Je m’appelle Valshe Bear. Bear, pas bière. Comme les ours quoi. Et Valshe… comme haché menu. Mais sans menu. Et là, c’est mon mariage.

Il y a des nuances de gris, de bleu, et pas mal de blanc aussi. Bon, c’est vrai qu’aussi à un mariage, on ne met pas de noir, ça explique peut-être ça. Pourtant, vu la tête de la mariée, cela ressemble beaucoup plus à son enterrement. Ou son exécution alors, avec la mienne. Nos deux têtes côte-à-côte, prêtes à se faire trancher. Ça, c’est ce que voulait la petite vieille au premier rang, avec son sourire faussement ravi. Elle n’est jamais ravie. D’ailleurs si l’on observe un peu son visage, on peut remarquer que son sourire est plutôt sadique. Mais on ne la regarde pas. Là, tout de suite, c’est plutôt le prêtre qu’on fixe. Il est vieux, il est moche, et il croit que c’est l’amour qui nous unis. Que d’illusions…

Vous vous demandez sûrement comment j’en suis arrivé là. Et bien… c’est une très très longue histoire. Cela remonte à quelques mois plus tôt, à l’agence…

- Gray ! Y a distribution de cookies à la cafèt !

Elle, c’est Red. Reddie-choue pour les intimes. C’est ma meilleure amie. Oui je sais, cela peut sûrement vous paraitre impossible, mais c’est la vérité. Une petite rousse aux yeux verts brillants toute gentille, qui adore les cookies. Faut dire qu'avec Mère-Grand comme grand-mère, on ne pouvait guère s'attendre à autre chose.

- J’arriiiiiive !
- Moi aussiiiii !

Elle, c’est Yel. Yellow au départ, mais comme la flemme est courante par ici, on l’appelle Yel. Il parait qu’elle porte la poisse. Donc je l’évite. Sauf que quand tu te balades avec Red et des cookies, impossible de louper la blondinette. Elle nous repère à 300 kilomètres à la ronde au moins. Limite c’est un radar sur pattes. On pourrait se retrouver dans un lieu inaccessible, inconnu de tous, elle arriverait toujours à arriver derrière nous et à me sauter sur le dos en criant mon nom. Ça, c’est Yel.

- Gray dégage, tu troubles mon champ de vision.
- Ton champ de vision ?
- Dégage je te dis !

Je vous présente Blue. Jeune femme aux cheveux bruns et yeux bleus, qui ne m’aime pas. Ou plutôt, me déteste. Va savoir pourquoi d’ailleurs. A chacune de nos rencontres, elle me crie dessus ou essaye de me tuer. Bref, c’est ma femme. Enfin, ma fiancé de force. Mais pour comprendre cela, il faut attendre un petit peu.

Car dans l’angle du couloir, je viens de remarquer la patronne de l’agence qui arrive vers nous. Petite, les cheveux blancs, Mère-Grand est une femme étonnamment énergique pour son âge. Même trop. Et sadique. Imaginez une petite grand-mère trichant au loto du club de tricot par exemple. Là c’est pareil, sans le tricot, et sans le loto. Elle trouve toujours le moyen de nous sous-payer. Les 36 heures avec elle, c’est largement atteint en deux jours. Si si. Bon d’accord, pour Blue c’est encore en une journée. Faut dire qu’avec toutes les heures sup que la vieille lui colle, on ne la voit pas souvent. Tant mieux, moins je la vois, mieux je me porte. Et plus longtemps je vis. Bref, Mère-Grand a l’air de vouloir nous donner une réunion surprise ce matin. J’espère que cela ne sera pas grave. En réalité, c’était carrément pire.

- Noooon !! Je refuuuse !! Jamais je n’accepterai ça, vous m’entendez ?! Jamais ! Et détachez-moi, espèce de harpie !

Car oui, je viens d’apprendre la mission du jour. Ou plutôt du mois. Je dois me marier. Ca au pire, ce n’est pas le plus grave. Non, le plus grave c’est toujours avec qui je dois me marier.

- Agent Blue, posez ce revolver !
- Pas question !!

Vous l’aurez compris, Blue n’a pas l’air très ravie non plus. Ravie, c’est un euphémisme. En réalité, c’est comme si on venait de lui annoncer sa mise à mort. Entre nous, je ne vois pas la différence. C’est vrai quoi, pourquoi ça doit tomber sur nous ? Tout le monde sait qu’une mission nous réunissant finit toujours en meurtre, en suicide ou, dans le meilleur des cas, en massacre de l’environnement avoisinant. Et là, l’environnement avoisinant, c’est Mère-Grand. Et Yel. … pourquoi elle est là d’ailleurs ?

- Mais c’est merveilleux ! Vous allez vous marier, c’est tellement mignon !

Je crois que si Mère-Grand ne m’avait pas attaché, Yel serait morte. Nan sérieux, pourquoi c’est sur moi que ça tombe ? Surtout avec… l’autre là ! Tout le monde sait que c’est une psychopathe, et pourtant non, on me la colle ! Et pour la vie en plus. Franchement, je suis parti pour la déprime, surtout que je ne peux pas refuser. Mon dieu.

- Ouais, j’ai compris. Mais vous ne pouvez vraiment pas changer la mariée ?
- C’est plutôt le marié qu’on devrait changer.

L’un des deux, ça serait super. Ça nous éviterait bien des dommages. Collatéraux ou sur nous, je vous rappelle que Blue a un revolver, pointé sur moi les trois-quarts du temps. Et que je le lui rends bien. Bref, nous sommes des ennemis chéris, et nous allons nous marier.
Maintenant, le prêtre s’avance vers nous, prêt à nous faire son sermon. Au moins, je n’ai pas à la regarder. Heureusement, sa robe la boudine et je ne suis pas sûr de ne pas rire si je la regarde. Elle non plus n’a pas l’air d’apprécier. Normal, c’est la vieille qui a choisi les costumes. Encore que moi, il suffit juste d’un ensemble avec cravate. Blue se tape la robe meringue. Froufrous, perles, dentelle, dix mille épaisseurs de tissus. Ouais, ça ne lui va pas du tout.

- Valshe Bear ?

Ah, il semblerait que ça soit à mon tour. Mon tour de quoi, je n’en sais rien.

- Ouais ?
- Il… il faut que vous prononciez les mots « Oui, je le veux ».

Sauf que moi, bah je ne le veux pas. Puis, je ne suis pas encore prêt psychologiquement. Et encore moins avec Blue. Parce que… c’est Blue quoi. Tout simplement.

- ‘le veux.
- Nora Piriou, acceptez de prendre Valshe Bear ici présent comme époux, de l’aimer, le chérir, dans la richesse comme dans la pauvreté, dans la santé comme dans la maladie, dans le bonheur comme dans l'adversité, pour le meilleur et pour le pire, et ce jusqu'à ce que la mort vous sépare ?

La mort, elle risque d’arriver rapidement. Surtout si Blue dit oui. Malheureusement, elle n’a pas le choix.

- Oui je le veux.

Sa voix ne tremble même pas. Bravo championne, on pourrait presque croire que tu es vraiment amoureuse. Presque, parce qu’on sait bien tous les deux que ça… n’arrivera jamais. Tant mieux.

- Par les pouvoirs qui me sont conférés, je vous déclare unis par les liens sacrés du mariage. Vous pouvez embrasser la mariée.

Voilà, c’est… argh. Je… mon dieu. C’est… je suis vraiment obligé ? Je crois, et la voilà déjà qui se tourne vers moi. Elle aussi parait désespérée. Déprimée. Suicidaire. Presque pire que moi. Sans doute à cause de sa robe qui la boudine. Bon bah, je crois que c’est mon tour. Et à l’instant où je me penche vers ses lèvres pas du tout tentantes, je…

- On ne bouge plus !
- Ça, je n’en ai pas tellement l’intention, je marmonne.

Ma bouche est à deux millimètres de celle de Blue. D’ailleurs quand celle-ci s’en rend compte, elle me repousse violemment en poussant un cri… d’horreur. Ouais, c’était presque ma réaction à moi aussi quand j’ai vu sa tête.

- Vous-là, à terre !

Théoriquement… j’y suis déjà en fait. Blue frappe fort. Très fort. Mais, je n’ai pas envie de leur obéir. Malheureusement Mère-Grand nous a retirés nos armes, par peur de suicide sans doute. Sauf que maintenant, nous en payons le prix. Et Blue paye le prix de sa robe meringue qui l’empêche de se baisser. Résultat, elle va se faire fusiller. J’espère.

- Je vous ai dit à terre !
- Mais je ne peux pas bouger ! Bande de patates, ça ne se voit pas ?!

La pauvre n’empêche, et pendant que les trois hommes masqués contiennent la foule et que ma future ex-fiancée se donne en spectacle, j’en profite pour souffler, un peu, et me dirige lentement vers la vieille, en essayant de rester discret, le contraire de Blue. Mère-Grand a sûrement des armes sur elle, et au pire je n’aurai qu’à me lever pour me recevoir une balle et me suicider. Ce n’est pas mal comme option non plus. Je mourrai en héros, ce qui est rare quand même pour un agent de Cooki. Malheureusement, ils n’ont pas encore commencé à tirer, et je suis déjà à côté de la vieille. Pourquoi tant de haine ? Et surtout, pourquoi ne tirent-ils pas ? Je n’ai pas à m’en formaliser pour le moment, et me contente de demander un revolver à Mère-Grand, en lui assurant que « Non, je ne me suiciderai pas avec ».

- Mais lâchez-moi bande de crétins !

Je me retourne à temps pour remarquer ma douce fiancée, entourée par des tas de prétendants. D’ailleurs, je la leur laisse s’ils insistent. Et même s’ils n’insistent pas d’ailleurs. Dommage, apparemment ils ne lui plaisent pas autant que ça. La preuve, elle les frappe déjà. Et dur en plus, j’en vois un qui valse jusqu’au premier rang, à mes pieds donc. Et là, je ne peux m’empêcher de demander :

- Vous êtes sûrs de ne pas vouloir l’épouser ?

Le mec me regarde comme si je viens de le demander en mariage - quelle horreur, je vais finir par y devenir allergique - et je profite de sa stupeur pour lui envoyer une droite et le pousser. Il me gâche la vue s’il ne veut pas prendre ma place. Puis d’ailleurs, il aurait pu faire du mal à des gens, ou à Red. En parlant de Red, où est-elle ? Ah si, elle n’est pas loin au second rang. Malheureusement, un des types bizarres non plus n’est pas loin, et vu que Red est petite, il pourrait bien essayer de la prendre en otage ou je ne sais quoi. Ils ont essayé avec Blue. Sauf que Blue, c’est Blue. Alors Red ne sait pas se défendre, ou pas contre des armes à feu du moins. Je me précipite vers la petite rousse, un revolver à la main, essayant de ne pas faire attention au reste. La vieille ne dit toujours rien, et fixe de son œil de vipère l’autel où je me tenais quelques secondes auparavant. Pourquoi ne fait-elle rien bon sang ?! Même si théoriquement... elle ne peut pas faire grand-chose.

- On ne bouge plus ! On se calme ou je dégomme la fillette !

Et merde. J'aime pas avoir raison. Mais pourtant, je n’ai pas envie de le laisser martyriser la petite. Blue me tuerait après, elle et un bon nombre de gens. Puis je crois que dans mon estime personnelle, je tomberais très bas. C'est pour cela que je n’écoute pas ses ordres et me contente de lui tirer dessus. La balle se loge dans la jambe, pas à un endroit dangereux, mais cela lui fera suffisamment mal pour qu’il lâche Red. Le voilà d’ailleurs qui s’écroule, libérant la petite rousse. Qui au passage, n’a pas trop bougé non plus.

- Red, tu files dehors.
- Pas question !

Elle m'énerve à contester mes... demandes, surtout que c'est pour sa survie quoi. J'ai pas trop trop envie de la voir tous les dimanches. Tous les dimanches au cimetière, je précise.

- C'en n'était pas une !

Une dizaine de minutes plus tard, l’ensemble des hommes masqués gît à terre, gardé par un agent qui les surveille de près. Au final, ce mariage aura donc été une réussite, dans les deux sens. Parce que je n’ai pas eu à embrasser Blue ! Elle n’est pas belle la vie ? Quoi de plus beau que de ne pas avoir à embrasser son ennemie chérie, surtout pour une mission idio…

- Agent Gray ! Dans mon bureau !

Tiens, la vieille est télépathe ? Ou alors c’est juste le plus grand des hasards ? Personnellement, j’opte pour la première option. Parce que le hasard, je n'y crois pas trop. A chaque fois, c'est toujours un coup monté. Blue, la vielle, Blue, la vieille, y a de quoi devenir parano à la fin.

- Agent Gray !
- Oui oui c'est bon, j'arrive !

Elle a l'air d'avoir oublié que nous ne sommes pas à l'agence, ça doit être l'âge. Et bien sûr, quand un agent lui en fait la remarque, il se prend un regard noir de la patronne, digne d'un serial killer. Un mot de plus et il finit la tête dans le gâteau de mariage. Qui ne doit pas être bon de toute façon. Néanmoins, elle ne dit rien pendant tout le trajet jusqu'à l'agence, qui de toute façon n'est pas si loin que ça. Arrivés, elle ne nous laisse à peine le temps de souffler qu'elle entraine tout le monde dans son bureau, ou plutôt ceux qui ne se sont pas encore sauvés.

Ce n'est pas la première fois que je m'y retrouve, cela ne sera sûrement pas la dernière. Rien n'a changé, que ce soit la grande table en bois de chêne pouvant accueillir une vingtaine d'agents, l'horrible papier peint fixé aux murs qui nous donne plus envie de partir qu'autre chose, la machine à café dans un coin, toujours en panne, ou encore la grande fatigue qui emporte quiconque franchit la porte de cette pièce. Car à peine installés, un bon nombre d'agents posent la tête sur la table et suivent la réunion aussi passionnément que si Mère-Grand parle chinois. Ou japonais, allez savoir. Dans l'autre tranche d'agents, ceux qui paraissent suivre le monologue de la patronne, ils font ce qu'ils peuvent pour ne pas perdre le fil. Yellow, un coude appuyé sur la table, fixe vaguement la fenêtre derrière Mère-Grand, Red griffonne des notes sur un papier, sûrement sa liste de courses pour tout à l'heure, Gold hoche la tête par intervalles, comme s'il suit le discours de la vieille, et Blue... n'est pas là. Tiens, elle est passée où celle-là encore ? La porte s'ouvre alors en grand sur l'ex-mariée, essoufflée, qui semble d'avoir couru. Ou d'avoir essayé d'enlever sa robe. Au choix.

- Excusez-moi... bredouille-t-elle à l'intention de la patronne, avant de filer s'asseoir.

La pauvre, elle a tellement d'heures supplémentaires que celles-ci finissent même par déborder sur les heures normales. C'est triste la vie. Sauf pour moi : moins je la vois, mieux je me porte. La réunion suit donc son cours, et si Mère-Grand n'avait pas mentionné plusieurs fois le mariage et les attentats, on aurait presque pu croire qu'elle était comme d'habitude.

- ... c'est à supposer donc que l'Organisation n'est pas étrangère à cette affaire...

Ah si pardon, c'est une réunion comme d'habitude. Il y a toujours un moment dans celles-ci où la vieille dit du mal de ses ennemis. Elle radote, ça doit être l'âge.

Car là-bas, derrière la forêt et les légendes qui l'entourent, se trouve l'Organisation, une agence machiavélique ! Du moins, c'est l'avis de la patronne. En y parcourant les couloirs sombres et les laboratoires aux expériences plus que douteuses qui la composent, on arrive à une lourde porte sombre, derrière laquelle se trouve le bureau du Grand Méchant Loup... ou Gros Moche Loup, perso je trouve que ça lui correspond mieux. Car oui, le patron de l'agence ennemi est un loup ! Et ses agents sont des personnages de contes de fées ! Ou du moins, ils en portent les noms. Le GML, Hector de son prénom - même si ça fait carrément moins classe - dirige donc l'agence, depuis que la patronne et lui ont eu un... différent. Léger différent, réglé à coup de rochers volants. A côté de lui se trouve Peau de Louve. C'est ma mère. Adoptive, oui je sais ! C'est une louve et moi un humain, j'ai été adopté ! Ou trouvé plus exactement, mais c'est une longue histoire. D'ailleurs tant que j'y pense, je précise que Gros Moche Loup est mon père. Je sais c'est l'ennemi, mais c'est une très très très longue histoire.

Bref, en continuant notre visite de l'agence ennemie, on peut remarquer des membres qui se détachent plus que les autres. En premier ce mec-là, c'est un prince charmant. Je vous dis pas l'horreur, monsieur passe son temps à draguer les gens avec sa coupe de cheveux toujours parfaite. Et dans l'ombre du jeune homme se tient une autre personne, plus discrète. Il s'agit du Joueur de Flûte. Et il ne parle... qu'avec sa flûte. Légèrement flippant lorsque qu'on ne s'y attend pas. D'ailleurs, les deux sont des colocataires de Yel. Oui Yel, vous savez, la blonde-là, celle qui peut repérer des cookies et Red à 300 kilomètres. Elle vit avec des gens légèrement bizarres... quoique si l'on regarde ceux avec qui je vis, c'est pas mieux non plus.

Et si l'on continue dans notre tournée dans l'agence, on repère un grand nombre de visages, souvent inconnus parce qu'ils s'affichent rarement en public. En fait, je ne connais juste que quatre agents de GML, je n'ai jamais eu affaire aux autres.

Enfin si, j'en oublie une. Vous connaissez un tueur psychopathe ? Sûrement pas, parce que vous seriez déjà mort en fait. Et bien, j'en connais une. Oui une, c'est une fille. Enfin je suppose, vu qu'elle ne met que des jupes et des robes. Bref, cette fille s'appelle Vassilissa. Et elle a une très forte tendance à étriper tous ceux qui lui parlent. C'est pour cette raison que j'aime bien discuter avec elle, la Demoiselle a une conversation tout à fait agréable. Pire, je risque moins ma vie en lui parlant qu'avec Blue. Mais Vass' à la différence de cette dernière ne cherche pas à me tuer. Pas immédiatement en tout cas. Mais c'est aussi une très très très très longue histoire. Et je vous la raconterai bien assez tôt. Alors pour le moment, chut je dors.

- Gray... Gray... Gray ! me chuchote Red à l'oreille tandis que la vieille continue depuis plusieurs heures son speech
- Mouuuui... ?

Dire que j'étais à deux doigts de m'endormir... c'est pas juste ! Pourquoi qu'elle ne va pas réveiller l'autre d'abord ? C'est toujours moi le bouc-émissaire !

- On peut faire une soirée action ou vérité à l'appart ? Dis dis dis dis !

Là, je crains le pire. Vivre avec Red et Blue, c'est déjà assez dur, surtout avec Blue. Pourquoi vit-elle chez moi alors qu'on se déteste ? Eh bien, ma vie est terriblement compliquée...

- Y aura qui... ?
- Moi, toi, Blue, Gold et Yel ! Tu veux bien dis ?

Ah non non non, moi je ne veux pas ! Non Red, arrête avec ces yeux-là, arrête sur le champ ! Non non, je dois résister, je dois...

- ... m'ok...

Parfois, j'ai vraiment l'impression d'avoir autant de volonté qu'un escargot. Une soirée avec Blue, génial ! Avec un peu de chance, elle me demandera de sauter par la fenêtre. Sauf si je la tue avant, à voir. Red me remercie d'avoir accepté et me jure que j'aurai des cookies. Cool, je commençais à avoir faim. Et c'est avec une Mère-Grand au visage sévère parce qu'on a, une fois de plus, rien écouté comme dernière image que je quitte le bureau de la patronne, essayant de me convaincre que Blue ne profitera pas de cette soirée pour m'humilier ou me tuer. Essayant. Parce que mon sixième sens me souffle que je vais en voir de toutes les couleurs ce soir...