Besoin d'un GPS ? PV[Ivory]

Camille et Jack.

Besoin d'un GPS ?

Des maisons et encore des maisons. Il n'y avait que de ça ici. Cela devait faire déjà un bon moment que je tournais en rond sans retrouver le chemin de la forêt. Et évidement, aucune pancarte n'indiquait "forêt" en gros. Évidement, sinon ça aurait été trop facile. En plus, Roda était restée dans le nouveau "foyer" et ne pouvait donc pas m'aider à me repérer. S'il m'était facile de m'orienter dans la nature, c'était une toute autre paire de manches parmi les infrastructures humaines. Les quelques plans que j'avais déniché de ci de là étaient incompréhensibles. Dans ce genre de situations, je regrettais sincèrement de m'être installé dans le coin. Maeve aurait sans doute pu m'aider, mais elle non plus ne m'accompagnait pas. Ce qui me fit me demander ce qu'elle faisait actuellement...

Je me secouai la tête. Revenons-en à nos moutons.

- N'importe quoi ce plan. Les couleurs ne veulent rien dire, et les indications non plus. Je m'en fous de savoir où se trouve la mairie !

Pour indiquer les mairies, la gendarmerie, les restaurants, aucun problème, c'était écrit en gros. Et impossible de retrouver le chemin que j'avais pris à l'aller. Les gens eux, en parallèle, allez venez. Je me serais juré avoir croisé certains d'entre deux et quatre fois. Et ça riait, et ça papotait, avec toujours plus de sacs aux bras... Discussions particulièrement inintéressantes... Au secours.
Un gémissement dévoilant ma souffrance mentale s'échappa.

W/ Jack Frost

« Mes clés, où est-ce que j’ai bien pu mettre mes clés ? »

Cela faisait bien dix minutes que Camille cherchait ses fameuses clés, lui permettant de fermer la maison et de, si la chance voulait bien être de son côté, pouvoir partir faire ses courses. Elle fouilla dans son sac à main, encore, chercha dans le pot sur le plan de travail, encore, chercha dans les poches de son manteau, encore. Bon sang ! Où est-ce que j’ai bien pu mettre ces clés ?, elle jurait toute seule à travers le salon. Si ça continuait, elle n’aurait pas le temps de faire tout ce qu’elle avait prévu de faire. C’est-à-dire remplir le frigo, refournir son stock de tubes de peinture et pinceaux et, éventuellement, passer un coup de fil à sa cousine. Elle souffla bruyamment et jetant un coup d’oeil à l’heure, poussa un cri de surprise. 16h30. Alors, elle se pressa encore… Courant dans tous les sens, elle finit par trouver ses clés, vingt minutes plus tard, sur sa table de nuit.

« Enfin… »
Clés bien en main, sac sur l’épaule, portable dans la poche de sa veste, c’était bon, elle pouvait enfin y aller. Quelques secondes plus tard, elle fut dehors et marchait d’un pas rapide vers la boutique d’art.

Ses yeux survolaient les alentours. Les petites maisons bordaient les rues, les nombreuses fenêtres étaient ouvertes et décorées de jardinières aux fleurs de multiples couleurs. Le soleil transperçait les nuages cotonneux, peu épais et éclairait les rues d’une lumière diffuse. Un petit sourire flottait sur ses lèvres, il ne faisait pas excessivement beau, mais il faisait doux. Les gens souriaient, discutaient et riaient. Alors pour une fois, elle laissa leur bonne humeur la gagner et son sourire persista alors qu’elle arriva à hauteur de la fameuse boutique.

Dix minutes plus tard, Camille ressortit, un grand sac pendant dans le vide. Je devais faire ça en quelques minutes, peinture, pinceaux et hop, dehors. Mais j’ai un peu flâné et…Voilà. Je ressors avec une toile et une nouvelle palette aquarelle… Il faut vraiment que j’arrête.

————————————-

La jeune femme marchait d’un pas rapide, attentive à ce qu’il se passait autour d’elle. En temps normal, c’était ce qu’elle préférait, sortir, se promener sans but particulier. Aussi bizarre que cela puisse paraître, elle aimait passer du temps à observer et imaginer ce que cela pourrait donner sur la toile… Mais à ce moment-ci, elle faisait plutôt attention à ne pas se prendre les pieds dans les pavés. Si jamais elle tombait, son sac de peinture et les quelques autres courses tomberaient lamentablement par terre. Et bonjour la honte…

Un peu plus loin devant elle, quelque chose, ou plutôt quelqu’un attira son attention. C’était un jeune homme visiblement énervé. Il était en train de pester, gesticuler et…

« C’est une carte ?, déclara-t-elle surprise ».

Perdu. Il était perdu. Un petit sourire amusé sur les lèvres, elle accéléra le pas. Pourquoi ne pas l’aider ? Bientôt à ses côtés, elle sursauta lorsqu’elle entendit son portable sonner dans sa poche. Sa cousine. Ce fut l’erreur fatale, à quelques mètres de l’inconnu, elle trébucha, cherchant son portable et vacilla vers l’avant. Oups.

L’objet maudit finalement dans les mains, elle tomba en direction de l’inconnu, tirée en avant par le poids des courses, et se cogna brutalement à son dos. C’est pas vrai…
Et comme si ce n’était pas suffisant, un des sacs céda et son contenu se répandit sur le sol… C’est pas possible, elle se sentit rougir légèrement avant de relever le regard jusqu’à croiser le sien.

« Vous semblez perdu, je peux vous aider ?, demanda-t-elle un petit sourire contrit aux lèvres ».

Besoin d'un GPS ?

Camille et Jack.

Besoin d'un GPS ?

Quelque chose sembla parler vers l'arrière. Je n'y prêtai pas attention. Entre les gens au téléphone, les gens qui s'exclamaient de mes cheveux en flocons... Cependant, cette fois-ci, il aurait fallu que j'y fasse au moins un peu attention. Quelques secondes plus tard, on m’atterrit dessus. La première réaction que j'eus fut de me décaler aussi tôt laissant tomber la pauvre jeune fille par terre en plus de son contenu de sac de courses. Ouch. D'une grimace je m'excusai tout bas. Je soupirai avant de me baisser pour ramasser quelques affaires. La demoiselle me regarda d'un air gêné.

- J'ai l'impression que c'est vous qui avez besoin d'aide. On n'a pas idée de tomber sur les gens comme ça. dis-je sur un ton toujours aussi impassible

Peut-être n'étais je pas assez visiblement ? Tout en noir de la tête aux pieds avec mes cheveux blancs et ma peau lavabo... On pouvait difficilement faire mieux. Je ramassais encore deux trois affaires avant de les lui tendre. Ah ces humains. Toujours en train de rêvasser.

- Et puis quelle idée aussi de porter autant d'affaires, vous n'êtes pas un cadi vous savez.

Elle aurait au moins pu prendre quelque chose, ou avoir une voiture non loin pour ranger tout ça, car visiblement elle avait déjà parcouru un nom nombre de mètres. Oh et puis zut, sceptique je pliai en vrac la carte, de toute manière ce truc ne servait rien.

HRP:

W/ Jack Frost

Camille le remercia rapidement de l’avoir aidée à ramasser ses affaires tombées. Un léger sourire aux lèvres, elle jongla avec ses sacs jusqu’à se stabiliser, s’arrangea pour ranger ce qu’il lui tendait et montra son portable d’un signe de tête, le désignant comme état la cause de sa chute.

« Si cette chose ne m’avait pas distraite, je ne serais pas tombée… C’est super dangereux si on ne fait pas attention, soupira-t-elle en haussant les épaules. »

La brune observa avec attention son interlocuteur. Sa couleur de cheveux étonnante l’interpella. Blanc c’était plutôt original. Elle avait déjà côtoyé diverses personnes ressemblant à de vraies toiles. Que ce soit à cause de tatouages, cheveux colorés, vêtements fluos ou tout simplement à cause de leur personnalité haute en couleur… Mais lui ne semblait pas réellement appartenir à cette catégorie, vêtu de noir de la tête aux pieds, pas très très souriant. Elle grimaça intérieurement.Si ça se trouve il était pas perdu. Si ça se trouve il ne voulait pas de mon aide en fait… Si ça se trouve, je l’ai juste dérangé.
Mais sa petite remarque la fit rire.

« Je sais. Mais j’aime bien me promener, donc je n'ai pas vraiment besoin d'une voiture. Même si j’avoue que marcher en portant autant de sacs n’est pas très agréable, dit-elle. »

Du coin de l’oeil, elle le vit ranger sa carte.

« Ah oui, déclara-t-elle, vous utilisiez une carte à l’instant. Vous cherchiez un endroit particulier ? Si c’est le cas, je peux sans doute vous aider. Elle posa les deux sacs ayant survécu à sa chute à ses pieds. Je n’irai pas jusqu’à dire que je connais la ville comme ma poche, mais je me débrouille, elle rangea son portable dans la poche de son jean. Ça ne me dérange pas le moins du monde. Même si sans ses maudits sacs, ça serait plus pratique. »

Après tout, pour elle aussi lorsqu’elle était arrivée cela avait été compliqué… Soit elle se perdait et se retrouvait inlassablement dans les alentours du centre-ville -autrement dit, partout sauf là où elle désirait aller-, soit elle interrogeait quelques passants jusqu’à qu’elle retrouve son chemin. Enfin. Elle fixait maintenant son interlocuteur, un très léger sourire recourbant les commissures de ses lèvres. Au fond d’elle, elle avait l’impression qu’il refuserait, elle ne savait pas vraiment pourquoi. On pouvait dire qu’il ne dégageait pas vraiment de…chaleur, joie. Pas de sourire, ou alors un tout tout petit.
Dans tous les cas, sa propre vie n’en dépendait pas non plus, mais qu’importe. S’il accepte son aide, tant mieux, sinon, tant pis.

Besoin d'un GPS ?

HRP:

Camille et Jack.

Besoin d'un GPS ?

La jeune personne sembla gênée en désignant un objet plutôt rectangulaire, fin, garni d'un écran sur toute sa surface. Je n'osai pas lui demander de quoi il s'agissait, elle m'aurait pris pour un fou. Cette chose était sans aucun doute l'un des nombreux outils de la vie de tous les jours des humains. Cependant, apparemment, tous n'était pas à l'aise avec. Nous nous regardâmes tous les deux, nous observant, notant chaque recoin de l'autre, chaque caractéristiques. Des cheveux courts et châtains cadraient son visage fin très clair. Elle possédait un côté assez rêveur à en juger par ses grands yeux expressifs. Elle donnait également l'impression de beaucoup penser. Sans aucun doute, elle réfléchissait à ma présence ici.

Un petit rire vint illuminer son visage. Trop de sacs pour une seule personne, et fine qui plus est.
Elle insista, se demandant ce que je cherchais et si j'avais besoin d'aide. Décidément, encore quelqu'un "d'agréable et prêt à aider".
Ma tête est si malheureuse que je fais pitié à tout le monde et qu'ils se sentent obliger de m'aiguiller?
En peu de temps, j'avais croisé tout un tas de personnes de ce genre. J'allais finir par ouvrir une liste "les gens collants affreusement gentils". Pourquoi voulaient-ils tous m'aider ? ça sait aider un humain ?
Je me voyais mal l'envoyer promener, surtout avec une charge aussi importante sur elle. Je lui pris un sac histoire de l'alléger. Inutile qu'elle se casse à nouveau la figure. Elle pouvait se blesser et provoquer une catastrophe. Les gens maladroits en sont généralement la cause, et elle, elle était maladroite d'après moi.

- Je cherche la forêt. Ne vous embêtez pas, une direction m'ira très bien, et je dépose vos sacs où vous voulez.

J'omis de dire que j'y vivais. Assez d'étrangeté, bien que je me moquais de l'avis des autres - sauf peut-être Maeve à la rigueur- j'appréciais que l'on ne me pose pas de questions.

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