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05.09.16 - En RP nous venons de passer au printemps ! Profitez de la douceur des températures pour visiter Chantilly et son parc fleuri.
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Ce jour, Ondine s’était levée à l’aube. Prise de l’envie de tout découvrir sur l’organisation qu’elle venait de rejoindre après avoir gribouillé salement le bas d’une page. Les locaux étaient immenses, et la jeune fille n’avait pas encore tout découvert de cet espace dans lequel elle était installée depuis seulement quelques jours. Elle avait déjà déambulé de longues heures dans les couloirs, adressant sourires et « bonjour ! » aux agents qu’elle croisait. Mais à part le grand bureau de son patron qu’elle avait visité quelques fois, avec ou sans raison, la nymphe ne connaissait que la cafétéria : lieu de prédilection pour dévorer une nourriture qu’Ondine, n’ayant jamais goûté d’autres délices, trouvait exquise. Souvent, des regards étranges se retournaient vers notre protagoniste quand elle s’empiffrait de tous les plats proposés à la carte avec un l’air ravi de celle qui dîne dans un cinq étoiles ; alors que, soyons honnêtes, la cafétéria n’en a ni l’apparence, ni l’odeur, ni le goût. Mais ça, Ondine ne le sait pas.
Alors, ce jour, Ondine s’était levée à l’aube. Elle en avait marre de ne pas connaître toutes les pièces de sa nouvelle maison. Mis à part les chambres des autres agents présents, il devait lui rester quelques endroits cachés à découvrir. Un pas devant l’autre, son long t-shirt frottant son bas de pyjama qu’elle avait oublié d’enlever avant de sortir de sa chambre, la jeune fille traversait les couloirs de long en large en ouvrant les portes qui lui inspiraient confiance. Elle était tombée sur une vaste salle remplie de nombreux fauteuils rouges tous tournés vers une scène aux planches de bois lustrées et brillantes. « Aaaah c’est là où les acteurs font leur spectacle, je savais bien que c’était une troupe de théâtre ! » s’était exclamée Ondine tout en refermant la porte pour continuer son trajet on ne sait où. En effet, la crédulité de la nymphe est immense, elle n’a cessé de croire depuis son arrivée que la mise en place de spectacles de théâtre était vraiment la principale activité de cette organisation. Et que cette histoire de cookies, de missions et d’enjeux cruciaux, n’était qu’un amusement. Qu’ils sont étranges à la surface...
Heureusement que, ce jour, Ondine s’était levée à l’aube. Sinon elle n’aurait jamais découvert la pièce qu’elle venait d’ouvrir. Bien perdue dans les couloirs de l’Organisation, la jeune fille se souvenait d’avoir pris vaguement le chemin du bureau du loup, mais rapidement elle avait bifurqué. Une étrange porte l’intrigua au détour d’une allée : plutôt discrète, légèrement cachée, bien plus petite que les autres. Ce genre de détail n’échappe pas à notre tête blonde. Alors elle l’ouvrit et entra, sans plus de manière que cela. La pièce, démesurément grande, regorgeait de jeux en tout genre : toboggans, piscines à balles, balançoires, dispositifs de parcours, toiles d’araignées, trampolines... Enfermez-y n’importe qui, il ne pourra s’empêcher de retomber dans une enfance certaine. Mais ce qui émerveilla encore plus Ondine, ce fut lorsqu’elle toucha l’interrupteur de la lumière. Des spots de toutes sortes de couleurs éclairaient chaque jeu différemment et les nimbaient de bleu pastel, de jaune vif, de vert pomme, d’intensités variées. Les yeux de la nymphe brillaient d’excitation : elle avait déjà vu ce genre de jeux, dans des parcs où les petits humains semblaient être au comble de la joie. Des images lui revinrent en tête, sur ça il fallait se laisser glisser vers le bas, sur ce jeu-là il fallait se balancer pour atteindre le plus haut point possible, ou encore celui-là où le but était de sauter sur un tissu qui faisait monter en l’air. Comme si elle avait toujours été une enfant, Ondine s’avança le cœur léger et son envie de se jeter dans cet espace rempli de balles colorées était plus forte que tout. Laissant la porte légèrement entrouverte, elle se précipita vers cette piscine et sauta dedans, faisant sortir des dizaines de balles qui roulèrent dans la pièce.
Ce jour, Ondine s’était levée à l’aube. Alors elle avait tout le temps possible pour jouer et s’amuser sur toutes les attractions qu’elle avait trouvées. Elle pensait que cela était étrange de ne pas avoir vu plus de personnes s’y diriger, ce lieu semblait tout de même être un des meilleurs de l’organisation, avec la cafétéria. Pourquoi donc était-elle la seule à y entrer ? Peut-être car aujourd’hui, il est actuellement très tôt. Mais peut-être également car cet espace si agréable dans lequel jouait Ondine, tantôt glissant sur le toboggan, tantôt essayant de grimper sur la toile d’araignée, n’était en fait pas du tout destiné aux agents mais plutôt à leur chef. Le loup est assez joueur. Visiblement Ondine aussi. Et sa discrétion laissait sûrement à désirer car, la porte n’étant pas fermée, on entendait résonner quelques rires ou quelques bruits de balles. Le couloir si calme à cette heure de la journée était désormais perturbé par les jeux de la jeune fille. Et si quelqu’un venait à traverser cette partie de l’établissement, empruntant le même couloir que notre protagoniste, il verrait sûrement des lumières sortirent de cette pièce, des lumières étrangement colorées. La nymphe ne semblait pas prête de s’arrêter. Par chance, Ondine s’était levée à l’aube.
Depuis que Laura avait "emménagé" à la maison, les lieux semblaient davantage étroit. Il y avait plus de circulation notamment. C'était assez surprenant les matins où je descendais dans la cuisine. Cependant, l'habitude vint rapidement. La situation ne durerait que peu de temps. Je ne voulais pas abuser auprès de ma colocataire officielle. Aussi, il était convenu que cela n’excèderait pas quelques semaines. Néanmoins, je comptais veiller qu'elle ne quitte pas l'appartement en retrouvant sa situation d'auparavant. Le but était de l'aider, et faire en sorte que trouver du travail lui soit plus facile.
Ce matin, j'étais partie de bonne heure. On m'avait averti de l'arrivée d'une nouvelle au sein de l'organisation, et son profil m'avait particulièrement intrigué. D'ailleurs, c’était essentiellement cela qui avait fait que j'avais été mise au courant par message. Il n'y avait pas beaucoup de détails, et seulement cette phrase trônait sur le fond blanc du mail : "une fille de l'eau est arrivée. Bien sur, cette histoire me touchait particulièrement. Avait-on affaire à une autre Sirène ? Que je connaissais peut-être. ou bien une autre créature ? Quoi qu'il allait en être, je n'avais cessé d'y penser toute la nuit, imaginant sans cesse cette personne, notre rencontre. Car je devais la rencontrer. Curieuse, désireuse de la connaître, d'en apprendre plus sur elle ! J'aimais rencontrer les gens, découvrir quel être se cachait. Cependant, cette inconnue m'intriguait encore plus que les autres.
Ainsi, avec toutes ces pensées en tête, je m'étais dirigée vers le quartier général, toute joyeuse, le sourire aux lèvres, et toute excitée. Je me rendis dans un premier temps à la cafétéria dans le but de récolter des informations. J'espérais que quelqu'un puisse m'apprendre un minimum de choses pour que je puisse la trouver. La dénommée Ondine, par chance, était venue ce matin alors qu'il n'y avait pratiquement personne. On m'avait conseillé de me diriger vers un couloir et de chercher. Avec un peu de chance, elle faisait la visite des lieux, ce qui me laissait du temps, d'autant que je connaissais bien le bâtiment.
Au bout d'un certains temps, à force de couloirs et de murs, des lumières clignotantes et de multiples couleurs m'interpellèrent, jaillissant d'une salle. Je m'avançai doucement et poussai la porte qui était déjà en partie ouverte. Quelle surprise lorsque je découvris une demoiselle blonde, visiblement en plein amusement. J'évitai les quelques balles éparpillées et m'adressai à elle, d'une voix timide, désolée de la déranger : - Bonjour et pardon. Es-tu Ondine ?
Posons rapidement le sujet, si ce n'était pas elle, cela me permettrait de m'éclipser rapidement pour ne plus la perturber. A première vue, elle ne semblait pas différente des autres humains. En revanche, cela ne l'écartait pas pour autant, moi-même je semblais être humaine.
Ondine grimpait, sautait, glissait, riait, gigotait dans tous les sens et surtout : elle s’amusait. Les petits humains faisaient donc comme cela. Comme ils avaient de la chance. C’était ce que la nymphe ne cessait de penser tout en passant d’une activité à une autre. Les lumières multicolores éclairaient toujours ce terrain de jeu privé que la jeune fille s’était approprié sans autorisation. Voyant que les balles colorées rebondissaient sur les murs, le sol et le plafond, elle s’était fait une joie d’en lancer dans tous les sens, se divertissant du bazar qu’elle prenait soin à appliquer dans cette grande salle. Le Grand Loup piquerait-il une colère en voyant tout cela ? Nul ne le sait.
Ondine, ne croyant pas une seule seconde que ses actes puissent déranger, continuait ses petits amusements. Petit, un euphémisme, car à l’instant même où la nymphe eu l’idée suivante, il était impératif que le Loup ne trouve jamais la coupable. Non sans effort, elle déplaça la piscine à balle, à moitié vide désormais, pour la disposer à la sortie du toboggan. Grimpant tout en haut de ce dernier, Ondine prit une grande inspiration. Ses traits se durcirent quelque peu, elle afficha une expression plus rude, concentrée, ce qui donna quelques années de plus à son jeune corps. Autour d’elle, un voile commença à se former, puis il s’épaissit, et devint de plus en plus compact, large, épais. La fille des eaux venait de s’entourer de ce liquide qu’elle chérit tant. Il y en avait des litres et des litres, flottant autour d’elle comme un animal de compagnie protecteur. Lorsque son visage redevint d’une douceur enfantine, la nymphe laissa sa magie se déverser, telle une cascade, sur le toboggan. Elle venait de transformer la salle de jeu en parc aquatique. Un sourire ravissant sur le visage, Ondine se laissa glisser sur son nouveau toboggan aquatique, jusque dans la piscine remplie de balle et d’eau.
L’horloge avait bien avancé ses aiguilles, et notre protagoniste ne cessait de jouer dans cette grande salle qu’elle avait mise sens dessus dessous. Elle continuait de s’amuser, sans se préoccuper des lumières beaucoup trop voyantes ou de sa discrétion inexistante. Alors ce qui devait arriver... arriva. Ondine n’entendit pas les pas légers se rapprocher de la pièce, elle ne vit pas non plus la porte s’ouvrir pour laisser passer une jeune femme à la chevelure écarlate. La demoiselle, tentant vainement d’éviter les balles qu’avait lancées Ondine, s’avança dans la salle, timidement, semblant ne pas vouloir déranger la jeune fille dans ses activités. Ce n’est que lorsqu’elle prit la parole, que la petite nymphe se rendit compte de sa présence.
« Bonjour et pardon. Es-tu Ondine ? » Dit la femme d’une voix faible, mais néanmoins d’une douceur rassurante.
Ondine, à ce moment perchée tout en haut de la toile d’araignée, baissa les yeux vers l’inconnue. Deux bras attachés à un buste, deux fines jambes, une chevelure rougeoyante qui descendait en cascade le long de son dos. Pas de doute, c’était une humaine. La nymphe en avait vu pleins, ils avaient tous la même apparence, l’apparence qu’elle avait prise également. C’était une femme à l’allure élégante, ses cheveux étonnamment épais arboraient une couleur pourpre si brillante qu’Ondine s’y attarda longuement avant de daigner répondre à son interlocutrice.
« Oui, je suis une ondine. » S’était-elle contentée de répondre.
Tout en terminant sa phrase, la jeune fille sauta du haut de son perchoir, à quelques mètres du sol. Elle était assez agile, la taille de son corps d’emprunt aidant à la souplesse. Enjambant les balles qui jonchaient le sol, et marchant dans toutes les flaques d’eau qui pourrait faire tomber les imprudents, elle s’approcha de l’inconnue qui venait de l’interpeler. C’était une très belle femme, pas si grande que ça, à peine quelques centimètres de plus que notre protagoniste, mais avec une silhouette allongée, fine. Alors qu’elle marchait vers son interlocutrice, Ondine ne put détacher son regard du visage de la jeune femme, plus particulièrement de ses yeux. Ils portaient une couleur intense, un bleu profond qui rappelait à la nymphe la couleur de ses rivières et de ses lacs lorsque le ciel s’y reflétait. Elle pensa alors que cette femme était belle, que les humains étaient définitivement des êtres étonnants. Quelle ne sera pas sa surprise en apprenant la nature de l’inconnue. Les deux femmes n’étaient qu’à quelques mètres l’une de l’autre, Ondine n’avait pas dit un mot depuis la descente de son trône, de quoi déstabiliser n’importe qui. Elle l’observait simplement, relevant tous les détails de ce bout d’humaine qui se tenait devant elle : de la forme de ses courbes jusqu’à son petit nez en trompette, Ondine ne ratait rien. Elle l’intriguait. Peut-être l’inconnue souhaitait-elle juste venir jouer également ? À cette pensée, le visage de la nymphe s’éclaira d’un joli sourire enfantin.
« Et toi, qui es-tu ? » Demanda-t-elle d’une voix fluette.
Ondine resta plantée devant la femme, les mains derrière le dos et les yeux braqués dans ceux de son interlocutrice. Se demandant si, elle aussi, elle faisait partie de la Troupe de Théâtre.
L'ambiance qui était si animée quelques secondes auparavant sembla se figer aussitôt que j'eus posé cette question. La demoiselle perchée me notifia, en prenant connaissance de ce qui pouvait me caractériser. Alors elle confirma on identité. Seulement, l'utilisation du "une" m'interpela. Comme s'il ne s'agissait pas d'un prénom mais d'un classification. D'un certain point de vue, c'était logique. Les ondines étaient des créatures maritimes, néanmoins je ne m'attendais pas à ce qu'elles puissent exister bien que cela ne soit pas étonnant à partir du moment où des sirènes, des renards-humains, des mi-bêtes... existaient déjà.
Avec souplesse, elle descendit à terre. A la voir enjamber les obstacles, et exécuter ces actions, on dirait dit un fluide se déplaçant d'un espace à un autre. Elle paraissait presque élastique. D'autant que de nombreuses flaques parsemaient la salle et qu'elle glissait dessus, comme une surfeuse sur une vague. Clairement, j'avais affaire à une créature de l'eau.
Ses petits soleils d'yeux me fixaient, d'un air intrigué, tout comme je les regardais. Un sourire égaya mon visage pendant que je saisis une balle entre les doigts que je m'amusais à faire rouler contre mes phalanges.
- C'est la caverne d’Alibaba ici dis-donc ! Je m'appelle Ariel. Je crois que toi et moi sommes liées par l'eau. J'ai couru à ta rencontre, dans l'espoir d'apprendre à te connaître.
Le minimum était de se présenter et d'expliquer pourquoi j'avais déboulé d'un coup en sachant d'ores et déjà son nom. Maintenant que je l'avais trouvé, je ne souhaitais pas la faire fuir ou l'intimider. Bien au contraire. Je lui lançai doucement la balle que je tenais, en tant qu'invitation à discuter.
-Si tu es bien ce que je pense, alors si je t'évoque sirène, tu devrais comprendre.
Toujours un minimum méfiante, j'évitai d'évoquer tout haut et clairement ma nature. De plus, elle n'avait peut-être tout simplement pas envie de parler.
Silence. Il s’était confortablement installé entre les deux femmes, faisant son petit bout de chemin dans la salle de jeux. Les boules colorées ne rebondissaient plus d’un coin à l’autre, l’eau de la piscine ne disait plus mot et la balançoire avait cessé de se mouvoir, car aucune brise d’air n’était plus brassée. Ondine continuait d’observer la chevelure de feu qui se tenait face à elle. Rien n’était pressé, la nymphe adorait prendre son temps pour observer les détails, dans ces cas la parole restait secondaire. Tout en répondant à son sourire, l’inconnue ramassa une balle rouge qui traînait non loin de ses pieds. Il fallait bien avouer que la pièce ne ressemblait plus vraiment à ce qu’elle était avant l’entrée de notre protagoniste. Entre l’eau qui n’avait rien à faire en ce lieu, les balles qui avaient pris une certaine liberté et les lumières de fêtes foraines qui continuaient à créer une ambiance festive... Ondine avait plutôt bien pris ses aises.
« C’est la caverne d’Ali Baba ici dis-donc ! Je m’appelle Ariel. Je crois que toi et moi sommes liées par l’eau. J’ai couru à ta rencontre, dans l’espoir d’apprendre à te connaître. »
L’inconnue avait désormais un nom. Ces grands yeux semblables à une douce mer calme appartenaient donc à cette Ariel. Toutefois, Ondine n’avait pas saisi ce qu’était cette « caverne d’Ali Baba ». Elles n’étaient clairement pas dans une caverne, mais dans une salle des locaux de la troupe de théâtre... ce que les humains peuvent être bizarres des fois. Mais ce qui l’interpella le plus était le fait que cette jeune femme et elle pourraient être liées par l’eau. Lâchant un soupir entre l’agacement et le rire, Ondine regarda Ariel avec des yeux plutôt interloqués. Comment elle, fille des eaux, pourrait avoir un quelconque lien avec une humaine ? Aussi jolie soit-elle, elle serait comme tous les autres : faibles, claquant des dents dans l’eau froide, hurlant au contact de la chaleur et, surtout, incapable de rester plus de quelques minutes immergés. Alors de quelle manière cette Ariel pourrait oser croire posséder un lien ?
La jeune fille haussa les épaules en se disant que, de toute façon, les humains utilisaient souvent les mots à mauvais escient, il ne fallait pas leur en vouloir. Et puis, Ondine était toujours partante pour découvrir de nouvelles personnes, et son interlocutrice souhaitait en apprendre sur elle. La nymphe fut sortie de ses pensées bien vite, la petite balle rouge que tenait Ariel lui atterrit dans les mains. Elle releva la tête, s’apercevant que la jeune femme lui souriait.
« Si tu es bien ce que je pense, alors si je t’évoque sirène, tu devrais comprendre.
- Je suis une ondine. » répondit instinctivement notre protagoniste, tout en jouant avec la balle colorée qu’on venait de lui lancer.
Cette femme paraissait douce et bienveillante, même si la nymphe ne comprenait toujours pas comment elles auraient pu être liées. Sirène ? Oui elle connaissait ce mot, elle connaissait même les détenteurs. Des créatures aquatiques, comme les ondines, vivant dans les océans, les mers. Mi-femme, mi-poisson. De nombreux humains les considèrent comme des monstres redoutables qui entraînaient les explorateurs au fond des eaux pour les dévorer. Nombre de légendes et de mythes se sont formés au fil des années sur ces créatures : celles qui symbolisent aussi bien la mer nourricière que l’océan destructeur. Ondine n’en avait jamais vu, car elles ne s’aventuraient pas dans les lacs ou les rivières, lieux de prédilection des ondines. Mais le Roi Ondin lui avait parlé de ces êtres, ni en mal ni en bien, juste en évoquant ces semi-humains vivant dans les fonds marins. L’espace d’un instant Ondine les avait enviés : ces êtres qui n’avaient pas à choisir entre l’humanité et les eaux. La nymphe n’avait cessé de fixer son interlocutrice. Que pouvait-elle bien raconter ? Parler de l’eau, de lien, puis enfin de sirène. Si la jeune Ariel était une sirène, Ondine l’aurait bien remarqué. Semi-humain veut bien dire que la moitié du corps appartient au monde de l’eau. Or, cette jeune femme possédait exactement tout ce qui compose un humain ordinaire. Elle, une sirène ? Pour Ondine, Ariel est autant une sirène que la nymphe une humaine.
Ondine secoua la tête, toutes ces pensées n’allaient pas vraiment donner des réponses à ses questions. Tout en continuant à jouer avec la balle rouge, elle haussa une dernière fois les épaules en se disant que, après tout, cela n’avait entre peu et aucune importance. La détentrice de ces superbes cheveux pourpres pouvait bien être là pour ce qu’elle voulait.
« Je n’ai jamais vu de sirènes, de toute façon je ne suis jamais allée dans la mer. Le Roi Ondin disait toujours, chacun chez soi et les poissons seront bien gardés. » expliquait la jeune fille en prenait la voix roque de son ancien chef.
Ondine stoppa le parcours de la balle rouge sur ses mains, et tout en renvoyant cette dernière à son interlocutrice, elle continua la discussion, intéressée par les propos étranges que la jeune femme tenait.
« Pour parler de sirènes, tu as déjà dû en voir toi non ? »
Sinon dans quelles circonstances cette femme pourrait-elle les évoquer ? L’idée qu’elle pouvait réellement en être une était passée à travers l’esprit d’Ondine, si elle-même pouvait avoir l’apparence d’une humaine sans en être une, alors pourquoi les autres ne pouvaient-ils pas ? Toutefois, cette Ariel ne dégageait aucune magie, rien qui puisse la détacher de cette simple nature humaine. Ondine était intriguée, réellement intriguée, jusqu’à en oublier ses activités divertissantes de toboggan et de trampoline, pourtant... Ondine s’était levée à l’aube pour jouer aujourd'hui.
Ma remarque sembla la laisser dubitative. Je ne compris pas tout de suite, puis je me dis que cette expression n'était peut-être pas compréhensible de tous, surtout si ces personnes en question n'avait pas l'habitude de la vie courante humaine. Je me grattai nerveusement le haut du crâne, commençant à être embarrassée. Je m'en voulais presque de l'avoir dérangée. Elle qui paraissait si enthousiaste quelques secondes auparavant, était concentrée, méfiante, et visiblement pleine d'interrogations. Pis encore, un léger mépris s'installa lorsque j'évoquai le mot sirène. Je pensai qu'elle allait comprendre la référence. Au lieu de cela, elle répondit :
- Je suis une ondine.
Une mauvaise blague me vint en tête. Elle me faisait à un pokemon nommait ondine. J’éjectai rapidement cette distraction qui n'avait pas sa place à ce moment là. Cependant, j'avais bien la confirmation que face à moi, se tenait une créature fantastique venue des eaux. Son comportement, sa manière de s'exprimer, cela ne paraissait plus étrange. C'était bien normal. Combien de personnes autre que les ondins avait-elle croisé depuis son arrivée à Chantilly ? Certainement pas beaucoup. aussi décidai-je de ne pas me laisser envahir par la gêne, mais de me détendre, pour qu'elle puisse s'ouvrir dans l'espoir de sympathiser. - Je n’ai jamais vu de sirènes, de toute façon je ne suis jamais allée dans la mer. Le Roi Ondin disait toujours, chacun chez soi et les poissons seront bien gardés.
Réflexion. Son peuple d'ondins était donc gouverné par un roi. Ils ne vivaient pas dans les mers et les océans, et ne côtoyaient apparemment aucune autre espèce que la leur. Les pensées précédentes étaient encore plus logiques. - Pour parler de sirènes, tu as déjà dû en voir toi non ?
Je lui répondis, en gardant toujours ce même sourire habituel :
- Aussi étonnant que cela puisse paraître, je ne suis pas une humaine, je suis une sirène. Mes écailles se transforment en jambes en dehors de l'eau. Et vice-versa. Je n'ai encore jamais rencontré d'ondins avant toi. Je suis d'ailleurs bien curieuse quant à ton apparence également humaine.
Alors qu’elle venait d’évoquer le Roi Ondin, les souvenirs d’Ondine remontaient peu à peu. Elle se souvenait des longues journées en compagnie de ses sœurs, au bord de l’eau, brossant ses longs cheveux blonds, chantant harmonieusement dans un dialecte étranger. Que ces jours étaient loin désormais, et qu’ils étaient ennuyeux. La nymphe ne regrettait pas son départ, quoiqu’elle n’ait aucun souvenir de la raison pour laquelle elle avait quitté sa rivière. Les jours parmi les humains étaient bien remplis : il y avait tant à découvrir les pieds sur la terre. Revenant vite à la réalité, la jeune fille reporta son attention sur son interlocutrice toujours souriante.
« Aussi étonnant que cela puisse paraître, je ne suis pas une humaine, je suis une sirène. Mes écailles se transforment en jambes en dehors de l’eau. Et vice-versa. Je n’ai encore jamais rencontré d’ondines avant toi. Je suis d’ailleurs bien curieuse quant à ton apparence également humaine. »
Ondine haussa les sourcils en guise d’interrogation. Il semblait difficile de croire que la jeune femme pouvait être une sirène. Comment des écailles se transformeraient-elles en une paire de jambes ? Les yeux de la nymphe descendirent vers la partie inférieure du corps d’Ariel, tout en l’examinant des cuisses jusqu’aux pieds, Ondine se disait que les humains étaient de bons farceurs.
« Tu es drôle toi quand même ! » riait la jeune fille.
C’était amusant pour Ondine, partagée sur l’avis qu’elle se faisait d’Ariel. Peut-être était-elle vraiment une sirène, ou peut-être pas. Si elle ne l’était pas, elle inventait de bonnes histoires en tout cas.
« J’ai une apparence d’humaine moi, parce que les ondines peuvent se transformer en humaines, une fois, pour une seule forme. Toutes les ondines peuvent faire ça. Et quand on veut, on peut retourner à l’eau ! » expliqua-t-elle comme si c’était le b.a.-ba de la connaissance.
Maintenant que notre protagoniste avait donné sa réponse, une idée lui vint en tête. À l’eau... C’était pourtant si simple de retourner à l’eau ! Elle qui avait mis autant de bazars dans la salle de jeu du Grand Loup aurait dû y penser avant. Si cette Ariel disait vrai, alors Ondine le saurait de suite. Elle se déplaça en trottinant jusqu’à la piscine à balle qui, désormais, était plutôt une vraie piscine. Rassemblant sa concentration, la Fille des eaux fit appel à sa magie pour soulever les litres de liquide à sa disposition. Tout en se tournant, avec un sourire ravi, vers Ariel, elle cria.
« Moi, je ne crois que ce que je vois par contre ! »
Et rapidement, elle déversa toute son eau vers les jambes de son interlocutrice. C’était la seule solution qu’elle avait trouvée pour vérifier les dires de la rousse. Solution que trouvait Ondine très satisfaisante au vu de son grand sourire. Sourire que ne partagerait sûrement pas l’agent d’entretien à qui incombera la tâche de nettoyer cette pièce. Si la jeune femme disait vrai, alors la nymphe ne tarderait pas à voir pour la première fois une queue de Sirène. Cette journée devenait de plus en plus excitante. Ondine s’amusait bien avec sa nouvelle rencontre.
A mon regret, son attitude ne se modifia pas. aucune illumination apparente. Rien à part davantage de scepticisme qui me fit émettre un léger soupir de démotivation. En allant à sa rencontre, je ne pensais pas que cela pouvait être aussi compliqué. Je tentai de me mettre à sa place. Peut-être son peuple, ses parents lui avaient raconté des choses sur le monde extérieur qui faisait qu'elle était à ce point méfiante. Néanmoins, si elle se trouvait à mes côtés encore à ce moment là, c'était qu'elle quelque chose l'intriguait. Sans doute qu'elle avait envie d'en savoir plus. Donc, en persévérant, une conversation constructive allait finir par avoir lieu.
Après avoir ri, elle me donna quelques informations supplémentaires concernant sa nature, mais comme s'il s'agissait d'une évidence. Je ne relevai pas. Je ne répondis d'ailleurs rien. Elle se déplaça jusqu'à la piscine, un plan sans doute en tête. La fixant d'un sourcil relevé, je constatai que l'eau s'agitait doucement. Une masse de liquide bleu se souleva alors sous ma surprise, et mes yeux admiratifs. J'eus à peine le temps d'entendre sa phrase que je reçus le tout sur le corps, particulièrement au niveau de mes jambes.
- Oh nooooon...
Quelques secondes s'écoulèrent avant que je glisse et m'écrase au sol de tout mon poids. J'agitai tant que je pouvais mon corps, mes nageoires, ma queue, il n'y avait rien à faire... Je me retrouvais coincée sur le sol. Je relevai le buste afin de fixer la coupable et lui jetai un regard noir. - La prochaine fois, demande moi plutôt. ça m'évitera de craquer encore un pantalon.
Je fermai les paupières une fraction de secondes et respirai un bon coup, faisant passer ma rapide colère. Tout allait bien. Nous étions seules dans cette pièce, personne ne risquait rien. C'était le début de la communication, parfait. De plus, dans quelques minutes, mes jambes allaient reprendre leur apparence. En prime, j'avais pu observer qu’elle possédait des pouvoirs, ou du moins qu’elle contrôlait l'eau. Et ça, c'était super.
Ondine n’en croyait pas ses yeux. C’était donc vrai ! Une sirène en chair et en arrêtes se tenait devant elle. Les jambes d’Ariel disparurent en un rien de temps au contact de l’eau. Dans un craquement presque comique de vêtement qui se déchire, le pantalon si bien ajusté de la jeune femme tomba en lambeaux. La queue de la sirène atterrit au sol dans un bruit sourd. Elle tentait vainement de se mouvoir pas ses nageoires, mais, coincée à terre, cela semblait d’une grande difficulté. Cette situation amusait beaucoup notre protagoniste. L’étrangère qu’elle venait de rencontrer lui sembla de suite beaucoup plus intéressante, et sa curiosité n’en avait que grandi davantage. Dans un petit rire enfantin, elle adressa un grand sourire plein de joie à la jeune femme qui, visiblement, ne partageait pas son enthousiasme.
« La prochaine fois, demande-moi plutôt. Ça m’évitera de craquer encore un pantalon. »
Pas une seule seconde la possibilité de demander n’était passée par la tête de la jeune fille, trop amusée par sa petite surprise qu’elle trouvait bien réussie. Elle remarqua néanmoins l’agacement de son interlocutrice qui trouvait sûrement la plaisanterie plus ou moins drôle. Qu’importait à Ondine, elle avait eu une réponse à sa question, qui amenait désormais une multitude d’autres interrogations qu’elle s’empresserait d’exposer à sa nouvelle rencontre. Venir dans cette salle de jeux était sûrement la meilleure idée qu’elle avait eue depuis son arrivée à Chantilly.
« Je croyais que les sirènes ne restaient que dans l’eau moi, pourquoi tu as des jambes ? » ne tarda pas à demander Ondine, impatiente.
Il est vrai que la nymphe, dans son cas, n’était pas non plus restée dans l’eau comme le voudrait sa nature. Son histoire si particulière attestait de sa singularité. Mais quelles étaient donc les aventures qu’avait traversées cette sirène pour se retrouver munie d’une paire de jambes comme les humains ? Les dires de son interlocutrice étaient donc vrais, Ondine avait pu largement le vérifier. D’un air satisfait, elle hocha la tête, comme répondant à ses propres pensées. D’un simple geste de la main, elle fit s’élever dans les airs toute l’eau éparpillée dans la salle. Des jets, des gouttelettes, des filets... chaque particule se retrouva à quelques mètres du sol simplement à la demande de la nymphe. Le liquide se rassembla en une masse bleutée au-dessus de notre protagoniste qui, d’une facilité incroyable, déposa son fardeau dans la piscine, séchant l’intégralité de la pièce. Si elle éloignait l’eau d’Ariel, sûrement cette dernière retrouverait sa mobilité... mais peut-être pas son pantalon...
Ondine revint en trottinant vers sa nouvelle connaissance, bien décidée à lui poser mille et une questions sur sa nature et sur la mer qu’elle n’avait jamais pu observer. Elle se stoppa à quelques centimètres d’elle, observant avec intérêt toutes les écailles qui composaient la queue de la jeune femme. Les lumières colorées des spots s’y reflétaient et offraient un superbe spectacle. La nymphe trouvait la sirène si intrigante. Elle n’était pas qu’une simple humaine, et les mots qu’avait prononcé cette femme revinrent dans la tête d’Ondine « ... toi et moi sommes liées par l’eau. », elle comprenait désormais pourquoi.
« Mais du coup tu viens de la mer, de l’océan non ? Tu as des parents toi ? » questionna notre protagoniste.
Il est vrai que ce genre d’interrogation reste totalement improbable en toutes circonstances. La jeune fille avait toujours de drôle de questions. Mais dans son esprit de Fille des eaux, tout cela prenait son sens. Elle ne possédait pas ce que les humains et autres créatures considéraient comme des parents, des géniteurs. Trouvant cela trop injuste, la nymphe se demandait si tel était le cas également chez les sirènes. Peut-être trouverait-elle en cette Ariel un certain réconfort : celui de se dire qu’il est possible qu’elle ne soit pas la seule, ondine parmi les ondines, à ne pas posséder ce qu’elle pensait être une grande chance, celle d’avoir des parents.