- Deux lanceurs stp ! Et mets- moi la masse de billes aussi !
- Ah tu te lances dans le compétitif ?
- Nop, simple recball avec un pote ~Sifflement qui se voulait innocent. Le brun s’était abstenu de lui dire qu’ils feraient ça dans le but de repeindre un appart. Parce que légalement, c’était pas franchement autorisé de faire ça. Le paintball ça devait être encadré par des professionnels blablabla. C’était un professionnel ! Bon les armes de ce genre c’était pas vraaaiment son fort, mais osef, Maelyss lui avait appris la base.
Elle est forte Maelyss avec un sniper. Je suppose que c’est un peu le même principe. Les mains dans les poches, il sifflotait le temps que le gros Bill lui file sa commande un peu spécial, laissant trainer son regard sur les trophées au mur.
Y’a même des championnats de Paintball quoi, impressionnant…- Voilà pour toi ! Fais gaffe à pas faire tomber les mun’
- Coooool ! Cimer vieux !Il s’empare de la commande qu’il fourre dans son sac, récupère son skate, quitte la salle et fonce dans un gosse parce qu’il regardait pas où il allait, comme toujours. Bah ouais en même temps les lanceurs étaient bien plus captivants que la route.
Nondidiouklfnkzer PEUT PAS REGARDER OU IL VA CE MOME ! En attendant le môme il avait eu mal et il commençait à pleurer.
Shit shit shit. Le brun grimace et s’accroupit à sa hauteur pour essayer de le consoler.
Oh allez pleure paaas, j’vais me faire casser la gueule par ton papa sinon ! Oh je sais ! Il sort une barre chocolatée de son sac et lui tend avec un grand sourire crispé et contraint.
Prends-la vite sac à merde sinon c’est moi qui la bouffe. Sourire mignon du côté du petit garçon qui tira une vraie risette au ténébreux. Il lui frotte la tête et le laisse partir. Ethan il clame constamment qu'il porte une haine viscérale envers les gosses, parce que ça crie, ça chiale, ça lui bouffe ses Pepito au goûter, alors qu'en fait, il s'entiche de tous les p'tits qu'il croise, il fait pas gaffe, il les aide et il les lâche plus, faut qu'il s'en occupe. Il a toujours rêvé d'avoir un petit frère ou une petite sœur, c'est pour ça.
LET’S GO TO MASSACRER ALEPH. Le sac à dos sur ses épaules, il saute sur son skate et slalome tranquillement entre les passants, les écouteurs dans les oreilles. Aujourd’hui c’était dimanche. Et conventionnellement, le dimanche on branlait que dalle. Sauf qu’Ethan avait eu une idée - en fait, c’était pas vraiment son idée mais celle de son ancienne coloc, Pink, qui est la soeur de son nouveau coloc Aleph qui lui est le cousin de Maelyss ENFIN BREF - oui donc il avait eu une idée. Faire du paintball d’appartement. Avouez que l’idée était alléchante d’autant plus que c’était l’occasion de montrer au ménage qui était le mâle dominant entre lui et Aleph. Indy était totalement contre - normal c'était elle qui nettoyait -, mais elle était partie fricoter avec son copain donc ils avaient de la marge. Astrid elle était surement entrain de baiser avec un gars friqué dans une chambre d’hôtel, donc idem ils avaient le temps de faire pleins de parties – afin ça dépendait de la performance du mec au pieu /PAN/ -. Quoiqu’il en soit, cette manche de paintball ils allaient la faire avec ou sans l'accord des filles. Puis après ils iraient manger des tacos à Santa Monica. Le p’tit restaurant mexicain près du ciné hein, pas la ville côtière à Los Angeles, faut pas rêver.
***
- Bébééééé, j’suis rentré !Oui c’était Aleph qu’il appelait comme ça. Ils adoraient s’affublaient des surnoms mielleux parce que c’était marrant. Parce que ça faisait chier krr krr.
Personne ne répondit à son appel énamouré.
Eh merde, j’aurai du lui dire de pas sortir et de m’attendre... Ethan pose son skate dans le hall, et enlève ses chaussures avec ses pieds avant d’entrer dans le salon. Propre calme silencieux.
Ouais y’avait personne. Il vide son sac sur la table et y laisse les deux fusils à pompes.
Bon j’vais me doucher, et je vais utiliser tous les produits d’Astrid PARCE QUE J’AI QUE CA A FOUTRE HAHA.***
- T’aurais pu m’attendre pour commencer p’tit con !C'était sorti tout seul mais c’était affectif bien sur. Sourire. Ethan venait de sortir de la salle de bain et s’essuyait les cheveux avec une serviette, bien que ça servait à rien d’avoir pris une douche étant donné qu’il allait prendre cher juste après. En fait la douche c’était juste histoire de vider le shampoing hors de prix d’Astrid sur sa gueule. Connard ? A peine. Son regard se pose sur le sofa qu’Aleph venait de customiser.
- Du rose pute, t’as pas trouvé mieux comme couleur pour notre canap’ ?Rire. Indy allait les démonter. C’était une évidence. Et c'était inévitable.
Roh mais t’façon elle avait prévu de racheter du mobilier donc autant faire les choses bien et de vraiment les bousiller pour en racheter. Le brun s’empare d’un lanceur et explique en même temps à Aleph son idée. C’était simple.
Faire une partie à mort.
Achevé son partenaire en le repeignant de sa couleur. Du vert pour lui, du rose pouffiasse pour Aleph.
MAGIC RAINBOW MAGGLE. Il lui explique vite fait le fonctionnement des lanceurs et lui tend un sac de billes roses.
Et la manche commença.
Ils se mirent dos à dos comme dans un vieux duel de cowboy. Wild Bill contre Davis Tutt. Ca vend du rêve. Ils firent quelques pas de leur côté d’une démarche lente digne des moments les plus cultes de matrix – mélanger western et science-fiction, check ! -, se retournèrent pour faire un face à face. Là fallait imaginer la musique épique, le cri de l’aigle, la tumbleeweed qui roule comme dans un vieux western au Dakota du Sud toussa. Echange de regard classieux.
Et genre là y’en un qui dit « t’es mort mon p’tit Djonny, j’vais t’planter les boyaux avec mon calibre douze » avec la voix rauque etouuu.
Hrrum bref.C'était le moment. C'était ce genre de moment où la rédaction prend un ton grave et dramatique et où, sous fond d'une musique absolument épique on plisse les yeux et on dit "c'est le moment". Dans un hochement de tête de reconnaissance mutuelle ils le surent. C'était le moment. A trois ils allaient se lancer dans un combat à mort et sans merci. Un… d…
- FINAL FLAAAAASH !Son hurlement jaillit en même temps que les coques de gélatines vertes. TAKATAKATAKATA. Le brun avait tiré comme un chacal sans attendre LE MOMENT comme ils l’avaient prévu derrière ces échanges de regard silencieux. Trois billes vertes s'étaient éclatées dans la figure du rose à la stupéfaction générale. Eh ouais… Fallait dire que les critères d'honneur et de loyauté d’Ethan étaient légèrement différents de la normale. Désolé Alpeh, fallait pas oublier que ton adversaire c’était la plus grosse bitch de Chantilly et qu’il était tout sauf fiable. Un escroc de première classe.