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 Mission : Les pièges du braconnier [LIBRE]

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Anonymous
Invité
Jeu 27 Mar - 19:39
Clac.

La mâchoire d'acier referma ses terribles crocs sur l'imposant morceau de bois qui se fendit alors dans un craquement sordide, tel une simple brindille. Je poussais un soupir, jetant un regard satisfait autour de moi. Il y avait des centaines de pièges déposés à même le sol que j'avais saboté sans la moindre hésitation. C'était terrible, plus aucun animal ne pouvait courir sans risquer d'être blessé dans cette partie de la forêt.

Ces braconniers, tous des idiots ! Je n'aimais pas les généralités mais là fallait reconnaître qu'ils étaient tous de parfaits abrutis à mettre d'urgence en cage ! Celle qu'ils réservaient aux animaux qu'ils capturaient d'ailleurs me faisait écumer de rage. Qu'on chasse pour se nourrir, je comprenais, n'importe quel animal carnivore le faisait pour survivre après tout.

Mais pour du fric ! Une simple invention humaine prétendue faite pour améliorer les relations et les échanges entre eux ! Des être vivants tués pour qu'ils se pensent supérieurs à d'autres ! A vomir. Et si certains pièges étaient franchement bateaux, pour d'autres, j'avais toujours peur de me poser une de mes pattes à l'intérieur et j'avais tout intérêt à faire très attention.

Enfin maintenant que tous les pièges étaient bousillés, il me fallait encore trouver le chasseur. Il finirait de toute façon bien par se pointer pour vérifier l'effet de ses pièges... et j'étais suffisamment dissimulée pour qu'il ne puisse par me voir et me tirer dessus. Tout finirait par arriver, que ce soit un bien ou un mal... Alors patience.
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Anonymous
Invité
Dim 27 Avr - 18:26
HRP :

Clac.

La demoiselle émit un fin soupir amusé en contemplant l'étendue des dégâts causés par la louve. Perchée sur la branche haute d'un chêne majestueux, ses pieds se balançaient dans le vide au rythme d'une silencieuse mélodie. Elle faisait claquer sa langue sur son palet tout en observant d'un oeil distrait les alentours. Clac. Le bruit des pièges se brisant était curieux, bien différent de celui qu'elle produisait avec sa bouche. C'était sûrement dû au fait qu'ils étaient de métal et elle de chair et de sang. Un second soupir amusé se fit entendre lorsqu'elle aperçut la louve se dissimuler de la vue d'un potentiel braconnier des environs. Si elle le faisait, c'était sûrement car elle avait senti sa présence non loin. Pourtant, il n'était pas assez proche pour permettre à Nina de la ressentir. Elle attendrait sûrement longtemps avant qu'il ne vînt par ici. Prudence et patience, deux qualités de la louve qui lui faisaient défaut. Elle haussa les épaules et sauta.

Elle atterrit souplement au sol dans une position semi-accroupie et resta immobile quelques instants avant de se relever. Elle épousseta le bas de sa robe qui avait trainé au sol, réajusta les plis de celle-ci avant de faire à nouveau claquer sa langue sur son palet. Clac. Elle jeta un coup d'oeil le piège inutilisable désormais qui gisait auprès d'elle et du bout de son pied droit, le repoussa avec dégoût. Quelle boucherie, tout ceci est parfaitement inutile. Elle fit la moue et croisa les mains dans le dos tout en faisant quelques pas dans les sous-bois.

- Il ne risque pas de surgir tout de suite, je ne ressens aucun signe d'une quelconque présence. Pourquoi te caches-tu ?

Elle s'était tournée vers l'endroit où se trouvait la louve, la tête penchée sur le côté comme pour marquer son étonnement. Nina s'était arrêtée dans ses gestes. Une fine brise vint caresser son cou et faire virevolter doucement quelques mèches blondes devant son visage, apportant avec elle, entre les senteurs printanières et boisées, de nouvelles saveurs plus... intéressantes.

- Je retire. Il est à moins de cinq minutes de cet endroit.
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Anonymous
Invité
Dim 27 Avr - 19:52
Couchée sur le sol, parfaitement dissimulée par les buissons juste en face de ma truffe, je m'autorisai à fermer les yeux de temps à autre, inspirant longuement les senteurs de la forêt. Bien sûr, je ne somnolai pas, je n'étais pas non plus stupide. Mais mon odorat suffirait à m'avertir de la venue du chasseur et il valait mieux pour moi ne pas trop me montrer.

Et m'affoler étant tout à fait inutile, je me contentai de humer l'air avec délice, en venant presque à espérer que l'homme ne viendrait pas perturber la nature si calme. Mais j'étais décidée à l'attraper. Qu'il ne viole plus aucune règle naturelle, par sa présence comme par ses actes. Aussi, quand le bruit derrière moi se fit plus fort, je ne bougeai pas pour autant d'un millimètre, comme momentanément statufiée.


- Il ne risque pas de surgir tout de suite, je ne ressens aucun signe d'une quelconque présence. Pourquoi te caches-tu ?

- Parce que j'attends sa venue et que l'observer avant d'attaquer ne pourra pas me nuire. Et qu'il ne tardera pas.

Son odorat ne valait probablement pas celui d'un loup, bien qu'elle semblait... plus apte à ressentir les présences qu'une humaine quelconque. Ou alors n'était-elle pas assez près pour s'apercevoir qu'il était non loin. Moi je le sentais et le ressentais. Assez pour me donner envie de sortir les crocs et me lancer à sa poursuite en hurlant à la mort, peut être bien au point que le couple alpha dont le territoire se situation pourtant de l'autre côté de la forêt m'entende et me rejoigne. Mais il valait mieux éviter ça. Hors de question d'un bain de sang.

- Je retire. Il est à moins de cinq minutes de cet endroit.

- Vous avez un bon odorat, demoiselle.

Je me reculai légèrement, tapie au sol dans une position d'attaque, grondant tous crocs dehors. Non pas envers la demoiselle bien sûr mais dans la direction de l'odeur... L'odeur immonde de la stupidité humaine dans toute sa splendeur et son incapacité à utiliser ses armes à bon escient. Enfin si encore il y en avait un à ces inventions humaines des plus meurtrières. J'avais une idée en tête, lui enlever son fusil pour le mettre à terre et le ramener à l'Organisation avant qu'il ne fasse plus de mal.

Mais que faisait Vassilissa la Belle ici ? Certes ces bois étaient son territoire mais elle avait du voir ces pièges avant de m'aborder...


- Mais je crains que si vous vous baladiez, votre promenade s'arrête ici. Vous êtes probablement apte à vous défendre... mais quelques coups de fusil sont à prévoir à mon encontre à son arrivée. Je ne suis qu'une louve après tout...
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Anonymous
Invité
Lun 28 Avr - 11:57
- Parce que j'attends sa venue et que l'observer avant d'attaquer ne pourra pas me nuire. Et qu'il ne tardera pas.

La jeune femme haussa un sourcil interrogateur dans sa direction. Comme elle l'avait imaginé, la louve avait un meilleur odorat qu'elle. Cela ne l'offusquait point. Elle savait parfaitement qu'il existait toujours meilleur ou pire que soit. Sauf lorsque l'on cherche consciemment à être le pire. Observer l'ennemi... c'était curieux. Elle ne faisait jamais cela. Il n'y a rien à observer, sauf dans le cas où l'on désire trouver son origine. N'étant pas réputée pour sa grande patience, la jeune russe se contentait juste de trouver ses cibles et de les exterminer. Pas de les étudier pour en faire un rapport détaillé ensuite. Cela n'a aucun intérêt.

- Vous avez un bon odorat, demoiselle.
- L'habitude, sans doute.

La chasse requérait un bon usage des cinq sens, en particulier ceux de l'ouïe et de l'odorat. La vue ne permettait pas de repérer une proie suffisamment long et à l'avance, sauf dans le cas où le prédateur disposait d'un lieu propice à cela, situé en hauteur. Mais dans ces sous-bois, mieux valait se fier à son ouïe et à son odorat. Avec de l'entrainement, ceux-ci pouvaient devenir de grands alliés.

- Mais je crains que si vous vous baladiez, votre promenade s'arrête ici. Vous êtes probablement apte à vous défendre... mais quelques coups de fusil sont à prévoir à mon encontre à son arrivée. Je ne suis qu'une louve après tout...
- Je ne me balade point, j'observe. Je contemple la bêtise humaine se noyer.

Elle eut à ce moment un petit rire qu'elle réprima rapidement. Ses yeux pétillaient. Si la louve ne s'en chargeait, elle ne résisterait pas à en éventrer un. On résistait difficilement à l'appel du sang après y avoir goûté. C'était un peu comme une drogue qui donnait une impression de surpuissance. C'était dangereux, immoral, mais terriblement grisant. On se croyait grand, on se trouvait grand, alors qu'au fond on était terriblement petit. Des monstres. C'était amusant que de terroriser les autres, d'être la source de leur cauchemar.  C'était... divertissant. La jeune femme étira ses bras parallèlement au sol, avant de faire craquer ses poignets puis sa nuque. Si quelqu'un surgissait avec une arme à feu, autant être prête à rapidement se mouvoir pour esquiver ses attaques. Nina avait une grande confiance en sa force, mais une balle, qui que l'on soit, ça faisait mal.

- Se noyer... dans le sang ? Peut-être... Comptes-tu l'attaquer ? Le tuer ? Le déchiqueter ? Ou juste le capturer ?
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Anonymous
Invité
Dim 6 Juil - 17:34
Spoiler:

- Je ne me balade point, j'observe. Je contemple la bêtise humaine se noyer.

Son rire léger résonna longuement à mes oreilles, bien qu'elle le réprima si rapidement qu'il n'aurait peut être pas du me marquer autant. Cette réaction me fit songer qu'elle utilisait peut être la folie des hommes comme distraction. "Contempler". Elle était donc là pour être spectatrice de ce qui allait se passer ? Pourtant à l'entendre faire craquer ses mains et sa nuque, le doute était permis. Est-ce qu'elle jouerait un rôle ou se chargerait-elle d'admirer ce bourrin de chasseur se faire massacrer ?

- Se noyer... dans le sang ? Peut-être... Comptes-tu l'attaquer ? Le tuer ? Le déchiqueter ? Ou juste le capturer ?

- Uniquement faire en sorte qu'il ne recommence jamais sans la peur au ventre.

C'était ce qui était stipulé dans la mission. C'était déconseillé d'aller jusque de telles extrémités et je ne comptai pas le tuer sans que ce soit une obligation absolue. Je n'étais pas une justicière. Et j'étais encore moins stupide : Ce gros balourd avait peut être une femme et des mômes et je n'allai pas les punir de l'absence d'un mari ou d'un père uniquement pour mon égo personnel. Même si c'est vrai que vu le dit mari, sa femme devait pas être gâté...

La conversation avec Vassilissa se stoppa à cet instant, des bruits de pas se faisant facilement entendre. Je me léchai une dernière fois les babines en apercevant une silhouette se dessiner mais hésitai un instant lorsque je pus reconnaître ses traits. Ce n'était pas un vieil homme ivre au regard bête comme on s'y attend pour un braconnier finalement. C'était un... un gamin. Une vingtaine d'année sans doute et il tenait si fébrilement son fusil que j'eus un léger doute sur...

- Alors gamin, les pièges, y z'ont marché ?

- Pas... vraiment... Je... Je crois qu'on les a tous saboté.

- C'est pas d'pot, ça. 'Fin ça arrive, c'est pas grave.


Et voici donc le vieil homme au regard bête que j'attendais. D'accord, il n'avait pas l'air d'être spécialement ivr... quoi que la bouteille dans sa main gauche n'était sans doute pas de l'eau... Donc finalement, j'avais bien mon stéréotype du braconnier aux dents jaunes, le regard bovin et l'air béatement hideux. Deux beaux spécimens, père et fils sans doute, fusils en main pour maintenir l'idée qu'il faut tuer tout ce qui bouge et taper sur ce qui reste immobile. Fantastique.

Je me reculai un peu pour ne pas être à portée de vue de là où ils se trouvaient, déambulant tranquillement pour leur tourner autour, tout en faisant attention à faire bouger quelque feuille de temps à autre. Le fils ne marchait pas mais courait littéralement dans la combine, se retournant à chaque déplacement infime des buissons et des arbres, parfois même à mon opposé lorsque le vent me venait en aide.

Puis le plus vieux dirigea son fusil vers moi, prenant tellement de temps à le charger et à tirer que j'eus largement le temps de courir me réfugier à l'opposé de sa cible lorsque la balle s'enfonça dans le tronc d'un arbre.

- Allez, t'vois bien qu'y a aucune bêbête dans l'coin. Arrête de flipper, gamin.

- E-Euh... O-Ouais.


Bravo, Sherlock Holmes. On gâche une balle, tout ça pour ne même pas voir qu'il y a une "bêbête" à deux mètres d'eux. Soit ils sont complètement idiots soit... Ben non, y a qu'une solution, ils sont complètement c... idiots. Levant les yeux au ciel, je les vis s'atteler à enlever les pièges qui n'étaient plus en état de marche pour les remplacer par des nouveaux. Un pois-chiche dans le crâne. Ils voient que ça a pas fonctionné le premier coup, mais non, ils recommencent exactement la même ânerie sans se poser de questions. Pas futés les mecs, franchement.

Seulement, je ne pouvais pas sauter sur l'un sans que l'autre... A moins que je ne tente le coup ? C'était un plan totalement improvisé étant donné que je n'avais pas prévu qu'ils soient deux mais vu la vitesse du père à réagir et les tremblements du fils...

Alors que le vieux bonhomme déposait son fusil au sol pour avoir ses deux mains de disponible, je m'aplatis sur lui de tout mon poids - Je suis une louve. Je ne suis pas grosse, je suis tout en muscles, voilà tout ! - avec un manque de grâce charmant. Il dut à moitié s'étouffer avec sa salive puisque les mots qui tentèrent de franchir ses lèvres furent coupés par sa respiration devenue difficile. Mes griffes dans ses épaules ne devaient pas le mettre très à l'aise non plus.

Par contre je ne fus plus très à l'aise non plus lorsque je sentis le bout du fusil pointer sur mon crâne. Le gamin qui essaie de sauver son père des griffes de la très très méchante louve... et qui tremble comme une feuille à l'idée de m'abattre, si bien que j'ai largement le temps de poser ma patte sur l'engin et l'enfoncer dans le sol. Une visée pratique et efficace uniquement s'il cherche à tuer un vers de terre.

- Mais qu'est-ce que tu fiches ? Vise-le et tue-moi ça !

Le claquement de ma mâchoire près de son oreille sembla plutôt efficace pour le faire taire. En tous cas, le petit était tout pâle et c'en était limite comique. A tous les coups, si j'ouvrai la bouche pour faire "bouh" il allait nous faire un malaise ou même mourir d'une crise cardiaque. Je pouvais d'avance parier qu'il ne serait pas chasseur plus tard vu la panique qui émanait de toute façon de lui dès le départ. Rien que ses yeux écarquillés démontraient qu'il était en train d'avoir la peur de sa vie. J'étais en train de le traumatiser, le pauvre...

- Coucou !

Quoi, qu'est-ce que j'ai dis de mal ? Oh, chacun sa petite distraction de temps à autre. Je dus me retenir d'éclater de rire lorsqu'il sursauta et recula à toute vitesse, lâchant son fusil qui ne lui fut jamais d'aucune utilité. Par contre je grimaçai quand même en le voyant se prendre les pieds dans le piège qu'il venait lui même d'installer, celui-ci étant à deux doigts de lui broyer le pieds. Heureusement pour lui qu'il n'était visiblement pas fichu d'installer un piège correctement, celui-ci sembla à peine lui bloquer la cheville.

Lui, il deviendra probablement un Agent de chez Cooki plus tard. Ouais. Vu sa maladresse, il a toutes ses chances en tous cas. Quand à l'autre, un bon coup de pattes finit de l'assommer et je n'ai plus à l'entendre piailler.

- Bien. Une fois ce piège enlevé, tu reprends tout ton bric à brac et à son réveil, tu lui rappelles que j'aurais pu le tuer et tu te débrouilles pour qu'il ne recommence plus. Jamais. Et tu ne reviens plus jamais armé d'une arme dans une forêt. Ce n'est pas un ordre mais c'est tout de même ce que tu vas faire. D'accord ?

Mon ton est doux, presque maternel et compatissant. Mais vu qu'il hoche frénétiquement la tête, à la décrocher de son cou, je n'ai pas besoin de me montrer agressive pour être persuasive. Il a suffisamment eu peur pour avoir compris. Je l'aide à retirer le piège qui lui emprisonne la cheville, ce qui n'est pas difficile puisqu'il est déjà mal refermé et repart en trottinant vers Vassilissa, un des fusils dans ma gueule. Quelqu'un pourra toujours l'utiliser à l'entrainement. Enfin je ne sais pas si un de ces trucs s'utilise mais bon... c'est l'intention qui compte.
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Anonymous
Invité
Sam 2 Aoû - 22:09
HRP :

Clap, clap, clap.

- Vraiment décevant. Tout un tas de gestes inutiles qui auraient pu être évités, s'exprima la jeune femme, hautaine, en frappant ironiquement dans ses mains.

Celle-ci sauta de la branche où elle était allée s'installer pour profiter du spectacle et atterrit souplement sur le sol. Elle n'avait pas souhaité intervenir, se contentant d'observer les moindres faits et gestes de la louve et des deux humains. Franchement, à quoi bon faire la morale ? Ils finissaient toujours par oublier. Il n'y a que la souffrance qui marque les esprits à vie comme le fer rouge d'une éternelle malédiction, le reste n'est qu'illusion. La jeune russe passa négligemment une main blanche dans sa chevelure blonde. Un peu plus de sang n'aurait pas été de refus, elle s'était presque ennuyée à les laisser discuter ensemble. Si seulement elle était intervenue, il y aurait tout de même eu bien plus d’action que là. Mais elle n’était pas sûre que la louve fût d’accord pour la laisser égorger toute la joyeuse famille. Quelle rabat-joie.

- Dommage...

Ses pas glissèrent sur les branches et feuilles mortes, provoquant à chaque instant des craquements d'elle n'essayait aucunement de dissimuler. Elle s'approcha doucement de la louve blanche, pour finalement s'accroupir à sa hauteur et planter son dur regard cobalt dans ses pupilles noires. Elle resta quelques secondes à la fixer ainsi, sans cligner des paupières, parfaitement prédatrice. Puis, elle tendit sa paume ouverte en direction de ses crocs, ceux qui tenaient le fusil pris au gamin. Elle attendit que la louve ouvrât la gueule pour se saisir de celui-ci et se relever. Elle le soupesa attentivement, caressant de ses doigts fins ce qu'elle appelait "l'arme des lâches". Nina n'aimait guère les armes à feu. Elle préférait les armes blanches, qui nécessitaient une proximité plus directe et plus de compétences. Tuer dans un combat était bien plus dur que de tirer sur une cible, qu'elle fût mouvante ou non, autant au niveau physique que moral. Voir le sang couler à flot ou des tripes se répandre au sol dans une grâce infinie, cela rendait n'importe qui fou.

- J'aurais souhaité l'amener à l'agence. Mais la vue de ces jouets pour enfants m'horripile.

Elle grimaça et tendit le fusil face à elle. Elle le tint en équilibre dans sa paume droite et attendit quelques secondes, le temps que celui-ci disparaisse. Arina n'était jamais loin et était toujours prête à intervenir. Nina haussa les épaules et se remit en marche. Elle n'avait plus rien à faire ici. La seule chose que j'aimerais savoir, c'est...

- Ton odeur, elle est étrange, fit-elle remarquer à la louve blanche en émettant un reniflement discret. Tu fréquentes tant les humains qu'elle s'est imprégnée de leur odeur par endroits. C'est très léger et peu perceptible. Mais c'est bien là. Cela ne te pose-t-il pas de problème avec ta meute ? A moins que ceux-ci n'aient pas assez fréquenté la race humaine pour reconnaitre leur odeur.

La jeune russe lui adressa un regard empreint de curiosité. Après y avoir réfléchi longuement, la meilleure réponse était encore de lui demander directement. Bien sûr, ce n'était qu'une excuse des plus banales pour engager la conversation avec la louve et ainsi aborder des sujets plus... intéressants. A voir si elle est assez dupe ou non. Un animal parlant est commun, mais un animal avec une intelligence relativement élevée est plutôt rare. Preuve en est. Le Grand Méchant Loup ou le Vilain Petit Canard en étaient de parfaits exemples. De parfaits idiots. Incapables de pousser une réflexion plus loin que leur bec ou museau. Même si certains humains n’étaient guère mieux malheureusement. En particulier ceux qui, comme le gamin et son imbécile de paternel, utilisaient des armes à feu et de vulgaires pièges à deux sous pour attraper des animaux. S’ils veulent chasser, autant qu’ils le fassent dans les règles de l’Art. Elle entrouvrit légèrement la bouche, dévoila une fine rangée de dents légèrement plus aiguisées que la moyenne, et passa une fine langue rose sur ses canines, par réflexe. Elle passait une grande partie de son temps libre à chasser ou à se battre, cela lui permettait d’évacuer ces pulsions meurtrières qui la prenaient parfois. Car une fois que l’on avait goûté au sang, on ne pouvait plus jamais vraiment s’en passer. A l’origine, l’Homme était animal et sauvage. Après tout, ce n’était qu’un logique retour aux sources. Rien de plus.

- J’aurais aimé qu’il pleuve, dit-elle négligemment en jetant un coup d’œil vers le ciel. - La mienne risque de nous faire remarquer.

Même s’ils passaient leur vie entière dans la forêt, l’odeur des humains était reconnaissable entre mille. Elle était reconnaissable car aucunement similaire à toute autre odeur animale. Bien sûr, on pouvait tout à fait la masquer provisoirement avec de la boue, de l’eau ou l’odeur d’un cadavre de trois jours, mais ce n’était que provisoire. Et cela impliquait de se salir, ce que la jeune russe détestait. Avec ses grands airs de poupée de porcelaine, elle avait gardé un côté raffiné. Celui qu’elle utilisait pour tromper ses victimes. Entre un sauvage et une jeune lady, on était forcément moins sur ces gardes avec la seconde… Se jouer de l’autre est tellement risible. Surtout lorsqu’il comprend qu’il a perdu.
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