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Messages : 481 Arme de prédilection : Magie noire de l’Eau /Combat au corps à corps et à l'arme blanche Arme non maitrisée : Armes à feu / Magie de Foudre
Ce n'était pas comme si Oberon avait besoin d'argent. En effet, en tant qu'agent de GML, il touchait bien évidemment une récompense pour les missions accomplies mais ce n'était purement que pour justifier l'effort fourni. Pratiquement, il était assez fortuné pour s'en passer. Mais cette fois-ci, la prime était nettement plus élevé que d'habitude. Bon, déjà il était assigné avec quelqu'un de l'Organisation pour cette mission, donc les gains étaient divisés par deux. Mais le sale cabot s'était refusé de lui communiquer son identité avant l'heure. Que des foutaises! Il était convaincu que le loup ne savait même pas à qui il allait confier cette mission avant de le convoquer. Si ça se trouve, son futur coéquipier était en train de recevoir ses instructions en ce moment même. Ça se dénomme Organisation mais ce n'était même pas capable de s'organiser comme il le fallait.
Apparemment, la mission était une simple interception d'un colis que l'Agence Cooki devait récupérer à la gare ce matin. On ignorait tout de la nature du contenu de la cargaison mais d'après le canidé, il s'agissait de quelque chose de confidentiel et extrêmement important aux yeux de la vieille de l'Agence. Aussi, cela devenait une priorité pour GML de prendre possession de la marchandise. La véritable difficulté de cette mission était sans doute liée à la sécurité mise en place pour protéger ce colis. Sans nul doute, un système d'alarme a du être placé sur la cible, et très probablement des gardes pour renforcer le tout. Dans cette optique, faire appel à Oberon était un choix judicieux. Il constituait une puissante force de frappe, et était capable de désamorcer le système informatique avec sa magie noire. En toute logique, son coéquipier devrait constituer une diversion et donc être doué dans l'art de la tromperie et de la fuite par la suite. De toute façon , peu importe la personne qui irait avec lui, il avait toujours une dizaine de plan pour atteindre ses objectifs.
Il faisait plutôt froid et la neige commençait à tomber par petits flocons. Rien d'étonnant en cette saison, le mois de Janvier était déjà bien entamé. Pour cette mission, plus d'armure qui tienne. Il ne pouvait pas se permettre d'attirer l'attention des habitants ou d'éventuels agents qui traîneraient dans le coin. Habillé en civil, il portait un pantalon velours de couleur marron et une chemise blanche que l'on voyait à peine, recouverte d'une large veste de la même couleur que son pantalon. Il chaussait une belle paire de bottes noires en cuir de bison. Par dessus sa veste, il portait un très large manteau de couleur beige et une longue écharpe en laine de brebis s'enroulait autour de son cou, flottant derrière lui avec grâce. Même s'il était vêtu comme un civil, Oberon sortait tout de même du lot mais il y avait peu de chance qu'on le perce à jour. Il n'avait jamais rencontré d'Agent de Mère-Grand auparavant, ce qui faisait de lui un parfait inconnu aux yeux de ses adversaires.
Il arriva au niveau de la gare, environ vers 10h du matin. Le train du coin ne passait qu'une seule fois par jour, vers 10h42 sauf en cas de retard. Ce qui arrivait souvent en hiver pourtant. C'était un terminal ouvert où le quai d'accès était situé non loin de la route, sans aucune barrière ou bâtiment principal. Une gare de campagne en somme, donnant immédiatement sur le paysage. La seul bâtisse de l'endroit était une petite maison en brique rouge qui faisait office d'épicerie. Quelques adolescents avaient trouvé refuser sur le haut des murets, où quelques couples de jeunes semblait observer ensemble le magnifique décor enneigé à l'arrière de la voie ferrée. Les mains dans les poches, Oberon marchait sur le petit chemin de terre qui longeait le quai avant de tomber sur un banc recouvert d'un mince filet de neige. Il nettoya la planche de bois pendant quelques secondes puis s'y assit tranquillement, observant les alentours. Rien à signaler. Par contre, son coéquipier était en retard. Ils devaient être à 10h sur les lieux afin de sécuriser le périmètre. La ponctualité ne devait pas être le fort de cette personne.
Il soupira, accentuant la quantité de buée visible qui sortait de sa bouche. Il mit une main dans la poche de sa veste et en sortit un petit bouquin, un roman écrit par une écrivaine fée de renom. Normalement, il serait resté immobile avec les bras croisés mais cela paraîtrait trop suspect. Au moins en lisant, il paraîtrait plus normal. Il vit quelques jeunes filles se tourner vers lui, qui, aussitôt qu'il se tournait vers celles-ci, détournaient immédiatement leurs regards, visiblement gênées. Il aurait peut-être dû attacher ses cheveux, lâchés comme ça au grès du vent, ils ne manquaient pas de susciter des regards, de femmes mais aussi d'hommes qui le confondaient souvent avec une personne de sexe féminin. Il se contentait de les rembarrer (homme ou femme) ou bien d'attendre suffisamment longtemps pour ces imbéciles d'hommes se rendent compte qu'il était bel et bien de sexe masculin. Il poursuivait tranquillement sa lecture, sous la neige qui se montrait plutôt clémente, ne laissait tomber que des petits flocons à peines perceptibles sur la peau et qui recouvrait les épaules d'Oberon de petites épaulettes blanches. "C'est beau." se disait-il. Le ciel avait beau être d'un gris monotone et le froid assez mordant, le spectacle d'un paysage blanc restait toujours d'une beauté incomparable à ses yeux.
Biiip. Biiip. Biiip. Un bras émergea des couvertures, cherchant à tâtons le réveil qui s’amusait à gâcher le repos de la jeune fille. Il affichait 04h30. Ce qu’elle devinait derrière son œil vitreux et son esprit encore ensommeillé. Mais pourquoi diable l’avait-elle mis si tôt ?! Ah mais oui, elle était convoquée au bureau de GML aujourd’hui. Il lui avait bien dit de ne pas être en retard et la jeune femme avait décidé de se montrer ponctuelle. Elle fixa le réveil en regardant quelques minutes défiler sous ses yeux avant de s’extirper de la couette. C’était rare qu’elle soit convoquée, d’habitude, elle choisissait plutôt une mission random en fonction de ses besoins genre .. Payer le loyer, mais surtout sa nourriture, en fait. Elle n’en avait pas l’air mais la quantité de nourriture qu’elle pouvait avaler était tout bonnement impressionnante. Ouvrant les placard, elle sortit d’ailleurs son petit déjeuner, qui ne serait pas bien folichon. Des céréales. Armée d’un bol et d’une cuillère, elle porta à ses lèvres une première bouchée. Ah, oui. Du lait. Baillant, elle se leva de son canapé et ouvrit le frigo en prenant la première brique passant à sa porté pour en verser une quantité raisonnable dans son bol. Elle alluma ensuite la télévision pour avoir un bruit de fond et déjeuna. Tiens, ce n’était pas du lait mais du jus d’orange ... Boarf tant pis.
06h30. Elle passe la tête hors de la salle de bain et remarque le ciel couvert, prêt à lâcher sur la ville une avalanche de flocon. De la neige. Elle adorait ça depuis toute petite mais en ce moment, cela la dérangeait parce qu’elle devait prévoir de partir un peu plus tôt si elle ne voulait prendre aucun risque sur d’éventuel retard. Elle finit de tresser ses longs cheveux et s’habilla, vêtement léger de coutume, elle portait tout de même sous son short des bas assez épais pour lui tenir chaud, mais pas question de mettre des pull ou autre qui gênerait ses mouvements elle s'emmitoufla néanmoins dans une veste assez chaude, le genre qui vous fait ressembler à un bonhomme Michelin, et bon gout oblige, elle mit sur sa tête un cache oreille. Bien sûr, elle se débarrasserait de la veste et du cache-oreille au moment voulu. Prenant ses clés dans la coupole près de l’entrée, elle partir en direction de l’agence et parvint tout de même à arriver en retard ce qui n’avait pas plus au canidé qui lui servait de boss. Après un savon sur la ponctualité, il lui confia enfin ses prérogatives. Enfin, tu parles d’information : « Fais diversion pour qu’on récupère ce paquet. T’as pas b’soin de savoir ce qu’il y a dedans contente toi de le ramener, toi et l’autre agent. » Ah oui, en plus, elle devrait faire équipe. Cela lui parut bizarre. En tant que femme faisant diversion, elle avait bien sûr travaillé presque à chaque coup en équipe mais cette fois, il lui imposait de voir avec elle comment procéder exactement. Quand elle voulut en savoir plus sur l’identité de son partenaire d’infortune, on lui dit qu’elle le reconnaîtrait surement. Tu parles d’une info.
Elle se mit donc en route en prenant bien soin de rouspéter, sortant pile avant que le Grand Méchant Loup ne lui envoie l’un des trucs présent sur son bureau qu’elle entendit se fracasser sur le mur quand elle referma précipitamment la porte. Elle ouvrit l’enveloppe contenant l’ordre de mission et le lut rapidement. 10h à la gare. Froissant le papier, elle le jeta dans une poubelle d’un mouvement du poignet. Yes ! Panier. Elle se débarrassa aussi de son cache oreille et de sa veste, elle serait plus à l’aise sans. Il n’était que neuf heure et en attendant, elle prit la décision de se rendre par ses propres moyens jusqu’à l’endroit indiqué, la neige tombait en mince flocon et elle respira l’air frais avec un sourire béat. Une fine pellicule commençait à couvrir le sol, il fallait maintenant qu’elle se hâte. Poussée par le besoin d’action et l’envie de savoir qui était bien le pauvre bougre qui devrait se coltiner le boulot quand elle s’amuserait à faire diversion. Après tout, GML avait bien dit que « tout les moyens sont bons ». En arrivant vers 09h30, elle constata que l’endroit n’était à sa grande surprise pas très animé. Elle qui s’attendait à s’en donner à cœur joie. Tant pis. Allant faire un tour dans les environs, elle acheta du chewing-gum dans l’ « épicerie du coin » et grimpa ensuite sur les toits pour faire du repérage. Quelques âmes courageuses commençaient à débarquer, quelques couples observant la neige ... Ce genre de truc.
▬ " M’ouais. J’vois pas ce que je fous là. Une attaque massive aurait largement suffit, c’est pas comme s’il y avait grand chose à divertir ici.
Elle se plaignait à haute voix pour elle même, faisant une bulle avec son chewing-gum. Le train arriverait dans plus ou moins une petite heure et ... Sa bulle éclata. De son toit, elle l’avait effectivement reconnu au premier coup d’œil. Blond, grand .. Et cet air si distant et froid, aucun doute, il s’agissait d’Oberon. Si elle avait su, elle lui aurait apporté sa cape qu’elle avait pris le temps de laver tiens. Foutu GML et ses cachotteries à la ... Bref. De son toit, elle pouvait aisément le voir mais il ne semblait pas l’avoir remarqué. Il y avait chez lui, quelque chose de différent ... Sans doute était-ce les vêtements qu’il portait en ce moment, classe sans être exubérant, il dégageait même en dehors de son armure cette prestance. Cela dit, il paraissait ... Comment dire ... Moins imposant. Logique pour une mission comme celle – ci sans doute. Elle haussa les épaules. De son toit, elle avait un bon angle pour préparer les petites choses matérielles dont elle aurait besoin pour sortir le grand jeu, au cas où. Tant pis pour les dommages collatéraux n’est-ce pas. Elle vit plusieurs personnes ralentirent en passant près d’Oberon et après une dizaine de minute, elle sauta de son perchoir, se rattrapant au lampadaire le plus proche avant de remettre les pieds au sol. En quelques pas, elle se tenait à présent derrière lui, décalée sur la droite et posa les bras sur le dossier du banc en se penchant vers l’avant, s’appuyant sur ses bras en se penchant en avant, son visage presque au niveau du sien.
▬ " Alors c’est avec toi que je dois m’arranger.
Rien de tel comme salutation qu’un question purement rhétorique bien entendu. Elle prit une grande inspiration avant de sourire. Même si son corps frissonnait encore quand elle pensait parfois aux blessures qu’il lui avait infligés, elle était contente d’avoir l’occasion de le revoir et vraiment heureuse de savoir que cette fois, il serait dans son camp. Elle était surprise par contre qu’on lui impose sa compagnie, comme si un homme comme lui pouvait avoir besoin d’une diversion. Enfin c’est toujours pratique mais quitte à aller au plus simple ... Elle posa les yeux sur le livre qu’il tenait à la main, les caractères ne lui disaient rien et elle haussa les épaules, ce n’est pas comme s’il n’était pas un homme plein de mystère. Elle frotta vivement ses mains l’une contre l’autre et souffla dessus, au moins cette fois, elle n’était pas aussi démunie que la dernière fois, il pouvait en être sûr. Dans sa veste, plein de petit boitier différent et surtout, dans les poches arrière de son short, son arme de prédilection prête à être assemblée en quelques secondes s’il le fallait.
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Le froid se faisait plus pinçant au fur et à mesure que les minutes s'écoulaient. Un fait plutôt étonnant du fait que l'on se rapprochait de l'heure du midi, sensée être le moment le plus chaud de la journée. De toute façon, avec la progression de la pollution et des progrès technologiques, il n'y avait rien d'étonnant à ce que les conditions climatiques soient complètement déréglées. Mais à quoi bon se lamenter du froid? Avec sa Magie de l'Eau, il était à même de contrôler également la glace et n'était donc pas si affecté par les basses températures. Cela lui permettait de se vêtir d'une simple veste comme celle qu'il portait à l'heure actuelle. Toujours plongé dans sa lecture, Oberon dévorait chaque pages du roman féerique, un volume qu'il appréciait particulièrement. Il s'agissait de la vie d'un éminent philosophe très connu dans le monde des créatures fantastiques, et qui relatait son parcours et le développement de sa façon de penser au fils des décennies. Pour le commun des mortels, c'était le genre de lecture qui n'intéressait personne mais pour un être aussi réfléchi que le souverain de Concordia, ce type d'ouvrage était très courant.
Un groupe de jeunes filles, probablement des lycéennes, s'approchèrent de lui. L'une d'entre elle fut poussé par toutes les autres afin de questionner le grand homme blond. Apparemment, elle voulait prendre son numéro de téléphone et une photo avec lui. Le téléphone était une technologie considérée comme archaïque chez les elfes ou les fées, aussi n'était-il pas en mesure de le leur donner. En fait, il était en mesure de ne rien faire. Jusque là, cela avait été toujours des femmes seules qui étaient venues lui adresser la parole, sans être trop collante ou agressive, aussi n'avait-il aucun problème à les envoyer balader. Mais lorsqu'il s'agissait d'un groupe de femmes, surtout aussi entreprenante, il s'agissait là d'un point faible d'Oberon. Il ne répondit rien, rouge de honte, et lassées de ne pas avoir de réaction, les jeunes demoiselles s'en aller. Ouf! Il s'en était fallu de peu.
"Hum?". Le souverain avait senti quelque chose. Non, ce n'était pas une présence hostile, mais plutôt familière. Il avait déjà rencontré cette personne auparavant. Cette dernière semblait se situer dans les hauteurs, probablement sur l'un des toits du voisinage. La fée ne broncha pas et continua sa lecture comme si de rien était. Cette présence finirait bien par se manifester ou alors disparaitre. Il ne perdit donc pas de temps à tenter de l'identifier, il se devait de rester concentrer et attendre son coéquipier qui ne tarderait pas à arriver. Quelques minutes plus tard, la présence semblait ne pas avoir bougé. Oberon devina presqu'aussitôt qu'il s'agissait sans doute de la personne qu'il attendait. Mais pourquoi était-ce une présence qui lui semblait si familière?
La présence s'était mise en mouvement. Elle semblait être descendue de son perchoir pour poser pieds à terre, non loin derrière lui. Il ne lui fallu pas plus de trois secondes pour identifier le nom de cette personne. Rien d'étonnant à ce que cette sensation lui soit si proche, il avait encore la sensation de ses lèvres sur le bout de sa bouche. Tweedle Dee. En même temps, une personne agile, douée dans la fuite et la diversion, cela ne pouvait pas être une autre personne. Celle-ci s'approcha par derrière, puis se décala légèrement vers la droite avant de poser les bras sur le dossier du banc et se pencher. Son visage était à quelques centimètres du sien, presque au même niveau.
«Alors c’est avec toi que je dois m’arranger.»
Dee semblait non plus ne pas savoir que ce serait lui son partenaire dans le cadre de cette mission. À vrai dire, il était assez surpris mais plutôt heureux au fond. Toujours cette même sensation étrange qui tourbillonnait dans sa poitrine. Avec son visage aussi près, cette chaleur plutôt agréable se fit sentir de façon plus prononcée. Mais ce n'était le moment pour de telles futilités, ils étaient là pour une autre raison bien plus importante. Alors cette fois-ci, ils seraient des alliés. Il était proche de 10h20, il avait donc moins de 30 minutes pour se mettre au point sur le plan et établir un plan d'action lorsque le train arrivera. La fille aux cheveux bleues se pencha un peu plus afin de jeter un coup d'oeil à la lecture d'Oberon. Affectée par le froid, elle se frotta les mains tout en soufflant vigoureusement dessus. Toujours sans un regard pour la jeune fille, il ferma son bouquin dans un claquement qui résonna dans le froid puis le rangea dans les poches de la veste. Le bruit de son livre fit jaillir quelque chose de dessous le banc.
Un renard à la fourrure rousse, qui semblait avoir trouvé refuge sous le large objet en bois s'était dégagé et enfui loin d'Oberon, en plein milieu de la route. La fée le fixa attentivement puis fit un simple mouvement, lui intimant de venir. L'animal, absolument pas craintif, se dirigea à rythme régulier vers le blond puis grimpa sur ses genoux. Le roi se mit à lui caresser le dos et la tête délicatement puis daigna enfin tourner sa tête vers la jeune fille. Elle portait une tenue plutôt légère pour le temps, un mini-short, des bas sur les jambes et un manteau sur le buste. Pas étonnant qu'elle ait un peu froid. Elle était toujours coiffée de la même façon, de longues tresses touchant presque le sol enneigé et un cache-oreille en guise de protection. Il faisait noir lors de leur dernière rencontre mais cette-fois ci, il était en mesure de bien la détailler. Elle était mignonne, cela ne faisait aucun doute, surtout lorsqu'elle lui souriait. Elle semblait en pleine possession de ses moyens et la confiance se lisait sur son visage. Les baisers de fées n'étaient pas connus pour faire des miracles pour rien.
«Tu es au courant du plan j'imagine?»
La tactique recommandée par GML était assez bien élaborée mais Oberon disposait de bien d'autres plans au cas où le plan principal n'était pas adaptée à la situation. Après tout, il ne savait pas ce qui les attendait lorsque le train arrivera, quelle genre de dispositif de sécurité a été déployé ni combien d'homme auront été mobilisé pour ce colis si mystérieux. L'heure approchait. Le roi prit doucement le renard entre ses mains puis le déposa sur le sol. Celui-ci émit un jappement joyeux puis se glissa à nouveau sous le banc. La fée leva les yeux vers les quais et aperçu l'homme qui travaillait dans l'épicerie. Ce dernier était en train d'écrire sur un panneau avec un morceau de craie. "Train retardé: 1 heure". La neige tombait de plus belle et en observant l'horizon, l'amoncellement de nuages en disait long sur les conditions météorologiques de la région. Le train était sûrement prit dans une tempête de neige. Ce n'était pas un bon présage car l'Agence de Mère-Grand serait probablement inquiétée et enverrait des agents pour rendre compte de la situation. La meilleure option serait d'intercepter le train immédiatement, pendant qu'il était immobilisé.
Oberon se leva, essuya la neige qui s'était accumulée sur sa veste puis se tourna à nouveau vers Dee.
«Suis-moi. On va intercepter ce train.»
Sans aucunes explication. En fait, il considérait que son coéquipier avait tiré la même conclusion que lui, ce qui n'était toujours pas le cas. Sans lui laisser le temps de répondre, il se dirigea vers un petit bois, non loin de la voix ferrée. Ce n'est pas que quelque chose d'intéressant s'y trouvait mais il ne valait mieux pas qu'il déploie ses ailes devant tout le monde.
Elle n’était pas du genre très frileuse mais le manque d’action et de mouvement laissait le froid atteindre les extrémités de son corps. Le jeune homme qu’elle abordait était toujours semblable à lui même, distant et froid. Oberon, l’homme qui parait sans coeur et qui pourtant lui avait déjà sauvé la vie deux fois, dont une fois consciemment. En toute connaissance de cause du fait qu’elle ne le lâcherait probablement jamais. Sourire aux lèvres, elle s’apprêta à prendre la parole quand un claquement sec l’en dissuada. Une ombre fila à toute vitesse et revint par la suite sous les ordres du jeune homme. Un renard en cette saison ? Cela lui semblait bizarre, plus encore son attachement pour la petite bête visiblement très affectueuse à son égard. Elle ne se doutait pas un instant de cette personnalité caché du jeune homme. Décidément, Oberon était vraiment plein de surprise. Croisant finalement son regard, elle lui sourit, presque attendrie par ce moment qu’elle avait volontairement pris soin de ne pas gâcher en tentant de s’imposer. Il est parfois préférable de ne pas bouger lorsqu’on assiste à un spectacle peu commun. Le renard – tout comme lui – était une créature sauvage qu’il fallait apprivoisé avec du temps. Mais la patience n’était pas le fort de Tweedle, et du temps, elle n’en avait pas. Pas aujourd’hui en tout cas.
Le plan, toujours le plan. Quand il lui posa la question, elle haussa les épaules. De son point de vue, les choses ne se passaient jamais comme l’organisation le prévoyait et elle se retrouvait souvent seule avec ses instincts comme seule arme. Elle acquiesça bien entendu, sinon elle imaginait l’air excédé qu’il prendrait certainement. Elle le voyait comme un être pointilleux, net, propre et sans bavure. Tout ce qu’elle ne pourrait probablement pas faire. Elle était impulsive et fonctionnait surtout à la provocation. Mais ça, c’était son problème n’est-ce pas. Elle posa ses yeux améthystes dans les siens en observant son visage, c’était la première fois qu’elle pouvait le contempler pleinement et d’aussi près. Les traits fins de son visage s’accordaient parfaitement à la sensation qu’il dégageait. Elle le vit déposer l’animal au sol et suivit son regard pour voir l’homme de la supérette annoncer le retard du train sur un petit panneau d’ardoise à la craie rouge. Une heure, ce n’était pas bon, rien que cela remettait tout en question vis à vis du plan de GML. Le train avait dû être immobilisé pour des rails gelés, ou une bêtise de ce genre. C’est fou comme les voies sont parfois mal entretenues entre certaines petites gares. Son partenaire se leva et essuya son manteau. De près, elle pouvait clairement voir la tête en plus – minimum – qu’il faisait. Elle se sentit soudain petite mais ne se démonta pas pour autant, se contentant de se redresser à son tour en s’étirant légèrement les membres. Elle ne voulait trop s’engourdir avant l’action, elle avait besoin de sa vitesse et de ses réflexes. Il reprit une nouvelle fois la parole en lui intimant de le suivre. Déçue que son feu d’artifice improvisé n’aurait pas lieu, elle jeta un regard vers les toits qu’elle avait occupé avec un rictus contrit avant de se mettre en route et de revenir à sa hauteur.
▬ " Effectivement, il n’y a pas de temps à perdre.
La jeune femme soupira et se débarrassa de son manteau et de son cache-oreille, chaude et lourde, elle entravait déjà trop ses mouvements au gout de la jeune femme. Le froid titilla ses bras et la jeune femme pressa légèrement l’allure pour ne pas en sentir la morsure, le sport réchaufferait ses muscles et la fraîcheur terminerait de réveiller son esprit qui n’en serait alors que plus vif. L’air froid est si vivifiant. Voyant par où il voulait passer, la jeune femme le devança de quelques mètres pour s’échauffer et grimper au premier arbre sur sa route. Elle se sentait pleinement libre quand elle faisait ce genre de petite cascade où elle n’avait pour seule limite que le ciel. Elle attendit qu’il ait rejoint l’orée pour s’enfoncer légèrement par les branches. Elle voyait la lumière à travers les frondaisons et n’avait pas de mal à se diriger malgré la gare n’étant plus visible. Elle s’accroupit sur une branche en attendant de voir ce que son partenaire fabriquait. De là, on aurait pu la prendre pour un singe à se balader ainsi de branche en branche. C’était peut-être un peu ce qu’elle était au fond, de toute façon, elle ne le prenait pas mal.
C’est en observant le visage de son interlocuteur qu’elle se rappela soudain la manière dont il était parti la dernière fois : Ses ailes. Et elle repensa au petit morceau qu’elle avait conservé précieusement et qui trônait toujours sur sa table de nuit. Elle n’y touchait que rarement pour ne pas le perdre ou l’abîmer. Au contraire, elle le gardait comme le trophée de son premier affrontement et / ou confrontation avec le jeune homme. Quelques questions passèrent surement dans ses yeux, elle se demandait au fond ce qu’il pouvait être. Elle continuait de le fixer inconsciemment et redescendit de son perchoir pour se poster face à lui. Comme si son subconscient lui avait intimé l’ordre de redescendre. Lui-même avait dû y penser depuis un bon moment en vérité, c'est elle qui était toujours lente à la détente. Ses chaussures s’enfoncèrent sous la fine couche de neige boueuse et elle restait plantée là. Elle ne ressentait plus vraiment le froid malgré la vapeur qui sortit de ses lèvres. Son visage se leva légèrement vers le sien et elle le taquina légèrement. En fait, elle aurait bien voulu les voir de plus près et se doutait que le plus rapide moyen de retrouver ce train c’était bien sûr, la voie aérienne et sans obstacles.
▬ " Allez, sors les. Je me doute que tu y as pensé. Allez s’il te plaiiit.
Elle n’essayait même pas de cacher l’air enjoué qui se dessinait sur son visage. En fait, elle s’en fichait un peu à vrai dire, elle cherchait juste à obtenir encore une fois ce qu’elle voulait. Ses yeux cherchèrent les siens armée seulement de son plus beau sourire.
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Le train était sûrement arrêté à plusieurs dizaines de kilomètres de la gare. Comment le savait-il? Tout simplement en utilisant la portée de ses capacités sensorielles. Depuis la station, il pouvait à peine distinguer les présences humaines qui s'activaient au loin. De plus, compte tenue de la situation, ils seraient beaucoup plus nombreux à l'extérieur pour tenter de faire avancer la locomotive, ce qui compliquait nettement les paramètres de la mission. En effet, dans le déroulement normal des évènements, ils étaient sensés agir au niveau des hangars de marchandises, où seuls quelques douaniers et les éventuels gardes pouvaient se trouver. Ici, tout les machinistes et le personnel à bord devaient être mobilisés pour débloquer les rails.
Entre temps, Dee l'avait rattrapé et marchait à ses côtés. Une image assez amusante tant elle et Oberon étaient différents sur le plan physique. Déjà, le souverain était très grand, la dépassant de plusieurs têtes. La mine plutôt joyeuse qu'affichait la jeune fille faisait passer la fée pour un homme d'âge mûr, suscitant des regards assez perplexes de la part des personnes qui eurent l'occasion de croiser leur bout de chemin.
«Effectivement, il n’y a pas de temps à perdre.»
lui répondit-elle. Après un soupir à peine masqué, elle enleva son manteau et ses caches-oreilles et les jeta tout simplement dans le sol enneigé. Cette gamine avait peu de considération pour ses biens matériels. Elle était peut-être fortunée pour se permettre un tel gaspillage? Une question assez inutile pour le coup. Affectée bien évidemment par le froid, elle se mit à marcher un peu plus vite, creusant l'écart entre elle et lui. Son haut était très léger, moulant ses formes à la perfection, ce qui provoqua une montée de chaleur brève sur son visage. Après tout, il avait eu le..."privilège" de voir ces.."choses" de plus près. Il secoua rapidement son visage, tentant de garder son sérieux tant bien que mal. Plusieurs mètres devant lui, elle avait trouvé un perchoir dans un arbre situé sur les bords de la forêt. Cette fille était un singe ou quoi? Elle ne pouvait pas s'empêcher de faire l'idiote et c'est lui qui en récoltait les fruits. Les quelques passants qui avaient assisté à la scène ne purent s'empêcher de lâcher des rires moqueurs. Toujours aussi impassible, Oberon se contenta de marcher tranquillement, les mains dans les larges poches de son manteau. Le vent faisait flotter sa chevelure dorée dans les airs avec grâce, lui donnant un air plutôt angélique pour un type qui incarnait plus la noirceur de l'âme.
Une fois qu'il arriva à la hauteur de Dee, celle-ci s'engouffra dans la forêt, sautant sur les branches, d'arbres en arbres. Était-ce bien utile de gaspiller tant d'énergie sans aucune raison valable? L'expérience de mission de cette jeune fille n'était sans doute pas très élevée. Elle disparue à travers les barrières vertes et blanches, laissant Oberon marcher seul à travers les troncs d'arbres séchés par la rigueur hivernale. Quelques minutes plus tard, il rattrapa à nouveau la jeune fille qui l'attendait, accroupie sur une branche solide d'un vieil arbre. Le jeune homme regarda autour de lui afin de déterminer s'il y avait possibilité pour lui de déployer ses membres de vols. C'était un endroit idéal, ressemblant à une clairière de petite superficie. La gamine à la chevelure bleue sauta de son perchoir et atterrit pile en face de l'homme aux cheveux d'or. Elle était vraiment petite, son front touchant à peine le haut du ventre d'Oberon. Elle leva son visage en direction de celui de son partenaire, en large sourire taquin sur la face.
«Allez, sors les. Je me doute que tu y as pensé. Allez s’il te plaiiit.»
lui supplia-t-elle comme une enfant capricieuse réclamant quelque chose à ses parents. Le roi haussa les sourcils, plutôt surpris du fait qu'elle ait compris la raison de sa venue dans la forêt. Il considérait qu'elle était sensée l'avoir compris tout en pariant sur le contraire. Elle n'avait pas montré de grand signe de vivacité d'esprit lors de leur première rencontre. Bref, au moins cela le rassurait un peu, elle n'était pas complètement bête. Juste un peu bébé peut-être. D'ailleurs, elle devait peut-être se douter qu'il n'était pas humain. Elle ne semblait pas effrayée pour autant.
La fée soupira quelques secondes puis regarda au loin, dans la direction de la position du train. Comme elle l'avait si bien dit, il n'y avait vraiment pas de temps à perdre. Il se tourna vers elle. Dans un petit flash de lumière, les six paires d'ailes d'Oberon se matérialisèrent dans son dos, à travers ses vêtements, sans pour autant les déchirer. La magie pouvait faire de grandes choses n'est-ce-pas? Les ailes des fées n'étaient pas comme celle que les humains pouvaient les représenter dans leurs contes, c'est-à-dire, similaires à celles des insectes. Elles étaient plus à mi-chemin entre celles des oiseaux et des libellules, avec de larges écailles dorées mais de très grandes envergures, prenant la forme des ailes aviaires. Approximativement, elles faisaient environ plus de 3 mètres d'envergure. Le roi prit délicatement la main de son partenaire puis passa sa main libre sous les cuisses de la jeune fille. Il la souleva presque immédiatement, la portant comme on portait les princesses dans les histoires humaines. Il fit battre vigoureusement ses ailes et se propulsa vers le haut, prenant son envol.
Ce fut une bien mauvaise idée d'avoir enlevé son manteau. L'air frais en altitude était bien plus mordant que celui au sol. La tenant fermement dans ses bras, Oberon regardait régulièrement au sol afin de repérer le convoi, voyant défiler sous eux les nombreuses rangées d'arbres. Bien qu'essentiellement blanc, le paysage était tout de même magnifique, surtout les collines recouvertes de neige, sur lesquelles on pouvait parfois apercevoir un cervidé qui tentant désespèrent de trouver de quoi brouter. Aidé par le vent, le roi n'avait pas besoin de faire battre constamment ses ailes et se contentait de glisser sur les courants aériens. Pour ne pas trop lui faire sentir le froid, il volait à une altitude assez basse, encore sous les nuages, à une vitesse plutôt correcte, ni trop lente ni trop rapide. Au bout de 15 minutes, il tourna légèrement sa tête vers le visage de Dee.
«Nous sommes encore assez loin mais je commencerais à descendre d'ici 10 minutes. Ils ne doivent pas nous voir arriver.»
Le vent sifflait dans ses oreilles sans pour autant le déranger. À vrai dire, il était trop préoccupé par autre chose pour s'en soucier. Il élaborait des stratégies supplémentaires dans sa tête, analysant l'environnement et les abris potentiels de la large zone forestière qui bordait le chemin de fer. Au moins, grâce à la neige abondante, il ne manquerait pas d'eau pour ses sorts. Mais une autre chose le travaillait également. Il pouvait être aussi calme d'apparence, il se sentait tout de même bizarre, non seulement de faire équipe avec elle, mais la tenir de cette façon était plus gênant, mais ce n'était ni le lieu ni le moment pour y penser.
Un flash lumineux la fit cligner des yeux. Et de nouveau, elles étaient là. Les ailes d’Oberon scintillaient dans la lumière du jour. De près, elle trouvait le spectacle plus magnifique encore. Six paires d’ailes s’étaient matérialisées devant elles, soit douze ailes lumineuses qui vibrèrent un bref instant comme pour se dégourdir. En les voyant ainsi, elle ne pouvait croire une seconde que l’homme qu’elle avait devant elle était un être si noir. C’était impossible qu’il puisse à la fois posséder une âme si noire et également paraître si pur en cet instant précis. Subjuguée par ce qu’elle voyait, elle ne se rendit pas tout de suite compte que son partenaire lui avait pris la main et qu’en une fraction de seconde, elle s’était retrouvée dans ses bras, à quelques mètres du sol. Elle baissa les yeux pour observer la vitesse, l’air froid sifflait à ses oreilles. Peut-être qu’elle aurait dû se débarrasser de sa veste plus tard mais peu importe. Pour la première fois de sa vie, elle quittait vraiment le plancher, emportée, comme si la gravité terrestre n’avait plus d’emprise sur son enveloppe charnelle. Elle ne pensait même pas à vrai dire au froid qu’elle pouvait subir à cette altitude., Elle regardait la légère et fine pellicule lumineuse qui accompagnait le vol d’Oberon. Elle était pourtant sûre de ne pas l’avoir vu la nuit de leur rencontre.
Les paysage défilait sous ses yeux et malgré qu’elle soit dans les bras de son partenaire pour les besoins de la mission, elle sentait une certaine gêne d’être portée ainsi, elle ne l’imaginait pas si magnanime, surtout après la soirée où il l’avait malmenée et où elle avait fini ... Elle piqua un fard à cette pensée. Elle rappelait du moment où elle s’était éveillée et avait remarqué qu’elle n’avait plus de haut. Dans le feu de l’action, elle n’avait pas réalisé mais à présent ... Elle détourna les yeux et observa le sol à ses pieds, elle ne voyait pas grand chose si ce n’est les créatures sauvages peuplant cette région. Un cerf recherchant de la nourriture sous la neige. Elle voyait sans voir, imaginant des scénarios alambiqués. Finalement, elle inspira un grande bouffée d’air. Le passé était le passé n’est-ce pas ? Son interlocuteur lui-même ne semblait pas s’en souvenir plus que ça et c’était peut-être pas une si mauvaise chose au final. C’est pourquoi lorsqu’il prit la parole, elle put le regarder sans problème. Ses joues étaient encore un peu rouge mais on pouvait largement mettre ça sur le dos de la température qui les entouraient.A vue de nez, cela devait bien faire dix minutes, voir quinze qu’ils étaient en train de voler si bien qu’elle se doutait déjà de ses paroles. Il annonça la descente d’ici une dizaine de minutes. Elle l’écouta vaguement et puis, quelque chose attira son attention. Du coin de l’œil seulement, mais elle était sûre de ne pas avoir rêvé. Dans les bras d’Oberon, la jeune femme se mit à gigoter. Pas assez pour le déranger de ses pensées visiblement, mais assez pour regarder par dessus le dos du jeune homme, au sol, une ombre. Elle continuait d’observer un endroit derrière eux, persuadée que ce n’était pas qu’une impression.
▬ " Dis ... Tu n’as pas l’impression ... Qu’on oublie un détail ? Je veux dire ... J’ai l’impression qu’on ... Enfin que c’est trop calme.
Ce n’était pas une excuse pour engager la conversation ou pour penser à autre chose que la proximité « soudaine » qu’elle avait avec l’homme. Non, elle avait vraiment l’impression que déjà maintenant, des éclaireurs ou autre chose du genre auraient du croiser leur route ou même les apercevoir. Le ciel avait beau être couvert, les deux protagonistes n’en restait pas moins visible aux yeux des quelques curieux qui parcouraient surement les bois. Il avait dit lui-même que le train n’était plus si loin, il lui semblait donc étrange qu’il n’ait encore croisé personne, pas âme qui vive. Lorsqu’il amorça la descente, la jeune demoiselle restait encore plus sur ses gardes. S’en était fini de son sourire insouciant trônant habituellement sur son visage, elle sentait que quelque chose n’allait pas. Quelque chose qui, si elle ne découvrait pas quoi pourrait nuire à leur objectif. Bien sûr, elle pouvait se tromper, cela lui arrivait, mais en général ses pressentiments se révélaient souvent justifié. Depuis un moment, elle n’avait plus vu d’animaux, elle n’entendait plus d’autres bruits que le froissement des ailes de son partenaire. Malgré ses doutes, il semblait confiant comme toujours, impassible. Elle ne doutait pas de ses capacités d’ailleurs, elle avait bien vu de quoi il était capable, elle l’avait même subit. Mais l’on est jamais trop prudent. En cas d’embuscade, elle ne servirait pas à grand chose si ce n’est qu’à gagner du temps. Elle se sentait agitée mais évitait de se montrer gênante pendant le vol. Dans d’autres circonstances, avec une autre intuition, elle aurait sûrement profiter de la ballade. Quel humain pouvait se vanter d’avoir parcourut les cieux de la sorte ?
Lorsqu’ils reposèrent les pieds à terre, la jeune femme Ne resta qu’un bref instant immobile. Pas de temps à perdre. Comme ils n’avaient cesser de le souligner depuis le début. Sécurisant le maigre périmètre qu’ils occupaient pour le moment, elle n’avait plus cette vague impression de danger, mais elle sentait quand même que quelque chose se tramait. Attaqué le convoi de face ne serait pas une bonne idée, elle se demandait si la mèche n’avait pas été vendue. Depuis quelques temps, on entendait beaucoup parler de mouchard, dans une agence comme dans l’autre, on était jamais vraiment à l’abri de ce genre de coup monté ... Un coup monté ? Et si le train avait volontairement été arrêté pour les pousser à migrer de la gare. C’est vrai qu’il faisait froid, mais la neige était fondante et il ne gelait pas encore. Les températures les plus basses n’étaient attendues que dans deux ou trois jours. Elle se tourna vers Oberon pour connaitre son opinion mais l’air concentré du jeune homme l’en dissuada, elle avait l’impression qu’il était lui aussi en plein débat intérieur, peut-être sur le meilleur plan à adopter ? Elle préférait patienter un moment avant de lui faire part de ses impressions. Il n’était pas du genre à se préoccuper de l’intuition, du moins, c’est l’impression qu’elle avait. Il lui rétorquerait sûrement que ce n’était que dans sa tête ...
Messages : 481 Arme de prédilection : Magie noire de l’Eau /Combat au corps à corps et à l'arme blanche Arme non maitrisée : Armes à feu / Magie de Foudre
Pendant plusieurs secondes, Oberon se paya le "luxe" de se laisser aller dans ses pensées. Ce bref instant d'inattention allait devenir une source d'ennui plus que magistrale pour nos deux protagonistes. Dirigeant son vol de façon instinctive et machinale, il ne se rendit même pas compte que Dee s'agitait dans ses bras et ne fut tiré de sa réflexion que lorsque son partenaire lui adressa la parole.
«Dis ... Tu n’as pas l’impression ... Qu’on oublie un détail ? Je veux dire ... J’ai l’impression qu’on ... Enfin que c’est trop calme.»
Le souverain tourna son regard vers le visage de la jeune fille qui affichait ouvertement son inquiétude. Avait-elle remarqué quelque chose qui avait échappé à la vigilance de la fée? Il se remit à regarder les paysages lorsqu'une sensation lui fit froncer les sourcils. "Merde!". Ses capacités sensorielles de nouveau en action, il venait de détecter plusieurs présences à plusieurs endroits de la forêt. L'une d'entre se trouvait déjà derrière eux alors que deux autres se trouvaient respectivement à leur droite et loin devant. Au vu de leurs positionnement de part et d'autre du convoi, il devait sûrement s'agir d'éclaireurs. Il n'y en avait pas à leur gauche ce qui s'expliquait par le fait que de côté-ci, il s'agissait de vastes plaines enneigées où il était plutôt facile de détecter d'éventuels intrus. Dee avait sûrement remarqué la vigie qui se trouvait derrière et cette dernière les avait très probablement aperçu arriver. Il était trop tard pour l'effet de surprise, l'ennemi savait qu'ils étaient dans la zone.
Sans attendre, la fée commença à réduire son altitude, à l'instar des aigles qui fondaient sur leur proies en piqué. La jeune fille semblait plus calme que jamais mais ce n'était pas seulement elle. Tout autour de lui semblait plongé dans un silence de mort où seul la friction de l'air sur ses vêtements émettait du bruit. Rien, pas un animal, pas un bruit, tout semblait figé dans le temps. La situation était de plus en plus étrange. Dee avait raison, tout était bien trop calme. Il aurait dû croiser du monde, au moins quelques baladeurs en forêt ou des bûcherons mais ce n'était pas le cas. Tout ceci commençait à ressembler à une vaste comédie où les principaux acteurs n'étaient autres que nos deux agents de GML, se dirigeant vers un piège plus qu'évident. La gamine s'en était rendue compte bien avant lui, il en fut surprit mais ne pouvait en être plus heureux quelque part. Elle venait de grimper un peu plus dans son estime.
S'assurant de trouver un endroit plus sécuritaire, c'est-à-dire, où l'ennemi mettrait du temps à les trouver, il finit par atterrir, utilisant ses ailes pour contrer l'attraction gravitationnelle. Il déposa délicatement la jeune fille sur le sol, l'aidant à se tenir debout puis fît disparaître ses ailes dans un fine pluie de poudre dorée. Il avait choisit en endroit de la forêt particulièrement dense en arbres, où les espaces étaient plus resserrés et donc où la capacité de se mouvoir s'en retrouvait réduite. C'était un handicap pour lui mais également pour ses ennemis. La seule qui pourrait aisément se déplacer, c'est elle. Du haut d'arbre, elle pourrait facilement le couvrir pendant qu'il évoluerait au sol, et ainsi elle ne se ferait pas détecter. En fait, l'appât avait changé de personnage. Oberon s'assura que personne ne se trouvait dans son champ visuel et jeta un regard bref vers Dee, qui elle aussi sécurisait la zone. Malgré sa fougue et son côté enfantin, elle savait faire preuve de professionnalisme et de sérieux. Il se sentait un peu plus en sécurité d'avoir une personne compétente à ses côtés mais cela ne changeait rien au fait que la partie ne faisait que débuter. Tout portait à croire qu'ils étaient effectivement attendu. En observant la neige à ses pieds, qui était une véritable poudreuse, il en déduit qu'il ne faisait pas suffisamment froid pour qu'une telle qualité de flocons soit assez solide pour empêcher un train de passer. Trois éclaireurs, un train arrêté sans raison, une trop grande facilité d'approche...et un nombre assez élevés de présences qui commençaient à envahir la forêt. L'ennemi avait bougé. Il les cherchait. Oui, à l'évidence, Oberon et Dee avait foncé directement dans la gueule du loup, tout ça à cause de son manque de concentration. Mais comment l'agence était au courant de cette mission? Un agent double bien évidemment, ce qui était courant dans la guerre de l'information.
Avant toute chose, il fallait qu'il mette son partenaire de l'évolution de la situation. Le travail d'équipe allait devenir le pilier principal dans la réussite de cette mission. Il marcha en direction de la jeune fille qui était en train de l'observer, semblait vouloir lui dire quelque chose.
«Il y a trois éclaireurs, couvrant toutes le voies d'entrée possibles pour atteindre le train. Les deux autres ne nous ont pas encore vu mais celui qui surveillait le chemin par lequel on est passé à eu le temps de nous voir et a donné l'alerte.»
lui dit-il en parlant à voix basse. Oberon se tourna vers l'arrière, en direction de leur chemin d'arrivé. À plusieurs centaines de mètres de là, un homme les observait attentivement à l'aide d'une paire de jumelles. Seul la fée était en mesure de déterminer sa position exacte. Même si le mal était fait, il ne pouvait pas se permettre de laisser cet individu en vie. Il pourrait facilement donner à l'ennemi la position des deux agents, même s'ils se déplaçaient. Le souverain tendit la main au dessus du sol. La neige se mit à s'agglutiner rapidement, prenant alors la forme d'une longue lance en glace. Sans attendre, le blond la saisit et la projeta de toutes ses forces en direction de l'éclaireur. Un cri horrible déchira les cieux. À travers ses jumelles, l'ultime vision de l'éclaireur avait été le projectile glacé se dirigeant droit sur lui.
Le roi se tourna vers sa coéquipière. Elle semblait vouloir lui dire quelque chose mais Oberon se précipita sur elle et mit une main sur sa bouche. Il regarda loin devant, ses yeux s'illuminant d'un bel éclat rougeâtre. Un à un, des hommes munis d'armes à feu arrivèrent à leur hauteur. C'était l'ennemi. Le groupe de soldats avait été envoyé pour les cueillir et bien que les hommes étaient dispersés autour des deux agents, certains étant même à quelques mètres à peine, ils ne semblaient pas être capable de les voir. Littéralement, Oberon et Dee étaient invisibles à leurs yeux. Ce n'avait rien de fantastique, c'était le fait du roi des fées. Ce dernier avait tout simplement usé d'un sort d'illusion à grande échelle, masquant ainsi sa présence ainsi que celle de la jeune fille. Mais il ne fallait faire aucun bruit sous peine de se faire immédiatement détecter. Le sort masquait les apparences mais non les sons.
Toujours une main sur la bouche de son partenaire, il tendit une main en l'air et ferma lentement ses paupières afin de se concentrer. Il ne fallait pas prendre de risque, il pourrait facilement les endormir mais les dangers étaient bien trop grands pour les laisser vivre. "Black Canvas". Une multitude de rayons de glaces noires balayèrent la zone, comme une toile d'araignée et transpercèrent tout ceux qui se trouvaient dans leurs rayons d'action. Ce n'était pas un spectacle agréable à regarder. La vue de deux douzaines se faisant embrocher comme de vulgaires bouts de viandes, les organes sorties et la cascade de sang qui en découlait; Oberon espérait que la jeune fille ne perde pas ses moyens. Voir les autres mourir était bien souvent une expérience traumatisante, mais le roi faisait confiance à son équipière. Elle avait du courage et de la fierté en grande quantité, elle ne se laisserait sûrement pas battre par quelques cadavres. Une fois le massacre terminé, la fée ouvrit de nouveau les yeux, respirant légèrement plus vite. Il retira doucement sa main du visage de Dee puis se dirigea vers l'un des nombreux cadavres qui gisait dans un tas de neige teinté par le sang. Il s'accroupit afin d'étudier le corps de plus près et le fouiller. Il en retira une carte de visite qui ne regarda même pas, et de nombreuses cartouches de fusils d'assaut. Il se relava et se tourna vers Dee.
«Si tu as besoin de munitions supplémentaires, c'est le moment. Aussi, le plan a changé. Les ennemis sont trop nombreux. Je vais faire diversion, tu te chargeras de récupérer discrètement le colis. Tu évolueras dans les arbres et moi au sol. Pour ouvrir la serrure du colis, tu utiliseras ceci. Il suffit de le coller et le reste se fera tout seul.»
lui dit-il calmement, s'approchant d'elle, une main dans une poche avant d'en sortir une sorte de parchemin sur lequel était dessiné un cercle magique. La jeune fille tendit une main pour récupérer le bout de papier. Oberon enleva alors son manteau puis sa veste. Il se débarrassa de son écharpe d'une main. Il joignit ses mains comme pour faire une prière puis se mit à réciter quelques formules en langue féérique. Le corps du blond se mit à briller d'une lueur dorée. La lumière se matérialisa, prenant alors la forme d'une armure d'une couleur or éclatante, la même qu'il portait lors de sa première rencontre avec Dee. Il mit les mains derrière sa tête afin de dégager sa longue chevelure.
«Désolé pour la main. Et au fait, sans toi je n'aurais pas pu me rendre compte de la présence des éclaireurs. Je compte encore sur toi pour la suite..Allons-y.»
lui dit-il alors, posant une main sur l'épaule de Dee. Il avait éliminé ces larbins, mais le gros des forces ennemis était probablement resté près du train et du colis secret. C'est là-bas qu'ils devront se rendre. C'est là-bas que tout se jouerait. Oberon était bien conscient qu'il se dirigeait dans un piège mais il ne se résoudrait jamais à reculer et abandonner la mission. Plutôt mourir. Ce qui arriverait peut-être, après tout ce sont les risques du métier.
Le vol avait été écourté. Il en valait d'ailleurs mieux ainsi, la jeune femme tenant en place dans les bras du jeune homme que pour ne pas le perturber davantage. Ses sourcils s'étaient froncés à la remarque de la jeune fille et elle avait bien compris qu'il y avait effectivement quelque chose qui n'allait pas. La descente lui semblait longue. Trop longue presque et finalement, lorsque ses pieds touchèrent le sol, elle se dépêcha de sécuriser un minimum la zone. Cela leur permettrait de gagner un minimum de temps si jamais les ennemis parvenaient à les trouver avant qu'il n'ait pu se mettre d'accord sur comment faire maintenant. L'alerte avaient sûrement dû être donnée par les sentinelles et les agents ne tarderaient pas à remarquer qu'ils avaient finis par comprendre qu'ils fonçaient droit dans un piège. Elle disparut un bref instant tandis qu'Oberon semblait se concentrer, sur quoi, elle se le demandait mais ne poserait certainement pas la question. Elle n'en avait pas le besoin pour le moment et quoique ce fût, elle était certaine qu'il serait mieux pour elle de le laisser faire. Elle reconnaissait sa puissance et son expérience et dans ce genre de mission, la confiance en l'autre à également beaucoup à jouer. Il faut parfois se confier aveuglément à son partenaire, car en savoir trop sur ses intentions pourrait lui porter préjudice, elle ne le savait que trop bien.
Dans les fourrés, elle planta dans la neige plusieurs mines aux alentours qui se déclencheraient si un pauvre malheureux venait à poser le pieds dessus, elle fit le tour sur un périmètre restreint, plus la zone serait réduite et plus ils auraient du mal à les retrouver. L'idée maintenant, était de se faire tout petit le temps de trouver le plan d'action et ensuite, ils aviseraient très certainement. L'urgence de la situation aiguisaient ses sens, à moins que ce ne soit l'adrénaline qui puisse la faire bouger seule, suivant ses instincts. Par moment, elle ressemblait vraiment à un animal sauvage tant ses intuitions se révélaient exactes. Même si elle en était consciente, elle ne s'en vantait pas pour autant, elle se félicitait simplement de l'avoir, dans ce genre de moment délicat. Après cette brève escapade, Tweedle Dee revint plus ou moins au centre de son périmètre et son partenaire vint vers elle, prenant la parole en chuchotant avant qu'elle n'ait pu en placer une, ce qui n'était pas si mal puisqu'elle s'apprêtait à dire des évidences, de toute façon. Quand elle comprit ses mots, elle acquiesça, toute trace de sourire ayant disparut de son visage, c'était probablement la première fois qu'Oberon pourrait la voir aussi sérieuse. Si tout c'était passé comme elle l'avait prévu, elle serait certainement en train de faire exploser ses feux d'artifices en ce moment. Elle devrait pourtant s'en passer. Oberon et Dee étaient – à la surprise de la jeune femme – parvenu à la même conclusion. L'alerte avaient dût être donnée et les ennemis devaient déjà sans doute avancé dans les bras pour les retrouver.
▬ " J'en suis bien consciente. C'est pourquoi nous n'avons pas à traîner, n'est-ce pas ? Même si je doute qu'on puisse atteindre d'ici l'un de ceux qui ne sont pas encore au courant à temps pour créer une brèche ...
Elle réfléchissait à voix haute tout en élevant tout de même pas la voix, suivant l'exemple d'Oberon. Elle le vit soudain se retourner et ses yeux se mirent à luire d'un éclat rubis qu'elle avait déjà vu auparavant. Elle n'avait donc pas rêvé la dernière fois, lorsqu'elle pensait que ses yeux avaient changé de couleur. Cette teinte rougeâtre la fit frissonner, ses cheveux se dressant sur sa nuque. C'est ce qu'il se passa ensuite qui finit de lui glacer le sang. Le cri horrible de l'homme à l'agonie. La jeune femme ne put réprimer un frisson d'horreur se rappelant qu'elle même, il n'y a pas si longtemps avait été l'objet du bon vouloir de cet homme. Comme quoi, les ennemis d'hier peuvent être les amis de demain. Elle avait ouvert la bouche, mais même s'il n'avait pas mis sa mains dessus, elle doutait qu'un son puisse encore en sortir. La vérité, c'est qu'elle ne savait pas quoi dire en cet instant. Elle n'était pas traumatisée bien sûr, elle savait que nécessité fait loi dans ce genre de situation et que cet homme avait certainement un talkie-walkie ou un truc du genre. Ce qui la poussait à se dire qu'il fallait qu'elle bouge. Elle, ou plutôt ils devaient bouger de là. Ils ignoraient si cet homme avait eut l'occasion ou non de dire où nos deux protagonistes se trouvaient. D'ailleurs, une explosion dans son dos lui témoigna que ses mines avaient fait mouche mais au vu du nombre qu'elle voyait dans le dos d'Oberon, elles ne suffiraient pas. Elle essaya de le lui signaler du doigt sans un bruit. De près, elle voyait l'éclat écarlate de ses yeux et ce qu'elle voyait dans son regard la terrifiait un peu. Pas vraiment pour elle, mais pour tout ceux qui se trouveraient sur le chemin de son partenaire. Il était vraiment redoutable, elle s'en rendait compte ici mieux que jamais.
Ses yeux se fermèrent et elle entendait les voix de leurs ennemis se plaindre qu'ils avaient piégé la zone. Heureusement, elle avait placé des mines à portée réduite et les explosions n'étaient que mineure, plutôt comme des coups de feux. Elle entendit les adversaire les maudirent et se fût d'ailleurs leurs derniers mots, leurs derniers instants. Des gerbes de sang volèrent dans tout les sens, tachant la neige jusqu'ici immaculée de la couleur pourpre qui caractérisait le liquide de vie coulant dans leurs veines. L'horreur de la scène en aurait traumatisé plus d'un. Dee ne faisait pas exception. Ce spectacle de désolation lui donnait mal au cœur. Elle aurait – à ce moment précis – voulu se trouver n'importe où ailleurs. Elle se sentait mal, pour ne pas se mentir mais elle savait qu'elle avait un devoir. La violence de la scène l'avait ébranlée mais cela la poussait seulement à quitter ce lieux. Elle imaginait les familles des victimes, les enfants qui ne verraient probablement jamais les parents qu'ils avaient perdus embroché ici. Certains étaient même méconnaissable. Son corps était agité de nombreux tressaillement, elle tremblait. La jeune femme avala sa salive, dans cet élan de compassion, elle n'avait pas remarqué que ses lèvres étaient à nouveau libre et que l'homme s'était éloigné d'elle, retournant un cadavre du pieds, lui conseillant de prendre ce dont elle avait comme munition. Elle secoua sa tête, ses longues tresses balayant légèrement l'air. Se reprendre. Elle devait se reprendre, elle penserait à tout cela, après la mission. Ce genre de scène était le propre de la vie d'agent secret n'est-ce pas.
▬ " - Je n'en ai pas besoin, je fais avec ce que j'ai, ces munitions ne serviraient à rien dans ... Enfin bref. T'es sûr que ce morceau de papier pourra s'occuper du coffre ?
Le reste du plan lui semblait logique. Elle ne l'imaginait pas dans les arbres et elles ne pouvait pas éviter autant de balle en restant l'appât au sol. Le papier en main, elle l'analysa du regard, le tournant dans tout les sens en se demandant vraiment les capacités qu'il avait. Elle finit par hausser les épaules, de toute façon, elle ne voulait plus traîner ici au milieu de ce spectacle d'horreur alors mieux valait ne pas discuter. Elle le plia soigneusement et le glissa dans son haut, l'endroit où il serait le plus à l'abri et où elle ne risquait pas de le perdre. Du coin de l’œil, elle le vit retirer sa veste et son écharpe et soudain, il lui apparut comme la première fois, dans son armure dorée. Bien étincelante cette fois, elle voyait l'éclat de la neige se répercuté dessus, à tout les coups, il attirerait plus facilement les regards qu'elle, à n'en pas douter. Même si elle ne doutait pas de son agilité et de sa rapidité, la jeune fille était tout de même déçue de devoir le laisser faire l'appât. Sa force et ses capacités auraient sans doute été une plus grosse surprise qu'elle et son arme qu'elle ne tarderait pas à monter de toute façon. D'un geste il dégagea ses longs cheveux blonds qui retombèrent dans son dos. Dans cette armure et son physique, elle en oubliait presque l'horreur qui les entourait à l'observer. Mais la réalité la happa très vite et de nouveau elle se contenta de hocher la tête, marquant son approbation à son armure et se prépara à prendre son élan, observant aux alentours pour trouver la meilleure prise pour monter sous la cime des arbres.
Mais, sur son épaule, la main d'Oberon l'arrêta et elle tourna son visage légèrement surpris vers lui. Des remerciements, maintenant ? Elle n'en revenait pas vraiment, elle s'en sentait presque gênée d'ailleurs. En temps que sa partenaire, n'était-ce pas normal de lui dire ce qu'elle pensait ? Ou en tout cas, au moins vis à vis de la mission. Elle le dévisagea un bref instant, clignant deux ou trois fois des yeux avant de lui lancer un bref sourire. Est-ce qu'il s'en faisait pour elle ? Elle l'ignorait mais dans le doute, elle préférait le rassurer tout de même. Un sourire ne suffirait pas, bien sûr et pendant un bref instant, elle canalisa son énergie pour être sûre qu'il puisse ne pas douter de ses propos, car peut-être qu'au fond, elle essayait de se persuader elle-même. Elle avait cette drôle de sensation maintenant qu'il la touchait à nouveau, lui d'ordinaire si peu tactile. Elle avait l'impression qu'il pouvait lire en elle et cela la dérangeait, elle avait des choses qu'elle voulait que personne ne sache. Elle était venue ici pour tout reprendre à zéro, ce n'était pas pour être bloquée dans son passé comme son prénom par exemple, que personne ici ne connaissait. Elle recula en haussant les épaules, l'air sûre d'elle et prit la parole d'un ton presque enjoué. Mais pas totalement, après un spectacle pareil, c'était impossible d'incarner encore la joie de vivre.
▬ " Ne t'inquiète pas. Tu as eu raison, je suppose. Et puis c'est normal entre partenaire alors ... Si tu veux me remercier, fais-le une fois que tout sera terminé.
Après ses mots, elle sauta pour attraper une branche basse, se balança un instant pour se rétablir et sauter sur une branche légèrement plus haute. Son ascension lui prit une bonne minute avant qu'elle ne puisse se permettre de monter plus haut. Plus haut, cela rendrait sa progression difficile puisque les branches ne seraient pas assez solide. De son perchoir, elle posa les yeux sur Oberon, tout d'or vêtu et sortit de sa poche les différentes parties de son arme. Les assemblant une à une, elle prit la forme d'un requin qu'elle chargea des missiles qu'elle avait jusque là autour de la taille. Deux rangées de munition à sa taille ainsi que deux autres autour de ses cuisses, elle aurait de quoi faire pour leur progression mais elle devrait changer d'arme en cours de route mais cela ne la dérangeait pas outre mesure. Dans sa tête, elle se disait que ce n'était pas vraiment pour la main qu'elle aurait choisi de s'excuser. Sans le vouloir, il lui avait rappelé qu'elle n'était qu'éphémère et que sa vie, elle aussi ne tiendrait sans doute qu'à un fil. Les humains sont fragiles. Même si elle le savait, elle ne l'avait jamais mieux compris que maintenant. Lorsqu'il se mit en marche, elle arrêta de penser. La mission. Uniquement la mission. Le reste pouvait attendre, il fallait qu'elle se concentre uniquement sur leur progression. Du haut de l'arbre, elle suivait de près en direction du train, le piège. Ils en étaient tout deux conscient mais n'abandonnerait jamais, et c'était sans doute là leur force.
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Il ne répondit rien lorsqu'elle l'avait questionné par rapport à l'efficacité du parchemin magique brise-verrou. Il n'était pas nécessaire de lui expliquer comment fonctionnait ce genre de magie, après tout elle n'était pas familière avec cet élément. Tout ce qui comptait, c'était qu'elle lui fasse confiance et qu'elle remplisse son rôle. Ce qui attirait plus l'attention d'Oberon en ce moment, c'était les pupilles de la jeune fille. Elles étaient magnifiques, certes mais à l'intérieur, on pouvait y lire une peur certaine, un gêne. De la part d'un individu qui venait de décimer plusieurs dizaines de personnes en une frappe, il était plutôt normal d'être surpris lorsque celui-ci se montrait plutôt poli et attentionné avec soi. En ce sens, Dee ne put qu'être surpris lorsqu'il avait posé une main sur son épaule, des remerciements sincères en bonus. Elle lui fit les gros yeux pendant quelques instants, les faisant cligner à répétions avant de lui répondre par un sourire. Elle n'avait pas besoin de lui répondre, de toute façon ce n'est pas ce qu'il était venu chercher en agissant de la sorte. Tout ce qu'il voulait c'était la rassurer, qu'elle avait toute sa place à ses côtés et qu'il ne fallait pas qu'elle doute de son utilité dans la réussite de cette mission. Oberon en était conscient, il lui faisant de l'ombre avec ses capacités surnaturelles et parfois on pouvait se sentir complètement inutile lorsqu'on évoluait dans son sillage. Elle fit quelques pas en arrière en haussant les épaules.
«Ne t'inquiète pas. Tu as eu raison, je suppose. Et puis c'est normal entre partenaire alors ... Si tu veux me remercier, fais-le une fois que tout sera terminé.»
Oui, la mission. Elle était loin d'être terminée. Mais une fois que tout sera accompli, il se demandait s'il fallait qu'ils se parlent de ce qui s'était passé lors de leur première rencontre. Il ne vaudrait mieux pas.
Elle agrippa une branche non loin d'elle et se mit à sa balancer sur celle-ci afin de bien poser les pieds dessus, puis elle continua sa montée de branche en branche jusqu'à atteindre une hauteur adéquate. Le roi, la tête levée, la regardait grimper puis baissa son regard pour fixer en direction du coin de la forêt par lequel les soldats étaient arrivés. Dee n'avait pas tort, il était trop tard pour éliminer les deux autres vigies. Mais cela faisait un moment que l'idée lui était sorti de la tête. Son objectif était de se rendre immédiatement au niveau du convoi et effectuer une attaque éclair. L'effet de surprise était déjà une option à jeter aux oubliettes. Les soldats qu'ils avaient sauvagement éliminés ne constituaient probablement que l'avant garde, d'autres allaient sûrement se retrouver sur le chemin. C'était son rôle de dégager le passage. Dee le couvrirait d'en haut mais sa tâche principale une fois arrivée au niveau du train, sera de rester cacher et de profiter d'un moment propice pour se faufiler et récupérer ce pourquoi ils étaient venus.
Il se mit à avancer tranquillement à travers la forêt. Il avait encore une dernière chose à régler. Il était important qu'ils puissent communiquer entre eux si jamais le besoin se faisait ressentir. Comme il ne pouvait pas avoir un visuel d'elle, il était important qu'elle puisse lui transmettre des informations sur sa position ainsi que celle des ennemis. Il ne disposait pas de ce que les humains appelaient des radios mais les fées avaient quelque chose d'un peu plus efficace et pouvant couvrir d'importante distance. À l'insu de son partenaire, à l'instant où leur regard s'était croisé, il avait établi un contact mental avec elle. Il plaça deux doigts sur sa tempe afin de s'assurer que la connexion était bien établie entre leur esprit.
«J'ai relié nos esprits par télépathie. Tu n'auras qu'à te focaliser sur moi et penser ce que tu voudras me dire pour que je l'entende dans ma tête. C'est plus sécuritaire ainsi.»
Il imaginait la tête de la jeune fille lorsqu'elle a entendit la voix grave d'Oberon résonner dans son crâne. La première expérience de télépathie était souvent désagréable mais incroyable à la fois. Mais tout semblait plutôt normal, elle avait plutôt bien supporté cette intrusion. Il s'agissait de magie mentale d'un plus bas niveau, il n'entendait pas les pensées personnelles de la jeune fille mais uniquement ce qu'elle voulait bien lui dire. Tout cela était un peu compliqué à expliquer avec des mots mais l'essentiel, c'était que cela ne violait pas l'intimité de Dee. Une fois cela fait, il commença à marcher un peu plus vite, s'assurant quelques fois qu'elle le suivait bien. Il sentit d'autres ennemis. Ceux-ci étaient encore loin devant mais il ne fallait pas leur laisser le temps de se défendre.
«Ennemis à 11h. Je m'en charge, couvre moi.»
Par la pensée, il indiqua leur position à son équipière. Il se mit à courir à une vitesse que l'on pourrait qualifier de surhumaine, soulevant des petites de neige de part et d'autre derrière lui. Il remarqua les quelques soldats gisant sur le sol, victime en apparence d'une détonation. Probablement l'œuvre de Dee, qui avait profité de quelques minutes de réflexions d'Oberon pour placer des explosifs dans la zone. Par la suite, il ne lui fallu pas beaucoup de temps pour avoir un visuel de ses cibles, qui peinait à évoluer dans la poudreuse. Certains, plus réactifs que les autres, dégainèrent rapidement pour arroser l'homme en armure de plusieurs salves de fusil d'assaut.
Le souverain sauta, et appuya sa jambe droite sur un tronc d'arbre en guise de tremplin. Il se propulsa vers sa gauche, en direction d'un autre tronc d'arbre où il fit de même, mais cette-fois avec le pied gauche. En répétant plusieurs fois cette action, il se déplaçait de tronc en tronc, en zigzag, telle une boule de flipper géante. Grâce à ce mouvement, il fut en mesure d'éviter la plupart des projectiles. Les balles qui furent en mesure de l'atteindre, il fit en sorte de les bloquer en plaçant les parties de son corps protégées par son armure, dans leurs trajectoires. Dee qui avait eu du mal à le suivre lorsqu'il avait commencé à courir était arrivée sur le chant de bataille. Sa présence se fit aussitôt ressentir avec la venue de projectiles explosifs dont les ennemis étaient incapables d'en détecter la provenance. Elle faisait admirablement bien son travail. Pendant qu'elle se charger de mettre le plus de tireurs hors d'état de nuire, il pouvait progresser et s'approcher d'eux pour leur porter le coup de grâce. Dans l'action, il ne pouvait pas distinguer si son partenaire tuait ses cibles ou se contentait tout simplement des les mettes hors-combat. Du peu qu'il connaissait d'elle, il planchait plus la deuxième possibilité.
Les chargeurs des soldats se vidaient peu à peu. L'instant crucial où il fallait qu'ils rechargent leur munition arriva. D'une puissante pression sur un tronc, Oberon sauta haut dans les airs. Il gonfla la poitrine, concentre de l'eau dans ses poumons et recula sa tête en arrière. D'un geste vif, il la redressa et sa poitrine commença à se vider de son contenu. "SeaDragon Breath!" Il recracha le fluide sous la forme d'un jet d'eau tourbillonnant à haute pression, balayant les soldats, les projetant en l'air. "Aqua Sword!" Toujours en l'air, il tendit la main gauche dans laquelle il condensa de la neige, créant une épée d'eau. Les quelques ennemis qui se trouvèrent à sa portée ne touchèrent plus le sol en un seul morceaux. Les autres qui échappèrent à la boucherie finirent leur course empalés contre les branches en hauteur ou retombèrent au sol dans un son lourd.
Oberon retomba sur ses jambes et essuya le sang de ses victimes qui dégoulinait sur son visage, avec son bras. À ses pieds, l'un des tireurs avait survécu à la chute, lui agrippant une cheville. Il lui planta son épée dans le dos, pour finir ce qu'il avait commencé. Le train était tout proche. Il continua de courir, cette fois-ci plus lentement, à travers les rangées d'arbres qui commençaient à se montrer moins étroites. Lorsqu'il aperçu le convoi à travers la végétation, il ralenti le pas puis sauta vers un large tronc d'arbre derrière lequel il se cacha. L'ennemi savait qu'ils étaient là mais il ne fallait pas non plus sortir de la forêt et prendre d'assaut le train sans réfléchir. Il jeta un coup d'œil discret au convoi. La locomotive était juste à sa droite, d'une couleur verte un peu trop voyante à son goût. Le reste des wagons étaient similaires, un toit rouge, la même teinte horrible et des petites fenêtres carrées. Sauf un seul se distinguait. Il avait l'air plus solide que les autres, et une grande ouverture, qui faisait presque toute la taille du wagon. Le colis était sûrement là-dedans. Dee était toujours dans les arbres. Elle avait sûrement un meilleur visuel que lui. De là où il était, il voyait quelques hommes de main patrouiller près de la machine de tête, pestant sur le fait que les autres n'étaient toujours pas revenus.
«Fais-moi un rapport de la situation. Combien d'ennemis, position et puissance de frappe.»
Elle était fin prête et du haut des arbres, elle le suivait progressivement, restant à sa hauteur autant que les branches le lui permettaient. Entre les épines des pins et les autres quelques feuillus tenaces qui soutenait de la neige en quantité, elle apercevait parfois l’éclat doré de son armure. C’était ses vagues aperçu qui la guidait plus ou moins. Bien qu’elle n’était pas bien lourde, elle devait s’assurer d’un coup d’œil que les branches qu’elle visait étaient bien capable de soutenir son poids. Pour le moment, elle n’avait eut aucune mauvaise surprise mais à vrai dire, elle n’avait encore que peu avancer puisqu’ils venaient à peine de quitter le lieu du massacre. Les événements s’enchaînaient très vite et elle n’avait pas le temps de rester coincée sur ce qui la marquait plus que de nature. Ce n’est pas comme si elle découvrait la nature et la violence de son partenaire après tout. La mission reposerait sur leur confiance mutuelle mais surtout, d’après la situation à leur capacité d’adaptation. L’un comme l’autre, elle supposait qu’ils n’avaient pas à se plaindre et c’est pourquoi, elle manqua la prochaine branche de quelques centimètres et se rattrapa d’une main. Dans sa tête, elle venait d’entendre la voix d’Oberon. Et elle était absolument sûre que c’était la sienne. Elle n’avait pas pu rêvasser, pas à un moment pareil. Et puis dans ses songes, il n’aurait probablement pas dit ça, quoique ... Penser à lui et lui dire ce qu’elle devait dire ... D’accord. C’était relativement simple. Plus simple peut-être que le rétablissement qu’elle exécuta. Elle fit un salto arrière, atterrissant sur la branche du dessous afin de s’élancer à nouveau à la bonne hauteur. Est-ce qu’il pouvait tout lire d’elle ? C’était effrayant, mais bizarrement, elle sentait également intriguée, voir excitée par ce phénomène qu’elle ne connaissait pas.
Elle espérait simplement qu’elle pourrait garder son jardin secret. On a tous en nous des choses qu’on ne veut partager avec personne. Oberon, Tweedle ... Nul ne faisait exception à cette règle. De toute façon, même s’il avait accès à d’autre pan de son cerveau, elle ne se formalisait pas là dessus, un contact avec lui la rassurait tout de même un peu. Mais en ce moment, tout ce qui l’intéressait, c’était de tester ce que le jeune homme venait de lui expliquer. La mission, cela devait concerner la mission, en priorité, sinon, ce ne serait pas pertinent et extrêmement gênant. D’ailleurs, ce n’était pas le moment de penser à ça, ni au gens qu’elle laissait derrière et tout ce qu’elle devait faire en ce moment, c’était de s’assurer d’arriver en un seul morceau au moins jusqu’au train. Finalement, elle n’eut pas le temps de trouver quoi dire qu’il repéra des ennemis. Pendant une fraction de seconde, elle aperçut l’armure dorée et plus rien. Pas la peine de lui répondre une évidence, elle allait le couvrir, il n’avait même pas besoin de lui demander, elle savait encore ce qu’elle avait à faire tout de même. Plus rapide, il avait pris de l’avance et elle vit en arrivant quelques instants après lui qu’il avait donné naissance à une nouvelle hécatombe. Elle regardait le spectacle d’un air vide, chargeant la première salve de balle dans son arme, elle visait les gens en travers du chemin d’Oberon. Principalement ceux à gauche ou a droite du jeune homme, ceux devant lui, il s’en débarrassait très bien et ceux derrière eh bien ... La mort les avait sans doute accueillit avec sa plus belle faux, nos deux protagonistes lui donnaient du travail aujourd’hui.
▬ « Oberon, Je vois des renforts qui arrive à deux heures. »
C’était la première fois qu’elle l’appelait ainsi. Enfin appeler, c’est un bien grand mot puisqu’elle avait seulement penser à lui dire cela. Les nouveau opposant arrivèrent et avec deux de ses missiles, la jeune demoiselle stoppa leur progression. Certains ne survivraient pas à l’impact, les autres ne pourraient certainement pas faire d’autre chose que de prier pour que des secours arrivent avant qu’ils ne se vident de leur sang. Si elle pouvait, elle les arrêterait simplement mais elle connaissait l’acharnement des homme et leur désir d’élévation les poussant souvent à donner tout pour obtenir je ne sais quelle promotion. Elle, en revanche, n’avait pas cette folie des grandeurs, elle se satisfaisait pleinement de sa vie actuelle. En ce moment, elle était au même titre qu’Oberon, une meurtrière. Mais sa conscience viendrait la hanter plus tard et c’était là, la plus grande différence qu’elle possédait vis-à-vis de son partenaire à la chevelure blonde. Elle éprouvait des remords à arracher la vie des autres. Que ce soit de simples humains ou autre d’ailleurs. Dans son esprit, la flamme de la vie était sacré et ce pour chacun. C’est pour ça elle essayait avant tout de ne blesser que grièvement ses opposants mais vu la façon dont ils progressaient, elle ne pouvait faire autrement. C’était communément ce qu’on appelait la loi du plus fort. Et elle ne s’avouerait jamais plus faible ou vaincue, et ça, son partenaire devait certainement déjà l’avoir comprit.
C’est ainsi dans ce carnage que nos deux comparses progressèrent. A mesure de leur progression, celle de Dee devenait un peu plus pénible, des arbres avaient été coupés, voir arrachés pour permettre dans les années précédente la construction et mise en place des rails. Une longue ligne d’arbre sur des kilomètres pour permettre à ce titan de fer de traverser au plus vite les gares et le pays tout entier. A l’orée de cette fausse clairière, la jeune femme s’arrêta, observant dans l’ombre de son perchoir, Oberon lui demandait des informations et avant de lui répondre, elle le collectait précieusement. La moindre des choses qu’on pouvait dire, c’est que visiblement, ils avaient déployé les grands moyens pour seulement deux agents de GML ... C’était vraiment, bizarre qu’il y ait autant de sécurité. Depuis le temps, ils avaient du savoir qu’ils ne seraient que deux à être de la mission mais bizarrement, c’est comme si ils s’étaient apprêtés à faire face à tout GML ou presque. L’intuition de la jeune fille s’intensifia en ce sens lorsqu’elle surprit un gradé en train de jurer. Elle voyait sa colère à sa tête. De tout côté, des agents étaient envoyés vraisemblablement à leur poursuite mais le plus gros restait près du train. Un train pourtant semblable à tout les autres, une seul wagon se détachait du lot. Celui d’où le gradé donnait ses ordres par la grande porte coulissante en fer. Elle était bizarrement ouverte. Avec une bonne diversion, il serait facile d’y entrer et de s’emparer de ce qu’ils étaient venus chercher. Comptant et jaugeant rapidement, elle fit part de ses impressions à son compagnon.
▬ « Ils n’y sont pas allé de mains mortes ! J’en vois une bonne centaine autour du train. D’autres sont à notre recherche dans les bois et certains approchent même par ici. Et ... Je suis trop petite pour voir si l’autre côté du train est sécurisé mais ça ne m'étonnerait pas ... Par contre, si tu les attires, je n’en aurait qu’une quinzaine sur mon chemin. Tu as un meilleur plan ? »
Même s’il en avait un, ce n’était pas sûr qu’ils soient en mesure de l’appliquer. Quinze personnes. Sur la centaine qu’elle avait observé, et sans compter ceux qui ratissaient les lieux. Cela en laissait énormément à la charge de son partenaire et elle n’appréciait pas forcément cette inégalité. Bien sûr, compte tenu de sa puissance, il était logique qu’il puisse en supporter d’avantage qu’elle mais tout de même ... Elle ne se sentait pas à l’aise de le laisser faire la partie délicate dont elle s’occupait habituellement. Le pire c’était en plus cette sensation étrange dont elle ne lui avait pas fait part. Bien sûr qu’ils fonçaient dans un piège mais elle avait l’impression – encore – qu’elle oubliait un détail. Dans sa tête, elle se demandait s’il avait senti ses doutes. Tant pis. Ils n’avaient plus le temps de se soucier de cela. Sous elle, un groupuscule d’une dizaine d’individus venait de passer et se dirigeait vers lui. La véritable action commençait ici et maintenant. De son arme, elle changea ses munitions par d’autre, spécialement conçu pour ce genre de mission et elle envoya trois missiles fumigènes qui a peine lancé commencèrent à répandre leur fumée bleue et opaque. Elle aurait dû prendre les aveuglant. Mais il était trop tard. De toute façon, il ne serait pas gêné par cela, n’et-ce pas. Elle remis ses munitions normales et la véritable action commença. Elle ne descendit pas de son perchoir. Dans les rangs adversaire, ce n’était pas vraiment la surprise mais certains groupuscules s’en retrouvait désorganisé. Elle progressa alors jusqu’au wagon qui l’intéressait et balança une salve dans les rangs des ombres qu’elle devinait.
L’agitation était certainement à son apogée quand elle descendit des arbres pour regagner la terre ferme, ses pas de velours ne se remarquait pas et les rares personnes qui la surprirent ne verraient rien d’autre que son visage neutre les réduisant au silence, définitivement. Elle ne pouvait risquer qu’on crie en dévoilant sa position exacte. Cela lui coûtait mais elle n’avait pas le choix. Elle progressa ainsi jusqu’au wagon et y entra.
▬ « Ça y est, je suis entrée et je ... » ▬ " Merde ! Mais .. Aïe ! Lâchez moi.
L’action n’avait sans doute pas pris plus d’une seconde. Quelqu’un avait réussi à agripper l’une de ses tresses et venait de la tirer la plaquant au sol avant même qu’elle ait pu percevoir quoique ce soit. Mais il en fallait plus pour la déstabiliser, s’emparant de son arme, elle envoya un missile en plein dans la poitrine de son adversaire dont elle ne voyait que vaguement la silhouette à cause de sa propre fumée qui n’avait pas fini de se dissiper. La pression sur sa natte s’arrêta brusquement et elle en profita pour faire un bond en arrière, secouant sa tête pour s’assurer qu’elle – mais surtout ses nattes – était entière. Pas moyen de voir où exactement était le coffre dans ce bourbier et de l’autre côté de l’écran opaque elle entendait étrangement la personne se relever. Soit c’était un vrai bœuf soit elle avait à faire à quelqu’un d’exception. Une chose est sûre, elle avait un adversaire qui ne faisait pas partie du menu fretin qu’il y avait dehors. Elle se demandait si d’autres ainsi s’en prenait également à Oberon. Peut-être même qu’elle était face à quelqu’un comme lui au fond ... Parce qu’à part lui, elle se demandait qui pouvait résister ainsi à un impact de missile, surtout à bout portant.
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Jusqu'ici, Dee avait dépassé toutes les espérances d'Oberon. Elle avait mené d'une main de maître le rôle qui lui avait été attribué. Se servir d'elle pour couvrir ses arrières était une bien meilleure idée que le plan initial du cabot qui leur servait de patron. Ses indications furent précieuse afin de prévoir les mouvements de l'adversaire et préparer une riposte appropriée. Aussi, tous les ennemis qui se situaient dans l'angle mort du blond n'eurent même pas le temps de se rendre compte de ce qui leur arrivaient qu'une salve punitive venait les faucher. Dans le chaos qui régnait sur le champ de bataille, la jeune fille avait affiché un sang-froid admirable dont peu de guerriers pourraient se vanter. Et pourtant, elle n'avait pas du tout le profil du genre d'individu capable de tuer. Pour le bien des missions, certains sacrifices sont nécessaires et Oberon avait bien deviné qu'elle devait se livrer à de tels actes de barbaries à contrecœur. Étonnement, son esprit avait très bien enduré la communication télépathique. En à peine un essai, elle réussit à lui transmettre des informations cruciales, ce qui témoignait d'un certain talent venant de cette jeune fille. Peut-être devait-elle s'initier aux arcanes obscures, certains humains sont prédisposés plus que d'autres à l'utilisation de la magie. Si cela se faisait, elle et lui pourrait devenir une équipe plus que redoutable. D'ailleurs, il avait une certaine certitude sur le fait que leur coalition actuelle était peut-être l'une sinon la meilleure de toute l'Organisation. Mais pourquoi tout d'un coup pensait-il à des choses aussi contradictoire à sa personnalité? Lui qui avait une sainte horreur de se mêler aux autres, ce genre de réflexion ne lui ressemblait guère. Une fois cette mission terminée, il avait l'idée d'aller parler à la jeune fille mais finalement, il commençait à se demander si c'était vraiment une bonne idée. Se dire adieu et à nouveau se traiter comme des inconnus, c'est ainsi que le roi avait pour habitue d'agir, elle ne ferait pas exception à la règle.
Toujours terré contre l'écorce mourante d'un vieil arbre, Oberon écoutait quelques gardes qui commençaient à s'inquiéter de ne plus recevoir de réponse radio venant des escouades qui avaient pénétré la forêt. La fée le sentait, de nombreuses personnes se trouvaient encore près du convoi, tandis que d'autres évoluaient hasardement dans les bois, sans nul doute à leur recherche. Mauvaise nouvelle. S'ils déclenchaient leur assaut maintenant, les patrouilles ne mettraient que peu de temps à revenir sur leurs pas et constituer une menace supplémentaire. Mais revenir en arrière pour les éliminer serait encore plus risqué et gâcherait le peu de temps dont ils disposaient. Que faire?
«Ils n’y sont pas allé de mains mortes ! J’en vois une bonne centaine autour du train. D’autres sont à notre recherche dans les bois et certains approchent même par ici. Et ... Je suis trop petite pour voir si l’autre côté du train est sécurisé mais ça ne m'étonnerait pas ... Par contre, si tu les attires, je n’en aurait qu’une quinzaine sur mon chemin. Tu as un meilleur plan ?»
Non, il n'en avait pas. Parce que c'était l'unique option envisageable déjà. Sur le vaste échiquier de cette mission, ils n'avaient pas énormément de choix de mouvements. C'était comme si un le roi seul se retrouvait en face d'une tour, peu importe le déplacement effectué, il se ferait irrémédiablement mettre en échec. Il lui fallait confiance à Dee. Quinze soldats, ce n'était pas une difficulté insurmontable pour elle, du moins il l'espérait. C'est plutôt pour lui qu'il devrait s'inquiéter. Et pourtant, la peur ne vint même pas effleurer son esprit, qui était à présent focalisé que sur le combat. Comme à son habitude, avant d'entrer dans un affrontement plutôt risqué, il ressentit de l'excitation. Extrêmement fier et courageux, depuis sa tendre enfance, le roi était très enclin au combat et aimait d'autant plus se battre qu'il affrontait un adversaire redoutable. Dans un combat, Oberon était quelqu'un de très intelligent stratégiquement parlant. Même battu, il gardait constamment son sang froid et restait constamment dangereux. Et dans cette situation qui semblait totalement désespéré, il parut tout aussi calme qu'à son habitude.
«On va suivre ton plan. Ne fonce pas la tête baissée juste, ça c'est mon travail. Go!»
Ses sens s'aiguisèrent. Plusieurs personnes venaient dans sa direction, faisant craquer la neige durcie par le froid mordant. Rapidement, il fit de nouveau apparaitre son épée aqueuse, près à en découdre avec les nouveaux arrivants. Sa couverture en serait brisé mais de toute façon il serait découvert tôt ou tard, quelques secondes de plus n'y changeraient pas grand chose. Soudain, un missile explosa à quelques mètres de lui, dégageant alors une épaisse fumée bleue. C'était Dee. Parfait, en réduisant la visibilité de l'adversaire, cela donnait le champ libre à Oberon pour frapper sans se faire voir. Avec ses capacités sensorielles au dessus de la normale, il pouvait aisément détecter ses cibles. Afin d'accroître ses perceptions, il ferma les paupières. Il se leva puis se mit à courir en direction de la dizaine d'individus qui se trouvaient non loin. En une fraction de secondes, il trancha net les soldats qui peinaient à se mouvoir à travers le brouillard.
C'était loin d'être fini. Dee était en train de se diriger vers la cible, il devait à présent remplir sa tâche. Il sorti de la forêt afin de se retrouver sur les rails, devant la locomotive que l'on pouvait à peine distinguer tellement le fumigène était puissant. Les sentinelles étaient complètement désorganisées, se déplaçant les yeux semi-clos, toussotant bruyamment, les mains devant eux tels des morts-vivants. Mais même malgré ça, ils demeuraient toujours trop nombreux et il n'arriverait probablement pas à tous les éliminer avant que le brouillard ne se dissipe. Aucune importance, il était assez puissant pour les retenir ici assez longtemps pour que son partenaire puisse récupérer le colis. Il lui fallait garder le maximum de réserve de pouvoir magique au cas où, le close combat semblait donc la solution la plus adaptée pour des ennemis aussi faibles. "Hurricane Kick". Tourbillonnant sur lui-même, Oberon commença alors son festival, distribuant plusieurs dizaines de coups de pieds sur les crânes des soldats sur son passage. Tout en progressant dans le brouillard, il rencontrait des ennemis qu'il s'empressait de mettre hors d'état de nuire avec des techniques de corps-à-corps dont il avait le secret. D'un geste rapide, il désarmait les sentinelles et se servait de leurs propres armes pour tires plusieurs rafales dans toutes les directions jusqu'à ce que les munitions s'épuisent. Guidés par le bruit des coups de feu, les hommes situés plus en arrière se regroupèrent au niveau de la voiture de tête, obéissant ainsi à la stratégie de diversion. La force surhumaine du souverain était un atout essentiel car il n'était pas évident de tuer quelqu'un à la seule force de son poing. Les minutes passèrent. L'effectif ennemi commençaient peu à peu à se tarir mais aux yeux d'Oberon, c'est comme si ils en arrivaient sans cesse de tout les côtés et même pour lui, les effets de la fatigue commençaient à se faire ressentir. Puis l'inévitable se produit, le gaz commençait à se dissiper. Voyant cela, la fée fit un bon en arrière afin d'éviter de se retrouver encerclé lorsque la visibilité serait rétablie. Aidé par le vent, le brouillard se dispersa dans les airs, révélant à tous la position du souverain. Il ne restait qu'une quinzaine de soldats, ce qui ne représentait plus vraiment une menace.
«Ça y est, je suis entrée et je ...»
Puis plus rien. Le contact avait été coupé sans aucune raison. Quelque chose lui était arrivé. Pourtant il n'y en avait que quinze, elle aurait dû pouvoir s'en charger sans difficultés. Non, ce n'était pas ça. Elle disait être entrée dans le wagon, ce fut à ce moment précis où la communication a été rompu. Un garde supplémentaire? Bien sûr que c'était évident, il n'aurait pas laissé le colis sans aucune surveillance. Pourquoi il n'y avait pas pensé plus tôt? Oberon s'en voulu d'avoir été aussi négligeant, lui qui d'ordinaire était infaillible. À cause de son manque de discernement, son partenaire pouvait être tuée à tout moment.
«Dee, réponds! Que se passe-t-il? Dee?!»
Une explosion retentit. Cela venait du wagon. Au bruit de la détonation, il reconnu le bruit caractéristique que faisait les missiles de la jeune fille. Elle était encore en vie. Il lui fallait atteindre le wagon au plus vite. Au moment où il tenta d'entamer sa course pour porter secours à son coéquipier, plusieurs détonations provenant de canons de fusils lui rappela qu'il n'en avait pas encore terminé avec les soldats restants. Puis, un craquement se fit entendre depuis la forêt. "Merde.." Les patrouilles étaient revenus et prêtes à en découdre avec lui. Comme si il avait encore besoin que la situation se complique. Il n'avait plus de temps à gaspiller. Plus il tardait, plus les chances de décès de Dee augmentaient. Il posa les mains sur le sol. "Deadly Triangle" Un siphon se matérialisa sur le sol enneigé. Le tourbillon d'eau se mit à emporter les sentinelles dans son fond, comme une large cuvette de toilettes dont on aurait tiré la chasse d'eau, faisant ressembler les victimes à de vulgaires excréments destinés à disparaître. Oberon se releva et se mit à courir à perte d'haleine jusqu'au wagon qui contenait le colis.
«Dee, où es-tu? Dee?»
cria-t-il à haute voix. Il l'aperçu enfin, debout devant l'entrée du wagon, tenant une arme quelque peu étrange dans ses bras, pendant qu'une épaisse fumée se dégageait de la porte. Il s'arrêta devant sa partenaire, posant ses mains sur ses épaules, la secouant légèrement.
«Tu vas bien? Que s'est-il pa..»
Il n'eut pas le temps de finir sa question. Son regard s'était tourné vers l'entrée de la voiture. Ses yeux s'écarquillèrent. La fumée se dissipa, faisant apparaître un homme d'une taille impressionnante. Il était plus grand qu'Oberon, approximant les deux mètres de hauteur. Il avait également la même chevelure blonde que lui, et un œil d'un vert éclatant. La moitié de sa face était recouverte d'une large cicatrice allant de haut en bas, lui donnant un air encore plus effrayant. Mais à la différence du roi, il endossait une armure noire comme la nuit, et un casque ornés de deux pierres précieuses rouges sang. Son heaume ainsi que ses épaulettes étaient recouvertes de larges lames grises qui semblaient être aussi aiguisées que des lames de sabres. Ce visage...impossible! Cela ne pouvait pas être cet homme. Les mains, encore sur les épaules de Dee, se mirent à trembler. Pour la première fois depuis des décennies, il ressentit un vent glacial d'effroi lui traverser le long de sa colonne vertébrale.
«Sig-Siegfried Sivard!»
Il n'oublierait jamais ce nom. Ce barbare, cet homme née de l'union d'un homme et d'une déesse primitive de l'Ancien Temps. De part ses origines divines, il possédait d'immenses pouvoirs magiques et une force bien au delà de ce que l'humain pouvait imaginer. C'était sans doute grâce à ses pouvoirs qu'il avait pétrifié toutes la région, leur faisant ressentir l'étrange sensation qu'il n'y avait pas la moindre trace de vie en arrivant. Mais comment pouvait-il se mouvoir devant lui? Il était sensé être mort, tué par la famille royale de Concordia. Était-il un fantôme?
«ZEPHYYRIIUSS!!»
Le guerrier fit apparaître une immense épée de couleur bleu azur, aussi longue et large que lui. Il sauta en direction d'Oberon, brandissant son arme gigantesque. La fée poussa Dee avec ses deux mains, qui tomba violement au sol, à plusieurs mètres pendant que la lame impitoyable s'abattit sur lui avec une force impressionnante, soulevant une immense colonne de poussière qui se dissipa presque aussitôt à cause du souffle de l'impact. Le monarque avait survécu. Lui aussi avait matérialisé son épée, celle que lui avait légué son défunt père. Une magnifique lame dorée décorée de pierres précieuses s'était interposé entre sa tête et l'arme de Siegfried. La puissance du coup avait été telle que le sol sous Oberon formait à présent un petit cratère. La force monstrueuse du géant semblait écraser la fée de tout son poids, cette dernière commençant à fléchir. Les pupilles du souverain se tournèrent vers la jeune fille qui les fixait en train de lutter férocement. "Je ne peux pas perdre ici, surtout pas devant elle.." L'idée de se faire humilier devant quelqu'un l'insupportait. L'échec, sa plus grande phobie. Dans un cri rauque, il puisa dans sa volonté et se mit à pousser de toutes ses forces. Peu à peu, il regagnait du terrain mais pas suffisamment pour acculer son agresseur. Néanmoins, il parvenait à lutter à forces égales avec ce mastodonte. Dans la foulée, il remarqua quelque chose coincé entre le manche et la main du géant. Une mèche de cheveux bleues. Ne cachant pas sa colère, le visage crispé par la rage, il maintenait alors son épée d'une seule main. De l'autre, il arma son poing pendant plusieurs secondes puis, déchirant l'air, il décocha une frappe surpuissante sur l'épée de son ennemi.
«NE T'AVISES PLUS JAMAIS DE LA TOUCHER!!!»
vociféra-t-il. L'arme ne se brisa pas, mais l'impact fut si terrible que l'homme en armure noire se fit projeter, percutant l'un des wagons qui se détacha du convoi, accompagnant l'homme dans son envol. Il finit sa course dans les champs enneigés, écrasés par les tonnes de bois et de métaux. Haletant, Oberon se tint la main à présent ensanglantée, blessure à laquelle s'ajoutaient de nombreuses fractures. Ses bras étaient lourds et lui pesaient sur les épaules. Ses réserves de magie n'avaient pas bougé mais son corps lui, était déjà bien endommagé. Avec une seule frappe. Ce Siegfried n'était vraiment pas n'importe qui. La douleur sur sa main le brûlait atrocement, lui faisant serrer les dents pour ne pas hurler. Mais cette sensation n'était rien, son état n'était qu'un détail, il y avait beaucoup plus important en ce moment. Il se tourna vers son équipière.
«Dee, ce coup ne l'a sûrement pas tué! C'est un adversaire trop fort pour toi! Prends le colis et dépêches-toi de fuir, je vais le retenir!»
Ce n'était pas comme s'il voulait se sacrifier, non. Oberon n'était pas ce genre d'homme. Sa fierté le poussait à se battre seul comme un adversaire et il s'en sentirait honteux de devoir recourir à l'aide de quelqu'un, une femme en plus.. De plus, il avait des comptes à régler avec cet homme. Et surtout, s'il le laissait en vie, cela remettrait sérieusement en cause ses plans de domination du monde. Mais pourtant, sans le savoir, pour la première fois depuis très longtemps, il était en train de se battre et risquer sa vie pour protéger quelqu'un.
Tétanisée. Oui c’était l’effet que ce nouveau personnage produisait sur la jeune femme. Plus encore qu’Oberon, l’homme dont elle découvrit l’allure et le visage l’épouvanta et l’intimida à tel point qu’elle restait immobile à le regarder. Ses jambes tremblaient légèrement et pour la première fois depuis bien longtemps, Tweedle Dee avait peur. Même la voix d’Oberon dans sa tête ne l’avait pas atteinte. Finalement, tout ça, s’en était peut-être un peu trop pour elle. Elle avait sûrement longuement présumer de ses forces mais surtout de sa force mentale. Elle sentait un vague pression lui envahir le crâne. Ce n’était pas l’esprit d’Oberon entrant en contact avec le sien mais plutôt comme la sensation que l’on éprouve lorsqu’on est seul et abandonner de tous. Chancelante, la jeune femme ne voulait pas perdre la face. Elle restait sur ses gardes. Maintenant que la fumée c’était dissoute, elle pouvait voir son opposant. Il était de taille, c’est le moins qu’on puisse dire à la façon dont Dee avait lever la tête pour voir son visage. Avant même le reste, elle avait remarqué cette immense balafre qui recouvrait une bonne partie de son visage. Elle ne l’avait jamais vu auparavant mais le rictus - ou quoique ce fût d'autre - qu’il affichait lui fit froid dans le dos. Elle connaissait cet air pour l’avoir vu mainte et mal fois dans des films. L’homme sur le point d’atteindre un objectif tout particulier, une vengeance.
Pendant une fraction, elle réfléchit à ce qu’elle avait pu faire pour offenser une telle personne mais la vérité lui apparut bientôt comme une évidence. « Je ne suis pas sa cible. » Oberon. Tout, tout depuis le début avait été préparé et minutieusement orchestré de manière à attirer son partenaire dans ce wagon. En réalisant cela, elle essaya de se concentrer pour lui dire de ne pas venir à son secours, qu’elle pourrait géré mais c’était sans compter sur la rapidité d’action qu’il possédait. Dehors, des cris d’horreur lui signalait qu’il avait expédié le restant de ses adversaires au tapis pour arriver ici. Déjà, le pseudo de la jeune femme se fît entendre et à peine eut-elle le temps de poser ses yeux sur lui qu’elle avait l’impression que ses mains se posaient sur ses épaules. Si elle n’avait pas eut cette fierté, elle aurait certainement craqué devant lui mais la situation ne le lui permettait pas. Le regarde Dee était encore légèrement vide, un peu comme déconnectée, elle se contentait de le fixer avec un regard horrifié de déjà le voir ici. « Si seulement j’avais été plus rapide. » Il la secoua légèrement et la jeune femme tenta de lui dire ce qu’elle avait compris, cependant, sa voix se perdit quand il prit la parole en lui demandant si tout allait bien, elle ne put que regarder l’adversaire en face et du coin de l’œil, elle savait qu’il en avait fait de même car elle avait senti ses mains tremblées sur ses épaules. Oberon semblait avoir vu un fantôme et d’une voix plate, comme un murmure qu’on ne veut pas dire, il prononça le nom de l’homme à qui ils faisaient face.
Une fraction de seconde, un clignement de paupière et la jeune fille pu apercevoir une scène toute autre. Elle était par terre et un combat s’était engagé entre les deux hommes en armure. Dee croisa le regard d’Oberon et à vrai dire elle se sentait insignifiante en cet instant précis, sa force ne devait pas dépasser celle d’une mouche et ses capacités à régir semblait momentanément inexploitable. Mais contre toute attente, la voix d’Oberon tonna et ses paroles plus que sa voix surprire la jeune demoiselle. Venait-il d’expédier cet ennemi à cause d’elle ? Non elle avait du mal comprendre. Ce n’était pas possible autrement. Elle ne saurait probablement jamais ce qui avait pu le mettre dans une telle colère mais elle reçut alors comme un électrochoc, elle était à nouveau maîtresse de ses membres et pu se redresser. Alors qu’il prenait la parole pour lui dire de déguerpir, la jeune femme au contraire, vint à sa hauteur et vrilla son regard dans le sien. Dans ses yeux, il pouvait voir la détermination de la jeune femme. Qu’importe ce qu’il pourrait dire, elle ne s’enfuirait pas seule en le laissant pour compte. Ils avaient commencer cette mission à deux et ils la finiraient ainsi, le souffle court, elle prit la parole d’une voix assurée. Elle débitait ses mots à une vitesse excessive tant elle s’inquiétait de son état, cherchant tout de même à paraître assurée. Elle ne lui laisserait pas le choix sur sa proposition.
▬ " Tu m’as sauvée ... Cette nuit là, au cimetière ... Et je ... J’ai senti ton ... Ton énergie. Reprends-là. Ici et maintenant, vas-y ! Tu en as plus besoin que moi puisque je ne serai qu’un poids en combat ! Mais je ne t’abonnerai pas. Tu me l’as donnée, tu dois pouvoir la reprendre.
Elle avait failli dire baiser, mais elle n’en était pas sûre, ce n’avait peut-être été que fantaisie de son esprit défaillant alors elle s’en était abstenue. C’est fou comme même dans les moments ainsi on peut encore vouloir paraître à son avantage et ne pas risquer de se tourner en dérision. Tout ce qui lui importait, c’était qu’il puisse prendre part à un combat plus ou moins égalitaire. Elle n’était pas dupe, mais elle avait son étique, sa fierté et même si elle comprenait le sentiment qu’il avait et sa fierté de gagner à la régulière dans un combat singulier, elle était sa partenaire et elle ne pouvait pas rentrer à l’agence en disant à GML qu’elle avait laissé derrière elle son meilleur agent à son sort et qu’elle ignorait s’il avait perdu ou non. Malgré l’agitation qui témoignait que l’adversaire se relevait, Elle et Oberon n’avait plus de temps à perdre en discussion ou en arrangement, elle ne reviendrait pas sur sa décision et continuait de l’observer dans les yeux pour bien le lui faire imprimer dans sa tête blonde. Elle se fichait des conséquences ou des effets secondaires. Mieux que personne, il devait savoir qu’elle ne renoncerait sans doute pas et qu’elle remplirait on devoir en plus de la mission. On abandonne pas ses équipiers peut importe les circonstances. Elle était un appât, une diversion mais également une femme d’honneur. La voix de leur adversaire s’éleva des décombres, et la jeune femme se hâta de reprendre la parole en pressant un peu Oberon, Zephyrius ? Oh peu importe.
▬ " - Ah si je m’attendais à ce qu’un roi de Concordia tombe dans un piège aussi évident et grotesque. Ton père se retournerait dans sa tombe. Attends, Ne me dis pas que tu t’es entiché de cette fille ... Ce serait tellement ... Pathétique ... Tu penses pouvoir me donner des ordres vis-à-vis d’elle ? J’en ferai ce que je veux une fois que ton corps gîsera inerte sous ma puissance. ▬ " Oberon, dépêche-toi de le faire. Tu sais que je ne partirai pas de toute façon.
Avec les remarques de l’adversaire qui semblait lancer dans un monologue qu’elle n’écoutait que d’une oreille distraite pour s’assurer qu’elle avait encore un peu de temps pour faire céder le ... Le Roi ?! Elle le dévisegea longuement sans un mot supplémentaire, elle ne s’attendait pas vraiment à cela. Mais ce n’était pas non plus le moment de lui poser des questions ou d’être surprise par ce qu’elle pourrait entendre. Curieuse, oui. Invasive, non. Elle ne s’immiscerait pas dans la vie d’Oberon comme elle espérait que personne ne s’immisce dans la sienne. Elle avait elle aussi ses zones d’ombres et ne voulait pas forcément les partager. Elle avait pris une fausse identité en rejoignant Chantilly, ce n’était pas pour qu’on l’associe à sa vie d’avant. C’est pourquoi elle continuait d’appeler Oberon par son nom d’agent, même après la découverte de son véritable nom. C’était plus simple ainsi, selon elle. Il avait ses motivations à vouloir combattre mais il ne devait pas oublier qu’elle en avait aussi de son côté. Elle s’en voudrait si jamais à cause d’elle, une mission serait compromise parce qu’elle n’avait pas réussi à faire la bonne chose au bon moment.
Autour d’eux, des espèce de courant électrique commencèrent à grésiller, la jeune femme tiqua légèrement en les observant du coin de l’œil. Elle détestait la foudre, l’électricité et ce depuis toujours. Mais le pire, c’était que cette agitation soudaine ne pouvait signifier qu’une chose, Oberon n’était pas le seul à avoir des pouvoirs qu’elle ne pouvait comprendre où imaginer. Un court instant, elle eut froid dans le dos. Tout ce qu’elle pouvait faire, c’était attendre qu’il se décide enfin à faire ce qu'elle proposait ou agir, n'importe quoi. En attendant, elle devrait faire confiance à ses aptitudes le temps qu’il faudrait pour le convaincre afin de ne pas devenir un jouet, une sorte de trophée de vengeance.
Messages : 481 Arme de prédilection : Magie noire de l’Eau /Combat au corps à corps et à l'arme blanche Arme non maitrisée : Armes à feu / Magie de Foudre
Aussi loin qu'il se souvienne, Zephyrius n'avait pas ressenti une telle colère depuis de nombreuses années. Cette sensation indescriptible, sentir son cœur tambouriner dans son buste à une allure olympique, sentir l'ensemble de ses muscles vibrer frénétiquement sous l'action de l'adrénaline, sentir cette chaleur envahir tout son être en n'ayant que pour seul objectif de détruire la moindre chose qui pourrait lui passer sous la main...oui, ce même sentiment qu'il éprouva lorsque, dans une pluie froide d'obus en métal, son père succomba sous ses yeux. Sans pouvoir donner une explication rationnelle au pourquoi de sa furie, sa fierté sans limite le poussa à penser que ce n'était que pure frustration d'avoir cédé à la force titanesque de Siegfried. Mais la réalité était tout autre. Bien sûr, il ne pouvait supporter l'idée d'être inférieur à un adversaire, mais son animosité grandissante n'était pas que le fruit de son orgueil, elle prenait également racine dans les tréfonds de son esprit, là où ses sentiments les plus nobles avaient été scellé il y a de cela quatre ans. Il ne pouvait l'admettre, mais le fait de savoir son partenaire se faire malmener par cette brute épaisse l'avait fait sortir de ses gonds. Pourquoi le fait de savoir une telle chose a pu le mettre dans cet état? Il ne voulait pas le savoir, tout ce qui importait, c'est qu'il avait envie d'en coller une au guerrier divin et il ne reculerait devant rien pour assouvir ses pulsions destructrices. Dee s'était redressée. Malheureusement, elle agit comme il l'avait prévu. Au lieu de se dépêcher de récupérer le colis qui les attendait bien sagement dans le wagon qui avait été épargné de justesse par le vol plané du guerrier, elle se mit à marcher vers lui. Elle se positionna à sa hauteur et redirigea son regard vers le sien. Ses yeux étaient magnifiques, comme à leur habitude, mais une flamme luisante brillait dans ses pupilles. Ce regard. Elle avait le même lors de leur affrontement, ces yeux brûlants de détermination et de volonté, lui disant que même pour tout l'or du monde, elle ne quitterait point le champ de bataille. Elle lui répondit, parlant rapidement, en articulant à peine correctement ses mots, la voix affectée par un stress grimpant.
«Tu m’as sauvée ... Cette nuit là, au cimetière ... Et je ... J’ai senti ton ... Ton énergie. Reprends-là. Ici et maintenant, vas-y ! Tu en as plus besoin que moi puisque je ne serai qu’un poids en combat ! Mais je ne t’abandonnerais pas. Tu me l’as donnée, tu dois pouvoir la reprendre.»
Ses grands airs ne le trompaient pas. Son timbre de voix, son souffle saccadée...elle était terrorisée à l'idée de rester se battre contre le monstre en armure noire. Oberon ne pouvait pas lui en vouloir, n'importe quel être humain sensé tremblerait de peur s'il était confronté à des forces de la nature tel que lui et Siegfried. Mais en même temps, cela ne fit que faire grimper sa colère. Pourquoi prenait-elle une décision aussi stupide? Il lui offrait les clés de la vie sauve et elle les avait refusé sans aucune once d'hésitation, et tout ça pour lui. Il n'était même plus question de mission. Mais en plus, elle lui demandait de faire quelque chose de complètement impossible, même avec tout les pouvoirs qu'il pouvait posséder. Oui, le principe du baiser guérisseur de la fée reposait sur un transfert d'énergie. Néanmoins, cette énergie ne se stockait pas dans le corps du receveur mais était immédiatement métabolisée afin de soigner les blessures ou maladies. Autrement dit, elle était déjà perdu et il n'existait aucun moyen pour lui de la récupérer. Et même s'il le pouvait, la quantité qu'il a utilisé pour tirer Dee des griffes de la faucheuse n'était pas d'un niveau très élevé aussi, même avec ce boost, il ne serait pas en mesure de tenir tête à Siegfried.
D'ailleurs, ce dernier commençait déjà à se dégager des décombres issus du wagon sous lesquels il était ensevelis. Dans un cri sauvage, il sortit de la montagne de métaux, les poings en l'air, projetant tout autour de lui des gros morceaux de fer dont l'un d'eux vint s'écraser non loin du roi. Oberon se détourna du regard de la jeune fille qui le fixait toujours, et se tourna vers l'homme balafré qui ne semblait pas avoir subit de nombreux dégâts. Un sentiment mêlant peur et excitation envahit l'esprit du souverain. La force monumentale de son ennemi avait de quoi lui glacer le moindre litre du fluide sanguin qui parcourait ses veines mais l'idée de se confronter à ses limites ne lui déplaisait pas. Probablement, il aurait à user de cette arcane interdite. Soudain, la voix de son adversaire se fit entendre depuis les décombres sur lesquels il se tenait debout.
«Ah si je m’attendais à ce qu’un roi de Concordia tombe dans un piège aussi évident et grotesque. Ton père se retournerait dans sa tombe. Attends, Ne me dis pas que tu t’es entiché de cette fille ... Ce serait tellement ... Pathétique ... Tu penses pouvoir me donner des ordres vis-à-vis d’elle ? J’en ferai ce que je veux une fois que ton corps gisera inerte sous ma puissance.»
«Oberon, dépêche-toi de le faire. Tu sais que je ne partirai pas de toute façon.»
Ils avaient pratiquement parlé au même moment. Dee lui secoua les bras, comme pour lui rappeler une énième fois qu'ils n'avaient pas de temps à perdre. Mais faire quoi? Il ne pouvait pas accéder à la requête de son partenaire, pas plus qu'il ne serait capable de la protéger correctement. La riposte du guerrier ne tarderait pas arriver, et connaissait ses capacités offensives, il était fort probable que la jeune fille puisse lutter contre. De l'électricité commençait à grésiller dans l'atmosphère. Oui c'était bien là l'une des capacités les plus redoutables de Siegfried, la Magie de la Foudre, l'antipode de sa Magie de L'Eau. Toutefois, il pourrait rivaliser avec lui en utilisant sa manipulation aqueuse sous sa forme glaciale. Mais la force principale de ce type de magie électrique était sa portée et sa vitesse d'exécution. Un humain, même doté de capacités situées au-delà de ses limites, ne pourrait esquiver toutes les attaques de ce type.
«Dee, je ne peux pas faire ce que tu me demandes, c'est impossible. Je sais que tu ne partiras pas...Alors je te protégerais.»
pensa-t-il, la fixant dans les yeux. Il ne réfléchit pas lorsqu'il lui dit ces propos plus que surprenant venant de lui. Ce n'était plus lui, mais son cœur qui s'exprimait, révélant au grand jour un esprit plutôt chevaleresque et capable de sauver des vies. Puis, Oberon redressa fièrement sa tête et adopta une pose de combat que l'on pouvait comparer à celles des art martiaux humains, légèrement courbé, les poings en avant et les jambes bien appuyées sur le sol. Le vent hivernal caressa son visage, faisant flotter ses longues mèches blondes dans les airs avec une certaine élégance malgré la situation plus que désespérante. Le sang qui coulait le long de ses doigts tombait goutte-à-goutte sur le sol, tel un robinet mal fermé. À présent, il ne sentait plus la douteur. Seul le combat à venir lui traversait l'esprit, mobilisant tout ses sens. Même le goût, par lequel il ressentit une amertume certaine dans la bouche. Était-cela, le goût de la peur?
«Juges moi tant que tu peux, je n'en ai rien à faire! Tu peux me couvrir d'insultes mais je ne te laisserais pas insulter la mémoire de mon père! Je te jure, au nom de Zephyrion Faylinn, celui qui te vainquis autrefois, et tout le royaume de Concordia, que je te terrasserais ici-même!»
En effet, celui qui avait réussi l'exploit de terrasser le géant n'était autre que feu le précédent Roi de Concordia, le père d'Oberon. Les souvenirs de ces sombres évènements refirent surface dans la mémoire du souverain. Vaniteux et arrogant, Siegfried avait été un chasseur de trésor par la passé et la fortune colosse de la famille royale de Zephyrius ne tardait pas à attirer la convoitise du guerrier divin. Dans sa jeunesse, le blond avait été chargé d'escorter un convoi d'or dans le cadre de son entraînement destiné à le former aux futures fonctions de Souverain Ultime du royaume. C'est à ce moment précis qu'il fit sa première rencontre avec le géant, qu'il affronta dans une lutte féroce mais son jeune âge amalgamé à un manque d'expérience dans les arts du combat lui valurent de côtoyer de près les portes des Enfers. Il fut sauvé in extremis par son géniteur, qui s'engagea dans un affrontement titanesque duquel la fée en sortit vainqueur, tuant ainsi son adversaire. Du moins, c'est ce qu'il pensait.
«Ha-ha-ha-ha-ha! Tu ne pouvais même pas me toucher à cette époque, rien de ce que tu pourras me faire maintenant ne le pourra! Tu es aussi faible que ton père! J'étais à deux doigts d'en finir avec lui et je voulais lui montrer comme dernière image, moi te brisant le cou. Et sans que je ne m'en rende compte, je fus vaincu. Mais il n'a pas été assez fort pour me tuer, ce vieux crouton inutile qui...!»
«LA FERME! J'ai enfin compris pourquoi mon père avait pu te vaincre...c'était pour me protéger. Je suivrais ses traces, je serais le vainqueur car moi aussi j'ai quelqu'un à protéger. Je ne te laisserais pas faire du mal à Dee, tu m'entends? Alors amènes-toi, sale monstre!»
La réaction du guerrier divin ne se fit pas attendre. Dans une explosion violente, il fit apparaître une aura violette, chargée en électricité, autour de lui. Oberon fit de même, l'ensemble de son corps se faisant envelopper par un aura d'une couleur bleu turquoise. Les deux adversaires joignirent leurs mains respectives, concentrant une quantité massive d'énergie entre elles, soulevant des bourrasques terribles qui faisait même fléchir les arbres derrières le roi. Après de nombreuses secondes, les êtres surnaturels relâchèrent leurs pouvoirs. Siegfried lui lança un rayon d'énergie de nature électrique, auquel Oberon répondit avec son "Borealis Destruction", un rayon tellement froid qu'il n'était pas loin du zéro absolu, la température sous laquelle tout mouvement cesse. La rencontre de ses deux rayons de la mort ne se solda pas par la victoire de l'un deux côtés. Ils se neutralisaient, formant une ligne lumineuse dont l'épicentre formait une boule d'énergie gigantesque, semblant prête à exploser. Le sol se mit à trembler sous la force que dégageait les pouvoirs de deux blonds, les vents tourbillonnaient de plus belle, faisant s'envoler les débris de métaux, de bois ainsi que les cadavres des hommes de main de Siegfried. L'atmosphère devenait chaotique, comme si chaque morceau de terre, chaque molécule d'air, chaque atome ici présent était sur le point de se disloquer sous l'incroyable pression générée par la collision magique. En terme de force brute, l'homme à l'armure sombre le surpassait mais lorsqu'il était question de magie, il semblait que Zephyrius soit capable de lui tenir tête. Mais l'accumulation de puissance brute au point d'impact commençait à atteindre un seuil critique, faisant gonfler la sphère de pouvoir. "Merde, si je n'arrête pas, elle va exploser...mais si je cède, Dee et moi allons.." Il était trop tard. Dans une déflagration aussi puissante que bruyante, la collision s'acheva, soufflant tout sur son passage, ne laissant paraître qu'une immense colonne de lumière s'élever dans les cieux.
Un décor apocalyptique. Oberon se tenait encore debout, sur ce qui ressemblait à un immense cratère causé par l'explosion. Une partie du convoi avait été emporté dans le souffle de la détonation, mais miraculeusement le wagon qui contenait le colis avait été épargné. Le blond avait réussi à sauver sa vie ainsi que celle de Dee en créant autour de chacun une barrière de glace mais ayant mit plus d'énergie dans celle qui avait protégé son partenaire, la sienne ne put que contenir une partie de l'énergie, laissant un Oberon en lambeaux, son armure d'or fissurée de toute part, détruite à certains endroits tels que son bras droit, une partie de son ventre et son tibia gauche. Son corps tout entier était meurtrit, couvert de sang et d'égratignures mais il était rassurée, il avait pu éviter des dégâts irréversibles sur elle. Mais son bonheur fut de courte durée. Il n'avait pas le temps d'aller auprès d'elle pour s'assurer qu'elle allait bien. Il savait pertinemment que si lui, avait réussi à en réchapper, son adversaire en aurait fait tout autant. Ce qui l'inquiétait le plus, c'est qu'il ne ressentait pas sa présence, comme s'il avait tout simplement disparu, ce qui était tout bonnement impossible. Le souverain se mit à regarder tout autour de lui, tentant de maîtriser une respiration qui commençait à s'emballer. "Reste calme, il est là. Si tu te concentres, tu vas le trouver...»
Une main gigantesque jaillit du sol, empoignant la gorge de la fée. Le géant sortit de sous terre, un sourire mauvais sur sa face balafrée et brandit le roi dans les airs, tel un trophée qu'il venait de remporter. La pression sur sa trachée était dure à tenir, l'empêcher d'aspirer une quantité suffisante d'oxygène pour alimenter son cerveau. Il se débattit comme il le put, donner des coups de pieds dans l'abdomen du mastodonte, frappant ses avant-bras, mais sans succès. Siegfried jubilait, et pour accélérer l'agonie de Zephyrius, il ajouta son autre main dans l'étreinte. Le roi dirigea ses pupilles vers sa jeune partenaire. "Dee, fuis...fu..f-". Ses pensées n'étaient sûrement plus en mesure d'atteindre la jeune fille. Il sombrait dans l'inconscience, perdant peu à peu l'usage de ses sens. Il n'avait pas pu utiliser sa botte secrète, faute d'avoir trop patienté. Il n'avait pas pu dire au revoir à Titania, à Nayomi..il n'avait pas pu protéger Dee. Ses forces le quittaient, peu importe ce qu'il pouvait faire, il n'avait plus la force de continuer.
Elle n'en revenait pas. Découvrir qu'il n'était pas aussi infaillible qu'elle le pensait l'avait quelque peu perturbé. C'était étrange pour elle de se dire qu'Oberon ne pourrait pas récupérer l'énergie, même un peu, de ce qu'il lui restait. Sa voix avait résonner un bref instant et elle avait l'impression qu'il n'y avait pour eux aucune solution. Ou du moins, aucune ne lui viendrait en les quelques secondes qu'il lui restait. Elle observa le jeune homme prendre une pause plus qu'étrange, il s'apprêtait à faire face, non seulement à cet homme mais certainement aussi à quelque chose de plus profond. Elle se rappellerait certainement toujours de la peur qu'elle avait eut un court instant les yeux de son partenaire lorsqu'il avait posé les yeux sur leur adversaire. Si même lui avait été effrayé, que pouvait-elle, elle à sa hauteur et avec sa faible force physique ? Elle frissonna un court instant à cette pensée. Malgré tout, elle n'abandonnerait pas. C'était hors de question de fuir, peut importe à quel point elle avait peur. Même si cet homme semblait contrôler ce qu'elle avait toujours eu en horreur, la foudre. Des éclairs se répandait autour de lui, sans doute un signe de l'animosité qui l'habitait tandis qu'il jubilait presque malgré le coup qu'il venait de recevoir, Tweedle avait même l'impression que le choc ne lui avait rien fait ou presque. Que ce coup prodigieux d'Oberon leur avait juste permis de gagner un peu de temps pour trouver une solution qui n'était pas apparue.
Les deux hommes se tenaient prêts, malgré le fait qu'ils se parlaient, la jeune fille comprit que chacun cherchait la faille chez l'autre. Pendant leur échange la jeune femme s'était redressée à son tour et avait reculé d'un pas malgré elle. De là où elle se trouvait, elle se sentait impuissante, son arme ne servirait à rien maintenant, ni même à attirer l'attention de leur adversaire, d'ailleurs, elle n'avait même pas le temps de penser correctement. Elle réfléchissait pour rien et soudain, des auras de couleur différentes pour chacun des deux hommes apparurent. Se rejoignant à pleine vitesse pour former une sorte de boule de ... De quoi ? Bonne question, elle l'ignorait. Et regarder dans cette direction lui faisait mal aux yeux. L'énergie dégagée propulsait des morceau de train dont un qui égratigna légèrement la peau de la jeune femme à plusieurs endroits, mais rien que des blessures superficielles. Elle restait tout à fait aptes à éviter les blocs de métaux ou autre qui approchaient un peu trop près. Le colosse avait répondu directement à la provocation d'Oberon et la jeune femme, bien que complètement ignorante des phénomènes magiques se dit que cette chose n'allait pas être bénéfique, que ce soit pour l'un ou pour l'autre. Un éclair de lumière la força à fermer les yeux, ses bras se joignant devant son visage tandis qu'elle essayait de prendre appui suffisamment sur ses jambes pour ne pas être soufflée par l'explosion.
Elle dût cligner plusieurs fois des yeux pour se réhabituer à voir. Elle voyait flou en ce moment. Ses yeux cherchèrent Oberon et elle se redressa quand elle le vit, son armure semblait avoir volé en éclat à plusieurs endroit, dévoilant ici et là des morceaux de son corps. Sans même s'en rendre compte, ses vêtements avait été déchirés par endroit, mais rien de bien méchant comparé à lui. C'était étrange d'ailleurs qu'un tissus si fin ait pu résister à .. « C'est son œuvre » pensa-t-elle. Avant qu'elle ait pu amorcer le moindre geste, une main, géante sorti du sol. Les yeux d'Oberon croisèrent les prunelles de la jeune fille. Elle ne réfléchit pas davantage. Cela ne lui réussissait pas de tout façon. Depuis tout à l'heure, elle ne servait à rien, lente et inutile, elle était un poids et cela ne lui allait pas. Puisque le géant avait ses deux mains occupées, il ne pourrait empêcher l'attaque qu'elle ne prévoyait même pas. Son corps agissait seul, son instinct avait pris le pas sur tout le reste. De toute façon, elle avait toujours une femme d'action plutôt que de sagesse. Elle ressorti son arme et envoya l'un de ses missiles en visant précautionneusement la tête de l'homme à la balafre. Soit il lâcherait son partenaire, soit il le prendrait en pleine tête, quoiqu'il en soit, il serait bien obligé de considérer qu'elle était encore là et qu'elle n'était pas une simple décoration. Elle ne pourrait sans doute pas grande chose mais elle ne pouvait fuir. S'ils ne l'arrêtaient pas maintenant et aujourd'hui, qui en aurait la force ? Qui essayerait de lui tenir tête. Fuir ne ferait que retarder l'échéance. Elle avait fini par accepter l'idée et c'était là, la raison de ce combat même perdu d'avance. Ce n'était pas la première fois. Le missile atteignit sa cible en dégageant une importante quantité de fumée. Rien était clair mais le corps de la jeune femme se mit à bouger de manière automatique.
▬ " Hey, le balafré ! Ne crois pas que je te laisserai faire.
Elle s'approcha le plus possible sortant sa dernière arme de ses chaussures, une sorte de coutelas qu'elle dissimulait toujours pour le combat rapproché. Elle voulu sauter pour le prendre à la gorge mais la main du géant l'attrapa au vol et à la gorge, comme il l'avait fait pour le blond précédemment. Mais la force de la jeune fille n'étant même pas à la moitié de celle d'Oberon, elle ne pouvait déjà simplement plus respirer. Ses deux mains s'accrochèrent à l'avant bras de l'homme qu'elle avait pris pour cible. Elle ne se faisait pas d'illusion, elle ne parviendrait pas à lui faire lâcher prise. Du coin de l’œil, elle vit Oberon à terre, la surprise de son attaque avait au moins servi à cela. L'homme la secoua, visiblement plus énervé encore d'avoir interrompu. Ce n'était tout de même pas de la faute de la jeune fille si il ne l'avait pas vu venir à force de jubiler d'obtenir enfin sa vengeance. Elle n'avait pas tout compris de cette discussion mais elle savait que cet homme lui ferait regretté son initiative. L'homme commença à la détailler, la traitant de vulgaire insecte. Elle ne prit même pas la peine de l'écouter, elle ouvrit la bouche pour s'adresser à son partenaire, souhaitant vraiment qu'elle n'avait pas pris trop de temps, qu'il n'était pas trop tard.
▬ " Obe .. Ron .. Rev .. Toi ! Je t' e... Pr ...Arrh. ▬ « Oberon !! »
▬ " Tais-toi insolente ! Tu penses pouvoir changer les choses ? Tu n'es rien. Tu ne sais pas ce que tu dis. Il ne peut même pas t'entendre de là où il est déjà. Mais rassures-toi, tu le rejoindras bien vite une fois que j'aurai anéanti ton esprit réfractaire et que tu ne représenteras plus aucun amusement pour moi. Je ne comprends même pas ce qu'il pourrait le pousser à protéger une faible comme toi ... Je m'attendais à mieux.
La jeune femme n'arrivait toujours pas à lui faire lâcher prise. Elle commençait à voir à nouveau flou mais elle s'en moquait. S'il tentait de la faire taire, c'était parce qu'il doutait tout de même un peu qu'elle ne puisse vraiment pas l'atteindre non. A cette idée, elle sourit et se mit à l'observer d'un air narquois. Plus elle l'observait et plus elle le méprisait. Cet homme uniquement guider par sa hargne et son envie de vengeance. Que lui resterait-il après qu'il ait atteint son but ? Absolument rien. Les gens sans but n'ont aucune raison d'être. L'homme sembla remarquer le regard supérieur que la jeune femme affichait. Malgré le flou, elle vit son visage se métamorphoser en une expression plus colérique encore. Il n'exprimait plus que la rage. Son expression ne lui plaisait pas ? Qu'elle dommage ! Elle n'allait pas lui faire le plaisir de lui laisser lire la crainte dans ses yeux. Elle ne l'avait pas fait pour Oberon, elle ne le ferait pas davantage pour lui. Même si lutter contre ses propres paupières devenait de plus en plus difficile, elle continuait de le fixer avec toute la détermination qu'elle avait encore. Rien que son regard suffisait après tout, certaine situation ne demandait pas de mot. « Je suis désolée, Oberon. » Son cœur battait à une vitesse folle dans sa poitrine tant elle voulait le défier. Puis, soudain malgré le manque d'air, une douleur plus atroce parcourut son corps entièrement, lui arrachant un cri non seulement de douleur mais aussi d'effroi. Comme Oberon l'avait fait, mais plus violemment encore, une grosse quantité d’électricité passa dans le corps de la jeune femme qui perdit alors connaissance. L'homme à la balafre relâcha alors son emprise sur le cou de la jeune femme et la jeta de l'autre côté, près du coffre - déjà bien amoché - où se trouvait le colis. Elle percuta un restant de débris en fer et tomba lourdement sur le sol, inerte. L'homme en armure secoua sa main un bref moment comme pour y enlever une crasse et se retourna à nouveau vers le souverain de Concordia.
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Une chute interminable. Au milieu de vents tourbillonnants à une vitesse que l'on ne pouvait mesurer, Oberon était en train de tomber depuis ce qui pourrait se définir comme étant des heures et des heures. Mais dans cette dimension, pour donner un nom à cet endroit, le court du temps n'était sûrement pas le même que dans le monde réel. Où était-il? Il ne le savait pas. Il se laisser prendre par la gravité, les yeux à peine ouverts, pendant que les vents jouaient à leurs guises avec son corps meurtri et vide de toute force. Était-ce cela, les Enfers? Est-ce dans cet endroit qu'il allait retrouver son père et sa mère? Cait Sith vivait-il dans ce genre d'endroit? Non, cela n'y ressemblait pas mais à la manière dont les vents devenaient de plus en plus violent, formant une sorte de cyclone vers lequel il se dirigeait irrémédiablement, cela s'apparentait fortement à ce qu'on pourrait qualifier de porte des enfers. Oui, il allait mourir, il s'en était enfin rendu pleinement conscience, l'ultime chute. Celle qui le conduirait vers les lieux où il méritait plus que les autres de s'y retrouver. Le souverain leva les yeux en direction du ciel, si on pouvait le qualifier ainsi. Au milieu des bourrasques grises, au sommet on ne pouvait que distinguer une lumière blanche qui semblait inaccessible. Il tendit la main vers le haut, en essayant de saisir vainement ce bout d'espoir, mais rien n'y faisait. Il regarda la paume de sa main, le regard vide de toute substance mais l'esprit toujours présent.
"Tant de désespoir, tant de haine. Ne suis-je donc que cela? Une machine à tuer, à haïr son prochain? Oui, il semblerait bien..Mais tout cela est terminé à présent, je m'engouffre dans la nuit éternelle qu'est la mort. La nuit, je n'en suis jamais vraiment sorti depuis que j'ai choisis de vivre loin de l'étoile solaire. Mon martyr s'achève ici, et quand je repense à mon destin, je me dis que la vie est ingrate. Mais puis-je vraiment me permettre de parler de vie, moi qui ne l'a jamais vécu réellement. J'ai été un être avec un cœur, mais un cœur incapable de recevoir la chaleur. Pour la première fois depuis longtemps, je me sens bien, il est paradoxal de penser que c'est au moment de mon trépas que je me suis senti le plus vivant. Et cette sensation de paix, je ne la mérite pas. Je n'ai pas su éviter l'étreinte sombre de la vengeance et une fois dedans, je n'ai même pas pu la mener jusqu'à son terme. Je suis un homme incapable de faire ce qu'il faut quand il le faut, incapable de tenir mes promesses...au final le fait que je disparaisse n'est pas une si mauvaise chose. Je vivrais par ma mort, je mourrais par ma vie. Les larmes de sang, les fragments de mon âme brisée en milliers de morceaux, tels sont les seuls témoins que je laisserais sur terre. Au moins, quand je serais perdu dans les flammes des Enfers, Titania, Jack..Nayomi...Dee, peut-être ressentirez-vous un peu tristesse à mon égard..si c'est la cas, si possible aurez-vous des regrets après ma disparition, cela allègera un peu mon âme. Je m'en vais donc, attendre la mort au milieu de cette tempête de regrets, avec comme souvenirs vos visages, qui me rappellerons chaque fois que je l'oublierais, que mon sort ne fut pas si triste...ma vie se consume...ma vie, mon amour...disparaissez avec moi..."
Écartant les bras, le roi des fées se laissa emporter à l'intérieur de l'œil du cyclone, disparaissant à travers les rafales grisâtres et le bruit infernal qu'elles généraient. Il sentait encore la main impitoyable de Siegfried sur sa gorge, et à travers les vents, il entendait ses propres battements de cœur qui s'atténuaient peu à peu. Les vents sombres commençaient alors à s'éclaircir, se métamorphosant en un tourbillon de lumière, baignant son corps d'une lumière chaude et agréable. L'enfer ne pouvait pas être aussi doux, ce n'était pas possible. Mais pourquoi se poser tant de question, cela n'avait plus d'importance. Il avait accepté son sort, il allait enfin entrevoir la vérité, le pourquoi de la vie et de la mort...Qui était-il? Il commençait d'ores et déjà à l'oublier, son esprit se vidait de toute substance...bientôt il ne serait plus qu'un fantôme, laissant derrière lui son histoire, son nom...oui son nom...quel était-il déjà..ah oui..
«Oberon!!»
Les vents s'estompèrent brusquement, transformant le précèdent décor brumeux et venteux en un vaste espace vide, recouvert d'une peinture noire ébène dans laquelle il était miraculeusement capable de voir les parties de son corps. Il tomba sur le haut du dos, puis fit plusieurs tonneaux avant de finir sa chute sur le ventre. "Mes forces..elle.." Il était de nouveau capable de se mouvoir. La sensation de douleur sur son cou avait à présent disparu, mais il était toujours coincé dans cette dimension. S'appuyant sur ses mains, Oberon se releva difficilement mais finit par réussir à se tenir debout. Cette voix qu'il venait d'entendre, c'était Dee. Elle était encore en vie. Aurait-elle battu le monstre en armure noire? Impossible. Mais le fait est qu'il avait recouvert un peu de ses forces était sûrement le fait de son partenaire. Une bonne nouvelle mais en même temps, il n'était pas résolu à quitter cet endroit. Sa volonté de se battre n'était plus là, il avait lui-même accepté la fatalité, il n'avait plus le droit de revenir dans le monde des vivants.
Soudain, une ombre qui se glissa derrière lui le fit sursauter. Avant qu'il n'ait eu le temps de se retourner, un rugissement suivit d'un puissant souffle le fit valser dans les airs, le projetant sur plusieurs dizaines de mètres. Il réussit à mettre les pieds sur le sol afin de bien négocier sa chute en glissant puis il se retourna. Ce cri, il le connaissait. Elle se dressait devant lui, une créature semblable à une chimère géante s'apparentant aux reptiles, munie de larges écailles dures comme le diamant et d'une longue langue fourchue, de grands yeux reptiliens et portant deux larges lames plus grandes que celle de Siegfried. De grandes chaînes d'une couleur or la retenait prisonnière, la transperçant de part à part sur plusieurs parties de son corps monstrueux. Sa haine. Il avait donc fini par arriver dans la partie la plus profonde de son subconscient, ce qui signifiait qu'il avait effectué un retour en arrière si il était bien devant les portes de la mort auparavant. Mais pourquoi était-il revenu à la vie?
«N'as-tu donc aucun honneur, idiot? Comment peux-tu penser à de telles choses qu'abandonner la lutte? Tu es le roi de Concordia bordel, alors réveille-toi et botte le cul à ce déchet!»
vociféra la créature. Oberon n'en croyait pas ses oreilles. Sa propre haine était en train de lui redonner confiance en lui en ravivant les valeurs les plus chères qui firent de la fée ce qu'il était aujourd'hui. C'est vrai, il ne pouvait pas se laisser battre aussi facilement. Mais comment faire? Il lui restait une dernière carte à abattre mais même s'il parvenait à se réveiller, il serait beaucoup trop faible pour appliquer son plan. Il baissa les yeux devant le monstre, relâchant les bras, sans rien ajouter.
«Idiot! Rappelle-toi ce que tu as dit lorsque tu m'as emprisonné avec ces chaînes d'Asgard! Dépêche-toi de regagner un peu de fierté, ta petite copine ne tiendra plus très longtemps!»
Dee! Elle était encore en train de lutter? Mais quelle folie! Pourquoi n'avait-elle pas fuit comme il l'avait demandé, cette pauvre inconsciente...attendez, les chaînes d'Asgard..? Mais quel idiot il faisait! Il n'avait pas pensé à cette alternative. Ces liens magiques permettent de capturer le pouvoir de n'importe quelle créature, et depuis quelques temps, il en avait oublié la présence de ce monstre qui sommeillait en lui. Allen. Elle s'était juré de le libérer de ses démons et on aurait pu dire qu'elle avait rondement bien mené sa mission. "Désolé Allen, je vais devoir le faire..» Oberon leva les bras et l'une des chaînes se détacha de la créature et vint se planter dans le dos de la fée, lui arrachant un cri de douleur qui résonna dans un écho surpuissant à travers l'immensité sombre. Une aura de la même couleur que la dimension se mit à l'envelopper, et ses yeux prirent la même couleur rouges sang que lorsqu'il usait de sa magie. Il leva la tête vers la créature, un sourire au coin, puis tendit son bras en sa direction, le pouce levée.
«Je t'en dois une..mais tu ne me consumeras pas pour autant! Dee, attends-moi, j'arrive!»
[...]
«Où en étais-je, donc ?»
Couché sur le dos, le souverain entrouvrit ses paupières, lui offrant comme première vision un ciel couvert, coloré d'un gris monotone et déprimant. "Je suppose que je suis en vie.." Il lâcha un soupir discret devant ce spectacle peu attirant mais esquissa un sourire par la suite, non mécontent d'être revenu parmi les vivants. Pourtant, ce n'était pas le moment propice pour se réjouir, il avait encore une mission à achever. La voix de Siegfried avait résonné dans ses oreilles comme une pierre supplémentaire pour aiguiser la lame de sa haine. Sans pour autant le voir, il entendit des bruits de pas lourds lui indiquant que le géant était en train de s'approcher de lui. Il s'arrête à la gauche d'Oberon, fixant le visage de sa victime avec un sourire satisfait, le visage marquée par l'empreinte de la folie. Une aura électrique vint envelopper son bras et il leva ce dernier au dessus de la tête du blond.
«Ta tête va valser et ma vengeance sera accompli! Je suis Siegfried Sivard, celui qui a anéanti la lignée des Faylinn!»
Dans un mélange de rires et de cris, il abattit son bras sur la gorge de la fée. Comme toujours avec cette brute, le coup fut d'une violence rare, faisant à nouveau monter un épais nuages de neiges et de terres auxquelles se mêlèrent une couleur rouge vive, probablement du sang. Mais ce n'était pas celui d'Oberon. À travers le brouillard ocre, on put distinguer une main qui s'était accroché au visage du géant, plantant profondément ses ongles dans sa chair qui dégoulinait de liquide sanguin. Un souffle puissant vint balayer le reste de neige flottante dans les airs, découvrant un Zephyrius à nouveau debout, bloquant de sa main libre celle du monstre qui dégageait encore de l'électricité. Sauf que ce Zephyrius là semblait bien différent. Comme à l'accoutumé, ses pupilles avaient cette couleur rouge caractéristique mais son visage était recouvert de marques noires qui débutaient sur le haut de son front avant de descendre vers ses yeux pour terminer à la bases de ses deux joues. Sa magnifique chevelure dorée s'était teintée en une couleur ébène, sombre comme les ténèbres mais brillante comme la lune, contrastant avec l'éclat lumineux de son armure dorée. Il fixait son ancien bourreau, ses rétines vibrantes de haines tout en serrant la mâchoire tellement la colère l'empêchait de prononcer un mot. D'un geste vif et puissant, il lâcha le bras de Siegfried et lui assainit un violent coup de point dans l'abdomen, fissurant l'épaisse armure noire. Le géant recula dans un horrible coup de douleur, se tenant le ventre comme si une violente diarrhée lui tortillait les entrailles. Le roi lâcha son visage puis sauta dans les airs fit un tour sur lui-même avant d'offrir à son adversaire un coup de pied sauté dans le visage, projetant ainsi le guerrier qui finit sa course sur la locomotive.
Oberon se tourna vers le wagon qui contenait l'objet de mission. Ses yeux se firent tout ronds lorsqu'il aperçu, couchée au pieds du coffre, Dee qui semblait inconsciente. Il courut vers elle et s'accroupit à ses côtés. Il saisit l'arrière de sa tête, la soulevant légèrement et la fixa le regard toujours aussi colérique, serrant sa dentition de plus belle. C'était sa faute, pour ne pas avoir été assez fort pour la protéger. Mais il ne pardonnerait pas non plus à l'autre pour lui avoir fait du mal. Il déposa son oreille contre la poitrine de sa partenaire; son cœur battait encore, de façon irrégulièrement mais il n'était pas encore trop tard. Il la souleva de ses deux mains et la place sur l'une des ses épaules, comme un sac de riz, lui tenant fermement le dos d'une main. De son autre main, il arrache le colis du sol du wagon. Il marcha vers le bord de la forêt, trainant le coffre sur le sol. Arrivé à sa hauteur, il déposa la jeune fille contre un grand arbre en position assise. Il connaissait le moyen de lui redonner un peu d'énergie mais le risque était cette fois-ci plus important. Oberon n'était pas dans son état normale et insuffler une quantité importante de sa haine n'était pas recommandée. Mais pouvait-il se permettre d'hésiter? S'il ne le faisait pas, elle courrait vers une mort certaine et cela, il ne pouvait pas l'accepter. Si elle était encore consciente, elle lui dirait sûrement de le faire, qu'elle serait prête à encourir les risques. Cette folle inconsciente. Accroupit près d'elle, il regarda longuement son visage endormi puis il se tourna en direction de la locomotive. Le géant commençait à bouger, reprenant peu à peu ses esprits. Sa puissance était impressionnante, et Oberon savait qu'il devrait obtenir plus de puissance s'il voulait terrasser son ennemi. "Plus de temps à perdre hein?". Il se retourna vers Dee et saisit son menton d'une main. Il déposa délicatement ses lèvres contre les siennes. Le temps se figea pendant quelques instants et il ne ressentit plus que le contact étrangement chaud des lèvres de Dee, lui procurant une sensation de bien être inexplicable mais également le désagrément de sentir son flux d'énergie le quitter petit à petit. Ce petit moment particulier terminé, il caressa l'une des mèches bleues de sa partenaire puis se leva.
Il s'avança vers la locomotive puis s'arrête à une bonne distance d'elle afin de ne pas prendre le risque de se faire surprendre une nouvelle fois par Siegfried. Il était temps d'appliquer le plan. Il écarta les bras et derrière lui apparurent quatre pierres de couleurs noires identiques à celle qu'il était venu récupérer dans le cimetière. Elles lévitaient dans les airs et d'un geste du doigt, il les fit se planter dans son corps, trois dans le dos et un en plein milieu de son front. Ces catalyseurs de magie firent immédiatement effet, lui procurant une sensation de puissance, son énergie magique affluant rapidement dans tout son organisme et dans une quantité phénoménale. Le guerrier fixait la scène avec inquiétude, ne comprenant pas trop ce qui se passait. Oberon, dans un cri spartiate, explosa son énergie qui se matérialisa en une aura sombre, mélangeant le noir et le violet. Le souffle enfonça encore plus son adversaire dans le métal glacé de la voiture de tête, qui se mit à dévaler une petite pente en contrebas de la voie ferrée. L'armure dorée du souverain se colora alors en noire, ses oreilles déjà pointues à la base s'allongèrent pour ressembler à celles des créatures elfiques et ses canines se développèrent à l'instar des créatures félines. Pour finir, ses ailes se déployèrent dans son dos, arborant elles aussi une couleur tout aussi sombre que l'armure du roi, ressemblant davantage à un démon qu'à une créature féerique. Un énorme bloc de métal se mit à voler dans le ciel. Le guerrier divin avait lancé la locomotive comme une simple pierre, en direction d'Oberon. Sans bouger, il observa le projectile se rapprocher de lui quand soudain celui-ci disparu, comme aspiré dans une faille invisible dans les airs. Le géant réapparu, debout sur les rails, haletant avec le visage peint en rouge à cause du sang qui ne s'arrêtait plus de couler sur son front.
«Co-comment...as-tu fais..ça?»
Le roi le fixa avec mépris, le corps toujours enveloppé d'une aura noire et glaciale qui déformait l'air autour de lui. Il tendit la main en direction de son adversaire, l'index pointé.
«Cela n'a pas d'importance, je vais te tuer, c'est tout ce que tu as à savoir.»
Sa voix avait changé également. C'est comme si une voix plus grave parlait en même que lui, au dessus de sa voix naturelle. Cela lui donnait un aspect encore plus terrifiant qu'à l'ordinaire, comme si la fée était possédé par l'esprit d'un démon de la haine. Mais contrairement à ce que l'on pourrait penser, il avait parfaitement le contrôle de ses mouvements et une pleine conscience de ses actes. Le seul fait à noter est qu'il était devenu beaucoup plus agressif envers ses ennemis alors que la compassion, qui n'était déjà pas très élevée à la base, avait complètement disparue. "Tyrfing Blade". Depuis son doigt, il envoya un jet d'eau en forme d'épée qui découpa tout sur sa route, frappant Siegfried de plein fouet. L'armure du guerrier se fissura en deux et se vit éclabousser de sang, et il tomba alors à genoux, les mains contre son buste afin de ralentir son hémorragie. Le coup avait atteint son corps malgré l'apparente résistance de sa protection. Oberon fit un sourire mauvais. Il n'avait pas voulu le tuer immédiatement. À présent, il voulait goûter au plaisir infini de torturer son ennemi, quitte à lui arracher ses membres un par un, lui crever les yeux ou lui dérouler ses intestins, jusqu'à ce qu'il le supplie de l'achever, ce qu'il fera en lui arrachant le cœur.
«En-enfoiré..!»
gémit-il. Le roi le fixait, toujours l'index pointé dans sa direction. Dans un geste provocation, il pivota sa main et de ce même doigt, il lui intima de venir se mesure à lui. Siegfried, le visage ridé par la colère et la bouche baignée de sang, se mit à hurler sauvagement. Il allait mettre toutes ses forces dans cet ultime assaut. Bien, c'est que ce qu'Oberon attendait, une lutte féroce entre deux adversaires aussi monstrueux l'un que l'autre. Battre un ennemi qui avait perdu sa volonté de se battre devait être bien ennuyeux, il le reconnu. Le guerrier avait du ressentir la même chose lorsque le souverain avait pendant un moment abandonné. la lutte. Mais cette fois-ci, les choses avaient changé et l'issu de l'affrontement ne laissait aucun doute.
Les gens ne se battent pas sans raison. Une décision prise en eux depuis longtemps les poussant, encore et encore, à repousser leurs limites. Les limites n'existent pas d'ailleurs, chaque personne peut se surpasser à chaque instant et c'est dans ce petit cap à franchir que réside leurs forces. Assise en tailleur au milieu d'une pièce blanche, sans porte et sans lumière, la jeune femme gardait un air serein, ses paupières étaient closes. Jamais elle n'avait été i en paix avec elle même. Lorsqu'elle se décida à ouvrir les yeux, elle dût s'habituer à la clarté des lieux, il n'y avait rien autour d'elle hormis cette blancheur exacerbant son calme déjà limité, aucun son, aucun bruit. Malgré cela, il y avait ici quelque chose qui la terrifiait. Un peur insidieuse parcourant chaque parcelle de son corps comme un poison. Elle ne pouvait finir ici. Ce n'est pas comme ça qu'elle avait imaginé sa fin et elle n'en accepterait probablement pas d'autre. Se redressant, elle observa chacun des murs, tour à tour et vint taper les poings contre celui qui lui faisait face. Il existait nécessairement un moyen de sortir de là, elle ne savait pas encore lequel, mais qu'à cela ne tienne. Elle avait encore tant de chose qu'elle s'était promise de faire. Voir Dum, revoir ses parents ... S'excuser ? Personne ici ne savait d'où elle venait. Si elle abandonnait tout maintenant, elle n'existerait plus.
Bientôt, les murs se teintèrent d'une couleur écarlate. Des tâches d'éclaboussures perlèrent en tout sens, tâchant les murs, ses vêtements, son visage. Bizarrement, elle ne ressentait rien. Ni douleur, ni mal. Juste le sentiment d'être à part, écartée de tous. Serait-elle en train de tomber dans l'oubli ? Elle même avait du mal à se souvenir de son prénom. Quel était-il ? Quelle importance. Sa vision se brouilla légèrement et ses yeux se refermèrent en libérant une unique perle salée qui roula sur sa joue avant de tomber au sol. Quelques secondes plus tard, un bruit sourd et imposant se manifesta. Il était loin, presque irréel. Avait-elle rêvé ? Son subconscient devait lui jouer des tours. La seconde fois pourtant, il n'y eut plus aucun doute. BANG. Le bruit se rapprochait et le temps entre ses répercussions aussi. BANG. Des éclats volèrent dans un dernier bruit, plus fort cette fois, si fort qu'il l'obligea porter ses mains à ses oreilles et à fermer les yeux un bref instant. Lorsqu'elle les ouvrit, elle aperçut un trou béant dans le mur et une créature informe aux yeux rouges. Celle-ci disparut en quelques volutes de fumée, libérant un passage. Un passage pour quoi ? Elle l'ignorait mais elle n'allait certainement pas attendre de le savoir pour avancer. Passant sa tête par le trou, un éclair de lumière vive l'empêcha de voir ... Tout est devenu noir.
Son corps était lourd, ses paupières encore plus. Elle se sentait vidé de toute force, de toute énergie. Qu'était-il arrivé encore ? Ah oui ... Un homme monstrueux, une décharge ? Oui c'était ça, un courant horrible passant dans son corps à une vitesse folle. Elle avait voulu défier le démon et il lui avait bien rendu la monnaie de son optimisme sans borne. Avait-elle survécu ? Certainement. Puisqu'elle se sentait encore lourde, elle avait mal un peut partout, comme un fourmillement désagréable, de sa tête jusqu'à ses orteils. Elle n'avait pas pu s'en empêcher quand ... La mémoire lui revenait difficilement et son flot de pensée s'interrompit lorsqu'elle sentit une douce chaleur se poser contre ses lèvres. Une impression familière qu'elle associait d'instinct à un visage bien particulier, le sien. De l'énergie fourmilla dans son corps à grande vitesse, progressant de ses lèvres, s'arrêtant au niveau de son cœur qui la brûlait sans lui faire mal. Une sensation étrange. Malgré cela, elle se sentait toujours trop faible ne fût-ce que pour ouvrir les yeux. Mais en cet instant, elle était certaine qu'elle était envie et que lui aussi. Avait-elle réussi à atteindre Oberon ? Elle ne le savait pas vraiment, elle sentait quelque chose de différent de la première fois. C'était lui sans l'être vraiment. Du moins, c'était l'impression qu'elle en avait. S'était-il passé quelque chose pendant qu'elle était plongée dans l'inconscience la plus totale ?
▬ " Hnn ..?
Un léger mouvement de la jeune fille et plus rien. Sa tête retomba sur son épaule. L'homme qui l'avait sauvée s'en détourna pour retourner à son combat. Depuis qu'il s'était redressé, il était clair que ce n'était plus vraiment le même homme. Quelque chose, un déclic devait s'être produit en lui. Même dans son inconscience, elle entendait autour le bruit des environs, des chocs plus ou moins rude. Elle devait ouvrir les yeux, elle voulait s'assurer qu'il allait bien. Pourquoi elle n'y arrivait pas. Dans sa tête, toute sorte de prière se cognèrent et se bousculèrent en même temps, quel intérêt, elle n'était pas croyante. Elle ne croyait qu'en elle. Ses paupières se crispèrent et elle finit par réussir. Ses yeux papillonnèrent mis sa vision restait limitée. Devant elle, une longue chevelure noire surplombant une armure dorée. Elle ne comprenait pas. Où était Oberon ? De là où elle était, elle ne pouvait que fixer la silhouette devant elle. Dans une vague d'énergie, elle sentit une pression la coller plus encore contre le support qui la soutenait, depuis quand était-elle assise ? Aucune idée. D'ailleurs, c'était le cadet de ses soucis, contre le Titan qu'elle reconnaissait comment Siegfried, elle devinait l'armure d'or d'Oberon pourtant, elle ne le reconnaissait pas, ou à peine. L'allure de son partenaire s'était modifiée. Quand ? Pourquoi ? Comment ? Des questions, trop de questions. Les choses qu'il se passait auprès de lui ne serait probablement jamais simple.
Un important nuage de poussière se souleva, si bien qu'elle ne pouvait plus rien distinguer aux alentours. Un vague sentiment incertain serra sa poitrine si bien qu'elle avait du mal à respirer. Comme si quelque chose écrasait sa cage thoracique. Une douleur interne qu'elle ne comprenait. Elle glissa lentement sur le sol, cherchant toujours à voir si le combat était enfin terminé ou si les deux combattants étaient toujours en train de se frapper l'un l'autre. Elle ne voyait rien et ses forces même si présente semblait ne pas lui appartenir, elle avait l'impression qu'une chose grignotait des parties d'elle-même. C'était aussi douloureux que désagréable. Elle tendit le bras dans la direction où elle l'avait vu la dernière fois, aucun son ne parvint cependant à franchir ses lèvres. Elle remarqua côté d'elle le colis et tandis difficilement le bras pour le garder contre elle. Un geste qu'elle ne comprenait pas. La mission. Cette vague idée lui revint en tête. C'était pour cette chose qu'elle avait risqué sa vie ... Ou peut-être pas, en fin de compte ...
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La perspective d'affronter un adversaire aussi coriace dans une lutte à mort, de savoir que celui-ci allait user de toutes ses ressources dans ses derniers instants, le voir ainsi transformer son effroi et son désespoir en source de pouvoir, tout cela excitait au plus haut point le souverain de Concordia. Ce dernier n'avait plus aucun doute quant à ses probabilités de victoire et provoquait sans aucune retenue son ennemi. Il ne pensait d'ailleurs qu'à ce moment, celui où d'un geste impitoyable, il arracherait le dernier souffle de vie du corps de Siegfried. Mais pas avant de lui avoir rendu au triple ce qu'il lui avait fait subir, à lui et à Dee. Au moment où il y pensait, elle devait sûrement avoir retrouvé ses esprits mais la poussière soulevée par l'altercation l'empêchait de voir l'arbre sous lequel il avait déposé son partenaire quelques instants auparavant. De plus, il ignorait totalement les effets d'un baiser féérique lorsque celle-ci était corrompue par tant d'énergie négative. L'inquiétude le gagnait lorsqu'il sentit la présence de la jeune fille émerger de nouveau dans l'air. Elle avait reprit conscience mais ne semblait pas avoir bougé de sa position initiale pour le moment. Il lui fallait éviter de diriger ses attaques dans cette direction, opération qui paraissait à présent plus simple du fait qu'il avait prit l'ascendant sur son adversaire. Enfin, c'était vite dit car le guerrier allait maintenant combattre à pleine puissance et compte tenue de ce qu'il savait déjà sur lui, cela n'allait pas être aussi simple de venir à bout d'un tel monstre. Mais est-ce qu'un tel qualificatif ne serait pas plus approprié pour Oberon maintenant? Il n'avait plus rien de féerique, ni même d'humain, il ressemblait plus à un diable tout droit sorti des Enfers dont le regard ne dégageait que haine et malveillance.
Peu à peu, les blessures de la fée se cicatrisèrent sous l'effet des pierres noires qui, non seulement amplifiaient son pouvoir d'une manière continue, mais accélérait également son métabolisme, lui conférant un capacité de guérison hors du commun. Ne semblait pas avoir remarqué ce fait, Siegfried paraissait ailleurs. Après son cri de guerre, il avait baissé la tête, les poings serrés et le dos bombé. Il était en train d'accumuler le restant de son pouvoir se traduisant par un phénomène d'attraction magnétique peu banal. L'air comme les débris et la poussière se mirent à tourbillonner en lui, le faisant agir pratiquement comme une planète autour de laquelle les particules se mettaient en orbite. Ainsi, tout le brouillard qui l'empêchait de voir Dee s'accumula autour du guerrier, lui donnant alors un visuel sur la jeune fille. Il pivota légèrement sa tête vers elle pour la voir couché sur le sol, toujours près de l'arbre, le colis collé contre son corps. Elle n'avait pas l'air dans son état normal, comme si quelque chose la faisait souffrir intérieurement. Le contre-effet de la guérison? Pendant quelques instants, il voulu accourir auprès d'elle pour lui porter secours mais il fut bien vite rappelé à l'ordre par son pouvoir grandissant. Un violent mal de crâne le prit, qui commença à se propager dans le reste de son corps. Son organisme commençait à ne plus tolérer une quantité si phénoménale d'énergie et il fallait vite qu'il trouve un moyen d'évacuer ce trop plein. Ça tombait bien, Siegfried avait l'air prêt à en découdre. Les particules avaient cessées de danser autour de lui, retombant lourdement sur le sol. De gros éclairs grésillaient sur son corps, faisant briller sa sombre armure. Il semblait avoir prit plus de volume. En effet, ses muscles avaient doublé de volume, le rendant plus monstrueux qu'il ne l'était déjà. Le guerrier souriait, haletant comme un chien essoufflé, la buée faisant des signaux de fumée au dessus de sa tête. Parfait, Oberon avait besoin de se défouler.
«Sale morveux, je vais te briser une fois de plus et cette fois, plus rien ni personne ne s'opposera à moi!»
Le niveau de pouvoir magique qu'il dégageait était plus qu'impressionnant et le roi se sentait honteusement heureux de ne pas avoir eu à l'affronter avec sa force de base. Mais peu importe, les règles étaient bien différentes à présent et il était temps de débuter ce qu'il considérait dorénavant comme un jeu. Siegfried se propulsa à toute vitesse dans sa direction, soulevant derrière lui un trainée de poussière et vint tenter d'asséner un coup de poing sur le visage de la fée. Celui-ci fit un écart sur le côté à la manière d'un toréador, faisant passer le guerrier derrière lui. Lui offrant son dos, le souverain tourna la tête en arrière, un sourire au coin tout en émettant un petit ricanement narquois. Le guerrier divin grogna de colère et reprit son assaut de la même manière, amenant sans surprise au même résultat, une belle parade d'Oberon qui se contenta de sauter en l'air afin de retomber cette fois-ci derrière son adversaire. Ce dernier grogna encore plus fort puis pointa le concordien d'un doigt menaçant.
«Les mauviettes comme toi qui ne savent qu'esquiver devraient rester à leur place!»
Si Dee avait entendu cette phrase, elle aurait été probablement vexée. S'il y a bien une personne qui excellait dans l'air d'éviter les coups de ses ennemis, c'était bien elle. Oberon ce contenta de sourire de plus belle en guise de réponse, accentuant encore plus le sentiment de colère qui animait Siegfried. Celui-ci joignit ses mains et y concentra une forte dose de courant électrique qu'il matérialisa sous la forme d'une boule de couleur jaune et violette à la fois. Il la lança sur la fée à la manière d'une balle de baseball. La technique parti à toute vitesse, émettant un sifflement strident dans les airs. Sans broncher, Zephyrius fit reculer son bras gauche puis décocha un coup de poing qui vint percuter la boule de foudre de plein fouet. Sous la force de l'impact, elle repartit en sens inverse, encore plus rapidement que sa vitesse initiale. Le guerrier réussi à l'esquiver in extremis en se décalant sur le côté, une expression de surprise sur le visage. Il se retourna en direction du monarque qui avait profité de sa perte momentané d'inattention afin de se retrouver à sa hauteur. Avant que le géant eut le temps de réagir, Oberon lui asséna un puissant high kick en plein dans le visage, le projetant plusieurs mètres plus loin, effectuant des dizaines de tonneaux avant de s'affaler sur le sol comme un animal blessé.
«Que disais-tu à propos des mauviettes comme moi? Allez, relève toi. Ce combat n'est pas amusant!»
le nargua-t-il en avançant vers lui tout en faisant craquer les os de ses doigts. Il arriva à la hauteur de son adversaire les bras croisés, l'observant de haut, toujours le même sourire au coin. Soudain, Siegfried se releva et plaça ses deux mains sur le torse et fit de nouveau apparaître sa boule d'énergie électrique. Un coup à bout portant. Oberon fut projeté dans les airs à son tour, filant droit comme un missile pour terminer sa course dans les bois, abattant de nombreux arbres au passage. L'adversaire de la fée se mit à rire à grands éclats, pensant avoir vaincu son adversaire avec une telle attaque. Mais il était loin du compte. Un souffle dévastateur de couleur sombre sorti des bois, déchirant le sol et allant tellement vite que le mastodonte n'eut pas la moindre de chance de l'éviter. Bien entendu, il tenta de se protéger en positionnant ses bras en crois devant lui pour minimiser les dégâts. L'impact provoqua une explosion de faible ampleur mais qui réussit tout de même à générer une colonne de fumée à laquelle se mélangeait des particules de neige fondue et de terre boueuse. Elle ne mit pas longtemps à se dissiper, révélant un Siegfried recouvert d'entailles et d'ecchymoses sur l'ensemble de son corps, et dont l'armure n'était plus qu'un souvenir de ce qu'elle était. D'elle, il ne restait que des petits morceaux de métal noir qui tenaient à peine sur son corps déchiqueté. Oberon sortit tranquillement de la forêt, un sourire insolent et un regard machiavélique sur la face, les bras croisés et un corps quasiment intact, sans la moindre trace de la violente technique qu'il venait pourtant de se prendre de plein fouet.
«Alors, comment as-tu trouvé mon Horrible Black Scream ? Mais ne t'en fais pas, je n'en ai pas fini avec toi, je vais te faire souffrir encore un peu!»
lui dit-il alors, suivit ensuite d'un ricanement diabolique. Son adversaire était toujours dans la positon avec laquelle il avait encaissé la dernière attaque de Zephyrius. Il semblait paralysé, tremblant comme une feuille laissée sous le caprice des vents, du sang dégoulinant sur l'intégralité de son corps. Le roi s'avança de quelques mètres dans sa direction et pointa sa main en avant. La neige sur le sol se mit à tournoyer autour de son bras avant de se solidifier sous la forme d'une longue lame de glace. Celle-ci s'allongea alors en direction de Siegfried, toujours incapable de bouger, et vint lui transpercer le bras droit, lui arrachant un insupportable cri de douleur qui résonna en un écho effrayant. Oberon bougea rapidement son bras vers la gauche, ce qui eut pour horrible conséquence de lui sectionner ses deux avants bras, le faisait une fois de plus crier, encore plus fort que précédemment. Ses mains tombèrent dans la neige froide, teintant le sol sous ses pieds d'une macabre couleur rouge provoquée par les jets successifs de sang qui jaillissaient depuis ses bras restants. Siegfried tomba à genoux dans son propre fluide sanguin, fixant ses membres d'un air hébété, le visage à mi-chemin vers la folie. Son adversaire était brisé physiquement, il ne restait plus qu'à l'achever sur le plan psychologique.
«C-c'est...c'est un cauchemar...je vais me réveiller...je ne peux...je ne peux pas perdre...noooon!!»
Pendant qu'il affichait ouvertement son désespoir, Oberon était arrivé à sa hauteur, le fixant cette fois-ci avec mépris et dégoût. Il ne souriait plus. Le guerrier leva la tête vers lui et à la vue de son regard haineux, il se mit à crier d'effroi à la vue de ce qui l'attendait. En effet, derrière le roi s'était ouvert une sorte de petit trou noir, une faille inter dimensionnelle pour faire plus simple, duquel sortait d'immense chaîne en argent qui flottait dans les airs. D'un geste, le souverain les firent se planter dans le corps de Siegfried puis le soulevèrent dans les airs. Les jambes et les bras écartés, son adversaire ressemblait à un homme de Vitruve, les yeux grands ouverts et tapissés de vaisseaux sanguins, tel une chouette. Oberon avait invoqué les Chaînes d'Asgard dont le pouvoir le plus terrifiant était d'aspirer tout les pouvoirs de leur victime. Le guerrier divin se verrait bientôt dépossédé de toutes sa forces et de sa magie, le ramenant à un l'état humain, le privant à jamais de ses capacités surnaturelles. Dans des cris d'agonies, il commençait alors à changer d'apparence, l'homme de plus de deux mètres et au corps d'albâtre était en train de devenir un individu de taille moyenne à l'allure frêle et maigrichonne. Après de longues minutes pendant lesquelles il se faisait littéralement pomper tout son pouvoir, Siegfried n'était plus que l'ombre de ce qu'il était. Zephyrius fit un geste du doigt et les Chaînes approchèrent l'ancien guerrier de son bourreau.
«Alors, cela fait quoi, de n'être qu'un humain?»
ricana-t-il. Il se mit alors à ruer le pauvre homme de coups de poings dans le visage et le torse, sans s'arrêter, s'acharnant sur lui comme s'il n'était qu'un vulgaire sac de sable. Le roi en tirait un plaisir sadique et il semblait que rien n'était en mesure de l'arrêter. Il n'avait même plus une seule pensée pour Dee qui était en train d'observer toute la scène, impuissante. Il n'avait qu'un idée en tête, tuer cet homme de la pire des façons, le briser, le vider de son sang, lui arracher ses organes un à un. Le pouvoir immense qui traversait son corps, augmentant sans arrêt, était en train de lui faire perdre la raison. Il n'était plus que haine et violence, déversant sur sa victime toute son énergie à travers ses poings. Soudain, il s'arrêta de le frapper, le laissant pour mort, la tête penchée sur un côté, la bouche ruisselant du fluide rouge. Il n'en tirerait plus rien, même plus un cri. C'était le signe qu'il attendait pour en terminer une bonne fois pour toutes. Oberon brandit un bras en l'air, les doigts détendus comme pour faire de sa main une lame.
Les yeux ouverts, la jeune demoiselle eut quelques difficultés à retrouver ses esprits. C’était un peu comme si son corps ne lui appartenait plus. Comme si elle voyait la scène à travers les yeux de quelqu’un d’autre. Elle avait l’impression bizarre d’être du temps, que tout se déroulait avec un ralenti, un peu comme lorsqu’on voyait des scène en slow motion, seulement, elle se doutait que c’était peu probable. De l’adrénaline, autre chose ? Aucune idée. Son regard améthyste était non seulement captivé par les pierres mais aussi et surtout par l’apparence de celui qu’elle pensait être son partenaire. De là où elle se trouvait, elle se sentait comme déconnectée. Cet homme n’avait plus rien à voir avec celui qu’elle avait rencontré dans le cimetière, celui qui avait caressé ce renard, qui l’avait porté et qui l’avait … Sauvée ? Encore … Il fallait que ceci ne devienne pas une habitude sinon pourquoi passerait-elle ? Aux yeux d’Oberon ou à ceux des autres personnes ne l’agence, elle ne pouvait plus rester allongée là, sur le sol en serrant ce colis. Malheureusement, ce combat n’était plus le sien depuis l’instant où Oberon était venu à son secours, les choses auraient pu se dérouler si différemment s’ils avaient mieux anticiper les choses, mais l’heure n’était pas aux suppositions, on ne pouvait changer ce qui était fait de toute façon, et elle le savait mieux que quiconque après tout.
Dans sa tête, tout était clair, elle se devait de se lever, elle ne tolérerait plus d’être un poids. C’était pour elle intolérable d’être laissée à l’arrière, elle qui était habituellement sur les devant de la scène, cela faisait presque trop longtemps qu’elle n’avait plus été les mêmes. Cette mission avait été rude et elle n’était pas encore finie, c’est pourquoi, elle ne devait pas se relâcher. Posant les mains sur le sol, la jeune femme tenta à plusieurs reprises de se pousser vers le haut, elle n’était pas vraiment débordante de force physique mais habituellement, elle n’avait aucun mal à faire ce genre d’exercice, enfin, au moins un petit en tout cas. Son corps était étrangement lourd, comme si une force invisible appuyait sur son dos, la maintenant au sol, elle ne comprenait pas … En comparaison à la nuit du cimetière, elle avait pu se relever et courir à peine quelques minute plus tard. Un nuage de poussière l’empêchait de distinguer clairement ce qu’il se passait mais une voix étrange lui intimait qu’il fallait qu’elle se trouve auprès de lui. Elle ne doutait pas de ses capacités, loin de là mais .. Elle ignorait ce qui la poussait à ce point à vouloir se lever. Ses forces l’abandonnèrent une nouvelle fois et son visage retomba au sol. Le froid mordant de la neige la raffraichit, elle se sentait brûlante, de la fièvre ? Peut-être, elle n’en savait rien, combien de temps ? Sa respiration se faisait assez irrégulière et elle ferma les yeux quelques minutes. Pendant ce temps, elle se retrouva à nouveau contre un fantôme noir, un démon en elle ? Qui sait …
« Je dois absolument me lever. » Cette affirmation était tout ce qu’elle avait. Ses yeux se rouvrirent et elle rassembla ses forces, s’adossant à l’arbre pour s’aider, quelques tâches noires apparurent devant ses yeux. L’effet de la maltraitance de Siegfried et des soins d’Oberon devaient avoir des effets secondaires dont elle ne prendrait connaissance que plus tard, ou peut-être même jamais. Une rafale d’énergie noire, une colonne de fumée … La jeune femme se sentait perplexe devant cette énergie qu’elle n’avait jamais vu avant, Oberon ? Siegfried ? Elle ne savais plus ou donner de la tête. Sortant des bois, l’homme sorti les bras croisé. Plus que d’habitude, elle se sentait intimidée par cet homme, la hargne se faisait sentir dans sa voix caverneuse et un frisson parcourut le corps de la jeune femme. Elle se félicitait de ne pas être parvenue à l’énerver à ce point dans le cimetière, et puis, il n’aurait pas eut besoin de telles extrémités très certainement. Faire souffrir l’adversaire comme un tortionnaire, elle savait que c’était certainement mérité mais elle ne pouvait supporter de le voir devenir aussi … Sadique ?
▬ " - Oberon ! Ce n’est pas toi ! Arrête ça, tu as déjà gagné, il ne peut rien contre toi.
Trop de sang avait déjà couler, du moins, c’était l’avis de la jeune femme qui s’était interposée, se tenant, péniblement debout entre les deux hommes. Faisant rempart de son mince corps encore tremblant. Délirante ? Peut-être. De ses yeux améthyste, elle ne lâchait pas le visage de son interlocuteur, oubliant presque qu’elle tournait le dos à ce qui avait été encore leur ennemi. Dans les yeux d’Oberon, elle ne parvenait à discerner que haine et l’envie de faire souffrir, ce n’était pas l’homme qu’elle connaissait. Elle le savait bien sûr, impitoyable mais elle avait vu dans ses yeux habituellement vert qu’il y avait bien d’autres choses en lui, des choses qui s’étaient étouffées très certainement à cause des pierres qui lui conféraient un pouvoir sans borne. Est-ce donc vrai que le pouvoir monte aisément à la tête de ceux qui pense pouvoir le contrôler ? Peut-être que s’il l’avait simplement tué, elle n’aurait rien dit mais le fait de le voir faire durer la souffrance la terrifiait légèrement, elle ne supportait que très peu la violence gratuite, peut-être est-ce pour cela qu’on pourrait la qualifier de mauviette fuyarde ? En attendant, elle était toujours fière de ses esquives et elle était en paix avec elle-même et sa façon de faire.
▬ " - Je t’en … prie, arrête …
Sa vue commençait à nouveau à se brouiller devant l’homme qu’elle reconnaissait à peine, malgré le baiser de la fée, elle se sentait vidée de toute son énergie, comme si elle avait déjà réussi à l’épuiser. Perdant l’équilibre, la jeune femme se mit à tomber vers l’avant, fermant les yeux en respirant avec difficulté, la moindre bouffée d’air la faisait souffrir. Elle était terrifiée de ce qu’il pourrait se passer maintenant, sans doute la trouvait-il ridicule de sauver cet homme qui l’avait blessée à ce point. Elle ne savait pas si ses paroles seraient prises en compte ou non, elle souhaitait juste que tout ceci se termine enfin, ce combat, cette mission … Cette douleur insoutenable … L’inconscience avait repris possession de la jeune femme.
« Qui es-tu ? » Lança-t-elle à tâton à l’ombre noire. Aucune réponse. Elle se retrouvait malgré en conflit intérieur, comme si une autre personne voulait en prendre possession. Et c’est là que tout se jouait, face à cette ombre à l’allure incertaine, comment avait-il réussi à éveiller ses instincts les plus profonds, les plus refoulés … Et qui, surtout, allait finalement gagner ce combat mental …
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Tuer quelqu'un, Oberon l'avait déjà fait maintes et maintes fois. Mais jamais il n'avait éprouvé une telle satisfaction, une telle joie en torturant un individu qui n'était plus en mesure de se défendre. Ses instincts de guerrier, non, plutôt sa haine incommensurable avait prit le dessus sur son être et bien qu'il ne pouvait pas encore s'en rendre compte, il était déjà en train de perdre le contrôle. Il avait sous-estimé la puissance des artefacts sombres et son énergie magique continuait de croître de façon démesurée, si bien que son état mental s'en retrouvait affecté. Le paradoxe d'un tel pouvoir, c'est qu'étant parfaitement en phase avec son environnement, avec des sens aiguisés jusqu'à l'extrême, il était devenu sourd et aveugle à tout sentiments, à toutes formes de compassion. La créature qui se tapissait dans son cœur était devenue une marionnettiste opportuniste qui soufflait toutes sortes de pensées maléfiques au souverain.
La main levée, prête à donner le coup de grâce sur l'homme étendue au sol, il prit le temps de l'observer une dernière fois. Ce puissant guerrier qui a été capable de le pousser dans ses derniers retranchement, cette force de la nature divine, n'était plus qu'un déchet vide de tout pouvoir. Il était là, suspendu dans les airs comme un vieux bout de tissu, se vidant toujours aussi vite de son sang qui formait une petite mare dans le sol enneigé. Il n'y avait plus rien à en tirer, il n'avait même plus les ressources nécessaires pour parler. Oberon aurait aimé l'entendre supplier de ne pas le tuer mais c'était un combattant, et s'il avait encore ne serait ce qu'un peu d'honneur, il l'intimerait sûrement de le tuer le plus vite possible afin de ne pas prolonger son humiliation. Sans trembler, sans la moindre once d'hésitation, il frappa en direction du cœur de Siegfried, d'un coup sec et précis. Pas la moindre gicle de sang, pas le moindre bout de chair ne s'était envolé dans les airs, mais quelques mèches d'une belle couleur bleue. Le souverain avait stoppé net son coup, évitant de justesse de planter son bras dans la poitrine de Dee, qui s'était placé entre lui et sa cible. Il avait décalé sa frappe sur le côté, ne lui arrachant ainsi que quelques bouts de chevelure. La jeune fille tenait difficilement debout, et même si elle n'était pas dans sa meilleure forme, ses pupilles brillaient toujours autant, de la même lueur vivace que lors de cette fameuse nuit.
«Oberon ! Ce n’est pas toi ! Arrête ça, tu as déjà gagné, il ne peut rien contre toi.»
Il n'en revenait pas. Son regard froid et impitoyable ne changea pas, mais au fond de lui, tout venait de s'écrouler en un instant. Pourquoi? Pourquoi prenait-elle la défense d'un individu qui, quelques instants plus tôt, était à deux doigts de lui ôter la vie? Cela n'avait aucun sens pour lui, elle devrait être plutôt satisfaite, heureuse, qu'Oberon fasse subir un châtiment exemplaire à cet homme. Ne devait-elle plutôt pas être celle qui réclame vengeance? Et puis, que savait-elle de lui? Comment pouvait-elle affirmer que ce n'était pas lui? Elle ne sait pas par quoi il était passé, toute cette souffrance, toute cette haine qui le hantait jour et nuit. Elle ne pouvait pas se permettre de lui dire qui il était, ils se connaissaient à peine, il n'avait pratiquement rien vécu ensemble...Et lui, ce monstre..il n'avait pas hésité à frapper un ennemi à terre et il était même prêt à jouer avec le corps inerte de Dee. Tout ça n'avait plus de sens. Il n'avait que ce qu'il méritait, et Zephyrius ne reculerait devant rien pour lui rendre la monnaie de sa pièce.
«Je t’en … prie, arrête …»
Son partenaire commença alors à perdre l'équilibre, titubant quelques secondes avant de tomber lentement vers l'avant. La fée la rattrapa in extremis, la soutenant par les épaules avant de la retourner sur le dos, la gardant couché sur ses bras. Un genoux à terre, il la regarda fixement, puis du bout des doigts il dégagea la longue mèche qui masquait la moitié de son visage. Elle respirait avec difficulté, comme si elle était prise d'une crise d'asthme. Que lui arrivait-elle? Ses symptômes n'étaient pas normaux. Mais il n'eut pas l'occasion d'y réfléchir plus longtemps. Toute l'énergie négative qui parcourait son corps lui empêchait de penser correctement, et son manque de discernement n'était dû qu'à tout la colère qui s'accumulait de plus en plus vite dans sa tête. Il déposa délicatement la jeune fille sur le sol blanc et se leva brusquement, les dents serrées et le visage crispée par la frustration. Le vent se mit de nouveau à tourbillonner autour de lui et son aura déjà bien sombre se déploya, encore plus noire que la fois précédente. Il ne pouvait exister rien de plus noir à part les Enfers eux-mêmes. Il pointa Siegfried du doigt, hurlant comme un animal sauvage.
«Toi, c'est de ta faute!! C'est toi qui l'a mise dans cet état! Je vais te faire souffrir encore plus longtemps, je vais te tuer!»
Ses cris résonnèrent entres les arbres, faisant un écho lugubre qui a dû se faire entendre à plusieurs kilomètres à la ronde. Ses crocs s'allongèrent encore plus et sa musculature se mit à prendre plus de volume au fur et à mesure que son énergie et sa colère augmentaient. Il fit un geste du bras et les chaînes se mirent à balloter le guerrier dans tout les sens, le faisant cogner tantôt contre le sol, tantôt contre les restes du train. Elles le projetèrent en arrière avec une telle violence qu'il s'en détacha et vint finir son vol contre un arbre situé sur le bord de la forêt, avant de retomber sur le sol comme une grosse pierre. Les liens métalliques disparurent par la suite. Oberon n'en avait plus besoin. Il se retourna et fonça en direction de la cible qui gisait sur le sol, complètement inerte, ayant probablement perdue conscience depuis bien longtemps. Il pouvait encore ressentir un peu de vitalité émanant de lui, ce qui était tant mieux. Il ne le laisserait pas mourir aussi facilement. Il s'arrêta net devant le corps du guerrier et se mit à le ruer de coups beaucoup plus violemment que les autres fois. Même s'il était vidé de tout son pouvoir, il avait été quand même un demi-dieu et de ce fait, sa résistance était bien au delà d'un corps humain ordinaire. À chaque coup qu'il portait, la terre se mettait à trembler avec vigueur, enfonçant petit à petit son ennemi dans le sol glacé, lui hurlant systématiquement des "C'est de ta faute!". Bientôt, lui même se lassa de frapper ainsi un ennemie sans aucun moyen de protection. Une pensée lui intimant de l'achever traversa son esprit corrompu mais une autre voix au fond de lui demandait de prolonger un peu plus son agonie. Oui, c'était un juste châtiment et personne ne viendrait s'interposer entre lui et son adversaire. Personne, ou presque.
Au moment où il saisit Siegfried par le col de son armure, un escadron d'oiseaux noir, des corbeaux de toute évidence, vinrent tourbillonner autour de son visage, bloquant alors son champ de vision. Surpris par un tel assaut, il lâcha le guerrier et recula de quelques pas, faisant de larges mouvements de bras pour se débarrasser de ces gêneurs. Mais ce n'était que le commencement. Quelque chose de dur vint le percuter au niveau de son abdomen, le faisant reculer puis tituber dans la neige avant de le faire tomber sur le postérieur. Les volatiles s'envolèrent de nouveau, décrivant des cercles au dessus de lui. Oberon, ayant finalement retrouvé la vue, fut plus qu'abasourdi par la scène qui se déroulait devant ses yeux. Celui qui l'avait chargé était un magnifique cerf au poils noir doté d'une superbe couronne de bois d'une envergure de presque deux mètres. Il était suivit d'un cortège de plusieurs autres animaux, petits et grands, qui fixaient le souverain d'un air de reproche, comme si la nature elle-même n'en pouvait plus de l'attitude de la fée. La vie était revenue dans la forêt, sûrement du fait que celui qui les tenaient à l'écart était en train de vivre ses derniers instant. Mais le souverain ne comprenait pas, la nature avait toujours été son allié, son précieux refuge vers lequel il trouvait souvent réconfort quand tout allait mal. Les plantes et les animaux étaient sans doute les êtres terrestres qu'il respectait le plus et les voir ainsi se dresser contre lui l'insupportait. Il se releva.
«Pourquoi? Pourquoi vous le défendez? Tout est de sa faute, il vous a manipulé, il m'a...il nous a fait du mal! Alors, pourquoi?"
cria-t-il envers le majestueux cervidé. Bien entendu, les animaux ne parlaient pas, du moins pas avec un langage compréhensible du commun des mortels. Mais Oberon, lui, comprenait parfaitement ce qu'il était en train de lui répondre. En un échange de regard, à travers le vent, la terre, les sentiments de l'animal atteignirent le concordien. Son attitude n'était pas digne d'une fée. En faisant couler autant de sang inutile, ses actes souillaient la nature immaculée. Mais ce n'était pas le fait le plus grave. Aveuglé par sa rancœur et sa soif de violence, il ne s'était pas rendu compte d'une chose, si Dee gisait inconsciente derrière lui, il en était le principal responsable. Il se mit à regarder ses mains encore dégoulinantes du sang de son opposant et serra fortement la mâchoire, le visage défromé par d'horribles remords. Il se retourna en direction de son partenaire, allongé dans la poudreuse et ferma ses paupières quelques instants.
«C'est ma faute...ce baiser est en train de la tuer.»
Il demeura ainsi, semblant incapable de faire le moindre mouvement. Il ne savait pas quoi faire, son esprit était encore embrouillé, à l'intérieur se mêlant tristesse, colère, haine et incompréhension. Un coup dans son dos vint le rappeler à l'ordre. Le cerf venait une fois de plus de le charger, voulant lui dire quelque chose. Les oiseaux se déposèrent sur les pierres noires toujours plantées dans son dos. Le message était clair. Il fit de nouveau réapparaitre les Chaines d'Asgard qui s'enroulèrent alors autour des artefacts avant de les retirer d'un coup sec. Oberon hurla, la douleur le faisant tomber à genoux, les mains contres ses épaules. Il reprit alors sa forme habituelle. Sa musculature reprit sa taille habituelle, et sa chevelure ainsi que son armure noire ébène se teintèrent à nouveau de leur éclat doré. Ses airs de monstres firent place au visage androgyne que tous connaissait. Il se releva difficilement. Son corps entier tremblait, prit entre douleur et faiblesse mentale. Il ne disposait plus du formidable pouvoir des pierres noires et batailla dur avec ses jambes pour qu'elles le conduisent auprès de Dee. Il s'agenouilla à ses cotés et passa ses bras à l'arrière de sa nuque et de son dos afin de la porter dans ses bras. Si sa haine avait pénétré en elle, il était fort probable que celle-ci soit à la recherche de celle de son partenaire. Pour la sauver, un baiser ne suffirait probablement pas. Il fallait qu'il se rende au même endroit.
Un démon. Oui, il existe quelque part en chacun de nous un démon qu’on ne peut combattre. Insidieux, perfide, il nous habite sans même que nous lui accordions la moindre intention. On le refoule au plus profond de nous même et sans le vouloir, on le nourrit. Des nos peurs, nos angoisses, parfois même la rancœur que l’on accumule et oui, il se gave de nos émotions les plus destructrice dans l’attente de ce jour où il finit par vous dévaster de l’intérieur. Il évolue comme un poison à travers les différentes parties de votre corps. D’abord une boule au ventre qu’on ne sait réprimer, un gout amer dans la bouche. Un pincement au cœur. Un mal être qui se répercute même jusqu’aux bribes insoupçonnées de votre cerveau, vous forçant à imaginer divers scénario tous plus farfelus les uns que les autres. Ce démon, c’est la haine qui habite chaque personne vivante peuplant ce monde. Le plus ironique dans tout cela, c’est qu’on peut passer une vie entière sans en sentir les prémisses, tant on l’a enfouit au plus profond de nous. Et pourtant, il arrive, en de rare occasion que l’on se retrouve seul face à nos démons, avec aucun autre choix que de l’affronter ou de le laisser nous posséder, à nos risques et périls. Emprisonnée au plus profond d’elle-même, c’est face à ses sentiments refoulé que la jeune femme devait faire face, seule au plus profond d’elle-même …
« Ce n’est pas très poli d’ignorer les gens ». Comme si un sermon de la jeune pourrait y changer quoique ce soit. Ceci dit, contrairement à son habitude, elle ne parvenait pas à s’imposer à cette … Chose. Une apparence mi-humaine et mi-bête sauvage. Des volutes de fumées semblaient en émaner. Vapeur toxique, vu la couleur, elle n’osait pas s’en approcher un peu par crainte que cela ferait. Dardant sur elle des yeux aussi rouges que deux rubis étincelants, cette créature fixait la jeune femme comme si elle était sur le point de la dévorer. Elle semblait attendre quelque chose, mais quoi ? Le quoi était sans doute le plus important de cette question, car si elle savait ce qu’elle attendait, elle pourrait le lui refuser aussi facilement qu’on prive un enfant de sa sucette. Le fait est qu’en ce moment, elle se sentait aussi vulnérable que si elle était restée enfermée dans son esprit, comme la dernière fois. L’atmosphère était pesante et malgré son caractère optimiste, la jeune femme ne tarderait pas à perdre son calme. Rester plantée là n’était vraiment pas une aptitude dont elle disposait. Ses nerfs finirent donc tout naturellement par réduire à néant ce qu’avait été sa patience. Serrant les poings, elle se retint, dans un ultime effort de ne pas hurler sur ce monstre qui semblait la ronger de l’intérieur, elle et tout ce qu’elle était. Avant qu’elle n’ait pu comprendre quoique ce soit, le piège s’était refermé sur elle, inéluctablement. Ne rien voir venir, c’était également l’un des problèmes qu’elle n’avait jamais réussi à surmonter.
▬ « Raaah ! J’en ai marre à la fin ! Qu’est-ce que tu me veux, hein ?! »
Alors que la jeune femme tapait du pied en cherchant à obtenir des réponses, une lueur étrange fit scintiller les iris incandescent de son interlocuteur qui d’un bond, lui sauta à la gorge, la planquant brusquement au sol. Si toutefois on peut considérer qu’il y ait dans le néant qui les entourait, un sol. Ses bras attrapant ce qui semblait être ceux de la créature, elle tenta vainement de la repousser mais, après quelques minutes de lutte acharné, elle sentit les dents de la Bête s’enfoncer dans son cou, une vive brûlure l’irradia à leurs, lui arrachant quelques larmes qu’elle n’eut pas le temps de retenir tant cela l’avait surprise. Devant ses yeux, des scènes qu’elle s’était efforcée d’enfouir au plus profond d’elle-même. Elle les revoyait à nouveau devant ses yeux, trop. C’était vraiment trop. La colère, l’orgueil, l’envie, la jalousie, la haine, le dégoût … Un tourbillon de sentiment et de sensation tourbillonnèrent devant elle, devant ses yeux à présent clos. Son corps était encore agité de soubresaut, mais elle ne parvenait plus, elle n’essayait même plus de repousser cette chose. Quelle qu’elle fût, elle éveillait en elle les choses les plus viles de sa nature humaine. Tout son égocentrisme, son égoïsme … La créature s’évanouit dans le néant, la laissant là. Comme un jouet cassé dont plus personne ne veut. Quand elle se redressa enfin, elle n’était plus que l’ombre d’elle-même. Le sourire et l’étincelle qui animait habituellement son visage avait laissé place à un teint maussade et des traits tirés. Comme si sa peau avait vieilli prématurément, une carcasse vide de tout bon sentiment.
Il n’y avait là plus de lumière à laquelle se raccrocher, Tweedle Dee n’était plus. Elle se sentait prisonnière de son propre esprit, et ici, qui pourrait venir l’aider, et même, à qui laisserait-elle l’accès aussi profond dans sa tête et dans son cœur. « Solitaire ». Debout au milieu de nulle part, elle leva les yeux. Pour la première fois depuis longtemps, elle se souvint. Ses parents s’excusant auprès des voisins, des professeurs, de tous les adultes qu’elle avait côtoyés de près ou de loin en fait. Ils avaient toujours dû réparer les choses derrière elle. « Incapable ». Les engueulades dont elle était la cause bien trop souvent. Les cris de son père, les pleurs de sa mère. « La honte de la famille ». Son amie d’enfance qu’elle entraînait si souvent avec elle, qu’elle forçait presque à faire les quatre cents coups. « Égoïste ». Elle se prit la tête entre ses mains et appuya aussi fort qu’elle put pour chasser toute ses choses. Toutes les choses qu’elle s’était efforcée de changer, de camoufler lui revenait en pleine face, son insouciance jusqu’ici la sidérait, elle n’avait jamais remarqué tout cela et se sentait coupable. Rongée jusqu’à l’âme. « Alors Callie, ai-je vraiment besoin de te dire qui je suis ? ». Son prénom. Elle ne l’avait plus entendu depuis tellement longtemps qu’elle l’avait presque oublié. Un frisson la parcourut entièrement. Elle était en plein cauchemar duquel elle ne pouvait pas s’échapper. A la merci de sa propre conscience, de sa propre haine envers les autres mais surtout envers elle-même.
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La température se fit alors plus glaciale. Il était difficile de savoir si cela était dû à un simple phénomène météorologique ou alors quelque chose de bien plus inquiétant qui se manifestait par là. Une chose était sûre, cela n'augurait rien de bon. Le temps était à présent compté et si Oberon ne se hâtait pas, il se pourrait que la noirceur qu'il a inoculé à Dee par inadvertance ne la détruise de l'intérieur. Aussi étrange que cela puisse paraître, le visage endormi de la jeune fille était plutôt paisible, masquant avec brio la lutte acharné qu'elle était sûrement en train de mener dans son cœur. Avec délicatesse, il dégagea quelques mèches bleues afin de dégager le front de la jeune fille. Il la souleva tout doucement de quelques centimètres puis s'abaissa afin de coller sa tête contre la sienne. Il ferma ses paupières, retint son souffle afin de gagner en concentration puis prononça alors quelques mots à voix basse, dans une langue inconnue. Aussitôt, il sentit son esprit s'extirper de son corps avant de se faire aspirer à l'intérieur du crâne de sa partenaire.
Le voyage fut bref. Cette fois-ci, point de tourbillon ou de longue chute interminable. En en éclair, il s'était retrouvé dans un endroit plutôt commun. Il s'agissait de ce qui ressemblait fortement à un appartement. Il se tenait debout au milieu de ce qui devait être le salon, faisant face à un canapé en cuir blanc. En pivotant sa tête, il distingua ce que les humains appelait une "télé", l'équivalent des projections astrales en magie. Il s'arrêta sur le comptoir de la cuisine qui communiquait avec la salle à manger et le salon lui-même. Drôle de manière de concevoir une habitation! Il aperçu alors un bout de papier posé sur le comptoir, à coté d'une enveloppe déchirée. Il s'avança et saisit la lettre, sur laquelle était écrit en caractère gras "Facture" au nom de "Tweedle Dee". Aucun doute, il s'agissait de l'endroit où elle vivait. Oberon aurait aimé rester un peu plus longtemps pour découvrir dans quel cadre la jeune fille vivait mais le temps lui manquait. Et surtout, compte tenue du calme qui y régnait, il ne devait pas être suffisamment loin dans l'esprit de Dee pour rattraper les ténèbres qui étaient bel et bien entré. En jetant un regard un peu plus loin dans la pièce, il put voir un calendrier accroché sur le mur, sur lequel figurait la date d'aujourd'hui. Cet endroit n'était que la partie supérieure de son esprit, celle de ses souvenirs les plus récents, très certainement la dernière vision qu'elle a eu de son domicile avant de le quitter ce matin. Il lui fallait aller plus en profondeur. Mais comment? Il n'y avait pas d'indications, aucun portail ou sortie particulière. Il se rappelle alors une phrase de son ancien professeur qui disait «Parfois, ce sont les chemins les plus évidents qui sont les bons». Il explora alors quelques secondes l'endroit avant de tomber sur la porte d'entrée de l'appartement. Il tendit la main afin de saisir la poignée, tira doucement sur elle, ouvrant alors la porte sur un tout autre endroit.
Il s'agissait d'une ville. Ce n'était pas Chantilly mais là n'était pas tellement la question. Il ne parvenait toujours pas à sentir sa haine, ce qui signifiait qu'il était toujours dans un étage encore trop haut du subconscient de sa coéquipière. Il pénétra dans la large rue qui faisait office d'artère principale, sur les bords de laquelle se tenaient des échoppes, des restaurants et des magasins de toutes sortes. Il avança lentement entre les des personnes, dont certaines sans visages, qui discutaient insoucieusement sans remarquer la présence de la fée. Il tendit la main pour tenter de saisir l'un des individus mais celle-ci traversa tout simplement le corps, comme s'il s'agissait d'un fantôme. Encore des souvenirs. En tendant l'oreille, il put entendre certaines conversations mentionnant Dee à plusieurs reprises, disant autant de bien que du mal d'elle. Une chose était sûre, elle devait être très connue à cet endroit, impliquant qu'elle avait probablement passé une longue période de sa vie ici. Au fur et à mesure qu'il avançait, il ne vit rien de plus qu'une cité paisible avec ses petits incidents et ses moments de bonheurs, sans trace d'une quelconque perturbation. Cette fois-ci, il ne vit pas comment avancer plus loin. Peu importe où son regard se tournait, il ne voyait que les mêmes choses, encore et encore, sans issue apparente. Mais il n'avait plus le temps de continuer de chercher, les secondes étaient précieuses et s'il n'existait pas de route toute tracée, alors il n'avait qu'à forcer le passage. La logique voulait qu'il entre le plus profondément dans l'esprit de la jeune fille. En bas? Sans attendre, Oberon concentra une importe quantité d'énergie dans son poing puis frappa le sol de toutes ses forces. Celui-ci se brisa alors comme un miroir, faisant le sol se dérober sous ses pieds. Il commença une chute à travers une immense ouverture sombre, comme s'il tombait dans les ténèbres eux-mêmes.
"Le plus profondément possible, hein?". Zephyirus aligna ses bras le long de son corps afin de gagner en aérodynamisme et entame une chute dans le vide, à travers un décor peint d'un noir plus sombre que jamais. Hors de question pour lui de s'arrêter, il lui fallait atteindre l'endroit le plus inaccessible de l'esprit de l'agente. Des mains noires apparurent de toute part, tentant de saisir la fée durant sa chute. Cette dernière dégaina alors une large épée à la poignée dorée sertis de pierres précieuse et se mit à découler ces empêcheurs de "plonger" en rond. Bientôt, il eut la sale impression qu'il était en train de se battre depuis des heures, piégé dans une interminable chute. Non, il ne pouvait pas perdre ou se faire piéger à un moment pareil! Dee avait besoin de lui, qui d'autre à part lui pouvait la sauver à présent? Dans un cri de guerre, il déploya ses ailes puis s'entourant d'une aura d'énergie bleu, il augmenta sa vitesse de chute. Il ne savait pas exactement ce qu'il faisait cette fois mais quelque chose au fond de lui-même le poussait à tout donner pour retrouver sa partenaire. Au bout d'une course effrénée dans le noir complet, il poussa alors son pouvoir à sa limite, brisant alors le mur de ténèbres dans un violent fracas. Ne pouvant ralentir à temps, il s'écrasa violement contre...rien. Encore sonné, il n'avait pas remarqué qu'il n'y avait pas vraiment de sol et pourtant il touchait bien quelque chose de solide. Tremblant de douleur, il se releva avec quelques difficultés puis constata que l'endroit n'avait pas vraiment changé. Il était toujours entouré du néant, entouré de cette noirceur, un endroit similaire à celui où sa propre haine était terrée. Toutefois, cette place était moins effrayante que celle qu'il avait connu mais il fut tout de même surpris que le cœur de Dee cachait quelque chose d'aussi froid. Il sentit alors quelque chose derrière lui et se retourna rapidement.
«Dee..?!»
À plusieurs mètres de sa position, la jeune fille se tenait debout, le visage émacié, comme si elle avait vieilli de plusieurs décennies. Elle se tenait la tête entre les mains, une expression de peur et de détresse sur la face, comme une enfant qui aurait vu un ectoplasme. Sans réfléchir, il accouru auprès d'elle et posa ses mains sur ses épaules, la secouant doucement pour ne pas trop la brusquer.
«Dee, est-ce que tu m'entends?! Dee?»
Rien. Elle ne semblait pas être en mesure de réagir. Ou plutôt que quelque chose l'en empêchait. Il avait beau hurler son surnom, la gifler, il n'obtenait aucune réponse. Il recula de quelques pas, se sentant pour la première fois depuis très longtemps, impuissant. Il serra les points et les mâchoires de dépit et de colère. En colère contre lui-même, de ne pas avoir pensé aux conséquences de ce baiser, en colère de ne pas pouvoir la sauver, en colère ne pas pouvoir lui dire qu'il s'était attaché à elle d'une certaine façon. Faire tout ce chemin et tout cela pour ne rien obtenir au final? Non, il ne pouvait pas abandonner de la sorte, trop de choses étaient en jeu, sa vie, la sienne, son honneur, il était Oberon bon sang, s'il ne pouvait pas sauver une seule personne, comment pouvait-il prétendre à la conquête du monde, comment pouvait-il être digne d'être roi tout simplement? Il releva la tête, avec un tout autre regard cette fois-ci, la flamme de la détermination brûlant avec ardeur dans ses pupilles. D'une voix claire et puissante, il se mit à hurler.
«Je sais que tu es là! Sors de là et vient m'affronter! Tu oses t'en prendre à une fille mais pas à moi, lâche que tu es!!»
Ses propos firent un écho à travers le néant. Pendant plusieurs secondes, aucune réponse ne se fit entendre. Puis, un rire sinistre résonna, semblant provenir de partout. Des bruits de pas, une présence puissante et oppressante, quelque chose était en train de s'approcher lentement de lui. Sortant littéralement des ténèbres, une créature hybride, à mi-chemin entre l'homme et l'animal, de la fumée se dégageant de son corps, fit son apparition, affichant un sourire béant au dessous de petits yeux rougeâtres. Il ne fallu pas plus que dix secondes pour déceler en cette créature, une partie de sa propre haine. On pourrait dire qu'il s'agissait de celle de Dee enveloppé de la sienne, donnant naissance à quelque chose de beaucoup plus puissant, à un tel point qu'elle n'était plus en mesure de la contenir. Il devait les affronter à son tour, mais c'était plus simple à dire qu'à faire, il était déjà épuisé depuis son affrontement avec Siegfried, et il ne pouvait pas prendre le risque de faire appel à sa haine pour augmenter son pouvoir, au risque de la laisser s'échapper ici et causer encore plus de dommages à l'esprit de Dee.
«Tu ne peux rien faire, je vais te détruire, Zephyrius!!» La créature fonça sur lui, toutes griffes sorties et porta un coup en direction de la tête d'Oberon. Ce dernier le bloqua avec son bras mais se fit projeter quelques mètres plus loin. Oui, il était clairement épuisé. En temps normal, il aurait facilement repoussé un tel assaut. Mais son esprit était déjà trop affaibli à cause des combats et du voyage à travers l'esprit de Dee. Haletant et en sueur, il se releva avec douleur, tenant difficilement sur ses deux jambes. S'il se faisait battre ici, son esprit serait alors effacé et ne sera plus en mesure de retourner dans son corps. Littéralement, c'était la définition de la mort. La créature s'avança lentement dans sa direction, ricanant de la faiblesse de son adversaire. La vision du souverain commençait alors à se flouter et la seule raison pour laquelle il ne sentait pas son cœur battre à toute allure, c'est tout simplement parce qu'il n'était qu'une projection spirituelle. Il tourna son regard vers Dee, qui semblait toujours aussi désemparé et totalement inconsciente de ce qui se passait sous ses yeux. Ça ne pouvait pas se terminer comme ça, que pouvait-il faire pour qu'elle se ressaisisse? Elle seule était en mesure de vaincre sa haine...Mais oui, s'il s'était mit à deux contre elle, alors tout ce qu'il avait à faire, c'était de reprendre ce qui lui appartenait. Ainsi, sa partenaire devrait être en mesure de reprendre le dessus sur ses sentiments. Oberon rassembla toutes les forces qui lui restait. Un halo de lumière bleue se mit à émaner de son corps, brillant de milles feux à travers la noirceur de l'endroit. Dans un cri rauque, il fit apparaître les Chaînes d'Asgard qui vinrent se planter sur le sol.
«Retourne d'où tu viens, ma haine!»
Usant de la capacité légendaire de cette chaîne qui pouvait aspirer le pouvoir d'autrui, il se mit à absorber les ténèbres de cette dimension. Avec l'effet de succion, sa propre haine qui enveloppait celle de Dee se mit à se détacher de la créature, comme si on retirait une sangsue de la jambe de sa victime. Mais c'était une opération très risqué, car en même temps, il était en train d'assimiler une partie de la noirceur de la jeune fille. Des dizaines de milliers d'images se mirent à défiler à grande vitesse dans la tête de la fée, accompagnées par toutes sortes d'émotions et de paroles; colère, orgueil, tristesse, jalousie, regrets, disputes, reproches, insultes. Une violente douleur envahit alors la tempe du souverain mais il ne se laissa pas se faire déstabiliser. Non, pas tant que sa haine n'ait regagné son lieu d'origine. Dans un ultime hurlement, il réussit à aspirer toute la vapeur noirâtre qui enveloppait la créature hybride. L'opération s'acheva par une explosion d'énergie qui projeta le roi, non pas en arrière mais dans les airs avant de retomber viollement sur le dos, devant Dee.
Pendant de longues secondes, il ne bougea plus, les yeux à demi-clos, ;a demi conscient, allongé sur le sol. La créature semblait à présent beaucoup moins impressionnante, tant en apparence qu'en puissance de frappe. Le roi ne pouvait pas la voir mais il avait le sentiment que sa coéquipière serait en mesure de vaincre ses propres sentiments. Tout ce qu'elle avait à faire, c'était de se reprendre. À présent, il n'était plus en mesure de bouger, utilisant ses dernières forces pour contenir sa haine qui se débattait en lui avec vigueur. Mais il avait encore la force de parler. Il leva son bras droit en l'air.
«Je sais..que tu m'entends...tu dois..v-vaincre..cette chose...n-ne devient pas..co-comme moi..prisonnier de..son..passé...tu..tu es forte..et je crois..en toi...Callie.»
dit-il d'une voix faible, serrant le poing. En absorbant une quantité aussi importante des souvenirs de Dee, il avait pu apprendre beaucoup de choses sur elle, son passé, ses expériences, ses angoisses et ses regrets mais la chose la plus importante, et qu'il ne devra jamais oublier, c'était son nom. Callie.
Il faisait froid et pourtant, elle ne ressentait plus rien. Totalement indifférente à ce qui pouvait se passer autour d'elle, la jeune femme gardait les yeux clos, qu'importe les voix qu'elle croyait entendre, elle ne voulait pas écouter ce qu'elles disaient. Les propos hypocrites des gens qu'elle pensait connaître. Oui, le pire de tout, la déception qu'elle avait envers autrui et les nombreuses fois où lui avait répété à quel point elle n'était qu'une gène. Ce n'était pas bien dur à imaginer, et pour cause. Elle avait préféré fuir tout cela, et pourtant, voilà que tout la rattrapait de manière si sournoise. Une légère secousse et une poigne ferme sur ses épaules. Est-ce que la créature .. ? Non, si c'était le cas, elle l'aurait probablement déjà dévorée, elle sentait que celle-ci se régalait dans l'ombre de toute les émotions négatives et pourtant, elle était impuissante, elle ne pouvait s'empêcher de penser. Levant faiblement la tête d'entre ses mains, la jeune femme ouvrit ses yeux pour poser ses iris améthyste sur le jeune homme au regard vert qui semblait la regarder d'un air inquiet. Elle mit de longues secondes avant de se souvenir de qui il s'agissait. Il s'était d'ailleurs déjà désintéressé d'elle. Après tout, c'est normal. Elle n'était qu'une simple humaine et ce depuis le début. Elle aurait du savoir qu'elle était insignifiante dans la foule, qu'elle soit là ou non, le monde poursuivrait sa course, la vie continue toujours.
Et puis, ce fut l'explosion. Un souffle puissant qui manque de peu de lui faire perdre le peu d'équilibre qu'elle avaient encore. Craintive, elle se mit à crier, pleurer même en tombant à genoux sur le sol. Les bruits sourds, les murmures s'estompaient dans sa tête et elle osa enfin rouvrir ses paupière sur le monde désolant qu'elle pouvait voir ici. Devant elle, levant sa main, elle le reconnut enfin. Ou plutôt, elle reconnut qu'il n'était pas ce qu'elle avait cru, une projection de son esprit visant à la rendre encore plus mal. Elle s'approcha de lui et saisit sa main, elle voulait s'excuser auprès de lui mais quelque chose l'en empêchait encore, la bataille n'était pas terminée. Cependant, elle doutait d'avoir assez de force pour repousser la créature, pour la jeune femme, même dénuée de la colère et de la haine d'Oberon, elle lui semblait horrible. Elle préférait encore tenter sa chance contre Siegfried à plein régime ... Ou peut-être pas, en fait. Dire qu'il s'agissait à la base d'une simple mission de routine. Comment avaient-ils pu en arriver là ? C'était presque insensé. Elle baissa les yeux vers le souverain de Concordia, à peine conscient et passa ses doigts sur son visage en prenant la parole. Elle ne savait pas comment il savait pour son prénom mais cela lui importait peu. C'était lui qui avait raison, c'était elle qui ne s'était jamais souciée du passé, elle ne devait pas le laisser la regagner maintenant, en quelques mots, il était parvenu à lui redonner sa volonté oubliée entre les tourbillons des sentiments.
▬ « Je suis tellement désolée ... Tu ... Tu as raison. Je ne peux pas la laisser gagner.»
Elle l'observa encore quelques secondes, elle s'assurait qu'il tiendrait bon, au moins encore un peu en tout cas. Elle finit par lâcher sa main et se redresser sur ses longues et fines jambes. De la peur ? Bien sûr qu'elle avait peur, n'était-ce pas logique contre un monstre qui connaît tout de vous, de votre passé, de votre présent et peut-être même de votre avenir. Mais ce n'était pas bien grave, sans peur après tout, il n'existe pas de courage. Du moins, c'est ce qu'on lui avait dit et répété à mainte reprise, à tel point qu'elle avait finit par y croire. Mais est-ce qu'elle y croyait assez. Quel sentiments étaient les plus forts ? Positif ou négatif. Avançant de quelques pas, elle se tint face à un reflet plus petit, il ressemblait presque à ... En fait, il lui ressemblait beaucoup. Quelques différences seulement, lui donnaient un air plus sauvage, farouche. Il était clair qu'elle ne représentait que la folie sombre de la jeune femme. Mais là, ce n'était pas – ou plus – le monstre qu'elle avait approché, non. C'était un combat d'égal à égal. Les forces de la bête avaient été réduit à néant. Il lui avait offert la seule opportunité qu'elle avait de vaincre le démon auquel elle s'était enchaînée, qu'elle avait nourrit pendant des années sans même s'en rendre compte. Tout ce qu'elle détestait, ce qu'elle avait refusé d'être. « Je ne gaspillerai pas ma chance ... Merci, Zephyrius. »
Le silence, la concentration. La jeune femme contre son Némésis. Des deux côtés, une seule chose étaient attendue : Une ouverture, aussi infime soit-elle. C'était pour le moment un combat à l'usure. Une boule de paille et on était en plein western. Et finalement, ce fût le moment, un simple instant d’inattention. Elle ne savait pas, mais c'était suffisant pour se reprendre. Elle avait fait des erreurs, de nombreuses erreurs même au cours de sa vie. Mais elle se rendait compte qu'au fond d'elle-même, elle avait toujours tout fait pour les réparer. Elle était partie pour ne plus être la honte de la famille. Elle avait du abandonner Dum d'ailleurs à cause de cela. Elle avait sans cesse déménager depuis, cherchant par tout les moyens l'endroit où elle pourrait être simplement elle-même et cet endroit, bien sûr, c'était chantilly. Il ne se passait pas une journée ici sans qu'elle ne fasse de rencontre où ne sème la panique à un endroit x ou y de la ville. De belles rencontres, elle en avait fait, c'était certain, et elle ne regrettait finalement pas ses choix. Bien sûr, elle avait parfois eu difficile mais elle s'en était toujours sortie la tête haute, et cette fois ne ferait certainement pas exception à la règle, elle en était consciente, elle se sentait, à la lumière de cette révélation, grandie en quelque sorte.
Le combat pris fin assez rapidement, une égalité, on aurait pu y penser, mais non, Dee – La véritable Tweedle Dee – avait le dessus. Le calme à l'intérieur même de son esprit avait changer la donne, créant volontairement une ouverture, elle reçut bien évidemment le premier coup mais son piège s'était inéluctablement refermé sur son double. Si bien qu'en à peine quelque coup bien placé par la suite, elle parvint à l’assommer, laissant la noirceur de son être retourner dans les ténèbres qu'elle avait dissimulé et qui finalement, n'étaient plus à cet instant. Une douce lumière, chaleureuse, se mit à emplir l'endroit, comme un rayon de soleil après une longue pluie, elle laissa son visage capté cette lumière et se sentit pleinement vivante, bien qu'épuisée. Elle se rendit néanmoins auprès d'Oberon et s'assit près de lui en lui jetant un regard plein de gratitude.
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Ses mots étaient-ils encore en mesure d'atteindre la jeune fille? Il ne le savait pas. Il avait juste besoin de lui dire le fond de sa pensée, peut-importe le résultat de cette confrontation. Jamais dans sa courte vie, il n'aurait imaginé être dans une pareille situation, à encourager de toute son âme une gamine qu'il connaissait à peine. Enfin plus maintenant. En quelques secondes, il en avait appris sur elle autant que s'il la connaissait depuis son enfance et mieux encore, il pouvait enfin mettre un nom sur se visage. Et il fallait bien reconnaître que Callie, c'était bien plus joli que Dee.
À force de le garder suspendu dans les airs, son bras commençait sérieusement à faiblir. Il faut dire qu'avec le peu de force mentale qui lui restait, il avait déjà bien du mal à contenir sa noirceur, qui se débattait férocement en lui, lui provoquant de violentes douleurs dans l'abdomen, qu'il s'efforçait de masquer par pure orgueil. Il ne fallu pas longtemps pour que les forces de son bras le quittent. Avant que ce dernier ne retombe au sol, quelque chose vint lui saisir délicatement la main. La sensation était plutôt froide mais au fur et à mesure que le contact se prolongeait, il parvint à sentir un peu de chaleur. Depuis plusieurs minutes, ses yeux étaient clos mais il trouva tout de même les ressources pour les entrouvrir. La personne qui était en train de lui tenir la main était celle qu'il espérait. Répondant à son appel et à ses encouragements, il n'avait qu'à lire dans ses yeux pour savoir qu'elle était bel et bien de retour. Elle approcha lentement sa tête et colla délicatement la main d'Oberon sur son visage. Sa peau n'était plus si froide. Il pouvait sentir la chaleur de Dee se propager à travers ses longs doigts, sensation qui n'avait rien de désagréable, il fallait le reconnaître. Il était tout de même assez étrange de ressentir autant ces choses alors qu'ils étaient dans la partie la plus profonde d'esprit de la jeune fille, autrement dit, ils ne sont que des projections, des matérialisation psychiques. Et pourtant, il éprouvait des sensations aussi claire que s'il était dans son vrai corps. Ses récentes recherches avaient avancés le fait que si le lien entre deux personnes était fort, il pouvait exister des effets inhabituels lors de contacts mentaux. Quelque chose de similaire lui était arrivé avec Nayomi. Enfin, tout ceci n'était que détails, le plus important était là, Callie avait reprit ses esprits.
«Je suis tellement désolée ... Tu ... Tu as raison. Je ne peux pas la laisser gagner.»
"Pourquoi es-tu désolé? Arrête de me regarder comme ça, je ne fais tant pitié que cela, sourit comme tu sais si bien le faire..." avait-il pensé, hurlé dans sa tête. Elle demeurait à côté de lui, à le fixer, à s'assurer qu'il allait bien. Il ne voulait pas de tant d'attention, il voulait la voir en finir une bonne fois pour toute avec la créature qui lui faisait face. Finalement, elle se décida à lui lâcher la main et se releva. À présent, Oberon ne pouvait que distinguer jambes couvertes d'égratignures. Un sourire satisfait, il ferma les yeux afin d'économiser ses forces. Il n'entendit que les bruits de pas de la jeune fille contre le sol invisible et les halètements de son double maléfique. Puis plus rien. Pendant de longues secondes, on aurait dit que le temps s'était arrêté. Et pourtant, en aiguisant un peu plus ses sens, il pouvait encore nettement distinguer la présence des deux adversaires, dégageant une hostilité sans pareille l'un envers l'autre. Dans un fracas retentissant, l'affrontement débuta alors. Privé de son sens de la vue, Zephyrius n'était pas en mesure de détailler correctement le combat mais à chaque coup porté par son partenaire, sa rage, sa détermination, et son courage fusaient à travers son corps en lambeaux, lui redonnait petit à petit, un peu de sa force. Qu'était-il en train de se passer? Au regard de la situation, il semblerait que du fait qu'il se trouvait dans l'esprit de Dee, si celui-ci devenait plus puissant alors cela influerait sur tout ce qui se trouve dedans. Il ne voyait pas d'autres explications logiques.
Finalement, dans un enchainement de cris et de bruits de coups, la présence de l'aura maléfique disparu. Oberon sentit un léger plus d'énergie le parcourir et il put ouvrir les yeux, constatant alors que les ténèbres étaient en train de s'estomper, laissant place à une brillante lumière, comparable à celle d'un soleil après la tempête. Cela faisait combien de temps que cet endroit n'avait pas vu la lumière? Enfin, elle pourrait connaître une certaine paix intérieure, quelque chose que lui ne pourrait sans doute jamais ressentir. Bien qu'il ait réussit la jeune fille à vaincre son côté obscur, il en était rien dans son cas. L'intérieur de son âme était toujours un désert de ténèbres et un labyrinthe de tourment mais ça, Callie n'était pas obligé de le savoir. Cette dernière s'approcha et s'assit près de lui, un regard tendre, remplit de gratitude.
«Merci...»
Le souverain n'avait pas retrouvé tout ses forces, il en était loin même. Mais le fait que Dee se sentent mieux améliora quelque peu sa propre condition. Néanmoins, elle paraissait épuisée et s'il ne faisait rien, elle ne pourrait peut-être jamais se réveiller. Il lui fallait un guide et il était évident que la mission sauvetage de la fée n'était pas encore terminée. S'appuyant contre un sol à présent devenu blanc, il se redressa péniblement, se tenant l'abdomen avec sa main libre, afin de se retrouver en position assise. Les yeux ridés par la fatigue, il tourna lentement son regard vers la femme à la chevelure bleue, n'arrivant pas à esquisser un sourire. Un, il n'était pas vraiment une personne doué dans l'art d'exprimer ses sentiments. Deux, il n'avait pas à sourire et à accepter les remerciements de Dee, tout simplement parce que..
«C'est de ma faute..si tu as failli y rester, c'est encore une fois de ma faute...tu n'as pas à me remercier..»
dit-il à voix basse, le regard sombre. Oui, c'est parce qu'il a abusé de sa haine qu'il en a transféré une partie en elle, entraînant alors une cascade de réactions qui ont bien failli leur coûter la vie à tout les deux. Mais il n'avait pas le temps de culpabiliser, il restait encore la dernière étape. Étrangère à toute forme de magie psychique, Callie était sûrement incapable de sortir d'ici immédiatement et mettrait des jours à se frayer un chemin à travers son esprit avant de trouver la porte de sortie. N'attendant pas la réaction de la jeune fille, il passa sa main derrière sa tête et la ramena vers lui, collant de nouveau son front contre le sien, les rapprochant "dangereusement". Il ferma les yeux et un flash de lumière engloutit alors la zone entière.
Lorsqu'il ouvrit de nouveau les yeux, il était toujours collé au visage de Dee. Il leva la tête et regarda autour de lui et constata presqu'avec bonheur qu'il était de retour dans le monde réel. Il était toujours là, à genoux sur le sol gelé, tenant le corps inerte de sa coéquipière dans ses bras. On aurait dit que le temps n'avait pas beaucoup avancé; le colis était toujours bien là, enfoncé dans la neige. À quelques mètres derrière lui, le majestueux se dressait fièrement, frappant alors le sol de ses sabots, accompagné par les hurlements de tout les petits animaux, comme pour se réjouir du retour du souverain. Il remarqua également un fait moins réjouissant. Le corps de Siegfried n'était plus là. Comment était-ce possible? Vu son état, comment aurait-il pu se lever et s'enfuir? Les animaux n'étaient pas en mesure de lui répondre, affirmant qu'il avait tout bonnement disparu, comme par magie. Oui, il y avait bien une intervention extérieure à tout ceci. Mais il réglerait ce problème plus tard. Il se tourna de nouveau vers Dee dont le visage commençait à reprendre des couleurs. Bien que ne l'affichant pas ouvertement, il était profondément heureux et soulagé de la voir saine et sauve. Il ferma les yeux et émit un léger soupir de soulagement, ne remarquant pas que la jeune fille, les yeux grands ouverts, le fixait, plutôt surprise (je me permets de la faire agir un peu ^^). La situation était plutôt particulière, il la tenait toujours fermement dans ses bras et leur visages n'étaient séparés que de quelques centimètres. Il y avait de quoi être troublé.
Entre cauchemar et réalité, on ne peut pas toujours distinguer ce qu'il se passe clairement. Ce jour là, une chose avait changé, c'était certain mais savoir quoi était en vérité le vrai mystère de toute cette mésaventure. Il y a certainement sur cette terre des choses que l'on ignore et qu'on ne peut comprendre, la terrible lutte qui avait opposé Callie à cette ... Chose, en était une. Elle y repenserait certainement une autre fois, pour l'heure, elle avait ses grand yeux améthyste fixé sur son compagnon d'infortune. Oh qu'est-ce qu'elle aurait voulu que toute cette histoire ne soit qu'un rêve enfoui au plus profond d'elle-même. Mais dans le fond, c'était peut-être le cas, après tout. Il lui semblait bizarre d'être dans les bras d'une jeune homme, oh ce n'est pas qu'elle ne se souvenait de rien, c'était surtout qu'elle avait encore du mal à s'imaginer de retour dans le monde réel et pourtant, le froid mordant, ses vêtements trempés par la neige fondue et le regard d'Oberon à quelques centimètres à peine ... Ce n'était pas le meilleur moyen pour se concentrer. Heureusement, ce fut lui qui rompit ce silence en premier, lui souhaitant un bon retour dans le monde réel, ce monde qui pour la première fois depuis longtemps lui semblait bien plus beau que ses rêves. Peut-être était-ce là, la leçon à tirer de toute cette histoire.
Une fraction de seconde, une hésitation et finalement ... Rien. Elle n'oserait pas, jamais. Prenant la parole en bafouillant quelques remerciements, elle sentit rapidement des couleurs lui venir aux joues, il suffirait de le mettre sur le compte du froid mais pour ça, elle fallait qu'elle quitte le havre que lui fournissait les bras de l'homme. Prenant appui sur ses jambes, elle entreprit avec peine de se relever donc. Malheureusement pour elle, ses forces n'étaient pas vraiment encore parfaitement rétablie et elle tituba légèrement, se rattrapant une dernière fois à lui. Autour, les bruits de la nature semblaient enfin avoir reprit leur cours et la vie continuait sa course imperturbable. Une course qu'elle comptait bien mener jusqu'au bout, bien entendu. Arrivant enfin à se tenir droite, elle avança et se tourna vers le prince avec un grand sourire, comme elle savait si bien le faire, elle posa sur lui un regard plein de reconnaissance et, avec attention, on pouvait même y lire un brin de tendresse. Il avait beau vouloir jouer et loup solitaire et vengeur, elle était à présent certaine que derrière cette armure dorée ce cachait encore, en réalité, un coeur. Mais elle se doutait que pour l'admettre, il lui faudrait encore du temps, beaucoup de temps et que c'était une chose que seul lui pourrait en réalité gérer comme il se doit. Mais ce qui était sûr c'est qu'elle ne finirait jamais de croire en lui.
▬ « Si nous rapportions enfin cela ? Nous avons réussi après tout, à nous la prime !»
Dit-elle d'un ton enjoué en se penchant pour ramasser le paquet enfoncé à moitié dans la neige. Elle se demandait bien ce qu'il pouvait contenir mais attention, elle était une professionnelle, alors regarder à l'intérieur était bien entendu exclu. Elle se tourna alors vers son seul interlocuteur qui, à part pour se redresser lui aussi, n'avait pas l'air d'avoir esquissé un geste. Sans doute réfléchissait-il à des choses qu'elle n'avait probablement pas remarqué comme ... Le corps du géant ! Il n'était plus là. Et brusquement, un frisson lui parcourut l'échine. Elle imaginait ce monstre quelque part en ville, et sans Oberon, elle imaginait mal qui que ce soit parvenir à le contenir. Son coeur s'emballa une demi-seconde à l'idée des gens qu'elle appréciait en ville mais elle finit par se calmer, la raison savait l'habiter de temps à autre. Blesser comme il l'était – et surtout dans son orgueil – c'était presque impossible qu'il se mette à attaquer une nouvelle fois aujourd'hui. En plongeant alors son regard vers le souverain, elle sut qu'il savait des choses qu'elle ignorait. Elle n'insista pas cependant. Le souvenir de sa dernière expérience était encore bien trop brûlant dans sa mémoire. C'est pourquoi elle ne posa pas de question, se contentant de reprendre la route en silence, cette marche à l'air frais avait le don de lui faire néanmoins du bien et puis, cela l'empêcherait au moins de perdre le nord.
Ce n'était pas tout les jours que la jeune femme était aussi calme, le contraste pour son acolyte devait être pour le moins étrange ... Ce moulin à parole aux cheveux bleus qui se tait enfin ? Dans quel monde était-il tombé ? Mais quoiqu'on puisse en penser, la jeune femme était perdue dans ses pensées, un flot de questions sans réponse chamboulait sa façon d'être. Mais il ne fallait pas qu'il se méprenne, après tout, elle était vraiment reconnaissante ... La brume qui l'avait enveloppée plus tôt s'était dissipée et elle avait finit par reprendre des couleurs, pendant un bref instant, elle crut voir du soulagement sur le visage du beau blond. Etait-ce parce qu'il n'aurait pas à rapporter la perte d'un élément à son boss ou bien était-ce plus profond que cela ? Quoiqu'il en soit, le retour fût plus rapide que ce qu'elle aurait penser, déjà les plus haut bâtiment de la ville se dessinait au loin et l'heure du départ approcherait donc de plus en plus, elle se sentait fatiguée mais pour le moment, hors de question de le montrer, après tout, il s'était donné assez de mal pour qu'elle s'en sorte indemne, ce n'était pas pour qu'elle se plaigne à la première difficulté.
▬ « Nous serons bientôt arrivés. Je remettrai mon rapport plus tard, je pense qu'un bon bain me ferait du bien.»
Dit-elle sur un ton qu'elle espérait le plus léger possible. Elle lui lança le paquet. Elle savait qu'il n'aurait aucune difficulté à le receptionner sans encombre et elle savait que pointilleux comme il était, il ne ferait pas de détour. Bien sûr, le lancer était presque inutile vu la proximité à laquelle il avait avancer tout deux mais ... Eh bien ... C'était Callie, se poser des questions sur la jeune femme et ses agissements était illogique, après tout, dans son cerveau étriqués, il n'y avait qu'elle pour comprendre et mettre vraiment de l'ordre. Elle avait cependant arrêté de marcher et regardait le prince comme si elle attendait quelque chose, quoi ? Aucune idée, sans doute de le voir s'envoler ou quelque chose comme ça. Elle finissait toujours par se demander s'il était bien réel. Après tout, pas une seule seconde elle ne l'avait tenu comme responsable de ce qui aurait pu lui arriver. Peut-être que quelque part, elle avait malgré tout, malgré qu'il ait essayé de la tuer lors de leur première rencontre, confiance en lui. Une confiance presque absolue. Quoiqu'il en soit, elle l'observa en silence jusqu'à ce qu'il parte, mettant fin à cette rencontre, cette mission pour le moins ... Mouvementée.
| HS - Depuis le temps que je devais répondre ... Je suis vraiment désolée. Bref, voilà un post visant à cloturer ce rp, tu peux y répondre ou estimé que c'est bon. Encore une fois, désolée. |
Messages : 481 Arme de prédilection : Magie noire de l’Eau /Combat au corps à corps et à l'arme blanche Arme non maitrisée : Armes à feu / Magie de Foudre
Un "merci" à peine audible et quelques mots qui ressemblaient davantage à des bruitages qu'à une phrase. C'est tout ce que le souverain put entendre venant de Callie. Les yeux rivés sur elle, il cherchait le moindre signe qui lui dirait si elle se sentait bien ou non. Il ne vit rien d'autre que les joues de la jeune fille prendre une coloration rougeâtre. Le monarque n'était pas naïf. N'importe quelle jeune fille se mettrait à rougir si son visage se trouvait aussi près de celui d'un homme tel que lui. Sans vouloir se vanter. Pour ne pas provoquer plus de confusion chez elle, il desserra légèrement son étreinte. Ce qui était un choix plutôt judicieux puisqu'elle s'était également décollée de lui pour tenter de se relever. L'accompagnant dans son mouvement, Oberon se redressa lui aussi. Bien que la fatigue engourdissait son corps qui devait déjà supporter le poids de son armure, il réussit à se tenir correctement sur ses deux jambes. On ne pouvait pas en dire autant de son partenaire qui peinait grandement à trouver de la stabilité dans ses cuisses. Épuisée par tous ces affrontements, son corps ne répondit pas présent immédiatement et elle manqua de faire une mauvaise chute vers l'avant si le blond ne l'avait pas attrapé in extremis. La retenant par l'épaule, il lui prit une main pour l'aider à se redresser correctement. Une fois qu'elle put se tenir correctement sur ses pattes, il la lâcha doucement, la laissant s'avancer devant lui. Puis elle se retourna. Les yeux de Zephyrius s'élargirent de surprise devant le magnifique sourire que Dee lui offrait, comme pour se rattraper de ne pas avoir su le remercier correctement plus tôt. Qu'une fille aussi enjouée et peu sérieuse comme elle soit capable de sortir une telle expression était surprenant, mais ce qui l'était plus était l'affection qui se dégageait de ce visage. Troublé par ce geste, il ne put le soutenir plus longtemps, à sa grande surprise, et il détourna légèrement le regard tout en replaçant une mèche blonde qui était venue jouer sur sa joue.
«Si nous rapportions enfin cela ? Nous avons réussi après tout, à nous la prime !»
dit-elle alors d'un ton amusée, se déplaçant vers le colis bien enfoncé dans la neige, qu'elle se hâta de ramasser. Les deux agents devaient se poser la même question quant au contenu de cet objet. Curieux de savoir pourquoi il avait risqué sa vie, il brûlait d'envie de l'ouvrir. Il se retint toutefois, voyant que la jeune fille à la chevelure ne semblait pas décidé à le faire. Et puis, comme tout ceci n'était que mascarade orchestrée par Siegfried, il y avait de fortes chances pour que ce colis ne soit qu'un leurre et que ce qu'il cachait n'était pas si important que ça. Dans le pire des cas, il irait directement voir le Loup pour en avoir le cœur net.
Ses pensées étaient focalisées sur le corps de son ennemi dont il ne subsistait aucune trace. Le guerrier, privé de ses pouvoirs, ne constituait plus une menace. Mais un esprit vengeur demeurait un danger, pour lui et pour Dee. Il se devait d'être sur ses gardes mais ne voulant pas inquiéter provoquer un nouvel élan de panique chez la jeune fille, il ne dit rien de plus. Il voulut prendre la paroles pour lui dire qu'il devrait y aller, mais elle anticipa ce fait et s'était déjà mise en route. Oberon se tourna une dernière fois vers les animaux de la forêt toujours présents sur le lieux et fit un mouvement de la tête en guise de remerciement. Un geste très simple mais avec une grande signification pour ces créatures, qui lui répondirent alors en s'inclinant avant s'en aller à leurs tours. Il se mit alors à suivre Callie et la rattrapa assez facilement, aidé par le fait de posséder des jambes bien plus longues que celle de la jeune fille. Aussi étrange que cela puisse paraître, le voyage vers la ville se fit dans le silence. Oberon s'attendait à se assaillir par des questions mais là, rien. La curiosité maladive de la femme à la chevelure bleue aurait dû prendre le dessus mais elle fit preuve d'une retenue exemplaire. Les récents évènements devaient la travailler intérieurement mais il n'eut aucun doute sur le fait que ce ne sont pas ces quelques mésaventures qui allaient changer sa collègue. Ce qu'il admirait chez elle, c'était sa force de caractère et sa capacité à ne jamais abandonner. Et même si elle a connue un moment de vulnérabilité aujourd'hui, il ne cessera jamais de croire en elle. Pour la première fois depuis la mort de Yonne, il avait enfin accepté et reconnu la valeur d'un être humain. Il se mit à sourire de soulagement, cessant alors de s'inquiéter pour quelqu'un pour qui ce n'était plus nécessaire. "Elle va bien, c'est l'essentiel..." Surpris par cette brève pensée, son visage se figea une fraction de seconde avant de reprendre son expression froide habituelle. Il n'avait pas pour habitude de se faire du soucis pour les autres.
Après une longue marche en longeant le chemin de fer, le fait de cogiter autant avait fait passer le temps plus vite qu'il n'y paraissait. Il pouvait d'ores et déjà apercevoir des bâtiments qui se hissaient sur l'horizon, signe que la fin de la mission était proche. Par soucis de ne pas attirer l'attention sur lui, il usa de sa magie de métamorphose pour remplacer son armure brisée par celle qu'il portait au début de l'aventure.
«Nous serons bientôt arrivés. Je remettrai mon rapport plus tard, je pense qu'un bon bain me ferait du bien.»
Alors qu'il se trouvait à moins de deux mètres de lui, elle lui lança le paquet qu'il réceptionna d'une seule main, l'air toujours aussi impassible. Il fixa le colis avant de relever la tête vers la jeune fille. Il devrait s'offusquer devant ce certain manque de professionnalisme mais il ne dit rien. Son regard un peu désabusé parlait pour lui. Mais ce n'était pas bien grave, rien ne les obligeaient à faire ce rapport au même moment. Callie s'arrêta alors de marcher, forçant le souverain à en faire autant. Le regard des deux agents se croisèrent à nouveau. La jeune fille le fixait attentivement, semblant s'attendre à quelque chose de sa part. Voulait-elle qu'elle lui dise au revoir? Ou qu'il s'excuse? Car il ne pouvait nier qu'il était en partie responsable de ce qui s'était passé. Mais il l'avait déjà fait, alors quoi? Son regard s'attarda alors sur la tenue assez abîmée de Dee, ce qui n'était pas très correct pour une jeune fille. Surtout quand certaines parties de ses jambes pouvaient se retrouver exposées aux regards indiscrets. Ne sachant pas tellement quels étaient ses goûts, il opta pour quelque chose de simple. Il s'avança alors vers elle, retira sa large veste brune pour la passer par dessus les épaules de sa partenaire. Étant plus grand qu'elle, le vêtement lui arrivait aux genoux. Il l'ajusta au niveau du col puis recula de quelques pas. Il leva alors la tête, fixant l'horizon qui se trouvait derrière la jeune femme. Le soleil avait déjà commencé à prendre une teinte orangée, prêt à partir s'endormir pour laisser place à l'obscurité nocturne. Admiratif devant un spectacle aussi banal que magnifique, il réussit à susciter l'attention de Dee qui se tourna à son tour pour profiter de la vue. Et Oberon en profita pour..
«Callie, tu es forte. Ne l'oublie jamais.»
Lorsqu'elle se retourna à l'entente de ses mots, le souverain avait déjà disparu, ne laissant que quelques écailles de ses ailes virevolter à l'endroit où il se trouvait il y a quelques secondes. Tel l'homme nimbé de mystère qu'il était, ses actes étaient toujours aussi étranges et aussi peu conventionnels. Un simple "Au revoir" aurait suffit. Mais était-bien ce qu'il voulait lui dire? Quelque part dans sa tête trottait le mot "adieu". Maintenant qu'il avait laissé entrer cette personne dans son cœur, il ne pouvait pas se résoudre à la laisser rentrer dans sa vie. Sa vie et tout les ténèbres qu'il l'entouraient. Oberon et sa logique. Mais pourrait-il vraiment fuir cette personne? Car nous savons tous que, aussi puissant soit-il, un homme ne peut pas échapper à une femme aussi tenace qu'elle. Affaire à suivre.