Tu patientes dans l'Agence, une enveloppe à la main. Tes yeux se baladaient dans ce couloir semblant interminable. Pas un Agent en vue, sauf celui qui était en train de discuter avec la patronne. Toi, tu attendais ton tour, jeune muette. Après ça, une pause bien méritée. Tu avais fait en sorte de finir tes dossiers en avance pour profiter d'un jour ou deux. Bien sûr, tu te doutais que MG pouvait t'appeler à tout instant - ou envoyer un message, c'est plus sûr avec toi, pour une mission ou encore de la paperasse à faire. Tu avais déjà pris ton billet, mais pas pour le retour. Juste pour savoir combien de temps tu resterais là-bas. Tu n'allais rien voir en particulier, juste prendre l'air, ne pas être entourée du monde que tu croises tous les jours... Une chose était sûre, tu n'allais pas voir une Willow sauvage défoncer la porte, comme Matthew te l'avait racontée, une fois. Heureusement que tu n'y avais pas eu droit lorsqu'elle a emménagé chez toi. Vu que Juan et Nagisa n'était plus là. Tu n'avais aucune nouvelles d'elles, d'ailleurs, à ton retour, tu t'empresserais de leur écrire un message.

Après quelques minutes, la place était libérée pour toi. Tu toquas à la porte et entras. Vous eûtes un échange des plus... Oui bah voilà, un échange avec une muette, cherchez l'erreur. Toi, tout ce que tu vais à faire, c'était hocher à la tête en mode "Oui oui, tout est là-dedans.", en rajoutant des "Qu'est-ce que e ferais là si 'avais pas tout mis dans le dossier" ou encore "Maintenant je peux partir loin d'ici ? Mes vacances m'appellent.". Enfin, la vieille l'appellerait avant, tu le sentais bien ça. Après avoir rempli tout ce qu'il fallait et laisser la vieille converser avec un mur - #JeSuisYumi - ; tu sortis en vitesse de l'Agence. Tu passas tout de même à la Boutique t'acheter un sachet de cookies. Fidèle à sa boîte, m'voyez.

Tu avais pris le bus pour aller à la gare. Avec cette chaleur, personne n'avait la foi de se rendre quelque part à pieds. Ou bien les gens étaient maso, et tu optais pour cette option lorsque tu en voyais à travers la vitre. Enfin, tu ne pouvais pas dire non plus qu'il faisait bon dans le bus vu que la clim n'avait pas l'air d'être en bon état pour le bien des passagers et du chauffeur. Heureusement que la gare n'était pas si loin que ça. D'ailleurs, le bus s'arrêta et tu descendis avant d'entrer dans ledit bâtiment. Ton sac sur le dos - parce que pas besoin de valise pour se balader dehors, tu compostas ton billet et attendis le train. faut dire qu'avec la vieille qui t'avait retenue un peu trop longtemps, tu avais peur de le louper. Tu devais attendre encore deux ou trois minutes, le temps de checker tes affaires. Oui, parce que tu as le chic de faire ça u dernier moment. Pour bien paniquer pendant tout le voyage. Et en voyant cet ai livide sur ton visage, tu avais bien oublié quelque chose. Ou plus ou moins. Tu avais tes craies, très importantes pour ton ardoise. Mais tu avais un doute sur la quantité. Bah oui, c'était pas avec une craie et demie que t'allais faire tout ce voyage. Et puis imagine si quelqu'un vient t'adresser la parole ? Ce n'était pas avec le téléphone que tu allais faire quelque chose. Au pire, tu ignorerais celui ou celle qui souhaiteras te parler. T'es douée là-dessus.

Le train arriva enfin et tu grimpa dans la voiture la plus proche. Enfin installée, tu attendis. Quoi ? Le départ du train. Tu avais fait en sorte de voir rouler le train dans le bon sens, le sens inverse te donnant la nausée. Tu t'affalas sur ta petite table, ou ce qui semblai s'y prêter et sortis ta console. Eh oui, ça faisait passer le temps. On pouvait remercier Gabriel et son côté geek qui avait déteint sur toi. Mais, lorsque tu ouvris la console, tu te sentis comme... Observée. Tu n'aimais pas ça, et tu espérais rapidement que la personne te fixant allait arrêter ça. Flemme de te retourner pour lui dire toi-même. Sinon, ça serait pas toi.

Finalement, la personne qui devait t'observer s'installa en face de toi. Tu ne levas même pas les yeux et restas concentrée sur ta console. Comme si tu en avais à faire, de ça. Tu n'allais pas juger chaque passager et autoriser et interdire qui que ce soit à s'installer ici et là. L'odeur du chocolat tout juste sorti du four arriva jusqu'à tes narines et tu l'humas avec grand plaisir. Tu allais piocher dans le sachet un de ces délicieux cookies, tiens. Au moins, il y avait quelque chose de bon, dans cette Agence. Bien sûr que tu pensait ça, tu n'aimes pas le salaire de la vieille, tu n'aimes les heures supplémentaires qu'elle te donne, tu te demandes si vous êtes vraiment qualités pour combattre GML et surtout si la vieille allait s'excuser auprès de lui. Car tout était de sa faute à elle, et elle seule. En fait, le seul gros problème, c'était la patronne. Levant les yeux au plafond, tu bénissais le seigneur de t'avoir rendue muette. Si ces pensée sortaient un jour de ta bouche - et donc si tu pouvais parler, la vieille t'aurais déjà fait la peau. Juste ça. Et encore, fallait trouver comment elle allait te la faire, ta peau. Vive les muets.

- Tu ... tu ... en veux un ?

Tu finis par lever la tête, ton regard atteignant celui de la demoiselle. Au moins, vous aviez un truc en commun, elle et toi : le violet. Tu approuvais cette fille rien qu'avec cette couleur, elle devrait se sentir flattée. Mais tes yeux fixèrent ce qu'elle tendis vers toi. Bonbon  ? Dommage, ta main était déjà dans le sachet de cookie. Tu réussis à en chiper un et le sortis de la sa cage. Cookie qui tapa légèrement sur le sachet, pour la prévenir que tu vais déjà de quoi grignoter, après avoir hocher négativement de la tête. C'était une geste sympa de sa part, mais tu n'étais pas du genre à accepter les présents des inconnus.

La voilà rouge pivoine. Elle était si timide que ça ? Toi aussi tu l'étais. mais ça, c'était avant. Tu avais réussi à te forger ton propre caractère, depuis ton arrivée ici. Caractère de cochon, n'est pas très bavarde - en même temps... À l'écrit, bien entendu. Et puis, tu avais de ces flemmes de sortir l'ardoise de ton sac. Tu espérais que la jeune fille ne te fasse pas la remarque que tu avais toi aussi une langue pour lui lâcher un petit "Non merci, mais c'est gentil". En fait, y'aurait pas eu de "c'est gentil" de ta part. Un "non" te suffisais amplement. Et si ça ne plaisait pas à la passagère, elle n'avait qu'à changer de place. Après tout, il n'y avait que ça, de la place.

Un cri et des pleurs. Ça forme un bébé, oui oui. Rien de tel pour te faire enrager, toi qui voulais de la tranquillité. Le train s'arrêtait à différentes gares, la tienne était bien loin d'être arrivée. Toujours les yeux rivés sur ta console, tu sentis encore une fois ce regard te fixer. Et tu en avais marre. Alors tu sortis ton joujou de ton sac et pris une craie. C'était dur d'écrire lorsqu'un véhicule était en route, mais tu faisais de ton mieux pour former de belles lettres. Et si elle n'arrivait pas à lire, tant pis pour elle.

- Un problème ? Ou j'ai quelque chose sur le visage ?

Tu n'y allais pas de main morte, mais ça lui ferait au moins cracher le morceau. Du moins, c'est ce que tu espérais.