Il pleut. Voilà seulement quelques minutes que la pluie s'est mise à tomber drue sur la ville, prenant de surprise ses habitants. Les bâtiments ne ressemblent plus qu'à de vagues formes de couleurs foncées dans un paysage en apparence gris et triste. Peu de gens remplisse les rues, la météo ne s'y prétend pas, seuls quelques rares passants, armés d'énormes parapluies, vagabondent dans les rues ou d'autres courent afin de rentrer chez eux le plus sec possible. Parmi les quelques inconscients se trouvant dehors par un temps pareil, une personne se détache des autres. Une belle jeune femme avance avec élégance dans les ruelles de la ville et se démarque par sa tenue dès plus originales, celle-ci ressemblant davantage à un costume du XVI ème siècle qu'à ce qu'il est habituel de voir et de porter. Sa robe de satin bleu clair, brodée d'or, met en avant sa fine silhouette et sa jupe longue, élargie dans sa partie inférieure, donne une légère forme de cloche au bas de la robe. Dans une main, la jeune femme tient un parapluie dans le même style que sa tenue, protégeant celle-ci ainsi que ses longs cheveux blonds du danger que représentait l'eau de pluie, tandis que, dans l'autre main, elle tenait un petit morceau de papier sur lequel était inscrit une adresse ainsi qu'une note à l'intention de son destinataire. C'est à cette adresse que la femme se rendait. D'après son patron, c'est là-bas qu'elle allait vivre, mais avec quelqu'un d'autre. L'idée de vivre avec une autre personne déplaisait quelque peu à la jeune femme, étant donné que la seule personne avec qui elle voulait vivre... n'était plus de ce monde. Des larmes se mirent à couler sur le visage parfait de la femme, se mêlant aux quelques gouttes de pluie qui arrivaient à l'atteindre.
Enfin, elle arriva devant un grand bâtiment, un immeuble pour être plus précis mais la jeune femme l'ignorait, elle avait encore quelques petites difficultés avec la langue française. Elle entra dans sa nouvelle demeure, puis aborda l'homme derrière le comptoir, qui loucha légèrement en la voyant s'approcher de lui. Elle lui tendit le papier que lui avait confié son patron, il la regarda avec méfiance avant d'accepter de prendre le morceau de papier quelque peu trempé. Elle ne comprit cependant pas tout ce que l'homme se mit à lui dire, suite à la lecture du document, parlant dans un français trop familier et rapide pour elle, mais elle réussit à tout de même à tirer quelques informations dans ces paroles incompréhensibles :
- Mlle Delacour ! J'ai ... pour vous, ... spacieux, confortable... avec... chambre... ami... arrivé... quatrième étage...Il tendit une clé à la jeune femme, dénommée Aurore Delacour, qu'elle accepta en bafouillant un "merci" puis se dirigea vers les escaliers. Elle ne possédait qu'un petit sac de toile pour simple bagage, dans lequel se trouvait une simple robe de rechange et un nécessaire à toilette. Elle n'avait emporté que le strict minimum en quittant le royaume, étant donné que tout ce qui lui appartenait la ramenait toujours à lui.
Philippe. De nouvelles larmes se mirent à couler sur le visage de l'ancienne princesse, qu'elle tenta d'essuyer tout en grimpant les innombrables marches qui constituaient l'escalier. Elle arriva finalement devant la porte qui correspondait au numéro inscrit sur la clé que lui avait donné l'homme au rez de chaussée, déverrouilla celle-ci puis entra.
Elle pénétra dans un petit couloir sombre, éclairé uniquement par le faible halo de lumière qui arrivait à pénétrer à travers la porte fenêtre qu'elle discernait devant elle. Aurore visita rapidement l'appartement, surprise. D'abord parce que l'homme lui avait dit que son colocataire était arrivé et pourtant l'appartement était désert. Mais surtout...
Mais quelle maison minuscule ! pensa t-elle.
Je ne vais tout de même pas vivre là dedans. M'aurais t-on trompé ? Il doit sûrement y avoir une erreur. Alors qu'elle allait redescendre afin d'exprimer ses inquiétudes à l'homme au comptoir, elle entendit un bruit autre que celui de ses pas ou les gouttes de pluie s'écrasant sur la fenêtre dans le salon.
En effet, un chat grattait de l'autre côté de la porte fenêtre, dehors, sur le balcon, attaqué de toute part par la pluie, insensible devant les miaulements déchirants de l'animal. Cela n'étant pas le cas de la jeune femme, elle se précipita aussitôt pour ouvrir la porte qui n'était étrangement pas fermée à clé. Le chat se précipita à l'intérieur, Aurore referma rapidement, puis se mit à s'inquiéter pour le chat. Voyant qu'il semblait se remettre de ses émotions, elle se rendit dans la cuisine qu'elle avait aperçu quelques minutes auparavant afin de trouver de l'eau ou du lait ou autre chose à grignoter afin d'attendre que la pluie ne cesse. Elle ouvrit le réfrigérateur et ne vit... rien. Même chose pour les placards.
Il n'y a donc personne pour ramener de quoi s'alimenter ici ? Elle retourna dans le salon pour s'excuser auprès de l'animal trempé puisqu'elle n'avait rien à lui donner, mais le chat ne se trouvait pas à l'endroit où elle l'avait laissé quelques secondes plus tôt. Il avait disparu.
- Spoiler:
Désolée, j'ai mis plus de temps que prévu ^^' J'espère que ça te va ! :)