Le Soleil me réveilla et son éclat dans mes yeux causa ma mauvaise humeur de ce matin. Je me levai donc en grognant et me permis de réveiller L’ en passant avant d’aller préparer le petit-déj’. Ma sœur me rejoignit peu après, un léger sourire sur les lèvres. C’est étonnant comme elle peut être de bonne humeur alors que je l’ai réveillée et que la journée s’annonçait chaude. Au moins, nous allions pouvoir nous entrainer dehors. Nous avons déjeuné calmement en préparant notre planning de la journée puis nous sommes allées nous laver un petit coup avant de nous habiller. Je mis ma tenue habituelle, c’est-à-dire une jupe noire ainsi qu’un gilet de la même couleur au dessus d’un chemisier blanc. Je coiffais mes courts cheveux (je ne comprenais pas comment on pouvait supporter des cheveux longs pour combattre) que je maintenais un peu en arrière grâce à un ruban noir. Cela fait, je me dirigeai vers la tour que je grimpais pour chercher le matériel d’entrainement extérieur. Nous avions fait quelques aller- retour et nous avions tous préparé pour une matinée bien chargée. De plus, nous n’avions pas reçu de missions depuis un certain temps et j’étais persuadée que nous n’allions pas en recevoir une aujourd’hui non plus. Cette journée ne s’annonçait peut-être pas si mal que ça, finalement.

Je retirais ce que je venais de penser presque aussitôt : quelqu’un venait de frapper à la porte. Mon mauvais caractère revint en force pendant que je me dirigeais vers la porte. Peut-être allions nous finalement avoir une mission. J’ouvris la porte et ma journée passa immédiatement de mauvaise à exécrable. Une seule personne était capable de ce miracle qui consiste à ruiner la vie d’une personne par sa simple présence, j’ai nommé : Ayline, alias Red… à moins que ce ne soit l’inverse. De toute façon on s’en fout. Le problème était là, elle se trouvait à me porte, un grand sourire aux lèvres. Sourire qui disparut rapidement quand elle se rendit compte que c’était moi et non ma sœur qui se trouvait devant elle. Je ne sais plus pour quelle raison ma sœur lui plut mais ce fut le début d’un calvaire sans fin pour moi, et pour la gamine qui se croyait l’amie de L’. Ce qui signifiait que je n’allais pas la laisser entrer pour tout le thé d’Asie.

-Ayline. Quelle mauvaise surprise. J’espère que tu as une bonne raison d’avoir amené ta tête de gamine dépourvue de cerveau jusqu’ici sinon tu peux t’en aller.

Je ne suis pas de nature aimable avec les autres mais l’enfant stupide qu’était Ayline me tapait sur les nerfs. L’ ne comprenais pas mon sentiment envers elle. Elle la trouvait gentille... La belle affaire. Elle voulait aussi que je l’appelle Red mais par esprit de contradiction, je l’appelais par son prénom que j’avais appris je ne sais plus comment. De toute façon, on ne s’aimait pas et chaque rencontre aboutissait inévitablement à une dispute monumentale qui pouvait parfois mener à des bataille de gamines du genre on est trop bête que pour sortir nos armes alors on va se tirer les cheveux. Autant dire que je préfèrerais que ma jumelle ne la côtoie pas. Mais elle revenait à chaque fois, plus têtue que jamais.

Ayline et moi étions en train d'échanger un regard dénudé de gentillesse. Elle grommela à l'entente de son prénom, ce qui me rendit plutôt fière de mon coup. C'était le meilleur moyen d'engager les hostilités entre nous. Déjà qu'elle était la petite-fille du chef de l'agence... On est ennemies et on ne s'entend pas. C'est alors qu'elle me tira la langue, ce qui m'aurait presque mis hors de moi si L' n'était arrivée à ce moment.


Sauf que ma soeur n'est pas la fille la plus adroite quand elle panique. Et comme elle voulait me faire une remarque, elle ne fit pas attention à où elle mettait les pieds et elle tomba après s'être pris le pied dans son autre pied. Elle s'étala alors à terre, faisant tomber son plat au sol. Et l'idiote en profita pour me passer devant, entrer et aller voir ma soeur, qui lui proposa des cookies. Cette proposition m'énerva encore plus et je fusillai L' du regard alors que Ayline se servait sans pression. Elle me demanda alors de l'appeler Red pour la simple et non-valable raison qu'elle était son amie. Je levais les yeux au ciel. Il fallait qu'elle comprenne que cette fille qui mangeait des biscuits sur notre tatamis était une adversaire, une ennemie. Et que l'on ne pactise pas avec un ennemis. Je m'approchais alors de la gamine qui se régalais et je la tirais sans ménagement par l'oreille pour la remettre debout et je me mis ensuite entre elle et ma soeur.


C'est bon? Tu as mangé, tu as vu L', alors maintenant tu peux partir, non? Plus rien ne te retiens ici et ce n'est pas au plaisir de te revoir. D'ailleurs, j'espère que je n'aurais plus à te voir.


Honnêtement, je savais que ma soeur allait s'y opposer et je savais que cette fille était têtue et qu'elle allait rester un moment mais je tentais le coup. Qui sait? Peut-être que je pourrais même me battre avec elle, histoire de me défouler et de la frapper un coup. Après tout, je savais que si on se provoquait suffisamment, même L' ne parviendrait pas à s'interposer. A ce moment là, il ne me restais plus qu'à proposer une épreuve dans laquelle j'étais sûre de gagner et de demander en paris qu'elle ne vienne plus pendant un moment.