Cela faisait une semaine que nous nous étions rencontrées, Gretel et moi. J'avais croise cette charmante demoiselle dans le bois. Paraissant déboussolée, je m’étais approchée d'elle pour lui proposer mon aide. Épuisée, et comme si un poids gigantesque la tourmentait, elle s’était confiée. Cette jeune fille avait tellement été seule qu'une montagne de pression s’était accumulée. Heureusement pour elle, elle était tombée sur la bonne personne. Je l'avais écoute, et rien ne sortirait jamais de ma bouche. Au vue de sa situation, je lui avais proposé de rejoindre l'organisation GML. Elle allait pouvoir plus facilement retrouver son frère grâce aux nombreux contacts et agents qui la composaient.

Par la suite je l'avais contactée pour lui proposer une petite séance d'entrainement dans le gymnase de l'agence. Rien de tel qu'un combat pour faire connaissance. De plus, cela ferait du bien à tout le monde de se remettre en route. Avait-elle déjà combattu un autre humain ?
Tranquillement dans l'après-midi, je m'étais préparée pour l'entrainement amical. Il n'était bien sur pas question de se blesser, mais malgré les coups à blanc, je voulais faire cela bien. Donc en tenue, et armée! Cela me rappela l'entrainement que j'avais fait avec Arthur quelques temps après avoir réintégré l'agence.

Il n'y avait pas foule dans les couloirs. Et lorsque je pénétrai le gymnase, il était encore plus désert. Au moins, nous pouvions combattre tranquillement sans être gênée par les regards voisins. Je sortis brusquement mon révolver et tirai vers l'une des cibles au loin. J'avais pris soin de le charger de balles à blanc. Cependant, cela faisait longtemps que je ne m'étais pas exercée avec. La dernière fois, il avait été en possession d'Oihana. Cette pensée me fit rougir et je loupai bêtement mon coup. Gretel ne devait heureusement plus tarder.

Après un nouveau tir, un raclement de gorge se fit entendre dans mon dos. Je me retournai et rengainai mon arme. Ah la voila ! Je lui adressai un sourire, qui avait l'habitude de se trouver là. J'étais contente qu'elle soit venue. Et visiblement elle avait trouvé la salle difficulté.

- Hey coucou ! Je suis contente de te voir, j'espère que tu vas bien. Tu commences à être bien installée ? Tu n'as peut-être pas encore eu le temps de trouver un logement...

Il était vrai que peut-être bien qu’elle n'avait réussi encore à trouver un appartement, ou une petite maison. Si c'était le cas, je comptais lui indiquer une agence immobilière. J'entamai un peu la conversation pendant que je me préparai tranquillement. Le but n'était pas de se battre juste pour se battre, alors autant démarrer en papotant.

Je constatai qu'elle était vêtue d'une cape vert kaki, que sur son épaule se trouvait un carquois avec des flèches ainsi que son arc, et sur sa ceinture, quelques couteaux. La fois où je l'avais rencontré, je m'étais fait la réflexion que lors d'un duel, j'aurais quelques difficultés. J'avais un peu de mal avec les armes à distance, en plus d'y être particulièrement sensible. Je me remémorai le carreau qui s'était planté dans ma jambe il y a de cela un mois passé. Il n'y avait pratiquement plus de trace de la cicatrice, mais le souvenir quant à lui restait bien gravé dans ma mémoire.
Je lui laissai le temps de se poser, et quand elle se sentirait prête, nous démarrerons ce petite entrainement.

Son visage s'illumina pendant qu'elle me répondait. elle avait l'air enjouée, tant mieux. Actuellement elle vivait dans un hamac... Je m'apprêtai à protester trouvant cela inadmissible.... mais elle ajouta aussi tôt que cela ne la dérangeait pas.

- J'imagine que tu as l'habitude la forêt... Néanmoins, voici une agence où tu pourrais chercher quelque chose qui te plait.

Je pris un rapide bout de papier qui trainait dans mon sac et noter l'adresse.
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- Pour ma part, j'habite dans un appartement face à la mer. C'est pratique pour les ballades, ou les chasses aux coquillages !

Je notai qu'elle continuait la discussion. Elle devait donc apprécier papoter un peu. C'était bon signe. Je veillai à ne pas divulguer plus d'informations sur mon choix de vie ou encore ma véritable nature. L'avantage était qu’elle faisait partie de l'agence, donc au pire du pire... Il n'y avait rien de dramatique. Néanmoins je n'étais pas en confiance avec cela, comme avec Fauve.
Pendant que je parlais, je commençais à m'éloigner pour me mettre en place. Jambes fléchies, dont la gauche en avant, je dégainai mes dagues que je positionnai à l'horizontal. J'attendis qu'elle soit en position, arc dégainé pour pouvoir lancer l’attaque.
Je lui lançai un regard pour lui indiquer de se tenir prête. Je m'élançai tel un ressort et fonçai dans sa direction au dernier moment je me décalai pour pouvoir attaquer la main qui tenait son arc. Si elle n'esquivait, mon coup toucherait juste.

Elle me sourit lorsqu’elle prit l'adresse entre ses mains. Tant mieux si cela pouvait l'aider. Gretel s'était mis en place à mon signal. Je ne l'avais pas trop surprise car elle réussit à esquiver mon attaque en un bon en arrière et me renvoya aussi tôt une flèche. Pas de doute, j'avais à faire à quelqu'un qui se débrouillait bien. Et les changements entre lapin à chasser et humain à attaquer ne la perturbaient visiblement pas plus que cela. Elle ferait une excellente coéquipière.
Heureusement pour moi, j'étais plutôt bien réveillée. Mes sens totalement pris dans le combat, je réagis dans l'instant et décalai légèrement mon buste pour ne pas me prendre sa flèche bien qu'à mon avis elle avait fait en sorte qu'elle ne me frôle uniquement.
J'appréciais de plus en plus ce petit entrainement.
Pour la surprendre un peu j'attrapai mon révolver et tirai en direction de son estomac. bien évidement, il s'agissait de balles à blancs qui n'allaient lui faire aucun mal au touché. J'étais curieuse de voir sa réaction. Cependant, je n'avais pas en tête à ce moment là qu'elle aussi elle était polyvalente comme quoi et qu'elle possédait arme au corps à corps et à distance.

Je vis brièvement dans ses yeux de la peur. Les actions s'étaient enchainaient très vite, mais oui, il me sembla déceler une brusque inquiétude. Mon tir avait du l'effrayer. Cependant, elle pu constater que ce n'était qu'une fausse lorsque celle-ci s'écrasa contre l'un de mes murs sans faire le moindre trou, ou la moindre légère explosion. Néanmoins, elle l'avait évité avec l'agilité d'un singe, en se laissant tomber au sol. Une fraction de secondes plus tard, elle sortit un couteau. Oh ! Quelle surprise ! Cette jeune demoiselle m'intriguait de plus en plus ! Finalement, je trouvais en elle de plus en plus de ressemblance. Elle fit une roulade en avant et tentant d’assener un nouveau coup en direction de ma main qui tenait le revolver. Elel se retrouva comme déséquilibrée et manqua son geste. Elle me regarda avec un air très gêné et se mit à rire.
Je ris légèrement avec elle, mais je ne voulais pas qu’elle pense que je me moquais d'elle. Je lui tendis mon bras pour l'aider à se relever :

-  Rien de cassé ? Très impressionnant ta dernière action. C'est dommage que tu ais perdu l'équilibre, mais franchement c'était sympathique ! Tu maîtrises vraiment bien tout cela. Où as-tu appris tous ces gestes et réflexes ?

Elle avait réussi à ne se prendre aucun de mes coups, et à enchainer sans difficulté les siens. Sauf juste à l'instant mais une roulade peut vite donner mal au crâne, surtout enchainé avec d'autres mouvements. C'était un coup de malchance.

La jolie blonde saisit ma main en se mêlant à mes rires ce qui me rassura dans un premier temps. Gretel n'avait pas du se faire trop trop mal. Elle me raconta qu'il s'agissait plus d'un réflexe instinctif qu'autre chose. Elle avait donc naturellement des facilités dans le combat. Intéressant ! Par la suite, elle me confia qu'un garçon était la cause de son niveau. Je ne pus m'empêcher de me demander ce qu'était devenu ce garçon. Cependant, comme elle commençait à montrer de la tristesse et de la gêne je lui lançai :

- ça te dit qu'on aille boire un petit chocolat chaud à la cafétéria ?

Cela nous permettrait de discuter tranquillement, puis de profiter des lieux. Je n'y avais encore jamais mis les pieds, cela serait l'occasion. Et puis, inutile qu'elle se blesse davantage, elle avait probablement les jambes endolories mais n'oserait pas l'avouer.
J'attendis sa réponse pour nous mettre en route.

J'émis un petit rire. Gretel était amusante. Toute enthousiaste, elle me répondit qu'elle voulait son chocolat chaud à la cannelle et à la chantilly. Cela me rassura de constater qu'on était dans le même état. Enfin, il me semblait. Je nous fis sortir en dehors du gymnase et lui expliquais où se situait la cafétéria. Elle n'était pas très loin, ce qui était pratique car après les entrainements il était souvent plaisant de prendre un rafraichissement. Nous arrivâmes. Plusieurs tables de ci de là étaient prises par d'autres agents. Des agents en tenue civile, et d'autres comme nous en tenue de "combat". Nous pouvions remarquer que parmi eux il y avait des épéistes, des arbalétriers... Je trouvais cela toujours intéressant de regarder les armes de chacun. Cependant, il n'y avait personne dans le lot que je connaissais vraiment. Je reconnus quelques visages de ceux qui faisaient la garde de nuit avec moi, ou quelques personnes avec qui je m'étais entrainée mais pas de Yume, ou de Fauve par exemple.

- Prend la table que tu veux, je vais commander.

Je m'installai au comptoir afin de m'adresser au serveur. Je lui indiquais les deux boissons qu'il m'apporta peu de temps après. Je le payai, le remerciai et retournai voir ma camarade avec un grand sourire, curieuse de savoir où elle était. Je m'interrogeai tout en avançant vers elle sur la discussion que nous pourrions avoir. Peut-être avait-elle des questions à me poser puisqu’elle était arrivée très récemment.

Je m'installai à la table et y déposai les boissons. Elle l'avait choisi à l'écart, où nous serions tranquille. Je me demandais où elle en était. Cela faisait quelques jours, une semaine environ qu’elle était arrivée. Lorsque nous nous étions rencontrées, elle m'avait parlé beaucoup de sa vie et de son histoire. Elle recherchait son frère de mémoire. Avait-elle des pistes ou quelque chose ? Dans le doute, je décidai de lui donner les coordonnées d'une collègue
:
-Voici l'adresse d'une camarade qui fait partie de l’agence. Elle possède pas mal de contacts, peut-être pourra t-elle t'aider d'une manière ou d'une autre. Elle travaille dans une boutique de fleurs, tu as tout sur ce papier.

Je lui tendis avec un sourire. J'espérais que Fauve puisse l'aider. Elle avait de nombreuses ressources, c'était LA personne qui pouvait probablement savoir quelque chose plus qu'une autre.