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Il y avait chez Red un certain goût de l'interdit. C'était ce goût qui la poussait à transgresser les règles et aller au delà de ses limites... Bon, elle n'avait surtout que peu de notions de propriétés concernant un territoire, pour les autres trucs comme voler des objets précieux ou mentir, elle ne le faisait que dans le cadre de son travail. Ce n'était pas une frontière qui allait un jour l'empêcher de se rendre là où elle voulait aller, et encore moins une porte close qui allait la freiner lorsqu'il s'agissait de savoir ce qu'elle voulait connaître. Dans l'immédiat, la porte close était celle de l'agent Blood, de sa maison plus précisément. Vous vous demandez sûrement, et ce à juste titre, pourquoi la rouquine voudrait-elle se rendre chez un des agents de sa grand-mère hors d'une mission, alors qu'elle a accès a son dossier. Et bien pour la simple et bonne raison que les documents sur ce garçon ne la satisfaisait pas. Elle avait déjà eu l'occasion de faire une mission avec lui. Une banal récupération de papiers importants. Oui, banal parce que bizarrement, MG arrivait souvent à se faire voler des trucs, malgré sa soi-disante sécurité "infaillible". Il lui avait étrangement rappelé ne personne depuis longtemps disparu. Jusque là, c'était des choses qui pouvait arriver, et elle ne se serait en rien attardé sur cela si elle n'avait pas eu un apperçu vague des documents à récupérer. Alors elle s'était mise à la recherche de tout ce qui pouvait concerner cet agent dans le bureau de sa grand-mère, mais évidemment, il n'était fait mention nul part d'un certain Ayden Aylinn. Juste d'un dénommé Eden Hazard. Non seulement ce nom lui rappelait un type à maillot bleu, mais en plus il ne lui avait pas suffit pour se faire une raison. Surtout qu'il lui avait était impossible de mettre la patte sur ce fameux Eden. Alors elle avait fait ce que tout le monde ferait : se rendre chez lui. Sauf que personne n'avait ouvert la porte. Et là où tous aurait tourné les talons pour revenir plus tard, Red, elle, se contenta de mettre ses dons d'infiltration à l'oeuvre. Entrer dans une maison lambda était ce qu'il y avait de plus aisée, et quand bien même il y avait un système d'alarme, cela ne faisait que compliquer les choses sans les rendre impossibles.
En gros, elle n'avait pas eu trop de mal a entrer. Ça c'était la partie facile, le plus compliqué ayant été de trouver les preuves lui permettant d'affirmer que ce garçon était bel et bien son grand frère. Elle avait eu beau mettre son nez partout, cherchant le moindre petit bout de papier, la moindre photos ou tout autre objet qu'elle aurait pu reconnaître, elle ne pu rien trouver. Pour un peu et elle aurait pu penser s'être trompée ! Elle n'avait aucune idée de l'heure à laquelle pourrait bien rentrer le propriétaire des lieux, ni même du temps qu'elle passa dans ses recherches. Non parce que après avoir regardé dans les endroits à sa portée elle s'était mise à chercher des trucs cachés, comme des coffres forts derrière un tableau ou encore un mur qui s'ouvre en bougeant un livre, ou même la cheminée qui bouge en appuyant à un certain sur une statu. Le genre de truc qui arrivait tout le temps dans les films quoi, sauf que dans les films ils trouvaient ça au bout de cinq minutes, et que Red... Bah Red ne se rendit compte du temps qu'elle avait passé à l'intérieur que lorsque le bruit de la clé dans la serrure se fit entendre. Autant dire que vous n'aviez probablement jamais vu une rouquine aussi rapide pour trouver une cachette. Dans les films aussi les gens qui se cachent derrière la porte (pas celle de l'entrée hein /PAF/) arrivent à passer inaperçu parce que la personne ne pense ni à regarder derrière la-dite porte ni à la fermer.
Une journée comme les autres. Sa fameuse « guitare » sur le dos, il avait de nouveau parcouru la ville afin d’accomplir les basses besognes de sa grand-mère. Intimidations, extorsions et mise hors d’état de nuire. Pas de meurtres heureusement. Bien que cela le démange parfois, tellement certaines crapules méritaient réellement de se faire descendre. Rentrer maison maintenant.
Après avoir traversé tranquillement un petit chemin qui coupait un petit parc, il arriva sur sa rue et bientôt, devant la porte de sa modeste demeure. La nuit n’était tombée que depuis quelques temps, offrant un ciel pas tout à fait noir et vide d’étoiles. Dommage, il aurait aimé regarder le ciel ce soir-là, mais ce sera pour une autre fois. Il fouilla lentement ses poches à la recherche de son trousseau de clés. Les lampadaires, qui éclairaient le pas de sa porte, mirent alors en lumière des petites traces de pas qui se dirigeaient vers son domicile. Ces traces étaient trop petites pour lui appartenir. Jusque-là, rien d’étrange. Mais ces dernières rebroussaient chemin avant de se diriger vers sa pelouse et de disparaître ensuite. Ayden était une personne assez prudente, à la limite de la paranoïa. Il trouva enfin ses clés et se décida à déverrouiller sa porte d’entrée. Il glissa sa main à l’intérieur, à la recherche de l’interrupteur. Et la lumière fut.
L’Agent Blood n’était pas une personne ordinaire. De toute façon, qui l’était au sein de l’Agence? Ce qui faisait la particularité du jeune roux, c’était son œil de faucon. Cette capacité à voir le détail infime, généralement invisible au commun des mortels. En jetant un coup d’œil aux alentours, il constata que certaine de ses affaires avaient été déplacé. L’alarme de ses cachettes secrètes n’avaient pas été activé, ses secrets étaient encore à l’abri. Mais l’alarme de la maison elle, ne s’était pas déclenchée. Il avait sans doute affaire à un pro. Ou il s’agissait de son imagination.
Son instinct le trompait rarement. Il s’abaissa légèrement, chercha un petit étui attaché à sa ceinture avant d’en sortir un Glock 18, sur lequel il visa rapidement un silencieux. Il se mit à se déplacer lentement dans la maison, pivotant souvent autour de lui afin de ne pas se faire surprendre.
« Sors de ta cachette, je sais que t’es là. »
Bon, il aurait l’air un peu idiot s’il n’y avait personne. Espérons qu’il ne se soit pas trompé. Mais s’il ne s’est pas trompé, alors il y avait vraiment un individu qui se tapissait dans l’ombre, prêt à lui sauter dessus. Finalement, ce n’était pas si rassurant..
Hein ? Genre elle été déjà remarqué ? Il avait un super né qui lui permettait de sentir l'odeur des gens ? Non. Si c'était le cas il l'aurait trouvé directement. Surtout qu'elle n'avait pas fait de bruit en respirant... Elle resta encore quelques instant silencieuse à réfléchir. Si il pensait avoir affaire à un ennemi, il était probablement armé. Aux vus de son dossier c'était certain. Elle pouvait toujours attendre qu'il passe la porte derrière laquelle elle était pour se faufiler jusqu'à la sortie, mais c'était assez risqué comme manip'... Elle ne pouvait pas non plus rester là éternellement. Et si jamais elle se montrait et qu'il l'assassinait froidement au cas où elle ait découvert quelques sombres secret ? C'était un peu ridicule comme idée, surtout si il s'agissait bien de son frère... Les secondes s'écoulaient. Peut-être allait-il se lasser et se dire que finalement il n'y avait personne ? Non mais surtout que la façon dont il l'avait détecté était encore étrange, avait-elle laissé traîné quelque chose ? Quand bien même, si preuve d'un cambriolage il y avait, la personne aurait très bien pu avoir quitter les lieux. Ou alors c'était son rituel, chaque fois qu'il rentrait chez lui il essayait de faire croire a un hypothétique intrus qu'il l'avait attrapé sur le fait, si intrus il y avait il se faisait avoir, et si intrus il n'y avait pas bah... personne ne pouvait savoir qu'il avait fait ça. Et puis finalement Red se décida. C'était le moment ou jamais.
Afin d'être sûre de ne pas le surprendre en surgissant soudainement, elle tapota du bout des ongles contre la porte, avant de sortir une tête prudente de sa cachette. Non mais au cas où, qu'elle puisse se planquer vite fait derrière la porte si il essayait de la frapper. Et puis finalement, ne le voyant pas directement devant elle, elle sorti entièrement de sa cachette.
- Je suis là. dit-elle d'une voix claire et assez haute pour se faire entendre, peu importe où pouvait se trouver le garçon.
Et elle se contenta d'attendre bien gentiment d'être trouvée. Elle n'avait pas bougée, restant debout à quelques pas de la porte, immobile. Elle avait non seulement l'intention de montrer qu'elle était inoffensive, mais aussi de tirer les choses au clair. Et accessoirement de faire savoir qu'elle était la petite fille de la patronne et que toute tentative de coup et blessure, séquestration ou encore torture lui vaudrait les représailles de Mère-Grand. Ou tout du moins miser sur le bluff pour faire croire cela.
La situation était tendue. Il ne manquait plus qu’un petit fond de musique pour en faire une scène de film d’action américain. Les sens du roux étaient à présent en mode alerte, près à percevoir le moindre changement dans l’atmosphère. Il crut entendre le bruit d’une respiration, ce fut bref et trop faible pour savoir d’où cela venait. Mais le doute n’était plus permis, il y avait quelqu’un ici. Ayden avait un bon odorat, mais pas suffisamment sensible pour déceler la présence d’un individu dans une si grande pièce. À moins que ce dernier se soit badigeonné de parfum.
Le jeune homme arma son Glock, faisant le petit « clic » caractéristique que l’on connait bien. Il était prêt à tirer. Il était en situation de proie, et dans ce cas il ne ferait sans doute pas de sommation si on le prenait par surprise. C’était lui ou l’autre.
Soudain, il entendit du bruit venant de non loin devant lui. Il réagit presqu’aussitôt, pointant le canon de son arme en direction de la porte depuis derrière laquelle semblait venir le bruit. Il vit alors une touffe aussi rousse que sa chevelure dépasser du grand bout de bois. Il fut sur le point de tirer lorsqu’il vit la personne surgir entièrement de sa cachette.
« Je suis là. »
Une femme? Et pas n’importe laquelle on dirait. Le jeune homme avait reconnu cette voix ainsi que cette silhouette. Mais pourquoi s’était-elle introduite chez lui? Il avait bien une réponse à cette question, mais il ne savait pas qu’elle irait aussi loin pour obtenir des réponses. Il s’avança sans bruit derrière elle et s’arrête à une distance suffisante pour qu’elle ne puisse pas le désarmer.
« Mains en l’air. Pas un seul bruit ni de mouvements brusques, ou je te descends » dit-il très clairement. Il attendit qu’elle s’exécute avant de poursuivre. « Maintenant, tu te retournes doucement. »
Les deux roux se faisaient face à présent. Maintenant qu’il la voyait, il put confirmer que la personne qui s’était infiltré chez lui était bien sa petite sœur. Elle ne semblait pas si nerveuse pour quelqu’un qui venait de se faire pincer alors qu’elle était en train de commettre un crime. Finalement, il abaissa son arme avant de soupirer légèrement.
« Agent Red, on a beau être collègue mais je ne me gênerais sûrement pas pour te dénoncer à la police. Tu as intérêt à avoir une bonne explication. »
- Mains en l’air. Pas un seul bruit ni de mouvements brusques, ou je te descend. Maintenant, tu te retournes doucement.
Red n'avait jamais autant espérer ne as éternuer qu'à cet instant. Non parce que pour le pas de bruit ni mouvement brusque, elle se serait fait allumée direct en éternuant... Elle voyait déjà l'inscription sur sa tombe. Mais elle arrêta bien vite ses drôles de pensées pour s’exécuter. Levant doucement les mains au dessus de sa tête - comme si elle avait un jour été armée - elle se retourna lentement. Ca faisait clairement film d'action quand même. Le roux sembla la reconnaître et il baissa son arme. Ainsi baissa-t-elle aussi ses mains avec un petit soupir de soulagement quand même. Aucun trou n'allait s'ajouter à son petit corps, personne ne la renommerait Gruyred ou Reduyère. ... 'fin d'un autre côté, elle était probablement la seule à penser donner ce genre de surnom à quelqu'un s'étant pris une balle.
- Agent Red, on a beau être collègue mais je ne me gênerais sûrement pas pour te dénoncer à la police. Tu as intérêt à avoir une bonne explication.
- Eden Hazard, si tel est vraiment ton nom. J'ai une question a te poser. dit-elle d'une voix calme et néanmoins autoritaire.
Plus que le ton de sa voix, quiconque connaissant la rouquine aurait été frappé par l'expression de son visage. Pas un seul signe de son grand sourire. Pas une seule lueur dans son regard. L'Agent Red était tout ce qu'il y avait de plus sérieux, comme si a cette instant même sa vie se jouait. C'était presque le cas puisqu'il l'avait menacé avec une arme à feu juste avant. Et puis plus encore, elle avait complètement ignoré les paroles de Blood, même si d'un certain côté elle répondait un peu à sa question. Elle n'avait pas de temps à perdre en inutile bavardage. Oui, c'était Red qui songeait à ne pas parler pour rien dire. Son coeur tambourinait dans sa poitrine. Et si c'était lui ? Que pourrait-elle bien faire ? Quelle explication donnerait-il pour l'avoir laissé sans nouvelles autant de temps ? Et pour ne pas lui avoir dit qui il était plus tôt ? Parce que là il jouait clairement à celui qui ne savait pas vraiment qu'elle était sa soeur.
« Eden Hazard, si tel est vraiment ton nom. J'ai une question à te poser. »
Le rouquin haussa les sourcils. Il avait vu venir la question. Mais ce fut l’expression de l’Agent Red qui causa surtout cette stupeur. Il n’avait jamais vu sa sœur aussi sérieuse. Que ce soit durant son enfance ou lors de leur précédente mission ensemble. La jeune fille mettait tout son être et sa personne dans cette phrase, comme si sa vie entière en dépendait.
Mais il était hors de question de se laisser submerger par les émotions maintenant. Hors de question de briser sa couverture. Hors de question de faire face à ses vieux démons, qu’il avait eu tant de mal à contenir. Il fixa la rouquine avec le même regard sérieux, peut-être un peu plus sombre, mais avec cette même ténacité, cette même détermination. Il braqua de nouveau son arme vers la jeune fille.
« Tu n’es pas vraiment en bonne position pour me poser des questions. »
Il tint son arme d’une seule main et se mit à fouiller dans ses poches. Il sortit son téléphone, le dérouilla et composa ensuite le 17. Le tout en gardant les yeux rivés sur sa cible. Il tourna ensuite l’écran de son cellulaire en direction d’Aliya.
« Tu n’es pas une mauvaise personne. Je te donne 30 secondes pour filer. Sinon, j’appelle les flics. »
Il espérait vraiment ne pas en arriver là. Déjà que mentir à sa sœur était une torture, alors être celui qui l’enverrait derrière les barreaux…Mais quel genre de frère était-il au juste ? Il commençait sérieusement à se poser la question. N’aurait-il pas été plus simple de se présenter à elle dès le départ ? Mais c’était bien plus compliqué que cela. Peut-être pourrait-elle lui pardonner de ne pas avoir donné signe de vie depuis si longtemps. Mais supporterait-elle de voir ce qu’il a accompli et ce qu’il était devenu ? Un assassin, ni plus ni moins. Combien d’enfants, de femmes et d’hommes biens sont tombés sous ses balles ? Des milliers ? Peut-être même plus…Alors pour son bien, et pour le bien de tous, il valait mieux qu’elle s’éloigne de lui. Toute vérité n’est pas toujours bonne à savoir.
- Tu n’es pas vraiment en bonne position pour me poser des questions.
Genre y'avait une position spéciale pour poser des questions ? Et puis pourquoi il la visait à nouveau avec son arme à feu d'abooooord ? >_< Mais Red ne répliqua pas, elle n'était pas là pour se laisser distraire par une quelconque histoire de position questionnative ou encore une arme à feu. Bon, OK, le revolver ça faisait un peu loucher quand même, donc elle se décida rapidement à fixer son regard dans celui du rouquin. Ces yeux était presque moins inquiétant que le canon de l'arme.
- Tu n’es pas une mauvaise personne. Je te donne 30 secondes pour filer. Sinon, j’appelle les flics.
C'était pour ça qu'il la visait avec son arme ? Les mauvaise personnes il leur tirait directement dessus ? Si il s'agissait vraiment là de son frère, il avait dû s'en passer des choses dans sa vie... Surtout pour la viser elle. Mais la menace ne dérangea pas Red plus que ça. Au contraire, elle se campa dans le sol ('fin pas au sens propre, hein) montrant bien qu'elle n'avait pas l'intention de bouger. Les bras croisés sur la poitrine, elle le défia du regard.
- Vas-y. Appelle la police. D'ici a ce qu'ils arrivent tu auras le temps de me répondre. Es-tu Ayden Aylin ? dit-elle d'une voix calme et néanmoins autoritaire.
En vrai, l'idée de se faire arrêter ne lui disait pas vraiment, si elle pouvait l'éviter se serait cool quand même. Mais Mère-Grand arriverait bien a effacer cette petite infraction et la faire garder un casier judiciaire vierge... Premièrement parce qu'il y avait comme une protection qui flottait sur ses agents lorsqu'ils étaient dans le cadre d'une mission, deuxièmement parce qu'une héritière avec des antécédents judiciaires ça le faisait plus que moyen. Et juste pour cette dernière raison, en fait. Et puis c'est pas comme si elle n'avait une bonne excuse non plus ! Enfin... Restait la réaction de ses parents... Si elles se faisaient arrêter par la police, il y avait fort à parier qu'ils la fassent rentrer à la demeure familiale, et ça elle n'en avait vraiment, mais alors vraiment, pas envie. Du tout. Y'avait rien. Presque personne. La campagne c'est cool, mais seulement pour une semaine ou deux en vacances, sinon ça craint... Sans parler du fait que pour avoir un bus... Et évidemment, elle n'avait pas le permis, et aller à Chantilly à vélo ça faisait une sacré trotte !
Les personnes normales ne sont-elles pas supposées avoir peur et fuir la queue entre les jambes lorsqu’on leur pointait une arme vers le visage ? On le savait déjà mais cela le confirmait davantage, l’Agent Red n’était pas normale. Elle ne broncha pas. Les bras croisés contre sa poitrine, elle défia le jeune homme du regard, et cela malgré l’arme chargée dont le canon était dangereusement proche de son visage.
« Vas-y. Appelle la police. D'ici à ce qu'ils arrivent tu auras le temps de me répondre. Es-tu Ayden Aylin ?»
Mais c’est qu’elle se prenait pour la chef la petite sœur ? Du calme oh, le grand-frère c’est lui hein ! Enfin ça, elle n’était pas supposée le savoir alors bon…Mais c’est qu’elle avait le don de l’énerver quand même. Ce qui n’avait pas tellement changé depuis leur enfance. Sauf qu’à cette époque, il était encore un petit garçon timide qui ne s’énervait jamais. Ce qui n’est plus vraiment le cas aujourd’hui.
Le roux ne broncha pas également. Aliya pouvait se la jouer téméraire, il savait qu’elle ne pouvait pas vraiment prendre le risque de se faire arrêter. Connaissant MG et leurs parents, ce serait un allez-simple pour la campagne. Mais sait-on jamais, elle semblait déterminée.
L’Agent Blood appuya sur la gâchette. Le revolver était équipé d’un silencieux, donc aucun problème pour le bruit. La balle frôla une mèche de cheveux de la rousse avant de se loger dans le plancher en bois du salon. Le regard de l’agent se fit des plus menaçant.
« Si la police ne t’effraie pas, alors peut-être que la mort serait plus efficace. Le prochain tir ne coupera pas que quelques mèches de cheveux. »
Il parla lentement, la voix vide de toute émotion. Même si son cerveau et son cœur semblait sur le point d’imploser. Devoir menacer sa propre sœur de mort avait de quoi lui déchirer le cœur. Mais il ne devait pas briser sa couverture. Et pourtant, quelque part, il savait que son comportement ne ferait pas partir sa sœur. Plutôt que de répondre à la question, il décida de la retourner vers elle.
« Qui est ce Ayden Aylin ? Pourquoi aller aussi loin pour savoir ça ? »
Je roule la bouche ouverte, je dois être un peu idiot ♪
feat Blood
Une balle frôla ses cheveux. Red ne cilla pas. Non en vrai elle avait eu super peur sur le coup, mais ça avait été tellement rapide que le temps qu'elle s'en rende compte la balle s'était déjà prise le mur derrière. Alors au lieu de sursauter et de jurer ou tout autre réaction qui montrerait sa peur, elle se contenta de garder le même air que précédemment.
- Si la police ne t’effraie pas, alors peut-être que la mort serait plus efficace. Le prochain tir ne coupera pas que quelques mèches de cheveux.
Ok Ok, alors mon coco, tu vas te calmer direct. Tuer, c'est mal. Les gens meurent quand on les tue. Red n'avait pas vraiment envie de mourir. Mais elle n'avait pas vraiment envie de repartir bredouille non plus. Ou il y allait au bluffe et c'était de famille, ou il était sérieux. Elle allait miser sur la première option. Après tout, il ne pouvait pas la tuer elle, non ? Premièrement parce que si c'était son grand frère il ne le ferait pas. Deuxièmement parce que si vraiment il le faisait il aurait MG sur le dos. Et là on pourrait bien lui dire "mais Red, tu es venu là en douce et dans le plus grand secret" Et bah non ! Enfin si. Mais non. Les experts à la télé ils pouvaient toujours dire l'heure du décès. Et un truc magique sur son téléphone c'était la géolocalisation. Mère-Grand n'aurait aucun mal à retrouver sa trace. Red pensait à tout éwé ! Bon, la vérité c'est qu'elle n'avait surtout pas penser à désactiver ce truc... Mais pour le coup elle avait bien fait.
- Qui est ce Ayden Aylin ? Pourquoi aller aussi loin pour savoir ça ?
- C'est mon grand frère...
Yeux de chat potté ? Naaan, ça servait pas à grand chose d'essayer de l’apitoyer. Si quelqu'un qui menace de vous mettre une balle dans la tête s'extasie devant vos grands yeux verts c'est clairement contradictoire et il perdrait toute crédibilité. Alors elle gardait son regard vert plongeait dans cet autre regard vert qui lui rappelait grandement Ayden, de plus en plus convaincue que c'était bien lui qu'elle avait sous les yeux. Même si la question de "qui est-il" avait laissé un doute dans son esprit... Mais en même temps si il avait fait comme si il le connaissait c'aurait été un aveux dooonc elle restait toujours sur la même case avec pour seul réel argument son instinct.
Une fois de plus, l’Agent Red ne broncha pas d’un cil. Le rouquin commençait à être à court d’arguments. Si la menace ne pouvait convaincre la jeune fille de rebrousser chemin, qu’est-ce qui le pourrait ? Il venait pourtant de tirer sur elle, ne laissant que quelques millimètres entre sa tête et le projectile. Que faire ? La meilleure option demeurait dans la violence. Non, il n’allait pas la battre, mais presque. Pourquoi ne pas l’assommer et la livrer à Mère-Grand ? Il était sûr qu’elle serait interdite d’approcher l’Agent Blood par la suite. Mais…ça n’arrêterait pas Aliya.
« C'est mon grand frère... »
À l’entente de ces quelques mots, la gorge du jeune homme se noua. S’il avait pu, il lui aurait sauté dessus pour la prendre dans ses bras. Il ne fallait pas céder à l’émotion, surtout pas maintenant. Elle avait maintenant des raisons supplémentaires de lui en vouloir. Quel genre de frère pouvait menacer de mort son propre sang ?
Il se retint. Il fit comme si de rien n’était. Il continua de fixer froidement sa sœur, l’arme toujours pointée vers elle. Ils étaient entrés dans un jeu de questions-réponses, alors autant continuer. Il hausse un sourcil, mimant un léger air surpris.
« J’en déduis que cette personne a disparu, et que ça fait très longtemps que tu ne l’as pas vu. Qu’est-ce qui te fais penser que je serais cette personne ? »
En vrai, Red avait beau faire genre d'être calme, elle aurait aimé qu'il baisse son arme. Genre beaucoup beaucoup. En plus c'était embêtant elle ne pouvait même plus bouger. C'aurait été pratique de s'approcher de lui, une lampe torche à la main pour éclairer son visage et jouer au méchant et au gentil flic qui interroge un coupable... Mais si elle se permettait de montrer que son coeur battait trop vite dans sa poitrine et qu'elle avait un peu peur de se prendre une balle quand même, il pourrait jouer sur ça... Le truc cool avec l'intimidation c'est que si on fait comme si ça fonctionnait pas, c'est tout comme. Et auquel cas ou le gars met ses menaces à exécution et elle n'était pas dans la m... panade, ou il ne lui tirait pas dessus. Après tout, son frère ne lui tirerait pas dessus, non ? OK ils ne s'étaient pas vu depuis des années mais il était encore apte à savoir que tuer sa petite soeur c'est mal. Très mal. Surtout quand elle pouvait lui faire des gâteaux. Qui refuserait des gâteaux franchement ? Pourquoi est-ce qu'elle n'avait pas pris de gâteaux pour l'amadouer d'ailleurs, hein ? Ah oui... Parce qu'il n'était pas prévu qu'elle se retrouve face à lui tout de suite... Mais tout de même. Et puis c'est qu'elle commençait à avoir un peu la bougeotte en faisant passer le poids de son corps d'un pied sur l'autre... Rester autant de temps immobile c'était beaucoup dans ce genre de situation. Quand elle stressait, elle avait besoin de bouger. Certes ça lui arrivait tellement rarement de bouger qu'elle-même oubliait ce besoin, mais avec un revolver presque sur la tempe...
- J’en déduis que cette personne a disparu, et que ça fait très longtemps que tu ne l’as pas vu. Qu’est-ce qui te fais penser que je serais cette personne ?
Bravo Sherlock, excellente déduction. Red le pointa du doigt.
- Toi. Ton visage, tu pourrais parfaitement être une version plus âgé que lui, tu lui ressembles beaucoup trop. Les mêmes yeux verts, les mêmes cheveux roux, qu'on a en commun d'ailleurs, et les traits du visage. elle baissa sa main. Ensuite, il y a les documents qu'on a dû récupérer et qui te concerner. Je sais pas trop ce qu'ils disaient, mais il n'y a aucune raison que des documents te concernant soit jugés aussi "important" étant donné que Mère-Grand en a une copie dans son bureau, sauf si ce n'est pas le même document et là c'est que tu caches un truc. Après, ton nom ne donne rien nul part, que ce soit sur internet, dans la liste des gens qui ont le permis, dans les pages jaunes, tout ça tout ça, ce qui est très bizarre tu vois. Et surtout : mon intuition. Et on ne sous-estime jamais son intuition !
Mais oui Red, vas-y, déballe toutes tes cartes d'un coup. Au lieu de réfléchir un peu avant de parler... M'enfin. Qu'il trouve des réponses à ça, non mais. Elle aurait des aveux d'abord, parce que c'était comme ça. Sinon elle le dirait à sa maman ! Tous les enfants obéissent à leur maman. Sauf ceux un peu suicidaires qui voulaient être privé de cookies... Autant dire qu'elle obéissait à maman dès que cette menace pointait le bout de son nez.
Le jeune roux se sentait terriblement mal. Cela faisait presque une demi-heure qu’il pointait une arme à feu en direction de sa sœur. Ayden avait déjà tué de nombreuses personnes dans sa vie, mais ce fut la première fois que son âme lui pesait autant sur les bras. Malgré la tension, il réussissait tout de même à garder son calme, son visage ne laissant paraître aucun signe d’anxiété.
L’Agent Red pointa le jeune homme du doigt, ignorant complétement le canon de l’arme qui la menaçait.
« Toi. Ton visage, tu pourrais parfaitement être une version plus âgé que lui, tu lui ressembles beaucoup trop. Les mêmes yeux verts, les mêmes cheveux roux, qu'on a en commun d'ailleurs, et les traits du visage. » Elle abaissa sa main. « Ensuite, il y a les documents qu'on a dû récupérer et qui te concerner. Je sais pas trop ce qu'ils disaient, mais il n'y a aucune raison que des documents te concernant soit jugés aussi "important" étant donné que Mère-Grand en a une copie dans son bureau, sauf si ce n'est pas le même document et là c'est que tu caches un truc. Après, ton nom ne donne rien nul part, que ce soit sur internet, dans la liste des gens qui ont le permis, dans les pages jaunes, tout ça tout ça, ce qui est très bizarre tu vois. Et surtout : mon intuition. Et on ne sous-estime jamais son intuition ! »
Sa jeune sœur venait de vider entièrement son sac. Pourquoi faisait-elle une erreur aussi grossière ? Elle venait de donner une occasion au roux de démonter ses « preuves » une par une. Mais tout de même, la gamine était diablement perspicace. Il ne lui manquait que des moyens d’investigations plus efficaces, avec lesquels elle aurait pu le démasquer. Il continua de pointer le revolver en direction de la rouquine et prit calmement la parole.
« Les roux représentent 4% de la population européenne, soit près de 30 millions d’individus. Un pays entier quasiment. Je suis quasiment sûr qu’il existe plusieurs personnes qui ressemblent à ton frère. »
Pour ce qui était de son ancienne identité, à l’exception de MG, nul ne savait que tous les documents sur le sujet se trouvait dans cette maison. Bien à l’abri dans une salle secrète qui ne s’active que par un capteur oculaire, ne reconnaissant que les membres de la famille Aylinn. Pourquoi ? Nous répondrons à cette question plus tard. Ce qui était sûr, c’est que les seules traces de son passé sont rares dans la nature, et quasi inexistantes en France.
Afin de faire baisser la tension dans la pièce, le jeune homme abaissa son arme. Il ne la rengaina pas afin de ne pas prendre de risque. Aliya était assez rapide à agir, et il ne voudrait pas se défendre sérieusement contre elle.
« Je suis un nettoyeur professionnel qui a été en activité dans de nombreux pays, penses-tu vraiment que je laisserais mes informations personnelles circuler librement sur le réseau ? Il en est de même pour ce document que l’on a récupéré, il concerne des informations top-secrètes sur mes activités. Est-ce que cela réponds à tes questions ? »
Les roux représentent 4% de la population européenne, soit près de 30 millions d’individus. Un pays entier quasiment. Je suis quasiment sûr qu’il existe plusieurs personnes qui ressemblent à ton frère.
Red secoua la tête négativement. Peut-être, oui, Ayden avait probablement des sosies. Mais la probabilité pour que ce sosie soi dans la même tranche d'âge, à Chantilly, engagé par Mère-Grand et sans aucune véritables identité était faible. Genre vraiment. Bon accessoirement la probabilité pour que ce soit vraiment son frère l'était tout autant. Mais peut-être que MG avait pu le retrouver et lui avait proposé de travailler pour elle ? Les cookies gratuits ça en encourageait plus d'un à accepter quand même ! Puis ils oubliaient de lire les petites lignes qui stipulent qu'ils ne peuvent démissionner comme ils l'entendent et qu'aucune poursuite judiciaire en cas de blessures, mort, menace du patron ne peut être engagé... Et ils découvraient que sous le masque de la gentille grand mère se cache un monstre sans pitié qui n'hésite pas à attacher ses agents sur une chaise, un fusil sur la tempe, juste histoire de les faire accepter de force une mission. Aaaaah, et dire que certains se plaignent d'être au chômage, franchement.
Je suis un nettoyeur professionnel qui a été en activité dans de nombreux pays, penses-tu vraiment que je laisserais mes informations personnelles circuler librement sur le réseau ? Il en est de même pour ce document que l’on a récupéré, il concerne des informations top-secrètes sur mes activités. Est-ce que cela réponds à tes questions ?
- Et pourquoi un nettoyeur engagé dans plusieurs pays travaillerait-il pour ma grand mère, hein ? Si c'est pour le salaire, à mon avis tu trouveras facilement mieux. Et tu n'a pas répondu à ma question. Répond moi seulement non et je m'en irai... Es-tu Ayden Aylinn ?
OK, peut-être qu'il y avait un truc dont elle n'était pas au courant qui nécessitait d'engager un "nettoyeur" quoi que puisse être son boulot. Non parce que nettoyer quoi ? C'était large. Bon, elle en avait probablement une petite idée quelque part au fond de son crâne, mais une entité destinée à préserver son innocence cachait cette information hors de portée de ses pensées, donc c'était tout comme. Et non, elle ne comptait pas le lâcher avec cette question. Elle ne le quitterai plus d'une semelle tant qu'elle ne l'aurait pas eu, et elle la répéterait encore et encore. En fait... Le seul plan qu'elle avait résidait en cela. Elle misait sur la faculté de son frère à ne savoir mentir, si il répondait non se serait une preuve irréfutable qu'il n'était pas lui, dans le cas contraire... Dans le regard vert de la jeune fille on pouvait voir comme une supplication, quelque chose mêlé à de l'espoir et peut-être un peu de crainte. Pas spécialement de l'arme a feu, mais plus de s'être trompée. Et si il n'était vraiment pas son frère ? Elle retomberait à un point de départ, avec la total impossibilité de le retrouver. Il était un peu devenu un sujet tabou dans la famille, personne n'en parlait jamais ou tout du moins personne ne lui en parlait jamais à elle. Vous vous imaginez vous ? Votre grand frère qui part loin vous ne savez où et ne vous donne plus jamais de nouvelles ? C'pas cool du tout, franchement... Surtout qu'il devait toujours lui lire une histoire.
Afin d'appuyer les propos qu'elle avait précédemment prononcé, la rouquine se mit à avancer doucement vers le rouquin, et un peu sur le côté aussi. Ne lui demander pas pourquoi elle avait commencé un mouvement en forme de cercle, peut-être juste pour ne plus être sur la trajectoire des balles.. Même si c'était assez rapide de réajuster la trajectoire. D'ailleurs, elle ne quittait pas le garçon des yeux pour se figer et rejouer les statues au moindre mouvement suspect de sa part. Peut-être fusse pour cela qu'elle réussi on ne sait trop comment à se prendre les pieds dans le tapis. Merci ses réflexes, elle se rattrapa rapidement après la bibliothèque et eu donc tous le loisir de donner un coup dans un cadre qui tomba à ses pieds. Sans vraiment réfléchir et par habitude de ces petites maladresse elle se pencha pour le ramasser, se retrouvant nez à nez avec une photo d'un groupe d'adolescent dans la jugnle, dont Ayden plus jeune. 'Fin plus vieux que celui qu'elle avait connu, mais plus jeune que celui qui se trouvait dans la même pièce qu'elle. Mais qu'est-ce qu'il avait été faire dans la jungle, franchement ?
Plus le roux avançait ses arguments, moins la rousse semblait adhérer à ses « théories ». La petite avait grandi, elle était loin l’époque où le grand-frère pouvait faire croire tout et n’importe quoi à sa petite sœur.
« Et pourquoi un nettoyeur engagé dans plusieurs pays travaillerait-il pour ma grande mère, hein ? Si c'est pour le salaire, à mon avis tu trouveras facilement mieux. Et tu n’as pas répondu à ma question. Réponds-moi seulement non et je m'en irai... Es-tu Ayden Aylinn ? »
Connaissant très bien sa grand-mère, Aliya devait savoir que la veille folle trempait dans ses affaires qui étaient loin d’être « clean ». Qu’elle ait recourt à un nettoyeur professionnel n’avait rien d’étonnant, si bien sûr l’Agent Red savait en quoi consistait le travail d’un nettoyeur. Ce qui était peu probable. En ce qui concernait le salaire, elle n’avait pas tort. Plus radine que la vieille, ça n’existait pas. Mais Ayden était riche, le marché de l’assassinat étant très prolifique. Sinon, comment aurait-il pu se payer une telle maison et une voiture de luxe? Alors la paie de MG, ce n’était que de l’argent de poche.
Blood n’avait aucune envie de répondre à la question de sa jeune sœur. S’il le faisait, il n’aurait pas le choix de dire la vérité et sa couverture tomberait. Il savait pertinemment que Red jouait sur cette particularité que seule sa famille connaissait, et qu’à force de discuter avec elle, il finirait inévitablement par commettre une erreur. Il n’avait pas vraiment le choix, il lui fallait chasser la jeune fille par la force.
D’ailleurs, l’Agent Red s’était mise doucement en mouvement, en direction du jeune homme. Qu’est-ce qu’elle essayait de faire? Elle restait toujours une cible facile pour le revolver du roux, et aussi rapide soit l’Agent Red, elle ne sera jamais plus véloce qu’une balle à bout portant. Mais avant qu’il ne puisse réagir, la rouquine se prit les pieds sur le tapis et débuta une chute vers l’avant qui risquait de mal se terminer. D’instinct, il s’avança rapidement vers elle, mais cette dernière se rattrapa in extremis…sur sa magnifique bibliothèque. Bien qu’elle ne soit pas assez lourde pour faire basculer le meuble, elle réussit tout de même à faire tomber un beau cadre photo qui se trouvait dessus. Red fut chanceuse que le cadre ne se brisa pas, car la photo qui s’y trouvait lui tenait à cœur. Il s’agissait d’une vieille photo de lui en compagnie de ses anciens camarades, lorsqu’il était encore un terroriste dans la jungle amazonienne. Il devait avoir entre 14 et 16 ans, la notion du temps n’était pas vraiment claire à cette époque. Ce qu’il savait, c’est que toutes les personnes présentes avec lui sur la photo n’étaient plus de ce monde…
La rousse s’empressa de ramasser la photo avant de l’arrêter devant son visage, l’observant avec curiosité. L’image pouvait susciter quelques questions mais Red n’eut pas le temps de les poser directement à Ayden. Ce que le jeune craignait arriva. Avant qu’il ne puisse arracher le cadre des mains de sa sœur, le cadre s’illumina avant de diriger un rayon inoffensif en direction d’une des pupilles de la jeune fille. Qu’est-ce qui était en train de se passer ? Et bien dans le cas où l’Agent Blood décéderait en mission, il avait fait en sorte que les membres de sa famille puissent ouvrir les salles secrètes qui se trouvaient dans sa maison. Et c’est précisément le mécanisme de l’une de ses salles que l’Agent Red venait d’activer.
Une voix informatique se fit entendre. « Aliya Aylin, code Red, Confirmé ». La bibliothèque se mit à bouger, pivoter et s’ouvrir en deux pour laisser place à une grande pièce qui semblait se trouver derrière le grand meuble de bois. Des dizaines d’armes à feu et de couteaux étaient accrochés sur les murs, un bureau, une chaise, des étagères remplis de dossier et enfin, un tableau blanc. Sur ce dernier était accrochés de nombreuses photos. Des photos de lui adulte, adolescent et enfant. Avec sa famille. Avec sa sœur. Avec sa grand-mère. Avec Red et MG. Ayden se précipita devant l’entrée, dans l’espoir de masquer le plus possible la vision du tableau blanc. Ce qui était peine perdue. Le roux était loin d’être grand et large. Il pointa son arme vers Red, l’air un peu plus paniqué cette fois-ci.
« Reste en arrière, ne t’approches surtout pas. Ou tu le regretteras. »
Et là. Et là. Et làààà, alors qu'elle observait la photo, un rayon laser sorti du cadre pour l'attaquer ! ... Bon, OK, le cadre se contenta de s'allumer - mais pour un cadre c'est déjà bizarre - et une lumière se promena un instant sur sa pupille la faisant battre des paupière tandis que l'agente restait là, hébétée, à fixer l'objet qu'elle avait en main sans comprendre. Et puis un robot dans lequel MG n'investirait jamais même si l'effet rendu était plutôt classe prononça son nom, et la bibliothèque s'ouvrit.
Dans un réflexe, la jeune fille bondit en arrière, prête à riposter face à n'importe quelle attaque de robots voulant supprimer l'homme de la surface de la Terre. Mais elle n'eut pas à faire face à une quelconque attaque de ce genre.
Reste en arrière, ne t’approches surtout pas. Ou tu le regretteras.
Le rouquin se trouvait à présent devant elle, faisant barrière de son corps entre elle et la salle secrète - et avoir une salle secrète dans sa maison c'était vraiment la classe - la pointant toujours avec son arme. Il y eu un moment de silence durant lequel les nouvelles informations se faisait un chemin jusqu'à son cerveau. Certes, elle était venu ici avec la conviction de trouver un indice sur son frère, mais maintenant qu'elle se retrouvait devant les faits c'était autre chose. Si elle ne s'était basé que sur une ressemblance physique et une intuition, son nom et les photo d'elle et de sa grand-mère cachées là ne laissaient plus place à aucun doute : ce garçon en face d'elle était bien Ayden. Cela avait un côté presque irréel, son coeur battait trop fort et ignorant totalement la menace, elle sourit avant de se jeter dans ses bras. En évitant l'arme quand même. Enfin, en considérant qu'elle y faisait encore attention, non parce que là tout de suite ce n'était pas un flingue qui allait l'empêcher de serrer son grand frère dans ses bras après de nombreuses années. En parlant de serrer... Peut-être le serrait-elle un peu trop fort d'ailleurs, mais ce n'était pas non plus comme si elle était la fille la plus forte du monde non plus, rooh.
- Espèce de cookie au raisin... murmura-t-elle comme si parler normalement aurait donné l'ordre aux larmes qui lui piquaient les yeux de couler.
Un silence et une tension palpable avait pris place dans la demeure du jeune homme. Les deux agents se fixaient dans les yeux, cherchant une échappatoire pour l’un, une réponse pour l’autre. Mais Ayden avait perdu. Bien qu’il fît barrière entrer l’Agent Red et le contenu de sa salle secrète, il ne fit plus aucun doute qu’il était démasqué.
Que faire? Il ne pouvait tout simplement revenir en arrière et effacer ces longues années d’absence comme si de rien était. Il était déjà allé trop loin, devait-il donc franchir un pas de plus et se débarrasser de sa jeune sœur ? Ce ne serait plus grand-chose, au vu des nombreuses atrocités qu’il a pu commettre dans sa vie d’assassin…
Alors que ses propres pensées le tétanisaient sur place, Aliya n’écouta que son cœur et se jeta sur lui. Ce geste le paralysa de plus belle, tandis que la chevelure en feu de Red s’était collé sur son torse et que les minces bras de la jeune fille le serraient vigoureusement dans le bas du dos.
« Espèce de cookie au raisin... »
Le bras qui tenait l’arme se mit à trembler. C’était l’occasion ou jamais. Mais s’il était revenu pour la protéger, la tuer ici et maintenant n’aurait plus de sens. Non, ne pas la tuer alors. L’assommer. Et demander à MG un moyen de lui effacer la mémoire…
Dans un geste vif, il saisit Aliya par l’épaule et la plaque dos contre le sol, pointant alors son arme sur le front de la rousse. À bout portant. Les longues mèches rouges du jeune homme qui pendaient ver le sol, aidé par l’obscurité, masquait les yeux d’Ayden. La main toujours aussi tremblante, il serra les dents si fort qu’il se blessa la lèvre inférieure, laissant un mince filet de sang s’écouler sur son menton. Quelques gouttes de sang finirent sur le visage de l’Agent Red, bientôt rejointe par des gouttes d’une autre couleur…
Les larmes de l’un des Assassins les plus craint du milieu avait fini par couler. Fixant le visage de sa sœur, ses yeux émeraudes brillant à cause du reflet de l’eau salé, il finit par laissa tomber son arme sur le sol près de la tête de la rouquine.
« Finalement, je n’y arrive pas. Je ne peux pas…je ne peux pas te faire de mal… »
Il se redressa lentement avant de reculer de se laisser tomber sur ses genoux, une main sur son visage.
« Je suis vraiment le pire des frères…je mériterais que tu me tues avec cette arme… »
Vous vous attendiez à des retrouvailles larmoyantes ? Red aussi. Elle avait limite déjà commencé en fait, c'est juste qu'elle n'eut pas le temps de se mettre vraiment à pleurer que déjà elle se retrouvait plaquer au sol, une arme à feu de nouveau pointée sur elle. Décidément, les gènes de Mère-Grand étaient tenaces. Et la rouquine resta là, à la fixer, sans bouger. Trop ébahie pour bouger surtout, c'était à n'y rien comprendre. Ils se retrouvaient après de longues années, pourquoi est-ce que ça ne pouvait tout simplement pas se faire dans la joie et les câlins ? Et puis l'idée que son frère puisse lui faire du mal était à des lieux d'elle. Et alors qu'elle l'observait encore indécise sur l'attitude à adopter, des gouttes tombèrent sur sa joue. D'abord du sang, puis des larmes.
Finalement, je n’y arrive pas. Je ne peux pas…je ne peux pas te faire de mal…
Comme quoi parfois la naïveté de Red avait raison. Et alors que l'arme gisait non loin son frère se redressa pour tomber à genoux quelques pas plus loin, son visage caché dans sa main. Il fallu tout de même un instant à Red pour intégrer le fait qu'elle pouvait se redresser et qu'il n'y avait plus d'arme sur son front. Ça faisait quand même beaucoup de canon pointé sur elle en très peu de temps, d'habitude elle ne se faisait pas menacer comme ça, comme quoi un bon agent secret était un agent qui ne se faisait pas prendre.
Je suis vraiment le pire des frères…je mériterais que tu me tues avec cette arme…
Hein ? Le tuer ? Pis quoi encore, elle tuait pas les gens elle, il y avait assez de Mère-Grand pour cacher des cadavres dans leur placard et du chat pour en déposer à leur pieds - bien que lui se limite aux oiseaux et aux souris. Red ne prit même pas la même de se remettre sur ses pieds et avança à quatre pattes jusqu'à son frère. Elle le prit à nouveau dans ses bras, bien plus doucement cette fois, enfouissant son visage dans ses cheveux roux.
- Voyons, même à bout portant j'arriverai à te rater. elle le serra un peu plus fort. Et je viens de te retrouver, ce n'est pas pour que tu t'en aille encore... lâcha la jeune fille dans un sanglot.
Comme un vulgaire gibier de potence face à un peloton d’exécution, Ayden attendait la sentence. Lui qui avait commis l’irréparable, lui qui osa lever la main sur son sang, lui qui n’a vécu qu’une vie pleine de mensonge, ne méritait que la mort des mains de la personne qu’il aimait le plus au monde. Ce serait la fin de ses souffrances, de ses cachoteries, de ses errances à travers le monde, il trouverait peut-être enfin la paix?
Il entendit des petits bruits pas mais ne daigna pas relever la tête. Sentant Red s’approcher de lui, il espérait n’entendre que le bruit sourd d’une détonation afin que toute cette mascarade cesse. Mais au lieu de ça, ce fut la voix d’Aliya qui fit écho dans sa tête vide de volonté.
« Voyons, même à bout portant j'arriverai à te rater. Et je viens de te retrouver, ce n'est pas pour que tu t'en aille encore... »
C’est à ce moment précis qu’il se rendit compte que sa sœur était en train de le serrer fortement contre elle. Cela faisait des années qu’il n’avait pas ressenti une telle chaleur… Comment l’idée même d’en finir avait pu lui traverser l’esprit alors que l’essentiel se trouvait devant lui? Pour quelle raison était-il revenu en France? Qu’est-ce qui le poussa à masquer son identité et à devenir l’Agent Blood? L’Agent Red bien sûr. S’il décidait de mourir ici, tout ce pourquoi il s’était battu et pourquoi il se bat encore, sera tout simplement jeter aux ordures. Il avait une mission, un devoir, protéger sa jeune et naïve qui ignorait encore tous des horreurs et des absurdités de ce monde.
Et sans même y penser, Ayden lui rendit son étreinte. Comme s’il ne la lâcherait plus jamais. Il la sentit sangloter, et l’envie de faire de même remonta jusqu’à ses yeux. Mais il se retint. Un homme ne devrait pas montrer ses émotions aussi facilement.
Il se retira doucement des bras de la rousse avant de se relever doucement. Il tendit une main à sa sœur pour qu’elle puisse se relever. Une fois cela fait, il s’avança un peu afin de ramasser son arme et la ranger dans son étui de revolver sous son manteau. Il lâcha un léger rire un peu nerveux.
« Pourquoi ne peux-tu jamais t’empêcher de mettre ton nez là où il ne faut pas? J’imagine que maintenant, je vais être assailli de questions, hum ? »
Ayden lui rendit son étreinte, pour le plus grand bonheur de l'agente. Après quelques minutes il se détacha doucement d'elle pour se relever et il li tendit une main afin de l'aider à faire de même. Elle la saisit sans hésiter, et une fois sur pied passa une manche sur ses joues afin de les essuyer. Elle devait avoir les yeux un peu rouges maintenant. Au moins ça ferait raccord avec ses cheveux.
Pourquoi ne peux-tu jamais t’empêcher de mettre ton nez là où il ne faut pas ? J’imagine que maintenant, je vais être assailli de questions, hum ?
C'était les endroits où elle mettait son nez qui étaient là où il ne fallait pas d'abord, na. Non et puis elle avait eu raison pour cette fois. OK, en général ça lui apportait de se faire crier dessus, voir même de se faire courser par un chien de garde une fois. Que voulez-vous, un truc brillait dans un arbre, elle ne pouvait pas savoir qu'un chien gardait le jardin de la maison où se trouvait le-dit arbre. Et maintenant qu'elle pouvait lui poser des tas de questions, aucune ne lui venait à l'esprit à vrai dire. Elle n'avait pas vraiment pensé à ce qu'elle pourrait demander à son frère une fois qu'elle l'aurait trouvé, à part peut-être de lui lire une histoire. Mais ce n'était surement pas la question qu'il attendait, alors elle se contenta de la garder dans un coin de sa tête pour plus tard.
- Se serait moins drôle sinon ! Et puis il faut annoncer à papa et maman que tu es revenu ! elle marqua un temps d'arrête. Mamie est au courant ?
Oui nan parce que si oui, elle allait se faire tirer les oreilles la mémé. Pas par Red, elle tenait à rester en liberté les mois à venir, mais nul doute que maman Aylinn pas contente si on lui dit que sa mère était au courant du retour de son fils sans lui avoir dit. Et maman Aylinn encore plus flippante que MG quand elle se met en colère, sisi c'est possible.
« Se serait moins drôle sinon ! Et puis il faut annoncer à papa et maman que tu es revenu… Mamie est au courant ? »
Le jeune homme se figea en entendant les mots « papa » et « maman » de la bouche de sa sœur. Avec tout ce remue-ménage, il en avait presque oublié l’existence de ses géniteurs. Il est vrai qu’il n’a jamais vraiment proche d’eux, mais ils restaient sa famille malgré tout. Pourtant une sensation lui noua la gorge puis descendit dans sa poitrine pour la picoter. Il n’avait pas vraiment envie de les revoir. Ou disons qu’une partie de lui était effrayée à cette idée. Que penseraient-ils? Et toutes ces questions auxquelles il allait devoir faire face…
« C’est elle qui m’a retrouvé. »
Cela ne s’était pas déroulé de cette façon, mais ce n’était pas non plus un mensonge. MG était effectivement celle qui était venue à sa rencontre. Mais il ne voulait pas que Red soit au courant de l’entente que grand-mère et petit-fils eurent à ce moment-là.
Pour gagner un peu de temps de réflexion, il se mit à consciencieusement à ranger les affaires éparpillées un peu partout suite à son petit « affrontement » contre l’Agent Red. Il replaça la petite statuette sur sa place d’origine et actionna le mécanisme afin de déplacer la grande bibliothèque en bois, qui scella à nouveau la salle secrète.
Après un bref moment de silence, Ayden poursuivit calmement la conversation avant de se tourner vers sa jeune sœur.
« Cependant j’ai insisté pour que personne ne soit au courant de ma couverture à Chantilly. Et pour le bien de mes activités, il vaudrait mieux que nos parents ne soient pas mis au courant. »
Ouais c'aurait été bizarre que MG ignore avoir son petit-fils dans ses rangs. Mais d'un côté Red aurait préféré que la réponse soit non. Parce qu'elle n'aimait pas vraiment le fait qu'on lui ai caché un truc aussi important sur con frère dont elle n'avait plus eu de nouvelles depuis des années. Et ça c'était pas cool. Puisque c'était comme ça, elle n'aurait pas de cookies gratuits dès qu'elle quitterait son entreprise, NA ! Comment ça le seul moment où MG lâcherait son job sera en mourant ? Et en mourant elle pourra manger des cookies peut-être ? Non. Alors voilà.
La jeune fille l'observa ranger silencieusement. Cela lui faisait un peu étrange tout de même. De revoir le visage de son frère après tant de temps, alors qu'ils avaient tant changé durant toutes ces années. Il n'avait plus vraiment la bouille du Ayden qu'elle avait sur ses photos. Et cela devait sûrement être la même chose pour lui, elle avait grandit depuis.
Cependant j’ai insisté pour que personne ne soit au courant de ma couverture à Chantilly. Et pour le bien de mes activités, il vaudrait mieux que nos parents ne soient pas mis au courant.
- ... En fait. C'est un secret juste entre nous deux ! Comme quand on inventer des mots de codes pour pouvoir être compris juste entre nous !
En fait Red n'aimait pas trop l'idée de devoir cacher cela à ses parents. La prochaine fois qu'elle aurait maman au téléphone elle ne pourrait pas lui raconter avoir passé du temps avec son grand-frère, et pour éviter que cela arrive aux oreilles de ses parents il lui faudrait aussi faire attention aux gens à qui elle donne l'information. Et pour ne pas parler à tout le monde d'un truc qui la rend joyeuse, il lui faut en faire des efforts, c'est qu'elle vous aime tout beaucoup. Surtout que maman était plutôt douée pour réussir à voir ce qui clochait et tirer les verres du nez des autres ! Heureusement qu'au téléphone il lui restait toujours l'option de raccrocher, bien que cela puisse fortement déplaire à maman Aylinn.
Mais elle savait aussi qu'il y avait trop de mystères autour de la disparition de son frère pour qu'il puisse revenir comme une rose des années plus tard. En réalité si Red n'était pas si naïve et incapable d'imaginer le pire, elle en serait sans doute venu à la conclusion que son frère n'était plus de ce monde, comme une personne raisonnable quoi. Elle aurait aussi pu arriver à cette conclusion si quiconque lui avait annoncé la nouvelle mais il fallait croire que sa famille avait décidé qu'il était mieux pour elle ne pas le lui annoncer ainsi, ou peut-être l'avaient-ils fait trop en douceur et que l'esprit de la petite fille avait préféré ne pas comprendre le sens des mots prononcés. Ce sont des questions qui resteront à jamais sans réponse, mais puisqu'il était vivant on s'en fiche un peu en fait.
- En attendant, je connais un glacier juste troooooooop bon ! Tu dois absolument y goûter, tu vas adorer !
Et quoi de mieux pour chasser tous ces non-dits et rattraper le temps perdu que d'aller manger une bonne glace ? La rouquin n'attendit même pas l'assentiment d'Ayden que déjà elle attrapait son bras afin de l'entraîner vers la porte d'entrée puis vers le parc, les yeux encore brillant d'avoir pleuré mais plus pétillant que jamais.
« ... En fait. C'est un secret juste entre nous deux ! Comme quand on inventait des mots de codes pour pouvoir être compris juste entre nous ! »
Pas exactement, étant donné que leur grand-mère était également au courant. Mais la réponse très enfantine de sa sœur lui arracha un léger sourire. Sur certains points, Aliya n’avait point changé. Il espéra au fond de lui que la rousse était devenue un bon agent, capable de vivre dans un scénario mensonger. Lorsqu’ils étaient enfant, il fut très facile pour lui et sa mère de savoir si Red mentait ou non. Ce que tout le monde détestait chez leur mère, ce sont les yeux qu’elles ont dans le dos. Et qu’en plus d’en avoir plus que tout le monde, ils avaient le pouvoir de lire dans vos pensées… Ce n’était pas très scientifique comme déduction, mais c’était l’effet que cela faisait. Alors est-ce que l’Agent Red saura tenir sa langue? Seul le temps le dira. Et il faudra qu’Ayden assume à ce moment-là.
« Oui oui, c’est exactement ça.. » répondit-il, en ricanant doucement. « Et sur mon passeport, je me nomme Eden Hazard, il faudra que tu t’y habitues. »
Le roux ne savait pas vraiment quoi faire. Il y avait tellement de choses à dire, mais il n’osa pas vraiment rajouter quoi que ce soit. Il pourrait très bien rester tranquille dans son salon, à échanger quelques regards avec sa sœur. Mais il savait très bien que cette dernière n’était pas du genre à se tenir tranquille. Comme prévu, elle se leva brusquement et saisit son frère par le bras.
« En attendant, je connais un glacier juste troooooooop bon ! Tu dois absolument y goûter, tu vas adorer ! »
Par reflexe, il glissa rapidement une main dans sa veste afin de chercher son arme. Il se retint, se laissant alors entraîner en direction de la porte d’entrée par la jeune fille.
« Hoy, hé, attends, je… »
Puis ça ne servait à rien de se débattre. Quand Red avait une idée, c’était presque impossible de la lui sortir de la tête. Si elle avait un petit ami, il le plaignait vraiment… Bon après une glace, ce n’était pas si mal. Il ne faisait pas trop froid, et cela faisait longtemps qu’il n’en avait pas dégusté une. Il glissa une main dans ses poches et cliqua sur un petit bouton sur ses clés afin de verrouiller sa maison (vive les nouvelles technologies!). Il emboita alors le pas de sa sœur, qui lui tenait fortement le bras, comme pour qu’il ne s’en aille plus jamais. Ayden ne s’attendit pas à ce genre de retrouvailles, mais forcé d’avouer que ce n’était pas si désagréable au final. Pour la première fois depuis très longtemps, il avait envie de sourire.