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05.09.16 - En RP nous venons de passer au printemps ! Profitez de la douceur des températures pour visiter Chantilly et son parc fleuri.
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31.08.16 - Vous l'avez attendu, le voici enfin ! Le dernier numéro du LPV à lire ici avec des interviews exclusives !
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La jeune Princesse le fixait d'un air étrange comme si elle n'avait rien compris de ce qu'il voulait lui dire. Pour masquer son incompréhension, elle se mit à lui sourire et il semblait même qu'elle voulu lui dire quelque chose mais elle fut interrompue dans sa lancée par un fait plus qu'inusuel. Ou pas. Après tout dans cet espace qui représentait son lui le plus profond, il avait déjà affronté des fantômes, des monstres et la torture. Alors cette immense porte en bois aux poignées dorées qui venait de se matérialiser devant eux n'eut pas un grand effet sur lui, contrairement à Allen dont le visage affichait un certain bonheur sous la forme d'un large sourire. Elle se tourna vers lui, son air enfantin de toujours sur la face et lui saisit la main sans prévenir. "Que..?" Elle le tira doucement vert la porte et il n'aurait eu aucun mal à l'arrêter mais bizarrement il se laissa entraîner sans réagir.
Il pénètre dans ce passage pour finalement se retrouver dans une vieille salle de classe mais pas n'importe laquelle. C'était cette fameuse salle dans laquelle il avait passé tant d'années à y étudier et mieux encore, c'est ici qu'il avait rencontré son amie d'enfance pour la première fois. C'était une salle de classe tout ce qu'il y avait de plus normal, entièrement faites en bois, avec deux pupitres, un grand tableau noir et un bureau pour leur professeur. Fait plus marquant, les deux personnes d'apparence enfantine qui se tenaient assis sur chacun des petits pupitres, apparemment deux enfants, l'un avec une magnifique chevelure blonde et l'autre avec une soyeuse coiffure de couleur écarlate, lui paraissaient familier. "C'est..nous?" La vieille fée qui se tenait debout devant les deux enfants ne lui était pas inconnue non plus, cette tête ridée décorant une crâne dénué de chevelure et cette paire d'ailes hideuse lui avait donné des cauchemars quand il n'était qu'un enfant. La mini-version de lui-même ne se gêna pas pour lancer une boulette de papier sur la tête de la petite Allen, qui s'empressa de se retourner sans remarquer que le vieux professeur s'était retourné en même temps qu'elle.
« Mademoiselle Allen, veuillez cesser ces enfantillages !»
«Mais ! C’est lui ! C’est lui qu’a commencé !»
s'offusqua-t-elle, se levant, frappant la petite table en bois de ses petits poings.
«Moi j’ai rien fait… »
rétorqua le petit blond, mimant un air angélique.
La vraie Allen ne cacha pas son hilarité face à cette scène pittoresque de leur passé commun. Le jeune Roi s'étonna devant ce jeune Prince taquineur et comédien, une image de lui qu'il avait enfoui profondément . Son enfance s'est arrêtée très tôt dans l'échelle de sa courte existence, et savourer ces quelques instants lui procurait un étrange sentiments de nostalgie mêlée à une forme de dégoût. Non pas qu'il n'avait pas apprécié ces moments avec son amie d'enfance, mais il était bien trop de tout ça à présent. Et son orgueil massif le plongeait dans le déni, se refusant à croire que si ce souvenir était apparu devant eux c'est qu'il le gardait encore précieusement dans son âme, préférant croire que cette illusion soit une création de l'esprit d'Allen.
« Pourquoi tu rigoles toi ? C’est pas drôle, je te jure que c’est lui ! »
hurla la petite Allen en direction de sa version adulte.
Les trois personnages du souvenir avaient à présent les yeux rivés sur eux. Nos protagonistes prirent un air surpris devant ce phénomène plus qu'intrigant, mais en y repensant bien...ils ont bien combattu des souvenirs il n'y a pas si longtemps. Il faut se dire que dans cette dimension, tout peut devenir possible. Le regard d'Allen voulut lui répondre, et Oberon s'apprêta à l'interrompre, sa nature méfiante lui intimant de ne pas se risquer à interagir avec un souvenir, lorsque le sol se déroba sous leurs pieds. Ils entamèrent une longue chute entouré d'un environnement très sombre, quasiment privé de lumière. La jeune Princesse lui serra la main de plus belle, comme si elle avait peur de le perdre à nouveau. Il n'avait pas remarqué que leurs mains étaient liées depuis leurs arrivées dans la salle de classe. Subitement la chute prit des airs de sauts en parachute, les faisant atteindre le sol avec délicatesse. La salle de classe qui sentait le renfermé avait été remplacé par un grand espace vert à l'air pur, au milieu duquel se dressait un immense saule. À ses pieds s'étaient assis les deux mêmes enfants qui semblait être les enfants les plus heureux du monde. Une ambiance surréaliste tellement le sentiment de joie qui régnait dans l'atmosphère était envahissant, qu'il déteignait sur la grande Allen qui semblait se laisser envahir par le bonheur ambiant. Bien au contraire, Oberon fidèle à lui-même, affichait la même tête sérieuse et impassible, refusant toujours de croire que tout ceci était une projection de son esprit.
« Il est pas si mal ton esprit finalement »
lui lança la Princesse, étouffant un rire au passage.
Ironiquement le décor bascula à cet instant précis et tel une immense mosaïque brisée, les éléments du paysage se décomposèrent par morceaux, emportant les deux enfants dans cette destruction, qui profitèrent de leurs "derniers instants" pour adresser un sourire amical à nos deux protagonistes. Après la destruction, la construction. Lors des secondes qui suivirent, toutes les pièces du puzzle se regroupèrent pour former un nouveau décor tapissé d'une sorte d'écran géant sur lequel défilait des images et des événements de leur passé. Ce qui suivit frôlait la bizarrerie, en effet il se voyait revêtue d'une sublime armure blanche que son Père lui avait confectionné pour un événement bien précis. À côté de lui se tenait son amie qui portait une magnifique robe de mariée. Il ne pouvait le cacher, il la trouvait très séduisante dans cette tenue, et les tâches rouges qui venaient d'envahir ses joues ne faisait que rajouter une preuve sur l'évidence même de ses sentiments. Autour d'eux, des centaines de personnes, dont leurs parents respectifs, leurs connaissances, amis, professeurs, des gens du peuple, qui applaudissaient et qui paraissaient tous joyeux. Une utopie, un événement qu'il aurait pu expérimenter dans une autre vie, un moment qu'il aurait souhaité qu'il dure éternellement. Il secoua discrètement la tête pour tenter de faire partir cette sensation de chaleur sur son visage et après un léger soupir, il croisa le regard de la Princesse qui lui adressait un sourire, semblant amusée par la situation.
«Franchement… je sais pas ce qu’on fait là ! Mais je te propose qu’on quitte cet endroit de la même manière que j’y suis rentrée… je connais pas d’autre moyen ! »
s'exclama-t-elle tout en rigolant fortement.
"De la même manière? Comment a-t-elle?" Avant qu'il n'eut le temps de lâcher une phrase, elle le tira doucement vers elle grâce à leurs mains toujours liées depuis le début et sa main encore libre vint se placer sur sa nuque. Elle se mit sur la pointe des pieds et approcha doucement sa tête vers la sienne. "Allen, qu'est-ce que tu.." Avec un sourire amusée, elle posa délicatement ses lèvres contre les siennes. Elle l'embrasse avec douceur, et il ne tarda pas à lâcher prise avec la réalité.
Ce fut un baiser timide et maladroit, doux et malicieux mais aussi sensuel et passionné. Une puissante tempête d'un vent grisâtre se déclencha, faisant léviter les deux fées à quelques mètres au dessus du sol. Zephyrius avait gardé les yeux ouverts, et fixait le visage de la Princesse, pratiquement collé contre le sien. Une sorte de trou noir déchira le ciel, aspirant tout sur son passage, attirant inévitablement les deux amis toujours liés par leurs lèvres. Allen semblait inconsciente de ce qui se déroulait autour de lui, et un vent plus puissant que les autres les propulsa à l'intérieur du vortex. Ils se mirent à voler à une vitesse folle à travers ce "portail", dont l'intérieur ressemblait à l'une de ses porte superluminique que l'on pouvait voir dans les films de sciences fictions. Il hésita à stopper ce baiser peu commun de peur de stopper sa progression et de se retrouver dans une couche encore trop profonde de son esprit.
Après de longue secondes, il entendit une voix familière l'appeler au loin, puis lui chuchoter à l'oreille de venir lui parler. Il savait très bien dans quelle partie de son esprit il se trouvait à cet instant et il lui restait une dernière chose à accomplir avant de pouvoir partir. Il décolla lentement ses lèvres de celle de son amie, puis d'un geste vif il fit apparaître les chaînes d'Asgard qu'il déploya autour de lui afin de stopper sa course. Allen quant à elle continua sa progression vers le bout du vortex et disparut au loin. Il semblait qu'il soit le seul à avoir été conscient de ce qui leurs étaient arrivés étant donné l'absence de réaction de la part de la Princesse. Après quelques instants, il ne sentit plus la présence d'Allen dans son esprit et une fois rassuré, il plongea à travers les parois du vortex qui commençait déjà à disparaître. Il atterrit dans une clairière, celle dans laquelle il s'était entraîné avec Jack après s'être séparé de son amie d'enfance. Sur un tronc d'arbre abattu s'était assise une jeune fille avec de beaux cheveux bleus. Il s'approcha lentement et s'arrêta devant elle, restant debout.
«Yonne. Ou plutôt la forme que tu as prise. J'ai entendu ton appel.»
déclara-t-il, la regardant de haut.
«Je voulais en être sûr avec toi, mais j'ai l'impression que cette forme n'a plus lieu d'exister n'est-ce-pas? Je t'ai appelé par pur caprice car je voulais que tu sois celui qui le fasse.»
«Je t'ai toujours renié et aujourd'hui je ne compte pas te considérer mieux qu'avant tu sais.»
s'exclama le Roi, croisant les bras.
«Huhuhu, pourquoi es-tu ici alors? Peu importe. Tu m'as toujours considéré comme une nuisance et pourtant je reste dans un endroit très accessible de ton esprit, moi la représentation de ton amour..»
rétorqua-t-elle, un doigt sur sa lèvre inférieure.
«Il suffit! Finissons-en!»
«Toujours aussi fier!»
répondit Yonne, un sourire large sur ses lèvres.
Oberon décroisa les bras et d'un geste puissant, il transperça le cœur de l'image de Yonne. Un halo de lumière rose vient envelopper le corps qui peu à peu se transforma en celui d'une autre personne. Il retira son bras de la poitrine de son interlocutrice, cette dernière finissant sa métamorphose. Le jeune Roi la dépassa afin de se retrouver dos à dos avec elle avant de commencer à s'éloigner. On ne put apercevoir le nouveau visage qu'avait prit "Yonne" et à travers l'épaule de Zephyrius on ne put que voir son dos et la chevelure auparavant bleue qui était maintenant d'un beau grenat brillant.
«C'est elle que tu ai-?»
«Au revoir.»
Le Roi déploya ses ailes et s'envola rapidement et au moment où il atteignit une altitude respectable, tout devint flou puis blanc, et au fur et à mesure qu'il avançait, il se sentait perdre à nouveau conscience dans un immense océan de lumière blanche...
« Zeph’ ? »
Il ouvrit lentement les yeux, lui offrant comme première vision le jolie minois d'Allen, assisse dans l'herbe en face de lui. Les cris de joies de ses subordonnées l'aidèrent à reprendre un peu plus à s'éveiller et il jeta quelques coups d'œil à gauche à droite afin de se positionner dans l'espace. Il était de retour dans le parc. Les mines joyeuses des soldats de garde lui parurent étrange avant qu'il ne se remettent à penser à tout ce qu'il venait de vivre. Tout n'était qu'un...rêve? Non, tout cela semblait trop réel et la violente migraine qui venait de s'installer dans sa tempe était révélatrice de la nature de tout ces événements. Il posa une main sur son front afin d'atténuer la douleur, se rendant compte par la même occasion que tout ces faits s'étaient déroulés en lui, dans son esprit. Un peu embrouillé, il plaça sa main libre sur l'arbre contre lequel il était adossé afin de s'y appuyer pour se lever, mais étant trop affaibli, il manqua de retomber lourdement sur le sol si ce bon vieux Jack ne s'était pas déplacé rapidement pour le retenir.
«Doucement mon Roi, vous venez de subir de terribles épreuves dans votre subconscient. Bien pire que celles de vos entraînements je présume..»
rassura le vieux Jack, portant son Roi sur ses épaules.
En effet lors de son entraînement pour devenir Roi, il s'était familiarisé aux techniques d'illusions et de prise de contrôle des esprits. Il s'était une fois retrouvé coincé dans les parties les plus profondes de son esprit et il fallu l'aide de puissants télépathe pour l'en sortir. Une telle expérience était déjà lourde à supporter pour l'esprit, elle l'était tout autant pour le corps. Oberon avait l'impression d'avoir escaladé une montagne pendant des jours, sans dormir ni manger, une horrible sensation de lourdeur sur l'ensemble de son corps et sa migraine se fit encore plus sentir. Il fit un signe du doigt à son serviteur qui s'empressa de crier après les soldats de la garde royale.
«Bouclez le périmètre, vous, empêchez quiconque d'approcher avec un bouclier! Vous, faites apparaître de quoi nourrir notre Seigneur! Toi, redonne un peu d'énergie à sa Majesté! Allez, plus vite que ça , allez!»
Chacun des gardes s'exécuta à suivre la tâche qui lui était assignée avec empressement, et bientôt un dôme invisible similaire à celui de la magie de sommeil d'Oberon s'éleva dans le ciel, masquant alors la présence des fées aux humains du parc. Quelques minutes plus tard, un énorme buffet de nourriture se matérialisa devant le jeune Roi, une odeur savoureuse se dégageant des mets qui semblait tout aussi délicieux les uns comme les autres. Sans attendre un quelconque feu vert, Oberon se jeta sur la nourriture, engloutissant tout tel un ogre affamée, enchaînant plats sur plats et boissons sur boissons.
«Mademoiselle Allen, si vous voulez bien vous servir. Vous devez être exténuée je suppose.» dit alors Jack, dirigeant vers elle un plateau garni de petits amuse-gueules. «Je vous suggérerais de vous hâter, sa Majesté est un...grand mangeur.»
En quelques minutes, il avait englouti une bonne partie du buffet et se sentant un peu ballonné, il se décida à arrêter de manger et se releva doucement, cette fois-ci sans trop d'efforts.
«Ah, ça fait du bien. J'ai déjà retrouvé 30 % de mon énergie avec ce bon repas!» s'exclama-t-il, une main caressant son ventre, sans même remercier ses serviteurs.
Il fit de grands étirements de bras, fit craquer les os de ses doigts et de son coup, avant de faire quelques mouvements de souplesses et des coups poings dans le vide. Ces petites gestes de "facilitation de la digestion" terminés, il se mit à fixer Allen qui avait la main tendue sur le plateau de petits fours. Il s'en approcha et s'assit en tailleur à côté d'elle. Il mit sa main devant sa bouche et fit exprès de toussoter.
«Hum-hum...alors..euh..je ne sais pas par où commencer. Je suppose que je dois dire merci ou quelque chose comme ça..Je ne suis pas très doué pour ce genre de chose.» bafouilla-t-il, les bras croisés, le regard en l'air, visiblement gêné. «Mais sache que ce que tu as vu, surtout après le combat contre le monstre, ce n'était pas moi, c'était sûrement pas mes pensées que l'on a vu, jamais je n'aurais ce genre de chose en tête, surtout le mariage et, puis...je...moi..voilà..quoi quoi..?»
Allen le fixait comme un drôle d'animal, la tête penchée sur le côté. Il avait parlé tellement vite et ne savait même plus ce qu'il disait, ou plutôt il n'arrivait plus à filtrer ses propos. Il avait toujours une étrange sensation sur ses lèvres, comme une chaleur qui ne voulait pas partir, et il posa doucement quelques doigts sur sa bouche. L'image de Yonne qui représentait son amour se transformant en "cette personne" lui traversa l'esprit et il ajouta doucement.
«Ça..c'était bien réel..»
Un léger vent se leva caressant nos deux protagonistes. Légèrement perturbé, il ne savait pas comment prendre cette évolution en lui. Il s'était endormi avec de drôle de sensations, il s'était éveillé avec de nouveaux sentiments. "Je ne peux pas lui dire...je n'en ai pas le droit..mais il faut que je sache aussi pour elle.." Il se tourna vers Jack.
«Tu devras m'expliquer pourquoi tu as mit autant de temps à l'agence de GML. Mais je dois encore me reposer, et la route pour Concordia est encore longue. Je vais rester un peu dans ce parc...avec Allen.» dit-il, un regard discret vers elle. «Nettoyez tout, réparez les dégâts, et enlevez la barrière, plus rien ne nous obliges à la maintenir. Puis, laissez nous seul..»
Le ton de sa voix baissa quelques peu à la fin de sa phrase.
«Bien Sire.»
Les fées de Concordia s'activèrent rapidement et s'apprêtaient finalement à partir. Au moment où ils s'éloignèrent de Zephyrius et Allen, le jeune Roi s'inclina respectueusement vers ses serviteurs et s'écria:
Non...non... ça ne fait absolument pas 5 mois que je te dois cette réponse... non tu mens ! XD I'm so sorry my dear :3
Alors que les muscles d’Allen tremblaient à n’en plus finir, elle du serrer les dents tout en fermant les yeux pour contrôler le violent mal de tête qui venait de prendre place en elle. Son corps se crispa au fur et à mesure que la douleur montait, comme une sorte d’effet secondaire de son petit voyage au sein de l’esprit de son ami. Ce dernier ne tarda pas à s’éveiller à son tour, semblant tout aussi mal en point et paraissant également subir les retours de son combat intérieur. Alors que le jeune homme tentait de se relever, action de toute évidence impossible dans son état, ses muscles ne parvinrent pas à le retenir, et seul Jack eut la présence d’esprit d’anticiper le mouvement de son Roi afin de le rattraper dans sa chute.
« Doucement mon Roi, vous venez de subir de terribles épreuves dans votre subconscient. Bien pire que celles de vos entraînements je présume.. » Dit-il d’une voix calme et apaisante qui se voulut bien plus autoritaire lorsqu’il donna des ordres, après un signe de son Roi, à toute la garde Royale. « Bouclez le périmètre, vous, empêcher quiconque d’approcher avec un bouclier ! Vous, faites apparaître de quoi nourrir notre Seigneur ! Toi, redonne un peu d’énergie à sa Majesté ! Allez, plus vite que ça, aller ! »
Les paroles sèchent du vieux Jack, le brouhaha des gardes qui s’empressaient de faire ce qu’on leur avait demandé, rien de tout cela n’arrangea la douleur aigüe qui continuait son ascension dans le crâne de la jeune fée qui eut l’impression qu’un étau serrait plus fortement chaque seconde sa pauvre tête douloureuse. Et alors que la nourriture faisait son apparition sous les yeux de nos protagonistes, l’odeur alléchante des plats, qui finissaient leur course dans l’estomac sans fin d’Oberon, ne firent que retourner celui d’Allen qui ne semblait pas apte à engloutir quoi que ce soit. Cela n’était pourtant qu’un cercle vicieux, elle avait besoin de se nourrir pour recouvrer ses forces, mais son ventre n’apparaissait guère de cet avis, pour avoir de l’appétit elle avait besoin de forces. La jeune femme fit abstraction de la douleur afin d’observer le plat d’amuse-gueules que lui tendait avec une grande gentillesse Jack :
« Mademoiselle Allen, si vous voulez bien vous servir. Vous devez être exténuée je suppose. Je vous suggérerais de vous hâter, sa Majesté est un…grand mangeur. »
Chose qu’en effet, elle avait déjà remarqué vu le nombre d’assiettes vides qui gisaient sur l’herbe. Son estomac lui hurlait de refuser si elle voulait ne pas retapisser le sol de son contenu, et pourtant Allen savait que le vieux serviteur n’avait pas posé de question, mais bien affirmé qu’elle se devait de se servir sinon elle n’irait jamais mieux. Le choix ne fut pas compliqué, vu son état actuel rien ne pourrait lui faire savourer un quelconque plat, elle avança donc sa main au hasard au-dessus du plateau, réprimant une grimace lorsque son mal tête la relança.
« Ah, ça fait du bien. J’ai déjà retrouvé 30% de mon énergie avec ce bon repas ! » S’exclama son ami qui s’était au préalable relevé bien plus facilement que sa dernière tentative.
Après quelques étirements et une superbe démonstration d’air-boxe, le jeune Roi fixa la petite fée, toujours en proie à des maux de tête violents, la main descendant vers un toast de pain recouvert d’une étrange pâte verdâtre. Il prit place à ses côtés, et d’une indélicatesse presque comique, il attira l’attention sur ses paroles après quelques toussotements.
«Hum-hum...alors..euh..je ne sais pas par où commencer. Je suppose que je dois dire merci ou quelque chose comme ça..Je ne suis pas très doué pour ce genre de chose.»
« Oui, quand on leur sauve la vie, la plupart des gens disent merci. » Rétorqua-t-elle du tac au tac d’un ton léger, oubliant peu à peu sa migraine et ayant enfin mis la main sur un toast.
Son ami semblait gêné, son attitude le démontrait, pour rien au monde il ne voulait la regarder dans les yeux, il avait croisé ses bras sur son torse et chacun pouvait voir sa mâchoire se crisper au fur et à mesure que les secondes s’écoulaient. Il continua en bafouillant quelque peu.
«Mais sache que ce que tu as vu, surtout après le combat contre le monstre, ce n'était pas moi, c'était sûrement pas mes pensées que l'on a vu, jamais je n'aurais ce genre de chose en tête, surtout le mariage et, puis...je...moi..voilà..quoi quoi..?»
Après un moment d’incompréhension ou Allen tenta tant bien que mal de déchiffrer les paroles de son interlocuteur, la petite fée ne put s’empêcher de rire, et de toute façon elle n’avait pas l’intention de s’en priver. Elle se réjouit de l’attitude de son ami qui n’était guère habitué à cette sensation qu’étais la gêne. Chaque seconde qu’elle passait à ricaner n’arrangeait en rien la douleur dans son crâne, mais aussi étrange que cela puisse paraître, chaque seconde l’apaisait, faisait ralentir son pouls encore affolé par l’expérience qu’elle venait de vivre. Elle ne prêta pas attention aux quelques mots que prononça Oberon, presque pour lui-même. Un moment, chacun se plongea dans ses pensées, Allen ferma les yeux, laissant la brise remuer ses cheveux en bataille, caressant son visage où les signes d’une grande fatigue faisaient leur apparition. Elle ne savait quoi penser de ce qu’ils venaient de vivre, de ces souvenirs, de ces scènes, et de tout ce qu’il c’était passé. Pourtant elle en retint une certaine satisfaction : il restait en l’esprit d’Oberon, encore de nombreux endroits éclairés, ou les ténèbres n’auraient jamais leur place. La voix de son ami l’a fit sortir de ses songes.
«Tu devras m'expliquer pourquoi tu as mis autant de temps à l'agence de GML. Assura-t-il à son serviteur Jack. Mais je dois encore me reposer, et la route pour Concordia est encore longue. Je vais rester un peu dans ce parc...avec Allen. Nettoyez tout, réparez les dégâts, et enlevez la barrière, plus rien ne nous obliges à la maintenir. Puis, laissez-nous seul..»
«Bien Sire.»
La jeune fée observa avec une certaine tristesse, les gardes courir dans tous les sens pour satisfaire aux désirs de leur Roi sans plus attendre. Il y avait toujours ceux qui gouvernaient, et ceux qui étaient gouvernés. Le monde avait besoin de quelqu’un pour le gérer, mais Allen aurait tant eu envie de leur dire « Laissez, je vais m’occuper de ça. » ou encore « Vous voulez de l’aide pour porter ça ? » … tout ce qu’on lui avait enseigné de ne pas faire durant sa jeunesse, tout ce qu’une bonne Reine ne devait pas faire. Puis elle n’en avait pas la force, elle n’avait plus la force de rien, même pas la force de se reposer, elle restait là, le regard dans le vide, à écouter sa tête hurler et à tenter de calmer cette douleur qui la lançait à chaque instant. Finalement elle n’aurait servi à rien. Alors que les fées allaient s’en aller, le jeune Roi fit une chose à laquelle ni Allen, ni Jack ni aucun de ses gardes ne pouvaient s’attendre. D’une voix claire et audible, tout en s’inclinant, il s’écria.
«Tout le monde, merci !»
Allen tourna la tête vers lui, et pendant quelques instants, chaque personne arrêta de respirer, de penser, de comprendre. Car chaque personne n’en croyait pas ses oreilles. La garde s’en alla alors qu’un sourire rayonnant vint couvrir le visage fatigué de notre protagoniste. C’était un « merci » plein de sincérité, d’authenticité, c’était un simple mot qui, dans la bouche du jeune homme, prenait tout son sens. Allen souriait à s’en décrocher la mâchoire, découvrant une rangée de dents blanche bien alignées, surement avait-elle l’air bête et niaise avec ce sourire, mais c’était ça façon à elle de dire les choses, de les faire savoir, sa façon à elle de remercier. Elle s’autorisa un geste complètement déplacé, du moins envers un Roi, et c’est toujours avec ce beau sourire qu’elle avança sa main libre, celle où elle ne tenait pas le toast toujours entre ses doigts, pour tapoter le haut de la tête d’Oberon.
« C’est pas si compliqué ! Lança-t-elle les yeux brillants de malice. Pour la peine, cadeau ! »
La petite fée retira sa main et lui tendit de l’autre, le toast qu’elle avait pris sur le plateau. Elle n’avait ni faim, ni soif, n’avait envie de rien en ce moment à part respirer l’air frais du parc, sourire et se reposer. Surement allait-il la regarder d’un air outré et rejeter son offre de nourriture. Après tout, il restait un Roi. Dans un long soupir elle s’étira, baillât sans retenu, d’une délicatesse incongru pour une princesse et finit par se tourner en face de son ami, en tailleur, continuant à arborer ce sourire indissociable de sa personne.
« Alors comme ça, Jack était à l’agence de GML… tu t’étais bien garder de m’en parler ! Dit-elle d’un faux air outré. Enfin… en même temps tu n’as pas trop eu l’occasion ! »
Dire des futilités sans but précis l’importait peu, la jeune fée voulait juste parler, converser avec cet homme qu’elle avait juré d’aider, discuter pour oublier la douleur de sa tête, sans s’arrêter pour laisser de côté qui elle était, ce qu’elle faisait, ce qui lui échappait. Car tout lui échappait, le pourquoi du comment de l’esprit de son ami, cette excursion qui avait ravivé des souvenirs, dévoilé des vérités. Mais Allen était fatiguée, et la dernière chose dont elle avait envie c’était d’avoir des explications sur ce qu’ils venaient de vivre. Après tout, Zephyrius était en vie, qu’elle n’ait pas tout saisie n’avait entre peu et aucune importance. Le regard de la petite Princesse se perdit dans celui de son interlocuteur, surement l’émeraude des yeux d’Allen avait perdu de son éclat, et on pouvait sans conteste y voir se refléter son esprit exténué.
« Et tu as dit rentrer à Concordia… bientôt ? » Demanda-t-elle un peu plus sérieusement.
Un instant, elle eut peur de se retrouver seule à nouveau, de retourner à sa vie de fuite et de solitude. Pourtant, elle balaya vite cette pensée, continuant de sourire en savourant l’instant présent. Car penser au futur l’effrayait, c’était une des choses qu’elle aimait le moins, savoir de quoi demain sera fait. On ne peut jamais en être sûr, mais on peut y penser, le deviner, l’anticiper. Allen détestait ce genre de chose, car si elle s’imaginait demain, elle n’appréciait plus aujourd’hui. Et c’était justement aujourd’hui, cet instant, qu’elle voulait imprimer en elle, ce moment où elle souriait avec lui, où la douce mélodie des oiseaux parvenait jusqu’à ses oreilles, où le vent tiède balayait sa peau, où elle pouvait respirer la simple odeur de la nature, où la couleur de l’écorce de l’arbre lui paraissait comme la plus belle teinte et où sa liberté semblait à son paroxysme. La liberté d’être simplement heureuse de s’appeler Allen, et de n’être juste, que, Allen.
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Zephyrius demeura incliné pendant de longues secondes, sa magnifique chevelure blonde tomba complètement en avant, masquant totalement le haut de son visage. Lorsqu'il relava enfin sa tête, il ne fut pas étonné de voir les expressions de surprises sur les faciès des personnes en présence, Allen y compris. Après tout, n'était-il pas un roi qui, normalement, n'avait pas de comptes à rendre à qui que ce soit? Pendant des années, il avait utilisé ses hommes, ses serviteurs, son peuple à des fins personnelles, sans aucun remords, sans en voir les répercussions. Pour la première fois depuis bien longtemps, il se rendait compte à quel point Jack et tout son peuple s'étaient donné pour lui, que ceux-ci avaient toujours été près de lui, à exécuter le moindre de ses ordres, à combler le moindre de ses caprices et que lui, n'avait jamais daigné ouvrir la bouche pour les remercier, ne serait-ce qu'une petite fois. C'est vrai, il se devait peut-être de renoncer à une partie de son orgueil pour montrer un peu plus de reconnaissance à ceux qui étaient là pour l'épauler. S'il avait appris quelque chose de son expérience d'aujourd'hui avec sa tendre amie d'enfance, c'était qu'en traitant mieux son entourage, tout ce beau monde le suivrait, même jusqu'en enfer. Ses gardes, encore surpris par les remerciements de leur souverain, reprirent leur activité et s'éloignèrent des deux fées royales, suivit quelques instants plus tard par Jack, qui ne cachait pas son rire, tant cela devait des années qu'il n'avait pas vu son roi si heureux.
Il pivota légèrement sa tête en direction de la jeune fée. Elle souriait. Elle était radieuse. Retrouver un peu de l'ami qu'elle chérissait devait la combler de satisfaction et de bonheur. Sans doute pensait-elle que c'était une bonne manière pour lui d'entamer le changement qu'elle espérait tant. Mais le gouffre de la haine dans lequel il se trouvait n'était pas un lieu hospitalier et le roi savait que maintenant que les choses ont été dites, il se peut qu'elle arrête de la sorte une fois qu'elle découvrira quels sombres projets il préparait en secret. Toujours ce large sourire qui remplissait son visage, Allen avança l'une de ses mains vers lui. Elle tapota amicalement le haut de sa tête, comme un parent qui récompensait son enfant pour une bonne action.
« C’est pas si compliqué ! Pour la peine, cadeau ! »
lui dit-elle, les pupilles pétillantes de joie, lui tendant un toast qu'elle avait sûrement dû prendre lorsqu'il était en train de se remplir la panse. Inconsciemment, il tendit la main pour prendre le morceau de pain, fixant son amie avec une certaine incompréhension. Dans d'autres circonstances, il aurait probablement été scandalisé par une attitude aussi peu respectueuse envers sa personne. Mais il ne pouvait tout simplement pas s'imaginer se comporter ainsi devant elle. Il était roi, mais pour lui, Allen n'était pas l'un de ses sujets ou encore moins l'un de ses laquais. Non, elle était son égal, son amie d'enfance, sa source de lumière, une personne qui venait de lui sauver la vie. Oui, il avait une dette envers elle et il était hors de question qu'il y ait une quelconque hiérarchie entre eux.
La princesse tendit ses bras sur les côtés puis vers le haut afin de détendre ses muscles, tout en baillant aux corneilles avec un certain manque de raffinement, il fallait le reconnaître. Oberon se retint de ne pas rire devant le ridicule de la scène et se contenta de la fixer attentivement, sans dire un mot. Il n'avait pas vraiment besoin de parler en ce moment, il pouvait très bien se contenter de regarder son amie pendant des heureux. Le bonheur d'Allen était irradiant. Ceux qui s'en trouvait à proximité ne pouvait que se sentir bien à leur tour, c'était cela son véritable pouvoir. Dans son habituel air enjoué, elle se tourna vers lui de sorte de se trouver assise en face de lui, les deux en position tailleur. C'était une scène plutôt amusante à observer. On aurait dit deux enfants qui se racontaient de bonnes histoires et pendant un bref instant, il se sentit transporté dans son enfance. Il fut bien vite de retour à la réalité lorsqu'Allen lui adressa à nouveau la parole.
«Alors comme ça, Jack était à l’agence de GML… tu t’étais bien garder de m’en parler ! Enfin… en même temps tu n’as pas trop eu l’occasion ! »
Son ton colérique jouait sur de fausses notes. Elle ne semblait pas se préoccuper de ce genre de détails et parler de telles choses en ce moment n'était pas vraiment approprié. Alors pourquoi lui parler de GML? Mais Oberon comprenait. Lui aussi avait tellement de choses à lui dire mais il ne savait pas comment entamer le sujet. En fait, il ne savait pas quoi lui dire tout simplement. Mais ils ne pouvaient pas rester là et ne rien échanger pendant des heures alors que cela faisait des années qu'ils ne s'étaient pas vu. Alors elle avait prit les devant, elle voulait juste lui parler, entendre sa voix, tenter de revivre ne serait-ce qu'un peu les scènes qui ont illuminé leurs enfances. Pourtant, ils n'étaient plus des gamins, ils avaient tout deux une vie, des responsabilités et des objectifs respectifs. Ce moment présent ne durerait pas éternellement.
C'est vrai, en y repensant, elle faisait partie de l'Organisation elle aussi. Que pouvait-elle chercher chez ce sale cabot? Il ne savait pas par quels chemins tumultueux elle était passée mais une chose était sûre, si elle en était arrivée jusque là, elle avait dû connaître des souffrances qu'il pouvait aisément imaginer. Allen, que lui était-il donc arrivée? Il ferait d'éviter d'y penser, ils avaient eu leurs doses d'évènements marquant pour la journée. Elle aurait tout le temps de lui conter ses mésaventures lorsqu'il aurait une autre occasion de se revoir.
« Et tu as dit rentrer à Concordia… bientôt ? »
Les yeux de la princesse parurent assombrit par la fatigue, et il sentit également une certaine tristesse dans la voix de son amie. Tout comme lui, l'idée d'être à nouveau séparé le travaillait. Mais il n'y avait aucune raison qu'ils le soient encore n'est-ce-pas? Après tout, elle avait juré de le protéger et de le sortir des ténèbres. Comment pourrait-elle tenir sa promesse si elle n'était pas à ses côtés? Or, la réalité était tout autre. Allen s'était auto-exilée. D'une certaine façon, cela revenait à dire qu'elle s'était fait bannir en retour et la plupart des fées verraient son retour d'un très mauvais regard. Le poids du passé était bien souvent difficile à porter sur des épaules non préparé à cela et Oberon savait que c'était peut-être un peu trop lui demander de le suivre en son royaume pour le moment. Mais quelque part, n'en avait-elle pas marre de fuir sans arrêt, de goûter à chaque jour que Dame Nature crée, à la sensation de n'avoir personne à qui raconter sa journée, personne à qui se confier quand tout va mal? Il se rappelait, lorsque tout allait mal pour lui, il se contentait de pleurer alors que elle, ne s'arrêtait jamais de lui parler de tout, des bonnes choses comme des mauvaises. Aujourd'hui, sur qui pouvait-elle vider son cœur quand les aléas de la vie la surprenaient? N'était-elle pas mieux avec lui? Il pouvait rentrer ensemble à Concordia et recommencer quelque chose de nouveau. Mais ce n'était que par égoïsme qu'Oberon pensait de la sorte. Il ne connaissait plus rien d'elle et ne pouvait pas décider à sa place. Peu importe ce qui arrivera, le plus important c'était le fait qu'ils s'étaient retrouvé et que pour l'instant, il lui fallait profiter de l'instant présent et arrêter de trop penser à ce qui pourrait arriver par la suite. Et il était sûre que Allen pensait la même chose que lui.
Le bouclier que ses hommes avaient mit en place ne fit plus sentir sa présence. En effet, les habitants de la ville recommençaient à circuler librement à travers les petites chemins en terre du parc. C'était comme si rien n'avait jamais changé pour eux, les humains étaient tellement facile à berner. Malgré le fait que son amie d'enfance soit à nouveau à ses côtés et que pour la première fois, il pouvait ressentir une certaine forme de bonheur, sa haine pour le genre humains, elle, était restée intacte et il ne put s'empêcher de penser du mal d'eux. Suivant d'un regard mauvais quelques passants qui s'approchaient un peu trop des deux fées, il se rendit compte qu'il tenait toujours le toast dans sa main droite. Il aurait bien voulu le manger...si son estomac n'était pas exagérément plein. Sans compter que la pâte d'une couleur verte douteuse qui était tartinée dessus ne lui inspirait guère confiance. Enfin, il était impensable que sa lanterne lui fasse quelque chose de mauvais mais le fait est qu'il n'y avait guère plus de place dans le ventre du souverain. Il leva les yeux vers les arbres qui les entouraient, puis les ferma. Il sentit la douce caresse du vent frotter se frotter intimement contre la peau de son visage et perçu les gazouillis tout en harmonie des oiseaux, qui semblaient chanter avec la précision d'un orchestre. Il sentit l'herbe frémir, la vie en dessous s'agitant, à la recherche d'un peu de nourriture. En phase complète avec la nature, les pensées d'Oberon se propagèrent à travers l'air et le sol. Les animaux entendirent son appel. Bientôt, une petite foule d'écureuils, de rouge-gorge, d'hirondelles, de petites belettes et même de corbeaux se regroupa devant le roi de Concordia. Ce dernier émietta le morceau pain dans le creux de ses mains puis tendit l'offrande aux petites bêtes, qui se mirent à déguster avec bonheur et gloutonnerie.
Pendant que ses amis les animaux picoraient et grignotaient, le souverain eut un petit regard attristé qu'il s'efforça tout de même de masquer en affichant son éternel air plein de sérieux et vide de doute.
«Je pars ce soir.. J'ai beaucoup de travail qui m'attend à Concordia, et mon peuple à besoin de moi. Je..je comprendrais que tu ne veuilles pas me suivre jusque là-bas, mais si un jour tu as envie de changer d'air, tu seras toujours le bienvenue.»
Il eut un léger pincement au cœur en prononçant cette phrase. Si cela ne tenait qu'à lui, il lui aurait tout simplement saisit le bras et l'aurait emmené jusqu'à Concordia en volant, sans lui laisser le choix. Ou il n'aurait tout simplement rien fait, et il serait parti sans rien ajouter. C'était bien là l'esprit contradictoire du souverain. Son cœur et sa raison n'étaient jamais en accord et bien souvent, il préférait emprunter la voie que lui indiquait son esprit rationnel. Les animaux finirent alors de manger. Oberon saisit délicatement l'un des petits oiseaux entre ses mains, puis il le souleva en l'air, lui permettant de s'envoler à l'aide des battements frénétiques de ses petits ailes. Parfois, il s'imaginait comme cet animal, voler librement dans le ciel, sans aucune retenue et sans se soucier de ses devoirs et ses obligations. Mais c'est bien pour cette raison qu'il qualifiait cette vision de rêve. Les rêves ne se réalisent jamais. D'ailleurs, son désir de conquête du monde n'en était pas un à ses yeux, c'était un objectif, un but à atteindre.
«Jack n'est pas un agent de GML...C'est moi qui le suis. Improbable n'est-ce-pas? ..Mais cela signifie aussi que l'on pourra se revoir plus souvent.»
La tristesse n'avait toujours pas quitté la voix du souverain. Bien sûr, il était heureux de savoir qu'ils auraient plus d'occasion de se retrouver mais il ne voulait pas que ce soit dans de telles conditions. Devoir accomplir avec une mission avec elle ne serait que torture, et ils pourraient très bien risquer leur vie s'ils étaient amenés à être des coéquipiers. Pour le bien d'Allen, jamais il ne devait constituer une équipe avec elle. Mais comment expliquer cela à GML? Il ne pourrait pas lui révéler qu'il s'agit de son amie d'enfance et tout ce qui en suis ou sinon, sa réputation d'homme fort en prendrait un coup. Encore une fois, il devra se monter impassible et réprimer toutes formes d'émotivités lorsque le moment fatidique arrivera. À ce moment précis, il aurait voulu persuader Allen de quitter l'agence, que lui seul devait assumer cette tâche et qu'elle devait l'attendre sagement qu'il rentre de mission, qu'il pourrait la faire vivre...mais cela sonnait tellement faux..Déjà, il s'agissait de son amie, pas de son épouse. Et elle n'était pas du genre à fuir et à rester tranquillement dans un coin pendant que son ami risquerait sa vie à chaque seconde. Mais ce qu'il redoutait le plus, c'est qu'elle assiste au spectacle tristement célèbre de la cruauté d'Oberon. En effet, il n'avait jamais hésité à tuer, à faire du mal, à torturer, tout cela pour la réussite de ses missions. Et son but final, la disparition totale de l'espèce humaine. Que dirait-elle en apprenant les desseins plus que diabolique de Zephirius?
Ce dernier fixait le sol d'un air quelque peu abattu, ses cheveux se rabattant sur son visage à cause du vent. Il replace ses mèches d'une main puis se leva sa tête en direction d'Allen. Il repensait à la journée qu'ils venaient de vivre, à cette expérience mystique plus qu'incroyable dans leur esprit, à ce qu'il avait vu, ce qu'il avait appris sur lui et ses propres sentiments. Il voulait en parler avec elle, connaître ses sentiments, ce qu'elle pouvait ressentir à cet instant précis. Il aimait la voir sourire mais quelque part, il voulait aussi qu'elle arrête de se cacher derrière ce masque. Il voulait l'entendre lui parler, se confier à lui comme au bon vieux temps, quitte à la voir peut-être pleurer, ce n'était pas grave, il serait là pour la réconforter. Tout ce qu'il voulait, c'était voir son cœur.
«Allen..à propose ce qui s'est..hum..non...rien, oublie ce que je viens dire, ce n'est rien...Ah, il va bientôt faire nuit!»
dit-il en levant finalement son visage vers le ciel. En effet, une teinte orangée commençait à se déposer sur l'horizon, presque totalement masqué par la cime des arbres. Détourner le sujet. Il n'avait pas pu trouver la force pour lui poser la question. C'était mieux ainsi. Peut-être qu'il ne devait rien savoir après tout, cela ne ferait que le perturber pour la suite. Autant rester là et goûter au magnifique spectacle qu'était un coucher de soleil, toujours plus beau lorsque l'on était deux pour le faire. Il ne s'attendait pas vraiment à une réponse de sa part, de toute les façons, une fois que la nuit aura prit sa place, il devrait à nouveau prendre la route pour Concordia.
Décider. Choisir sa marque de céréales, sa paire de chaussures, sa coupe de cheveux, son animal de compagnie, ses amis, son petit-ami, le nom de son enfant, sa destination de vacance…son futur. Il fallait toujours choisir, prendre tel ou tel chemin, se diriger vers telle ou telle chose, décider d’une voie à arpenter. « Pourquoi ? » C’était ce qu’Allen se demandait sans cesse. « Pourquoi je devrais choisir ? » Se laisser porter par la vie, laisser faire son destin et se dire qu’au fond on y peut rien, les choses se passent car elles doivent arriver. La jeune fille aurait voulus cocher l’option « automatique » au commencement de sa vie car il était tellement plus simple de ne pas choisir. Elle aurait été Reine, et sa vie toute tracée, jusqu’à la tombe. Et pourtant, l’idée de se laisser guider la révoltait, personne ne lui dirait plus comment être, comment se conduire ni comment vivre. Allen ne suivait rien, au diable la raison, la sagesse, les règles et tout ce que le monde a fait de plus ennuyant, à mort les décisions cruciales, les actes irréparables et les bonnes manières, la jeune princesse n’avait pour seul maître qu’elle-même. Alors qu’est ce qui l’empêchait de se lever d’un bond, or mis la douleur aigu parcourant sa tête, et de partir vers Concordia ? La peur. Elle avait peur, donc elle fuyait, elle fuyait donc elle devait se donner une raison de fuir : elle avait peur. Peur de se faire rattraper par son royaume, peur d’affronter la réalité de laquelle elle s’était éloignée, peur d’être priver de sa liberté, peur d’être rattrapée par son passé. Sous ses airs de garçon que rien n’atteint, sous son sourire rayonnant que rien ne peux briser, sous cette coque de bonheur la jeune fée n’était pas encore reconstruite, peut-être paraissait-elle dur comme un roc pourtant son cœur tremblait chaque jour. Et la nuit n’était pas non plus épargnée, rares étaient les fois ou Allen ne se réveillait pas en sursaut, affolée des visions d’horreurs qui la tourmentaient. « Avec lui.. » Avait-elle ne serait-ce que le droit de penser ça ? Quelques promeneurs passant non loin d’eux la sortirent de ses réflexions, le bouclier semblait désactivé, et la vie reprenait dans le parc. Alors que Zephyrius jetait un regard plein de haine vers les êtres humains qui allaient et venaient, Allen ne pouvait s’empêcher de les observer tristement. Elle avait de la peine pour eux, qui, enfermé dans un monde qui ne leur appartient pas vraiment, ne savent rien de ce qui les entourent, ils ne sont qu’un centième du monde, et ils n’en connaissent rien. Le bruit d’un bout de pain qu’on émiette lui fit tourner la tête vers son ami, sans qu’elle ne s’en rende compte une foule de petits animaux avaient fait leur apparition et encerclait le jeune homme qui tendit délicatement la main afin que chaque être se régale. Oberon avait toujours eut cette sensibilité avec la nature, avec tous les animaux, grands ou petits soient-ils, plus que n’importe quel autre fée il savait et connaissait cette nature. Et Elle lui rendait bien. Elle l’écoutait à son tour, chaque bête l’écoutait, ce n’était guère par raison du plus fort, ce n’était que du respect mutuel. Allen l’admirait énormément pour ça, depuis l’enfance elle ne cessait d’être émerveillée par cette harmonie, comme chaque fée, la jeune fille avait un certain lien avec tous les êtres, mais rien de comparable à ce que dégageait son ami : une chose puissante, forte et sincère, de l’amour dans sa forme la plus naturelle. Le jeune Roi finit par rompre le silence qui s’était installé.
« Je pars ce soir.. J’ai beaucoup de travail qui m’attend à Concordia, et mon peuple à besoin de moi. Je…je comprendrais que tu ne veuilles pas me suivre jusque là-bas, mais si un jour tu as envie de changer d’air, tu seras toujours la bienvenue. »
Allen crut déceler une pointe de tristesse, comme une certaine déception. Avait-elle rêvé ? La gorge de la petite fée se serra, « La bienvenue… », depuis combien de temps n’avait-elle pas été la bienvenue quelque part ? Une éternité. Elle aurait voulu parler, lui dire qu’elle le suivrait partout ou qu’il aille et que oui elle ne rêvait que de changer d’air depuis longtemps. Mais rien ne sortit, elle fondrait probablement en larmes si elle ouvrait la bouche, elle se contenta de serrer les dents et, avec un mince sourire, de plonger ses yeux dans le regard de son ami afin d’imprimer en elle chaque seconde avec lui. Un instant elle baissa la tête, tentant de contrôler l’étau qui semblait se resserrer sur son crâne malmené. Chacun de ses muscles la faisait souffrir, son esprit fatigué lui hurlait de s’allonger et de plonger dans un profond sommeil. Allen prit une grande inspiration avant de reporter son attention sur son ami, suivant du regard le petit oiseau qui venait de prendre son envol librement, avec pour seul guide le vent.
« Jack n’est pas un agent de GML… reprit Oberon. C’est moi qui le suis. Improbable n’est-ce-pas ? .. Mais cela signifie aussi que l’on pourra se revoir plus souvent. »
La jeune fille ouvrit ses lèvres… pour les refermer aussitôt. Ce n’était pas « plus souvent » qu’elle voulait le voir, mais tout le temps. Bien sûr que c’était égoïste et surtout impensable… si elle ne se résignait pas à le suivre jusqu’à Concordia. Allen prit sur elle, et resta muette, remarquant avec attention la voix quelque peu attristé qu’avait pris son ami. Pouvait-elle réellement le suivre et le protéger ? Non pas que la volonté lui manquait. En mettant de côté le cœur, l’esprit, le mental toutes ces notions qui ne tiennent que du psychologique, était-elle vraiment assez forte physiquement, avait-elle des pouvoirs suffisant pour lui venir en aide ? Toutes ces questions flottaient dans la tête migraineuse de la petite princesse, qui ne cessait de se tourmenter afin de trouver des réponses qui ne viendraient surement jamais. Allen se reprit rapidement mais ne parvint pas, peut-être pour la première fois depuis longtemps, à sourire comme elle savait le faire. Comment le pouvait-elle alors que la perspective d’être encore séparer de Zephyrius planait ? Elle esquissa un léger haussement de lèvres, et se surprit à lancer un regard suppliant à son ami. Heureusement ce dernier fixait le sol, et le temps qu’il redresse sa tête, la jeune fille avait détourné les yeux et observait le soleil couchant.
« Allen..à propos ce qui s’est..hum..non…rien, balbutia son interlocuteur, oublie ce que je viens de dire, ce n’est rien…Ah, il va bientôt faire nuit ! »
Oui, il allait bientôt faire nuit. Que restait-il ? Cinq, dix minutes tout au plus. Peu de temps pour trop de choses à dire. La jeune fille reporta son regard sur Zephyrius désormais tourné vers le ciel, ce n’était pas le moment pour s’inquiéter de ce qui allait suivre, ils n’avaient peut-être, finalement, aucunement besoin de parler pour se comprendre. Ils auraient d’autres occasions de se poser des questions, de déchiffrer la journée qu’ils venaient de vivre, de se raconter ces années l’un sans l’autre, mais une autre occasion de partager un coucher de soleil ensemble… Allen portait un regard plein de tendresse sur son ami, elle ne pouvait s’empêcher d’y voir le blondinet de ses souvenirs, alors que certains aurait pu y voir un radical changement, une réelle transformation, elle y voyait juste la marque du temps qui l’avait transformé en un homme grand et puissant au caractère fort mais au fond, si fragile.
Fatigue. Douleur. Un duo qui allait avoir raison du corps de la jeune fille qui peinait à rester assise. Elle ressentait une étrange sensation de vide, comme si on lui aspirait son énergie, devenant de plus en plus faible, vulnérable, saisissable, tout ce que la petite fée détestait ressentir. C’était une sensation désagréable, une gêne, une faiblesse qu’elle avait déjà ressentis une fois, le jour de ses dix ans, comme si tout lui échappait, qu’elle ne pouvait plus rien à rien…
//FLASH BACK//
Il était chez les fées, une princesse intenable, impossible à attraper quand elle avait décidé de fuir, rapide comme l’éclair, furtive comme le vent. Sa chevelure grenat lui donnait l’apparence d’une boule de feu lancée à pleine vitesse lorsqu’elle courrait à vive allure dans la forêt bordant un immense château. Cette princesse, bien connue pour son caractère de pile électrique depuis quelques années, filait à travers un grand parc pour rejoindre une petite silhouette posté sous un grand arbre majestueux.
« Désolé je suis en retard ! - C’est si tu le l’étais pas que ça m’étonnerait Allen ! »
C’était une journée banale pour les deux enfants, bien habitués à se retrouver à cet endroit pour y passer leurs après-midi, loin de leurs obligations de Prince et Princesse. Pourtant une idée vint titiller l’esprit de la plus jeune.
« Zeph’, tu crois… non c’est sûr, un jour on va forcément devoir être séparé non ? - Oui… je suppose… - Et bien j’ai décidé que je ne voulais pas ! Ok ? »
Elle n’eut pour réponse qu’un grand sourire, qu’elle reprit à son tour. Les heures passèrent, les deux enfants étaient allongés l’un à côté de l’autre à l’ombre d’un magnifique chêne, le chant mélodieux des oiseaux berçant leur petite sieste. Ce n’était qu’un détail à l’époque, ce n’en est plus un, le soleil allait se coucher, fermant la journée de la vieille du dixième anniversaire de la fille aux cheveux de feu.
« Ensemble ? » Dit-elle en levant sa main.
//FIN//
Le souvenir s’effaça brutalement de l’esprit d’Allen. Cette dernière tenta vainement de se rappeler la fin, plongeant dans sa mémoire, sans succès. Elle n’avait plus aucune force, doucement elle s’allongea sur l’herbe, plus sa tête descendait vers le sol, plus son sourire s’étirait. Enfin des mèches de cheveux grenat s’éparpillèrent sur l’herbe verte, opposant deux couleurs ne s’accordant pas vraiment. Son souffle se fit plus irrégulier, la jeune femme avait juste besoin de repos, simplement. Elle ferma les yeux. « Est-ce qu’il avait pris ma main ? Qu’est-ce qu’il s’est passé ce jour-là ? », rien ne revenait, et pourtant Allen mourrait d’envie de se rappeler.
« Changer délicatement de sujet n’a jamais été ton fort hein ? Déclara-t-elle en laissant échapper un petit rire. Enfin… si on peut se voir souvent… alors…on aura tout le temps de reparler de cette…excursion… »
La fin de sa phrase de perdit dans le vent, la petite fée posa un regard inquiet sur son ami. A l’âge de ses 10 ans, elle avait cru aussi qu’elle allait pouvoir le revoir plus tard, et ne l’avait finalement jamais revu… et si l’histoire se répétait, si jamais elle le laissait partir encore une fois, et qu’encore une fois elle ne le revoyait plus. Le cœur et la raison ont souvent deux choix bien différents à proposer, qui Allen écoutait-elle ? C’était une question bête, Allen n’écoutait personne.
« Ensemble ? »
La jeune Princesse décolla son avant-bras du sol et leva sa main : elle avait finalement envie de connaître la réponse. Ce n’était pas un moindre effort que de garder son bras levé, mais Allen savait que la réponse en valait le coup, même si elle n’avait aucune idée de cette dernière. Qu’attendait-elle ? Qu’il lui prenne la main, qu’ils restent quelques instants comme ça, comme avant, et qu’ils se séparent chacun d’un côté ou… ? Une larme dévala la pente de sa joue gauche, lentement, laissant derrière elle une sensation désagréable sur la peau de la jeune fille qui, pourtant, souriait à plein dents. « J’ai peur… » pensa-t-elle. Une peur qu’elle détestait, qu’elle ne pouvait pas contrôler, qu’elle n’avait jamais su dompter, la peur d’être seule, encore, encore et toujours. « J’ai peur… », cette phrase envahit son esprit, elle en eut la chair de poule, son sang semblait se glacer et on aurait presque pu imaginer ses dents claquer. « Peur… », si l’expression ‘Penser trop fort’ devait prendre tout son sens, on montrerait cette scène. La Peur.
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La vision du crépuscule rappela à Oberon à quel point de simples choses pouvaient procurer un tel sentiment de sérénité. Bien qu'il soit en proie à de nombreux doutes, pour la première fois depuis très longtemps, il se sentait soulagé d'un poids. Il n'était encore à un stade où il pourrait prétendre être en paix avec lui-même, ce serait se mentir à soi-même. Mais la princesse de son amie d'enfance à ses côtés, qu'elle reste ou qu'elle parte, fit resurgir de vieilles sensations dans son petit cœur. C'est comme s'ils ne s'étaient jamais quittés, que les deux garnements qui couraient dans tout les sens à travers les dédales du château royal s'étaient juste quittés le soir en se souhaitant une bonne nuit pour se revoir le lendemain matin. Mais il s'en est passé bien des choses durant ce temps où il ne purent pas se voir. Ils avaient grandit, de taille bien entendu. Le petit Zephyrius, timide et réservé, qui se cachait derrière la témérité et la bravoure d'Allen était devenu un grand jeune homme fort et intelligent. Et sa meilleure amie, c'est comme si elle n'avait jamais changé et pourtant, derrière ses masques souriant se cachait une âme en peine qui ne demandait qu'une chose, c'était de sortir de la solitude. Tout le monde change et parfois, ce n'est pas toujours dans la bonne direction. Oberon avait emprunté un chemin sombre sur lequel la lumière de l'amour ne pouvait pénétré et malgré toutes les belles paroles que la rousse avait bien pu lui dire, il ne pouvait se faire à l'idée de la voir suivre ses traces. Oui, elle voulait le rattraper et le tirer de là mais arriverait-elle à avancer sans se perdre sur une voie si dangereuse? C'est bien tout ce qui lui faisait peur.
Un léger bruissement attira l'attention du souverain, qui dirigea ses pupilles en fonction. C'était Allen qui venait de s'allonger sur l'herbe froide, un large sourire sur le visage. Sa chevelure se fit encore plus éclatante, contrastant avec le vert assez peu élégant de la végétation. La jeune fille respirait bruyamment, affichant clairement un état de fatigue plutôt avancé. Les expériences subconscientes sont souvent éprouvantes pour un esprit non entrainé. Mais il ne s'inquiétait pas tellement, elle n'avait besoin que d'une bonne nuit de sommeil et tout irait pour le mieux.
«Changer délicatement de sujet n’a jamais été ton fort hein ? Enfin… si on peut se voir souvent… alors…on aura tout le temps de reparler de cette…excursion…»
dit-elle alors, échappant un petit gloussement au passage. La tonalité de sa voix s'abaissa lorsqu'elle prononça les derniers mots de sa phrases. Mais ce n'était pas le plus important. À travers ces déclarations, elle venait de lui donner quelques bribes de réponses. "Si". Elle n'avait probablement pas l'intention de le suivre jusqu'à son royaume. Ce serait sûrement la meilleure option, après tout, elle avait de bons mais aussi de mauvais souvenirs là-bas. Si elle remettait les pieds sur ses terres ancestrales, le peuple se questionnerait sûrement. Les hauts dignitaires garant de la traditions féériques exigeraient sûrement que le contrat que Oberon avait jadis osé annulé, en allant à l'encontre de toutes les traditions, soit à nouveau mis en vigueur. Et ça, Allen ne pourrait le concevoir. Elle était une personne libre qui décidait elle-même de ce qu'elle voudrait, c'est en tout cas l'impression qu'elle donnait. Sur ce point, elle était nettement supérieure à son ami, qui lui, avait toujours été respectueux des protocoles et des traditions. Tant de raisons qui faisaient qu'elle ne pourrait sans doute pas supporter ce genre d'atmosphère oppressante, où le devoir passe avant le reste. Mais d'un autre côté....le fait de devoir encore se séparer d'elle serait sans doute un nouveau coup dur pour lui. Mais il était Roi, il avait sa fierté. Peu importe la suite, il se devait d'avancer, d'arriver au bout de ses ambitions, même si cela impliquait de devoir endurer encore plus de solitude. Car il n'y avait pas pire sensation que de retrouver un être cher et de devoir lui dire au revoir à nouveau.
«Ensemble ?»
Oberon pivota sa tête au ralenti, en direction de son amie, les yeux écarquillés par l'étrangeté de la scène. Elle venait de lever son bras dans les airs. Pendant un instant, le roi ne comprenait pas ce qui était en train d'arriver. Il y a quelques instants, elle semblait avoir sous-entendu qu'elle ne rentrerait pas à Concordia et là, elle lui proposait de rester avec elle. Décidément, elle avait le don pour embrouiller l'esprit de la fée blonde, qui d'ordinaire était plutôt vif et raisonné. Mais un autre fait étrange se produisit. Cette situation, ces mots, cela lui disait quelque chose. Il avait cette sensation familière que tout le monde connait, celle d'avoir vécu la même chose mais que l'on ne savait pas où et quand cela s'était produit. "Ensemble". Ce mot résonna de longues secondes dans sa tête, se répétant encore et encore, faisant écho contre les parois de son crâne.
~FLASHBACK~
La même scène exactement. Elle et lui avaient passées une après-midi entière à discuter, allongés sous le vieil arbre qui leur avait jadis servit de point de ralliement. Et arriva le moment où elle leva son bras de la même façon, en prononçant le même mot. Mais les choses ne se passaient jamais comme on le voudrait. Suite à cette "demande", le blondinet s'était redressé puis fixa alors au loin, l'air visiblement attristé. Il prit sa respiration puis se retourna alors vers son amie qui le regardait avec son sourire habituel.
«Allen...tu sais bien que...nous avons des obligations..Nos parents seraient très déçu si on désobéissait. Comme le dit mon père, même le Roi ne peut se hisser au dessus des Traditions. Mais ne t'en fait, je reviendrais vite et on pourra à nouveau s'amuser ensemble et..»
«Tais-toi!»
Allen s'était relevé brusquement, les poings serrées, les bras collés le long de son corps. Ses longues mèches rouges masquer son visage mais il n'eut aucun mal à apercevoir les minces lignes de larmes qui étaient en train de couler sur ses petites joues roses. Le jeune prince se releva presque aussitôt et tendit une main pour la poser sur la tête de son amie lorsque celle-ci la dégagea d'un mouvement de bras.
«Zeph' tu n'es qu'un idiot!»
hurla-t-elle avant de partir en courant, un avant-bras contre ses yeux pour empêcher plus de larmes de tomber.
«Allen!!»
Il aurait voulu lui courir après. Mais c'était trop tard. Pas qu'il ne pouvait plus la rattraper mais il se sentait mal. Il baissa la tête, et à son tour, une cascade d'eau salée dévala les pentes de son visage.
«..Je pars demain...»
se murmura-t-il à lui-même, entre deux sanglots. Oui, c'était la dernière journée qu'il passait avec elle et voulait profiter de ces instants pour lui dire au revoir. Mais il ne trouvait pas le moment ni la force de le lui dire. Et maintenant, elle le haïssait probablement, se disant sûrement qu'il ne voulait pas rester avec elle et qu'il préférait partir loin. Le plus grave, c'est que son départ avait été prévu pour le jour de son dixième anniversaire ce qui impliquait qu'il n'aurait même pas l'occasion de le lui souhaiter. Finalement, elle disparu au loin à travers les arbres jardins pour ne plus se montrer du reste de la soirée. Ce fut la dernière fois qu'ils se voyaient.
~FIN~
Zephyrius fixa longuement sa meilleure amie. Malgré un sourire toujours aussi chaleureux, il ne put s'empêcher de remarquer la larme qui descendait lentement sur sa joue gauche. Elle le fixait également, avec une inquiétude certaine dans le regard. Et ces larmes..À l'époque, elle avait pleuré aussi et lui qui s'était juré de ne plus la faire souffrir, que lui arriverait-elle si comme cette fois-là, il refusait de rester auprès d'elle? Il ne pouvait tout simplement pas faire cela. Il le voyait dans le visage de son amie, elle avait peur. Et il comprenait parfaitement de quoi il s'agissait car lui-même l'éprouvait en ce moment. La peur de devoir être seul à nouveau, de savoir qu'elle était bien en vie mais de subir la torture de devoir être loin de cette personne chère.
Sans rien dire, la fée à la chevelure blonde se releva. Il se mit à fixer le ciel. Le Soleil s'était à présent couché, laissant place à une projection de milliers d'étoiles qui scintillaient avec harmonie, accompagnant comme toujours Dame Lune. Oberon se mit à réfléchir longuement. Oui, il voulait être avec elle. Mais le pouvait-il? Il était au pied du mur, car elle venait de prendre sa décision et comme le disait si bien cette expression qui n'échappe à personne, la balle était dans son camp. C'était cruel de sa part, elle lui laisser la lourde tâche de décider de leur avenir commun et ce n'était une chose qu'il pouvait se permettre de prendre à la légère. Mais au fond, celui qui demeurait indécis, c'était lui. Il avait l'habitude de prendre des décisions cruciales, sur un champ de bataille il était toujours prêt à sortir une stratégie infaillible pour s'en sortir mais là...il ne savait absolument pas quoi faire. Tant de choses se dresseraient contre eux, tant de choses avaient changé, tant de personnes ont déjà souffert pas sa faute et il ne pouvait tout simplement pas rajouter Allen à cette longue liste. Que faire? Que pouvait-il lui dire? Le choix de la raison..le choix du cœur. Pourquoi cela semblait si facile pour elle de prendre de telles décisions? Peut-être parce qu'elle se fichait pas mal de tout cela, la raison, le cœur. Elle n'écoutait qu'elle même, ce qui était sa force mais peut-être aussi sa plus grande faiblesse. Mais sur ce coup, sans doute avait-elle raison. Pourquoi devait-il s'inquiéter de ce que les autres lui diraient si il ramenait Allen avec lui? Ne devraient-ils pas se réjouir car celle qui était partie était enfin revenue? Et puis, ce bon vieux Jack semblait heureux au sujet de ces retrouvailles, que demander de plus?
Un vent léger se leva, faisant onduler la chevelure du blond dans les airs. Il se retourna enfin vers Allen, et contre attente, il lui fit le plus beau sourire qu'il puisse faire. Comme s'il sortait tout droit de leur enfance, pendant un court instant, il n'était plus le Roi de Concordia, mais Zeph', le petit garnement timide et souriant, qui n'avait pas peur de montrer ses sentiments, quitte à pleurer comme une madeleine devant tout le monde.
«Allen. J'ai peur. J'ai peur car je sais qu'un jour je vais sûrement te faire souffrir. Mais tu sais, tu as raison, je ne m'écouterais pas cette fois. Après tout, pourquoi pas? Je crois en toi et je ne te laisserais plus jamais seule.»
Il avait parlé sans respirer. Il prit alors une bonne bouffée d'air puis soupira longuement. Ce n'était pas tout les jours que l'on vidait son âme de cette façon et ce fut d'autant plus dur pour lui, qui était un homme plutôt secret. Puis, il posa un genoux à terre, à coté de la fée à la chevelure rouge et il empoigna délicatement sa main. Il continuait de sourire, mais cette fois-ci avec un air plus fier, satisfait, comme s'il venait de gagner une bataille. Contre lui, en l'occurrence.
Ami. Arrivera-t-on réellement, un jour, à mettre une définition sur ce mot ? L’on dit que c’est une affection réciproque, une attirance, un lien plus ou moins fort… Chacun doit surement en avoir sa propre idée. Quand Allen plongeait son regard d’émeraude dans les yeux de son ami d’enfance, elle ressentait autre chose. Une chose dont la définition lui était inconnue, cet intermédiaire flou entre l’Amitié et l’Amour, ce gouffre gigantesque qui sépare deux mondes. Heureusement pour elle, une fée sait voler, même sans ailes. Alors la petite princesse virevolte dans ce fossé sans fin d’où elle observe Oberon. Cet homme qui tient une place si étrange dans la vie d’Allen.
Le temps imparti à ce cher soleil fut écoulé, et peu à peu, la nuit s’installa dans le parc désormais pratiquement vide de toutes personnes. Fixant le ciel étoilé, Zephyrius s’était levé sans un mot, comme plongé dans ses pensées. De longues secondes interminables s’étiraient, semblant narguer la jeune princesse dans son attente. Quel que soit la réponse, elle en voulait une. Car elle détestait plus que tout ne pas savoir. Ô la curiosité est surement l’un de ses défauts les plus ancrés, mais comme elle le répète souvent « l’ignorance est l’une des pires souffrances. » Quoi de plus horrible que d’espérer une chose qui ne vient pas, qui se laisse désirer : attendre, quelle abomination que la patience ! Mais qui finalement se révèle n’être qu’un mal pour un bien. Sans crier garde, rompant le rythme ralentis de ces secondes, Zephyrius se tourna vers son amie, dévoilant une rangée de dents bien alignées. Renversant était le mot, stupéfiant en était un autre tout à fait convenable. Allen se sentie perdre pied, comme si le passé se mêlait au présent, comme si elle n’avait guère besoin de souvenirs, car chacun d’eux se rejouait dans ce sourire. Qu’il était beau et sincère, enfantin, espiègle, doux, qu’il était vrai.
« Allen. J’ai peur. J’ai peur car je sais qu’un jour je vais sûrement te faire souffrir. Mais tu sais, tu as raison, je ne m’écouterais pas cette fois. Après tout, pourquoi pas ? Je crois en toi et je ne te laisserais plus jamais seule. »
Ces phrases se répétèrent en boucle dans la tête de la jeune fée, encore scotchée par l’éblouissant sourire que venait de lui offrir son ami qui reprit son souffle après s’être exprimé sans arrêt. Il mit un genou à terre, sortant Allen de sa rêverie, et répondit à sa question tout en lui prenant la main.
« Ensemble ! »
Par un simple mot, qui finalement paraît être l’exacte définition du terme « ami », deux sourires se mêlèrent. Deux sourires fiers d’avoir gagné deux batailles si similaires et pourtant si éloignées. Deux êtres dont le regard reflétait un instant de bonheur pur. La petite fée serra un peu plus fort la main du jeune Roi, tout du moins avec le peu de force qu’il lui restait, et avec comme seul argument son sourire, elle affirma :
« Mais j’ai toujours raison ! »
Elle se releva avec difficulté et fit mine d’aider Zephyrius à faire de même de leur mains liées. Un grand sourire quelque peu espiègle accroché à ses lèvres, elle le fixa, s’abreuvant de cette image d’un Zephyrius heureux, imprimant dans son esprit ce souvenir de Zeph’, juste Zeph’. Elle savait très bien qu’elle ne vivrait pas avec lui, qu’elle ne pourrait pas être constamment avec lui, la vie de château, enfermée entre quatre murs, n’était pas faite pour elle. Pourtant, juste pour ce soir, Allen ne rentrerait pas chez elle, car elle avait un passé à rattraper, et un présent à continuer.
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Deux fronts différents, des chemins si éloignés et pourtant, c'est le même sourire, c'est la même satisfaction, la même fierté, qui animait le cœur de nos deux héros. Ensemble, il avait franchi un cap plus qu'essentiel de leur vie. Il ne restait plus qu'à voir, les mains liées de cette façon, jusqu'où ils seraient capable de se rendre. Comme le disait si bien cette citation , "tout seul on avance plus vite mais à deux, on va plus loin". Mais malheureusement, il y avait de très grandes chances qu'Allen se perde en chemin, et aurait-il encore la force de la chercher et de la garder près de lui si cela devait arriver? Tant de questions auxquels il ne voulait plus penser, ce qui importait le plus, c'est qu'elle soit à nouveau à ses côtés. Et cet instant de bonheur indescriptible, il voulait en saisir toutes les traces, les inscrire à jamais dans son cœur pour ne plus jamais les perdre. Une faible lueur blanche dans une âme déjà bien entamé par l'encre noir de la haine et de la solitude.
Allen serra sa main légèrement plus fort. Bien qu'elle soit encore un peu pâle et vidé de ses forces, Oberon put sentir tout le poids des sentiments qui les unissaient dans cette poignée de mains qui allait bien au delà d'un simple geste d'amitié ou de fraternité. Quelque chose qu'il n'expliquait pas lui même, quelque chose dont il connaissait la nature mais que, dans toute sa fierté, il ne s'efforcerait pas de reconnaître. Souriante et radieuse comme jamais, il n'eut pas d'autres reflexes possibles que de continuer à lui sourire, décryptant les moindres courbes, les moindres couleurs, les moindres pores sur le visage de la fée à la chevelure rouge.
« Mais j’ai toujours raison ! »
affirma-t-elle alors, un brin d'humour dans la voix, tout en se relevant avec difficulté. Zephyrius voulu l'aider mais avant qu'il n'ait pu tendre un bras pour soutenir le corps déjà éprouvé d'Allen, c'est elle qui fit mine de tirer son bras afin qu'il se relève. La bouche en "o" pendant quelques instants, il sourit de nouveau et se releva bien plus facilement qu'elle. Après tout, il venait d'ingurgiter un festin entier et il n'avait rien d'étrange à ce qu'il déborde d'énergie. Il se fixait mutuellement, les mains toujours imbriquées l'une dans l'autres, à mémoriser chaque instants de ce moment féérique qu'ils étaient en train de vivre et puis...les moments les plus beaux sont souvent les plus courts. Il avait des responsabilités et bien que la nuit était présentes depuis presque une heure déjà, il avait encore des affaires de Concordia qu'il se devait de régler, surtout qu'il avait perdu une demi-journée dans ce parc.
Il détourna son regard du visage d'Allen et tendit son bras libre vers le ciel. Une lueur bleu se mit à envelopper le membre puis se projeta dans le ciel, tel un feu d'artifice. afin de former un dôme de la même couleur. Il avait déployé une autre barrière, mais cette-fois ci pour une tout autre raison. Sans tarder, un magnifique carrosse en bois précieux, décoré de plusieurs plaques et figurines en or, tiré par douze magnifiques pégases blancs, fit son apparition au milieu du parc. Le cocher était une fée masculine ordinaire, à la chevelure noire, portant une armure grise frappée des armoiries de la famille royale de Concordia, qui s'inclina respectueusement devant son souverain. La porte du véhicule s'ouvrit lentement, et un individu familier, avec une tête de citrouille, en sortit, faisant lui aussi une révérence à son Roi. Oberon se tourna vers son amie, toujours souriant, et lui fit un signe de la tête, lui proposant de le suivre.
«Tu viens?»
Ils se dirigèrent alors, toujours main dans la main, en direction de Jack. Il s'arrêta devant l'entrée du carrossa et montre l'intérieur de sa main libre, invitant la rousse à venir s'installer sur les confortables fauteuils de la voiture royale. S'appuyant sur sa main, elle grimpa à l'intérieur du carrosse. Le souverain fit un signe de la tête à son serviteur qui lui tendit alors une enveloppe en papier kraft, encore scellée. Le blond la saisit délicatement puis rentra à son tour dans le véhicule, suivit par la lanterne. Ce dernier fit signe au cocher qui s'empressa alors de faire partir son attelage, faisant s'élever doucement le carrosse dans les airs avant de prendre de la vitesse et s'élancer à toute allure dans le ciel étoilé, suivit de près par une petite escouade de fées, chargées de les protéger.
Oberon ouvrit alors l'enveloppe afin de lire son contenue. Son regard changea aussitôt, passant de l'expression souriante à celle qu'il affichait d'ordinaire. Un regard mauvais suivit d'un sourire au coin qui l'était tout autant, l'expression terrifiante de celui que ses ennemis craignaient sous le nom d'Oberon. Il remercia GML intérieurement tant les informations qui figuraient sur ce documents étaient capitales dans la suite de ses projets.
Il oubliait une chose, c'est qu'Allen était là, et l'observait. Une autre facette, un autre Zephyrius se trouvait en face d'elle, mais ça, elle devait s'en rendre bien compte un jour et c'est bien pour ça qu'elle avait décidé de rester près de lui. Le jour et la nuit, Allen et Zephyrius, deux routes différentes qui se croisent à nouveau, pour en devenir une seule ou à nouveau se séparer?