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 [PV Oberon + libre] Découverte approfondie de l'infirmerie.

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Mar 24 Juin - 15:05
Elle avait répondu à la question. Même si elle en avait dit peu, pourquoi se livrait-elle à un inconnu ? Elle ne le connaissait pas et ce n'était pas son genre de se mêler des affaires des autres comme cela. Mais elle l'avait fait, comme ça, sous le coup de l'inspiration. Aurore avait tendance à enfouir beaucoup de choses en elle, sa tristesse et sa douleur, elle les gardaient. Elle n'était pas du genre à se confier, enfin, sauf à Philippe... De plus, le problème de la langue renforçait ce sentiment d'exclusion qui la poussait à se renfermer sur elle même. Une barrière se créait entre elle et les autres et elle avait du mal à la franchir. Enfin, la perte immense qu'elle avait connu voilà quelques temps l'accablait, encore et toujours, l'empêchant de se concentrer sur la belle et joyeuse vie qu'elle pourrait avoir. Et elle n'arrivait pas à changer, les mêmes problèmes revenaient à chaque fois qu'elle les surmontaient afin de l'empêcher de vivre tranquillement et pleinement. Elle avait du mal à garder la tête froide et son esprit avait tendance à divaguer un peu trop. Alors, pourquoi ? Elle qui n'était plus qu'une épave qui, pour être heureuse, devrait mourir. Mais elle n'en était pas encore tout à fait là. Pour le moment, le mieux pour Aurore était de discuter, dans cette infirmerie, avec son voisin de lit.

- Pourquoi des fées auraient-elles accordées leur bénédiction à des humains ? Cela n'a pas de sens ! répondit le blond.

Aurore ne comprit pas d'où venait la colère qui transparaissait dans la voix de son interlocuteur. En effet, elle avait quelques difficultés pour se concentrer sur la conversation, alors tenter de comprendre les sentiments des autres était une tout autre affaire. Par ailleurs, elle ne comprenait pas la réponse du souverain. Pas au niveau de la traduction, pour cela, elle était assez fière d'elle, mais au niveau du contenu en lui même. En effet, car, si elle avait bien compris, les fées ne devaient pas venir en aide aux hommes. La jeune femme était assez perplexe car ces dires remettaient quelque peu en cause une partie de son éducation. Le blond ne partageait visiblement pas les opinions de son royaume mais elle aurait bien voulu savoir pourquoi. D'où lui venait cette idée que les fées ne pouvaient pas accorder leur bénédiction à des humains ? Finalement, il soupira puis, après avoir réfléchi pendant quelques secondes supplémentaires, il se tourna de nouveau vers elle et reprit la parole :

- Si une fée aussi puissante que Maleficent t'as jeté un sort de mort, comment peux-tu être encore là ? demanda t-il d'un ton froid.

Aurore, ne s'attendant pas à attendre le nom de celle qui avait réduit sa vie à ce qu'elle était aujourd'hui, eu un choc. Ce nom la remplit de colère et de haine mais aussi de peur et d'une très légère pointe de gratitude. Une fois la surprise passée, quelque chose l'intrigua et elle commença à ressentir vaguement la panique la submerger. Elle ignora donc la question du souverain et répondit froidement :

- D'où connaissez vous ce nom ? Elle est morte depuis très longtemps, alors comment la connaissez vous ?

Et comment peut il savoir que c'est elle alors qu'elle vivait il y a cent ans...? pensa t-elle. Puis elle se rendit compte qu'elle s'était laissée submerger par ses émotions et qu'elle pouvait se retourner la question.
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Oberon
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Mar 24 Juin - 22:45


L'histoire de cette jeune fille devenait de plus en plus intrigante et intéressante à la fois. Ce n'était déjà pas donné à tout le monde de pouvoir approcher une bonne fée mais alors en recevoir des privilèges, c'était décidément hors du commun. D'ailleurs la belle blonde n'avait rien à voir avec le commun des mortels, c'était une existence supérieure à l'humanité, à l'instar des elfes et des fées. Enfin, elle l'aura pu l'être si son mental n'était pas aussi dévasté. Oberon n'avait pas besoin de rentrer dans sa tête pour sentir le désordre qui y régnait et elle pouvait faire tout les visages les plus inexpressifs possibles, sa tristesse était trop perceptible pour pouvoir être cachée.

Outre le pourquoi de son chagrin, une autre question trottait dans la tête du jeune roi. Qu'avait-elle pu bien faire pour s'attirer les foudres de Maleficient? C'était une mauvaise fée certes, mais de ce qu'il en savait, elle ne s'en prenait pas à quelqu'un sans raison. Remarque, c'était une personne laide et envieuse de la beauté des autres alors voir une humaine devenir presque aussi belle qu'une fée, ça avait peut-être réveillé une certaine jalousie envers la jeune femme.

«D'où connaissez vous ce nom ? Elle est morte depuis très longtemps, alors comment la connaissez vous ?»

Le jeune roi haussa un sourcil. Évidemment, il ne fut pas surprit par le ton assez agressif et paniqué de la jeune fille. Prononcer le nom de son bourreau devant sa victime provoquait très souvent ce genre de réaction et il était assez clair qu'elle était en train de se demander si Oberon n'avait pas de liens avec la mauvaise fée. Oui, il en y en avait un, ils étaient tout deux de mauvaises fées mais sans plus, il n'avait aucun lien de parenté et ne l'avait jamais vu. Mais ce qui l'étonna encore plus, c'était la deuxième partie de sa phrase. Si elle est morte depuis si longtemps, comment aurait-elle pu jeter un sort sur une personne qui semblait avoir à peine la vingtaine? Il ne fallait pas donner trop d'indices à quelqu'un comme Zephyrius, c'était un esprit vif et capable de déduction logique en très peu de temps. Et il avait sa petite idée sur la nature de cette jeune inconnue allongée à sa droite. Mais avant de trop poser de questions, il fallait la rassurer un peu et faire en sorte que le vent de panique qui l'animait s'estompe un peu ou sinon il n'en tirerait rien de concluant.

«Toutes les fées qui se respectent connaissent ce nom.»

dit-il tendant légèrement devant lui, comme si c'était une évidence. Il était à peu près sûr qu'elle ne savait pas que lui aussi était une fée alors il s'attendait à un peu d'étonnement de sa part. Mais ce n'était pas quelque chose qu'il cachait, au contraire, si on lui posait la question il était toujours fier de s'identifier comme tel et non comme un humain. Bon, maintenant il espérait qu'elle soit convaincu du fait qu'il ne soit pas affilié à la mauvaise fée. Maintenant, il devait s'assurer de quelque chose. Il se tint les côtes puis pivota pour se retrouver en position assise sur le bord de son lit. Il se leva et constata que ses os lui faisaient déjà moins mal mais que ça pincerait s'il faisait des mouvements trop brusques. Il s'avança de quelques centimètres et déposa délicatement sa main droite sur le front de la jeune fille. Il le fit sans prévenir mais de toute façon elle n'avait pas la force de lever un bras alors que pourrait-elle bien faire. Et puis il n'était pas en train de faire quelque chose de dangereux, il était, en quelque sorte, en train d'étudier les traces de magie sur Mlle Delacour. Il ne mit que quelques secondes pour s'apercevoir de quelque chose. Ce n'était pas très difficile, les traces étaient encore fraîche, comme si cela ne faisait que peu de temps que le sort s'était évanoui. Et la nature de ce sort était sans appel.

Il fixa la blonde dans les yeux, moins froidement cette fois-ci.

«Toi, quel âge as-tu?»

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Mer 25 Juin - 12:23
Elle avait fait une erreur. Elle n'avait pas réfléchi et, sous la panique, la réponse avait fusé instantanément. Mais, maintenant qu'elle y réfléchissait, ce n'était pas une faute dramatique. En effet, cet événement n'était pas forcément un secret puisqu'il avait de grandes répercussions sur ce qu'elle était aujourd'hui, c'est à dire une ex princesse perdue dans ce pays qu'elle avait du mal à comprendre. De plus, Aurore l'avait dit à GML quand il avait décidé de l'engager. Donc cette partie ne la dérangeait pas, c'était surtout embarrassant de dévoiler son véritable âge. Par ailleurs, peu de personne pouvait se vanter d'être encore jeune et belle alors que plus d'un siècle avait passé depuis sa naissance. Non, ce qui la préoccupait, c'était le fait qu'elle ai perdu le contrôle devant quelqu'un. Même si, pour une fois, cela n'avait pas concerné Philippe, elle avait laissé ses émotions prendre le dessus et lui dicter une réponse qui risquait à présent de lui créer quelques problèmes. Car elle n'avait pas envie de se justifier devant ce mystérieux inconnu. Mais c'était sa faute après tout, c'était elle qui avait parlé sans réfléchir. Elle allait devoir en assumer les conséquences. Son voisin de lit avait l'air assez perspicace, la jeune femme n'était donc pas très optimiste quand au reste de la conversation.

- Toutes les fées qui se respectent connaissent ce nom. répondit-il finalement.

Aurore fut quelque peu surprise quand elle comprit ce qu'il voulait dire. Toutefois, elle se sentit davantage rassurée. Ceci expliquait son comportement étrange et le fait qu'il maîtrise la magie, cet homme ne pouvait être qu'un simple humain, elle le savait depuis qu'elle l'avait rencontré. Et, le plus important, il ne semblait pas être un ami de son ennemi juré. Elle soupira presque de soulagement, elle ne mourrait pas aujourd'hui. Cette pensée l'arrêta net dans sa réflexion mais son attention fut attirée sur le géant blond. Il s'était levé de son lit et s'approchait du sien. Aurore voulut lui demander s'il n'était pas en train de devenir fou puisqu'il était blessé mais il posa une main sur son front avant qu'elle ne puisse dire quoi que ce soit. La jeune femme avait l'air tellement pathétique qu'il était nécessaire de vérifier si elle n'avait pas de la fièvre ? Mais elle ne chercha même pas à bouger, d'abord parce qu'elle préférait économiser ses forces pour quand l'infirmière reviendrait, puis parce que le souverain était froid et distant depuis le début de leur discussion. Donc une misérable fièvre ne devrait pas le faire réagir ainsi, il se serait plutôt moqué d'elle et de son état déplorable. Il devait donc avoir une idée derrière la tête et elle voulait savoir quoi. Elle ne fut pas déçue.

- Toi, quel âge as-tu ? demanda t-il, moins froidement que précédemment, en la fixant.

Pendant quelques secondes, Aurore fut tenté de répondre un mensonge, elle ne voulait pas le dire à cet homme étrange. Mais elle crut voir dans ses yeux qu'il savait déjà, et qu'il ne servait à rien de mentir.

- Eh bien... techniquement, j'ai 122 ans.

Mais elle n'avait vécu que 22 courtes années par rapport aux cent autres qu'elle avait passé à dormir.
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Oberon
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Jeu 26 Juin - 1:00


Il sentit un brin d'hésitation venant de la jeune fille. Sa question, bien que paraissant très basique pour la plupart des gens, semblait troubler un peu la blonde. Il n'y avait rien de bien surprenant, Oberon avait d'ores et déjà comprit quel type de magie avait été lancé sur elle et quelles en étaient les conséquences. Et elle l'avait bien compris, aussi elle se décida à lui dire la vérité, du moins ça en avait l'air.

«Eh bien... techniquement, j'ai 122 ans.»

Une personne normale serait tombé de sa chaise. Sauf si cette personne était familier avec le monde étrange et absurde de la magie. Le chiffre était quand même impressionnant, il savait qu'elle avait était plongé dans une léthargie pendant des années mais autant, c'était de la puissante magie ce coup-ci. Digne d'une fée aussi douée que Maleficient. Sans le vouloir, il se prit un peu de pitié pour elle. Elle vivait dans une époque complètement différente de la sienne et tout ses proches étaient probablement décédé aujourd'hui. Si lui avait encore quelques attaches sur cette terre, on ne pouvait pas en dire autant d'elle. Ça ne lui ressemblait pas tellement de compatir avec autrui mais il n'était plus si ténébreux qu'avant et commençait à éprouver certaines choses envers les autres. Mais par fierté, il ne dirait rien sur ce qu'il pensait. Il avait apprit à rester digne et droit et en aucun cas, une larme ne se devait d'oser dévaler la pente de ses joues.

Il décolla doucement sa main de la joue de la blonde et la frotta légèrement avec sa main de libre. Il ne s'était pas rendu compte tout de suite mais maintenant qu'il y pensait, elle avait une peau extrêmement douce et agréable au toucher. S'en était presque surnaturel, même pour une fée. Il serra le poing puis se mit à la fixer de nouveau.

«Ça..doit être...dur.» Il peinait à trouver des mots pour se montrer réconfortant. En même, ce n'était pas dans ses habitudes mais depuis quelques temps, il essayait parfois de se montrer bon. «Tu as un peu de fièvre aussi.» fini-t-il comme pour changer de sujet. En même temps, il n'avait pas menti, le front de la jeune fille était un peu brûlant mais rien de bien grave, sûrement un peu de fatigue.

Il recula vers son lit et se tint une nouvelle fois les côtes afin de pouvoir s'y asseoir sans trop souffrir. Il ne s'allongea plus cette fois mais préféra demeurer assis. De plus, cela lui permettait de pouvoir parler en face à face avec la jeune fille. Oui, il avait prit un peu goût à la conversation mais il allait faire son possible pour que ça ne paraissent pas. Il tourna lentement sa tête vers droite pour détourner son regard. Il mit une main dans sa chevelure pour replacer une mèche qui se baladait seule sur son visage.

«Cela dit, je ne suis pas sûr que Maleficient soit morte.»

Il ne disait pas ça pour effrayer sa jeune voisine ou bien pour provoquer des envies de vengeances chez elle mais c'était une affirmation simple basée sur un raisonnement logique. Il ne l'avait pas jamais vu mais si ce n'était qu'il y a à peine 120 ans, à moins que quelqu'un l'ait tué, elle devait être encore en vie. En effet, le temps ne s'écoule pas de la même façon pour les fées, qui vivent très longtemps comparativement aux humains. De plus, il avait eu vent d'activités occultes similaires aux siennes dans un lointain pays. Tout portait à croire que la mauvaise fée n'avait pas encore trépassé.

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Jeu 26 Juin - 12:40
Voilà, elle l'avait dit. Normalement, demander son âge à une dame ne se faisait pas, mais le grand blond avait demandé et Aurore avait répondu. Car tous deux n'étaient pas des personnes normales. Lui était une fée et roi qui plus est, et elle était une princesse déchue, dépressive, victime d'un mauvais sortilège. Donc, pour une fois, la galanterie n'avait pas d'importance. Elle s'en moquait à cet instant, il y avait tellement plus important dans la vie. Comme avoir vécu cent ans et n'avoir rien fait pendant tout ce temps. Et l'avenir ne semblait pas prometteur non plus, elle n'en avait pas puisqu'elle s'empêchait de vivre. Elle n'en voulait plus de sa vie car elle n'avait plus de raison de continuer. Encore et toujours, elle revenait à la case départ, il n'était plus là. Alors, à quoi bon s'acharner ? Pourtant, quelques secondes auparavant, elle s'était réjouie à l'idée de ne pas mourir. Sur le coup, elle avait laissé passer, mais, cette pensée remettait en cause ses habituelles questions morbides. Que voulait-elle vraiment ? La jeune femme était sûre d'une chose, une chose qui ne changerait jamais, elle aimait Philippe plus que tout au monde et elle avait du mal à vivre sans lui. Toutefois, à présent, elle se demandait si elle avait seulement du mal à vivre, ou si elle n'y arrivait pas du tout. Elle n'avait pas encore de réponse à cette question, et elle allait donc devoir supporter encore quelques temps cette vie, en attendant de trouver une réponse.
Aurore avait cette étrange faculté qui était qu'elle pouvait penser à plein de choses en très peu de temps. Don précieux quand de rapides décisions étaient à prendre. Elle revint donc à la réalité quelques secondes après avoir révéler son secret, enfin une partie, à son voisin de lit. Celui-ci avait enlevé sa main de son visage et avait l'air pensif. Aurore pressentait que la conversation qu'elle ne voulait pas avoir continuait.

- Ça..doit être...dur. dit-il finalement, en essayant de se montrer compatissant.

- Parfois. répondit-elle en détournant le regard.

Aurore aurait pu répondre que c'était dur tous les jours, sans un seul instant de répit pour son esprit fatigué et perdu, mais elle n'avait pas envie de paraître plus pathétique qu'elle ne l'était déjà. Elle n'avait pas besoin qu'on ai pitié d'elle, c'était une perte de temps pour les autres et elle ne voulait pas qu'ils le perde pour elle. Elle était presque morte après tout...

- Tu as un peu de fièvre aussi. rajouta t-il.

Cela aurait pu la faire sourire mais ses pensées morbides avaient repris le dessus. La mort était sans doute la clé pour mettre fin à ses souffrances, elle était tellement fatiguée de lutter...
Du coin de l’œil, elle vit le blond s’asseoir sur son lit en se tenant les côtes, remarquant sans doute qu'il était blessé et que bouger dans sa condition n'était pas très intelligent. Cela lui fit oublier ses projets de mort prochaine et elle se tourna de nouveau vers lui. D'une certaine façon, il la distrayait, même s'il savait frapper là où cela faisait mal, elle aimait bien discuter avec lui. Ainsi, elle faisait face à ses problèmes, même si c'était pour se rendre compte qu'elle était impuissante pour les régler. Cela faisait tout de même du bien de se remettre en question, et de s'interroger sur soi même.

- Cela dit, je ne suis pas sûr que Maleficient soit morte.

Qu'est ce qu'elle disait, il savait frapper juste.
Encore une fois, Aurore failli répondre sans réfléchir, crier que c'était impossible, mais elle réussi à refermer la bouche avant de prononcer un mot. Elle ne se laisserait pas de nouveau contrôler par ses émotions. Mais, il est vrai qu'elle avait oublié de prendre en compte un facteur important. Elle le savait, elle l'avait toujours su, mais elle avait décidé de l'oublier. Mais à présent, elle ne pouvait plus faire semblant, les fées n'avaient pas la même longévité que les humains. Une petite voix dans sa tête se demanda d'ailleurs quel âge avait son interlocuteur mais la question fut rapidement ensevelit sous les émotions qui s'affrontaient dans son esprit. Pourquoi avait-elle mis cette information de côté ? Parce qu'elle était heureuse avec l'homme de sa vie et qu'elle ne voulait pas gâcher ces instants de bonheur en s'inquiétant de l'éventuel retour de son pire cauchemar ? Possible, mais peut-être que c'était cette sorcière qui avait amené la maladie sur son royaume, tuant ainsi son âme soeur ? Peut-être qu'elle ne voulait pas qu'Aurore soit heureuse mais plutôt qu'elle meure dans d'horribles souffrances ? Peut-être qu'elle l'avait suivie dans ce royaume et faisait tout pour qu'elle se sente déprimée et décide de se suicider, lui facilitant ainsi le travail ? Finalement, trouvant ces questions de plus en plus étranges, Aurore se reprit et répondit d'une voix neutre :

- Vous avez sans doute raison.
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Oberon
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Jeu 26 Juin - 23:20


«Parfois.»

Mentir de façon si éhontée n’était pas digne d’une si belle personne. Le jeune roi savait pertinemment que cette réponse était loin d’être franche. Le ton avec lequel elle s’était prononcée, accompagné d’un regard fuyant, il était plutôt facile de se rendre compte qu’elle se retenait pour ne pas éclater et crier ce qu’elle avait sur le cœur. Et même si elle était une comédienne digne des plus grandes pièces de théâtres de l’art dramatique, il était quasiment inhumain de ne pas être affecté par tant de mésaventures. Ni elle, ni même lui qui n’était pas un humain, ne pourrait prétendre avoir l’esprit clair et limpide avec un tel vécu.

Par moment, il avait l'impression de parler avec une machine vide de toute sensation. Il comprenait un peu mieux ce que les autres  pouvaient ressentir lorsqu'ils parlaient avec lui. Mais ça n'avait pas l'air de trop le déranger maintenant. Cette jeune semblait ne pas vouloir qu'on se préoccupe d'elle. Alors que la plupart des individus dans sa situation souffrait du manque d'attention et ne demandaient ne serait-ce qu'un peu d'intérêt de la part des autres, ce n'était apparemment pas son cas. Soit, qu'il en soit ainsi. De toute façon, un Oberon compatissant était tellement peu naturel, autant qu'il demeure comme la vie l'avait forgé, dur, insensible et cruel dans ses mots et ses actions. Il avait donné la chance à la belle blonde de lui prouver que son esprit combattif était toujours en elle mais, au fur et à mesure que cette conversation se prolongeait, elle mourrait à petit feu. Comment le savait-il? Sans doute son intuition ou bien son incroyable sensibilité aux sensations et auras des autres. Bref, il voulait trouver des réponses mais cette inconnue n'était probablement le meilleur exemple pour illustrer la vraie valeur de l'humanité. À l'inverse, elle était peut-être le digne représentant de ce que les hommes pouvaient devenir lorsqu'ils étaient confrontés à une épreuve.

«Vous avez sans doute raison.»

Le regard tourné vers lui, la demoiselle avait parlé de façon très neutre, feignant encore une fois de ne pas être affectée par la nouvelle. Le faisait elle par fierté? C'était un sentiment qu'il comprenait après tout. Lui non plus n'aimait pas se dévoilé et aux yeux du monde, il donnait toujours l'impression que rien ne pouvait l'atteindre ni le perturber.

La main droite sur ses côtes, il se releva presque aussitôt, ignorant la douleur qui venait d'envahir son buste. À vrai dire, il en avait marre d'être là à ne rien faire. Ou disons plutôt qu'il s'était résignait sur une chose, il n'arriverait pas à tirer plus d'informations que ça à cette jeune fille, à moins de lire dans ses pensées. Mais ce ne serait pas nécessaires, il avait déjà toutes les informations nécessaires pour un projet qui avait germé dans son esprit, durant cette interaction avec la belle jeune fille. Une fée comme Maleficent devait disposer d'un puissant pouvoir. Mais le plus important, c'était les grimoires qu'elle devait avoir en sa possession, renfermant les secrets de magies anciennes et mystiques. S'ils pouvaient mettre la main dessus, il pourrait renforcer son pouvoir de façon considérable. Mais obtenir tout cela impliquait un affrontement direct contre la mauvaise fée, et même s'il avait confiance en ses capacités, une fée centenaire et expérimentée comme adversaire et ne serait pas de tout repos.

Il s'avança vers le pied du lit de la jeune fille pour se retrouver devant la fenêtre puis se mit à sourire au coin, les sourcils froncés.

«Peut-être qu'une visite chez Maleficient s'impose.»

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Sam 28 Juin - 15:43
Elle était en train d'abandonner. Elle n'arrivait plus à faire semblant. Même si son ennemie jurée venait frapper à sa porte, elle s'en moquerait. Aurore était en train de perdre espoir. Voilà des mois qu'elle luttait. Elle avait quitté sa maison, ses amis, sa famille, afin de tourner la page, afin d'être heureuse. Mais elle se rendait compte que tout cela était une erreur. Peut-être qu'elle n'était pas capable de tourner la page, elle en était même sûre. Que pouvait-elle faire alors ? Que devait-elle faire ? Continuer de se battre ? Rejeter l'inévitable ? Elle pouvait toujours continuer de faire semblant de vivre, même si la vérité s'était imposée, elle se sentait capable de continuer. Même si cela ne servait à rien, même si elle ne serait jamais heureuse, même si elle serait toujours coincée dans le passé, ne profitant pas de sa vie présente. Elle pouvait toujours faire semblant. Elle savait qu'il voudrait qu'elle vive, qu'elle soit heureuse sans lui, il lui avait même dit un jour. Elle pouvait toujours essayer de continuer, elle lui avait promis ce jour là, même si elle n'avait pas compris ce qu'il voulait dire sur le coup. A présent, elle comprenait, elle ferait des efforts, même si son combat était perdu d'avance, même si elle n'avait plus d'espoir. Aurore le rejoindrait le moment venu, et ce n'était pas maintenant, alors il fallait qu'elle arrête de penser à sa mort prochaine, et au suicide également. C'était indigne d'une princesse, même déchue !
La jeune femme se contenta donc de regarder le géant blond se lever de son lit, une main sur les côtés, et ne tenta pas de l'en dissuader. Il faisait ce qu'il voulait après tout, c'était sa vie et s'il avait envie de souffrir, qu'il souffre. Ce n'était pas ses affaires. Ou pas. En fait, elle se mentait à elle même. Evidemment qu'elle ne regardait pas son voisin de lit comme si elle se moquait de son sort ! Il souffrait et elle n'était pas capable de rester imperturbable, elle n'était pas encore morte et froide, dans le sens sans émotions. Aurore le surveilla donc attentivement, suivant chacun des pas qu'il faisait afin de se rendre devant la fenêtre, et prête à appeler quelqu'un s'il s'effondrait. Elle en doutait car il avait l'air assez résistant mais il ne se trouvait pas à l'infirmerie par hasard. Les blessés avaient besoin de repos, pas de quitter leur lit pour aller observer le paysage. Cependant, il n'avait pas l'air de vouloir simplement admirer l'extérieur, il semblait avoir une idée derrière la tête et avait un petit sourire au coin de la bouche. La jeune femme se demandait à quoi il pouvait bien penser, jusqu'à ce qu'il le dise à haute voix :

- Peut-être qu'une visite chez Maleficient s'impose. dit-il, sans aucune trace d'humour dans la voix.

Pourtant, pendant une petite seconde, Aurore cru bien qu'il blaguait, puis qu'elle avait mal compris, puis qu'il devait être atteint au cerveau, puis plus rien. Le souverain avait l'air bien sérieux et la jeune femme ne trouva rien à rétorquer. Il devait sans doute avoir de bonnes raisons mais... la jeune femme ne comprenait pas là. Et puis, s'adressait-il seulement à elle ? Attendait-il une réponse ? Peut-être parlait-il tout seul ? Cela lui arrivait parfois, elle pensait à voix haute. Les responsabilités avaient quelques fois tendance à rendre fou.

- Oui peut-être. commenta t-elle, même si elle ne comprenait absolument pas ce qui pouvait bien passer par la tête du grand blond.
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Oberon
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Dim 29 Juin - 9:18


Dire ses pensées à voix haute, cela pouvait arriver à n'importe qui. Mais pas à lui. Oberon n'était pas le genre d'individu à laisser filtrer ses pensées à travers sa bouche. Même en situation extrême, il a toujours su faire preuve de sang-froid et garder de l'ordre dans sa tête pour éviter de dire n'importe quoi sous le coup de la panique. Il l'avait fait délibérément, dans l'intention de susciter une certaine réaction chez la jeune fille. S'attendait-il à ce qu'elle réagisse d'une certaine manière? Pas exactement. Il la connaissait peu et c'était bien pour cette raison qu'il tentait de la manipuler en quelque sorte, histoire de voir si une petite flamme demeurait encore allumée dans le cœur de la blonde.  Si on voulait voir les choses de façon simple, cela représentait l'une de ses dernières tentatives pour éveiller l'esprit combatif de son interlocutrice.

Le regard de cette dernière changea aussitôt. Peu importe ce à quoi elle pouvait bien penser, au moins il eut la satisfaction d'avoir touché un point important chez elle. La psychologie humaine était parfois d'une simplicité déconcertante. Toujours sans user de ses pouvoirs, il pouvait dresser une liste de toutes les interrogations qu'elle pouvait avoir. Il était à peu près sûr qu'elle ne voyait pas tellement où il voulait en venir et c'était bien là le plan d'Oberon. Acquérir le plus d'informations d'elles tout en évitant soigneusement de trop en dire sur lui-même. Que savait-elle de lui? Qu'il était une fée douée de magie, qu'il était roi et qu'il était assez distant mais encore? Alors que lui disposait de bien plus de données sur elle. La partie était clairement déséquilibrée.

«Oui peut-être.»

rétorqua-t-elle machinalement. Étonnamment, elle ne réagit pas exactement comme il s'y attendait. Oberon pensait plutôt qu'elle s'énerverait et qu'elle le questionnerait sur les raisons qui le pousserait à aller rendre visite à celle qui était la source de son malheur. Non, elle avait approuvé. L'avait-elle fait exprès pour jouer le petit jeu sournois du souverain? Non, cela ne semblait pas être le cas. Elle aurait pu le dire de manière inconsciente mais cette fois-ci, elle était plutôt lucide et parfaitement claire sur ce commentaire. Dans les deux cas, cela voudrait dire qu'elle avait une partie d'elle qui désirait revoir la mauvaise fée. Pourquoi donc?
Le roi pivota légèrement sa tête vers la jeune fille, le tronc toujours face à la fenêtre. Il mit ses mains derrière son dos et fit mine de prendre un air étonné, les sourcils levés, mais en gardant toujours un certaine sérieux dans son expression faciale.

«Huuuum, je ne m'adressais pas à toi. Mais c'est intéressant. Tu voudrais rendre visite à Maleficient?»

Ainsi, il lui fit croire qu'il avait pensé à haute voix pour induire la belle blonde en erreur. Semer la confusion dans un esprit était le meilleur moyen d'obtenir des aveux. Elle ne pouvait pas s'en cacher plus longtemps à présent, même si une partie d'elle devait haïr et craindre la mauvaise fée, une autre devait avoir l'envie de lui faire face.

Il s'éloigna de la fenêtre puis longea le bord du lit de la jeune fille afin de se retrouver à sa hauteur. Il se pencha au dessus d'elle jusqu'à ce que le regard du souverain soit parallèle au sien. Il la regarda pendant plusieurs secondes dans les yeux, ignorant la douleur qui pesait sur ses côtes tandis qu'il se trouvait dans une position inconfortable pour son ossature.

«Mais dans quel but dis-moi?»

Un mot germait dans l'esprit d'Oberon. Vengeance. Bien entendu, elle ne ressemblait pas au genre de personne porté par la rancune. Mais qui pouvait le savoir? S'il se rendait auprès de Maleficient, le suivra-t-elle? Il voulait le savoir et si oui, qu'est-ce qui la motiverait? Décidément, cette jeune fille l'intéressait de plus en plus.

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Dim 29 Juin - 14:51
Elle était perplexe. Elle ne comprenait pas ce que voulait dire le souverain. En fait, Aurore avait peur de comprendre. Car, s'il voulait vraiment dire ce qu'elle pensait avoir entendu, alors... pourquoi lui avoir dit ? Voulait-il lui faire peur ? Lui demander de venir ? Pourquoi ? Pour qu'elle se venge ? Qu'elle se fasse tuer plutôt, elle était incapable de faire du mal à une mouche, alors elle ne faisait pas le poids face à une fée, surtout face à une fée qui voulait la voir morte. Mais, peut-être était-ce la solution, un moyen rapide pour retrouver l'homme qu'elle aime. L'idée d'aller voir cette sorcière commençait à plaire à la jeune femme, mais elle lui faisait également peur. D'abord, elle avait encore peur de mourir. Car, si elle ne le retrouvait pas une fois de l'autre côté ? Si elle l'oubliait dans la mort ? Au moins, dans la réalité, elle avait ses souvenirs, mais, elle ne savait pas ce qui se passerait une fois que la mort viendrait la chercher. Aurore avait peur de l'inconnu, elle ne savait pas si la mort était vraiment la solution. Peut-être était-ce seulement ce qu'on voulait lui faire croire, alors que la vérité était tout autre. Par ailleurs, en faisant abstraction de sa peur à l'idée de mourir, elle avait peur de se retrouver face à Maleficient. Et si elle ne voulait pas la tuer ? Peut-être préférerait elle la torturer pour la punir d'avoir échapper à son premier sort. Toutefois, elle n'avait pas à ce poser ce genre de questions, car la jeune femme ne la reverrait jamais, elle ne mourrait pas de sa main et ne deviendrait pas son esclave ou tout autre chose qu'elle voudrait qu'elle soit. Aurore ne voulait plus avoir aucun lien avec cette méchante fée.
Alors qu'elle réfléchissait à ses avenirs possibles, son interlocuteur, toujours face à la fenêtre, la regardait, l'air étonné par ce qu'elle avait dit.

- Huuuum, je ne m'adressais pas à toi. Mais c'est intéressant. Tu voudrais rendre visite à Maleficient ? dit le blond.

Aurore ne sut quoi répondre, elle n'aurait pas du ouvrir la bouche. Elle avait tendance à parler sans réfléchir depuis quelques temps... Mais, l'idée lui plaisait et la dégoûtait en même temps. Elle ne savait toujours pas quoi faire. Le doute face à ses deux options s'insinuait en elle et l'empêchait de réfléchir clairement. Et puis, elle ne voulait pas rendre visite à Maleficient, mais mourir. La jeune femme avait donc bien plus d'options pour arriver à ses fins, surtout qu'elle n'était pas sûre de ce qui l'attendrait si elle se rendait chez cette vieille sorcière.
Pendant qu'elle pensait que mourir, mais pas de la main de la fée, était une bonne idée, son interlocuteur s'était approché de son lit, la prenant un peu par surprise, et s'était penché de façon à se que ses yeux soient à hauteur des siens. Il la fixa pendant quelques secondes et elle fit de même, cherchant à comprendre les intentions du souverain.

- Mais dans quel but dis-moi ? demanda t-il, suite à sa première question à laquelle elle n'avait pas répondu.

Aurore savait dans quel but elle pourrait éventuellement se rendre chez son pire cauchemar. Mais elle ne pouvait pas le dire à cet homme, il n'avait pas besoin de savoir. Elle choisit de mentir, tout en regardant droit dans les yeux du grand blond.

- Si, par hasard, je venais à lui rendre visite, je lui demanderais simplement "pourquoi ?"

En fait, elle ne mentait pas complètement. En effet, Aurore se posait réellement cette question. Pourquoi vouloir la tuer, elle ? La jeune femme savait que la fée avait voulu se venger car elle n'avait pas été conviée à la fête, mais pourquoi vouloir tuer le nouveau né ? Elle aurait pu se venger de bien d'autres façons. A moins qu'elle ne soit trop mauvaise pour ne pas se venger autrement que par la mort d'un être innocent.

- Mais je ne lui rendrais pas visite. finit-elle par déclarer, sûre d'elle.

Elle n'irait pas, et elle vivrait. La jeune femme trouvera bien un autre moyen pour mettre fins à ses jours, pour le moment, elle voulait réfléchir encore un peu.
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Oberon
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Lun 30 Juin - 6:11


Oberon ne s'attendait pas à une réponse franche de sa part. Depuis le début, le jeune fille avait passé le plus clair de son temps à tenter de masquer ses émotions et à ne laisser que transparaître une image neutre et impassible. Mais ce genre de théâtre sentimental n'avait point d'effet sur un homme capable de lire dans l'esprit des gens. Et même s'il ne l'avait toujours pas fait, il demeurait sensible aux sursauts émotif de la blonde et savait pertinemment lorsque la volonté de cette dernière était en chute libre. Exactement comme à cet instant précis.

Il ne saurait dire ce à quoi elle pouvait penser mais le souverain sentait clairement que le courage et la force de confronter la vie n'habitaient pas ce corps frêle et cela malgré le fait que le blond n'avait cessé de la provoquer depuis tout ce temps. Soit,  peut-être que l'humanité n'était pas si intéressante que ça finalement. Par expérience, il pouvait affirmer sans crainte que le genre humain était une aberration de la nature. Il les a vu s'entretuer, désirer, voler, tromper, mépriser, s'apitoyer, faire preuve d'une faiblisse honteuse et par dessus tout se prendre pour le centre de l'univers. Oberon commençait à se dire que les quelques personnes qu'il avait rencontré et qui avaient montré une autre facette de cette pathétique humanité, n'étaient que des cas rares, des exceptions, des diamants parmi les pierres. Il commençait à se dire qu'ils étaient tous comme elle, incapables de s'améliorer, de prendre leur destin en main et juste utile à brailler et à s'apitoyer, tout cela parce que les choses n'allaient pas comme ils le désiraient. Ce genre de créatures n'était que souillure pour la nature.

«Si, par hasard, je venais à lui rendre visite, je lui demanderais simplement "pourquoi ?»

Le souverain était toujours penché au dessus du visage de son interlocutrice lorsqu'elle lui répondit. Sa réponse était d'une simplicité déconcertante et masquait à peine le fait qu'elle se refusait à lui donner exactement ses véritables raisons d'y aller. Dans un sens, Oberon pouvait comprendre qu'elle se demande pourquoi Maleficient s'en était prit à elle, c'était légitime. Après tout, que ce soit d'apparence ou de caractère, elle semblait inoffensive et incapable de commettre le moindre tort à qui que ce soit. À moins que ce ne soit pas elle qui soit la principale visée mais quelqu'un d'autre. Mais ce n'était que des suppositions et ne répondaient pas aux questions du souverain.

«Mais je ne lui rendrais pas visite.»

conclu-t-elle avec certitude. Un changement d'avis? Non, plutôt l'expression des doutes qui la travaillaient. Au fond, elle devait être partagé entre la curiosité, l'envie de regarder le responsable de ses malheurs en face  ou, dépressive comme elle l'était, un moyen rapide d'en finir avec ses jours. Mais elle se résignait, ce qui était plutôt une sage décision. Qu'Oberon, dans son esprit vengeur et belliqueux, n'aurait pas prise évidemment. À sa place, il aurait réclamé justice et la tête de la mauvaise fée empalée sur le bout de sa lame. Mais ce n'était qu'une faible personne qui n'aurait sûrement pas la force de confronter la Maléfique.

«Savoir pourquoi ne t'avancerais à rien. Le mal est déjà fait.»

Il se redressa et replaça ses cheveux qui s'étaient avancés sur son front lorsqu'il s'était penché. Oui, à quoi bon savoir les raisons qui ont motivé la mauvaise fée, cela ne réparerait pas le mal qui a été commis et surtout, cela ne l'aidera pas à se sentir mieux. Surtout si les raisons étaient absurdes et que tout le malheur de cette pauvre jeune fille n'était que pur produit d'un esprit dérangé.

Il continuait de la fixer puis finit par détourner le regard et se rediriger vers le bord de la fenêtre, contre laquelle il s'adossa. Il croisa lentement les bras tout en fermant ses yeux.

«Sage décision. Puisque de toute façon, si elle a encore des comptes à régler avec toi, c'est elle qui viendra à toi.» continua-t-il d'un ton neutre et professoral. Puis il rouvrit ses paupières. «Un magicien sait toujours quand son sort s'est brisé. Probablement qu'elle est parfaitement consciente du fait que tu sois en vie.» poursuit-il avant de tourner son regard vers elle. «Vois-tu cela comme une délivrance?» finit-il alors, l'air toujours aussi impassible et impénétrable.

Il ne voulait pas lui faire peur, loin de là. Il voulait juste voir comment elle allait réagir à cette énième révélation qui tombait sur elle. Irait-elle dans les bras de la mort comme il le suggérait, voyant cela comme une façon de mettre fin à son malheur? Ou déciderait-elle de se battre pour son salut et se prouver que la vie qui l'animait n'était pas un pur gâchis et que des choses pouvaient encore être accomplies si l'on décidait de se battre?

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[PV Oberon + libre] Découverte approfondie de l'infirmerie.

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