parcouru un petit bout de chemin, car si ses réflexions semblaient durer toute une éternité, seule une poignée de minutes s'étaient écoulées entre la fin de sa "conversation" avec Allen et le moment présent. Il continuait toujours d'avancer d'un pas lent et décidé, soulevant un peu de poussières au passage, et sa cape flottant majestueusement bien derrière lui. Il continuait également de soulever des regards ahuris devant son accoutrement plutôt particulier, rappelons-le. L'entrée du parc se trouvait à quelques mètres devant lui, et il l'aurait déjà dépassé si l'agitation qui filait droit derrière lui le fit ralentir sa cadence. C'était des bruits rapides et rythmés, semblant devenir plus fort au fur à mesure qu'on les entendait. Quelques secondes après, on pouvait nettement distinguer ce qui s'identifiait comme le bruitage d'une course effrénée, et qui s'approchait de lui. Il pivota lentement sa tête vers la gauche, lui offrant le spectacle d'un large sourire décorant le visage rougit de Allen, qui fonçait à toute allure sur lui et dont seul un ou deux mètres les séparaient l'un de l'autre. Immédiatement son reflexe fut de lever sa main droit, les cinq doigts droits; les feuillages aux alentours s'étaient mit à s'agiter comme si des animaux jouaient dans les branchages puis reprirent leurs inerties initiales. Un Roi ne se déplace jamais seul et s'il n'avait pas intimé l'ordre de ne pas bouger, le cadavre d'Allen décorerait probablement l'entrée du parc à l'heure qu'il était.
Pendant qu'il levait la main, son regard suivit la silhouette de la Princesse qui venait de passer devant lui. Elle prit place en plein milieu du grillage métallique qui marquait la séparation entre la rue et l'intérieur du parc, et écarta alors les bras afin de ne pas laisser passer le jeune homme à la chevelure doré. Les yeux de ce dernier se posèrent dans le regard de la jeune fille qui le fixait d'une manière qui éveilla en lui de vieux souvenirs endormis. Allen n'avait pas changé, elle avait encore ses yeux de gamines, ces yeux qui avait eu pour don de soulager les journées les plus dures de son enfance. Un sourire narquois se dessinait alors sur sa face, comme pour lui dire "tu ne m'échapperas pas" et sans tarder, elle inspira un grand coup.
« C’est une bien belle folie que d’être sage dans un monde de fou ! C’est toi qui le disais tout le temps quand on s’enfuyait de notre bain ! Et ne va pas me raconter qu’aucun souvenir ne remonte dans ta petite tête. »
Elle avait hurlé de toutes ses forces, que le temps se figea dans l'ensemble du lieu public. Même les arbres semblaient avoir cesser de faire danser leurs feuilles tellement sa voix avait résonné haut dans le ciel. Pendant qu'elle lui tirait la langue avec moqueries, les lobes oculaires du roi se mirent à prendre du volume, le laissant bouche-bée. Les souvenirs entamèrent une ascension du plus profond de son intérieur, faisant défiler devant lui une multitude d'images. Les courses poursuites, les parties de cache-cache avec la vieille Mélusine, les promenades, les rires, les secrets, les discussions...Zephyrius ne les avait pas oublié. Ces souvenirs, il les avait scellé dans un coin ténébreux de son âme, en aspirant à ne plus jamais les revoir. Et en une foutue phrase, la Princesse de Cottingley est arrivé à briser cette serrure, pourtant encrassée er rouillée par le vent des sombres années du monarque. Allen courba le dos, s'appuyant sur le bas de ses cuisses, la respiration forte, visiblement essoufflée par sa récente course. Son sourire semblait plus radieux que jamais, et en contraste le regard de Zephyrius s'assombrit. Non pas à cause de la haine, ni de la colère. Son air semblait plutôt évoquer la tristesse car à travers l'air enjoué de la Princesse, il avait pu entrevoir un sentiment qu'il a lui-même côtoyé longtemps: la solitude. Après tout, elle aussi avait enduré les conséquences de leurs séparations et a du se retrouver livré à elle-même quand décida de fuir son Royaume. Était-ce de la compassion qu'il était en train d'éprouver pour elle? Non se répondit-il lui même. C'est de la compréhension se dit-il, tentant de se convaincre qu'il n'était pas en train de développer des sentiments pour son ancienne amie d'enfance.
Comme à son habitude, le visage d'Oberon reprit son éternelle expression dure et glaciale. Ses pupilles se déplaçaient de droite à gauche, observant les promeneurs qui avaient assisté et surtout entendu les propos de la jeune fille. "Pervers", "forcer une si jeune personne à prendre un bain avec lui", "quelle honte" pouvait-on entendre venant de la bouche des passants, qui ont très probablement mal entendus ou mal interprété les dires d'Allen. "Quelle sotte, et en plus elle hurle.." pensa-t-il, les dents serrées, ses sourcils se fronçant, ridant par la même occasion le haut de son front. L'atmosphère devenait quelques peu gênantes et bientôt quelques passants les regardaient avec suspicion, quelques uns même avaient sorti leurs cellulaires de leurs poches, sans doute pour prévenir les autorités. Il ne s'agissait sans doute pas du fait qu'ils prenaient leurs bains ensembles, mais l'agitation causée avait perturbée le calme habituel qui régnait en ces lieux. S'il voulait en finir rapidement avec cette histoire, il devait le faire loin des yeux externes. Mais la Princesse ne le voyait pas du même œil et semblait plus que décidée à le retenir sur place. Et tenter de la convaincre de poursuivre ailleurs n'était pas la meilleure option, car c'était une occasion pour lui de s'échapper et si elle avait ne serait ce qu'un peu de jugeote, elle le devinerait. Bon, elle ne semblait pas très vive d'esprit mais il ne valait mieux pas parier sur cette possibilité car si ça ne marchait pas, il était fort possible qu'elle fasse bien plus que hurler dans le parc.
Il soupira bruyamment et ferma les yeux. Ses paupières se soulevèrent alors lentement, l'éclat de ses pupilles brillant de nouveau d'un bel éclat de rouge sang. Cette fois-ci, un léger halo d'énergie enveloppa l'ensemble de son corps, dégageant une sensation glaciale et emplie de noirceur.
~Eeuwige Sluimer~
Une espèce de dôme d'énergie se dégagea alors de lui, prenant de plus en plus de volume, avant de recouvrir l'ensemble du parc puis de devenir finalement invisible. Les humains n'eurent même pas le temps de le remarquer que ceux qui étaient debout commencèrent à tomber un par un au sol. Ceux qui étaient allongés ou assis sur les bancs se contentèrent de fermer les yeux paisiblement. Bientôt du parc s'élevaient les ronflements de ses occupants: l'ensemble du parc s'était endormi dans un sommeil plutôt profond. Une dame arriva alors derrière Allen et à la seconde où elle franchit le seuil d'entrée, elle s'effondra elle aussi sur le sol; quiconque pénétrait ce parc s'endormait aussitôt. À présent, seul Zephyrius et Allen étaient les seuls êtres encore réveillés dans les alentours. À l'exception des "animaux" cachés dans les arbres. Les yeux toujours rougit, il fixa alors la Princesse dans les yeux.
«Est-ce que cela t'arrives parfois, de te servir de ton cerveau plutôt que de ta grande gueule?"
dit-il alors, d'un ton sec et d'une voix grave.
L'expression sur son visage semblait plus agressive que jamais, son regard tranchant pénétrant en profondeur celui de son interlocutrice, deux yeux d'acier sombre rivés sur elle, emprunts de la même ferveur que lorsqu'il est en plein combat. Le fait qu'il fasse quasiment deux têtes de plus qu'elle donnait l'impression qu'il la regardait de haut, dans tout les sens du terme.
«Je n'ai pas ma journée et je ne compte pas tenir ces humains dans cet état jusqu'au coucher de soleil, alors je vais faire vite. Je ne te connais pas, et si ça se trouves, tu te trompes sûrement de personne. Alors je ne le redirais pas deux fois, laisse moi passer.»
ajouta-il, le tonalité de sa voix ayant encore descendu dans l'échelle de la froideur.
Mentir effrontément. Une méthode qu'Oberon ne rechignait pas à utiliser. S'il y a bien une leçon qu'il avait tiré de son combat contre les humains, c'est que la fin justifie les moyens. L'énergie qu'il déployait avait pour effet d'alourdir l'atmosphère déjà pesante par la tension généré par le choc émotionnel entre les deux fées. Il ne put s'empêcher de continuer à la fixer, attendant que quelque chose lui soi renvoyé. Une baffe, un coup, une gifle, un mot, peu lui importait. Mais il préférait recevoir la haine d'Allen que de la voir se noyer dans sa haine. Car oui, se serait se voiler la face que d'affirmer que ce n'est juste pour oublier son passé qu'il ne voulait pas renouer avec elle, mais bien parce qu'il ne voulait plus la voir souffrir. Il venait de s'en rendre compte, mais il tenait encore à quelqu'un sur cette terre, et bien que son ego ne pouvait le tolérer, il fallait bien qu'il l'accepte, comme il avait accepté que ses ambitions et son amitié pour elle ne pouvaient se mêler.
Il avança alors d'un pas décidé vers elle, s'interrogeant dans le même temps si elle allait s'écarter ou non. C'était à la fois dangereux et compliqué. Non seulement pour elle mais pour lui qui, ne saurait que faire si jamais il décidait de ne pas le laisser passer. "Elle n'était pas si stupide "se disait-il.
Pendant un instant le temps parut se figer, comme si les minutes et les secondes se rallongeait dans le seul et unique but qu’Allen puisse contempler le visage du Roi des Elfes, comme s’il fallait qu’elle imprime en elle l’expression qu’arborait son ami : la tristesse. Et ce ne fut que l’espace de quelques secondes avant que le jeune homme se reprenne, mais ces instants aussi courts furent-ils permirent à la petite fée de comprendre que ses mots l’avaient touché, et que d’une quelconque façon elle avait réussi à percer à jour l’âme meurtrie du garçon aux cheveux blonds qu’elle connaissait pourtant si enjoué. Et le temps daigna reprendre son court normal, ne laissant dans l’esprit de la jeune fée que cette image d’un visage imprégné de tristesse. Dans les allées du parc, des passants, choqués, amusés… Cela n’avait pas d’importance, et les mots de ces derniers n’atteignaient qu’à peine le cerveau trop occupé d’Allen. « Il est là, devant moi, entouré d’une carapace impénétrable, comme si le garçon que j’ai connu s’était renfermé dans le malheur… » Et au fond de la jeune fille flottait cette idée à laquelle elle se raccrochait, l’idée que si elle détruisait ce cocon, derrière, ce trouverait le visage rayonnant qu’elle avait si souvent contemplé à l’ombre du vieux saule. Vous ais-je déjà dis que Titania était entêté ? Son attention se reporta sur son interlocuteur, les yeux clos après avoir émis un long et fatiguant soupir. Il ne fallut pas longtemps à notre jeune fée pour comprendre plus ou moins les intentions de son ami, désormais entouré d’un étrange halo magique brillant d’une lumière vive et arborant de nouveau ces pupilles rubis si effrayantes. Instinctivement et en un instant elle réagit, se rappelant des nombreuses fois ou sa réaction trop lente à activer sa magie lui coûta de multiples blessures. Et alors qu’une sorte de voile d’énergie enveloppait tout le parc pour plonger les promeneurs dans les bras de Morphée, au-dessus de nos deux protagonistes on pouvait déjà entendre le tonnerre gronder prêt à s’abattre sur quiconque approcherait de trop prêt la jeune Reine. Un semblant de calme parut s’étendre autour des deux fées se fixant droit dans les yeux avec convictions.
« Est-ce que cela t’arrives parfois, de te servir de ton cerveau plutôt que de ta grande gueule ? »
Les yeux froids et perçants du jeune homme pénétrèrent dans l’esprit de son interlocutrice, comme s’il sondait son âme à la seule force de son intense regard. Et elle, devant lever les yeux pour soutenir ceux du jeune Roi, rentra dans ce combat de l’esprit, ou surement aucun gagnant ne serait à glorifier tant les deux regards échangés dévoilait toute la puissance des convictions de nos protagonistes.
« Je n’ai pas ma journée et je ne compte pas tenir ces humains dans cet état jusqu’au coucher de soleil, alors je vais faire vite. Je ne te connais pas, et si ça se trouves, tu te trompes sûrement de personne. Alors je ne le redirais pas deux fois, laisse-moi passer. »
Sur ces mots il s’avança, assuré, fixa la jeune fille jusqu’au bout. Il n’était qu’à un pas de la dépasser, de la laisser pour toujours, de lui enlever l’espoir d’une nouvelle vie que cette rencontre avait fait murir dans l’esprit de la petite fée. Elle était prête à réagir, mais que pouvait-elle faire, le supplier comme une folle de ne pas la laisser… un mince sourire discret se dessina sur ses lèvres à cette pensée. Elle, supplier, plier face à la difficulté, impensable. Désemparée, le mot était parfait pour décrire la situation dans laquelle notre protagoniste se retrouvait, trop d’informations défilait dans son crâne, réagir par la réflexion ne faisait pas partit des intentions de la jeune fille. Elle aurait voulus le frapper, le tabasser, pleurer en lui griffant le visage, en abattant sur lui tout le poids de la solitude des dix ans qu’elle avait passé dans l’espoir de vivre comme elle l’entendait, et pourtant elle avait bien deviné que le jeune homme avait vécu la même solitude. Elle aurait même apprécié vider sa magie contre lui, non dans l’espoir de le tuer, mais pour lui faire ressentir toute la tristesse qu’elle avait contenu en elle, toutes les larmes qui n’avaient jamais coulées sur ses joues, toute la peur accumulée dans ses journées et ses nuits passés à fuir son destin. Mais elle n’en fit rien. Elle se contenta d’émettre un mince rire presque inquiétant, suivis d’un grand sourire, puis la foudre s’abattit à l’entrée du parc empêchant le départ du jeune Roi désormais arrêté au même niveau que la petite fée. Et comme un fabuleux tableau méritant une fine analyse on pourrait de nouveau arrêter le temps et observer attentivement l’air satisfait de la jeune fille ayant accroché le bras de son interlocuteur, les yeux rivés sur la sortie désormais bloqué, et dans les yeux de la fée se mêle une douce fusion entre l’espoir de la réussite et la joie d’un but à poursuivre. Ayant échangé son grand air satisfait contre un mince sourire triste on remettra le temps en marche afin d’écouter les paroles mélangeant tristesse et sincérité d’une demoiselle à la chevelure si étrange.
« T’es la devant moi, ou plutôt à côté, précisa-t-elle sur un ton faussement joyeux, j’ai eu peur au début que tu ne veuilles m’enlever le semblant de liberté que je me suis offerte à la force de ma vie puis j’ai vu, j’ai lu, et tu pourras le nier autant de fois que tu le voudras je ne te croirais jamais, car ce que j’ai vu dans tes yeux, ce n’était rien d’autre que cette même solitude, cette même envie de combattre la vie, de t’approprier enfin ton existence et de fuir la solitude si oppressante qui comprime ton cœur de ses griffes acérés. Et pourtant toi tu t’en vas, je sais que tu m’as reconnu, ça se lit dans tes yeux, tout se lit dans un regard, dans une expression. Et finalement j’aurais bien voulus que tu sois la pour me ramener, ça m’aurait permis de ne plus être seule… »
Elle reprit son souffle dans un grand sourire sincère, la main serrant toujours le bras du jeune homme, elle se tourna vers lui et le tint du regard, d’un regard si profond que personne n’oserait détourner les yeux de la petite fée.
« Toute ma vie je me suis répété que je voulais vivre, et pas seulement survivre. Alors j’ai continué à fuir mon royaume dans le seul et unique but de me reconstruire. Et tu vas trouver ça bizarre mais je ne t’ai jamais oublié, moi, j’ai toujours voulus te revoir, te faire de nouveau un sourire, parler de nouveau avec toi, parce que j’ai toujours su que tu étais le seul à comprendre ma solitude, mon envie acharné de vivre et ma peur d’être enchainé. J’ai été sincèrement contente de te revoir, je ne sais toujours pas ce que tu fais la mais ça n’a plus d’importance tu sais. Alors si cela te vas de t’enfermer dans la carapace que t’es forgé soit, je te laisse, parce que tu as l’air plus occupé à tourner en rond dans ta sombre solitude que de relever la tête pour entrevoir un temps soit peu les rayons du soleil. »
Et offrant son plus beau sourire elle lâcha lentement le bras de son interlocuteur, arrêta l’utilisation de sa magie, fit revenir le beau temps et marcha droit devant elle, en direction de la fontaine qu’ils avaient quitté il y a peu, sans se retourner, sans regarder si lui allait se retourner ou non. La seule préoccupation qui tenait désormais son esprit était de retenir le flot de larmes qui menaçait de s’écouler le long de ses joues rosés par un étrange mélange entre colère et joie.
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Un homme (une fée) ne revenait jamais sur sa parole. C'est dans cette logique implacable que Zephyrius a toujours vécu, peu importe que ces promesses soient barbares, sans âme, sans scrupules ou parfois pleines de bontés. Cette dernière n'arrivant que très rarement. Pour arriver à devenir ce qu'il était aujourd'hui, c'est-à-dire un monarque craint et respecté dans tout son royaume, de nombreux sacrifices ont été nécessaires, à commencer par sa propre âme. Il y avait toujours ce grand vide en lui, ce vide qu'aucune passion ne venait animer. Pour certains, il y avait la musique, le dessin, la peinture, le sport, la danse, l'enseignement et plein d'autres choses encore. Pourtant, en lui, il n'y avait rien. Rien d'autre qu'un vide profond et sans fin où seul la vengeance y trouvait la force de s'épanouir, un vide aussi profond que l'obscur couloir de la vie qu'il a décidé d'emprunter depuis la mort de son paternel. Et pourtant malgré toute cette haine, il n'éprouvait aucune animosité envers son interlocutrice, loin de là. Au fur et à mesure qu'il s'approchait d'elle, une fulgurante envie de l'étreindre faisait trembler chacune de ses fibres musculaires. Mais les cartes étaient déjà sur la table et il n'avait qu'à les retourner pour en finir avec ce qu'il qualifierait de "léger contretemps".
Le silence était aussi épais que trois murs de béton. Tout n'était qu'ombres et lumières, mais Oberon ne s'en rendait même pas compte. Il n'y avait que l'énorme poids de la culpabilité qui écrasait tout son être. Il n'osait même plus regarder Allen, ses yeux voilés, rivés sur elle et pourtant qui ne voyaient que du floue sur son chemin. Au fond, il savait qu'il ne se pardonnait pas, car de par son incompétence et son incapacité à garder les personnes qui lui sont chères vivantes, il se doutait d'avoir déçu, rebuté, dégoûté...la jeune fille. Et les termes pourraient s'étaler sur de nombreuses pages. Pour la première fois depuis bien des décennies, il essayait de se dire que tout ne pouvait pas être aussi sombre qu'il l'imaginait. Après tout, il avait Jack, ou du moins, des gens qui le respectaient, qui le haïssaient mais qui appréciaient un minimum sa présence. Enfin, il devrait peut-être se faire une raison; c'était peut-être seulement à cause de son poste que les gens le respectaient. Jeune, il ne faisait rien de mal, mais toujours, la nature de l'homme le pousse à s'en prendre aux plus faibles et aux différents. Malheureusement pour lui, le jeune Prince appartenait aux deux catégories à la fois. Le résultat était couru d'avance, Oberon a la marque de ces hommes qui ne connaissent que la souffrance et la solitude.
Aussi longues étaient ses interrogations, aussi court est le temps qu'il mit avant d'arriver à la hauteur de la Princesse, s'alignant parfaitement à côté d'elle. Il n'eu pas le temps d'apercevoir le sourire qui se dessinait lentement sur le visage d'Allen, qu'un craquement venant du ciel firent mouvoir ses pupilles vers le haut. Dans une vision ralentie, Oberon suivit un long rayon doré du regard, partant d'un amas de nuages grisonnant suspendue au dessus de leurs têtes, pour finir par fixer le sol à quelques mètres, dans lequel vint s'abattre la décharge dans un immense fracas. "Magie élémentaire?" pensa-t-il, son pieds droit ayant légèrement reculé, le visage peu surpris par la nature de la magie. À peine cette réflexion terminée qu'une sensation de lourdeur vint titiller son bras gauche: Allen avait agrippé son membre gauche avec une certaine poigne que l'on retrouve rarement chez la gente féminine. "Que..?" Sa réactivité stoppa nette devant le regard qu'affichait la Princesse, fixant avec cet expression si enfantine, vous savez, celle que l'ont avait étant gamin quand on réussissait quelque chose de difficile et que nos parents nous félicitaient avec enthousiasme...Oui ce regard qui avait le don de faire transformer le plus grand délinquant en gentleman.
Zephyrius fixait son visage du coin de l'œil, la bouche entre-ouverte, n'osant pas esquisser le moindre mouvement. Ses pupilles se dilatèrent, voyant que ce sourire si malicieux avait laissée place à un sourire plus adulte, plus réel, plus hypocrite, le regard de ces femmes qui prétendent que tout va bien quand tout va mal. Elle prit la parole lentement, dans une voix qui, cependant, semblait sincère. La voix de la solitude.
« T’es la devant moi, ou plutôt à côté. J’ai eu peur au début que tu ne veuilles m’enlever le semblant de liberté que je me suis offerte à la force de ma vie puis j’ai vu, j’ai lu, et tu pourras le nier autant de fois que tu le voudras je ne te croirais jamais, car ce que j’ai vu dans tes yeux, ce n’était rien d’autre que cette même solitude, cette même envie de combattre la vie, de t’approprier enfin ton existence et de fuir la solitude si oppressante qui comprime ton cœur de ses griffes acérés. Et pourtant toi tu t’en vas, je sais que tu m’as reconnu, ça se lit dans tes yeux, tout se lit dans un regard, dans une expression. Et finalement j’aurais bien voulus que tu sois la pour me ramener, ça m’aurait permis de ne plus être seule… »
Elle n'avait pas fini de parler, mais c'en était déjà trop. Déjà, en silence, des larmes de dépit commençaient à couler dans son coeur. Mais il fallait qu'il soit un peu rationnel et qu'il se calme. Si il ne la retenait pas, elle risquait de partir à tout jamais, une cicatrice de plus sur son coeur. Il ne voulais pas la laisser partir, parce qu'il savait qu'elle passerait de nouveau ses nuits dans les ruelles sombres et crasseuses de la solitude et qu'elle errerait là-bas pendant des jours, des mois, des années. Bien entendu elle allait survivre dans ces bas-fonds de l'existence, mais elle n'y serait pas heureuse. Et dans ses paroles, c'est comme si elle lui disait qu'elle essayait de changer. Du moins, c'est ce qu'elle avait voulu dire pour lui. Et comme pour confirmer ses doutes, elle continua sa longue tirade, serrant de plus belle le bras du Roi. Celui-ci sans le vouloir, tourna son regard vers la Princesse, qui le dévorait déjà de ses beaux yeux verdâtres. Il avait beau se débattre dans sa tête, il ne put détourner sa tête.
« Toute ma vie je me suis répété que je voulais vivre, et pas seulement survivre. Alors j’ai continué à fuir mon royaume dans le seul et unique but de me reconstruire. Et tu vas trouver ça bizarre mais je ne t’ai jamais oublié, moi, j’ai toujours voulus te revoir, te faire de nouveau un sourire, parler de nouveau avec toi, parce que j’ai toujours su que tu étais le seul à comprendre ma solitude, mon envie acharné de vivre et ma peur d’être enchaîné. J’ai été sincèrement contente de te revoir, je ne sais toujours pas ce que tu fais la mais ça n’a plus d’importance tu sais. Alors si cela te vas de t’enfermer dans la carapace que t’es forgé soit, je te laisse, parce que tu as l’air plus occupé à tourner en rond dans ta sombre solitude que de relever la tête pour entrevoir un temps soit peu les rayons du soleil. »
Elle lui fit le plus sourire qu'il n'ait jamais vu depuis...le jour de leurs séparations. Oui, ce jour-là, les rôles furent inversés. La personne démolie, qui se sentait vide, dont les larmes prouvaient sa faiblesse, celui qui reniflait bruyamment ce jour-là, c'était Zephyrius, alors qu'Allen...souriait. Elle souriait toujours depuis qu'il la connaissait, dans les plus beaux comme dans les plus mauvais moments. Et chacun de ses mots tomba comme une fatalité, comme un châtiment sur les épaules du Roi. Lorsque ses derniers mots s'évanouirent dans le silence profond qui avait pris possession de l'espace, Oberon se sentit comme la dernière des ordures de ce monde, bien que dans les actes il l'était déjà. Il s'était avoué avoir peur pour elle et il se faisait reprocher cette même peur. Encore et encore. La solidité semblait lui manquer depuis le tout début de cette conversation.
Elle desserra lentement son étreinte, le ciel au dessus d'eux s'éclaircissant de nouveau, les nuages orageux s'éloignant chacun de leurs côtés. Elle s'éloigna lentement en direction opposée, vers les bancs des amoureux en face de la fontaine...sans se retourner. Oberon la regarda s'éloigner, le visage légèrement retourné puis détourna de nouveau le regard, observant la sortie du parc. Il serra les dents et le poings, le corps semblant entrer en convulsion. Que pouvait-il faire? Que pouvait-il espérer? Que pouvait-il lui apporter? Il ne pourrait jamais la rendre heureuse, quoiqu'il fasse. Leurs mondes étaient trop différents, trop opposés. Lui, était un vengeur, un tyran, un guerrier, un roi qui a perdu tout ceux à qui il tenait en une seule journée. Sourire? Savait-il le faire encore? Et à quoi pouvait-il lui servir dans son monde où seule la puissance comptait? Pourquoi...pourquoi pleuvait-il? Il venait de déposer sur ses joues, une gouttelette salée, puis deux, puis trois, et pourtant le ciel était bleu azur à présent. Et pourquoi ses gouttes venait de derrière? Il se retourna...
«ALLEN!»
Il avait hurlé son prénom de toutes ses forces, sans savoir ni comment ni pourquoi il l'avait fait. Non, Allen n'avait jamais pleuré, en tout cas pas devant lui. Et ce spectacle lui était insupportable, car cette fille était le seule personne qu'il ne pouvait pas faire souffrir. Il baissa la tête, l'emplacement de ses yeux s'enveloppant d'une ombre noire les masquant. Il parla d'une voix basse, sombre et tremblante.
«Le monde dans lequel je suis est si profond, que mêmes les rayons de soleil ne peuvent pas y pénétrer. Je ne peux pas en sortir, et je peux pas te laisser sombrer avec moi, mais je ne peux pas me résigner à t'oublier...Après tout, ne sommes nous pas identiques? J'ai fuis celui qui j'étais, et toi tu fuis depuis tout ce temps, et en ce moment même, nous fuyons...tu peux comprendre ma solitude comme je comprends la tienne...mais j'ai enfin trouvé un sens à ma vie. Plus personne n'aura à subir ce que nous avons subi, mais pour ça j'ai du renaître dans les ténèbres...mais..JE NE VEUX PAS QUE TU FINISSES COMME MOI!»
Enfin, un coup de vent beaucoup plus violent que les autres ouvrit souffla, faisant danser les arbres de plus belles, sa chevelure et sa cape entrant également dans la chorégraphie. Son dernier cri résonna encore longtemps, l'écho se diffusant dans l'ensemble du parc et même au delà. Un hurlement qui sonnait comme un appel au secours.
« Qu’est ce qui ne va pas avec moi, je devrais me retourner et le prendre dans mes bras quitte à affronter des paroles surement durs qu’il osera me lancer, au lieu de ça je fuis comme une lâche, comme j’ai toujours fait. ». C’est sur ces mots que la jeune Allen continuait de marcher, le regard perdu au loin, filant comme une flèche en enjambant les corps endormis des promeneurs. Elle ne savait pas vraiment ce qu’elle faisait, ni ce qu’elle voulait. Pendant dix ans elle avait ressentie cette horrible sensation qu’est la solitude, vous savez, quand votre cœur bat si lentement que la peur qu’il s’arrête vous prend aux tripes, que la seule pensée berçant votre esprit terne est de trouver une personne pouvant combler ce manque. Bien sûr, des personnes il y en a tellement que vous n’avez que l’embarras du choix pour colmater le trou de votre âme, mais vous n’avez pas besoin de cette populace qui ne vous comprend pas, qui vous rit au nez quand vous lui dites que vous avez mal à votre petit cœur brisé, qui pense que le seul moyen de rendre quelqu’un heureux est de lui écrire sa vie du début jusqu’à la fin. La jeune Allen avait réussi à atténuer cette douleur au cours des années, rencontrant des personnes chaque jour et nouant avec eux une amitié fictive mais suffisante, et pourtant elle avait survécu, réussissant pas à pas à reculer un peu plus l’heure où elle allait enfin craquer face à cette vie improvisée. Peut-être que ce jour était le point de départ.
« Allen ! »
Le mince espoir de retenir ses larmes échappa au contrôle de la petite fée qui dut se mordre la lèvre en baissant la tête pendant qu’un flot intarissable d’eau salée dévalait la pente ardue de ses joues. Qu’allait-il dire, penser, éprouver, montrer, cacher, hurler ou murmurer ? Qui était-il devenu et qu’avait-il traversé pour refouler autant ses émotions et parler de cette voix si grave et si froide qui n’avait jamais eu lieu d’être dans les souvenirs d’enfant de notre protagoniste ? Autant de questions sans réponses flottaient dans l’esprit d’Allen, bouleversé par le cri du jeune Roi. Ce n’était pas qu’un simple prénom qu’il venait de prononcer, c’était le sien. Et la signification de cette scène dans l’esprit de la petite fée était sans limite, elle venait de recevoir un appel de détresse de la part de celui dont elle avait dans l’espoir qu’il la sauve. Alors ils devraient se sauver mutuellement du même mal rongeant leur être ? La jeune femme écouta sans se retourner les paroles de son interlocuteur dont la voix proche du murmure semblait refléter à elle seule le cœur recouvert de fissures de Zephyrius.
« Le monde dans lequel je suis est si profond, que même les rayons de soleil ne peuvent pas y pénétrer. Je ne peux pas en sortir, et je peux pas te laisser sombrer avec moi, mais je ne peux pas me résigner à t’oublier…Après tout, ne sommes nous pas identiques ? J’ai fuis celui qui j’étais, et toi tu fuis depuis tout ce temps, et en ce moment même, nous fuyons…tu peux comprendre ma solitude comme je comprends la tienne…mais j’ai enfin trouvé un sens à ma vie. Plus personne n’aura à subir ce que nous avons subi, mais pour ça j’ai du renaître dans les ténèbres…mais…JE NE VEUX PAS QUE TU FINISSES COMME MOI ! »
Et elles résonnèrent, encore et encore, les notes si ternes de la mélodie du désespoir qui avaient accompagné le hurlement du jeune homme ressemblant plus à un appel au secours qu’à un réel avertissement. Instinctivement Allen leva la tête au ciel, observant presque joyeusement les quelques nuages blancs figés dans le ciel pâle et dans un soupir transporté par un puissant coup de vent elle répondit immédiatement.
« Qui as dit que j’allais finir comme toi, débile… »
Etrangement, la réponse pourtant si sombre du jeune Roi parut ravir notre protagoniste, « Moi aussi j’ai trouvé un sens à ma vie… ». La jeune fille passa rapidement le dos de sa main sur ses yeux encore rougis pour effacer les dernières traces d’eau sur son visage, puis pivota sur elle-même comme une enfant, les mains derrière le dos, souriante de nouveau, car montrer ses larmes seraient comme briser l’éternel sourire qu’Allen a pris soin de peaufiner toute sa vie. L’espace d’un instant l’image d’un petit blondinet aux cheveux court remplaça l’homme au regard sombre qui se tenait devant la jeune fée, et cette dernière ne pût s’empêcher de se dire que si elle pouvait encore voir en lui le visage souriant du Prince d’autrefois alors c’est que le Zephyrius qui se tenait devant elle n’avait pas complètement réussis sa « renaissance ». Elle le fixa quelques instants, réfléchissant à ce dans quoi elle allait s’engager, si les paroles qu’elle s’apprêtait à prononcer allait la plonger dans une aventure dont elle sortirait heureuse ou brisé.
« J’en ai marre de fuir, vraiment, j’ai fuie toute ma vie dans l’espoir de m’en refaire une, et j’ai réussi. Mais le pire c’est que je ne suis pas heureuse dans ce que je me suis construit. Alors quitte à ne pas être heureux à deux vu que c’est ce que nous sommes, permet moi de sauter à pied joint dans le monde sombre dont tu parles, parce que j’arriverais beaucoup mieux à t’en sortir si j’y suis réellement. Et puis, pourquoi « permet-moi »… je saute si j’ai envie ! » Finit-elle par crier en faisant mine d’avancer d’un grand pas comme pour signifier que plus rien ne pourrait la faire reculer, ni changer d’avis.
Elle était prête à tout tenter pour ramener son ami dans le monde haut en couleur dans lequel ils avaient grandis, car pour la première fois depuis longtemps elle avait retrouvé le sourire, je ne vous parle pas de ce simple sourire de tous les jours, ce haussement de lèvres devenu banal et qui accompagne chaque « bonjour » quotidien ou chaque action un temps soit peu drôle ou joyeuse, je vous parle du vraie sourire, celui que l’on fait lorsque l’on est heureux.
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Allen ne devait jamais entrer dans ce cycle de haine qui a contribué à créer l'actuel monarque de Concordia. Il aurait souhaité qu'elle soit à des milliers de kilomètres de lui afin qu'elle ne puisse pas voir ce qu'il préparait pour l'humanité, car pour lui le cœur de cette jeune fille était comme une mosaïque fragile qui pourrait se briser en un instant. Il aurait tellement aimé qu'elle ne l'ai pas reconnu, qu'elle n'ait pas insisté plus. Mais pourquoi a-t-elle fallu qu'elle vide ses poches sur la conscience instable de Zephyrius? Et quelque part, d'une manière contradictoire il ne voulait pas la voir s'éloigner de lui à nouveau, après tant d'années sans apercevoir sa petite frimousse et sa chevelure rouge si particulière. Tant de sensations et de peurs défilaient en lui, comme d'interminables pellicules de photos serpentant dans les méandres de son esprit. Peur, un Roi n'en éprouve pas. Mais un ami oui, car il avait constamment peur que la Princesse qu'il avait toujours connu comme étant sa lumière, son rayon d'espoir, son amie de toujours, change à jamais pour devenir le miroir de ce qu'il était devenu. Depuis tant d'années enfin, il se rappelait la chaude sensation que d'avoir quelqu'un que tu peux considérer comme ton ami. Ce qui était tout de même étrange car sans le savoir, il avait créer un lien plus fort qu'il ne croyait avec sa fidèle Lanterne. Bien heureux le jour où il s'en rendra enfin compte.
Le ciel était plus clair que jamais, quelques nuages s'offrant encore le luxe de le traverser dans une course lente et ennuyante. La Princesse leva alors le visage vers ce si beau plafond, montrant toujours son petit dos.
« Qui as dit que j’allais finir comme toi, débile… »
Porté par les bourrasques qui soulevaient le sable du parc, sa phrase arriva sans encombres dans les tympans du Prince. Elle se retourna alors, les mains derrières le dos, le visage encore marqué par le passage de deux longues cascades de larmes qui s'étaient dessinées sous ses paupières. Oberon avait toujours eu tendance à sous-estimer cette jeune fille et parfois la prenait exagérément pour une fleur délicate et fragile. Mais non pas une, ni par deux, mais par trois elle avait prouvé qu'elle avait autant de nerfs et de répondant que n'importe que homme. C'est vrai, elle pourrait très bien se sortir de la spirale des ténèbres, elle qui était de nature si optimiste, hier comme aujourd'hui. Ou pas. Les forces noires sont souvent plus dangereuses que l'on ne le croit, et a comme particularité de puiser dans nos peurs les plus profondes pour agir. Si Allen avait connu la souffrance, alors son âme était un champ fertile pour que la graine du mal puisse y germer. Cette Allen là, il ne la connaissait pas. Et sans cesse l'image de la jeune gamine agitée venait se superposer sur celle de la presque adulte qui se tenait devant lui. Mais qui était-elle vraiment aujourd'hui? Elle avait montré plusieurs visages, laissé planer le doute quant à ses véritables états d'âmes, et affiché un côté plus sombre de ses dernières années de vie. "Allen...parle moi.."
« J’en ai marre de fuir, vraiment, j’ai fuie toute ma vie dans l’espoir de m’en refaire une, et j’ai réussi. Mais le pire c’est que je ne suis pas heureuse dans ce que je me suis construit. Alors quitte à ne pas être heureux à deux vu que c’est ce que nous sommes, permet moi de sauter à pied joint dans le monde sombre dont tu parles, parce que j’arriverais beaucoup mieux à t’en sortir si j’y suis réellement. Et puis, pourquoi « permet-moi »… je saute si j’ai envie ! »
Elle avait quasiment crié, le fixant de ses éblouissantes pupilles vertes, faisant un grand pas avant, comme un symbole de sa propre détermination. Et elle souriait encore. Mais cette fois-ci ce sourire avait quelques choses de particulier, il était tout simplement...une source de chaleur. Le rayonnement de ce sourire arrivait sur la peau d'Oberon comme un beau soleil automnal, une douce chaleur agrémentée d'un vent tiède, donnant une sensation de bien-être sans pareil. Cette Princesse là était décidé, elle ne le quitterait plus et avait même affirmé vouloir le sauver. Mais pourquoi cet entêtement? D'où lui venait cette détermination sans faille? Elle était prête à se brûler entièrement dans sa haine pour pouvoir le toucher à nouveau. Il ne comprenait pas, sa réaction n'avait pas de logique, ni de raison valable d'être aux yeux rationnels du jeune Roi. Elle l'avait dit elle-même qu'elle n'était pas heureuse mais alors pourquoi décide-t-elle de souffrir encore davantage, en acceptant de demeurer dans le même univers sombre que lui? Tant de questions qui demeuraient sur le bouts des lèvres de Zephyrius.
Pendant d'éternelles minutes, il se tut, non pas parce qu'il le voulait, mais tellement ses émotions le figeaient, qui en était incapable d'articuler le moindre mot. Il avait toujours la tête baissé, ses deux mâchoires serrées fortement l'une contre l'autre, les deux poings fermés. Ses tremblements étaient de plus en plus prononcés, le faisant ressembler d'avantage à un convulsif qu'à un homme en pleine réflexion. Il relava la tête, sa face cette fois-ci par une colère apparente. Il tendit un bras sur le côté et s'avança d'à peine un mètre, en guise de réponse au pas de son interlocutrice.
«Ne dis pas conneries comme ça! Tu ne veux plus souffrir, mais que crois-tu que ça va être avec moi, un camp de vacances? Tu ne peux pas savoir ce que je ressens, tu ne pourras pas supporter le poids de ma revanche..!»
Il avait commencé d'une voix forte, mais qui perdit en intensité au fur et à mesure qu'il continuait de parler. Sa voix devint alors tremblante, ses propos saccadés, entrecoupés par une hésitation de sa part. Il releva la tête, dévoilant des yeux brillants et humides; ses larmes ne voulaient pas se décider à couler mais on pouvait aisément les voir scintiller par dessus les pupilles du Roi.
«Je...je ne veux pas te voir souffrir à cause de moi...et je ne veux pas te perdre comme j'ai perdu les autres..»
À la fin, il baissa à nouveau sa tête, fermant lentement les yeux. Il se laissa tomber lourdement sur ses deux genoux, soulevant un amas de poussières autour de lui. Ses mains se relâchèrent, se balançant calmement au dessus du sol. Ses cheveux ondulaient doucement, emmenés par une douce brise d'automne en plein été, comme le signe d'un possible changement. Il aurait voulu que ce moment s'étire à l'infini. Ce moment où enfin il pouvait être lui-même devant quelqu'un. Pour une fois, Il se sentais vraiment écouté, et pendant quelques instants, il se voyait trouver une nouvelle motivation, et reprendre confiance en lui-même. Mais ces dernières étapes étaient encore trop pour lui, car il n'arrivait pas à oublier ce qui le garde en vie depuis tout ce temps: cette revanche qui lui tient tant.
« Calmes-toi, putain, mon cœur bat trop vite, qu’est-ce que je fous là, avec mon grand sourire et mes phrases de sauveuse du monde. Calmes-toi. » Pourquoi faisait-elle ça, la jeune fille se répétait inlassablement qu’elle n’en savait trop rien. Pourtant au fond d’elle, la réponse à cette question paraissait si évidente : pour lui, et surtout pour elle. Egoïste ? Non, ou presque. Allen avait tout perdu, ou du moins avait-elle tout abandonné, ou plutôt s’était-elle chassé elle-même de l’enfer dans lequel elle vivait. La jeune fée avait tiré un trait sur son passé, laissant de côté tout ce qui se rapprochait de son ancienne vie, même la plupart de ses souvenirs. Sauf ceux avec le Prince, car eux étaient bizarrement si chaleureux qu’elle ne pouvait les rayer de son esprit. Et elle était partit parcourir le monde dans cet optique, fière d’être elle-même. Notre protagoniste ne s’était pas vraiment rendu-compte à quel point sa vie n’avait pas de sens avant de commencer cette étrange conversation avec son ami d’enfance, toute une réflexion sur le but de son existence avait germé durant la confrontation qui avait eu lieu avec son interlocuteur. Bien sûr qu’elle voulait simplement être elle-même, libre et heureuse, mais hors mis cet objectif elle venait de comprendre qu’il lui manquait quelque chose, un détail de son ancienne vie qu’elle n’avait pu oublier, et si elle n’avait pu l’oublier c’était bien pour une raison : car ce détail lui était essentiel. Et ce « détail » était désormais planté devant elle, convulsant à moitié sur place, la tête basse et les poings serrés comme s’il s’apprêtait à frapper. La jeune fille avait besoin de ce Roi pour sourire de nouveau, peu lui importait que ce dernier la repousse pour la protéger, si elle répondait à sa demande et qu’elle s’en allait, Allen tomberait surement dans ce cercle vicieux qu’est la peine et le regret. Alors, comme une enfant bien têtu, la petite fée planta son regard dans celui de son interlocuteur, insensible à tout ce qu’il pouvait lui dire, car sa décision était prise et lui faire changer d’avis s’avérerait être une chose…impossible. Tout en tendant un bras sur le côté, le jeune Roi avança d’un grand pas, la tête relevé vers la jeune fille qui sortit de ses réflexions pour écouter la voix forte de Zephyrius.
« Ne dis pas des conneries comme ça ! Tu ne veux plus souffrir, mais que crois-tu que ça va être avec moi, un camp de vacances ? Tu ne peux pas savoir ce que je ressens, tu ne pourras pas supporter le poids de ma revanche… ! »
Et alors que les mots s’enchaînaient le jeune homme faiblit, sa voix dérailla et comme si la salive lui manquait il parut déstabilisé. Une image vint alors frapper l’esprit de notre protagoniste, elle aperçus la fine pellicule d’eau salé recouvrant les yeux scintillant de l’elfe, un flot de larmes qu’il ne laisserait surement jamais couler, alors que dans les souvenirs si précieux d’Allen on pouvait y voir un petit garçon blond pleurer si souvent.
« Je..je ne veux pas te voir souffrir à cause de moi…et je ne veux pas te perdre comme j’ai perdu les autres.. »
De l’empathie, ou simplement les mots du jeune homme qui avaient touché le cœur de notre protagoniste ? Elle-même ne le sait pas, mais les larmes ne purent s’empêcher de monter jusqu’aux yeux de la petite fée qui eut un mouvement en avant quand son interlocuteur se laissa tomber au sol, comme abattu par des mots trop dur, comme touché par des émotions oubliés, comme déconnecté de la réalité. Tout un tas de phrases restèrent noués dans la gorge asséchée d’Allen qui ne savait que faire, que dire, face à l’homme dont elle avait éperdument besoin pour continuer de survivre, et dont elle avait envie de connaître le passé qu’elle n’avait pu partager avec lui. « Toujours sourire, toujours, toujours, toujours, toujours. » La jeune fille se le répétait sans cesse, elle finit par avancer pas à pas vers l’homme au sol, arborant un grand sourire ou passait à chaque commissure, un léger filé de larmes fraiches. Et tout en continuant de marcher, elle sut quoi répondre, même si le désordre régnait toujours dans son crâne.
« Peut-être que c’est vraie, peut-être que je ne comprends pas ce que tu ressens, j’ai l’impression d’être si proche de toi et pourtant si éloigné aussi. Et tu vois, si je le fais pas à pas, j’arrive à me rapprocher, si je fais demi-tour je m’éloigne et ça me serait insupportable, surtout après avoir vu qui tu étais désormais. »
Allen était juste à côté du jeune Roi, en face de lui, debout à le regarder la tête penché vers le bas. Elle s’accroupit et se planta là, sans apercevoir les yeux émeraude du grand blond cachés par ses cheveux ramenés vers le devant de son crâne.
« Et tu sais quoi, quitte à me brûler les ailes ça ne me gêne pas de rester avec toi…comme ça on ne se perdra plus ! » Avait-elle finit par s’exclamer toute enjoué même si quelques larmes se frayaient encore un chemin à travers ses joues rosis.
La petite fée n’avait qu’une envie : prendre l’homme en face d’elle dans ses bras. Le serrer aussi fort qu’elle le pourrait, comme pour ne jamais le laisser partir, exactement la même étreinte qu’ils s’étaient fait le jour de leur séparation, le genre de geste qui signifie qu’on ne vous oubliera jamais. Elle était si proche de lui qu’elle pouvait sentir son souffle chaud et régulier venir balayer une de ses mèches de cheveux rouges, la jeune fille parvenait presque à sentir l’odeur si particulière qu’est celle des garçons, réconfortante et rassurante à la fois. Alors que les secondes semblaient s’éterniser, une question vint frôler l’esprit apaisé de notre protagoniste qui se remémora ce que venait de lui dire son ami : « …comme j’ai perdu les autres… ». Tout un tas de prénom dansèrent sous les yeux d’Allen, une multitude de visages, dont ceux de leurs parents, de leurs instituteurs, de leurs sujets, valets, servants… « Qui donc as-tu perdu pour être dans cet état… ? » D’une voix calme et sereine, la plus rassurante et douce qu’elle puisse, la jeune fée murmura d'une voix pratiquement imperceptible, comme pour se parler à elle-même.
« Moi, tu ne me perdras pas…Zeph’… » .
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Derrière sa magnifique chevelure dorée, Oberon fixait le sol sablonneux sans le voir. Il s'était, pour la énième fois, perdu dans le flot de ses pensées et souvenirs. Au cœur de sa poitrine se mélangeait une agréable sensation de chaleur et la froideur implacable de son passé, qui sans cesse le ramenait à cette dure réalité. Cette chaleur, il ne l'avait plus ressentie depuis sa séparation avec Allen et la retrouver, comme ça, aussi brusquement était une expérience plutôt difficile pour une âme qui a été plongé dans les ténèbres les plus noires pendant une décennie. Et pourtant au fond de lui, c'est comme s'il l'avait toujours secrètement recherché. Il avait besoin de cette Princesse pour retrouver ne serait ce qu'une simple nuance de ses anciennes couleurs, celle de la bonté, de la compassion et de l'innocence. Il le voulait. Mais cela reviendrait à renoncer à tout ce qui lui a permit de survivre, sa soif de revanche, sa rancœur, son esprit conquérant et le plus précieux de ses atouts, sa fierté. Que faire?
Pendant qu'il se déchirait dans son fort intérieur, des bruits de pas millimétrés parvinrent jusqu'à son cerveau, dans un enchaînement de tam-tam plutôt espacé. Les sons s'approchaient de lui, mélangés à une respiration plutôt forte parfaitement audible au milieu de ce parc quasiment vide de toutes paroles, piaillement, rugissement, ou seul le vent régnait en maître. Son odorat surentraîné ne tarda pas à reconnaître le parfum singulier que dégageaient le sodium contenu dans les larmes, signifiant la présence de ces maudites secrétions sur le visage d'Allen. "Je t'en prie, arrête de pleurer..!" Il avait hurlé tellement fort dans sa tête que n'importe quel télépathe en aurait perdu la raison. Sous ses longues mèches, ses dents demeuraient toujours aussi serrées et ses yeux s'étaient clos, comme pour s'empêcher de contempler cette réalité qui se profilait devant lui. Oui, la Princesse était bien là, s'avançant vers lui et bien qu'il se posait encore la question, il savait très bien pourquoi elle n'était toujours pas partie.
« Peut-être que c’est vraie, peut-être que je ne comprends pas ce que tu ressens, j’ai l’impression d’être si proche de toi et pourtant si éloigné aussi. Et tu vois, si je le fais pas à pas, j’arrive à me rapprocher, si je fais demi-tour je m’éloigne et ça me serait insupportable, surtout après avoir vu qui tu étais désormais. »
"Allen tu n'as pas changé...toujours à vouloir sauver les autres" Une attitude qu'elle détenait depuis sa plus tendre enfance. Lorsque nos deux héros n'étaient que des jeunes pousses en période d'apprentissage, elle n'avait jamais hésité à aider son prochain, peu importe la classe sociale de se dernier, quitte à prendre sur elle à chaque fois. Elle avait même protégé Zephyrius un bon nombre de fois face à des bêtes sauvages. L'ironie d'un sort plutôt comique, car le jeune Roi était un chahuteur de premier ordre qui a transformé la timide Princesse en une bombe d'énergie, ce qui lui a valu plus d'ennuis qu'autres choses, la turbulence de la jeune fille ayant dépassé la sienne de plusieurs échelons.
Un sourire se dessina instinctivement sur le visage masqué d'Oberon, devant la cruauté des propos de son amie d'enfance. Oui c'était cruel, car s'il la laissait partir, il la condamnait à porter le poids de la culpabilité sur ses petite épaules, et s'il la gardait près de lui, il la condamnait à endurer le feu de son immense haine. Quoiqu'il arrive, il était convaincu qu'elle ne connaitrait la souffrance. Que devait-il faire pour y remédier? La tuer? Ce serait une solution idéale, car elle n'aurait plus à se soucier de lui et elle ne souffrirait plus. Le seul à souffrir, c'est lui. Mais si c'est le prix à payer pour le bonheur d'Allen, il était prêt à débourser.
« Et tu sais quoi, quitte à me brûler les ailes ça ne me gêne pas de rester avec toi…comme ça on ne se perdra plus ! »
Il ne s'était pas rendu compte qu'elle était arrivée juste devant lui, et sa voix enjouée lui parvenait à l'oreille aussi clairement que le crissement d'une craie sur un tableau noir. À en juger par la puissance du son, elle était près de lui, très près de lui. Il pouvait sentir sa respiration sur le haut de son front, caressant sa peau d'une chaleur agréable et sensuelle. Il ouvrit les yeux. À travers ses mèches blondes, il pouvait entrevoir le visage fin d'Allen qui se trouvait à peine à une dizaine de centimètres du sien, le fixant de ses belles pupilles couleur herbe. En une fraction de millième de seconde, l'idée de luis abréger ses souffrances s'envolèrent comme pour ne plus jamais revenir. Comment a-t-il pu penser à lui faire une telle chose? Il affirmait ne plus vouloir la perdre et il avait osé pensé le contraire quelques secondes plus tard. Cette contradiction était à l'image de son état mental actuel, en total conflit avec lui-même, entre son cœur et ses idéaux.
« Moi, tu ne me perdras pas…Zeph’… » Dans un léger murmure, avec la plus belle des voix qu'il lui a été donné d'entendre depuis des années, Allen lui sorti ses mots, comme pour le persuader mais se convaincre elle-même qu'ensemble, il ne pouvait rien leur arriver. "Allen...je.."
/FLASH BACK/
Essouflé, Oberon accompagné de Jack et quelques soldats d'élites volaient à toute allure à travers une forêt de connifères. L'air était plutôt glacial, caractéristique des hivers rigoureux de l'Europe du Nord.
«Jack, comment les hommes que j'ai envoyé au village de Seguin soient tous tombés? Ce ne sont que des humains..?»
«Apparemment un traître s'est glissé dans nos rangs et ils seraient tombés dans une embuscade. »
[...]
Des membres de la famille de Seguin dont son fils et frère de Yonna, un être plutôt trapu à la chevelure courte et bleue, ainsi que l'ensemble des habitants, se tenait devant eux, sur l'allée principale de leurs village. À leurs pieds, gisait le corps de plusieurs dizaines de fée, visiblement encore en vie, tremblant comme un possédé dans une petite flaque de sang. La fée leva son regard vers Oberon. Un visage familier se dessina alors, comme étant celui de celle qui s'est occupé de lui durant toutes ses années, qui a été comme une seconde mère pour le jeune Roi: Mélusine.
«Mé...lusine...? C'est toi le traître....?! C'est une..blague? Pourquoi? POURQUOI?!»
«Je...ne pouvais...plus v-vous regarder..f-fai..faire le mal...Je leur..ai dit...de....f-fuir et de ne...pas..vous faire..,du mal...aux fées...»
Le frère de Yonna prit la parole, un sourire au coin.
«Vous alliez nous attaquer, et elle pensait qu'on allait fuir sans nous défendre?! HAHAHA. »
«Je...voulais...vous protéger...de vous même...et des humains...j'ai échoué..P-Pardonnez moi...»
[...]
Le village entier brûlait, prit d'assaut par la puissance impitoyable de flammes bleues et noires, qui consumaient tout sur leurs passages. Au milieu des corps des fées d'Oberon s'étaient ajoutés les cadavres des hommes, femmes et enfants du village de Seguin. Certains étaient calcinés à un point qu'ils s'apparentaient davantage à des momies qu'à autre choses. Une ombre sorti lentement de cet enfer indescriptible. Oberon, portait Mélusine dans ses larges bras, dont la pâleur ne laissait aucun doute quant à son décès. Le regard du Roi n'avait jamais été aussi froid, haineux et empli de tristesse qu'à cet instant précis. Du sang sur la joue droite, il fixait Jack sans rien dire quand une voix vint titiller son attention.
Le frère de Yonna agonisait non loin de ses pieds, alternant entre crise de fou rire et des jurons liés à la douleur qu'il devait éprouver, la longue épée du monarque plantée dans sa poitrine.
«Ton père a provoqué la mort de celle que j'aimais, et toi son fils, tu as tué cette personne que je chérissais. Cette épée à maudit ton âme, tu ne reposeras jamais dans la paix éternelle de la mort...Et tes semblables, je leur ferais connaître ma douleur, je le jure sur ta mort que l'humanité payera.»
Le ton glacial et ferme, les mots d'Oberon résonnèrent aux milieux des flammes qui continuaient à dévorer goulument le village.
«Héhé....toi non plus ..tu ne connaîtras jamais la paix..la haine est un cycle sans fin...tu as du le constater n'est ce pas...? Que..»
/FIN/
«...toutes les personnes auxquelles je tiens sont destinées à mourir..»
Oui, il n'avait quasiment plus de proches, à l'exception de Jack. Et il savait que tôt ou tard, il suivrait le chemin de ses prédécesseurs. C'est le prix à payer pour demeurer aux côtés des forces du mal. Le destin de ceux qui recherche la vengeance n'est ni plus ni moins que la solitude et l'autosatisfaction d'avoir accompli son objectif. Bien souvent, la flamme de sa bonté hésitait à briller et nombreux étaient ceux qui soufflaient dessus pour l'éteindre avant même qu'il n'ait réussi à luire ne serait-ce que faiblement. Aussi s'était-il coincé dans cette spirale de haine qui le tourmentait tant.
Il avait relevé la tête, ses mèches se dégageant par la même occasion, révélant à nouveau son visage et ses pupilles émeraudes. Leurs face était à présent face à face, et il pouvait voir le moindre détails du visage d'Allen. Non, il ne pouvait définitivement pas se résoudre à la laisser partir et l'éloigner de lui. Elle était si proche de lui qu'il pouvait lire dans ses yeux ce qu'elle attendait, ce que lui aussi attendait, juste une étreinte comme il n'en a plus fait depuis des années. La serrer fort contre lui, respirer l'odeur de sa chevelure et ne plus la laisser fuir, plus jamais. Mais comme un blocage systématique, son égo surdimensionné l'empêchait de produire le moindre geste affectif envers les autres. Il se contenta de plonger son regard d'Allen, toujours embué par des gouttes d'eaux salées. "Allen...à quoi tu penses..?"
«Allen..mon objectif se trouve dans les flammes noires de la haine...si tu me suis, tu n'en reviendras pas..je ne peux pas te faire endurer ça , tu comprends..?»
De sa voix la plus sincère, il tentait pour l'ultime fois de convaincre son amie d'enfance. Il leva sa main et la déposa délicatement sur la joue de la Princesse, essuyant une larme au passage. Ses souvenirs refirent une fois de plus surface, se rappelant le nombre de fois qu'ils s'étaient nettoyés leurs blessures et touchés leur visages. Sa peau était aussi douce que dans ses souvenirs, et malgré son physique plutôt androgyne, elle n'avait pas perdue de son charme et de sa beauté. Il n'était plus là. Il était ailleurs, dans un autre lieu, un autre endroit, une autre époque. De retour dans son passé, De retour dans un monde sans douleur et solitude, les yeux verts de sa promise comme repères. Sans rien sentir d'autre qu'une sensation de bonheur énorme, à la fois physique et psychologique, et la souffrance qui, au fur et à mesure que ses larmes s'écrasaient sur la surface poussière du sol, déchirait à nouveau, petit à petit son cœur.
«Je ne suis qu'un gamin gouverné par mes émotions...tu peux rire...mais ne me reproches pas mes décisions...car si on t'enlève tout tes proches un par un, tu comprendrais la haine qui brûle en moi.»
Pour la première fois depuis des années, ses larmes coulaient de nouveau, dessinant un ruisseau le long de ses joues blanches. Un sourire prit forme sur son visage, exprimant un amalgame entre bonheur et souffrance profonde.
Le temps s’écroula, comme si les secondes avaient dit au revoir à la trotteuse et s’étaient enfui en courant, comme si les minutes avaient pris leurs jambes à leur cou et s’échappaient du cadran. Allen restait immobile, sa poitrine se soulevant légèrement au rythme de sa lente respiration, et elle observait, elle fixait le jeune homme en face d’elle comme s’il était désormais la seule chose qui comptait aux yeux de la petite fée, l’unique chose qu’elle souhaitait protéger. Ce dernier ne bougeait plus, aucune réaction ne venait perturber son immobilité, il restait le regard fixé sur le sol alors que les yeux d’Allen était rivé sur lui, attendant un mouvement, un signe de sa part.
« …Toutes les personnes auxquelles je tiens sont destinées à mourir… »
Avait-il dit ça comme un avertissement ou une plainte ? La jeune fée resta bouche-bée devant cette réponse, voulait-il la prévenir une dernière fois, afin que dans un ultime effort il réussisse à la faire changer d’avis, ou souhaitait-il lui demander de l’aide, afin de briser cette malédiction dont il parlait avec tristesse ? Elle ne savait plus quoi penser tant la situation la dépassait, Allen était perdu, ne connaissant pas le passé du jeune Roi elle n’avait qu’une partie des informations dont elle aurait eu besoin pour aider son interlocuteur ayant finalement relevé la tête pour plonger ses éternelles pupilles émeraude dans les yeux encore très brillant de notre protagoniste.
« Allen…mon objectif se trouve dans les flammes noires de la haine…si tu me suis, tu n’en reviendras pas…je ne peux pas te faire endurer ça, tu comprends… ? »
Elle comprenait, parfaitement. Elle comprenait la souffrance si cruelle se lisant dans les yeux imbibé d’eau salée de son ami, elle avait deviné toute la peine que son cœur retenait, elle avait su déceler la faille dans ce même cœur fissuré. Et même s’il tentait de la résonner, même s’il voulait à tout prix qu’elle ne s’embarque pas dans une aventure ou elle-même savait qu’elle n’en ressortirait peut être pas indemne, elle comprenait la haine qu’il ressentait, et cela l’encouragea encore plus à ne rien lâcher. Car il est une chose qui ne changera jamais dans l’esprit de notre protagoniste : si la douleur des autres est trop lourde à endosser, alors elle en portera la moitié tout en souriant joyeusement. « Laisse-moi t’aider… » Suppliait-elle intérieurement alors que la main de Zephyrius venait se poser délicatement contre la joue humide et chaude de la jeune fée dont le regard ne pouvait se détacher de celui de son interlocuteur. « Comme avant… » Avait-elle pensé pendant qu’un flot démentiel de souvenirs venaient danser dans son esprit, elle pouvait sentir les éraflures de son enfance pansé par cette même main désormais posé sur son visage, elle se souvenait clairement de sa propre mains tenant un coton imbibé d’alcool et tamponnant le front couvert d’égratignure du petit blondinet aux yeux verts. Autant de souvenirs si clairs et si réels qu’ils finirent presque par la déconnecté de la réalité, comme si elle avait pu s’enfermer dans son enfance pour en revivre les meilleurs moments et abreuvé son cœur de bonheur simple et futile. Alors que ses pensées se confondaient à la réalité, elle ne sut dire si les larmes qui roulaient doucement sur les joues du jeune Roi étaient vraie, si elles lui appartenaient à lui ou au gamin à la chevelure courte d’autrefois. Un instant elle crut apercevoir ce même enfant, celui qui ne retenait jamais ses larmes, qui pleurait presque pour deux quand la petite fille à la longue chevelure rouge se pinçait les lèvres pour se retenir de pleurer. Un court moment elle le vit, elle les vit, ensemble, petit, joyeux, souriant en même tant qu’ils pleuraient, comme des enfants. Mais ils ne l’étaient plus, et s’attarder sur le passé serait une erreur fatale, car il semblait finalement si beau face au présent impitoyable que vivaient nos deux protagonistes. Et chaque larmes versé par le jeune Roi avait l’effet d’un coup de poignard dans le cœur d’Allen, car même quand ils étaient encore petits cela lui faisait mal de le voir pleurer et rien que pour ça elle aurait pu à son tour verser des larmes. Ce qu’elle fit, une, puis deux, puis trois, et plusieurs gouttes vinrent poser leur emprunte à côté de celles déjà implanté dans la poussière par Zephyrius, roulant vivement sur sa main toujours poser sur la joue d’Allen. Cette dernière s’appuya légèrement contre cette main rassurante, chaude, apaisante, puissante comme pour la protéger, et pourtant si légère comme pour la laisser libre. Elle aimait ce contact, si doux, si simple… si réel.
« Je ne suis qu’un gamin gouverné par mes émotions… reprit-il, brisant le silence qui s’était frayé un chemin dans leur conversation, tu peux rire… mais ne me reproches pas mes décisions…car si on t’enlève tout tes proches un par un, tu comprendrais la haine qui brûle en moi. »
Et tout en mêlant sur son visage une expression triste et enjouée à la fois, il sourit, pas si discrètement que ça, mais pas si largement que ça non plus, juste un sourire, un beau sourire. Ce dernier semblait être arrivé de nulle part, sans crier garde, s’étant frayer un chemin à travers les paroles tristes et ternes de son porteur, n’ayant rien demandé à personne et s’étant arrêté en plein milieu de la face du jeune Roi. Ce petit haussement de lèvre eut l’effet d’une vague de bonheur sur notre protagoniste qui lui rendit son sourire, n’étant même pas persuadé que ce dernier était pour elle. Allen ne put s’empêcher de faire ce qu’elle savait exécuter le mieux : être elle-même. Tout en affichant un large sourire rayonnant de bonheur, elle émit un petit rire joyeux, comme pour évacuer toute la peine de cette conversation, comme pour faire disparaître la tristesse de la situation, comme pour colmater leurs deux cœurs écrasé, piétiné par la douleur.
« Tu l’as dit toi-même, on se comprend, parfaitement même. Je ne te reprocherais jamais rien, je n’ai pas vécu ce que tu as vécu… mais tu sais mieux que quiconque que je peux endurer beaucoup de chose, et même si mon petit cœur de fillette est quelque peu en miette, tu sais depuis longtemps ô combien il est solide, lâcha-t-elle entre deux petits rires, tu dois croire que je prends ça comme un jeu, à la légère, sans comprendre la moitié de ce que je dis, ou même ce que tu dis… mais crois-moi je sais dans quoi je me lance… et je te l’ai dit, je m’y lance à corps perdu. »
Elle était résolu, ses yeux le disaient, son regard intense le criait, son visage tout entier le hurlait à la face du jeune homme dont les pupilles étaient la seule chose sur laquelle pouvait encore se concentrer notre protagoniste. Cette dernière resta quelques instants comme ça, savourant sa réplique emplie de toute sa détermination, et s’imprégnant de ce moment magique, ou les deux amants semblaient plus proches qu’ils ne l’avaient jamais été. Et toujours accompagné de son éternel sourire, la jeune Allen continua son récit emplie de toute sa volonté.
« Tu te rappelles quand on était encore que des gamins, je te protégeais de tout, t’avais réveillé en moi une pile électrique qui barrait la route entre toi et les problèmes. J’ai pas trop envie que ça change, admit-elle toujours accroché à son large sourire. Alors tu sais quoi… même si c’est une promesse que tu ne voudras surement pas recevoir, je m’en contrefiche, j’aurais dû la faire depuis bien longtemps, et je ne laisserais pas filer l’occasion de me rattraper… »
Le sourire qu’elle arborait depuis déjà quelques minutes se fondit dans ses paroles, son visage devint sérieux, impassible comme de la glace qu’on ne pourrait briser, comme si son être s’était transformé en une roche incassable, impénétrable. Elle ne changerait d’avis que si la mort l’en obligeait, c’était ce qu’elle pensait depuis que la confrontation de volonté avait commencé entre les deux protagonistes. La petite princesse d’autrefois avait grandis, elle était peut-être toujours aussi énergique, maladroite, vivante et spontané mais avait gagné en maturité, en sagesse et elle savait s’en servir. La jeune fille n’avait plus rien à perdre, à pars lui, elle n’allait donc pas le laisser filer entre ses doigts car le protéger à tout prix c’est ce qu’il fallait qu’elle fasse, c’était son but, elle l’avait compris bien trop tard mais ce n’était pas encore irréversible, du moins à ses yeux. Allen ne se dégagea pas de la main de son ami toujours posé sur sa joue, aucune larme ne coulait de ses yeux désormais brillant d’une puissante détermination, et, toujours accroupie en face du jeune Roi, elle s’avança lentement, observant une réaction chez son interlocuteur. Elle vint poser son front contre celui de son ami, elle ne pouvait pas être plus proche, et ses yeux perçants vinrent loucher dans ceux interloqués de Zephyrius. Reprenant finalement un grand sourire empli de bonheur, elle ajouta.
« Je me promets, je te promets…de te protéger…pas seulement des autres, mais aussi et surtout de toi. » Elle prit la main libre du jeune Roi, enlaça leur petit doigt et entonna une étrange comptine.
« Promis, juré, sur nos ailes de fée, si je mens j’avalerais mille aiguilles et maudirait ma famille ! »
Après avoir secoué trois fois de haut en bas leurs mains bizarrement unis, la jeune fille lâcha la main de son interlocuteur, décolla son front de ce dernier et rigola de plus belle, haut et fort, joyeusement, heureuse comme une enfant, heureuse… comme avant.
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Suite à ses déclarations, un long moment de silence prit place dans l'atmosphère. Les respirations de nos protagonistes à peine audibles, même les animaux et les arbres stoppèrent leurs activités habituelles, comme tenus en haleine par la scène qui se déroulait devant eux. Comme un bruit de fond, on ne pouvait qu'entendre les ronflements des multiples personnes toujours prisent dans le sort de torpeur qu'a lancé le jeune Roi, il y a déjà plusieurs dizaines de minutes à présent. Le temps d'annuler cette magie arrivait car le nombre d'individus entassés sur le bord du parc avait de quoi alarmer les autorités du coin, et surtout éveiller des soupçons chez cette autre organisation, l'Agence Cooki.
Allen ne mit pas bien longtemps pour répondre avec l'un de ces sourires dont elle a le secret, ceux qui ont le don d'égayer vos journées rien qu'en les regardant. La tension qui régnait commençait peu à peu à s'évaporer dans l'air, comme aspirée par le rayonnement du visage de la Princesse. Pour accompagner son sourire, elle se mit à rire avec bonheur, comme si tout ce qui s'était produit depuis ce dernier quart d'heure n'était plus qu'un lointain souvenir. La voir ainsi rire et esquisser une telle façade de bonheur, il n'y avait rien de plus efficace pour stopper le fluide qui ne s'arrêtait pas de s'écouler depuis les glandes lacrymales de Zephyrius. Sans doute tentait-elle aussi de ne plus penser à tout ces événements attristants, mais une chose était sûre, répandre le bonheur c'est qu'Allen savait faire de mieux. Encore dans sa petit crise de rire, elle s'empressa de lui répondre:
«Tu l’as dit toi-même, on se comprend, parfaitement même. Je ne te reprocherais jamais rien, je n’ai pas vécu ce que tu as vécu… mais tu sais mieux que quiconque que je peux endurer beaucoup de chose, et même si mon petit cœur de fillette est quelque peu en miette, tu sais depuis longtemps ô combien il est solide. Tu dois croire que je prends ça comme un jeu, à la légère, sans comprendre la moitié de ce que je dis, ou même ce que tu dis… mais crois-moi je sais dans quoi je me lance… et je te l’ai dit, je m’y lance à corps perdu.»
C'est vrai, elle semblait l'avoir dit avec tant de légèreté, mais malgré le sourire qu'elle arborait toujours aussi fièrement, son regard lui, disait tout autre chose. Toujours l'un en face de l'autre, toute la détermination dont faisait preuve la fée à la chevelure écarlate faisait briller ses pupilles de mille feux, tellement fort qu'elle en arrivait à pénétrer le regard d'Oberon, faisant alors battre son cœur à la chamade. "Allen, tu es si..." Forte, il n'y avait pas mieux pour décrire comme la Princesse paraissait à cet instant précis. Et même quand il remontait dans ses plus vieux souvenirs avec elle, il n'y avait que de très rares fois où elle avait montré des instants de faiblesses. Tout le monde était d'accord, il en fallait beaucoup pour faire trembler l'Héritière du trône de Cottingley. Mais était-elle assez endurcie pour plonger dans l'abîme profond dans lequel se trouvait le Roi de Concordia? Serait-elle assez immunisée face à la violence des flammes de sa haine? Allen n'en connaissait sans doute pas la réponse, elle qui ne connaissait pas encore quels chemins tortueux il avait traversé pour être celui qu'il est aujourd'hui. Mais sa volonté sans faille, son formidable courage face aux défis qui l'attendent, Oberon ne pouvait tout simplement pas l'empêcher de le rejoindre dans son univers sombre.
«Tu te rappelles quand on était encore que des gamins, je te protégeais de tout, t’avais réveillé en moi une pile électrique qui barrait la route entre toi et les problèmes. J’ai pas trop envie que ça change. Alors tu sais quoi… même si c’est une promesse que tu ne voudras surement pas recevoir, je m’en contrefiche, j’aurais dû la faire depuis bien longtemps, et je ne laisserais pas filer l’occasion de me rattraper… »
Toujours souriante, elle poursuivit dans ses propos, sans aucune once d'hésitation dans son intonation. Et le Roi constata sans stupeur que sa Princesse n'avait rien oublié de leur enfance tumultueuse, les deux héritiers qui préféraient fuir les cours de Runes Magiques pour aller faire les quatre cents coups dans la vielle forêt de Concordia; la timide Allen qui au fil des années était devenue une véritable bombe hormonale que personne n'était en mesure de contrôler, à part lui peut-être.
Le visage de la Princesse devint de secondes en secondes beaucoup plus sérieux, jusqu'à ce qu'une expression imperturbable se grave sur son faciès. Toute la détermination qu'elle avait au fond de ces beaux yeux avait migré sur son visage, affichant désormais un roc, un mur que seul la mort pourrait faire effondrer. Oui, cette Allen là était différente de ce qu'il avait connu. L'enjouement, l'innocence, l'intrépidité et la spontanéité avait laissé place à une maturité, une confiance en soi et une détermination sans faille. Cette nouvelle image d'elle fit sourire Zephyrius au plus profond de lui. "Grandir est vraiment une chose extraordinaire.. n'est-ce-pas..Père..Mère..?" Inconsciemment, il aurait aimé que ses parents soient là pour le voir grandir et devenir un grand Roi, voir leurs sourires émerveillés en observant leur enfant accomplir des prouesses...mais dans une autre vie. Ses géniteurs étaient bel et bien partis pour un autre monde et les seules personnes qui le rattachaient encore à ce monde, c'était ce bon vieux Jack...et Allen.
Promesse? Une boule lui arriva à la gorge, qu'il s'empressa d'avaler. Se rattraper? L'expressions si sérieuse de son amie fit planer le doute en lui. Faisait-elle allusion à...leur mariage? Une goutte de sueur perla alors sur le côté droit de son crâne; non il n'était pas prêt, puis ils étaient amis, de plus il avait rompu l'accord avec les Cottingley ..." Même le Roi ne peut se hisser au dessus des Traditions". La voix de Mélusine le rappela à l'ordre. En effet, si on considérait les Traditions des Fées, leurs alliance est inviolable et ils sont toujours fiancés aux yeux des divins. "C'est vrai que....ça ne me dérangerait pas.. " Il rougit légèrement sans que cela ne se remarque et pendant qu'il tentait d'oublier cette dernière pensée quelque peu gênante, Allen avança lentement sa tête vers la sienne. "Elle va m'emb.." Elle colla son front contre celui de son ami d'enfance, plongeant son regard de plus belle dans le sien. Les yeux écarquillés de surprise, le jeune Roi n'esquissa pas le moindre mouvements, ne prononça pas la moindre paroles. Il sentait le souffle chaud d'Allen contre ses lèvres et il ne su jamais ce qui le retint pour ne pas la prendre dans ses bras.
« Je me promets, je te promets…de te protéger…pas seulement des autres, mais aussi et surtout de toi. »
Ce n'était pas exactement ce à quoi il s'attendait, mais comme elle l'affirmait, ce n'est pas une promesse qu'il voulait recevoir d'elle. En affirmant cela, elle s'était engagé à devenir un obstacle à sa quête de revanche. À moins qu'il arrive à la convaincre de rejoindre ses rangs et partager ses convictions. Possible? Le temps nous le dira. Pour le moment, il était quasiment sûr que plus rien de ce qu'il dira ne pourra lui faire changer d'avis, et devant tant d'engagement, il n'avait plus trop le choix que de plier.
Sa main à lui, toujours sur le visage d'Allen, cette dernière saisit sa main libre pour y imbriquer des doigts avec les siens.
« Promis, juré, sur nos ailes de fée, si je mens j’avalerais mille aiguilles et maudirait ma famille !»
Elle secoua d'une manière étrange leurs mains, dans un mouvement de haut en bas et trois fois de suite, comme les serments que faisaient les jeunes enfants entre eux. La jeune Princesse lâche alors sa main et décolla son front du sien, lui laissant encore une empreinte de chaleur sur le haut de la tête. Elle entra de nouveau dans un rire, encore plus joyeux et plus puissant que le précédent, le même rire que dans ses jeunes années.
La course du temps sembla s'arrêter comme pour écouter la Princesse s'extasier, devant un Zephyrius tout abasourdi, le bouche légèrement entre ouverte, et les orbites oculaires beaucoup plus larges que d'ordinaire. Décidément cette Allen était un sacré personnage. Elle avait réussi à lu faire subir ce qu'on nomme dans le jargon psychologique, un ascenseur émotionnel. La promesse auquel il s'attendait était d'une autre nature, et en quelques secondes, une gifle lui arrivait à la figure, mais une gifle plutôt douce après tout. À l'instar de son Père, de Mélusine et de biens d'autres, elle avait rejoint le rang de ceux qui voulait absolument le protéger au péril de leurs vie. Quelque part, cette perspective le comblait de bonheur mais il ne pouvait s'empêcher de penser au sort réservé à tout ceux qui ont juré de le défendre. Mais la volonté quasi indestructible de son amie éveilla en lui un sentiment de sécurité alors jamais ressentie que ce soit avec son Père ou sa vieille servante. Il décolla alors sa main, toujours au contact du visage d'Allen, et la déplaça doucement avant de la déposer délicatement sur son propre œil. En résonance avec la Princesse, il se mit à rire, pas aussi fort qu'elle, mais d'une bonne tonalité, comme pour se rassurer intérieurement.
«Hé hé..Ne fait pas de promesses si dures à tenir avec tant de légèreté, idiote...»
Il bloqua sa respiration, partant une fois encore dans ses réflexions. Allen lui promettait que plus jamais elle ne laissera du mal lui arriver. Devait-il avoir confiance en elle? La réflexion se passa tandis que ses yeux fixait la Princesse et finalement il finit par poser délicatement la main sur l'un de ces genoux qu'il venait de ramener à sa hauteur, ne se tenant plus accroupi que sur l'autre. Accepter d'avoir une confiance, une foi aveugle en cette jeune fille, qui a réussi à sortir tout ce qu'il y avait encore de bon en lui, qui était si admirable et si semblable à lui. Finalement, il relâcha le souffle qu'il avais retenu jusque là.
«Aussi loin que je me rappelle, tu as été plus la cause de mes problèmes que celle qui en barrait la route...mais je ne sais pas comment l'expliquer, mais j'ai envie de te faire confiance.»
Dans un ton quelque peu sarcastique, il avait reprit doucement la paroles, de sa voix grave et discrète. Ces simples mots venaient de ré-officialiser leur vieille amitié. Il voulait de nouveau apprendre d'elle et ce sentiments était sans doute partagé. Il était certes bien plus confiant, ce jour-là, qu'aucun autre auparavant, mais jamais cela aurait été le cas sans elle . Il lui était redevable de la flamme qui, soudain, acceptait de se révéler à lui et de lui prêter sa chaleur. Un vrai feu de joie. Il était une coupe vide et fracturée, et grâce à elle, il avait réussi à retrouver quelques morceaux. Mais il n'en oubliait pas pour autant l'objectif final de son existence, et il faudra qu'Allen deal avec cette réalité; il avait certes retrouvé quelques couleurs, mais il n'en restait pas moins un vengeur implacable.
En s'appuyant sur son genoux, il se releva lentement, et à l'instant où il se tint sur ses deux jambes, il tituba légèrement , la main toujours sur son œil, avant de retrouver une stabilité. Il commençait légèrement à fatiguer, contrecoup d'avoir maintenu son dôme de sommeil aussi longtemps. Il retira sa main de son visage puis détourna son regard de celui d'Allen pour observer au loin les arbres qui bougeaient au grès du vent, avant de fermer les yeux.
«Allen, je ne suis pas un homme capable de tenir une telle promesse envers toi...mais je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour ne pas te faire souffrir.. je vais abuser mais je voudrais que tu me fasses une autre promesse..»
Ses cheveux dansaient eux aussi comme pour accompagner l'air dans son éternel chemin. Il ouvrit à nouveau les yeux puis s'avança vers Allen, qui s'apprêtait à demander la nature de cette nouvelle promesse, un O s'étant dessiné sur ses lèvres. Son visage prit une expression sérieuse, mais douce à la fois, le visage que les filles aiment retrouver sur la face de leurs pères, qui procurent à la fois une sensation de force mais à la fois de sécurité et de tendresse. Il lui tendit la main.
«Promet-moi de ne pas mourir pour sale tronche, je ne le supporterait pas.»
Tout en continuant à rire de bon cœur, notre protagoniste observait avec amusement l’expression étonné qu’arborait son interlocuteur, un mélange entre surprise et incompréhension, un visage qui suffit à engendrer un fou rire chez Allen dont les yeux finirent par s’embrumer à force de glousser. Elle n’avait plus ris ainsi depuis bien longtemps, et la situation n’était peut-être pas la plus hilarante mais la jeune fée avait tellement besoin de rire que de futiles choses joyeuses suffisaient pour qu’elle soit heureuse et qu’elle le montre avec tant d’entrain. Allen finit par se retrouver les fesses contre le sol, ne pouvant plus tenir accroupie éternellement, surtout en se tenant le ventre. La petite Reine tenta de maitriser son fou rire, faisant visiblement de grands efforts pour, car le rictus déformé qu’elle affichait trahissait son envie de rire de nouveau. Elle essaya de rester concentré sur son ami, ayant enlevé sa main de la joue de notre protagoniste pour la poser sur un de ses yeux émeraude déterminé à rester vert et non à se remplir de cette horrible couleur sang. Ce geste parut intriguer la petite fée qui, pendant quelques secondes, parvint sans mal à retenir son rire. Toutefois cela ne dura pas longtemps, car mélangeant son sourire à celui d’Allen, le jeune Roi s’esclaffa également, rejoignant son amie qui ne se fit pas prier pour rire haut et fort comme à son habitude. Le cœur d’Allen parut revivre, comme transformé par la mélodie du bonheur que jouaient les rires entremêlés des deux protagonistes décidés à partager ce moment jusqu’à la dernière seconde. Et tout en reprenant son souffle, Zephyrius trouva le temps de s’adresser à la petite fée.
« Hé hé..Ne fait pas de promesses si dures à tenir avec tant de légèreté, idiote… »
Après avoir fini sa phrase, le jeune homme parut s’isoler dans une bulle inviolable, comme plongé dans ses pensées, tiraillé par des questions dont les réponses étaient pourtant si évidentes. Allen resta silencieuse, n’osant pas tellement perturbé ce moment ou son ami semblait tout de même quelque peu heureux, elle mêla juste son regard au sien et lui sourit, car finalement elle ne savait faire que ça. Il commença à se relever, s’appuyant sur un de ses genoux pour avoir une position mi-accroupi plutôt étrange et il soupira, pas un soupir d’ennui, mais plutôt comme si depuis tout ce temps il avait retenu sa respiration et qu’il s’apprêtait finalement, muni d’un léger sourire, à exprimer ses pensées.
« Aussi loin que je me rappelle, tu as été plus la cause de mes problèmes que celle qui en barrait la route…mais je ne sais pas comment l’expliquer, mais j’ai envie de te faire confiance. »
Elle rit de nouveau, légèrement, discrètement, car il avait raison et tout un tas de souvenirs remontèrent à la surface, ce qui la fit sourire de plus bel. « J’ai gagné… ? » Osa-t-elle pensé tout en fixant son ami avec toute la tendresse qu’elle pouvait montrer. Ami, ils l’étaient donc redevenu… finalement le l’étaient-ils pas depuis le début ? Des amis perdus, oubliés, se retrouvant pour le meilleur, comme pour le pire. La jeune fée laissa de côté le pire, car pour le moment leur amitié n’était faite que du meilleur et elle parut encore plus heureuse car, plus que d’avoir finalement trouvé un but, elle était simplement heureuse de voir que Zephyrius n’avait pas entièrement changé. Elle savait qu’elle ne retrouverait pas le blondinet de son enfance, et cela lui parut mieux, car la petite Reine n’avait qu’une envie, connaître encore plus celui qu’elle avait juré de protéger au péril de sa vie. Ce dernier quitta son étrange position pour se relever, sa main toujours posé bizarrement sur son œil, une fois debout il parut faiblir, comme si un poids tentait de l’écraser. Allen se rappela alors de la magie qu’il utilisait depuis tantôt, le dôme ayant endormis tout le parc afin de ne pas éveiller de soupçons chez les humains. Il le maintenait depuis si longtemps que la jeune fée s’étonna qu’il ait tenu jusqu’ici. Allen voulus se relever à son tour, mais la voix de son ami l’arrêta dans son mouvement. Ce dernier prit la parole, ayant enlevé sa main de son œil, son regard désormais perdu dans la valse des arbres et du vent.
« Allen, je ne suis pas un homme capable de tenir une telle promesse envers toi…mais je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour ne pas te faire souffrir.. je vais abuser mais je voudrais que tu me fasses une autre promesse.. »
Il avait fermé les yeux tout en parlant, comme pour ressentir le vent faisant danser ses cheveux, comme pour l’inviter à rejoindre la valse qu’il orchestrait. Doux et bienveillant, ce vent chaud balaya le sol soulevant un peu de poussière sur son passage, la tignasse grenat indiscipliné de la jeune Allen ne se fit pas prier pour rejoindre la danse et dans un silence mortel, le vent s’échappa, la poussière retomba et seul le visage de son ami retint l’attention d’Allen. Ce dernier arborait une expression dure, sérieuse et impassible mais d’où s’échappait cette douce sensation de bien-être, de protection, comme si son simple regard aurait pu servir à la protéger pour l’éternité. Et tout en lui tendant la main, il lui adressa sa dernière requête.
« Promet-moi de ne pas mourir pour ma sale tronche, je ne le supporterais pas. »
La jeune femme s’attendait à tout sauf à cette demande, finalement peut-être ne s’attendait-elle à rien. Il ne le supporterait pas, c’est ce qu’il avait dit, cette phrase eu l’effet d’une vague de bonheur venu s’éclater à la face de la petite fée louchant sur la main que tendait son ami. Que voulait dire réellement cette main, si elle l’attrapait qu’allait-il faire ? Aux yeux de notre protagoniste cette main officialisait leur amitié, leur retrouvaille, si elle l’attrapait pourrait-elle la lâcher, pourrait-elle s’en séparer, cette main qu’elle avait si longtemps tenu, qui était devenu plus ferme, plus large, comme pour la protéger elle. Alors que c’est elle qui avait pourtant promis de le protéger. Les yeux toujours fixés sur la main de son ami, elle commença à douter, surement pour la première fois de sa vie, elle douta de sa conviction, si elle arriverait finalement à le protéger comme elle l’avait promis, alors que se protéger elle-même était déjà dur. Elle aurait voulus qu’il la protège aussi, de tout, du monde, du malheur, de la tristesse, de la peur et du noir, pourtant c’est dans quoi elle allait être plongé, c’est de ça qu’elle voulait sortir son ami. Comment pourrait-il la protéger de ce qui fait partie intégrante de sa vie. Non, elle ne pouvait pas espérer ça, elle avait juré de le protéger, c’était à elle de le faire, elle ne devait vouloir de l’aide de personne, accomplir son devoir elle-même, à la force de ses petits bras et de sa détermination. Tout en respirant un bon coup elle sourit de nouveau en plongeant son regard dans celui de son ami.
« Je te protègerais… et pour ça il faut bien que je reste en vie ! » Lâcha-t-elle tout en attrapant la main de Zephyrius.
Finit les convictions défaillantes, Allen n’allait pas se laisser abattre, cela briserait ce pourquoi elle s’est battu durant cette conversation, et cela ne lui ressemblait surtout pas. Elle tira sur le bras de son ami, qui eut quelques peines à la remonter vu son état de fatigue. Elle resta planter devant lui quelques secondes, ne lâchant pas sa main, la serrant fort, un peu trop peut-être, ayant peur qu’il s’en aille, qu’elle le perde de nouveau. La jeune fée tira sur la main de son ami pour qu’il se rapproche, et tout en se mettant sur la pointe des pieds car son interlocuteur était quelque peu grand, elle lâcha sa main pour passer ses bras autour du cou de son ami, posa une de ses mains dans le haut du dos de Zephyrius, et l’autre dans sa nuque. Elle posa sa tête sur son épaule et chuchota.
« Je te protégerais, de tout…Alors pour commencer du devrait réveiller le parc, car un homme évanouie au milieu du chemin attirera un peu trop l’attention que deux amis se faisant un câlin. » Elle émit un petit rire, pas trop fort pour éviter de détruire le tympan du jeune Roi.
Cela était-il un prétexte pour l’avoir dans ses bras ? Personne ne saurait le dire, mais elle voulait depuis le début passer ses bras autour de lui, ressentir une nouvelle fois cette chaleur si réconfortante qu’est le corps d’une personne cher. Depuis combien de temps n’avait-elle pas enlacé une personne ? Beaucoup trop longtemps… et cette sensation la rendit encore plus heureuse qu’elle ne l’était déjà. Les battements de son cœur s’intensifièrent et tout en affichant un large sourire, les yeux clos, elle savoura ce moment magique, dans l’espoir qu’il dure encore un peu plus longtemps chaque seconde. Elle pouvait sentir son odeur, si elle l’avait osé elle aurait déjà le visage enfouis dans son cou, respirant son corps, ressentant la chaleur qu’il émanait, savourant chaque moment comme si c’était la dernière fois qu’elle pouvait le faire. Elle agrippa ses vêtements, comme pour finalement dire qu’elle ne le lâcherait pas, n’importe où il l’amènerait, n’importe où elle plongerait, elle le protègerait, jusqu’à la fin. Ce geste était plus pour elle que pour lui, pour se convaincre définitivement qu’elle ne lâcherait jamais prise, qu’ils seraient ensemble, jusqu’au bout.
« …jusqu’au bout. Pensa-t-elle tout haut avant de rougir et de bafouiller. E-Euh, jusqu’au bout t’auras tenu ta magie hein ? »
Elle déglutit bruyamment, se répétant inlassablement qu’elle était stupide et que sa réponse à deux balles méritait d’être piétiné tellement elle manquait de crédibilité. Allen resta tout de même accroché au cou de son ami, attendant une réaction, qu’il l’enlace, ou qu’il la repousse, finalement elle voulait juste qu’il fasse quelque chose, qu’il lui dise quelque chose, qu’il soit là, avec elle. Car sans lui, elle n’irait surement pas loin.
Spoiler:
Et bam ! Deux musiques en boucles dans mes oreilles pour écrire ça : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] Si c'est pas de la totale différence de thème ça XD
Messages : 481 Arme de prédilection : Magie noire de l’Eau /Combat au corps à corps et à l'arme blanche Arme non maitrisée : Armes à feu / Magie de Foudre
Cette main tendue vers Allen était une échelle. Un moyen non seulement pour lui mais également pour elle de pouvoir à nouveau de se toucher et se comprendre. À travers ce simple geste de la vie quotidienne, c'était plus qu'une amitié qui se renouvelait, mais deux vies tout entières qui prenait un nouveau départ côte à côte. Mais l'avenir qui se profilait à l'horizon de ces deux existences restait flou et nimbé d'incertitudes. Car en acceptant de s'agripper à Oberon, cette jeune fille se lançait dans un univers peint en noir où seul la haine demeurait le pinceau principal au main de ce cruel artiste qu'est la vengeance. Le jeune Roi aurait aimé lui dire qu'elle la protégerait, qu'il donnerait sa vie pour elle, mais il ne pouvait pas prétendre à cette tâche si ardue et en contradiction avec ses propres objectifs. Comment pourrait-il lui promettre de veiller sur elle tout en faisant le mal autour de lui? Non, tout ce qu'il pouvait espérer d'elle, c'est d'avoir assez de force afin d'endurer les dures épreuves qui l'attendent. Mais dans sa vision des choses, il était hors de question qu'elle se rende sur les champs de batailles. Oui, c'est la guerre que Zephyrius préparait et qu'il comptait évidement la mener à bien, et dans cette optique, son amie ne devait en aucun cas être impliquée dans ses conflits. De un, malgré la magie de la foudre qu'elle avait usé plusieurs minutes auparavant, il n'était pas sûr qu'elle ait terminé sa formation de combat et pourrait consister un poids lors d'un affrontement. De deux, il était tout simplement inimaginable pour lui de risquer la vie d'Allen pour ses objectifs à lui. Et pourtant au fond de lui, il demeurait persuadé que compte tenue de la promesse qu'elle lui a faite de le protéger...elle insisterait pour être près de lui même dans les instants les plus dangereux.
Il est inutile de répéter que notre protagoniste s'était à nouveau égaré dans ses moments de réflexions. Il n'avait toujours pas changé de pose, son bras toujours tendu vers son amie d'enfance, dans l'attente d'une quelconque réaction de sa part. Celle-ci fixait sa main comme s'il s'agissait d'une étrange animal, sans rien faire, témoignant des doutes qui sans nul doute la travaillait à cet instant. Le Roi connaissait la Princesse et il n'eu aucunes difficultés à deviner que les incertitudes qui immobilisait Allen étaient les mêmes que les siennes. Se protéger tout en protégeant ceux qu'on aime n'est pas une chose dont n'importe qui serait capable et le fait de douter de ses propres capacités était normal dans ces cas là. Oberon avait une confiance aveugle en son pouvoir, peut-être un peu trop dirions-nous. Mais c'est ce genre de confiance qu'il faudrait à Allen pour supporter le poids de sa promesse. Et comme pour répondre à cette exigence, la fille aux cheveux rouges prit une longue inspiration ,commença à quitter la main d'Oberon pour de nouveau plonger son regard dans celui de son ami, et d'un geste vif elle agrippa fortement la paume ouverte devant elle.
«Je te protègerais… et pour ça il faut bien que je reste en vie !»
Cette fois-ci, les doutes s'étaient définitivement envolés pour laisser la place à un large sourire et à ce fameux regard qui brillait de toute sa détermination. Avait-elle trouvé cette force de croire en elle et en eux? Seul l'avenir pourra le confirmer. Mais quelque part au fond de lui, il savait qu'elle trouverait la force de survivre , et que ce serait sans doute lui qui mourra le premier. Un vengeur n'a pas droit à la paix et à la quiétude d'une vie normale, et celui qui tue finira tué à son tour.
Zephyrius tira Allen vers lui afin de l'aider à se relever, mais failli de nouveau perdre l'équilibre avant de se rattraper sur ses jambes et tirer de nouveau la princesse vers le haut. Quelques secondes plus tard, elle était une fois de plus debout devant lui, se fixant mutuellement. Le jeune Roi sentit une forte pression sur sa main, la princesse la serrant de plus belle, comme si elle craignait qu'il s'en aille de nouveau. "Allen..tu.." Sans lui laisser le temps de finir sa réflexion, elle le tira doucement vers lui. Se dressant sur le bout des pieds, elle lâcha la main d'Oberon, écarta lentement les bras avant de les refermer délicatement autour de son cou, une main sur ses omoplates et l'autre à l'arrière de sa tête. Elle avança sa tête afin de la poser avec autant de précaution sur l'une des ses épaules.
« Je te protégerais, de tout…Alors pour commencer du devrait réveiller le parc, car un homme évanouie au milieu du chemin attirera un peu trop l’attention que deux amis se faisant un câlin. »
chuchota-t-elle dans son oreille, d'une petite voix douce et rassurante, avant de terminer par un léger rire affectueux.
Les yeux du Roi s'étaient de nouveau retrouvés dans un état globuleux. Il ne sut pas comment réagir ni quoi dire à cet instants précis. Cela faisait des années que quelqu'un ne s'était pas approché de lui de si près et il ne savait pas s'il devait être heureux ou tout juste la repousser. De légers coups sur sa poitrine vinrent le remettre à l'ordre: le cœur d'Allen battait si fort qu'il en ressentait les secousses à travers même ses vêtements. Quelques cheveux grenant flottèrent devant son visage et il ne put s'empêcher devant la tentation de respirer l'odeur qu'ils dégageaient. C'était une odeur à la fois tiède et suave, très légèrement sucrée qui évoquait la douceur et la ténacité de celle qui portait cette chevelure. Une odeur qui caressait vos narines sans vous indisposer, sans se faire intrusive, mais qui éveillait en lui de nombreuses sensations qu'il n'avait presque jamais ressenties auparavant. Les mains d'Allen était chaudes et à la fois si douces, lui procurant une sensation de bien-être, ajoutée à cela la chaleur du corps de la princesse contre le sien. On aurait dit que ce geste était le dernier de ce genre, tant elle le serrait fort contre lui. Et comme pour lui dire que plus jamais ils ne seraient séparés, elle saisit les vêtements d'Oberon avec fermeté, dévoilant ainsi son désir de ne plus jamais le lâcher.
Elle semblait avoir trébuché sur ses mots et une chaleur assez perceptible envahi le cou du Roi, émanant de la tête de son amie. "Allen...tu rougis..?"
Un léger sourire se dessina sur la face jusque là toujours bouleversé du jeune monarque. Il avait sans aucun mal lu à travers les pensées de sa Princesse, chose loin d'être difficile car après tout, il pensait la même chose qu'elle. Il rigolait intérieurement devant certaines des remarques de son interlocutrice. Il ne fallait pas être trop malin pour deviner qu'Oberon faiblissait de minutes en minutes et que le temps était sans doute venu pour lui de briser le sort de sommeil qui maintenait plus d'une centaine d'individus dans les bras de Morphée. Mais il se refusa à annuler sa technique. Il voulait profiter de ce moment d'intimité avec son amie d'enfance, loin des yeux de curieux observateurs, il voulait faire durer ce moment le plus longtemps possible. Il se rappela alors que sa garde personnelle était toujours camouflées dans la végétation et qu'elle s'était délecté de la vision d'un Roi réputé cruel et puissant devenant émotif et pleurnichard devant une simple jeune fille. Il tendit une main vers la cime des arbres, et quelques secondes plus tard, une dizaines de fées tombèrent au sol dans un bruit sourd, prises elles aussi dans la torpeur générale.
Suite à cette action, de la sueur perlait par petites gouttes sur son front, accompagnées par la respiration irrégulière et forte du Roi. Endormir ces dix personnages supplémentaires avait puisé de l'énergie magique de ses dernières réserves et il ne tarderait pas à en ressentir les effets négatifs. Mais peu importe, il vivait sans doute le moment le plus merveilleux de sa courte vie et il n'allait laisser personne perturber cet événement. Il rabattit sa main tendue sur la taille de la princesse tandis que son autre main se leva pour venir se poser avec tendresse sur la nuque d'Allen, la serrant de plus belle contre lui. Il plongea son nez dans le cou de la jeune fille, respirant alors son parfum, aussi suave et délicieux que celui de sa chevelure grenat. Il demeura de longue ainsi, puisant dans la moindre once de chaleur et d'odeur de la Princesse, la force nécessaire pour rester le plus longtemps possible dans cette position. Il ferma alors les yeux et ouvrit doucement la bouche pour prendre une légère inspiration.
«Jusqu’à présent il n’y avait que la haine et mes désirs de vengeance qui me maintenaient en vie, je m'enfermais dans ma solitude... mais en te voyant aujourd'hui, j'ai compris. Cela pourrait paraître idiot à tes yeux, mais même le plus mauvais des sentiments comme la tristesse, le désespoir ou la rancœur, tout cela n'a de sens que si on le partage avec quelqu'un...»
Était-ce le signe d'un nouveau départ pour lui? Il semblerait. Pour la première fois, il s'ouvrait à une personne à ce point et même si son objectif demeurait inchangé, il partagerait sa peine avec celle qui lui a tellement manqué. Plus jamais il ne serait seul, plus jamais ils ne seront seuls, du moins jusqu'au jour fatidique où sa vengeance l'emportera dans les profondeurs abyssales de la mort. Il décolla son visage du cou d'Allen et plaça son visage juste devant celui de la jeune fille, les orifices oculaires toujours clos avant de les ouvrir lentement, dévoilant à nouveau ses belles pupilles émeraude claires.
«Ne t'en fais pas, je vais les réveiller. De plus leurs mémoires seront effacées, ils ne se rendront même pas compte qu'ils dormaient tout ce temps. Je voulais juste...que l'on soit juste nous quelques instants..»
Il détourna le regard vers le côté, son visage affichant une légère teinte rougeâtre. Il tenait toujours Allen par la taille et par la nuque et il jetait des regards furtifs en direction de la princesse, l'air gêné et pourtant qui ne semblait pas décider à lâcher prise. Il engloutit une large boule de salive puis redirigea de nouveau son regard vers celui de la jeune fille qui ne l'avait pas lâché du regard. "Pourquoi elle me regardes comme ça, bon sang....on dirait que son regard va me dévorer.." pensa-t-il. Il se sentit un peu ridicule quelques secondes, il ressentait comme une sorte de "peur" devant elle, ou du moins quelques choses qui s'y apparentait. De la honte? Pourquoi était-il si gêné devant elle? Après tout c'était son amie d'enfance.....avec qui il devait se marier. Il secoua sa tête intérieurement puis repensa avec amusement à Allen bafouillant et rougissante. Il prit son inspiration.
«Verlossing»
À ce moment précis, le dôme invisible dressée sur l'ensemble du parc éclata en morceaux, comme s'il était fait de pure glace. Peu à peu, quelques personnes commençaient à sortir du sommeil, se demandant au passage pourquoi ils s'étaient endormi ou ce qu'ils faisaient là. Le constat était le même, personne n'était capable de se souvenir ce qui s'était passé, pas même la garde royale qui pourtant était entrée que depuis peu dans le sommeil. Pour Oberon, il était facile de manipuler le temps, l'espace et la mémoire de ses victimes, il venait de le démontrer en quelques minutes. Il fixait toujours Allen, cette fois-ci avec tendresse et affection, il prit à nouveau une forte inspiration et murmura, ses forces le quittant progressivement.
«Allen, ne soit pas gênée...moi aussi je souhaite que l'on soit ensemble jusqu'au bout..»
Un large sourire sur le visage, mais les yeux plissées, il se laissa tomber en arrière, emportant la Princesse dans sa chute. Dans un bruit sourd, il s'écrasa sur l'herbe humide, le dos en premier, Allen allongé sur son corps lourd. Il n'avait pas encore perdu connaissance, mais cela ne devrait pas mettre trop de temps. Le visage en sueur, il haletait fortement, et affichait pourtant ce même sourire insolent qu'il avait jadis porté pendant son enfance.
...Bon ok, c'était nul x) For you -> [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] Ce son est kooooul *3*
Elle attendait, encore et encore, un geste, un signe de vie, car aucun mouvement ne se dégageait du jeune roi, comme s’il était paralysé, comme si son cerveau fusait et qu’agir et réfléchir lui était impossible en ce moment précis. Allen commençait à avoir mal au pied à force de s’y tenir sur la pointe, mine de rien il était grand ce Roi. La petite fée allait lâcher prise, désespérée à l’idée d’obtenir une quelconque réponse de son interlocuteur quand ce dernier étendit rapidement sur bras sur le côté, comme pour essayer de toucher les arbres trônant à quelques mètres d’eux. « J’aurais dû m’en douter… » pensa la jeune femme quand un bruit de chute collective se fit entendre. Les fées, dont la douloureuse chute allaient leur coûter de multiples bleus, tombèrent dans un sommeil profond, comme le reste du parc. Cette action effectuée, la respiration forte et saccadée de Zephyrius se fit beaucoup plus audible et l’on aurait pu croire qu’il était asthmatique tellement il paraissait avoir du mal à calmer cette respiration. Alors qu'Allen s’apprêtait à l’obliger à annuler sa magie, le jeune homme plaqua sa main sur la taille de la petite fée et son autre main derrière sa nuque. L’attirant de plus bel contre lui, il enfouit son visage dans le cou de son amie qui ne se fit pas prier pour en faire de même, balayant en une seconde ses doutes quant à la réaction de son interlocuteur. Leur étreinte semblait s’éternisé, l’un et l’autre ne pouvant lâcher la personne qui comptait désormais le plus à leur yeux. Le premier à prendre la parole entrouvrit la bouche et dans une légère inspiration envoya une douce chaleur dans le coup de la jeune Allen.
« Jusqu’à présent il n’y avait que la haine et mes désirs de vengeance qui me maintenaient en vie, je m’enfermais dans ma solitude… mais en te voyant aujourd’hui, j’ai compris. Cela pourrait paraître idiot à tes yeux, mais même le plus mauvais des sentiments comme la tristesse, le désespoir ou la rancœur, tout cela n’a de sens que si on le partage avec quelqu’un… »
Allen fut de nouveau surprise par la facilité qu’avait son ami à mettre des mots sur chacune de ses pensées, comme il lui semblait simple de décrire avec tant d’aisance tout ce que pouvait ressentir la jeune fée. Elle sourit, de nouveau, s’il partageait avec elle sa tristesse alors elle partagerait avec lui ses rires, s’il partageait avec elle sa douleur alors elle partagerait avec lui sa joie et si un jour il ne partageait plus rien, alors elle partagerait avec lui sa vie. C’est sur ces mots qu’Allen prit une dernière inspiration du parfum si enivrant de l’homme qu’elle allait protéger, elle inspira à fond, se remplissant si bien les poumons que tenir une éternité sans respirer aurait été une banalité. Ils se plantèrent l’un face à l’autre, leurs visages si proches qu’ils sentaient le souffle de l’autre sur leur bouche, s’observant à la loupe, leurs pupilles aux couleurs similaires se mêlant dans une élégante harmonie de couleurs vertes.
« Ne t’en fais pas, je vais les réveiller. De plus leurs mémoires seront effacées, ils ne se rendront même pas compte qu’ils dormaient tout ce temps. Je voulais juste…que l’on soit juste nous quelques instants..»
De suite après avoir prononcé sa phrase, le jeune Roi détourna les yeux, sa tête toute entière se tourna sur le côté, ne laissant à la petite Allen que le plaisir de regarder une des pommettes de son ami rougir légèrement. Elle émit un petit rire et se mit à arborer elle aussi cette discrète teinte sur ses joues. Pendant des dizaines de secondes ils restèrent là, l’une les bras passés autour du coup de l’autre, et l’autre accroché à la taille de notre protagoniste, aucun des deux ne semblaient vouloir écourter ce moment si unique. Le cœur d’Allen se remit à battre la chamade, mais avait-il réellement arrêté ? Elle se surprit à fixer Zephyrius si intensément qu’elle aurait pu le transpercer rien qu’à la force de son regard. C’est à ce moment qu’elle remarqua ce dont elle c’était douté depuis quelques minutes : les gouttes de sueurs perlant sur le front de son ami et sa lourde respiration trahissaient son épuisement. Le jeune Roi, tout en retournant sa tête vers la petite fée, annula sa magie dans un souffle.
« Verlossing »
Et le dôme s’écroula, comme s’il était fait de verre et que l’on venait de le réduire en miette par un simple coup de pied. Réveillant par la même occasion les endormies ne se souvenant de rien, ni comment ils en étaient arrivés à s’être assoupis sur le sol, ni depuis combien de temps ils avaient sombrés dans les bras de Morphée. Dans une dernière inspiration Zephyrius s’adressa à son ami, un large sourire enfantin empli de toute la tendresse qu’il pouvait trouver dans son être.
« Allen, ne soit pas gênée…moi aussi je souhaite que l’on soit ensemble jusqu’au bout.. »
Et jusqu’au bout il l’emporta avec lui dans sa chute. Et c’est dans un bruit sourd que le jeune Roi se retrouva dos contre terre, une petite Reine affalé sur lui ne comprenant pas encore ce qu’il venait de se passer. Cette dernière resta quelques instants immobiles, observant son ami affiché une mine à la fois terriblement fatigué et un sourire terriblement insolent qui réussit à faire sourire également Allen tant ce haussement de lèvres lui rappelait leur enfance. Elle se dégagea de son ami et s’accroupie à côté de lui.
« Partage ta fatigue, je partagerais ma force... »
Dans un rire presque discret elle activa sa magie, simplement, sans attiré l’attention des passants encore étourdis par leur long sommeil. Une bourrasque d’un vent chaud et apaisant s’engouffra sous le jeune Roi, le soulevant de quelques centimètres du sol, permettant à notre protagoniste de faire semblant de le tirer vers un arbre avec difficulté alors que son seul problème à cette seconde était de savoir ce qu’elle allait faire de cet homme épuisé qu’elle avait juré de protéger. Arrivé à son but, Allen allongea son ami contre un arbre, et, obligeant le vent à se soumettre à ses moindres désirs, une légère brise fraiche balaya l’espace dans lequel ils se trouvaient.
« Qu’est-ce que je vais faire de toi, débile va, comment je pourrais te quitter après cette triomphante sortie que tu viens de faire ? »
Elle rit de nouveau, de ce rire rassurant, protecteur, chaud et joyeux qui vous donne envie de sourire, de vous mêler à ce bonheur si futile soit-il. Elle s’adossa également contre cet arbre et même si sa nature était différente de celui de leur enfance, la jeune fée ne put s’empêcher de penser qu’ils étaient de nouveau redevenus des gamins. Et elle resta plantée là, veillant sur son ami, observant son visage avec minutie, s’abreuvant de chaque partie de ce dernier pour le garder en mémoire aussi longtemps que possible. La jeune femme avait toujours apprécie le regarder dormir, déjà petite elle ne pouvait s’empêcher de le contempler quand il s’octroyait une petite sieste auprès de leur vieux saule. Elle ne put déterminer si son ami avait décidé de s’endormir, de s’évanouir, de puiser dans ses dernières ressources pour rester un tant soit peu éveillé, elle le regarda juste, souriant de plus bel en remarquant que son visage se détendait peu à peu et qu’elle y retrouvait cette douceur, cette innocence qu’elle aimait tant voir sur cet être. « Qu’est-ce que je pourrais faire… ? » Elle voulait l’aider, le meilleur moyen aurait été qu’elle se taise et le laisse se reposer, mais elle voulait aussi lui parler, lui raconter tout ce qu’elle avait vécu et connaitre également ce qu’avait traversé le jeune Roi. Tout en posant sa tête contre l’épaisse écorce de ce qui semblait être un vieux chêne, Allen se mit à contempler le ciel d’un regard absent, comme si ses yeux dépassaient l’horizon pour replonger dans son passé, pour retracer son parcours et s’en souvenir. D’une légère voix, d’un chuchotement, elle prit la parole de manière à ce que son ami l’entende s’il était réveillé mais qu’à l’inverse il se laisser bercer si jamais la fatigue l’avait emporté.
« Pile le jour de mon anniversaire mes parents m’ont couronné…enfin j’étais resté la princesse aux yeux de tous, mais ça a pas duré longtemps, t’as du entendre parler de cette histoire. Enfin je leur ai vite faussé compagnie à toute cette bande de baltringues, j’suis partie comme une voleuse, j’aurais peut-être dû laisser un mot...hum ils ont bien du comprendre, je leur ai laissé le souvenir de mes ailes, elles ont dû disparaître en un petit tas de poussières argentés maintenant… »
La petite fée continua son récit, racontant de sa petite voix discrète toute sa vie, du moment où elle avait abandonné sa couronne jusqu’à son arrivé dans ce parc. Peut-être se faisait-elle un bilan, peut-être retraçait-elle son parcours pour en tirer une conclusion sur son existence jusqu’à ce jour ? Ou alors voulait-elle simplement parler à quelqu’un ? La jeune Allen se perdit de nouveau à la contemplation du ciel, regardant les quelques nuages danser avec les rayons du soleil, « On dirait un tableau… ». Elle soupira longuement, cela devait faire des mois qu’elle n’avait pu se poser tranquillement dans un lieu public, sans se cacher constamment de son royaume qui avait entamé une chasse à l…la fée. Cette dernière se demandait souvent comment se portait ses parents, ses instructeurs, ses sujets, ses amis, son peuple, elle ne pouvait s’empêcher de regretter parfois ses réactions puériles et égoïstes, sachant bien que cette fuite causait bons nombres d’ennuis à ses géniteurs. Alors que tout un tas de souvenirs refaisaient surface, Allen se redressa d’un coup et se tourna vers son ami, oubliant maladroitement de chuchoter, elle parla d’une voix presque trop forte et tout en affichant un large sourire elle s’exclama :
« Oh et tu sais quoi ?! Je suis entrée dans une organisation, une sorte d’agence géré par un loup avec des p*tains de dents, je suis payée, nourris de temps en temps, protégée et à l’abri des regards, le top du top pour échapper à mes poursuivants ! Franchement c’est… » Stoppant sa phrase net, la jeune femme venait de se rendre compte du ton un tantinet fort qu’elle venait de prendre et se cachant la bouche avec ses deux mains, elle réprima un léger rire gêné puis se remit dos contre l’arbre. Elle reprit dans un murmure. « En tout cas… je suis contente de t’avoir retrouvé. » . Ses grands yeux pétillants se levèrent vers l’immensité bleuté qui se dessinait la haut et ils s’y perdirent finalement de longues minutes, comme si une fine bulle c’était formé autour de la jeune Allen, le sourire aux lèvres, se répétant inlassablement qu’elle était heureuse. Vraiment heureuse.
Messages : 481 Arme de prédilection : Magie noire de l’Eau /Combat au corps à corps et à l'arme blanche Arme non maitrisée : Armes à feu / Magie de Foudre
Le regard vitreux en direction du ciel, Oberon peinait de plus en plus à réfléchir correctement. Il était dans l'incapacité de se mouvoir par lui-même mais avait prit soin de conserver une quantité minime de son pouvoir afin de demeurer conscient. Ainsi au fur et à mesure que le temps s'écoulait, il plongeait de plus en plus de ce que l'on pourrait qualifier de sommeil éveillée, où son corps n'était plus apte à réagir mais dont tout les récepteurs sensoriels demeuraient dans leur état fonctionnel. Bientôt ses yeux se fermèrent complètement, son sourire laissant place à une expression plutôt sereine mais gardant toujours l'expression sévère et agressive qui caractérisait le visage du Roi tandis que sa respiration plutôt irrégulière s'était transformée en un doux ronronnement paisible, à peine audible que si l'on s'approche suffisamment de la fée endormi. Il sentait toujours le corps d'Allen appuyé contre lui, diffusant une douce sensation chaude dans l'ensemble de son corps. Dans les tréfonds de son esprit il aurait vraiment apprécié pouvoir rester dans cette pose plutôt gênante encore plus longtemps mais il se rappela bien vite que la multitudes de personnes présente dans le parc était en train de se réveiller et l'image d'une jeune femme chevauchant un homme épuisé ne devait pas être perçue de la meilleure des façons. Cette pensée avait sûrement traversée l'esprit d'Allen car après quelques instants d'immobilité, elle décida de se dégager de l'étreinte d'Oberon, puis s'accroupie alors non loin de lui.
« Partage ta fatigue, je partagerais ma force... »
Une phrase qui ne correspond pas à l'idée de la relation qu'il voulait établir entre lui et elle. Il ne pouvait se faire à l'idée de la faire souffrir pour ses propres erreurs. Il avait décidé seul de maintenir son sort aussi longtemps en sachant pertinemment qu'il finirait probablement alité, il en assumerait seul les conséquences. Ou du moins il en ferait une affaire privée, sans impliquer la jeune princesse.
Une fois de plus, Allen contredit ses pensées en utilisant sa magie pour le déplacer. Les gens du parc encore étourdit par leur brutale sortie de sommeil ne devaient pas avoir remarqué le léger vent qui s'était glissée sous son corps pour le faire léviter de quelques centimètres, pendant que la jeune fille faisait mine de le tirer, du moins c'est ce qu'il pouvait sentir d'après le peu de force qu'elle mettait dans son action. Elle le fit se déplacer non sans difficultés, derrière un arbre à l'abri des regards indiscrets. La bourrasque se fit plus douce, l'allongeant son corps lourd contre ce même arbre.
« Qu’est-ce que je vais faire de toi, débile va, comment je pourrais te quitter après cette triomphante sortie que tu viens de faire ? »
Zephyrius ne pouvait que s'étonner devant la facilité avec laquelle la jeune fille avait anticipé ses réflexions. Il ne croyait pas en une simple coïncidence, il était convaincu qu'Allen savait qu'il aurait refusé toute forme d'aide mais tête de mule qu'elle était, il était hors de question pour elle de l'abandonner dans ce parc, surtout qu'ils venaient enfin de renouer. Elle accompagne ses paroles d'un rire joyeux et rassurant et s'il en avait eu la force, il aurait sûrement lâché l'un de ses rares sourires. On ne pouvait que sourire devant Allen, elle avait cet étrange pouvoir d'apporter le bonheur autour d'elle avec juste un rire ou un regard. Oberon n'était pas capable de voir ce que son ami était en train de faire, et il ne pouvait se fier qu'à ses quatre sens restant pour tenter d'identifier ce qui se passe dans son environnement proche. L'odeur de l'arbre contre lequel il était allongé se glissa dans ses orifices nasaux, lui rappelant alors ce vieux saule près duquel nos deux fées avaient tant partagés durant leurs enfances. Le parfum envoûtant de sa Princesse se mélangea à celle des végétaux, lui indiquant qu'elle se trouvait toujours près de lui et il l'entendit se déplacer et la légère vibration qui se propageait dans le tronc d'arbre lui indiquait qu'elle venait elle aussi de prendre appui sur le végétal. Il se demandait ce qu'elle allait bien pouvoir faire à présent, après tout le mieux que l'on puisse faire dans cette situation, c'était de le laisser se reposer. De toute les façons il avait déjà une solution afin de recouvrer une partie de ses forces, ce n'était qu'une question de minutes avant que ce "moyen" se manifeste. Il lui suffisait de se montrer patient comme il l'a toujours été et profiter un peu de ce moment magique qui ressemblait à une parfaite mise en scène de leurs enfances respectives. Bien souvent la petite Allen avait contemplé le jeune Zephyrius pendant que celui-ci prenait une sieste sous le vieil arbre du Royaume et il n'était pas bien difficile de deviner que c'est ce qu'elle était en train de faire à cet instant précis.
Il sentit son odeur se rapprocher lentement de lui, tandis que le souffle d'Allen vint rencontrer ses tympans dans un long et léger chuchotement.
« Pile le jour de mon anniversaire mes parents m’ont couronné…enfin j’étais resté la princesse aux yeux de tous, mais ça a pas duré longtemps, t’as du entendre parler de cette histoire. Enfin je leur ai vite faussé compagnie à toute cette bande de baltringues, j’suis partie comme une voleuse, j’aurais peut-être dû laisser un mot...hum ils ont bien du comprendre, je leur ai laissé le souvenir de mes ailes, elles ont dû disparaître en un petit tas de poussières argentés maintenant… »
Durant de longues minutes, elle lui raconta son histoire, des petites anecdotes et faits anodins jusqu'aux moments les plus importants de son aventures, les nombreuses qu'elle avait rencontré durant ses voyages, ses expériences, ses moments de solitudes, tout sorti de ses petites lèvres pour traverser l'ensemble du cerveau d'Oberon qui attentivement absorbait, analysait et mémorisait le moindre détails de la vie de son amie d'enfance. Il ne s'attendait pas à cela. Il s'imaginait l'emmener dans son Palais, l'aider et la mettre un peu en confiance avant d'aborder ce genre de discussion lentement mais sûrement, sans précipiter les choses. Mais elle avait choisit de tout déballer en une fois sans rien lui cacher, comme un besoin immense de se vider, de partager son poids avec quelqu'un, comme pour se rassurer, comme pour se dire que finalement elle n'avait pas trop gâché sa courte existence en laissant tout derrière elle. En effet nos deux héros différaient sur ce point car lui souffrait de la perte de ses êtres chers alors qu'Allen avait délibérément choisit de les abandonner. Le poids du désespoir contre le poids de la culpabilité. Sur la balance émotionnelle, ces deux choses se valaient et on ne pouvait pas se permettre de déterminer qui avait souffert plus que l'autre, mais contrairement à lui, elle avait toujours l'opportunité de pouvoir un jour revoir ces êtres chers qui lui pesaient sur la conscience, le pouvoir de corriger ses erreurs passées. Un pouvoir qu'il lui enviait et qu'il n'était pas en mesure de posséder. Après tout, il n'existe aucun sort capable de ramener un mort totalement à la vie, les plus puissants sort de nécromancie ne permettant que de les ramener sous formes d'entités mort-vivantes incapables de ressentir la douleur et cela que de manière temporaire.
« Oh et tu sais quoi ?! Je suis entrée dans une organisation, une sorte d’agence géré par un loup avec des p*tains de dents, je suis payée, nourris de temps en temps, protégée et à l’abri des regards, le top du top pour échapper à mes poursuivants ! Franchement c’est… »
La voix de la jeune Princesse le sorti du monde de sa réflexion. Elle stoppa net sa phrase. Elle avait presque crié cette phrase, emporté par ses émotions qu'elle en avait oublié qu'il n'était plus seul à présent. Mais ce n'est pas la force de sa voix qui le surprenait le plus à cet instant, non ce qui venait de lui en boucher un coin c'était ce qu'elle venait d'affirmer à l'instant. D'après la description qu'elle en avait faite, il semblerait que l'organisation mentionnée était celle de GML. Il n'en revenait pas, décidément le hasard faisait bien les choses...ou pas. Il serait amené à faire des missions ensemble ce qui était loin de lui déplaire mais se rendait-elle compte de la nature des intentions du loups ou a-t-elle juste intégré ses forces dans l'espoir d'échapper à ses poursuivants?
Dans un rire à moitié étouffé, elle reprit doucement la parole.
« En tout cas… je suis contente de t’avoir retrouvé. »
Sa voix semblait cette fois-ci...différente. Ce n'était pas une question d'intonation ou de puissance. Quelque chose avait changé, quelque chose d'inexplicable. Comme si dans son état comateux, Oberon était à même de mieux percevoir ses alentours et dans la phrase d'Allen, il a pu se rendre compte à quel point elle était heureusement à présent. Pour combien de temps?
Zephyrius venait de faire un constat, le peu de force qui lui restait était en train de le lâcher peu à peu, et prendre du repos ne suffirait plus à remplir ses réserves d'énergies. Tenir quarante cinq minutes une magie de cette puissance était une chose, mais si on ajoute à cela le voyage harassant depuis Concordia jusqu'ici, sans compter les nombreux combats livrés en chemin, il ne lui restait à peine que un quart de sa force lorsqu'il fut arrivé dans le parc. Le jeune Roi avait surestimé ses capacités d'endurance et il était en train d'en subir les conséquences, s'il dépassait une certaine limite d'inconscience, il ne serait plus en mesure de se réveiller.
~
À présent il faisait noir tout autour de lui. Péniblement, il s'avançait sans voir dans quelle direction il s'en allait ni où il se trouvait. Il s'agissait bien évidemment d'un mirage créé par son inconscient mais dans son état actuel, Oberon n'était pas en mesure de distinguer le vrai du faux. Seul les bruits de ses pas raisonnait dans un léger écho qui se diffusait partout, traduisant un espace vide et sans objets. Durant de longue minutes, elle erra dans cet univers sombre avant d'apercevoir une lueur à l'horizon. Décidé, il se mit à courir vers la lueur qui en se rapprochant, se transforma en une ouverture béante donnant sur une immense salle en pierre dans laquelle se trouvait de nombreuses personnes sans visage. Au fur et à mesure qu'il avançait, des faces se dessinèrent sur ses corps immobiles apparaissant comme étant des gens qu'il avait rencontré auparavant, et ceux qui était majoritaire en terme de nombre étaient ni plus ni moins que les victimes de sa folie vengeresse. Au milieu de tout ces gens, le vieux Zephyrion, son feu père, se tenait debout, le regard livide et le teint pale. La réaction ne se fit pas attendre et le jeune Roi se précipita à sa rencontre mais à l'instant où il tenta de le saisir, l'ancien Roi disparut en fumée comme s'il n'avait jamais été là. L'air hébété, Oberon regardait tout ses visages familiers, la même expression sans vie et sans âme qui se mirent à le fixer d'un regard accusateur. "C'est de faute...c'est de ta faute" Ces cris résonnèrent dans la pièce, tandis que ces fameux visages prirent une forme plus fantomatique avant de s'enrouler autour de lui. "Ton tour est venu, tu vas devenir comme nous..." La même voix lugubre se fit entendre, alors que l'âme de Zephyrius sombrait de plus en plus dans les ténèbres.
~
Les dix fées qui constituaient sa garde personnelle avait accouru auprès de Zephyrius et Allen, toujours en train de fixer le plafond céleste teinté d'un magnifique bleu. L'air inquiet sur leurs visages n'étaient pas de bonne augure et celui qui semblait être leur chefs, un fée de grande taille avec le costume le plus serti de décorations, s'avança vers son Roi sans se soucier de la présence d'Allen. Il posa une main sur le front de l'être endormi puis ferma les yeux quelques secondes. Lorsque ses globes oculaires prirent à nouveau la lumière, il se tourna vers ses partenaires, une expression encore plus inquiète.
«Hij gaat sterven...! We moeten de geest reïncarnatie gebruiken...»
«Il est sur le point de mourir...! Nous devons utiliser la Réincarnation de l'Esprit ...»
Les neuf autres prirent le même visage que lui et se fixèrent les uns les autres pendant quelques secondes. Une forte hésitation venait de rejoindre une atmosphère déjà bien tendue, chacun se jaugeant du regard tandis qu'Allen assistait à cette scène non sans afficher son étonnement. Il était difficile d'affirmer si elle comprenait encore le néerlandais, mais il ne fallu pas longtemps pour comprendre que Zephyrius était en train de partir, son teint devant de plus en plus pâle et son pouls de moins en moins perceptible.
«We hebben geen tijd om na te denken, zal ik het doen!»
«Nous n'avons pas le temps de réfléchir, je vais le faire!»
La fée leva son bras et le posa sur le torse de son Roi et au moment où une lueur rouge commençait à envelopper le corps, une main vint saisir le bras du chef de l'escouade.
«Stop ermee. Je hoeft niet om je leven te verspillen voor deze. Ik heb een betere zet.»
«Arrêtez. Tu n'as pas à perdre ta vie comme ça. J'ai une meilleur solution.»
Jack venait de revenir sur le devant de la scène, le visage dur, déterminé à sauver la vie de son Roi. L'apparence humaine qu'il arborait d'habitude avait disparu. Il avait choisit d'endosser sa véritable apparence, celle d'un homme imposant portant une tête de citrouille brûlant dans un feu rouge ardent mais qui ne semblait pourtant pas avoir un pouvoir brûlant. Il portait un costume de soirée de couleur violette et une paire de gants blancs.
«Jack.? Maar .. hoe?»
«Jack? Mais...comment?»
«Het meisje.»
«La fille.»
[...]
Jack s'avança vers Allen qui semblait perdu devant la tournure des évènements. Il s'accroupit près d'elle et la fixa longuement avant de prendre la parole doucement, comme pour la rassurer.
«Je suis heureux de vous revoir Princesse. Vous ne savez pas combien de temps j'ai prié pour que vous et notre Roi soyez enfin réuni. Je ne vais pas m'attarder sur les mots. Moi et Sire Oberon avons affronté de nombreux ennemis et le peu d'énergie qui lui restait à été utilisé dans un sort trop puissant. Je ne veux pas connaîtrais ses raisons mais le fait est qu'il est en train de mourir. L'Agent Zero était sur le point sur le point d'utiliser un sort qui aurait ramené le Roi, mais au prix de sa propre vie. Je refuse de voir l'un de mes meilleurs agents mourir aussi j'ai pensé à une veille formule magique que seule vous pourriez utiliser. Il est dit que le baiser d'une fée peut guérir les autres races, mais cela s'applique aussi aux fées, mais seulement pour celle qui sont assez puissantes. Autrement dit, une fée de haut rang comme vous doit être en mesure de soigner une autre fée. Mais ce n'est pas qu'un simple baiser cette fois, il est beaucoup trop proche la mort pour être ramené aussi facilement. En liant vos corps, vous allez pénétrer dans la partie la plus profonde de son être et ramener sa lumière de vie dans son âme...»
Il reprit son souffle quelques instants avant de poser ses mains sur les épaules d'Allen.
«L'esprit de mon Roi est une toile sombre où il sera difficile d'avancer, mais si vous ne pouvez pas le faire...personne d'autre ne le pourra.»
Si l’on devait attacher une image à la liberté, on donnerait comme exemple l’immensité du ciel : cet infini bleuté si envoûtant parsemé de quelques touffes de nuages blancs donnant une apaisante harmonie à ce tableau. C’est ce qu’Allen aimait à observer le ciel, elle adorait s’y perdre, comme si en l’espace de quelques secondes elle pouvait échapper à tout, devenir n’importe qui et prendre son envol afin de s’évader de cette grande cage qu’était sa vie, si petite, si restreinte, si triste, si terne…Il arrivait à la jeune fée de regretter sa paire d’ailes, ces dernières étaient devenues si belles au fur et à mesure que la princesse grandissait, elles arboraient des reflets de couleurs vives, comme un arc-en-ciel se promenant sur la surface presque transparente de cet attribut féerique. Et pourtant Allen s’en était débarrassé « A quoi bon avoir des ailes si on ne peut même pas effleurer la liberté ?! » s’était-elle dit alors que ses propres mains les arrachaient avec hargne. Les oiseaux venaient de sortir notre protagoniste de ses réflexions fassent au ciel. Non pas parce que ces derniers avaient entamés un bruyant chant mais au contraire car ils l’avaient arrêtés. Eux d’habitude si enjoué à montrer leur talent s’étaient tus. Un lourd silence s’abattit sur le parc, même le vent soufflant en légère brise n’émettait plus ce son un peu sifflant entre les branches des arbres. La petite fée se tourna vers son ami, intrigué par ce soudain changement d’ambiance, celui-ci arborait sur son visage la pâleur que l’on retrouve chez les patients malades, ce teint blanc et froid qui n’annonce que de mauvaises choses. Alors que la bouche d’Allen s’était déjà entrouverte pour appeler Zephyrius, elle entendit le son de lourds pas approchant rapidement dans leur direction. Les yeux grands ouverts elle observa, non sans afficher son étonnement, une des dix fées qui venaient de se précipiter en face de leur Roi. Cette dernière, après avoir posé la main sur le front du jeune homme adossé contre l’arbre puis s’être retourné, un air terriblement inquiet sur le visage, s’adressa à ses subordonnées.
«Hij gaat sterven… ! We moeten de geest reïncarnatie gebruiken... »
Tandis que toutes les fées arboraient cette expression sérieuse et paniquée à la fois, la jeune Allen semblait plus désorientée que jamais. Cela faisait si longtemps que le doux son du néerlandais n’était pas arrivé jusqu’à ses oreilles, des bribes de mots, de phrases, vinrent s’immiscer dans son esprit et elle dû forcer ce dernier à se concentrer sur les mots que déballaient celui qui semblait être le chef de cet escouade afin de les comprendre : « …mourir…esprit… » Avait-elle cru comprendre alors que le pâle visage de son ami traduisait la phrase à lui seul.
«We hebben geen tijd om na te denken, zal ik het doen ! »
«…pas le temps…» C’était la seule chose qu’elle avait pu traduire et finalement aurait-il mieux fallut que la petite fée ne comprenne rien. Son regard affolé zigzaguait entre les visages durs et sérieux de la garde du Roi et ce dernier dont le corps pratiquement sans vie paraissait éteint de toute cette chaleur qu’Allen avait ressenti en l’ayant pris dans ses bras. La scène se passa trop vite pour que la jeune femme y comprenne quelque chose. Alors que le chef de la garde rapproché de Zephyrius s’apprêtait à donner sa vie, un étrange personnage, aussi improbable que grand, fit son apparition. « J-JACK ?! » S’écria intérieurement notre protagoniste si abasourdit que l’échange entre les deux personnages ne lui parvint même pas jusqu’au cerveau. Elle sembla ne se reconnecter à la réalité que lorsque ce dit Jack vint s’accroupir en face d’elle, fixant les yeux écarquillés d’Allen ressemblant plus à une gamine apeurée qu’à une prédestinée au trône. D’une voix rassurante, calme et posée, il prit la parole.
«Je suis heureux de vous revoir Princesse. Vous ne savez pas combien de temps j'ai prié pour que vous et notre Roi soyez enfin réuni. Je ne vais pas m'attarder sur les mots. Moi et Sire Oberon avons affronté de nombreux ennemis et le peu d'énergie qui lui restait à été utilisé dans un sort trop puissant. Je ne veux pas connaîtrais ses raisons mais le fait est qu'il est en train de mourir. L'Agent Zero était sur le point sur le point d'utiliser un sort qui aurait ramené le Roi, mais au prix de sa propre vie. Je refuse de voir l'un de mes meilleurs agents mourir aussi j'ai pensé à une veille formule magique que seule vous pourriez utiliser. Il est dit que le baiser d'une fée peut guérir les autres races, mais cela s'applique aussi aux fées, mais seulement pour celle qui sont assez puissantes. Autrement dit, une fée de haut rang comme vous doit être en mesure de soigner une autre fée. Mais ce n'est pas qu'un simple baiser cette fois, il est beaucoup trop proche la mort pour être ramené aussi facilement. En liant vos corps, vous allez pénétrer dans la partie la plus profonde de son être et ramener sa lumière de vie dans son âme...»
Il posa ses mains sur les épaules de la jeune femme qui ne put s’empêcher de tressaillir.
«L'esprit de mon Roi est une toile sombre où il sera difficile d'avancer, mais si vous ne pouvez pas le faire...personne d'autre ne le pourra.»
On ne lui aurait pas répéter deux fois « …personne d’autre ne le pourra. ». Elle devait le sauver, le ramener, éclaircir l’obscurité qui avait étalé son territoire au plus profond du jeune Roi. La petite fée déglutit, se répéta une seconde fois la scène qui venait d’avoir lieu sous ses yeux, lui donnant du sens, tentant de surmonter le flux d’émotions qui lui donnait une respiration alarmante. Il était en train de partir, de s’éloigner d’elle pour toujours, et elle, paralyser par la peur de le perdre, se répéta inlassablement « Je dois le faire ! Je dois le faire ! Je dois le faire !... ». Car elle avait jurés de le protéger et qu’importe si elle s’empêtrait dans la noirceur de son cœur, l’important était qu’elle le soustrait à la mort. Sans un mot elle se leva, son regard sévère parlant pour elle, et s’accroupit en face de son ami dont la blancheur lui serra le cœur si fort que sa respiration devint aussi audible que celle de Zephyrius. La petite fée posa ses mains de part et d’autre du visage du jeune homme, bien décider à lui donner un nouveau souffle. Elle prit une grande inspiration, afficha un large sourire et, comme si elle partait simplement faire des courses, chuchota.
« Je reviens tout de suite ! …avec lui. »
Elle n’avait aucune idée de ce qui l’attendait, ce dont Jack avait parlé était un don propre aux fées dont elle n’avait étudié, il y a fort longtemps, que la théorie…entre plusieurs courses poursuites dans le royaume. Alors que les lèvres légèrement entrouverte d’Allen se rapprochaient de celles de son ami, un filet de larme se mit à dévaler les pommettes rougis de la petite Reine les yeux désormais clos dont la bouche venait d’atteindre son but : les lèvres charnues et froides comme la neige du jeune homme au bord de la mort.
~
Un violent mal de tête vint prendre la jeune Allen ne pouvant que se résigner à ouvrir les yeux. Ce n’est pas la vision d’un Zephyrius de nouveau éveillé qui apparut devant elle, mais plutôt la vue d’une immense étendue de noirs, de gris, de couleurs ternes, un monde sans couleur, ou des spirales infernal tournoyaient, broyant le gris, mélangeant le noir, donnant au tout un aspect cauchemardesque. La petite fée se tourna, se retourna, forcé de constaté que son esprit avait surement été aspiré dans le corps même de son ami. Elle fit un pas en avant, mais fut vite dérangé par des mèches de cheveux beaucoup trop longues, par une étrange sensation dans le dos, par un rapport au sol assez proche et par… son étrange ressemblance à une princesse de 10 ans. La jeune femme soupira, dans quoi était-elle encore embarquée ? Ses cours théoriques, pour le peu qu’elle s’en rappelait, n’affirmait en aucun cas le transport dans une… autre dimension ? Du moins osait-elle l’appelé comme ça, car Allen en était sur : ce n’était rien d’autre que l’intérieur du cœur, de l’âme et de l’esprit de son ami. Un être déchiré, bercé par la douleur, et dont la haine aurait rongé le bonheur qui occupait pourtant une si grande place dans son cœur. La petite fille, car c’est ainsi qu’on pourrait la désigner désormais, s’accoutuma rapidement à sa nouvelle apparence dont elle ne connaissait pas encore la raison, et se mit en marche dans une direction approximativement hasardeuse. De sa petite voix de gamine, elle se risqua à une parole, si cela était permis dans le monde dans lequel elle venait d’être projetée.
« Youhouuuuuu ?! … ZEEEEEPH’ ! »
Et sa voix résonna, encore et encore, rebondissant sur des murs inexistants pour s’éloigner petit à petit, comme attirer par un aimant. Cet endroit pesait sur les épaules si frêles de la petite princesse, désorientée, ne sachant que faire, que dire, dans un endroit aussi étrange que celui dans lequel elle se trouvait. Au fur et à mesure de ses pas, les battements du cœur d’Allen se faisaient de plus en plus rapides, comme si ce dernier lui, savait ce qui attendait sa propriétaire. Soudain, arrivant de nulle part, comme en réponse à l’appel que venait de lancer notre protagoniste, des murmures se firent entendre, des bruits, des sons, des réponses, des questions, des exclamations, des cris, des pleurs, tout un flot de paroles déversés, résonnant eux aussi dans cet espace incomplet, broyant le crâne d’Allen, comme prit au piège dans un étau. Les voix l’appelaient, ou la repoussaient, lui criaient de s’enfuit, ou lui demandaient de l’aide, la jeune fille stoppa sa marche et de ses minuscules mains se cacha les oreilles afin que plus aucun son n’atteigne son cerveau. Et pourtant les voix continuaient à hurler, à crier, comme si toute la souffrance de son ami résidait en ces horribles cries qui ne cessaient pas. Contre toute attente, Allen se mit à courir, se disant que finalement autant se dépêcher car si les voix ne s’en allait pas, c’était à elle de partir mais aussi et surtout car elle n’était sûr de rien : ni de si elle arriverait à faire revenir Zephyrius avant qu’il ne soit trop tard, ni si elle arriverait elle-même à revenir de ce qui semblait être un sombre cauchemar s’étendant à l’infinis ou les hurlements de souffrance régnaient en maître et ou la peur dominait.
Messages : 481 Arme de prédilection : Magie noire de l’Eau /Combat au corps à corps et à l'arme blanche Arme non maitrisée : Armes à feu / Magie de Foudre
Une importante masse de "corps", ou du moins quelque chose qui s'apparentait à cela, commençait à s'entasser de plus en plus sur l'âme de Zephyrius dont seule une main se hissait encore fièrement au dessus de cet empilement. Tout se passait bien évidemment dans sa tête et pourtant il commençait à éprouver la sensation du manque d'oxygène, de nombreux fantômes comprimaient encore plus fortement son thorax l'empêchant ainsi de reprendre un souffle salvateur. Tout en maintenant leur étreinte, le bon nombre de visages familiers entassés sur lui murmuraient toutes sortes de menaces de malédictions, de reproches; "C'est de ta faute"; "tu nous as laissé mourir" ; "tu nous as tué sans aucun remords.."; à n'en plus finir. Exaspéré et ne pouvant plus en supporter d'avantage, le Roi aurait pu se laisser sombrer dans la noirceur profonde qui commençait à prendre le dessus sur lui. Mais dans une poussée d'adrénaline mêlée à son inflexible orgueil, Oberon puisa dans toutes ses forces et d'un geste aussi vif que violent, il écarta les bras. Ce geste provoqua alors une puissante onde choc qui firent valser les assaillants de par et d'autres dans la salle, certains ayant directement se fracasser contres les murs comme de vulgaires crottes de pigeons s'étalant sur un pare-brise.
Haletant comme s'il venait de courir un 1500 mètres, le jeune Roi se redresse fièrement le regard plus agressif que jamais. Si c'était une bagarre que recherchaient ces reliques de son passé, alors il allait la leur donner. Il écarta de nouveau les mains tandis qu'un halo de lumière doré enveloppa son corps tout entier. Une armure commença alors à se dessiner du bas vers le haut, prenant finalement forme et arborant une magnifique couleur doré, auréolé de touches de blanc et de noir. Un long sceptre se matérialisa dans sa main gauche qu'il s'empressa de saisir avec sa deuxième main afin de le séparer en deux. À l'intérieur du bâton se dissimulait une longue lame grise brillante dans l'obscurité qu'Oberon dégaina et brandit devant ses adversaires. Ceux-ci s'étaient déjà relevés, même les uns qui s'étaient fracassés contre les murs. "Ils ne peuvent pas mourir..?" Accompagnés de leurs hurlements lugubres, ces zombies fantomatiques entamèrent une course frénétique vers la fée, fonçant têtes baissées comme une bandes d'enragés. "Approchez!" Le jeune roi en armure se décida à riposter en débutant une course tout aussi rapide vers ses attaquants. Bientôt une ribambelles de corps se mirent à danser dans les airs, incapables de négocier avec la monstrueuse force physique de Zephyrius. Les plus forts qui avaient réussi à rester debout tentaient tant bien que mal à asséner un coup mais ce fut sans combat la réactivité de notre héros qui parvenaient à anticiper, esquiver et riposter à chacun des tentatives d'approche des ses adversaires. En quelques coups de lames il était parvenu à faire virevolter quelques têtes et faire tomber plusieurs corps à ses pieds. Les rares encore debout se mirent à reculer lentement jusqu'à se retrouver à la hauteur d'un fantôme plus imposant que les autres, presque aussi grand qu'Oberon: son père. Si tantôt il affichait une mine pâle et sans vie, cette expression avait été remplacé par un regard avide de sang et de revanche. "Père, vous êtes sensé être mort. Quel est cet endroit?"
Il avait prit la parole calmement et bien qu'il en espérait une, il se doutait bien qu'aucune réponse viendrait de ce qui ressemblait plus à un souvenir de son paternel qu'à autre chose. Et pourtant les lèvres du vieux roi se mirent à bouger, adressant une réponse plutôt surprenante à son fils.
"Tu es au porte de la mort, et tu vas rejoindre tout ceux qui sont morts par ta faute."
Sans crier gare, le vieux Zephyrion sauta en direction de son enfant, encore pétrifié par la réponse qui lui a été donné. Le vieux Roi dégaina la même épée que lui et la brandit de telle sorte que si elle atteignait sa cible, celle-ci serait littéralement séparée en deux. Les secondes s'écoulèrent alors plus lentement, comme retenu en haleine par ce qui allait se dérouler. Lorsque le cours du temps reprit sa course, la lame de la vieille fée s'était heurté à celle de la plus jeune, qui semblait avoir retrouvé toute sa détermination.
"Père, je n'ai nullement l'intention de mourir maintenant. J'ai encore trop de choses à accomplir!"
Il réussit à contrebalancer le poids de son géniteur et le projeter devant lui, mais celui-ci réussit à retomber sur ses jambes, déployant trois belles paires d'ailes bleues azur dans son dos, tandis que du feu se matérialisait dans ses mains. "J'ai bien fait de conserver mon énergie magique contre le menu fretin, les choses sérieuses commencent ici." pensa le Roi devant la forme que son père venait de prendre
"Père, je ne crains plus votre magie du feu. Après tout.."
Plusieurs colonnes d'eaux jaillirent du sol, dansant alors autour d'Oberon avant de se dresser avec menace vers l'avant.
"...je suis un spécialiste de la magie de l'eau."
"Tu crois que je suis le seul qui soit venu te chercher, pauvre fou?"
Pendant qu'il parlait, plusieurs ombres surgirent derrière le vieux monarque se présentant alors comme étant les adversaires les plus coriaces que Zephyrius eut à affronter durant sa vie, parmi lesquels le frère de Yonne ainsi que Yonne elle-même. "Impossible...! Ça ne va pas être aussi facile que je le pensais..."
*Hellevuur Bom (Bombe du Feu Infernal)*
Une sphère de feu gigantesque se forma et fut propulsé à partir des mains de Zephyrion, se dirigeant à toute allure vers son fils, faisant fondre le sol sur son passage. La jeune fée tendit un bras.
*Verdrinking Cascade (Cascade de la Noyade) *
De ce fait, une vague de quelques dizaines de mètres qui vient s'abattre sur la boule de feu, la dévorant littéralement dans une projection de vapeur, et continuant sa course vers le lanceur de la magie de feu. Pendant qu'il avait riposté, plusieurs de ses adversaires avaient profité de la confusion pour se déplacer et se retrouver assez prêt d'Oberon pour le frapper.
*Poseidon Slagboom, Defensie (Barrière de Poséidon, Défense)*
Il tendit une autre main, ce qui créa plusieurs murs d'eau très denses pour bloquer les attaques de ses adversaires. Il avait très bien vu l'offensive des autres combattants et attendait une ouverture pour les piéger. Les murs d'eau fondirent sur les assaillants, prenant la forme de cubes d'eau très denses qui emprisonnèrent ces victimes à l'intérieur, les empêchant de se mouvoir. "Bien, quelques plaies en moins." Entre temps, la vague avait foncé vers le vieux roi et ses acolytes qui s'étaient empressés de l'esquiver sans trop de mal. Les deux fées royales se fixèrent longuement, se jaugeant mutuellement dans un regard fier et agressif mêlé à un sourire au coin nargueur.
[...]
Le combat durait de plus belle. Si la plupart de ses adversaires étaient soient prisonnier des cubes d'eau ou accrochés contre les murs de la salle, des piques d'eau glacées les retenant avec fermeté, ceux qui avaient échappés aux attaques d'Oberon se relevaient systématiquement comme s'ils n'étaient jamais tombé. Parmi ceux-là on comptait bien évidemment le vieux Roi et une palette de puissants guerriers qui jadis étaient tombés sous les coups du Roi actuel. Oui mais à ces moments-là ce fut du un contre un ou alors Zephyrius avait été aidé de son armée. Mais cette fois-ci il se retrouvait seul contre cette brochette de coriaces adversaires. Il commençait à fatiguer mais il semblait tout de même dominer la partie, repoussant chaque assaut avec succès. La magie de feu de son père n'était pas parvenue à lutter contre sa maîtrise de l'élément aqueux et bien qu'en supériorité numérique, les fantômes perdaient du terrain. Dans un ultime assaut, Zephyrion frappe le sol de ses poings, qui se fissura lentement avant de se déchirer complètement, laissant sortir deux immenses esprits en forme d'arbre en feu, faisant approximativement entre 3 et 4 mètres de haut.
"Père, je ne suis plus le gamin que tu pouvais effrayer avec de tels tours de passe-passe. Voici la résultante de ma haine et de toute ma volonté....Zwart Water, Ultieme Zeedraak (Eau Noire, Ultime Dragon des Mers)!!"
Oberon frappa lui aussi le sol de son poing et dans une violente explosion, un rugissement se fit entendre. Un dragon noir à trois têtes, une en eau, une en glace et une en vapeur, surpassant largement les arbres de feu en taille sorti du sol, faisant trembler la terre (Il est fort à parier que Allen a du ressentir elle aussi les secousses.). Les monstruosités se tenaient l'une devant l'autre et dans un dernier cri de guerre lancé par les invocateurs, le dernier coup fut porté.
[...]
Couché au sol, un pic de glace planté dans l'abdomen, Zephyrion fixait son fils debout au dessus de lui, le regard plus menaçant que jamais.
"Si je te détruit, je pourrais quitter cet endroit sordide que tu as créé."
"Que j'ai créé? Moi? Pauvre fou. Tu n'as aucune idée de la réelle nature de ce que tu es en train de vivre!"
Le regard du jeune Roi se froissa. Il brandit son poing en l'air concentrant toute ses forces dans celui-ci. À cet instant, il cru entendre une voix familière l'appeler. "..ouh!..Zeph..!" aurait-on cru entendre, puis plus rien. Après quelques secondes d'immobilisation, il haussa les épaules puis d'un geste aussi rapide que puissant il le dirigea vers la tête de son père. "Vuist Van Het Noodlot! (Poing de la Destinée)"
Au moment où sa main s'apprêter à toucher le visage de son paternel, une voix lui cria de stopper son attaque. Une voix si familière mais à la fois si lointaine dans son esprit. Une magnifique jeune femme aux cheveux aussi doré que les siens se dressaient devant lui, le regard doux et un sourire radieux sur la face.
"M....mère?"
balbutia Oberon, le point stoppé net à quelques millimètres du nez de son père. Sa mère s'avança vers lui sans prononcer une seule phrase et le saisit par le cou avant de l'enlacer tendrement dans ses bras. À cet instant précis, ses bras se relâchèrent et toute sa volonté de se battre s'évapora dans cette étreinte qu'il avait tant désiré. Tout bascula en une fraction de seconde. Le sourire narquois de son père ne fit réagir le prince que bien trop tard et il ne put s'apercevoir à temps que le visage si doux de sa mère avait laissé place à une face reptilienne dont le corps étaient en train de l'étreindre si fort qu'il ne fut plus capable de bouger ni de respirer, tandis que son pouvoir magique était en train d'être avalé par sa "mère". Le pic de glace qui empalait le vieux Zephyrion se fit retirer par cette monstruosité qu'était devenue sa génitrice, permettant ainsi au vieux monarque de se relever. Ce dernier tendit sa main vers le bas avant de la dresser vers le haut, faisant apparaitre par ce geste. une pierre gigantesque. Oberon, complètement vidé de son pouvoir, n'était plus en mesure d'esquisser le moindre geste, se contentant de lancer des regards mauvais à ses parents. Des chaînes jaillirent de la pierre afin de saisir le jeune Roi qui se retrouva alors attaché à celle-ci. Pour marquer le clou sans vouloir abuser de l'expression, Zephyrion fit apparaitre des pics noires qui vinrent se planter sur les bras, jambes et abdomens de son fils qui ne pouvait désormais plus rien faire hormis mourir lentement dans une atroce agonie. Les deux parents fixaient leurs fils avec un sourire mauvais dans les coins, ricanant comme des diables. Oberon trouva la force de bouger la tête légèrement vers le bas, tandis que dans une voix d'une faiblesse sans nom, il prononça ces quelques mots:
"A-Allen..?"
La jeune Princesse s'était trouvée à l'entrée de la pièce, et à en juger par le regard aussi étonné que effrayé, il semblerait qu'elle ait assisté à une bonne partie de cette réunion de famille si particulière.
Elle courait, encore et toujours, la petite fée aux cheveux rouges qui se balançaient aux dessus de ses hanches. La direction dans laquelle elle se dirigeait semblait être la bonne, les voix se faisaient de plus en plus fortes, l’atmosphère de plus en plus pesante et au bout de ce qui semblait être une interminable course, la jeune Allen aperçut une gigantesque entrée, une porte de plus de 10 mètres de haut, aussi sombre que l’endroit sur lequel elle s’ouvrait. *J’y suis !*
« Père, vous êtes sensé être mort. Quel est cet endroit ? »
Il était là, bel et bien vivant, parlant d’une voix tout aussi calme que sérieuse, dont l’intonation reflétait toute l’étrangeté de la scène. Allen resta immobile, haletant fortement après sa longue course, appuyé contre la grande porte qu’elle n’osait pas franchir, observant avec attention les retrouvailles familiale qu’elle ne comprenait guère. *Mort ?* Toute devint clair dans l’esprit de la petite fée, les yeux écarquillés, venant de comprendre la raison des corps inertes éparpillés dans la salle. Amis, famille, ennemis, connaissance ou proche, chaque personne ici présente n’était que le spectre d’un mort, venu tourmenter le jeune Roi tout en lui reprochant leurs décès, en souhaitant lui faire payer leur vie trop tôt enlevé. Et le Roi, le grand Roi, celui qui régnait en père protecteur sur son Royaume d’antan, debout devant son fils, tel une ombre noir du passé, ayant lui aussi répondu présent à l’appel des morts. Ayant lui aussi ce regard perçant, exprimant avec rage le désir de tuer, d’emporter, d’emmener, de terminer le travail. La jeune fille se souvint des paroles de son ami, que ses proches lui avaient étés enlevés, que son entourage était destiné à mourir, que sa haine le gouvernait… Tout devint évident pour Allen, la peur, la rage, la colère et la tristesse, tout ce par quoi était passé Zephyrius durant leur conversation, la moindre émotion venait de prendre son sens, chaque phrase trahissait cette douleur intérieur et toutes les larmes étaient un appel au secours. Le paysage de ces deux hommes aux statures plus qu’impressionnante pétrifia la petite fée, retenant son souffle alors qu’une scène aussi rapide que spectaculaire se déroula sous ses yeux.
« Tu es au porte de la mort, et tu vas rejoindre tout ceux qui sont morts par ta faute. »
Le vieux Roi était déjà sur son fils, prêt à l’abattre, profitant de la surprise de ce dernier pour l’emporter définitivement. C’est avec une grande rapidité que le jeune homme contra l’assaut de son géniteur et le repoussa devant lui.
« Père, je n’ai nullement l’intention de mourir maintenant. J’ai encore trop de choses à accomplir. »
Nombreux sont ceux qui avaient évoqués la splendide forme de combat du grand Roi de Concordia, nombreuses sont les rumeurs sur sa beauté et son efficacités. Aucune n’étaient entièrement vraie, aucune n’étaient tellement fausses. La jeune Allen pouvait observer d’elle-même la magnificence des ailes trônant au dos du défunt Roi, plus impressionnée par la stature qu’il imposait que par le combat en lui-même. Elle ne remarqua qu’après quelques secondes les flammes qui avaient jaillis dans les mains du vieil homme.
« Père, je ne crains plus votre magie du feu. Après tout.. » Joignant les gestes à la parole, Zephyrius fit sortir de multiples colonnes d’eau du sol, prêtent à fondre sur son ennemis. «…je suis un spécialiste de la magie de l’eau. Tu crois que je suis le seul qui soit venu te chercher, pauvre fou ? » Rétorqua immédiatement son paternel de cette puissante voix qui fait tout le respect d’un Roi.
Et toujours plus d’ombres vinrent se joindre au combat, toutes regardant avec haine l’homme qui les avait tués. Le combat commença pour de bon, le feu et l’eau se livrant à un terrible bal, la vapeur remplissant la salle rapidement, plongeant cette dernière dans une pesante humidité. Alors que tous les combattants s’acharnaient à soumettre le jeune Roi, ce dernier déchaîna sa fougue et on pouvait clairement discerner dans son regard son envie de mettre fin à ce combat. Emprisonnant certains, clouant d’autre, Zephyrius ne se retrouva plus qu’en fasse d’une poignée de personnages, dont son père, se relevant indéfiniment. Celui-ci frappa le sol de ses poings, ouvrant une immense brèche dans ce dernier, d’où sortirent deux esprits en forme d’arbre brûlant aussi grands que la porte de la salle.
« Père, je ne suis plus le gamin que tu pouvais effrayer avec de tels tours de passe-passe. Voici la résultante de ma haine et de toute ma volonté…Zwart Water, Ultieme Zeedraak !! » S’écria-t-il tout en frappant à son tour le sol qui s’ouvrit de nouveau sur un gigantesque dragon noir dont chacune des têtes représentait une forme de l’eau.
Le dernier assaut se fit, les deux monstrueuses bêtes se rentrèrent dedans portés par les cris de guerre de leurs invocateurs. La puissance du coup projeta la petite Allen loin de la pièce, cette dernière s’étant fléchie pour encaisser au mieux le souffle puissant résultant de la confrontation des deux invocations titanesques. Quand elle put enfin se redresser et regagner au pas de course son point d’observation, c’est une magnifique jeune femme à la chevelure dorés qu’elle aperçut en premier, marchant doucement en direction de Zephyrius le point stoppé juste devant son géniteur cloué au sol.
« M….mère ? »
La défunte Reine de Concordia enlaça son fils qui n’opposa plus aucune résistance tant la situation le dépassait. Il semblait vidé de toute volonté, de toute énergie…en une fraction de seconde le combat se retourna et reprit son cours à l’avantage du vieux Roi et de la Reine étant désormais devenu un monstre reptilien à la force colossale, semblant broyer dans ses bras écailleux, le jeune homme prit au piège. Le vieux Zephyrion, libéré du pic de glace par sa « compagne » fit apparaître une immense pierre ou il enchaîna son fils avant de faire apparaître des pics noirs qui vinrent se planter dans le corps sans défense de Zephyrius, vidé de son énergie, dont le regard vint se poser dans les yeux larmoyant de la petite princesse à la respiration saccadée.
« A-Allen.. ? »
Sa voix si faible parvint jusqu’aux oreilles de notre protagoniste, dont le cœur manquait de lui traverser la poitrine tellement il lui faisait mal. Elle le voyait mourir à petit feu sous ses yeux, tués par ses propres souvenirs, dont elle faisait partit, sinon pour quelle autre raison aurait-elle hérité de ce corps en arrivant ici ? Tous les regards se tournèrent vers elle, des yeux emplis de haines la fixèrent intensément, l’invitant à ne surtout pas esquisser un seul geste au risque de voir sa vie s’écourter. Allen prit une grande inspiration et voulus rejoindre son ami au plus vite, utilisant sa magie pour ce déplacer instantanément, mais oubliant malheureusement sa nouvelle forme enfantine. Il n’y avait pas que son physique qui avait diminué, ses pouvoirs et sa magie avaient également subis ce changement, car la Allen qu’elle était à présent n’était rien d’autre que la petite Princesse fuyant les cours de magie du Royaume, n’ayant appris que les bases de chaque éléments, elle n’était que la Allen des souvenirs de Zephyrius. La petite fille fit bourdonner l’électricité dans ses doigts, jouant avec, observant avec attention ce qu’elle pouvait faire, ce qu’elle pourrait tenter, ce qui les garderait en vie, se creusant la tête pour se souvenir de ce qu’elle parvenait à faire autrefois, au même âge. Elle serra le poing, plongeant son regard sérieux dans chaque paires de pupilles qui la fixaient, s’arrêtant sur celles de son ami pour lui adresser un léger sourire, comme pour lui rappeler qu’il n’était pas seul, qu’elle était là, si petite soit-elle. La jeune Allen fit battre ses ailes une fois, deux fois, se souvenant progressivement de la sensation d’être une fée, de la possibilité de voler, du pouvoir de la liberté. En moins de temps qu’il ne le faut pour la dire la gamine aux cheveux rouge s’élança à toute allure dans les aires, ses ailes battant à vive allure, laissant une poussière doré sur son passage. Comme elle s’y attendait, les ombres s’élancèrent à sa poursuite et en aucun cas elle n’aura la force suffisante pour toute les battre, alors elle se concentra sur sa vitesse, car si les ombres ne pouvaient la toucher, elles ne pourraient lui faire du mal. La jeune fée virevolta, et fonça en direction de la sortie, une troupe de souvenirs à sa suite, la traquant comme des chiens de chasses, hurlant à la mort sous le regard impassible du vieux Roi et de son reptile. *Je vais y arriver, je vais y arriver !* Notre protagoniste dépassa la grande porte, et en une fraction de seconde fit demi-tour, passa à travers la foule d’ombres n’ayant pas encore réagit à sa feinte, et activant le peu de magie qu’elle connaissait du haut de ses 10ans, retourna dans la salle tout en ordonnant au vent de refermer les portes au nez de ses poursuivants, bloqués de l’autre côté. Alors que l’effort fourni obligea la jeune fille à s’arrêter quelques secondes pour reprendre son souffle, ce n’était pas de l’avis de la Reine reptilienne qui se fit un plaisir d’envoyer valser Allen contre un des murs. La petite fée se releva avec peine, ne quittant pas du regard son ennemie, afin de mieux l’éviter. Elle s’envola de nouveau, esquivant au mieux les assauts qu’on lui lançait pour rejoindre au plus vite son ami, se vidant peu à peu de son sang, laissant une âcre odeur dans la salle ou gisait déjà de nombreux corps inertes. Quand Allen arriva à sa hauteur, elle utilisa une des rares techniques dont elle pouvait se servir de son jeune âge, une barrière bleuté apparut dont les filaments électrique formait un dôme autour d’elle et de Zephyrius qu’elle avait réussi à atteindre.
« Ouvre les yeux ! » Hurla-t-elle alors que les assauts contre sa défense n’allaient pas tarder à briser cette dernier.
Allen prit la main de son ami et enlaça leurs doigts, serrant sa main de toutes ses maigres forces.
« Tu peux pas mourir ici idiot ! C’est ton monde ! On est en toi ! T’as tous les droits ici, sauf celui d’y rester ! Alors tu vas couper la tête de ce vieux et on va rentrer à la maison ! Ensemble ! » Les cris de la petit princesse paraissait si ridicule par rapport à la rage de vaincre qui sommeillait en elle. Elle reprit de plus bel. « Je peux rien faire dans ce corps, même si ma magie est réduite on ne parle la que des techniques, mon énergie de base est toujours là, mais je peux rien en faire, alors prend-la ! Prend tout ! Et dans même pas deux minutes je veux nous revoir dans ce parc ! C’est pas lui qui a créé tout ça, c’est toi ! Y’a que toi qui peut t’en sortir, alors bouges-toi de la un peu, réduit cet endroit en poussière ! »
Jamais la jeune fille n’avait été aussi en colère ni aussi triste à la fois, sa respiration se faisait de plus en plus forte et elle avait du mal à reprendre celle-ci. Sa barrière électrique ne tiendrait encore que quelques secondes et on pouvait déjà voir à sa surface des trous s’y former. Dans un dernier effort, la petite fée retira non sans mal les pics dans le corps de son ami, serrant les dents pour lui à chaque pique enlevé, puis elle ferma les yeux et avec le sourire elle obligea sa magie à sortir d’elle, faisait passer par le biais de leurs mains toute l’énergie qu’il pouvait lui rester, n’en gardant qu’une infime partie pour vivre, en espérant que le tout serait suffisant pour terrasser l’ennemis quelque peu affaiblit à force de frapper la maigre barrière. Alors qu’Allen venait d’offrir sa magie à Zephyrius, sa barrière se brisa, la jeune fille se laissa tomber au sol, lâcha la main de celui qui désormais, avait en lui toute la volonté de se battre d’une gamine de 10ans.
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Dans son état actuel, il était difficile de savoir si Oberon pouvait encore se fier à ses sens. C'est avec une vision déjà bien troublé qu'il venait de se rendre compte de la présence de son amie d'enfance dans cette étrange salle. Bien plus étrange encore, son apparence était celle de quand elle n'était encore qu'une enfant. D'une logique sans faille. Après tout, les personnes qu'il avait du affronter depuis de nombreuses minutes déjà n'étaient que des fantômes de son passé. Était-elle aussi apparu pour abréger ses souffrances? Une fin plus qu'horrible de succomber sous les coups de ses bien-aimés parents et de sa meilleure amie. Il ferma les yeux en signe de résignation quand une sorte de grésillement lui arriva aux oreilles. Il ouvrit lentement les yeux, lui offrant la vue du regard plein de détermination d'Allen, le point serré et un petit sourire aux lèvres tandis que les spectres de son passé la fixait avec une intense agressivité. "Qu'est-ce qui se passe..? Allen, tu.." À cet instant la jeune princesse déploya sa paire d'ailes, les faisant battre progressivement dans un léger bourdonnement avant de s'élever dans les airs. Vive comme un éclair, elle s'élança en direction de la sortie de la salle laissant au passage une belle traîné dorée. La réaction des fantômes fut immédiate, s'élançant aussitôt à la poursuite de la Princesse.
Oberon venait de comprendre que cette Allen là était de son côté, du moins il semblerait. Et ce mystérieux sourire qu'elle affichait...Un peu d'espoir se remit à jaillir dans le cœur de Zephyrius, tel un feu presque éteint auquel on aurait offert un peu de bois sec. Mais le corps plutôt frêle dont elle disposait de laisser aucun doute quant à la quantité de magie qu'elle était capable de déployer et il était peu probable qu'elle puisse venir à bout de tant d'adversaire de ce niveau là. Le jeune Roi tenta de se débattre, luttant tant bien que mal contre les chaînes et les pics qui le retenaient et la douleur qu'elles engendraient. "Allen...je ne peux pas la laisser..seule hummf..!" Rien n'y faisait. Il était pratiquement à bout de force et ces liens lui semblait quasiment invulnérable. Les seuls n'ayant pas prit à la course-poursuite, Zephryion et sa "femme-reptile", le fixait avec convoitise, des ricanements malsains sortant de leurs bouches souillées par un sourire tout aussi mauvais. "Merde..!"
Soudain, tout les regards se tournèrent à nouveau vers la porte d'entrée. Le bourdonnement des ailes d'Allen se rapprochait et dans les secondes qui suivirent, la Princesse fit son entrée dans la salle, les portes se refermant derrière elle, empêchant ainsi ses poursuivants d'y revenir. Elle se posa lourdement sur le sol visiblement à bout de souffle, son petit visage couvert de sueur. "Atten-..!" Le jeune Roi aurait aimé pouvoir lui crier à haute voix cet avertissement. Sans aucune pitié, sa mère dont l'apparence plus à une sorte de serpent blanc doté de bras et d'une poitrine proéminente, se rua sur la petite fée pour lui asséner un coup d'une violence inouïe. Celle-ci se fit projeter avant de terminer durement son vol contre un mur voisin. Avec difficulté, elle réussit à se remettre sur ses deux jambes, le regard rivé avec attention sur le reptile. Sans dire un mot elle s'élança de nouveau en direction de son ennemie sans trembler. "Elle est folle? Allen, arrêtes..!" hurla le Roi dans sa tête, sans que sa voix ne puisse atteindre son amie. Cette dernière n'était malheureusement pas en mesure d'éviter toutes les attaques de la créature et bientôt de vilaines plaies s'ouvrirent sur le corps chétif de la Princesse. Le sol noir de la salle commençait à se repeindre petit à petit en rouge sang, sans parler de l'odeur morbide que les effusions laissaient sur leurs passages. Les mouvements semblaient dénués de tout sens comme si elle ne cherchait pas à remporter le combat.
Profitant d'une ouverture, elle réussit à se rapprocher de lui et en une fraction de seconde, elle fit apparaître une sorte de barrière électrique d'un beau bleu, les protégeant tout les deux. "Allen, depuis le début c'est ce que tu cherchais à faire.." Furieuse d'avoir été aussi facilement berné, et surtout par une personne ayant l'apparence d'une gamine de dix ans, la monstruosité à forme de serpent se précipita dans leur direction, assénant par la suite de violents coups sur le bouclier. Se joignant à la parade, le vieux Roi se mit lui aussi à prendre d'assaut nos deux héros, caché derrière une barrière qui ne tarderait sans doute pas à se briser.
Allen saisit l'une de ses mains de toutes ses petites forces et entrelaça ses doigts contre les siens. Dans une voix venu du fin fond des ses tripes, de son cœur, de son âme, elle hurla à l'oreille de son amie d'enfance.
«Ouvre les yeux! Tu peux pas mourir ici idiot ! C’est ton monde ! On est en toi ! T’as tous les droits ici, sauf celui d’y rester ! Alors tu vas couper la tête de ce vieux et on va rentrer à la maison ! Ensemble ! Je peux rien faire dans ce corps, même si ma magie est réduite on ne parle la que des techniques, mon énergie de base est toujours là, mais je peux rien en faire, alors prend-la ! Prend tout ! Et dans même pas deux minutes je veux nous revoir dans ce parc ! C’est pas lui qui a créé tout ça, c’est toi ! Y’a que toi qui peut t’en sortir, alors bouges-toi de la un peu, réduit cet endroit en poussière ! »
Avant même qu'il n'eut le temps de réagir, de violentes douleurs vinrent lui secouer l'ensemble de son corps. Non sans afficher son dégoût, Allen était en train de retirer les pics noirs qui traversaient le Roi de part en part, un petit jet de sang accompagnant chaque extraction. Le visage crispé et les mâchoires serrées par cette délicate opération, la douleur commençait à lui faire perdre conscience, pendant que le vieux Roi et son épouse continuaient de marteler le bouclier. Peu à peu la douleur laissa place à une douce sensation de bien-être dans son abdomen. Grâce à leurs mains liées, la jeune Princesse était en train de lui transférer son énergie magique. Avec le peu de pouvoir qui lui restait, il lui était impossible de maintenir plus longtemps son bouclier, qui finit par se briser sous les attaques incessantes des deux fantômes royaux. Épuisée, elle lâcha la main du Roi avant de tomber lourdement sur les pierres glacées du sol.
Les yeux d'Oberon s'écarquillèrent devant l'image de son amie d'enfance couché dans une flaque de sang. Il abaissa la tête, les dents encore plus serrés de longues mèches blondes recouvrant la totalité de son visage. Comment avait-il pu ne pas le remarquer? Cet endroit, ces gens, ces événements, tout n'étaient que illusions générées par son inconscient. Si ces saletés de fantômes ne pouvaient disparaîtrais à chaque fois qu'il les terrassait, c'était parce qu'ils représentaient sa culpabilité, ses angoisses et ses regrets, des choses qu'il n'avait jamais réussi à effacer. De toute façon, qui le pouvait? Mais pourtant il avait réussi à surpasser tout cela, en guise de preuve la majorité des fantômes ne s'étaient plus relevés. Alors pourquoi ces deux là, le vieux Roi et sa femme, étaient si puissants? Que représentaient-ils? Que devait-il faire?
Projeté quelques mètres plus loin par l'explosion du bouclier, les deux fantômes s'étaient déjà relevés et sans perdre ne serait-ce qu'une seconde, ils s'étaient déjà rués vers Allen afin de l'achever. La Reine était en avant avec la gueule grande ouverte, présentait de larges crochets imbibés d'un liquide mauve pâle, tandis que son mari la suivait, sa large lame tendue sur le côté prête à frapper. Le choc fut si violent que l'onde de choc souleva une large grande quantité de poussières, fissurant le sol sur un large périmètre. Et le nuage se dissipa. Oberon, se tenait entre le corps d'Allen et ses assaillants. Ses blessures avaient disparu comme si elles n'avaient jamais existé, son armure suivant la même logique était comme neuve. Dans son dos s'étaient déployées six paires de gigantesques et magnifiques ailes dorées. Son bras gauche avait bloqué le coup de lame du vieux monarque alors que son autre main avait saisi la gorge de la créature reptilienne, la maintenant fermement immobile, la faisant suffoquer par la même occasion. En arrière on pouvait apercevoir la pierre sur laquelle il était enchaîné qui n'était plus qu'un tas de gravas explosés.
Le regard glacial que le Roi affichait en disait long sur ses intentions. En un mouvement des yeux, une énorme vague d'eau se matérialisa au dessus de lui, fondant sur Zephyrion qui avait gardé sa mobilité. L' immense quantité d'eau se déplaçant à toute vitesse, celle-ci détruisit le sol sur lequel il évoluait. Le vieux Roi réussit à en réchapper non sans rester sec. Son fils afficha un sourire au coin, fixant son père, sa mère toujours en train de se débattre, prisonnier de sa main.
«Ceci, c'est de la part d'Allen.»
Il envoya une puissante décharge électrique sur la femme-serpent qui émit un horrible hurlement. L'électricité traversa la créature qui avait les pieds dans l'eau et par conduction, le vieux roi tout trempé ne mit que quelques microsecondes avant de ressentir aussi la puissance de la décharge. Hurlant à l'unisson, de la fumée commençait à se dégager de leurs corps qui commençaient à se calciner. À la fin de la technique, ils s'effondrèrent sur le sol mouillée, la peau complètement carbonisée, avant de disparaître en cendres.
«C'est loin d'être fini. Je sais que j'ai dit que je ne pouvais pas le faire..cette fois-ci je te protégerais.» déclara Oberon sans se retourner, d'un ton solennel.
Effectivement ce fut loin d'être fini. Les cendres qui s'étaient dispersées se mirent à tourbillonner ensemble avant de se regrouper et s'agglutiner. Quelques secondes plus tard elles avaient atteinte une taille gigantesque, géante même. La forme finale semblait sortir tout droit d'un film d'horreur ou de science fiction: une chimère géante proche des reptiles, munie de larges écailles et d'une longue langue fourchue, de grands yeux reptiliens et des bras munies de larges lames semblables à celle du vieux Roi. La Mère et le Père avaient unit leurs âmes pour donner cet infâme résultats et pourtant , le regard impassible qu'affichait Zephyrius devant cette aberration avait de quoi intriguer. Dans une voix horrible et monstrueuse, la créature prit la parole.
«Tu ne peux nous détruire, nous sommes invincibles, en ce moment même, elle est tellement forte que nous en sommes devenus plus puissants que jamais! Oui!! Nous sommes ta..!»
«..haine, je sais.»
Oberon avait coupé la parole au monstre, dont l'expression trahissait son étonnement. Il fixa la créature et continua de plus belle, le ton tout aussi sérieux et glacial.
«J'ai été aveuglé par tout ces vieux souvenirs mais tout est clair. À chaque fois que je succombais à la haine, je voyais cette créature émerger dans mon esprit. Tu es as toujours été la source de mon pouvoir, je le sais.»
Le monstre relâcha un sombre rugissement, soulevant de grandes bourrasques de vent.
«Ta haine était tellement immense qu'elle ma créé et tout ce temps tu t'es servis de son pouvoir. Mais aujourd'hui, tu es à ma merci!! Tu as plongé tellement loin dans ton esprit que je pourrais te retenir à jamais ici et prendre ta place dans le monde réel!!Tu ne peux rien faire contre moi ici» grommela-t-il.
Une aura doré enveloppa le corps du jeune Roi, faisant vaciller la créature de part son éclat.
«C'est vrai..seul je ne peux pas partir d'ici. Mais je ne le suis plus.» Il jeta un regard vers Allen puis se remit de nouveau à fixer le reptile. «Je ne t'effacerais pas, j'ai encore besoin de ton pouvoir. Mais tu ne me manipuleras pas.»
«Ne me dis pas que...? ...Non, impossible!»
Le Roi tendit les mains vers le haut et les chaînes qui précédemment le liais à la pierre surgirent de nulle part et transpercèrent le monstre avant de s'enrouler autour de lui et de s'ancrer sur plusieurs points des murs de la salle, empêchant la créature de bouger d'un millimètre.
«Les chaînes d'Asgard, qui permettent de capturer le pouvoir de n'importe quelle créature. Tu as utilisé ma technique contre moi, je te laisse le plaisir d'y goûter.»
Le monstre se mit à se débattre vigoureusement, tentant en vain de se défaire des chaînes qui à présent brillait d'une lueur dorée.
«Non! Sale..! Un jour, je prendrais le dessus sur toi, je te submergerais et je détruirais, je..!»
Une partie des chaînes vint s'enrouler autour de sa gueule, l'empêchant de prononcer la moindre phrases, ne laissant plus passer que des cris et des râlements étouffés. Oberon tourna vers Allen, toujours au sol, s'accroupi, passa ses mains sous sa nuque et ses cuisses, puis la souleva afin de la porter comme une Princesse le méritait. "C'est fini" pensa alors le jeune Roi, et dont le regard qu'il lança à son amie transmit le message immédiatement. Parfois de simple geste suffisait pour faire comprendre les choses. Puis il ferma les yeux quelques afin de gagner plus de concentration. Suite à cela, une espèce de tourbillon noir s'ouvrit devant eux, dans lequel il s'empressa de s'engouffrer avec la Princesse, avant qu'il ne se referme.
Ils arrivèrent dans une immense pièce vide de couleur blanche. En entrant dans cette endroit, Allen avait reprit son apparence de jeune fille, et toute son énergie. Elle était toujours portée par les bras puissants de son ami, celui-ci la fixant. Il se mit à sourire légèrement.
«Cet endroit est le lieu le plus paisible de mon esprit. Il n'a pas toujours été aussi blanc mais depuis que tu es là, il a prit cette apparence. Malheureusement il est situé bien trop profondément dans mon esprit.»
Il déposa délicatement la Princesse sur ses deux jambes, l'aidant à se tenir debout puis posa une main sur une de ses épaules, le même sourire sur le visage.
«Je compte sur toi pour me guider vers la sortie.»
Une horrible douleur lui déchirant le crâne, Allen était désormais allongé dans son propre sang, l’odeur nauséabonde de ce dernier lui remontait jusque dans les entrailles et c’est grâce au goût âpre si désagréable qui avait pris place dans sa bouche qu’elle put rester consciente. La jeune fille eut toute les peine du monde à entrouvrir les yeux, elle sentait le sol gronder sous son corps, le vent frémir aux déplacements des trois personnages encore debout dans la pièce et la poussière se soulever à chaque mouvement. Elle renonça à suivre la scène avec ses yeux et tout en respirant avec difficulté, elle fit son possible pour décrypter le tout avec le reste de ses sens. La petite fée le sentait, il était tout près, debout après qu’elle lui ait donné une chance de sortir d’ici, barrant la route entre elle et la mort. « On inverse les rôles alors ? » Pensa-t-elle en devinant qu’il la protégeait. Elle ne voulait pas, car c’était son rôle à elle, et pourtant force est de constaté qu’en cet instant il lui était dur de se défendre seule tout en assurant la sécurité de son ami. Quelques gouttes d’eau la firent sortir de ses songes et elle sentit gronder en Zephyrius le même picotement qu’elle ressentait à chaque fois que l’électricité faisait corps avec elle.
« Ceci, c’est de la part d’Allen. »
Des hurlements vinrent déchirer l’air, résonnant dans les oreilles de notre protagoniste comme la pire des mélodies, celle de la mort. Non pas qu’elle aurait préféré que ce soit son ami qui succombe, mais la grande faucheuse était pour Allen la plus effroyable des visions. Elle savait très bien qu’en donnant sa parole de protéger son ami elle allait y être confronté, elle y avait déjà été confronté, mais s’était jurer par tous les moyens d’à chaque fois trouver une solution pour contourner cette abomination.
« C’est loin d’être fini. Je sais que j’ai dit que je ne pouvais pas le faire..cette fois-ci je te protégerais. »
La jeune fille aurait voulus lui crier de s’en aller, de déguerpir, de fuir, elle aurait souhaité lui hurler de s’échapper de cette enfer et de rejoindre le monde réelle, de vivre, vivre longtemps, vivre heureux. Car ce qu’elle sentait dans la pièce était loin d’être amical, comme si une masse de douleur venait de s’élever dans la pièce, dégageait autour d’être un malheur qu’on aurait pu dire contagieux.
« Tu ne peux nous détruire, nous sommes invincible, en ce moment même, elle est tellement forte que nous en sommes devenus plus puissants que jamais ! Oui !! Nous sommes ta.. !
- ..haine, je sais. »
Un silence, un long silence ou l’atmosphère était palpable et ou la petite fée aurait eu envie de rendre son repas tant l’odeur du sang lui prenais aux tripes.
«J'ai été aveuglé par tout ces vieux souvenirs mais tout est clair. À chaque fois que je succombais à la haine, je voyais cette créature émerger dans mon esprit. Tu es as toujours été la source de mon pouvoir, je le sais.»
Un rugissement roque et puissant parvint jusqu’aux oreilles de notre protagoniste dont les cheveux s’élevèrent à cause de la bourrasque provoquer par ce râlement.
«Ta haine était tellement immense qu'elle ma créé et tout ce temps tu t'es servis de son pouvoir. Mais aujourd'hui, tu es à ma merci!! Tu as plongé tellement loin dans ton esprit que je pourrais te retenir à jamais ici et prendre ta place dans le monde réel!!Tu ne peux rien faire contre moi ici.
C'est vrai..seul je ne peux pas partir d'ici. Mais je ne le suis plus.»Il fit une pause, et reprit. «Je ne t'effacerais pas, j'ai encore besoin de ton pouvoir. Mais tu ne me manipuleras pas.»
«Ne me dis pas que...? ...Non, impossible!»
Un bruit de chaînes, des rugissements, une magie qui crépite. Allen ressentait avec une précision moindre tout ce qu’il pouvait se dérouler dans la salle sans pour autant tout y comprendre.
«Les chaînes d'Asgard, qui permettent de capturer le pouvoir de n'importe quelle créature. Tu as utilisé ma technique contre moi, je te laisse le plaisir d'y goûter.»
«Non! Sale..! Un jour, je prendrais le dessus sur toi, je te submergerais et je détruirais, je..!»
C’est dans un dernier rugissement étouffé qu’Allen comprit que son ami avait pris le dessus sur l’étrange bête qui s’était apparemment dressé contre lui, cette représentation de sa haine, difficilement mesurable. Elle sentit les bras fort et puissant de son ami la soulevé du sol, « C’est fini » s’osa-t-elle à penser alors qu’un mince sourire crispé se dessinait sur son visage. Son ami sembla faire quelques pas, et c’est une chaleur presque étouffante qui lui fit ouvrir les yeux en grand, s’apercevant au passage que son corps avait repris sa forme originelle et que son énergie avait repris place en elle. Elle était toujours portée par les bras de son ami, qui la fixait tout en lui souriant.
«Cet endroit est le lieu le plus paisible de mon esprit. Il n'a pas toujours été aussi blanc mais depuis que tu es là, il a prit cette apparence. Malheureusement il est situé bien trop profondément dans mon esprit.»
La jeune fille tituba légèrement quand Zephyrius la reposa sur le sol, maintenant toujours une de ses mains sur l’épaule de la frêle princesse.
«Je compte sur toi pour me guider vers la sortie.»
Et comment pouvait-elle savoir ou était cette fameuse sortie ? La jeune fille fixa son ami avec un air mélangeant surprise et incompréhension. Elle lui sourit et entrouvrit la bouche pour lui faire part de son impossibilité à les guider quand une grande porte en bois fit son apparition devant eux. Mais ce n’était pas n’importe quelle porte, son apparence rugueuse, ses deux poignées dorés, sa taille, son odeur, sa couleur, le tout fit sourire de plus belle la jeune Allen, prise d’un sentiment de liberté. Elle jeta un regard amusé vers son ami et tout en lui prenant la main, elle s’élança vers la porte et se glissa à l’intérieur de la pièce dans laquelle elle avait passé d’incalculables heures. Ils arrivèrent dans une petite salle peu éclairé, toute de bois faites, on y trouvait deux pupitres séparés d’un ou deux mètre, et en face d’eux, un grand tableau noir et un bureau plus conséquent. Un petit blondinet se tenait assis sur sa chaise, dos à nos protagonistes, une gamine aux long cheveux grenat était dans la même position sur une autre chaise, et en face d’eux un vieux professeur aux crâne dégarnis par l’âge et aux ailes grisés par le temps. La grande Allen regarda la scène avec amusement, les yeux brillant de la joie de souvenirs égarés. Elle observait le petit Zephyrius lancer une boulette de papier sur la tête de la petite Allen, qui ne se fit pas prier pour en faire de même alors que le vieux professeur venait de se retourner.
« Mademoiselle Allen, veuillez cesser ces enfantillages !
- Mais ! C’est lui ! S’écria-t-elle tout en se levant avec énervement et en abattant ses petits poings sur la table. C’est lui qu’a commencé !
- Moi j’ai rien fait… » Répondit d’un air innocent le blondinet.
La grande fée ne put s’empêcher de rire face à cette scène de son enfance dont elle se rappelait comme si elle s’était déroulée hier, comme si elle n’avait jamais quitté son royaume. Ces années de pures innocences étaient belles, étaient vraies, étaient simples, et bel et bien réel.
« Pourquoi tu rigoles toi ? C’est pas drôle, je te jure que c’est lui ! » S’écria la petite Allen désormais retourné en direction de la jeune femme.
Les personnages des souvenirs de Zephyrius étaient désormais tournée vers lui et la princesse, plus étonnés l’un que l’autre par la réponse de la petite Allen qui n’avait pas lieu d’être. A son tour, la grande voulut répondre, mais en un instant, comme si le sol se brisait, les deux amis furent aspirés vers le bas, abandonnant la classe de leur enfance pour chuter pendant des secondes dans un espace noir ou aucune lumière ne semblait apparaître. Allen ne put s’empêcher de paniquer et serra fort la mains de Zephyrius qu’elle n’avait pas lâcher entre temps, de peur qu’il s’écarte un peu trop d’elle, de le perdre encore une fois dans les méandres de ses souvenirs. Comme s’ils étaient tombés sur un nuage cotonneux, les deux protagonistes posèrent le pied dans un étrange espace verdoyant, ou l’air y était si pur, ou la nature y semblait si tranquille et ou un vieux saule trônait de sa majestueuse grandeur. Ils y retrouvèrent les deux enfants assis à son pied, l’un et l’autre affichant un sourire aussi splendide que l’arbre lui-même et ou rayonnaient une étrange joie. On retrouvait chez la grande Allen ce même sourire, si heureuse de la chance qu’elle avait de pouvoir revivre ces moments de bonheur une seconde fois, comme si son passé l’appelait à continuer d’être elle-même.
« Il est pas si mal ton esprit finalement » Lâcha avec une pointe d’humour, la princesse toujours mains dans la main avec le Roi de Concordia.
Alors qu’elle venait d’achever sa phrase, le paysage s’effrita comme un bout de pain rassit, le ciel tomba en miette, suivit de la cime des arbres dégringolant rapidement, et dans un dernier sourire à l’intention des deux amis, les enfants chutèrent avec le décor. Ce dernier ne mit pas longtemps à réapparaître, comme si nos protagonistes étaient en train de regarder un diaporama, ou les images de leurs souvenirs se succédaient. Pourtant ce qui venait de prendre place autour d’eux et même sur eux, n’étaient pas dû au passé, ni même au souvenir car jamais la jeune princesse n’avait eu l’occasion de porter une robe de marié, ni même de voir son ami vêtu de l’armure féerique spécialement crée par l’ex Roi lui-même pour son propre mariage. Autour d’eux des centaines de personnes, tous munis de ce même sourire joyeux, des gens de la famille proche, certains décédés, certains disparus, d’autres que la jeune femme avait quitté, ses parents, ses professeurs, son peuple. Tous étaient réunis autour d’eux, comme un dernier adieu, comme si le temps était venu pour les deux amis de retrouver leur monde, ou aucune chimère incarnation de la haine n’aurait lieu d’être, et où les morts restaient bel et bien sous terre. Allen se tourna vers Zephyrius, un sourire amusé aux lèvres.
« Franchement… je sais pas ce qu’on fait là ! Déclara-t-elle en rigolant tant la situation semblait absurde. Mais je te propose qu’on quitte cet endroit de la même manière que j’y suis rentrée… je connais pas d’autre moyen ! »
Sans laisser à son ami le temps de répondre, elle l’attira vers lui de leurs mains liées et plaça sa main libre derrière la nuque du Roi de Concordia. Elle se mit une nouvelle fois sur la pointe des pieds et dans un sourire amusé, colla ses lèvres sur celle de son ami, désormais chaudes et pleine de vie. Une douce sensation enveloppa la jeune Allen, se laissant guider par cette chaleur si apaisante, elle ne savait pas si elle avait quitté le monde de Zephyrius, ou si elle était toujours en train de l’embrasser. Aussi n’était-elle pas sûr non plus si ce baiser allait les sortir de cet endroit, elle n’avait eu que cette idée, ou peut-être n’avait-t-elle pas cherché plus loin que ça, que cette façon lui convenait amplement. Elle se risqua à ouvrir les yeux et, comme elle si attendait, se retrouva à loucher sur le visage de son ami qu’elle fixa quelques secondes avant de se redresser en prenant une grande bouffée d’air frais, comme si depuis tout ce temps elle n’avait fait que retenir sa respiration. Un peu paniquée, elle jeta des regards vifs de tous les côtés, elle sentis sous ses pieds le sol un peu mou du parc, l’odeur du chêne sous lequel ils étaient postés et ressentis autour d’eux l’énergie magique des membres de la garde de Zephyrius. Elle soupira et se laissa tomber les fesses sur le sol, ses jambes tremblantes à force d’être resté accroupie en face de son ami.
« Zeph’ ? »
Messages : 481 Arme de prédilection : Magie noire de l’Eau /Combat au corps à corps et à l'arme blanche Arme non maitrisée : Armes à feu / Magie de Foudre
La jeune Princesse le fixait d'un air étrange comme si elle n'avait rien compris de ce qu'il voulait lui dire. Pour masquer son incompréhension, elle se mit à lui sourire et il semblait même qu'elle voulu lui dire quelque chose mais elle fut interrompue dans sa lancée par un fait plus qu'inusuel. Ou pas. Après tout dans cet espace qui représentait son lui le plus profond, il avait déjà affronté des fantômes, des monstres et la torture. Alors cette immense porte en bois aux poignées dorées qui venait de se matérialiser devant eux n'eut pas un grand effet sur lui, contrairement à Allen dont le visage affichait un certain bonheur sous la forme d'un large sourire. Elle se tourna vers lui, son air enfantin de toujours sur la face et lui saisit la main sans prévenir. "Que..?" Elle le tira doucement vert la porte et il n'aurait eu aucun mal à l'arrêter mais bizarrement il se laissa entraîner sans réagir.
Il pénètre dans ce passage pour finalement se retrouver dans une vieille salle de classe mais pas n'importe laquelle. C'était cette fameuse salle dans laquelle il avait passé tant d'années à y étudier et mieux encore, c'est ici qu'il avait rencontré son amie d'enfance pour la première fois. C'était une salle de classe tout ce qu'il y avait de plus normal, entièrement faites en bois, avec deux pupitres, un grand tableau noir et un bureau pour leur professeur. Fait plus marquant, les deux personnes d'apparence enfantine qui se tenaient assis sur chacun des petits pupitres, apparemment deux enfants, l'un avec une magnifique chevelure blonde et l'autre avec une soyeuse coiffure de couleur écarlate, lui paraissaient familier. "C'est..nous?" La vieille fée qui se tenait debout devant les deux enfants ne lui était pas inconnue non plus, cette tête ridée décorant une crâne dénué de chevelure et cette paire d'ailes hideuse lui avait donné des cauchemars quand il n'était qu'un enfant. La mini-version de lui-même ne se gêna pas pour lancer une boulette de papier sur la tête de la petite Allen, qui s'empressa de se retourner sans remarquer que le vieux professeur s'était retourné en même temps qu'elle.
« Mademoiselle Allen, veuillez cesser ces enfantillages !»
«Mais ! C’est lui ! C’est lui qu’a commencé !»
s'offusqua-t-elle, se levant, frappant la petite table en bois de ses petits poings.
«Moi j’ai rien fait… »
rétorqua le petit blond, mimant un air angélique.
La vraie Allen ne cacha pas son hilarité face à cette scène pittoresque de leur passé commun. Le jeune Roi s'étonna devant ce jeune Prince taquineur et comédien, une image de lui qu'il avait enfoui profondément . Son enfance s'est arrêtée très tôt dans l'échelle de sa courte existence, et savourer ces quelques instants lui procurait un étrange sentiments de nostalgie mêlée à une forme de dégoût. Non pas qu'il n'avait pas apprécié ces moments avec son amie d'enfance, mais il était bien trop de tout ça à présent. Et son orgueil massif le plongeait dans le déni, se refusant à croire que si ce souvenir était apparu devant eux c'est qu'il le gardait encore précieusement dans son âme, préférant croire que cette illusion soit une création de l'esprit d'Allen.
« Pourquoi tu rigoles toi ? C’est pas drôle, je te jure que c’est lui ! »
hurla la petite Allen en direction de sa version adulte.
Les trois personnages du souvenir avaient à présent les yeux rivés sur eux. Nos protagonistes prirent un air surpris devant ce phénomène plus qu'intrigant, mais en y repensant bien...ils ont bien combattu des souvenirs il n'y a pas si longtemps. Il faut se dire que dans cette dimension, tout peut devenir possible. Le regard d'Allen voulut lui répondre, et Oberon s'apprêta à l'interrompre, sa nature méfiante lui intimant de ne pas se risquer à interagir avec un souvenir, lorsque le sol se déroba sous leurs pieds. Ils entamèrent une longue chute entouré d'un environnement très sombre, quasiment privé de lumière. La jeune Princesse lui serra la main de plus belle, comme si elle avait peur de le perdre à nouveau. Il n'avait pas remarqué que leurs mains étaient liées depuis leurs arrivées dans la salle de classe. Subitement la chute prit des airs de sauts en parachute, les faisant atteindre le sol avec délicatesse. La salle de classe qui sentait le renfermé avait été remplacé par un grand espace vert à l'air pur, au milieu duquel se dressait un immense saule. À ses pieds s'étaient assis les deux mêmes enfants qui semblait être les enfants les plus heureux du monde. Une ambiance surréaliste tellement le sentiment de joie qui régnait dans l'atmosphère était envahissant, qu'il déteignait sur la grande Allen qui semblait se laisser envahir par le bonheur ambiant. Bien au contraire, Oberon fidèle à lui-même, affichait la même tête sérieuse et impassible, refusant toujours de croire que tout ceci était une projection de son esprit.
« Il est pas si mal ton esprit finalement »
lui lança la Princesse, étouffant un rire au passage.
Ironiquement le décor bascula à cet instant précis et tel une immense mosaïque brisée, les éléments du paysage se décomposèrent par morceaux, emportant les deux enfants dans cette destruction, qui profitèrent de leurs "derniers instants" pour adresser un sourire amical à nos deux protagonistes. Après la destruction, la construction. Lors des secondes qui suivirent, toutes les pièces du puzzle se regroupèrent pour former un nouveau décor tapissé d'une sorte d'écran géant sur lequel défilait des images et des événements de leur passé. Ce qui suivit frôlait la bizarrerie, en effet il se voyait revêtue d'une sublime armure blanche que son Père lui avait confectionné pour un événement bien précis. À côté de lui se tenait son amie qui portait une magnifique robe de mariée. Il ne pouvait le cacher, il la trouvait très séduisante dans cette tenue, et les tâches rouges qui venaient d'envahir ses joues ne faisait que rajouter une preuve sur l'évidence même de ses sentiments. Autour d'eux, des centaines de personnes, dont leurs parents respectifs, leurs connaissances, amis, professeurs, des gens du peuple, qui applaudissaient et qui paraissaient tous joyeux. Une utopie, un événement qu'il aurait pu expérimenter dans une autre vie, un moment qu'il aurait souhaité qu'il dure éternellement. Il secoua discrètement la tête pour tenter de faire partir cette sensation de chaleur sur son visage et après un léger soupir, il croisa le regard de la Princesse qui lui adressait un sourire, semblant amusée par la situation.
«Franchement… je sais pas ce qu’on fait là ! Mais je te propose qu’on quitte cet endroit de la même manière que j’y suis rentrée… je connais pas d’autre moyen ! »
s'exclama-t-elle tout en rigolant fortement.
"De la même manière? Comment a-t-elle?" Avant qu'il n'eut le temps de lâcher une phrase, elle le tira doucement vers elle grâce à leurs mains toujours liées depuis le début et sa main encore libre vint se placer sur sa nuque. Elle se mit sur la pointe des pieds et approcha doucement sa tête vers la sienne. "Allen, qu'est-ce que tu.." Avec un sourire amusée, elle posa délicatement ses lèvres contre les siennes. Elle l'embrasse avec douceur, et il ne tarda pas à lâcher prise avec la réalité.
Ce fut un baiser timide et maladroit, doux et malicieux mais aussi sensuel et passionné. Une puissante tempête d'un vent grisâtre se déclencha, faisant léviter les deux fées à quelques mètres au dessus du sol. Zephyrius avait gardé les yeux ouverts, et fixait le visage de la Princesse, pratiquement collé contre le sien. Une sorte de trou noir déchira le ciel, aspirant tout sur son passage, attirant inévitablement les deux amis toujours liés par leurs lèvres. Allen semblait inconsciente de ce qui se déroulait autour de lui, et un vent plus puissant que les autres les propulsa à l'intérieur du vortex. Ils se mirent à voler à une vitesse folle à travers ce "portail", dont l'intérieur ressemblait à l'une de ses porte superluminique que l'on pouvait voir dans les films de sciences fictions. Il hésita à stopper ce baiser peu commun de peur de stopper sa progression et de se retrouver dans une couche encore trop profonde de son esprit.
Après de longue secondes, il entendit une voix familière l'appeler au loin, puis lui chuchoter à l'oreille de venir lui parler. Il savait très bien dans quelle partie de son esprit il se trouvait à cet instant et il lui restait une dernière chose à accomplir avant de pouvoir partir. Il décolla lentement ses lèvres de celle de son amie, puis d'un geste vif il fit apparaître les chaînes d'Asgard qu'il déploya autour de lui afin de stopper sa course. Allen quant à elle continua sa progression vers le bout du vortex et disparut au loin. Il semblait qu'il soit le seul à avoir été conscient de ce qui leurs étaient arrivés étant donné l'absence de réaction de la part de la Princesse. Après quelques instants, il ne sentit plus la présence d'Allen dans son esprit et une fois rassuré, il plongea à travers les parois du vortex qui commençait déjà à disparaître. Il atterrit dans une clairière, celle dans laquelle il s'était entraîné avec Jack après s'être séparé de son amie d'enfance. Sur un tronc d'arbre abattu s'était assise une jeune fille avec de beaux cheveux bleus. Il s'approcha lentement et s'arrêta devant elle, restant debout.
«Yonne. Ou plutôt la forme que tu as prise. J'ai entendu ton appel.»
déclara-t-il, la regardant de haut.
«Je voulais en être sûr avec toi, mais j'ai l'impression que cette forme n'a plus lieu d'exister n'est-ce-pas? Je t'ai appelé par pur caprice car je voulais que tu sois celui qui le fasse.»
«Je t'ai toujours renié et aujourd'hui je ne compte pas te considérer mieux qu'avant tu sais.»
s'exclama le Roi, croisant les bras.
«Huhuhu, pourquoi es-tu ici alors? Peu importe. Tu m'as toujours considéré comme une nuisance et pourtant je reste dans un endroit très accessible de ton esprit, moi la représentation de ton amour..»
rétorqua-t-elle, un doigt sur sa lèvre inférieure.
«Il suffit! Finissons-en!»
«Toujours aussi fier!»
répondit Yonne, un sourire large sur ses lèvres.
Oberon décroisa les bras et d'un geste puissant, il transperça le cœur de l'image de Yonne. Un halo de lumière rose vient envelopper le corps qui peu à peu se transforma en celui d'une autre personne. Il retira son bras de la poitrine de son interlocutrice, cette dernière finissant sa métamorphose. Le jeune Roi la dépassa afin de se retrouver dos à dos avec elle avant de commencer à s'éloigner. On ne put apercevoir le nouveau visage qu'avait prit "Yonne" et à travers l'épaule de Zephyrius on ne put que voir son dos et la chevelure auparavant bleue qui était maintenant d'un beau grenat brillant.
«C'est elle que tu ai-?»
«Au revoir.»
Le Roi déploya ses ailes et s'envola rapidement et au moment où il atteignit une altitude respectable, tout devint flou puis blanc, et au fur et à mesure qu'il avançait, il se sentait perdre à nouveau conscience dans un immense océan de lumière blanche...
« Zeph’ ? »
Il ouvrit lentement les yeux, lui offrant comme première vision le jolie minois d'Allen, assisse dans l'herbe en face de lui. Les cris de joies de ses subordonnées l'aidèrent à reprendre un peu plus à s'éveiller et il jeta quelques coups d'œil à gauche à droite afin de se positionner dans l'espace. Il était de retour dans le parc. Les mines joyeuses des soldats de garde lui parurent étrange avant qu'il ne se remettent à penser à tout ce qu'il venait de vivre. Tout n'était qu'un...rêve? Non, tout cela semblait trop réel et la violente migraine qui venait de s'installer dans sa tempe était révélatrice de la nature de tout ces événements. Il posa une main sur son front afin d'atténuer la douleur, se rendant compte par la même occasion que tout ces faits s'étaient déroulés en lui, dans son esprit. Un peu embrouillé, il plaça sa main libre sur l'arbre contre lequel il était adossé afin de s'y appuyer pour se lever, mais étant trop affaibli, il manqua de retomber lourdement sur le sol si ce bon vieux Jack ne s'était pas déplacé rapidement pour le retenir.
«Doucement mon Roi, vous venez de subir de terribles épreuves dans votre subconscient. Bien pire que celles de vos entraînements je présume..»
rassura le vieux Jack, portant son Roi sur ses épaules.
En effet lors de son entraînement pour devenir Roi, il s'était familiarisé aux techniques d'illusions et de prise de contrôle des esprits. Il s'était une fois retrouvé coincé dans les parties les plus profondes de son esprit et il fallu l'aide de puissants télépathe pour l'en sortir. Une telle expérience était déjà lourde à supporter pour l'esprit, elle l'était tout autant pour le corps. Oberon avait l'impression d'avoir escaladé une montagne pendant des jours, sans dormir ni manger, une horrible sensation de lourdeur sur l'ensemble de son corps et sa migraine se fit encore plus sentir. Il fit un signe du doigt à son serviteur qui s'empressa de crier après les soldats de la garde royale.
«Bouclez le périmètre, vous, empêchez quiconque d'approcher avec un bouclier! Vous, faites apparaître de quoi nourrir notre Seigneur! Toi, redonne un peu d'énergie à sa Majesté! Allez, plus vite que ça , allez!»
Chacun des gardes s'exécuta à suivre la tâche qui lui était assignée avec empressement, et bientôt un dôme invisible similaire à celui de la magie de sommeil d'Oberon s'éleva dans le ciel, masquant alors la présence des fées aux humains du parc. Quelques minutes plus tard, un énorme buffet de nourriture se matérialisa devant le jeune Roi, une odeur savoureuse se dégageant des mets qui semblait tout aussi délicieux les uns comme les autres. Sans attendre un quelconque feu vert, Oberon se jeta sur la nourriture, engloutissant tout tel un ogre affamée, enchaînant plats sur plats et boissons sur boissons.
«Mademoiselle Allen, si vous voulez bien vous servir. Vous devez être exténuée je suppose.» dit alors Jack, dirigeant vers elle un plateau garni de petits amuse-gueules. «Je vous suggérerais de vous hâter, sa Majesté est un...grand mangeur.»
En quelques minutes, il avait englouti une bonne partie du buffet et se sentant un peu ballonné, il se décida à arrêter de manger et se releva doucement, cette fois-ci sans trop d'efforts.
«Ah, ça fait du bien. J'ai déjà retrouvé 30 % de mon énergie avec ce bon repas!» s'exclama-t-il, une main caressant son ventre, sans même remercier ses serviteurs.
Il fit de grands étirements de bras, fit craquer les os de ses doigts et de son coup, avant de faire quelques mouvements de souplesses et des coups poings dans le vide. Ces petites gestes de "facilitation de la digestion" terminés, il se mit à fixer Allen qui avait la main tendue sur le plateau de petits fours. Il s'en approcha et s'assit en tailleur à côté d'elle. Il mit sa main devant sa bouche et fit exprès de toussoter.
«Hum-hum...alors..euh..je ne sais pas par où commencer. Je suppose que je dois dire merci ou quelque chose comme ça..Je ne suis pas très doué pour ce genre de chose.» bafouilla-t-il, les bras croisés, le regard en l'air, visiblement gêné. «Mais sache que ce que tu as vu, surtout après le combat contre le monstre, ce n'était pas moi, c'était sûrement pas mes pensées que l'on a vu, jamais je n'aurais ce genre de chose en tête, surtout le mariage et, puis...je...moi..voilà..quoi quoi..?»
Allen le fixait comme un drôle d'animal, la tête penchée sur le côté. Il avait parlé tellement vite et ne savait même plus ce qu'il disait, ou plutôt il n'arrivait plus à filtrer ses propos. Il avait toujours une étrange sensation sur ses lèvres, comme une chaleur qui ne voulait pas partir, et il posa doucement quelques doigts sur sa bouche. L'image de Yonne qui représentait son amour se transformant en "cette personne" lui traversa l'esprit et il ajouta doucement.
«Ça..c'était bien réel..»
Un léger vent se leva caressant nos deux protagonistes. Légèrement perturbé, il ne savait pas comment prendre cette évolution en lui. Il s'était endormi avec de drôle de sensations, il s'était éveillé avec de nouveaux sentiments. "Je ne peux pas lui dire...je n'en ai pas le droit..mais il faut que je sache aussi pour elle.." Il se tourna vers Jack.
«Tu devras m'expliquer pourquoi tu as mit autant de temps à l'agence de GML. Mais je dois encore me reposer, et la route pour Concordia est encore longue. Je vais rester un peu dans ce parc...avec Allen.» dit-il, un regard discret vers elle. «Nettoyez tout, réparez les dégâts, et enlevez la barrière, plus rien ne nous obliges à la maintenir. Puis, laissez nous seul..»
Le ton de sa voix baissa quelques peu à la fin de sa phrase.
«Bien Sire.»
Les fées de Concordia s'activèrent rapidement et s'apprêtaient finalement à partir. Au moment où ils s'éloignèrent de Zephyrius et Allen, le jeune Roi s'inclina respectueusement vers ses serviteurs et s'écria: