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 Oberon & Tweedle | Tel est pris qui croyait prendre. [ Achevé ]

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Dim 19 Jan - 1:20

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Gauche.Un, deux trois. Droite. Un deux trois. Non, ce n’est pas une valse. C’est une jeune demoiselle qui fait les cents pas. Dehors, le ciel était gris et un brouillard recouvrait la ville. D’ailleurs, elle distinguait à peine la forme des autres bâtiments aux alentours. C’était donc typiquement le genre de journée que Tweedle Dee détestait. Parce que ces jours là, il ne se passait jamais rien. Gauche. Trois pas. Demi-tour. C’est reparti. Elle avait la sensation d’user le parquet de sa chambre à force et ça ne lui plaisait pas. Elle n’était pas un oiseau en cage. D’ailleurs, une idée naquit soudainement des méandres de son esprit. Puisqu’il ne se passait rien, elle n’avait qu’à faire quelque chose elle-même. Agitant l’une de ses tresses, elle observa sa dégaine dans son miroir et haussa les épaules, de toute façon, c’est pas comme si elle allait se pouponner. Elle était pressée. Pressée pour quoi ? Bonne question. Elle ne le savait pas elle-même en vérité mais un instinct lui dictait qu’elle devait bouger, et vite en plus. C’était tout elle de se fier à ses intuitions et de faire ce qu’elle voulait en laissant ses pas la mener où il lui semblait bon d’aller. En général, elle ne se souvenait même jamais des chemins qu’elle arpentait, seulement sa destination finale.

Et quelle destination ! Lugubre, envahie par la végétation. Elle buta sur une pierre avec de curieuse inscription qu’elle déchiffra en tirant sur du lierre : « Haha ! J’ai gagné la grande course de la vie avant toi. ». C’était donc une ... Oui, une pierre tombale vraiment bizarre. Mais sur le coup, la jeune fille ne put s’empêcher de pouffer. Qui avait eu l’idée de rédiger une épitaphe pareille ? Par curiosité, elle enleva le lierre d’autre tombe mais elle ne trouva plus de perle de ce genre. C’était bien dommage d’ailleurs. Un grincement retentit alors, lui arrachant un sursaut en attirant son attention. Quel esprit bizarre pouvait bien s’aventurer dans ce lieu bizarre par un temps pareil ? Enfin, elle pouvait bien parler ... Mais elle est plutôt du genre, fais ce que je dis et non ce que je fais. Sautant sur ses pieds, elle zigzagua entre les tombes pour découvrir l’origine du bruit et peut-être faire une rencontre intéressante, au pire, elle rencontrerai peut-être un chat errant ? Au bout de quelques minutes ... Toujours rien, en fait. Ce qui, pour être honnête, avait le don d’agacer notre protagoniste. De colère, ou de déception, elle voulut shooter dans un cailloux mais ce dernier, bien trop volumineux et enfoncé à moitié dans le sol ne la soulagea pas le moins du monde, au contraire, elle sautilla en se tenant le pied droit pendant une bonne minute avant de tomber sur son arrière-train.

De nouveau un grincement, dans son dos cette fois, elle était arrivée devant l’endroit qu’elle désirait en fin de compte. Comme quoi le hasard fais bien les choses ... Mais si il pouvait le faire sans blesser son orteil, ce serait encore mieux. Poussant un peu plus la grille, elle parvint à se glisser dans ce qui se trouvait être un mausolée. En même temps, pas trop d’autres options dans un cimetière, se dit-elle en imaginant une crypte pleine de revenant. Ca pourrait être cool même si les zombie, ça n’existe pas. Dommage. En bas du petit escalier, elle arriva dans un tombeau mais rien autour n’indiquait la visite de quoique ce soit. Un frisson lui fit dresser l’échine quand elle constata que la tombe était néanmoins ouverte. Peut-être que les zombies existait finalement et qu’elle s’était gouré quelques secondes plus tôt ? Un mouvement dans son dos. Elle n’eut pas le temps de voir quoique ce soit qu’elle vit l’énorme dalle se refermer sur elle. Malheureusement, elle n’était pas capable de la bouger seule avec sa force digne d’un moustique asthmatique.



Euh .. HEY OOOH .. Il y a quelqu'un ? C'est pas que je suis coincée hein mais .. Sérieusement ! Ouvrez moi .. Je peux pas mourir ici quand même ! Qui que vous soyez, ce n'est pas drôle ! En plus, il y a une de mes tresses qui dépasse ! OOOH !
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Gigoter, frapper et faire du bruit, ça n’avait pas l’air de fonctionner. De toute façon, c’était tout ce qu’elle pouvait faire, quelqu’un finirait bien par lui répondre, non ? Elle l’espérait parce qu’elle ne voulait sauter le repas de ce soir, elle s’était prévu quelques plats digne de ... De ... Nan rien, en fait elle voulait juste manger. La prochaine, fois, elle prendrait des vivres avec. C’était une promesse. Elle espérait vraiment qu'elle ne devrait pas passer trop de temps là dedans ... Quand est-ce que passe le croque-mort ou la famille dans ce genre d'endroit, sérieusement ?



Dernière édition par Tweedle Dee le Lun 27 Jan - 20:31, édité 5 fois
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Oberon
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Dim 19 Jan - 6:16


Une demi-douzaine de corps tourbillonnant dans les airs, comme portés par une puissante bourrasque avant de s'écraser au sol dans un bruit lourd, comme de vulgaires insectes. Une scène peu usuelle dans un lieu tel que celui-ci. Mais ces pilleurs de tombes n'avaient tout simplement pas de chance d'avoir croisés Oberon cette nuit-là. Vêtu d'une large cape noir munie d'une capuche, on pouvait aisément le confondre avec un être fantomatique. Inutile de préciser que lorsque ces humains l'ont aperçu déambuler sous le faible éclat lunaire, surtout dans un cimetière, la réaction de panique ne s'était pas fait attendre. Les coups de feu n'eurent pas le temps de raisonner que ces pauvres hommes avaient déjà dit adieu à leur souffle de vie. Le Roi des Fées n'étaient pas du genre à avoir pitié de ce genre d'individu, à plus forte raison s'il s'agissait d'êtres humains.

Que faisait un homme de son statut dans un endroit aussi peu accueillant? La réponse résidait dans le fait que quelque chose de très précieux était dissimulé en ces lieux, tellement précieux qu'il nécessitait qu'Oberon vienne en personne, non accompagné de sa Garde qui avait reçu l'ordre d'attendre à l'entrée du cimetière. Il s'attendait à rencontrer le gérant des lieux pour le soumettre à un interrogatoire, mais sûrement pas à de simples pilleurs sans scrupules. Il n'en avait affronté que six, mais l'endroit dégageait de nombreuses présences humaines, très probablement d'autres profanateurs, qui s'étaient dispersés à travers les pierres tombales pour couvrir le plus de territoire. D'après leur positionnement dans l'espace, il n'avait investi que la première moitié du cimetière et seuls quelques uns avaient osé s'approcher du mausolée qui se situait en plein centre, et qui était réputé être hanté par de mauvais esprit.

Au fur et à mesure qu'il avançait à travers les pierres tombales et la végétation qui poussait de façon anarchique, il se heurtait à d'autres pilleurs qui finirent de la même façon que leurs prédécesseurs. Un peu plus loin, après avoir franchi une vielle grille rouillée, il arriva au pied d'un grand escalier qui menait directement à l'entrée du mausolée. Au sommet des marches, un petit teigneux visiblement effrayé, tenait un vieil homme par le cou, pointant une arme à feu en direction du Souverain. Il s'agissait sûrement du chef de  ces pilleurs ayant prit pour otage un civil, le gardien des lieux à en juger par le trousseau de clé qu'il avait sur sa ceinture. Avant que le petit n'ait eu le temps de prononcer un mot, une aiguille d'eau vient percuter l'arme à feu, la projetant dans l'air, pendant qu'une autre vint se loger dans son épaule. Le pilleur tomba au sol dans un cri de douleur, lâchant sa victime par la même occasion. Oberon tendit la main vers le vieil homme, qui se remettait à peine de ses émotions, et celui-ci s'effondra, avant de commencer à ronfler paisiblement. Pendant que le teigneux se tortillait de douleur, une main sur l'épaule, Oberon le saisit par le col, le souleva en l'air puis le fixa droit dans ses yeux. Quelques secondes plus tard, de la bave se mit à couler de la bouche du pauvre homme, qui venait de se faire sonder l'esprit par le Roi.

La crypte. D'après les souvenirs du pilleur, c'est en bas que se trouvait ce qu'il recherchait. Il descendit l'escalier qui menait au sous-sol, dans lequel se trouvait deux autres pilleurs, armes à la main, qui se trouvait devant la dalle d'une tombe.

«...ouvrez moi .. Je peux pas mourir ici quand même ! Qui que vous soyez, ce n'est pas drôle ! En plus, il y a une de mes tresses qui dépasse ! OOOH !»

Une personne hurlait derrière cette dalle, frappant l'immense structure de pierre depuis l'intérieur, pendant que les deux individus rigolaient silencieusement, un large sourire dans le coin du visage. Au moment où Oberon s'avança dans la pièce, les deux hommes se retournèrent.

«Chef, on a trouvé la pierre là-dedans, et on a même un petite bonus qui nous attend derriè- !»

Les yeux écarquillés, ces ceux-là se rendirent compte bien vite que celui qui se tenait devant eux n'était pas leur chef. Ils pointèrent rapidement les canons de leurs armes vers le monarque, mais ce dernier tendit la main droite vers le sol et une flaque d'eau se matérialisa sous les pieds de l'un des pilleurs, pendant qu'une importante quantité d’eau s’empara de lui afin de l’entrainer en profondeur. Assistant à la scène en direct, son partenaire s'immobilisa de terreur, regardant l'homme disparaître dans la flaque d'eau dans un horrible cri. Il ne remarquait plus Oberon qui fonçait sur lui, profitant de ce bref moment d'inattention. La Fée saisit le pilleur restant par le col et d'une main, il le souleva avant de le projeter avec force en direction de la dalle. Aussi incroyable que cela puisse paraître, l'impact du corps de l'homme contre la roche dur de la porte tombale fut assez puissant pour briser cette dernière. Dans un immense fracas et un nuage de poussière blanche, la dalle vola en plusieurs gros éclats de marbre, tandis que le pilleur finissait sa course à l'intérieur de la tombe.

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Dim 19 Jan - 15:19

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Un autre monde. Sombre et inquiétant. Oui, c’était l’impression qu’elle avait, piégée sous cette énorme dalle qu’elle ne pouvait bouger. En plus, ça tirait sur ses cheveux et elle n’aimait vraiment pas ça. Dehors, elle entendit vaguement quelques rires. Mais puisque c’était elle qui se retrouvait à l’intérieur, ce n’était pas drôle et elle s’empressa de le faire savoir. Pas même un murmure ne lui répondit. Elle avait pourtant une voix qui porte, c’était étrange. Respirant un grand coup, elle évita d’expirer en se rendant compte que sa réserve d’oxygène était peut-être limitée ? Tant pis. Elle avait besoin d’oxygène pour réfléchir. Au moins un minimum. C’est là qu’elle comprit ce dans quoi elle était, si c’était de vraies personnes qui l’avaient enfermée là, alors ... Avec elle il y avait ... Elle cria en découvrant un ossement à côté d’elle. Elle avait toujours été longue à la détente mais là, elle battait des records, à ne pas douter. Se rassurant, elle s’excusa auprès de « l’esprit » de la personne dont elle profanait le lit éternel et s’excusa aussi pour ce qu’elle s’apprêtait à faire, s’armant d’un fémur, du moins c’est ce qu’elle pensait, elle le glissa sous la dalle pour en faire un levier, histoire de se creer une ouverture. Ceux qui avaient osé la mettre là dedans allait passer un sale quart d’heure après ! Ils allaient voir qu’elle pouvait être une sacrée teigne et qu’on ne joue pas impunément avec une jeune fille innocente.

Soudain, avant même qu’elle n’ait eu le temps de quoi que ce soit, la dalle se brise et un énorme éclat vole sur sa tempe. La douleur irradie dans sa petite vide et elle cligne plusieurs fois des paupières. Rien y fait, c’est toujours flou. En se massant la tempe, elle voit quelques gouttes poisseuse sur ses doigts. Ce liquide carmin, ce ne serait pas du sang ? Génial,  une nouvelle blessure de guerre. Enfin peut-être pas, avec un peu de chance elle a de la chance et c’est superficiel. Elle se redresse péniblement et distingue à côté d’elle le regard tétanisé d’un homme qu’elle ne connait ni d’Eve ni d’Adam. Elle pensait que c’était encore un sale coup de ... Oh peut importe en fait. Le mal de tête s’intentisifie et la secouer n’était une bonne idée. La douleur la mettait en colère, et elle avait juste envie de lui filer une enorme torgnole en pleine poire. Mais alors qu’elle s’apprêtait à suivre ses envies, elle remarqua que ce n’était pas elle dont il avait peur. C’est comme ça qu’on perd toute fierté. Elle avait l’impression d’être transparente. Il y avait-il une chose si effrayante derrière elle qu’elle parvienne à penser que son père est vitrier ? Tenant à peine sur ses jambes, elle se retourna pour voir un homme. Elle ne le connaissait pas plus que les autres mais il y avait chez lui quelque chose qu’on ne pouvait expliquer avec de simple mots. Le bras de la jeune femme tomba mollement le long de son corps et elle s’évanouit.



Hmmm ... Du café, avec du sucre, beaucoup de sucre s’il te plait Dum.
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Les yeux clos, il flottait autour une odeur délicate. Une odeur qu’elle aimait bien mais sur laquelle elle ne revenait pas. Elle semblait provenir d’un lointain passé oublié. Sûrement Dum qui avait préparé son repas, comme lorsqu’elle était petite. Ouvrant ses paupières, ses cils papillonèrent et elle se rendit compte que contrairement à ce qu’elle pensait, elle n’était pas de retour chez elle en Australie mais dans un endroit glauque aux nombreux débris. Elle se redressa en se tenant la tête, une vague douleur toujours présente mais plus supportable, sur sa tempe, une blessure un peu poisseuse mais apparemment superficielle glissa sous ses doigts. Il lui fallut une bonne minute pour remettre les évènements en place. C’est pourquoi elle regarda autour d’elle pour finalement retomber sur sa dernière visions, ce n’était pas un mauvais rêves. Grand et blond, il se tenait non loin avec une expression neutre sur le visage. Qui que ce fût, son instinct lui disait que c’était grâce à lui qu’elle n’était pas morte étouffée dans cette tombe.



Euh je. Merci ? Et euh .. Qui êtes-vous déjà ?
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Au moins ainsi, elle pourrait peut-être mettre un nom sur ce mystérieux « sauveur » aux allures peu cavalière. Faut dire que malgré sa prestence naturelle, elle sentait en lui un détachement total. Distant et froid, elle se demandait si il l’avait entendu où s’il trouvait simplement sa question non-pertinente. En tout cas, peut-être attendait-il qu’elle se présente d’abord avant de demander à connaître son identité ? Mais ça, ce n’est pas le genre de Tweedle. Vraiment pas. Elle ne le tutoyait pas et vu le phénomène, je vous prie de croire que ce n’était déjà pas mal.

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Oberon
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Dim 19 Jan - 23:01


Le voile de poussière blanche commençait à se dissiper. Depuis l'extérieur, Oberon pouvait apercevoir l'intérieur de la tombe éclairé par le lumière pénétrante. Au milieu de blocs de béton s et de débris rocheux, il constata avec surprise que l'homme qu'il avait "utilisé" comme boulet de canon était encore conscient. Couché sur le sol, ce dernier le fixait, tétanisé par la peur mais sans doute également par la multitude de fractures qu'il devait avoir. Non loin de lui, légèrement masqué par l'ombre interne de la crypte, ce qui s'apparentait à une personne de sexe féminin lui tournait le dos. Probablement ébranlée par le choc, elle tenait à peine sur ses jambes. Elle se retourna.

Ce que l'on pourrait dire, c'est que cette jeune fille sortait nettement du lot. Elle était très fine, peut-être à la limite de l'anorexie, mais cela n'empêchait qu'elle était loin d'être horrible, sans être une véritable beauté non plus. Son visage était normal, enfin il faisait assez sombre, ce qui ne facilitait pas la tâche, mais ce qui frappait le plus c'était sa chevelure bleue et ses longues nattes qui caressaient presque le sol. Elle était simplement vêtue d'un mini-short et d'un débardeur malgré les températures assez fraîches de la saison, et un ou deux tatouages semblaient orner les parties visibles de son corps.

Pendant qu'elle le fixait étrangement, elle se mit à tituber quelques secondes avant de perdre connaissance et s'étaler sur le sol glacé du tombeau. Elle avait une plaie couverte de sang sur le visage, possiblement à cause du choc de l'impact. Oberon n'y prêta pas plus d'attention et se contenta de la fixer, puis se mit à avancer en direction du pilleur de tombe, qui lui crachait quelques centilitres de sang sur sa veste. Tandis qu'il s'approchait, la jeune inconnue se mit de nouveau à bouger. Ce fut rapide dis-donc. Elle se redressa péniblement, une main sur la tête, tentant de reprendre ses esprits. Oberon s'arrêta net, assez méfiant. Il ne savait pas si cette personne était un ennemie ou une simple victime, après tout elle était enfermée dans la tombe. Après avoir secoué sa tête vigoureusement, la fille se mit de nouveau à le fixer, le dévisageant presque.

«Euh je. Merci ? Et euh .. Qui êtes-vous déjà ?»

dit-elle, en bafouillant légèrement. Le souverain ne se donna pas la peine de lui répondre. Si elle voulait connaître son identité, la moindre des choses c'était de se présenter tout d'abord. De toutes les façons, cela importait peu. Il ne comptait pas rester très longtemps ici, autant que cette inconnue en reste une.

Il avança de nouveau vers l'entrée, sans un regard vers la jeune fille. Gisant toujours sur le sol, le profanateur de tombe avait gardé son arme à feu dans sa main. Dans un cri perçant, il leva rapidement son bras et appuya à plusieurs reprise sur la gâchette, en direction du roi. Celui-ci, surpris mais la visage toujours aussi impassible, plaça ses bras devant sa tête, pendant qu'il reçu les projectiles de plein fouet. Une fois son chargeur vidé, l'homme laissa tomber son arme au sol, un sourire satisfait, haletant comme un chien. Son bonheur fut de courte durée. Oberon baissa les bras, visiblement pas affecté par les dizaines de balles qui venaient de se heurter contre lui. Des trous s'étaient formés sur sa large cape noire, laissant transparaitre un éclat doré à leurs travers. Cet homme avait jeté ses dernières forces dans la bataille, c'était admirable dans un sens, mais tellement inutile. Ces humains! Ils ne savent jamais quand il faut abandonner. Le roi des fées se rua rapidement vers son assaillant, aboutissant encore une fois à un violent impact soulevant plus de poussière. Le pied sur le visage ensanglanté du pilleur, la capuche qui recouvrait une grande partie du visage du blond était tombé en arrière suite à la violence de la collision, révélant la très longue chevelure blonde et soyeuse du souverain, ainsi que l'intégralité de sa face. En observant de plus près, on pouvait très nettement distinguer l'armure doré qui recouvrait son corps, à travers la large cape sombre.

Le pilleur tremblait encore, étonnamment toujours en vie. D'une simple pression sur sa jambe, il acheva son adversaire en lui brisant le cou dans un craquement désagréable. Sans broncha, il retira son pied du visage du cadavre du pilleur et avança de quelques pas à l'intérieur de la tombe. Il s'arrêta devant les ossements d'un homme puis se mit à fouiller minutieusement à l'intérieur de sa cage thoracique. Quelques minutes plus tard, il en sortit une pierre noire de la taille d'une orange, l'observa quelques secondes, la faisant tourner sans sa main, avant de la ranger sous sa cape. Il sortit de la cavité, passant à côté de la jeune fille sans la regarder. C'était aussi une humaine, il devrait peut-être la tuer ici-même, mais il se dit que cela n'en valait pas vraiment la peine. Elle avait réussi à se fourrer dans une situation pareille, tôt ou tard elle recommencera. Et cette fois-ci, il n'y aura pas d'Oberon pour la sauver. De plus, il avait déjà perdu assez temps ici. Il se dirigea alors vers l'escalier par lequel il était arrivée.

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Lun 20 Jan - 22:26

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Pas du genre Loquace hein le bougre. Pas de problème. Decrisper les gens, c’est un peu la passion de la jeune femme de toute façon. Enfin, pas dans l’immédiat quand même. Son esprit encore légèrement embrumé, elle parvint quand même à se dire que l’homme qui commençait à lui tourner le dos n’étais pas du genre courtois. C’était facile de deviner qu’elle n’était à ses yeux qu’un dommage collatéral. Mais pour le moment, elle ne voyait aucune raison de ... Les coups de feux lui vrillèrent les tympans, elle ne s’était pas attendue à ce que l’homme déjà dans un sale état et encore la force de sortir son arme et de tirer. Le reste se déroula si vite qu’elle n’eut même pas vraiment le temps de réagir. Il faut dire, que réfléchir en plus, ce n’est pas son truc. Le craquement morbide du crâne la fit trésaillir. Une vie, même damné n’était pas censée être précieuse. Visiblement, le blond qui se dressait devant elle n’avait pas le respect envers l’étincelle de vie sacré. Quelque part elle redoutait un peu ce qu’il pourrait se passer par simple envie de ce gars. Ce devait être typiquement le genre d’homme qui faisait ce qu’il voulait quand il le voulait non ? Mais c’était ce qui le rendait intéressant. Quelle enquiquineuse de première ne serait pas tentée de pousser les limites de la patience de quelqu’un pouvant à coup sûr régler son compte une bonne fois pour toute ?

Elle, chercher les ennuis ? Mais certainement monsieur. La vie n’est pas faite pour être paisible sinon ça se saurait. Une fois qu’elle eut retrouvé l’usage de ses membres après ce moment d’effroi, elle posa les yeux une dernière fois sur son semblable mort et s’abaissa pour refermer ses yeux. Lh’omme n’en avait que faire, mais elle, elle préférait rester en paix avec l’âme tourmentée qui errerait sans doute ici après cette fin tragique. Pas qu’elle croyait aux esprit hein mais ... On est jamais trop prudent après tout. Grimpant les escalier, la demoiselle mit un temps avant de rattrapé le jeune homme. Heureusement que ses cheveux blonds restaient voyants et que le brouillard dehors était légèrement retombé, sinon, elle n’aurait jamais pu ne fut-ce qu’imaginer le poursuivre. Courage ? Idiotie ? Mettez-le sur le compte de ce que vous voulez, le fait est que Tweedle, rapide et agile s’arrangea pour lui piquer la chose qu’il avait ramassé dans la crypte, passant ensuite devant lui pour lui barrer la route. Il avait de la force, certes mais si elle parvenait à rester à distance, ca devrait aller – Piégée dans la tombe, elle n’avait aucune idée jusqu’à lors des pouvoirs qu’il possédait et ne s’en doutait d’ailleurs pas une seule seconde. Foncer sans réfléchir, c’est bien ce qu’elle fait de mieux après tout.


- Ce n’est pas très gentil d’ignorer une faible fille sans défense.
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Faible et sans défense, peut-être pas à ce point là mais c’était le genre de phrase toute faite qui passait bien dans ces moments là. Elle voyait bien dans ses yeux vert qu’il n’y avait nul place à l’hésitation pour lui. Elle devrait soit l’intéresser un minimum soit ... Elle préférait ne pas y penser. Au moins en restant positive, elle ne serait pas envahie par la pression. De toute façon, il était trop tard pour faire demi-tour. Maintenant qu’elle lui faisait face et qu’elle avait retrouvé son esprit aiguisé – ou pas – elle pouvait se permettre de le détailler plus en détail, notamment grâce aux trous dans son épaisse cape noire. Il n’avait pas prit la peine de remettre sa capuche et elle pouvait observé ses longs cheveux blonds, descendant en cascade sur ses épaules. Ses yeux verts semblaient à peine la considérer et dans l’ensemble, elle lui trouvait encore un air plus hautain que dans le mausolée. Après un court instant de silence, elle reprit de nouveau la parole en jouant avec la pierre qu’elle avait en main en la faisant sauter à un rythme régulier. Elle ne voyait vraiment pas ce que cette caillasse avait de particulier que pour se permettre d’ôter la vie de quelqu’un. Même si en soi, elle n’était pas non plus du genre douce et fleur bleue. Il faut supposer que nécessité fait loi.


- Tout ça pour ça ? Hmm. Si tu me dis ton nom, je te la rendrai sans faire d’histoire. Ça te va  ?
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Un peu trop sûre d’elle ? Peut-être bien, mais après tout, elle était comme ça et elle ne changerai pas. Jouant toujours avec la pierre, elle ne le quittait pas des yeux. Elle savait qu’il profiterait certainement de cette occasion, il avait l’air suffisamment habitué à ce genre de face à face pour ça. Elle, elle était plutôt du genre à attirer l’attention plus qu’autre chose en restant bien à distance. Tenant la pierre entre ses doigts, elle se demandait s’il patienterait indéfiniment pour avoir sa pierre par la force ou s’il céderait à son chantage de bas étage. Mais bon, à la guerre comme à la guerre comme on dit, n’est-ce pas ?

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Oberon
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Mar 21 Jan - 5:43


Oberon était enfin sorti de la crypte et descendait tranquillement les marches du mausolée. Il franchit la grille par laquelle il était entrée tantôt et continuait son chemin à travers les dédales de pierres tombales, à présent nettement plus visibles. Le brouillard était moins épais, il était donc plus facile de se repérer  dans ce désordre de pierres et de racines.

Soudain, il entendit un craquement. Il eut à peine le temps de se retourner qu'un ombre passa par sa droite avant de passer devant lui. Il sentit une sensation de légèreté sur lui: cette chose venait de lui dérober la pierre noire. En une fraction de seconde, il put identifier la personne qui venait de lui soulager de son bien. Devant lui se dressait la gamine à la chevelure bleue qu'il venait de sauver. Elle se tenait au milieu du chemin, l'empêchant par la même occasion de passer. Enfin, "empêcher" était un grand mot. Il n'avait qu'à s'envoler ou à foncer sur elle pour débloquer le passage, mais le fait qu'elle tenait ce pourquoi il avait tout ce chemin l'avait cloué sur place.

«Ce n’est pas très gentil d’ignorer une faible fille sans défense.»

le nargua-t-elle. Sans défense? Elle se jouait de lui de toute évidence. Cette fille venait carrément de lui subtiliser quelque chose sans qu'il puisse y faire grand chose. Elle était d'une agilité remarquable, probablement une voleuse à la tire ou une combattante spécialisée dans l'art furtif. Peu importe. Ce petit "contretemps" ne fit pas perdre son calme à Oberon. La jeune fille profita de l'éclairci pour le dévisager encore plus. Quelques secondes après, elle se mit à jouer avec la pierre, la faisant sautiller sur un tempo bien défini dans ses mains, comme un vulgaire caillou que l'on aurait ramassé par terre. Si jamais elle l'échappait au sol, qui sait ce que le Roi lui ferait. Cet artefact avait plus de valeur que toutes les vies humaines de la région.

«Tout ça pour ça ? Hmm. Si tu me dis ton nom, je te la rendrai sans faire d’histoire. Ça te va  ?»

continua-t-elle avec nonchalance. Un marché? Se rendait-elle compte de sa position actuelle? Sans doute, elle l'avait vu à l'œuvre. Ou alors, elle possède des pouvoirs cachés. Peu probable. Sinon pourquoi serait-elle enfermé dans la tombe, comme un vulgaire rat piégé dans une tapette?

Le seul don que possédait cette gamine, c'était bien évidemment celui de s'attirer des ennuis. Servir de pâture à une meute de pilleurs puis provoquer un type qui n'avait aucune notion de pitié ou presque, il semblerait que la bêtise soit le moteur qui faisait avancer cette fille. Bon, objectivement son marché était honnête. Elle ne demandait que son nom. Mais il n'avait aucune garantie qu'elle lui rendrait sa pierre une fois qu'il lui révélait son identité. Hors de question de négocier. Il lui fallait récupérer l'artefact et pour cela il devait réfléchir à une stratégie efficace.

Il fixa l'inconnue sans broncher. Ses points forts étaient l'agilité et donc par analogie, l'esquive. Son corps frêle ne lui conférait sûrement pas une importante force physique, mais cela se compensait par sa discrétion. Les pupilles d'Oberon firent quelques va-et-vient à gauche à droite pour lui donner une analyse de son environnement direct. Le brouillard commençait à se dissiper mais l'humidité ambiante était encore assez élevé pour booster sa magie aqueuse. L'environnement accidenté était propice à la rétention de l'eau et l'alignement assez désordonné des pierres tombales et des tombes gêneraient les tentatives de fuite et d'esquive. Le Roi des Fées n'avait rien à envier à cet inconnue en matière d'agilité et de techniques de corps-à-corps, mais avec une armure sur le dos, il perdait en matière de vitesse. La meilleure option résidait dans la vitesse d'exécution de ses sorts, dans l'observation et le timing. Bon, il avait un plan, place à l'application.

Il saisit sa cape d'une main, la retira puis la jeta à terre. Avec l'éclat des quelques lampadaires qui décoraient le long chemin menant à la sortie du cimetière, on pouvait voir très nettement l'armure doré qu'il endossait. Elle brillait dans la nuit et à chacun des mouvements du souverain, on pouvait entendre l'entrechoquement métalliques entre les différentes parties de la protection en or.

"Steam Terror, Death by the Fire". Les pupilles d'Oberon passèrent de leur magnifique éclat émeraude à une couleur rouge sanguine. Une brume épaisse se mit à se former, réduisant à nouveau la visibilité. Quelques secondes plus tard, la brume atteignit une température telle que celui qui respirait l'air environnant pouvait sentir ses poumons se réchauffer de l'intérieur. Il avait utilisé l'humidité ambiante pour créer son brouillard qu'il avait réchauffé avec sa propre énergie magique, qui a eut pour effet la création d'humidité supplémentaire dans les airs. Il fallait à présent utiliser ce surplus d'eau pour son prochain sort.

Sans attendre, le monarque écarta les bras avant de les tendre vers l'avant tout en les rejoignant. "Drowning Cascade". Une immense quantité d'eau se matérialisa, se déplaçant à toute vitesse en direction de la jeune fille, dévastant les pierres tombales et les arbres qui avaient le malheur de se trouver sur son passage. À coup sûr, elle éviterait le raz -de-marée en sautant en l'air, mais la zone serait inévitablement transformée en "mer", modifiant ainsi l'aspect du paysage.

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http://leygion92.tumblr.com/
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Mer 22 Jan - 18:39

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L’instinct de conservation ? Connait pas. De toute façon, la confiance en soi de la jeune demoiselle dépassait bien tout ça. Et sa fierté – parfois mal placée – lui empêchait tout retour en arrière. De quoi aurait-elle l’air à lui rendre cette pierre la queue entre les jambes ? Si elle faisait ça, elle ne pourrait jamais plu se regarder dans un miroir avec la conscience tranquille. D’ailleurs, elle avait le pressentiment qu’il préparait quelque chose. Se débarrassant de sa cape, la jeune demoiselle pu poser les yeux sur l’imposante armue dorée qu’il semblait porter en permanence. Elle semblait s’adapter parfaitement à ses formes et sans doute qu’elle aurait pu le trouver attirant s’il n’était pas si taciturne. Ses instincts aux aguets, elle l’observa en cessant de faire rebondir la pierre dans sa main, sans pouvoir l’expliquer, elle ressentait un danger imminent qui lui faisait dresser les cheveux sur la nuque. Après un frisson, elle rangea la pierre dans son haut pour ne pas le perdre et resta sur le-qui-vive. Donner son nom tout simplement aurait été tellement plus simple mais voyant que le silence s’éternisait, elle devinait qu’il ne céderait pas. Peut-être que l’essoufler un peu arrangerait les choses ? Peut-être pas. Mais il fallait qu’elle reste en mouvement sinon, elle se rouillerait sur place, notamment à cause des blessures qu’elle avait déjà.

Maintenant, les choses s’enchaînèrent très vite. Fini la lueur émeraude, les yeux de ce qui serait certainement son adversaire virèrent au rouge écarlate et lumineux. Ils en étaient presque terrifiat si elle avait pu être terrifiée par lui. Elle ne savait pas vraiment pourquoi, mais à nouveau le brouillard s’épaissit entre eux, devenant si dense que pendant quelques secondes, elle eut du mal à respirer tant ses poumons brûlaient, comme si elle tentait de respirer de la vapeur d’eau en ébullition. Heureusement pour elle, elle eut la présence d’esprit de reculer d’un bond. Mais ce qui se passa ensuite fût plus imprévu encore. Une énorme vague se forma soudainement devant la jeune demoiselle qui, sautant de pierre tombale en pierre tombale parvint à sauter par dessus et retrouver en équilibre précaire sur une tombe assez grande mais à la solidité douteuse pour émerger de ce terrain à présent inondé. Si elle restait trop longtemps là-dessus, la pierre finirait par se désagréger totalement. Maintenant qu’elle ne pouvait plus se planquer derrière les pierres, elle se sentit une fraction de seconde démunie. Mais sa positive attitude la rassura, même ainsi, elle pouvait toujours se mouvoir en restant à distance, il lui suffirait de rester sur les pierres le temps qu’il s’épuise, lui et sa magie. C’était la première fois qu’elle en voyait d’aussi près et ne pouvait s’empêcher de trouver ça ... Hmm ... Magique ?


- Ce serait quand même plus simple de me dire ton nom, tu sais ?
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Lançat-elle gaiement, en trouvant une pierre suffisamment solide pour avoir échapper au tsunami improvisée. Elle ne voulait pas vraiment se battre, simplement satisfaire sa curiosité. A présent qu’elle avait vu de quoi il était capable, elle restait tout de même méfiante pour la suite des événements. Il avait été capable de tuer pour cette chose et rien ne garantissait qu’elle ne serait pas la prochaine si elle commettait la moindre imprudence. Même si la plus grande avait été de se mettre sur son chemin. De toute façon, ce qui est fait est fait non ? Pour le moment, la pierre était toujours bien calée contre elle et elle sentait son poids. Elle le voyait déjà s’imaginer la prendre sur sa dépouille mais elle ne le laisserait certainement pas faire. Fouillant ses poches arrières, elle se rendit compte avec effroi qu’elle n’avait pas pris d’arme avec elle. Elle qui d’habitude avait au moins un flingue. C’était bien malin tiens. Faut dire, cela ne l’étonnait même pas d’elle même tellement elle était tête-en-l’air. C’est pour dire. De toute façon, elle ne voulait pas se battre à la base et c’était juste pour se rassurer un minimum puisqu’elle avait déjà vu que les arme étaient inefficace contre ce gars.


- C’est un secret d’état ou bien ... Ah merde, tu ne serais pas muet quand même ?!
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Dit-elle soudain en se demandant sincèrement s’il était simplement capable de parler. Sinon, elle devait l’avoir offensé à parlementer ainsi comme ça sans arrêt et son comportement serait tout à fait justifier devant la jeune demoiselle au tact légendaire. Mordre sept fois sa langue dans sa bouche avant d’ouvrir le bec. Peut-être que cela lui serait-utile des fois, quand même. Elle s’accroupit un moment en se grattant la tempe. Idiote, voilà qu’elle avait presque arraché les plaquettes qui couvraient à peine sa plaie. Elle ne devait pas oublié de la désinfecté quand elle rentrerait. Entre-temps, elle espérait quand même ne pas l'avoir plus offensé en insistant, quoiqu'elle possédait tout de même une curiosité assez morbide de voir à quel point il était puissant et désirait presque le voir encore recourir à sa magie.

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Oberon
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Jeu 23 Jan - 21:23


Sans surprise, l'agilité de l'inconnue se révéla plus qu'efficace pour éviter la lente et importante quantité d'eau, qui s'abattit violemment sur le sol. Une vase étendue aqueuse se forma alors, recouvrant complètement le sol, ne laissant que quelques pierres tombales dépasser. D'ailleurs, c'est sur ces dernières que la jeune fille s'était mise à sauter afin d'éviter le raz-de-marée. Lorsque l'eau se calmait enfin, elle avait trouvé refuge sur l'une de ces pierres, qui n'avait pas l'air très solide au passage. La première étape était un succès. Non seulement elle ne pouvait plus se cacher derrière les pierres mais ses possibilités de mouvements avaient considérablement diminués. Le plus judicieux à faire serait de détruire les quelques blocs de béton restant afin qu'elle n'ait plus d'appui mais cela serait tout simplement une perte de temps pour un tel adversaire. Il avait une meilleure alternative.

«Ce serait quand même plus simple de me dire ton nom, tu sais ?»

lui dit-elle joyeusement. Une fausse gaieté pour masquer son inquiétude? Sûrement. La démonstration de tout à l'heure avait dû provoquer une coulée de sueur froide, surtout qu'à le lecture de son visage, on pouvait aisément deviner qu'elle n'était pas habituée à voir de la magie. Son visage devint un peu plus sérieux. Elle semblait sur ses gardes plus que jamais, attendant tout simplement la prochaine offensive. Qu'elle ne s'en fasse pas, cela n'allait pas tarder. Elle se mit à fouiller derrière, cherchant visiblement quelque chose. Mais rien n'en sorti. Que cherchait-elle? Une arme? Rien qu'en l'observant, Oberon pouvait deviner qu'elle n'avait nullement l'intention d'attaquer ni de riposter. Stratégie vieille comme le monde. Attendre que l'assaillant s'épuise en esquivant continuellement ses offensives. Comme si le Roi allait tomber dans un piège aussi grossier. La guerre n'est pas un jeu et elle allait l'apprendre à ses dépends.

«C’est un secret d’état ou bien ... Ah merde, tu ne serais pas muet quand même ?!»

Pourquoi tenait-elle tant à savoir son nom? Peu importe. Elle lui avait dérobé son bien et pour cela, il ne pouvait lui accorder sa confiance. Les gens comme ça ne tiennent jamais leurs paroles. Il le savait très bien, lui même est indigne de confiance. Et qui d'autres qu'un homme sournois et manipulateur était le plus habilité à comprendre la stratégie utilisée par quelqu'un de semblable? Enfin, semblable était un grand mot. Cette jeune fille était plus une fusion de lui et de Allen. Sa sournoiserie et le côté espiègle de son amie d'enfance.

La gamine à la chevelure bleue s'accroupit quelques instants, se grattant la tempe. Elle rouvrit la plaie qu'Oberon lui avait faites en défonçant la dalle de la crypte. Sa concentration avait quelque peu baissé. Il était temps de passer à la seconde étape de son plan. Ce n'était sa magie de prédilection mais il en savait suffisamment pour pouvoir envoyer des attaques de faibles et moyennes intensités. De plus, ce que cette fille ignorait, c'est que la pierre noire était un catalyseur de magie, autrement dit si elle rentrait en contact avec de la magie, cette dernière s'en retrouverait amplifiée de façon considérable. Tout était en place. L'air était très humide à cause de l'évaporation de la masse d'eau au sol, ce qui était propice à la conduction électrique, au sol comme dans les airs.

"Allen, je t'empreinte l'un de tes sorts, Voltaic Hammer!". La fée frappa le sol avec ses pieds, faisant apparaître un cercle magique. Une puissante décharge électrique en sortit et se propagea immédiatement dans l'eau et l'humidité de l'air. La jeune fille n'avait pas les moyens d'esquiver une attaque qui frappait toute la zone, à moins de posséder un générateur de bouclier ou une barrière de magie. L'électricité ne tarda pas à entrer en contact avec sa cible et la pierre qui se trouvait dans ses vêtements. La réaction ne se fit pas attendre non plus. La décharge s'amplifia au niveau de la pierre noire, qui se mit à balancer des éclairs dans tout les sens depuis l'intérieur des habits de l'inconnue, déchiquetant son haut. La puissante décharge éjecta la gamine vers l'arrière, laissant la pierre suspendue dans les airs, continuant à envoyer de la foudre de façon anarchique.

Oberon ne rata pas cette chance. Il sauta en direction de la pierre et la saisit d'une main, l'empêchant d'envoyer plus de décharge, non sans douleur. "Tscch, ça brûle." Toujours dans l'élan de son saut, il voyait la jeune fille toujours dans les airs, sous l'effet de l'onde de choc. Le Roi déploya, ce qu'il fait rarement, ses 6 paires d'ailes de couleurs blanche et or. Il rattrapa la gamine dans sa chute, la suspendant dans les airs par ses deux bras qu'il tenait d'une main. Ses vêtements du haut avaient complètement été désintégré, et elle semblait sonné. Il la fixa froidement, puis rangea dans son armure la pierre noir encore brûlante dans sa main libre.

«Peu importe mon nom ou le tiens. Tout ce qui est important à savoir, c'est comment je vais te tuer.»

Froid, glauque, cruel et terriblement efficace. Pourquoi voulait-elle lui mettre un nom alors que ces adjectifs suffisaient largement pour définir Oberon? Mystère. Pendant ce temps, au dessous de nos protagonistes, l'eau qui avait été chauffé par le passage de l'électricité s'évaporait rapidement, laissant paraître de nouveau le sol verdâtre du cimetière.

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Sam 25 Jan - 12:57

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Elle l’avait pourtant pris pour un mage d’eau. La suite, elle n’aurait certainement pas pu la prévoir. Tandis qu’elle réfléchissait un temps soit peu pour une fois, une violente décharge parcourut son corps. Avec la crypte, l’humidité et son invocation d’eau la jeune femme était presque aussi trempée que le terrain et cela bien évidemment n’est pas conseillé en cas d’orage. Elle avait tellement raison de craindre la foudre. Même si elle avait pu bouger, le fait que ce soit des éclairs l’avait de toute façon tétanisée. Cette peur insidieuse qui s’étaient insinuée en elle à ce moment avait presque eut raison d’elle. Son corps léger lui semblait pourtant anormalement lourd alors qu’elle était expédiée comme au ralentis quelques mètres en arrière. Ses paupières se refermèrent et le noire l’enveloppa de son manteau. Même si tout lui semblait long, comme hors du temps, elle savait que le choc brutal de la pierre et de la réalité finirait par la happée de plein fouet. La vérité, en ce moment, c’est surtout qu’elle manquait de force, d’énergie pour quoique ce soit. C’est fou comme l’on peut penser vite et à des choses futiles dans ce genre de moment. Elle se revoyait débarquant sur l’île, faire la fête sur la place de son ancienne ville, les lettres de Dum qu’elle entreposait dans sa chambre en les lisant à moitié, le lycée, le collège, le jardin de ses parents ...

Sa chute s’immobilisa alors avec violence, elle n’avait pourtant pas toucher le sol et ce n’était pas ce à quoi elle s’attendait. La pression sur ses poignets était forte mais ce n’était rien comparé aux tiraillements qu’elle avait dans tout le corps à présent. Une voix grave, presque rocailleuse dégageant tout de même une note mélodieuse. Un ton froid, sec. Alors il n’était pas muet pour finir. Une grimace de douleur se transformant en sourire sur le visage de la jeune fille. Quelque part, l’avoir pousser à utiliser la parole envers était pour elle une victoire. Devait-elle tenter d’articuler quelque chose en réponse ou bien continuer de rester à la limite de l’inconscience. Le sourire sur son visage l’ayant déjà trahie de toute façon, elle toussota deux ou trois fois en essayant de parler. Ses poumons la brûlaient et son cœur drainait à présent de l’adrénaline dans tout son corps. S’en suivrait alors l’endorphine naturelle qui finirait surement. En fait, elle n’avait plus vraiment de temps à perdre si elle voulait tenter le tout pour le tout. Cependant, elle se refusait de mourir ici et de cette façon. Levant douloureusement la tête en ouvrant un œil, elle observa son interlocuteur qui la tenait toujours fermement au dessus du sol. Remarquant les paires d’ailes dans son dos sans pour autant les relevés.


- Je ... Refuse de ... Mourir ... ici.
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Articula-t-elle. Sa bouche était déjà pâteuse et chaque mots prononcés lui arrachait presque la gorge. Elle fût prise de toux une nouvelle fois, quelques gerbes de sang s’arrachant de là. Peu importe ce qu’il ferait à ce moment, elle refuserait de mourir tant qu’elle n’avait pas au moins revu Dum, histoire de se faire pardonner auprès de la jeune femme. Elle sentait qu’il lui restait tant de chose à vivre, tant de défis qu’elle s’imposerait à relever. Dans une ultime effort, elle continua de soutenir son regard. Elle sentait le vent sur sa peau à présent nue, sous les yeux du son adversaire. Oui, l’écart de puissance était tel qu’elle n’aurait de toute façon rien su faire mais même ainsi elle restait maîtresse d’elle même. Son étincelle de vie était encore bien vivante et elle n’abandonnerait pas. Jamais. Même en désavantage et avec cet échec cuisant, la honte qu’elle aurait du avoir de se retrouver même nue devant lui n’était pas présente dans ses yeux. Elle avait joué à un jeu dangereux et elle avait perdu. Inconsciente comme elle l’avait toujours été.  


- Encore moins ... Sans connaître le .. nom .. de mon .. Adversaire.
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Parvint-elle à ajouter avant de tomber à court de force. Sa tête retomba et ses yeux se refermèrent. Elle n’était pas encore vraiment à bout mais au moins ainsi, elle pourrait encore préserver le peu de force qu’il restait en elle.

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Oberon
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Sam 25 Jan - 18:29


Le pouvoir amplificateur de la pierre noir était plus important que prévu. Même Oberon ne s'attendait pas à ce qu'elle fasse autant de dégâts, étant donné la nature plutôt faible du sort qu'il avait utilisé. Bah, il s'agissait d'une humaine, ceux-ci avaient moins de résistance à la magie que les autres races humanoïdes. Des traces de brûlures sur tout le corps, égratigné, et quasiment la poitrine à l'air, la situation ne pouvait pas être plus humiliante qu'à cet instant. Et pourtant, la grimace de douleur qu'elle affichait tantôt s'était transformé en un sourire. Elle était encore consciente, c'était une chose, mais comment pouvait-elle sourire dans de telles circonstances? Hypocrisie? Oui, il ne voyait que ça. Sans doute riait-elle pour ne pas avoir à désespérer, sachant très bien que toute façon,  pour elle le bout de la route était atteint.

Avec le peu de force qui lui restait, elle s'essaya à parler mais seul deux ou trois toussotements en sortirent. Le souverain pouvait sentir sa douleur à travers les tremblements de son corps. Lorsque le corps était aussi affaibli, l'esprit l'était tout autant. En contact direct avec elle, Oberon, ne pouvait pas voir, mais pouvait sentir le flux de souvenirs qui inondait l'esprit de la jeune inconnue. Cela arrivait fréquemment quand quelqu'un était au bord de la mort, ses pensées allait souvent vers des souvenirs forts tels que les regrets ou les amours. À quoi ou à qui pouvait-elle bien penser, cela ne l'intéressait pas plus que ça. Le flux s'arrêta brusquement, et la tête de la jeune fille se leva lentement. Elle ouvrit un seul œil et se mit à regarder le sol qui était loin au dessous d'eux puis fixa à nouveau l'homme en armure, qui la tenait toujours d'une seule main.

«Je ... Refuse de ... Mourir ... ici.»

Elle avait du mal à parler. Juste après avoir prit la parole, elle se mit à tousser violemment, crachant quelques millilitres de sang. Ses organes internes, surtout le cœur, avaient subit de lourds dégâts. Et elle affirmait haut et fort qu'elle n'acceptait pas la mort. Ces humains! La mort est une fatalité que l'on ne peut éviter, peu importe qu'on l'accepte ou pas. Et même si l'envie de vivre y est, il y a des choses qui sont immuables, que l'on ne peut changer. Elle pourrait dans toutes les forces qui lui restaient, cela ne la garderait pas en vie, peut-être pour quelques minutes supplémentaires, mais au final le résultat demeurerait le même. Non sans difficultés, cette effrontée continuait de le regarder, utilisant ses dernières ressources, tremblante comme jamais.

«Encore moins ... Sans connaître le .. nom .. de mon .. Adversaire.»

Encore avec cette histoire? Tout ça pour ça? Personnellement, il ne la considérait nullement comme une adversaire, mais comme un contretemps, un simple obstacle qu'il fallait enlever. Elle ne s'était même pas battu. À bout de forces, son souffle de vie commençait à diminuer. Sa tête retomba et ses yeux se fermèrent. Il lui restait encore de l'énergie vitale pour une heure ou deux, mais elle choisit délibérément de ne plus user de ses forces. Pour quelles raisons? Ses réserves ne lui sont plus d'aucune utilité, elle allait mourir de sa main d'ici quelques secondes. Mais quelque chose tracassait Oberon. Depuis quelques temps, il était confronté à des humains de l'Organisation, et tous autant qu'ils sont, ils partageaient le même caractère, cette même particularité. Celle de ne jamais abandonner, de refuser la mort, de ne pas céder devant l'adversité et le danger. Jamais un humain n'avait montré un tel caractère auparavant. Pourquoi? Qu'est-ce qui les différencient des autres de leur espèce? Alors que tout est contre eux, qu'il est évident qu'ils allaient mourir, qu'ils étaient impuissants, pourquoi s'entêtent-ils? Oberon ne comprenait pas. Il lui fallait des réponses.

Le souverain fixait le visage "endormi" de l'inconnue à la chevelure bleue. Cette couleur, cette expression, ce corps. Elle avait beaucoup de points communs avec Yonne, cette humaine qu'il avait jadis aimé. Elle aurait pu être sœur, enfin il exagérait. La ressemblance n'était pas frappante, mais suffisante pour faire remonter en lui de vieux souvenirs de son adolescence. Oberon desserra ses doigts, annulant l'étreinte sur les poignets de la jeune fille. Celle-ci se mit à tomber, comme au ralenti, avant de tomber dans l'eau, qui ne s'était pas encore évaporé complètement. Le visage de la jeune fille, ainsi que sa poitrine, dépassait la surface aqueuse. La fée la regardait de haut, la fixant avec attention. Soudain, il descendit à toute vitesse vers elle, le pied droit plié et le pied gauche tendu. "Falling Stone". Il s'écrasa sur son ventre, le pied en premier. Le choc créa de petites vagues, témoignant du peu de force qu'il mit dans son attaque. Ce n'était pas destiné à l'achever.

Il la saisit de nouveau par le bras et la redressa afin que son visage soit à la hauteur du sien. L'impact avait causé encore plus de dégâts, et un filet de sang dégoulinait en abondance de la bouche de la jeune fille.

«Même en ce moment, tu penses que tu ne vas pas mourir? C'est moi qui décide si tu dois vivre ou non, que tu le refuses ou non, ta mort est quelque chose sur laquelle tu n'as absolument aucun contrôle. Ne te sens-tu pas ridicule? Mourir pour un nom, stupide humaine!»

Il avait haussé le ton à la fin de sa phrase. Comme si l'attitude de cette fille, en plus de susciter en lui de l'incompréhension, le mettait en colère. Et il ne savait pas pourquoi. Quelque chose en elle le troublait, sa ressemblance avec Yonne, ou tout simplement une accumulation de tout ce qu'il a pu expérimenter en côtoyant les autres humains. Il voulait une réponse, et cette jeune fille aux cheveux bleues, avait-elle les réponses qu'il cherchait?
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Lun 27 Jan - 1:15

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Elle n’était pas au bout du rouleau. En fait si, peut-être un peu. Mais de toute façon, elle ne l’accepterait jamais. Les yeux clos, elle peinait presque à chacune de ses inspirations. C’est pourquoi elle se réservait, poussée dans ses retranchements, elle ne se rappelait pas un jour avoir connu une telle douleur physique, pourtant, elle en avait eut des bagarres à cause de ses fréquentations douteuses lorsqu’elle était plus jeune. Ses bras lui faisaient mal avec le poids de son corps, elle se demandait s’ils ne finiraient pas par s’arracher. Elle se demandait ce qui le poussait à rester ainsi. Le temps lui paraissait long, comme si les secondes s’étaient arrangées avec les minutes et ces dernières avec les heures pour bien prolonger la douleur de la jeune femme. Comptait-il la garder suspendue ici jusqu’à ce qu’elle renonce ? Il pouvait toujours courir si c’était ce qu’il espérait. Elle ne lui ferait pas ce plaisir. Après cette réflexion, elle sentit la pression sur ses poignets se relâcher et pendant un court instant, elle ne ressenti l’effet de la gravité que par une brise légère dans son dos. Celle-ci lui fit légèrement du bien même si elle sentait ses cheveux virevolter dans les airs à côté d’elle. Pendant un court instant, elle pensait voler, libérée de tout, dans le ciel. Un oiseau bleu. Elle prit une inspiration, son mince rictus disparaissant enfin de son visage.

Le choc n’en fût que plus brutal. Son dos heurta le sol lui rappelant qu’elle n’avait pas d’ailes, qu’elle n’en aurait jamais et que la gravité l’enchaînerai toujours au sol. Atterrissant dans une flaque l’eau laissait à peine sa tête ressortir tandis qu’elle luttait pour rester consciente, encore un peu. La pensée d’avoir peut-être présumé de ses forces lui traversa l’esprit mais elle n’avait pas la force de hausser les épaules. Le liquide qui l’entourait était froid et elle sentait déjà ses membres s’engourdir. A dire vrai, elle ne sentait déjà plus rien que la douleur dans sa poitrine. Ses yeux papillonnèrent un court instant avant de s’écarquiller. Encore un coup, au niveau du ventre cette fois. Elle cracha une gerbe de sang en se relevant légèrement avant de retomber lourdement sur le sol. A cet instant, glissant d’un dernier lambeau de son haut qui s’était également fait la malle, une petite carte plastifiée de l’agence glissa en flottant sur l’eau. Dessus, toutes les informations ou presque la concernant, seul son nom légal était absent. Comme si elle était et n’avait toujours été que Tweedle Dee. De nouveau, elle se sentit émerger de l’eau, tirée par une force exercée sur ses bras. Allait-il la jeter au sol jusqu’à ce que mort s’en suive ?

Lui répondre. Elle en mourrait d’envie. Le provoquer davantage. Elle avait l’impression de sentir une mince point de colère dans ses paroles. Qu’y pouvait-elle si elle lutterait pour sa survie jusqu’au dernier instant ? Il n’avait pas compris. Depuis longtemps ce n’était plus une affaire de nom, mais une affaire de fierté qu’elle n’abandonnerait pas. Peu importe ses souffrances et peu importe dans quel état pitoyable elle apparaissait en ce moment. Blessée et dénudée. Le ridicule n’avait plus sa place dans son esprit. Oui, c’était ridicule d’avoir risquer sa vie ainsi mais était-ce ridicule de s’accrocher ainsi un objectif fixé, si futile soit-il ? Elle ne le pensait pas. Si elle pouvait, elle lui rirait au nez. Mais elle avait déjà du mal à respirer. Mourir pour un nom, certainement pas. Mais mourir pour ses principes, ça c’était déjà plus envisageable. Qu’importe qu’elle soit incomprise ou qu’il se moque ouvertement d’elle. Un son rauque s’échappa de sa gorge et de nouveau elle cracha deux ou trois gerbe de sang pour dégager sa trachée.


- Je ne vais pas ... Mourir !
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Le nargua-t-elle en ouvrant les yeux pour les planté dans les siens. Peu importe ce qu’il pensait, elle ne pourrait pas mourir. Convaincue d’avoir encore des tas de choses à vivre. Elle soutenait son regard sans ciller malgré la douleur. Elle ne doutait pas qu’il puisse lui arracher l’étincelle de vie qu’il restait encore dans son regard mais la provocation jusqu’au bout des ongles. Elle ne lâchait pas les yeux vert de son interlocuteur. Sans raison apparente, elle parvenait cette fois à le fixer sans ciller alors qu’elle n’avait plus la force de rien d’autre. Elle ne céderait surement qu’en tombant une nouvelle fois dans l’inconscience. Ce qui ne tarderait probablement pas d’ailleurs.


- Tu peux ... Peut-être ... prendre ... Ma vie ... Mais pas ... Ma fierté.
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Ses mots sortirent de sa gorge assez fort mais presque inaudible. Son esprit devenait de puis en plus brumeux et des points lumineux se mirent à danser devant ses prunelles. Elle le regardait sans le voir et son corps devint flasque, inerte tandis qu’elle tombait dans le néant. Elle ne pensait plus, ne rêvait plus. Rien, un abîme l’enveloppant dans un manteau de froid. Elle était vivante, certes mais dans quel état. Elle respirait faiblement, la douleur toujours aussi vive. C’est bien ça, maintenant, elle s’y accrochait presque. Tant que je souffre, c’est que je suis vivante.

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Oberon
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Lun 27 Jan - 5:18


Si elle était encore en vie, c'est bien parce que la fée avait délibérément diminué sa force de frappe et évité certains points vitaux. La tenant par un seul bras, il l'observait attentivement, attendant peut-être vainement une réponse valide à ses questions. Sa respiration était irrégulière tout autant que son pouls, qui jouait sur un rythme saccadé et absent de toute harmonie. La vue de sa poitrine dénudée ne le fit pas broncher, ce qui était assez étonnant venant d'un homme. Mais Oberon n'était pas un homme ordinaire, et si ses pulsions vis-à-vis de la gente féminine étaient existantes, sa cruauté et sa haine étaient situées à un cran au dessus de ce genre de passion. La voir dans un état si pitoyable ne lui inspirait que du dégoûts aux premiers abords mais cette situation le renvoya quelques secondes dans ses souvenirs. Il voyait encore le corps meurtri de Yonne, son amour de jeunesse, à qui il avait brutalement enlevé la vie, sans aucun regrets. Ou pas. Quelque part au fond de lui-même, il aurait pu lui pardonner d'avoir provoqué la mort de son père, et continuer à vivre une vie paisible. Mais on ne revient pas en arrière, et il le savait bien. Il avait fait le choix de vivre sa vengeance et de se terrer dans l'enfer glacé de la solitude.

Il fut tiré de son escapade dans le passé par de violents toussotements. La jeune inconnue semblait avoir reprit conscience à cause de la douleur du coups d'Oberon. Elle cracha à nouveau quelques gerbes de sang dont quelques gouttes vinrent se déposer sur les joues du souverain. Même si le coup n'était pas mortel, elle faisait preuve d'une résistance exceptionnelle. Elle s'accrochait à la vie. Une qualité rare chez le genre humain.

«Je ne vais pas ... Mourir !»

dit-elle dans une énième provocation. Elle avait ouvert les yeux, défiant la fée du regard. Toutes ses forces étaient concentrées dans cette action, le reste de son corps s'étant complètement relâché. Que de conneries! Il lui suffisait de lui arracher le cœur pour que cette effrontée se taise à tout jamais. Et elle continuait malgré tout à clamer haut et fort qu'elle n'allait pas succomber. Si Yonne avait accepté son destin et s'était laissée mourir, cette gamine continuait à le narguer, à faire briller le peu d'étincelle de vie qui lui restait. Oui, les yeux d'un mourant sont généralement vide de volonté, mais les siens brillaient de milles feux. Une volonté de fer dans un corps de paille. Que de la mascarade au final. Ses forces la quittaient et elle n'allait sûrement pas tarder à sombrer dans l'inconscience pour finalement mourir de ses blessures.

«Tu peux ... Peut-être ... prendre ... Ma vie ... Mais pas ... Ma fierté.»

Probablement ses dernières paroles. Elle avait jeté tout ce qui lui restait dans cette ultime phrase. Elle avait crié sans pour autant que cela soit audible mais suffisamment pour être entendu de l'homme en armure. La lumière de ses pupilles commençait à s'estomper, signe qu'elle était en train de partir. S'en était bientôt fini, il n'avait qu'à la laisser là et partir, aucun être humain ne pouvait survivre à de telles blessures. Mais quelque chose tracassait toujours autant Oberon. Il sentait que s'il la laissait ici, cette jeune fille était capable de ramper après lui, de s'accrocher à lui, de vivre. C'était tout bonnement impossible mais une voix venant du fond de son âme lui disait le contraire. Et qui plus est, il n'avait toujours pas la réponse à ses questions. Pourquoi ne pouvait-elle tout simplement pas le supplier de l'achever afin de mettre fin à ses souffrances? Non seulement elle mais tout les autres. Nayomi, Le Cendreux, Tea, tous avaient lutté contre lui, prenant tous conscience de leur faiblesse mais refusant obstinément de s'avouer vaincu. Mais plus que les autres, cette gamine à la chevelure bleue faisait preuve de...qu'avait-elle dit? De la fierté? Plus il observait son visage inconscient, plus il lui trouvait de la ressemblance avec...lui. Cette fierté sans bornes, ce désir de vivre et d'accomplir son destin, il ne s'était même pas rendu compte qu'il était très similaire à cette jeune fille. Toutes ces années passées à détruire, combattre, haïr et s'enfermer lui ont fait perdre de vue quel genre d'homme il était.

Le corps de l'inconnue se fit plus lourd. Elle était quasiment inconsciente, vidé de toutes ses forces. Il lâcha sa main et la rattrapa de justesse dans ses bras, la regardant toujours, comme si son visage allait lui fournir plus de réponses à ses interrogations. Il refusait de le reconnaître, mais il éprouvait une certaine admiration pour elle. Elle mourrait comme une guerrière. Lequel des ses hommes pouvaient se vanter d'avoir autant de fierté et de courage qu'elle? Pratiquement aucun. C'était peut-être là la force des hommes, et si la plupart d'entres eux étaient des lâches, des êtres pervertis et faibles, il existait peut-être des hommes et femmes d'exceptions qui ne méritaient pas de subir sa vengeance.

Quelque chose posé sur le sol attira son attention, brillant à la faible lumière des lampadaires. Entre-temps, la majorité de l'eau s'était évaporée, laissant paraître un sol boueux parsemés de quelques dizaines de flaques peu profondes. Tout en la soutenant sa tête de son bras droit, il s'accroupit pour ramasser l'objet. Il s'agissait d'une carte recouverte d'une mince enveloppe plastifiée sur laquelle était imprimée la photo de la jeune fille. "Nom: Inconnu, Surnom: Tweedle Dee, 20 ans, Organisation de GML". Les yeux d'Oberon s'écarquillèrent quelques secondes avant de reprendre leur taille normale. Elle était une agente, tout comme lui. Elle n'avait pas de nom, et malgré qu'il l'ai considéré comme une gamine, elle était plus que lui d'à peine deux ans. Au fait, depuis quand les agents possédaient se genre de carte de travail? En tant qu'agent secret, l'anonymat était le mot d'ordre. Était-elle tout simplement stupide? Peu importe. Ce qui était sûr, c'est que le loup n'allait pas apprécier de perdre un agent de cette valeur. Oui, il avait reconnu ce fait, Tweedle était une personne particulièrement intéressante, forte, qui lui ressemblait dans de nombreux points. Mais il était trop tard.

Peut-être pas. Il restait encore une alternative, mais peut-être aussi la plus grande erreur qu'il pouvait commettre. Il ferma les yeux et se mit à penser. Tout se mêla dans son esprit. Son douloureux passé, son père, sa haine sans limite pour les humains, son objectif, l'Organisation, ses gens à qui il avait donné une chance. Yonne. Il se remémora cette le moment où il lui avait sauvé la vie alors qu'elle était au bord du gouffre de la mort. Elle l'avait supplié de le tuer, et s'était toujours demandé ce qui se serait passé s'il l'avait écouté. Rien de tout ce qu'il vit ne serait arrivé. Au final, était-ce sa faute? Non, ça ne se peut pas. Que devait-il faire? Elle pourrait être utile à l'agence et à ses ambitions également. Mais c'était bien plus que ça, ce n'était qu'un motif qu'il s'inventer pour justifier le fait qu'à cet instant précis, l'envie de lui sauver la vie lui traversait l'esprit. Une phrase, qu'il avait prononcé lui même lorsque Yonne lui demanda pourquoi il l'avait sauvé, refit surface dans ses pensées. "Ai-je besoin d'une raison pour sauver la vie de quelqu'un?".

Il se sentait honteux de revoir la bonté resurgir en lui, mais en même temps ce n'était pas si désagréable. C'était dur à avaler, mais c'était ce qu'il était, ce n'était pas un psychopathe obnubilé par un simple désir de tout détruit, c'était un être meurtrit donc la gentillesse s'était violemment retourné contre lui, un être désespérément seul qui avait perdu tout ceux qu'il aimait et dont le seul vestige qui lui restait était ce Royaume vide de tout amour pour lui, que son père lui avait légué dans la mort. Si, il avait aussi Allen. Il n'était plus si seul en fin de compte. Un long moment de silence, à l'extérieur comme dans son esprit se mit en place.

Il ouvrit ensuite les yeux. Il avait prit sa décision. Sans trop y penser, il abaissa son visage contre celui de Tweedle Dee. Il déposa délicatement ses lèvres contre les siennes. Un flot de lumière bleue entoura les deux protagonistes. Les blessures visibles de la jeune fille commencèrent à se cicatriser et les bleues sur son corps disparaissaient au fur et à mesure que le baiser se prolongeait. Oberon sentait sa propre énergie vitale diminuer et passer à travers la bouche de la fille inconsciente. Enfin, après de longues secondes dans cette pose plutôt inconfortable, lui toujours accroupi, la tenant dans ses bras, il retira doucement ses lèvres et releva la tête. Il la déposa doucement sur le sol humide, plaça la carte de Tweedle sur sa poitrine puis se releva. Il marcha quelques mètres afin de ramasser sa large cape noire à capuche et revint sur ses pas. Il l'étendit sur le haut du corps de la jeune fille pour masquer ses attributs féminins. Il resta quelques secondes figé, la regardant encore inconsciente, tout en touchant ses propres lèvres du bout des doigts. Il ne savait pas s'il devait regretter ce qu'il venait de faire, il l'avait fait, un point c'est tout. Deux fois qu'il lui sauvait la vie. Il ne se reconnaissait plus.

Vaguement troublé, il se remit à marcher en direction de la sortie du cimetière. Il marchait assez lentement, on aurait dit qu'il avançait depuis 2-3 minutes mais il n'avait parcouru qu'une dizaine de mètres. Non loin derrière-lui, Tweedle Dee commençait déjà à s'éveiller. Elle avait gagné son pari, elle ne mourra pas ce soir.

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Lun 27 Jan - 13:26

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Alors c’est comme ça qu’arrive la fin. Seul dans le néant. Rien ne vous tend les bras en vérité, la faucheuse ne vous accueille même pas. Tout n’es qu’obscurité et silence autour. Elle se sentait tomber, glissé presque dans un puits sans fond dont elle ne pouvait même plus voir la lumière. Combien de temps s’était écoulé ? Aucune idée, aucune importance. Le destin n’est finalement qu’une douce fatalité qu’on ne peut contredire. On aura beau lutter, elle nous fera perdre de toute façon et quand on aura envie de lâcher prise, de tout quitter, elle nous retiendra même de force. Peut-être que la destinée doit être notre pire ennemie à tous, en définitive. Nous ne sommes que des pions sur un échiquier géant, la liberté n’est qu’illusoire. Que l’on se croit supérieur, que l’on essai d’être « libre », de « tracer notre propre destin ». Parlons en de ce destin, justement. Cette belle ironie à laquelle on s’accroche. Comme si l’on pouvait tracer son destin. Comme si l’on pouvait changer les choses, nous et notre ego  surdimensionné. Que faire contre le destin si lunatique. Toujours si incertain. Oui, il change toujours d’avis. Et l’on s’y soumet de force. Nous sommes soumis à cette chose sans enveloppe charnelle, sans âme, sans rien. Cette chose qui, malgré qu’elle ne soit que du vide, contrôle finalement nos vies. On la hait. Tous. Parce que même si elle est gentille, on sait parfaitement que ce n’est que momentané. Demain, elle vous prendra votre vie pendant qu’un vagabond deviendra riche ... Ou peut-être pas. Le destin ne serait-ce pas quelque fois un autre mot pour dire volonté ?

Que vous reste t-il quand l'humidité et le froid sont les seuls compagnons qui vous épaulent, brassant l'air rarissime de vos poumons brûlant que vous sentez brûler de l’intérieur ? Finir dans un cimetière, oui bien sûr qu’elle l’avait prévu mais pas avant d’avoir un petit âge  confortable et des gens pour lui faire l’éloge de ses plus belles conneries. Elle sourit de l’intérieur imaginant très certainement Dum raconter ses petits secrets gênants et de ne plus pouvoir la taquiner. Dum. Cette amie qui avait toujours été une partie d’elle, comment pouvait-elle penser l’abandonner à cet instant, toutes les grandes aventures, c’est avec elle qu’elle doit les vivre. Elle se l’était juré lorsqu’elles étaient encore petites. La plus grande des aventures, dit-on, est celle qu’il nous reste à vivre. Ce n’était pas à la souffrance qu’elle s’accrochait en désespoir de cause, c’était à la vie, elle ne voulait qu’on lui arrache cette étincelle. Lutter, toujours lutter pour sa survie, ça elle l’avait bien appris au cours de sa, jusqu’à présent, courte vie. Par égard envers les autres, elle ne pouvait tout simplement pas laisser tomber. Pas comme ça, c’était au dessus de ses forces.

Soudain, une douce chaleur parcourut son corps entièrement. C’était étrange car avant cela, elle le sentait à peine, elle se sentait juste lourde et endolorie. Progressivement, elle retrouva ses sens, l’ouïe fut le premier à apparaître, elle entendait le son de la nuit, les grillons notamment concoctait une mélodie dont elle n’avait même pas pris conscience lorsqu’elle avait fait la folle tout à l’heure. Un son strident mais qu’elle accueillait comme une délivrance. Le toucher apparut ensuite. Le froid surtout. Le froid de l’air nocturne caressant sa peau mise à nue. Quelle idée d’avoir des vêtements aussi léger par tout temps et toute saison. Peut-être qu’elle mettrait ça sur sa liste de résolution l’année prochaine. Oui, la procrastination, c’est bien. Au niveau de son visage, elle sentait bizarrement ... Mais ça ne se peut n’est-ce pas ? Elle préféra ne pas y penser tout de suite. Peut-être était-elle tout simplement en plein rêve. En dernier, ce fût ses poumons. Elle sentait les lésions, voir hémorragie, se résorber seul et se demandait bien par quel miracle cela avait été possible. Après tout, peut importe, elle se sentait à nouveau en vie et c’était tout ce qui importait vraiment. Peu importe comme elle le voyait, elle se sentait reconnaissante de ce cadeau qu’on devait lui faire. Après quelques minutes, elle ouvrit les yeux sur la voûte céleste. Elle ignorait encore où elle se trouvait, les choses étaient encore floues puis, les derniers événements lui revinrent en tête et elle observa les alentour en se redressant, un peu paniquée.


- Que ... Qu’est-ce qu’il s’est passé ?
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Question purement rhétorique. Elle sentit la tête lui tourner et remarqua alors qu’elle était couverte par l’épaisse cape noire de son mystérieux inconnu.Un morceau plastifié glissa légèrement et elle le récupéra. C’était sa carte magnétique d’accès aux bâtiments de chez GML ... Elle ne savait pas qu’elle avait oublié de la rendre à l’accueil en partant. M’enfin ce n’était pas bien grave pour le moment. Elle posa sa main sur son front. Et aperçu du coin de l’œil la silhouette dorée marchant vers la sortie du cimetière. Était-ce lui ? Lui qui la menaçait de lui arracher la vie qui l’aurait encore une fois sauvée ? Dans quel but ? Beaucoup de question se soulevèrent dans sa tête mais aucune réponse. De toute façon, malgré le fait qu’elle se sente bien, elle se sentait fatiguée. En plus, elle ne connaissait toujours pas son nom d’ailleurs, lui avait sans doute vu le sien sur son badge, mais cela lui était égal. Respirant à plein poumon, elle lui cria après.


- ET TON NOM ?!
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Elle n’en rajouta pas, s’emmitouflant dans sa cape, elle ne s’attendait pas à ce qu’il se retourne ou qu’il le lui dise. En fait, c’était purement pour lui signifier qu’elle n’abandonnerait pas. Une petite voix dans sa tête lui murmurait qu’elle serait sûrement amenée à le revoir tôt ou tard et ses paroles sonnaient à la fois comme une question mais surtout comme une mise en garde : « Je n’abandonnerai pas. »

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Oberon
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Lun 27 Jan - 18:21


Il avait beau retourner maintes et maintes fois la question dans son esprit, Oberon ne savait toujours pas pourquoi il lui avait sauvé la vie, après avoir été si proche de la lui enlever. Il n'avait pas mieux que de se cacher derrière l'éternelle excuse de ne pas s'en prendre aux membres de l'Organisation. Mais c'était fois-ci, c’était bien plus profond, plus complexe, plus mystérieux que ça. Une sensation qu'il n'avait ressenti que très peu de fois dans sa courte existence. En vérité, seules deux personnes avaient été en mesure de le faire douter à ce point et réussit à refaire apparaître les bons côtés du souverain. Une facette qu'il avait enfoui au plus profond de son être dans l'espoir de ne plus jamais le montrer à qui que ce soit.

La vie, ou plutôt sa vie était étrange. Mais était-ce sa vie ou lui même qui l'était? En à peine cinq petites minutes, il venait d'aller à l'encontre de toutes ses convictions. Tout cela à cause de la fierté et l'égo surdimensionné de cette gamine. Il pouvait parler, mais il n'avait rien à lui reprocher en matière d'orgueil. Il était aussi sinon même pire qu'elle. C'est sans doute ce qui lui a plu dans cette histoire. Il se retrouvait en elle, tout en ressemblant à un démon de ses souvenirs. La réponse la plus logique à ses questionnements résidait donc dans le fait qu'il ne pouvait pas résoudre à tuer quelqu'un qui se posait comme un miroir de sa propre personnalité. Il y  avait également le fait que bon nombres de ses interrogations n'avaient point trouvés de réponses et quelque part, il gardait l'espoir que des individus tels que Dee et tout les autres étaient en mesure de l'éclairer un petit peu. Mais ce n'était que des réponses logiques et mûrement réfléchies. C'était bien là l'un des défauts du monarque, c'était un être purement rationnel dans ses jugements et sa façon de penser. C'était plutôt contradictoire de penser qu'un type qui était capable de créer des raz-de-marée et des ondes de chocs électriques soit si carré dans son raisonnement. Mais il se devait d'arrêter de mentir à lui même. Il y avait d'autres motifs qui l'ont poussé à sauver la vie de la jeune fille. Des raisons que l'ont ne peut expliquer, que l'on ne peut définir ou tenter de donner une suite logique. Ces raisons étaient situées ici.

Une main sur sa poitrine, il sentait son cœur battre à rythme régulier à travers sa cage thoracique. Que veut-il lui dire? Qu'est-ce que cet organe uniquement destiné à pomper le sang à travers son organisme pouvait bien lui cacher? Bien entendu, dire que c'était son cœur était une expression, c'était le cerveau l'unique responsable. Et pourtant, c'était bien au niveau de sa poitrine que se dégageait cette sensation plus qu'étrange. Il connaissait ce sentiment, il y a bien des années qu'il n'avait pas ressenti cette chaleur qui envahissait l'ensemble du buste et qui affolait constamment ses constantes physiques, Il avait vécu la même chose il y a quelques semaines, lorsqu'il a revu Allen, et aussi il n'y pas si longtemps, lors de son altercation avec Nayomi. Non, cela ne se pouvait pas. C'était absolument impossible que...

«ET TON NOM ?!»

La voix déchirante de Dee le tira immédiatement de ses pensées. Il fut tellement accaparé par des doutes et ses questionnements qu'il n'eut pas remarqué qu'elle avait reprit pleinement possession de ses moyens. À présent, il était capable de sentir sa présence derrière lui, pleine de vie. Un peu faible pour le moment, mais bel et bien en vie. Sans le savoir, il se mit à sourire tout seul, comme si le fait de la savoir saine et sauve le soulageait d'un fardeau. Mais ce n'était pas seulement ça. C'était un sourire de satisfaction, du fait de savoir que malgré l'épreuve qu'elle venait de traverser, elle restait fidèle à elle-même. Elle n'avait pas abandonné, refusant obstinément de reconnaître sa défaite. Elle lui tenait encore tête, mais cela n'avait plus le pouvoir d'énerver Oberon. Dee avait contredit tout ses pronostics, ce qui méritait tout de même un peu plus de respect et de considération de la part du souverain.

En temps normal, il aurait continué son chemin sans se soucier de la jeune fille qui en avait encore et toujours après son nom. Mais plus rien n'était comme avant. Il avait enfin compris dans quelle situation loufoque il se trouvait. Mais il garderait pour lui. Il avait accepté ce que son cœur lui disait mais cela ne voulait pas dire qu'il allait agir en conséquence. Il avait des objectifs à atteindre et malgré tout les bons sentiments qui pouvaient envahir son esprit, il ne sortirait pas du chemin qu'il a choisit d'emprunter. C'était sa fierté à lui. Mais Dee méritait une récompense à la hauteur de son courage et de son entêtement mais surtout qu'elle soit prête à tout perdre uniquement par fierté. C'était une qualité qui plaisait plus que tout à Oberon. Ce dernier se retourna.

La jeune fille était assise sur le sol, serrant fortement contre elle, la cape de la fée. Ils s'observaient mutuellement, chacun essayant de lire dans le regard de l'autre. Dans le tourbillon incessant de ses pensées, il avait oublié de faire disparaître ses ailes. Il s'en rendit compte, un regard bref en arrière. Il eut soudain une petite idée. Il fit avancer l'une de ses ailes en avant, puis en arracha délicatement une écaille dorée. Il posa son doigt dessus et se mit à écrire dessus en usant de la magie. Les caractères se figèrent dessus, comme une signature gravée sur la pierre, éternelle et impossible à effacer. Il y jeta un léger coup d'œil. On pouvait y lire "Oberon" en lettre capitale. D'elle, il ne connaissait également que son surnom, il était donc plus logique que lui aussi ne révèle que son nom de guerre. Son véritable nom était strictement réservé aux intimes. D'un geste vif, il lança l'écaille d'elle qui vint se plante sur le sol, à quelques centimètres de Dee. Elle brillait dans le noir, d'une belle couleur blanche, avec le haut décoré d'un revêtement doré, tout comme son armure.

Oberon la regarda une dernière fois. Mais ce n'était pas comme si ce serait leur unique rencontre. Elle travaillait à l'agence, aussi seraient-ils amenés à se revoir, dans le cadre d'une mission ou tout simplement se croiser au QG de GML. Il était sûr qu'il allait la revoir et peut-être partageait-elle ce sentiment. Au moins, elle ne semblait pas se souvenir de ce qui se venait de se passer, le baiser et tout ce qui suivit. Tant mieux. C'est le genre de chose qu'il ne voulait voir se propager dans tout le pays. Il toucha ses lèvres du bout des doigts. Par la suite, il déploya ses larges ailes de part et d'autres de son corps. Sans plus rien ajouter, il fit battre vigoureusement ses 6 paires d'ailes et s'envola à travers le ciel sans lune, soulevant un épais manteau de poussière au sol. puis disparu quelques secondes plus tard, aidé par la noirceur nocturne. On pouvait encore entendre ses battements au loin, frappant l'air de ses puissantes écailles et puis...plus rien.

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Lun 27 Jan - 20:29

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Finalement, elle aimait bien ce destin fastidieux et égoïste. Son mystérieux inconnu blond la fixait de loin après qu’elle lui ait crié après et une fois encore, elle soutenait son regard de ses yeux améthyste. Ses prunelles étaient de nouveau enflammées par son étincelle de vie. Elle n’avait jamais été douée pour dissimuler quoique ce soit et ses yeux témoignaient de tout ce qu’elle ressentait. Avec Dee, ce n’était même pas la peine de savoir lire les pensées, la majorité de ce qu’elle pensait se reflétait sur son visage. Un large sourire sur le visage, elle soutint son regard un moment. Avant de le voir se retourner vers ses ailes. La prochaine fois, elle l’interrogerait probablement à ce sujet mais elle ne voulait pas abuser d’autant plus que ... Baissant les yeux sur ce qu’elle portait, elle se rendit vraiment compte que plus rien d’autre que la cape ne couvrait le dessus de son corps et le rouge lui monta aux joues tandis qu’elle regardait le sol boueux autour d’elle. Une étincelle lumineuse se posa devant elle et sur l’éclat, elle pouvait discerner des lettres. Tendant le bras, elle s’en empara et la remit dans le bon sens pour enfin lire ce qu’elle avait désiré depuis qu’elle était sorti de la crypte : «  Oberon ».

Elle leva ensuite les yeux vers lui, simplement heureuse d’avoir obtenu ce qu’elle voulait. Un bref instant, elle avait eut l’impression d’être une enfant découvrant son cadeau de noël à l’avance. Ses sentiments à l’égard du jeune homme étaient encore incertain et même si elle l’avait pris pour un bougre asocial, aigri d’être muet, il n’en était en fait rien. C’était un homme disons ... Complexe qu’elle reverrait certainement un jour, mais dans un monde plus confortable cette fois, sans doute. Peut-être apprendra-t-elle d’ici là à ne pas se mettre en danger inutilement, même si cela restait discutable, on ne se refait pas après tout. Elle le salua d’un mouvement de tête avant d’observer chez lui un mouvement bizarre, il avait levé la main vers son visage pour je ne sais quelles raison. Ses lèvres ? Mais ... Instinctivement, la jeune fille baissa les yeux en touchant les ciel, une myriade de pensées lui traversant l’esprit. Ce n’était tout de même pas .. Vrai ? Elle avait bien eut la sensation d’avoir reçut un baiser mais c’était un rêve n’est-ce pas ? Elle leva les yeux vers lui mais dans le ciel, elle n’aperçut que ses ailes et même en criant maintenant, il ne l’entendrait pas avec la vitesse de son vol. Elle se tût en observant sa silhouette disparaître dans la nuit.

Cela faisait une bonne minute qu’elle n’entendait même plus le battements des ailes d’Oberon. Ce nom lui aurait suffit quelques heures plus tôt, tout aurait été bien plus simple. Elle avait la sensation d’avoir enchaîner les bourdes les unes sur les autres et d’en finir récompensées. Elle ne voulait plus faire de vieux os ici maintenant, se levant en douceur, elle s’assura qu’elle tenait bien sur ses jambes, même si c’était bien elle qui avait le moins subit de dommage lors de cet affrontement. Levant les bras, elle sauta pour fêter sa victoire en éclatant de rire.


- YES ! ... Oh ! Merde ! Quelle conne.
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En levant les bras, la cape était tombé, la mettant de nouveau dans une situation fort inconfortable. Prenant le chemin de son appartement, elle espérait ne croiser personne sur la route, ce serait suspect de voir une fille nue sous une cape. On se croirait dans un film bizarre où l’amante se ramène nue sous la veste pour surprendre l’époux. Mais, à quoi pensait-elle avec ce genre d’allusion étrange ? Mieux valait qu’elle rentre prendre une douche pour se vider la tête et reprendre son calme. A l’abri dans son poing fermé, elle tenait fermement ce que l’inconnu lui avait envoyé, elle le conserverait sans doute autant que possible. L’objet, tout autant que la personne l’intéressait vraiment, elle ressentait pour lui une fascination qu’elle ne s’expliquait pas vraiment et qu’elle voudrait approfondir très certainement. Elle espérait qu’elle ne devrait pas attendre trop longtemps pour le revoir.

Fin


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Oberon & Tweedle | Tel est pris qui croyait prendre. [ Achevé ]

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