Cinq lignes minimum pour décrire ton 'tit caractère et tes capacités physiques/mentales ♪

... Bon... Commençons par le commencement, dans notre cas... Tex est disons... Un petit peu décalé par rapport aux autres... Il est autiste. Il ne parle quasiment pas, ou de façon hachée, ce qui lui donne souvent un air de crétin. D'ailleurs, si on ne cherche pas à comprendre, tout le monde est persuadué qu'il est aussi c*n qu'une brique de chantier. En plus, il est incapable de se concentrer si tout n'est pas rangé dans l'ordre alphabétique ou décroissant, ou regroupé par couleur -sans parler de ses nombreux autres tics et manies. Il peut même en piquer des crises assez violentes parfois mais jamais rien de dangereux pour les autres. Pas besoin de vous dire qu'il a tendance à rester dans son coin, avec son petit Rubik'Cube, ou un jeu de logique.

Car là-dessous, comme pour de nombreux autistes, se cache un esprit génial. Tex a dans la vie, une passion et juste celle-ci. Il s'agit de la peur. Tex peut citer quasiement tout les noms scientifique de phobie, en saisir les mécanismes les plus complexes pour recréer des ambiances propices à l'angoisse, au malaise... Oui c'est le genre de type avec qui tu te sentirais bien s'il s'exprimait plus. Par extension, sa culture artistique sur la peur est impressionnante (il est capable de vous sortir la vie du peintre Bacon, ou toutes les répliques de Halloween la nuit des Masques). Mais bon, nous ne le cacherons pas... Au combat, il en fait pas une. Comment pourrait-il ? Pour, lui une arme, c'est un truc qui fait peur. Des fois ça fait boum, des fois ça coupe, ça fait mal dans les deux cas... Mais comment ça marche, pour lui c'est un concept.

Cinq lignes minimum pour décrire ton apparence et ton plus joli minois ♪

Joli minois... Pfpfpf HAHAHAHA ! Non.

Bref, Tex, il est grand, genre pas loin du 2mètre. Mais il est maigre aussi. Genre vachement maigre, un fil de fer absolu. A se demander comme il tiens debout, ou peut supporter le poids de ses vêtements. Il a le visage émacié avec les joues creuses, une peau pâle, un grand nez tout tordu... avec des grands yeux noisettes de gosse. A croire qu'à sa création, Dieu s'est gouré d'yeux ! On ne voit que ça chez lui, avec sa tignasse rousse en foufelle. En même temps, il se coiffe jamais ce sagouin. Pas étonnant qu'il est des épis partout. Même sa voix, quand il cause, semble toute rouillée. Elle est rauque, elle grince. Sinon... Boarf, il y a bien sa garde-robe. Des bouts de chiffons. Il s'habille comme un sac à patates, avec des tenus en patchwork lui donnant un air sur encore plus débraillé. Clairement pas la personne la plus présentable. Mais bon, on lui demande pas d'être un Prince à lui.

Dix lignes minimum pour nous raconter ta 'tite histoire personnelle ♪


Cette histoire pourrait bien sûr commencer à la naissance de Tex, 4ème garçon des Hilliker, un malhonnête couple de fermiers texans. Mais cette histoire n'est pas une histoire comme tout les autres. Aussi, elle commence 5 ans plus tard, dans une école. Plus exactement dans le cabinet du docteur de l'école. Et ce pauvre docteur, ce n'est pas la première fois qu'il a Tex devant lui. Ce gosse parle à peine, il comprends rien, c'est un vrai demeuré. Encore une fois, aujourd'hui, il s'est fait pipi dessus. En attendant ses parents, le docteur l'avait mis dans le coin des documents, où il était plutôt sage. Enfin, la mère arriva, bourrue, élégante comme un camionneur. Elle avait aussi son fils aîné avec elle. Il était grand, baraqué, et presque aussi crétin que Tex, mais il savait parler lui. Le doc expliqua la situation mais, en allant chercher le petit rouquin, il retint un hoquet de surprise.

Le présentoir était entièrement rangé, chaque étage correspondait à une catégorie, le rayonnage et les prospectus respectivement dans l'ordre alphabétique. Il l'avait pourtant laissé seul quoi, 5 minutes ? C'est à cet instant précis, mesdames et messieurs, que commence l'histoire de Tex Hilliker. Le docteur fit passer à l'enfant un bilan psychologique et découvrit ce qui aurait pu être dépisté depuis longtemps déjà : un autisme lourd. Sans prise en charge médicale, l'enfant avait peu de chances de se socialiser un jour. Et les parents n'avaient apparement pas envie de dépenser leur fric pour un gosse semi-attardé. Ils choisirent donc la solution de facilité : on déscolarise le gamin et on le met au champ. En grandissant, il fit les frais de toute la famille. Surnommé le Paillasson, ses aînés le martyrisaient, tandis que ses parents s'énervaient sur ses progrès misérables. De temps en temps, il s'enfuyait du champ, et allait à la bibliothèque. Les gérantes le trouvait très gentil, même si affreusement timide. Elles étaient heureuses de voir un pauvre garçon chercher à s'en sortir en apprenant... Même si ses lectures étaient parfois étranges. Des romans d'angoisses, des thrillers, et surtout, beaucoup de livres scientifique et psychologique.

Tex dut subir ainsi la violence physique et mentale ainsi qu'une exploitation illégale, jusqu'au moment ou... Bah... il craqua. Il avait déjà une vingtaine d'années. Ses frères avaient capturé une chauve-souris la veille. Ils trouvèrent amusant de l'accrocher dans ses cheveux. Le gamin était en larme et s'arrachait les cheveux en essayant de la dégager, criant comme une sirène de pompier et se cognant au mur. Les grands, hilares continuaient de le harceler

_Et beh le Paillasson, on se laisse pietiner par un rongeur ? Aussi c*n qu'un pied ! Normal pour un sale Paillasson !

Quand l'animal se dégagea enfin, il ne restait qu'une boule de larmes et de nerfs. Une boule qui ne pouvait désormais plus qu'exploser. Et la façon d'exploser fut... Assez originale.

Il était tard quand les prantes se levèrent, après avoir entendu des grands bruits au rez-de-chaussée. L'énorme fusil en main, ils descendèrent les escaliers. La porte d'entrée claquait lentement. Les volets avaient été ravagés par ce qui semblait être des griffes. Il n'y a pourtant pas de bêtes sauvages dans le coin. Par sécurité, le père sorti et observa leur champ. Rien ne bougeait, tout était à sa place... Soudain, un hurlement, au mileu du champ. Pourtant, il ne semblait rien y avoir. Inquiet, il tira un coup en l'air. Pas de mouvement. Le vent était frais. Il s'apporcha, faisant signe à sa femme de rester à l'intérieur. Le père Hilliker se mit à parcourir le champ. Il n'y avait rien d'inhabituel, tout était parfaitement comme avant... Puis il remarqua une chose. Oh, quasiment rien. L'épouvantail, près du champ de maïs, avait légerement bougé. Sa tête était plus inclinée qu'avant. Ce crétin de Paillasson avait du le bousculer en travaillant au champ. Il continua son chemin, avant d'entendre un craquement. Il se retourna vivement et sursauta, le visage presque paralysé. L'épouvantail avait levé la tête et le regardait. Des petites lumières rouges s'échappaient des fentes pour les yeux. Il charga son fusil et tira. La paille s'envola et la tête tomba, les yeux toujours rouge. Il s'approcha du "cadavre", la sueur au front et le coeur palpitant. Un reflet... Bien spur, ça devait être une illusion d'optique, ou son imagination. Il était prêt à reprendre son chemin. Il leva la tête dans la direction opposée. A quelques centimètres de lui se trouvait le masque de paille qu'il venait de détruire. L'épouvantail du champ se tenait presque contre lui...

Le lendemain matin, la mère sortit de la maison en panique avec ses trois garçons. Ni le père, ni le Paillasson n'était là ce matin. Prêt à courir appeler la police, ils retrouvèrent le cadet en train de rire, toujours avec ses étranges tics, près de leur épouvantail en miettes. A côté, au milieu de la route, se trouvait le cadavre du père. Arrêt cardiaque.

La mère envoya le gamin dans un commissariat en expliquant l'histoire. Tex passa des tests psychologiques. La surprise fut de taille pour la famille Hilliker : Tex n'ayant pas été soigné ni ayant recu une éducation fiable, il était officiellement considéré comme irresponsable de ses actes. Après tout, faire peur, dans la tête d'un enfant, c'est comme faire une blague. Il n'avait même pas compris que son père ne se réveillerait plus jamais. Si quelqu'un l'avait pris en charge, cela ne serait jamais arrivé... Et à son âge, dur de rectifier le tir. Les autorités compêtentes, considérant qu'il était adulte et donc, qu'il pouvait décider "seul" s'il voulait des soins. Pas si crétin que ça, Tex accepta avec grand plaisir. Il déménaga dans un Institut psychiatrique. Les médecins continuaient de trouver la passion de Tex pour la peur très malsaine, mais ils espéraient pouvoir tourner ça en quelque chose de positif. Il l'aidèrent à apprendre les noms scientifiques, la peur dans l'art ainsi que les différents 'traitements' qui avaient été inventés.

Pour conclure cette histoire, il ne manque qu'un élèment. Vous savez déjà lequel. Un loup.

Tex dormait paisiblement quand un énorme bruit le fit se réveiller. Dans sa chambre, un loup s'était assis, provoquant ledit bruit en passant par la fenêtre. Loin d'être inquiet ou effrayé, Tex rigola en faisant coucou de la main :

-Louloup ?
-Tu es Tex, c'est ça ?
-Hin hin ! T-Tex !
-Bien... Tex, j'ai entendu que tu faisais de grands progrès avec les gens. Tu es un adulte... Ca te dirait d'avoir un travail, un vrai ?
-P-p-as les... champs. T-tex aime pas... champs !
-Non, tu ne travailleras pas aux champs. En fait, ton travail sera lié à... La peur. Tu es bien un expert en peur.
-Oh oui ! P-p-peur fasc...scinante ! Tex travaille pour louloup.

Sans plus se poser de questions, Tex se leva et s'accrocha au Grand Méchant Loup qui dut le sortir de l'hôpital ainsi. Il faut ce qu'il faut pour décrocher un expert n'est-ce pas ? (Non, il n'y a aucune photo ou enregistrement avec Tex sur le dos du GML. Désolé)

Voilà. C'était l'histoire de Tex Hilliker. Un enfant autiste, jamais soigné, qui est devenu aujourd'hui un Epouvantail. Ironie du sort n'est-ce pas. Oh ? Vous vous demandez encore ce qu'il s'est passé le soir où le père est mort ?

Tex s'était servi des clignotants d'un tracteurs pour allumer les yeux de l'Epouvantail. Caché derrière, il pouvait manipuler la créature de paille à l'aide de fils. Il avait ensuite déchiqueté les volets avec une vieille faux, et s'était fabriqué un costume d'épouvantail. Il avait volontairement fait claquer la porte avant d'aller se cacher dans le champ, le costume enfilé. Vous savez le reste.