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 Souvenirs en eaux troubles [en cours]

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Anonymous
Invité
Sam 25 Oct - 11:33

   
    Souvenirs en eaux troubles
   
    ou les mémoires d'un monstre


   Souvenirs en eaux troubles [en cours] Yuzuri10

Il existe, dans une partie de la forêt, un lieu hors des chemins.
Hors du temps.
La nappe phréatique à ici affleuré à la surface, et forme une petite mare où sortent les nénuphars.
Une étendue d'eau où même les moustiques n'osent venir. Dans le fond, derrière des fragiles tiges de fleurs, est cachée une anfractuosité. Éclat quasi-invisible dans la roche, vous pouvez, en vous y glissant, trouver une sorte de minuscule grotte.
Son sol est couvert de grandes feuilles de nénuphars sèches, et sur les parois (elle sont si courtes et tordues qu'on ne peut pas les appeler "murs") grimpe le lierre et d'étranges fleurs bleues luminescentes, seul éclairage du repaire.
Repaire, car des coussins et des couvertures, manifestement cousues à la main, jonchent le sol, accompagnées d'une table improvisée à partir d'une branche assez petite pour passer par l'ouverture.
Sur cette table est posé un petit ordinateur blanc. Banal.
Si vous l'ouvrez, vous trouverez bien des fichiers, parlants de choses et d'autres.
Et perdu au fond des dossiers, celui-ci:

Souvenirs en eaux troubles [en cours] Captur11

Vous qui avez réussi à entrer en ce lieu, le lirez-vous?
Allons, ne soyez pas timides! Et hâtez-vous.
Car nul ne sait quand reviendra celle qui à fait de ce lieu son refuge...

   


Dernière édition par Ondine le Jeu 30 Oct - 0:04, édité 3 fois
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Anonymous
Invité
Jeu 30 Oct - 1:17

  
   Ma famille...
  
   le nom d'un conte



Quand j'étais enfant, j'aimais énormément les contes.

Ils me présentaient le monde comme un lieu ou chacun était traité selon sa valeur, selon sa gentillesse. Que les méchants étaient toujours punis et les bons atteindrait le bonheur.

Comme chaque enfant, je ne me demandais pas si le monstre avait choisit sa place. S'il n'était pas allé à l'école, tombé amoureux. S'il n'avait pas eu de parents.
Le méchant était méchant, et méritait sa place, point.

J'aimais tout particulièrement le conte dont je portait le nom.

Ondine.

Mes parents m'avaient trouvé au bord d'un lac, et m'avaient nommé comme l'héroïne de cette histoire, une jeune naïade appréhendant l'amour.

Ironie du sort.

Ma mère réécrivait des contes pour enfants et les illustraient.
Mon père, quand à lui, rédigeait des articles scientifiques basés en grande partie sur l'écosystème aquatique.
Les animaux et plantes vivant dans ou près de l'eau si vous préférez.

Ils avaient commencés une ballade pour que mon père étudie sur le terrain et pour que ma mère trouve l'inspiration pour illustrer son conte du moment.
Ondine.

Ils ont entendus des pleurs venant de la rive, juste en dessous d'eux.
Ils se sont approché et ont aperçus un enfant entre les narcisses.
Une enfant qui savait à peine se tenir assise, aux longs cheveux roses.
C'était moi.

Mes parent pensaient que j'avais environ un an et m'ont trouvé un jour de janvier.
Le treize.

Et là, les récits divergent.
Ma mère dit qu'elle avait cru apercevoir Ondine dès qu'elle m'avait vu, et que c'est à cet instant qu'elle a décidée que je serais sa fille.
Mon père a toujours affirmé qu'ils m'avaient déposés à un orphelinat mais qu'ils étaient les seuls dont je supportais la présence. Ils m'avaient donc adoptée.
"Tu réagissait comme un petit animal sauvage", ajoutait-il en riant.



  
Lauryne
  
   Presque sœurs



Ce jour-là...

  C'était la rentrée de cp, la première fois que j'allais à l'école. Je ne voyais pas beaucoup d'enfants de mon âge, j'étais excitée et j'avais peur.

Maman était arrivée la veille avec un tube de teinture pour les cheveux.

- On va changer tes cheveux de couleur, d'accord ma chérie?

- Pourquoi?

Elle m'avait prise dans ses bras et m'avait murmurée:

- Parce qu'il n'ont pas l'habitude d'en voir d'aussi beaux!

  Son rire et le mien étaient partis de concert. Pour moi, ces cheveux étaient tout naturels. Qu'importais que je puisse les faire changer à volonté? Je pensais à l'époque que tout le monde pouvais le faire, et l'idée qu'on puisse en avoir peur ou vouloir les cacher ne m'effleurais même pas.
  J'aimais les faire varier de couleurs vives: roses, bleus, noirs ou violets, je les adorais et je faisais de même avec mes yeux. Mais quand je dormais, ils devenaient d'un bleu qui colorait aussi ma peau, luisant faiblement dans l'obscurité et changeant au grès de mes rêves.
  Pour l'école, ma mère et moi avions choisies un blond cendré et elle m'avais apporté des lentilles bleues.

Souvenirs en eaux troubles [en cours] Ouma_m10

  J'étais surexcitée. Sur le chemin, je voyais d'autres enfants qui riaient, se poussaient et hurlaient de joie. Des petits pleuraient. Et moi, au milieu, je restais proche de ma mère, aux aguets.

  Puis la sonnerie retentis et nous somme entrés. J'ai vu ma mère partir avec une boule dans la gorge.
Maman. C'étais la première fois qu'elle me laissait...

  Je suis entrée. Il y avait d'autres enfants. L'une d'elle s'est avancée vers moi, et m'a dit:

- Ça fait longtemps que je t'attend. Moi c'est Lauryne!

Elle paraissait tellement sûre d'elle...

- Moi c'est Ondine!

On est allées s'assoir avec de grands sourires et on ne s'est pas quittée de la journée.
  Et le lendemain.
    Et le jour d'après.

Lauryne était ma meilleure amie. La sœur que je n'avait jamais eue...

  
Sarah
  
   Fuir ou se battre




CE1. Depuis un an que je suis toujours avec Lauryne. Qu'elle me protège, m'aide, que nous couvrons nos bêtises mutuelles. Un an que nous sommes les deux filles à part. Elle la respectée et moi sa protégée. Nous construisons notre monde à part, emplis d'amis imaginaires si réels qu'il nous en viendrait des hallucinations. Nous étions mortes et ressuscitées, reines de royaumes de l'autre bout du monde et mariées à deux jumeaux. Nos rêves s'accordaient à l'infini et jamais nous ne brisions l'entente entre nous. Aucune dispute, aucun chagrin, nous partagions tout sans retenue.
  Mais elle ignorait pour mes capacités "caméléons".
 
  13 décembre. Les vacances approchaient, et tous les enfants attendaient noël avec impatience. Pas nous. Noël n'avait rien d'une grande fête chez nous, nous savions que le Père Noël n'existait pas, et nous ne l'avions jamais cru.
 
  Pour nous, cette fête signifiait surtout tellement de temps sans nous voir que c'en était insupportable.
Sans que nous le sachions, c'était en fait ces vacances qui marqueraient ma disparition.
 
  Ce matin-là, ma mère m'avait passé une barre chocolatée, pour ne pas citer la marque un quinder bueño. Lauryne était absente, gastro-entérite oblige.
 
  J'étais donc seule dans la cours. Je ne jouais pas, les autres ne m'aimaient pas spécialement, et je sentais plus que je ne savais qu'une fois ma meilleure amie absente, la cruauté enfantine allait s'abattre sur moi.
 
  Un groupe s'avança vers moi, confirmant mes craintes.
 
- Donne-moi ça.
 
  Je secouais craintivement la tête de gauche à droite en reculant. La fille en face de moi esquissa un sourire sadique et me gifla d'une main en prenant la barre chocolatée.
  Je relevais la tête et tenta désespérément de reprendre mon bien, sous les moqueries de la bande. Rapidement, une main fusa, puis une autre et une autre... Les coups s'abattaient sur moi sans que je ne puisse riposter, et je fus bientôt recroquevillée au sol, incapable de bouger.
 
  La sonnerie retentis et il fut l'heure de rentrer en classe. J'avançais, tête basse, des larmes d'humiliation et de rage brouillant ma vue.
 
La journée passa.
 
  Le soir, je rentrais en passant à travers un parc où trônait une fontaine que je devais contourner pour rentrer chez moi. Assis sur son rebord, la bande riait joyeusement. Je tremblais et fit le tour par l'opposé. Peine perdue. La fille de tout à l'heure -Sarah si je m'en souviens bien- se posta devant moi et m'agenouiller devant elle. Je secouai la tête et tenta de reprendre mon chemin.
  Elle se mit à hurler que j'étais une moins que rien et que j'avais été adoptée. Je serrais les dents, continuait tandis que ces paroles me touchaient une à une au cœur. La réalité m'arracha à mes pensées -Non, j'étais leur fille, ce que disais Sarah était stupide- lorsque deux des filles de la bande me prirent par le bras pour me traîner vers la fontaine. Elles se mirent  quatre pour me soulever et me jeter dans l'eau glacée de ce mois d'hiver.
 
  J'étais bien. L'eau était chaude. Mes vêtements lourds. Mes cheveux rouges. Écarlates comme la colère sombre qui pulsait en moi. En mon cœur.
  Ces humains, pour qui se prenaient-ils?
    Ils allaient payer. Ils allaient souffrir.
 
  Je me relevais, geyser liquide. Un rire irrépressible me monta aux lèvres en les voyants reculer comme une tribu de lapins chassés. Et j'étais le loup.
 
  J'ai eu... comme un blanc. Lorsque j'ai rouvert les yeux, j'étais sèche, debout au milieu de mes "camarades" allongés. Vivant, mais évanouis. Je ne me souvenais pas de grand-chose, mais... mes cheveux étaient d'un rouge profond, que je n'avais jamais eu jusqu'à présent. La peur me glaça les veines et je me mis à trembler, avant de tomber à genoux. Je restais prostrée un long moment. Sarah ouvrit les yeux la première et je plongea mon regard dans le sien. Elle poussa un hurlement strident, se releva en tremblant de peur autant que moi, et s'enfuyait en pleurant. Je me releva et m'enfuis à mon tour, terrorisée.
 


Souvenirs en eaux troubles [en cours] Ouma_m10

 Son air de peur tournait en boucle dans mon esprit, et mes pensées dans la fontaines me tourmentaient sans que je puisse clairement les formuler. C'était comme un sentiment lointain. Impossible de se souvenir avec exactitude.
 
  Lorsque je poussa la porte d'entrée de notre petit appartement, ma mère capta tout de suite mon regard. Elle se précipita, s'agenouilla devant moi et caressa mes cheveux, jusqu'à ce qu'ils conservent une couleur rosée. Je sanglotais, la peur refusant de se dénouer dans mon ventre. Je ne retourna pas à l'école, maman affirmant à la maîtresse que j'étais malade.
  Nous déménageâmes loin de ma petite ville.
   Je ne revis jamais ni Sarah ni Lauryne.

  
L'au revoir
  
   Haruka et Hans



 J'ai fini le CE1 en France, puis nous sommes partis. Mon père est plus souvent appelé dans d'autres villes, parfois même d'autres pays. Nous le suivons.
Ça fait quatre ans maintenant. Maman et moi n'avons jamais reparlé de ce qui s'est passé là-bas.

 Là-bas. J'ignore toujours pas ce qui s'est passé exactement. Je sais désormais gérer mes accès de colères, mes cheveux et mes yeux ne changent plus de couleur à mon insu. Le plus facile, c'est les cheveux roses. Ils passent pour une couleur et depuis "l'accident", je n'ai même plus à y penser pour qu'elle colore mes cheveux.
 Je sais que papa est toujours appelé partout maintenant, mais j'aimerais me poser. Recommencer à avoir des amis. Pour longtemps.
Mais je ne suis qu'une collégienne n'est ce pas?

Janvier.
Je suis en cinquième.
 Cette année, j'ai commencé l'année au Japon, et tout s'est mieux passé que d'habitude. Je me suis fait des amis. D'habitude, je reste seule. Je suis la fille un peu étrange.
Mais ici, j'ai Violaine. J'ai Hans.

 Hans.
Souvenirs en eaux troubles [en cours] Ouma_s10
 Un garçon plus jeune d'un an. Brun aux yeux marrons, adorable. On s'entend à merveille, c'est mon meilleur ami!

 Et Violaine.
Souvenirs en eaux troubles [en cours] Ouma_h10
 Sa soeur âgée de vingts ans, protectrice et géniale. Une quasi copie conforme de son frère, version féminine et plus âgée.

 Ils sont mes premiers véritable amis depuis Lauryne.
Et aujourd'hui, je déménage.

-Tu es prête ma chérie?

-...


Non je ne suis pas prête. Non, je ne veux pas y aller. Je veux rester ici. Ici, avec mes amis maman. Mais je ne peux pas lui dire cela n'est ce pas?

-Ondine...

Elle vint me prendre dans ses bras.

-Je suis désolée, mais il faut que l'on s'en aille, tu comprend.


Non. Il faut que papa s'en aille.

-Oui maman. J'arrive tout de suite.

 Elle est sortie. J'aimerais lui dire tout ça, mais je n'y parviens pas. Ce sont mes parents, et je ne peux pas leur dire que je ne suis pas heureuse en partant avec eux.
 Je boucle un dernier sac. Tout est dans les cartons. La maison me paraît vide. C'est ici que nous dansions au rythme de la radio, faisant des play-back improbables. C'est ici que nous nous amusions. Et aujourd'hui je pars. Je m'en vais.
 Ça me fait mal de le dire. Je sors de la maison.

- Ondine!

C'est Violaine.

- Tu t'en va?

C'est Hans.

Je baisse la tête. Je ne veux pas qu'ils voient mes larmes.

- Oui... Je dois suivre mes parents...

Elle me prend dans ses bras. Hans vient se rajouter autour. Il pleure lui aussi. Et moi, je n'essaye même plus de me cacher.

- Ondine!

Ils s'écartent, mon père arrive.

- On y va.

 Silence. Quelque secondes. Comment trois mots peuvent-ils faire aussi mal?
A ce moment, je me souviens, je pensais que rien ne pouvais me retenir. Que j'allais partir.
Je me suis détournée et j'ai suivi mon père vers la voiture.

- Attendez!

Violaine court derrière nous et nous rejoins, son frère sur les talons.

- Tiens, notre numéro. Appelle quand tu veux d'accord?

 J'acquiesce, une boule dans ma gorge. Incapable de prononcer un mot. Papa ouvre la portière de la voiture. J'entre, ferme la porte. Violaine prend mon père par le bras et commence à lui parler d'un air d'urgence. Papa secoue la tête. Hans se colle à ma vitre et nous tentons de communiquer par gestes à travers la vitre. Je vois Violaine argumenter. Hans... Il me fais des signes de joie? Je vois papa soupirer et dire quelque chose. Elle hoche la tête.
La porte se rouvre.

- Ondine, tu peux rester.

Qu... quoi? Je peux rester?

- C'est vrai?!

J'ai du mal à retenir ma joie. Je peux rester? Mais... Et mes parents?

- Nous devons y aller, mais Violaine est majeure non? Elle prendra soin de toi.. Je sais qu'elle peux le faire.

Violaine s'occupe seule de Hans depuis deux ans. Ils n'ont jamais connu leur père et leur mère à sombré dans l’alcoolisme. A ses seize ans, elle s'est émancipée et à demandé la garde de son frère. Garde obtenue avec grand-peine, mais elle à désormais fait ses preuves!
Une fois mes cartons déchargés, j'embrasse mes parents, qui me confient en avance mon cadeau d’anniversaire: un téléphone portable.
J'enregistre leur numéro et au revoir parents...
Propulsée seule avec des amis du jour au lendemain, ça fait un choc. Mais, malgré la séparation avec mes parents, je suis plus qu'heureuse.

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