Mourante, une reine se fait promettre par le roi de ne prendre pour nouvelle épouse qu'une femme plus belle qu'elle. Mais la seule personne capable de rivaliser avec sa beauté n'est autre que sa propre fille, et le roi la demande en mariage. Pour échapper à cette union incestueuse et sur les conseils de sa marraine, la princesse demande à son père, pour sa dot, des robes irréalisables, mais il parvient toujours à les lui offrir. Elle lui demande alors de sacrifier son âne qui produit des écus d'or et le roi s'exécute. La princesse s'enfuit alors du château, revêtue de la peau de l'âne. Elle emporte avec elle sa toilette et ses plus belles robes. Le prince d’un autre royaume, où s'est installée Peau d'âne comme servante, la voit sans la reconnaître alors qu'elle était en tenue de princesse. Il demande alors que Peau d'âne lui fasse un gâteau. En faisant la galette, elle laisse tomber sa bague dans la pâte. Le prince demande immédiatement que toutes les femmes et demoiselles du pays viennent essayer la bague. Aucune ne peut passer la bague. Enfin on fait venir Peau d'âne. Son doigt entre dans la bague et le prince peut alors l'épouser. Quant au roi, il se marie avec sa marraine la fée.

- Un jour, je parcourrai le monde et vivrai des tas d'aventures !
- Mais l'aventure est juste devant toi, ma petite lune glacée.
- Je... Je ne comprends pas.
- Je vais te donner quelque chose qui t'aidera à comprendre. Mais c'est un secret, un héritage de famille, une fourrure magique que chacun de nous possède. Un vrai secret de grande personne dont il ne faut parlé à personne. Jamais, jamais. D'accord ?
- Oui, maman.

Luna, une petite fille jusque là ordinaire, vit dans la campagne anglaise avec sa douce mère. Un jour, celle-ci lui chuchote ce secret à l'oreille et lui offre sa peau de fourrure. A elle. Juste à elle. Et elle s'en émerveille. Elle enfile la fourrure et bientôt sa vue, son odorat, tous ses sens s'affinent mais elle se retrouve incapable de se remettre debout. Dans le miroir, son apparence n'est plus celle d'une petite fille mais d'une petite louve. Sa mère la fait sortir, lui rappelant bien de ne parler à personne. Elle obéit. Et bientôt, elle aperçoit le gentil canard qui part nager sur la mare toute proche. Il se querelle avec l'oiseau qui piaille toujours pour rien mais qui est sacrément amusant. À ce moment, le petit minou s'approche ; l'oiseau s'en aperçoit au dernier moment et s'envole pour se réfugier dans un arbre en sifflotant sa douce mélodie, fier de lui avoir échappé une énième fois. Luna comprend alors le fond du secret : Sous cette forme de louve, toute la nature autour d'elle peut lui servir d'aventures.

- Luna viens-ici, il faut partir.
- Pourquoi on doit toujours partir, maman ?
- C'est un jeu, ma douce. Il y a deux camps. Les humains contre les loups.
- Et nous, on est quoi ? Les humains ou les loups ?
- A partir de maintenant, nous serons les loups, nous n'enlèverons plus jamais notre pelage car c'est très dangereux. Dans le jeu, les humains sont juste de méchantes bestioles voulant nous faire du mal. Elles ont de longs fusils et se tiennent sur deux pattes. Elles se croient supérieures à tout et font très peur. Tu ne dois pas t'en approcher. Ce sont les grands méchants du jeu. D'accord ?
- Oui, maman.

Ils enfilent toutes les deux leur pelage, rejoignant un chef de meute qui les attend. Des amis de sa mère, sans doute. Est-ce qu'ils sont comme eux ? Non... Non, ce sont de vrais loups. Luna le sent; Le chef les amène vers une toute nouvelle maison, bougonnant, martelant aux autres de se dépêcher, car les humains pourraient bien surgir : de fait, voici bientôt toute la petite meute qui sort de la forêt. Luna se laisse porter par sa mère qui l'a saisi par la peau du cou, lui permettant ainsi d'aller plus vite. Luna observe sur la route le mignon petit chat monter se réfugier dans l'arbre pendant que le canard, lui, sort de la mare. Boum. Quelque chose frappe le pauvre petit canard qui se retrouve à nouveau dans la marre. Mais la marre prend une couleur rouge inquiétante...

- Maman, j'ai peur...
- Dépêchez-vous, ils arrivent !

Et sa mère redouble de vitesse. Mais bientôt c'est tout un tas de loups qui tombent comme le gentil canard, dans une immense étendue d'eau rouge. Et qui ne se relèvent pas. Qui ne se relèveront jamais.

- De toute façon, c'est Dakota le plus beau.
- Tu plaisantes ? Max est dix fois mieux !
- Max, c'est un nom de toutou, ça craint et ça coupe tout son charme.
- Et toi, Luna, c'est lequel qui te plaît le plus ? Luna ? Luuuuunaaaa ?
- Mmh... Hein ? Quoi ? Vous disiez ?
- Elle regarde Hector...
- Quel horreur ! T'as des goûts zabres, ma pauvre fille ! Il veut faire des études de journaliste, côtoyer des humains, tout ça ! Tu vaux mieux que ça, quand même.

Elle grimace en entendant le mot "humains" dans la phrase. D'ailleurs elle n'est pas la seule. Il y a un bon nombre de loups qui ont perdu des proches à cause d'eux et l'idée les dégoûte forcément. Personne ne sait vraiment qui ils sont, sa mère les lui a décrit comme des machines à tuer qui aurait tué son père parce qu'il pouvait se transformer en loup et elle les a toujours soigneusement évité. Parce que pour elle, sa mère et elle ne sont et n'ont jamais été humaines et ça fait bien longtemps qu'elle n'a plus enlevé sa fourrure. Elles ne correspondent pas du tout à la définition des humains de toute manière. Mais... Qu'est-ce qui pourrait attirer Hector vers eux... ?

- Cette enflure de Mère-Grand, je vais le lui faire ravaler son rocher un de ces jours, tu vas voir !
- Mais oui, mais oui... Calme-toi ou je n'arriverai jamais à te soigner correctement.
- Je vais fonder une Organisation contre elle ! Plus jamais elle ne pourra humilier quelqu'un comme elle a essayé de le faire ! Tu verras ! Je vais devenir le vrai, le seul, l'unique Grand Méchant Loup !
- Et moi la Gentille Peau de Louve, mais bien sûr... Allez, arrête de gigoter...

Il est totalement fou. Comme d'habitude, il s'emporte pour si peu de choses... C'est comme ça qu'elle l'aime après tout. Et même s'il ne s'en apercevrait sans doute jamais, au moins ça lui permet de rester près de lui. Comme... une amie proche. Pourtant... Luna sursaute. Alors qu'elle tente de bouger la queue elle se rend compte qu'elle est nouée et entend un léger rire derrière elle. Elle se retourne, regardant le petit humain blondinet rire de sa petite blague, un grand sourire innocent aux lèvres. Elle soupire, lui jette un regard attendri et attend que le petit rende la liberté à sa queue, ce qu'il fait aussitôt, bien gentiment.

- Maman ! Papa !
- Je me demande comment il a pu se retrouver dans nos pattes si facilement celui-là...
- Ne sois pas ronchon. Il est plutôt mignon pour un petit humain. Je ne compte pas l'abandonner en plein milieu du bois et j'ai eu beau chercher, pas la moindre trace de ses parents ! Et puis tu t'y attaches plus que tu ne veux bien l'avouer...
- C'est un simple gamin tu veux dire ! Mais il a pas intérêt à avoir le même caractère que la vieille en grandissant !
- Ne rapporte pas tout à elle, par pitié...
- Tu vas l'appeler comment ? Pierre ? Paul ? Jacques ? Je te signale qu'on ne sait même pas d'où il sort.
- Eh bien... Je pensais à Valshe, je trouve ça mignon... Valshe Wolf. Ca sonne bien, non ?
- Aché ! Aché Wouf !

Le petit applaudit donc ça doit plutôt lui plaire, en tout cas. Malgré que la prononciation de celui-ci semble particulièrement... ratée voire catastrophique. Tour à tour, il désigna du doigt la louve, le loup puis lui-même, un grand sourire aux lèvres, visiblement enthousiaste à l'idée. Elle l'aurait bien croquée avec son grand sourire. Métaphoriquement parlant, évidemment.

- Gentille Petite Louve ! Gros Moche Loup ! Aché Wouf !
- Fais gaffe à ce que tu dis, gamin. Et il prononce son nom comme "hacher" en plus. Hacher menu. Je sens qu'il sera très équilibré plus tard mentalement. J'espère qu'il ne balancera pas de rocher sur tout le monde, quand même...
- Je t'ai dis de ne pas tout reporter à Mère-Grand !

C'était devenu une obsession pour lui. Ca énervait un peu Luna et d'ailleurs ça ne tarderait pas à obtenir le même résultat sur le petit Valshe qui chercherait à attirer son attention par tous les moyens arrivé à l’adolescence. Mais bon. Elle ne pouvait que tenter de calmer un peu le loup aigri sur le sujet. Au fond, elle n'en avait pas grand-chose à faire qu'il gagne ou non sa petite guerre contre la vieille humaine. S'il pouvait seulement oublier sa maudite vengeance trente seconde... Enfin GML resterait sans doute à jamais GML.