Eh tu ressembles à une princesse Disney [PV SIRENE]

Brrrrr ! L'eau est froide par ici putain !!! Et étrangement j'aurai pas confiance en un courant soudainement plus chaud. Je fusille des yeux les gamins qui jouent dans la flotte non loin de moi. Ils n'ont pas intérêt à souiller l'eau près de moi.. Sinon je fais un malheur...
Je ne me décide pas à aller dans l'eau maintenant. Je pars me rasseoir sur mes vêtements. Non, pas de serviette de plage, de parasol ni même maillot de bain. Je suis tout simplement en sous vêtements sur la plage. Après tout, c'est la même putain de chose, alors qu'on me fasse pas chier avec ça.

Les minutes défilent, et je n'ai toujours pas envie de me plonger dans l'eau froide. Je ne veux pas que les gens autour de moi me regardent entrer dans l'eau. J'attendrai d'être seule. Nager ? Moi ? J'en sais foutre rien, j'ai jamais mis les pieds à la plage avant aujourd'hui. Et je n'ai jamais été à la piscine non plus. ça ne doit pas être sorcier de flotter à la surface.

Le ciel commence à être orangé lorsque les dernières personnes rangent leurs affaires. Je vais enfin pouvoir me jeter à l'eau dans tous les sens du terme. Je me mets debout face à la mer. Je regarde les restes de vagues chatouiller mes doigts de pied. J'avance pas à pas dans l'eau, frissonnant de la fraicheur de celle ci. Me voilà entrée jusqu'à la taille. Brrrr...

Avec le temps, il fait largement meilleur dans l'eau qu'à l'air libre. Aussi, je n'hésite pas plus longtemps, et entre jusqu'aux épaules. Je commence à battre péniblement des bras et jambes pour essayer de me maintenir à la surface. C'est plus facile à dire qu'à faire... Finalement je réussis à trouver un équilibre pour avancer sans avaler d'eau de mer, qui, avouons le, est franchement dégueulasse.

J'avance ainsi jusqu'à un petit rocher que je me permets d’agripper, pour me reposer. Mes mouvements sont ralentis dans l'eau, c'est dur de se rendre compte avant d'essayer de bouger vivement dans l'eau. ça peut me servir pour un entrainement. Un peu comme si j'avais des poids aux membres pour gagner à terme en rapidité. Mais bon pour l'heure, je veux juste profiter.

C'est calme, et le doux bruit du clapotis des vagues, des mouettes me bercent. Sans compter les légers mouvements que me font faire les vagues. Doucement mes yeux se ferment, et je me retrouve à moitié endormie, faiblement accrochée à mon petit rocher.

Confortablement installée sur le canapé, on pouvait m'apercevoir, concentrée dans un livre. Ma colocataire n'était pas là, encore une fois. Nous ne nous croisions pratiquement jamais, et ce depuis son arrivée ici qui remontait à déjà plusieurs mois. Pas du tout gênante, cela me donnait l'impression finalement d'être seule. Parfois, je trouvais quelques vêtements posés sur les chaises, quelques verres sortis, qui me rappelaient que je vivais avec une autre personne. Malgré tout, cette situation allait sans doute bientôt changer. J'avais reçu une lettre récemment de Oihana. Nous allions ouvrir prochainement la boutique dont elle rêvait tant, et ainsi emménager à terme ensemble. Oh bien sur, chaque en son temps. Déjà la boutique. Et si tout se passait bien, la suite allait se faire d'elle même.

Je fermai le livre en veillant à terminer le chapitre. En jetant un œil dehors, je me rendis compte qu'il faisait plutôt beau. Mes jambes commençaient à frémir, signe que j'avais envie d'aller nager. Au vu de l'heure, la place devait pratiquement être déserte, parfait. Je sortis doucement et fis le tour, comme à mon habitude pour me rendre du côté de la falaise où il y avait des rochers. Les gens ne s'aventuraient généralement pas ici. L'endroit était plutôt dangereux, et non confortable. Même si c'était proche d'ici que j'avais rencontré Samuel... Il y avait toujours des exceptions évidement.

Je plongeai, retrouvant mes écailles de poisson qui m'avaient manqué. L'eau était agréable, et cette sensation de virevolter était un bonheur. Je tournoyai, saluai les poissons des environs, et rejoignis polochon. Nous passâmes un certain temps tous les deux avant que je remonte ma tête à la surface. Il y avait quelqu'un là bas, justement sur ces fameux rochers censés être déserts. Je ne perdis pas de temps, elle n'avait pas du me repérer puisqu’elle semblait dormir. Des cheveux roses ? Intriguant.

Je sortis de l'eau discrètement, laissant place à ces jambes humaines qui me maintinrent jusqu'à elle. Je m'approchai de son visage. Quelle étrange demoiselle. Visiblement plus grande que moi, elle avait l'air d'entretenir sa silhouette. Pas un seul épis de travers malgré cette longue chevelure. Que pouvait-elle bien faire ici ? En plein milieu de nulle part, sur ce minuscule rocher d'où elle pouvait glisser à tout moment ?

- Bonjour, articulai-je tout bas pour ne pas la réveiller si jamais elle dormait profondément.

Un sourire nerveux se dessine sur mon visage lorsque j'entends ta voix. Je rigole doucement avant de frotter ma tête à mon support.

- Aieuh...

Ah bah oui, frotter ma tête contre le rocher n'est pas une bonne idée. Je secoue la tête et me frotte les yeux avant de bailler à m'en décrocher la mâchoire. Je frissonne un peu. Depuis combien de temps je suis là au juste ? Ouuuh j'ai froid d'un coup. Je te regarde sans réaliser tout de suite que quelqu'un est près de moi. Après une longue minute à te regarder, j'écarquille les yeux.

- Oh bonjour !

J'essuie ma joue endolorie avec un sourire crispé. Je gémissais d'inconfort, de malaise. Ne tenant plus, je colle mon autre joue contre le rocher en poussant un soupir de soulagement. Je frotte ma tête à la pierre comme un chat se frotterait à des jambes humaines. Et là je réalise à quel point je dois avoir l'air étrange à ta yeux. Rien à foutre. Après l'ajustement de la douleur sur mes joues, je pose mon menton dans mes mains, accoudée sur le rocher, et te regarde avec un sourire malicieux.

- Comment ça va ? Eh ils sont superbes tes cheveux !

Cette crinière ardente nom de nom ! J'ai à faire à une magnifique jeune femme. Je semble t'intriguer pourtant. Serait ce ma couleur de cheveux ? Mon immeeeeense beauté ? L'aura de séduction que je dégage ? Ou simplement le fait que je sois une fille visiblement crevée sur son pauvre rocher au milieu de l'eau ? Allez savoir...

Toujours est-il que je ne suis plus seule sur mon rocher. Je bats un peu des jambes dans l'eau, pour sentir cette douce sensation sur ma peau de l'eau qui me résiste.

- J'm'appelle Laura ! Et toi c'est quoi ton nom ? Tu viens souvent ici ?

Ouais, je te tape la conversation, à toi, une parfaite inconnue, dans un contexte comme celui ci, normal. En me présentant, j'ai voulu te tendre la main pour serrer la tienne, me je me ravise en sentant que je glisse de mon support, pour me rattraper.

Étonnement la personne avachie sur le rocher afficha un sourire suivit d'un rire et d'un cognement. Elle ouvrit les yeux en baillant à pleine bouche. La regarde m'amusa. On aurait dit un animal sortant de sa torpeur se réveillant doucement, et examinant le lieu dans lequel il se trouvait. Après une minute d'éveil elle me salua. Toujours en l'observant d'un air intrigué, elle se frotta volontairement l'autre joue jusqu'à ce qu'elle soit toute aussi rouge l'autre. Et bien ça alors ! Que voici un étrange spécimen. Me faisant penser à une petite fille, elle s'accouda sur son rocher, et d'un sourire me demanda comment j'allais en complimentant ma chevelure. Mes cheveux ? Comment peut-on trouver les miens beaux avec ceux qu'elle avait ? Surprise je pris une mèche dans mes mains et la fixai.

- Oh merci ! Vous... heu tu n'as rien à envier aux miens je pense.

Elle agita ses pieds dans l'eau. Je veillai à rester bien au sec et esquivai les gouttes d'eau qui menaçaient cette peau toute claire d'humaine.
Toujours très sociable, elle enchaîna avec sa présentation et une petite question.

- Enchantée, je m'appelle Ariel, répondis-je d'un sourire chaleureux. Je passe de temps en temps par ici en effet -je préférais ne pas mentionner que c'était mon point de plongée. Désolée du dérangement, je me suis demandée si tout allait bien. Une jeune demoiselle seule, sur ses rochers... L'eau n'est pas toujours calme ici.

En effet, en cas de tempête, de vents forts, il était déconseillé de s'aventurer par ici où les vagues devenaient destructrices. Maintenant qu’elle était réveillée, je pus contempler ses yeux rouges sangs qui me donnèrent la chair de poule. Elle ressemblait à une humaine mais paraissait tellement... différente. Une couleur peut-être avec des lentilles ? Possible, après tout, les humains avaient développé d'étonnantes techniques.

Rien à envier à tes cheveux ? Bien sûr que si, leur couleur est éclatante, et ne nécessite pas d'aller chez le coiffeur pour la maintenir, juste un bon shampoing. En tout cas tu me fais plaisir avec ce compliment qui me donne le sourire jusqu'aux oreilles.

- Eh pourtant... je peux pas trop les laver encore, juste dans le lac du bois dès que j'ai le temps.

La poitrine gonflée de fierté, je continue de t'écouter. Ariel. C'est un nom vraiment très joli. Aaah mince.. C'est quelle princesse déjà qui s'appelle Ariel ? Je ne sais plus.. ça remonte à avant mon internement. Je secoue une main en faisant attention à ne pas tomber dans la flotte.

- Oh tu me déranges pas t'inquiète pas Miss. Tu as bien fait de me réveiller, sinon j'aurai pu me faire me faire emporter par une vague.

Je te regarde en plissant légèrement les yeux, amusée que tu me scrutes comme si je ne suis pas normale. Mon physique te dérange ? Ou bien ce sont juste mes yeux ? Je peux difficilement faire passer le rouge de mes iris pour des lentilles, étant à la plage. C'est d'ailleurs pour cela que je n'ai pas mis mes lentilles noires pour les camoufler. Avec un magnifique sourire je continue.

- Merci Ariel.

Foutu sens de la dette, je t'en dois une cocotte ! Bon, c'est pas tout ça, mais faut que je retourne sur la plage moi...

- Bon, je vais me ramener en sureté au cas où je pique encore du nez... Tu peux m'accompagner si tu veux. Par contre laisse moi de la distance, c'est la première fois que je nage, ça serait très con de t'assommer en essayant de nager ahahah !

Aussitôt dit, je me jette à l'eau et commence à nager comme un petit chien en direction de la berge. Huhuhu ! J'aime vraiment l'eau, je repasserai ! Et j'apprendrai à nager aussi, comme ça je n'aurai pas de soucis par rapport à ça à l'avenir.

Elle parut plutôt ravie. Peut-être était-ce mon compliment sous-entendu ? A moins qu'il ne s'agissait d'une personne naturellement joyeuse. Je me demandais pourquoi elle ne pouvait pas encore trop les laver. Était-ce un souci concernant ses cheveux ? Un souci de logement qui ne lui permettait pas de se laver tout court ? Et donc qu'elle ne faisait cela que dans le lac de la forêt.

Après un remerciement, elle se leva prête à repartir. Elle voulait d'après elle rentrer en sureté. Ce qui me gêna fut qu'elle prit la voie de l'eau pour retourner sur la plage. Aucun souci pour ça, je ne risquais pas de la rejoindre ou mon secret allait partir en fumée.

- J'arrive, dis-je d'un air embarrassé.

Je fis le tour complet pour rejoindre la planche, en sautant de pierre en pierre. La première fois qu’elle nageait ? Et bien ça alors ! Quelle curieuse demoiselle ! Pendant ma marche, je la regardais faire. Elle ne se débrouillait pas trop mal.

- C'est bien pour une première fois ! Des mouvements souples et amples devraient t'aider à mieux nager. De manière à moins te fatiguer.

On aurait dit un petit chiot dans l'eau ! Tous ces cheveux qui flottaient à la surface de l'eau pendant qu'elle tentait d'avancer... Amusant !
A force de la voir comme ça, agir, et parler. Elle m'intriguait de plus en plus. Et puis étant naturellement désireuse de connaître les gens, j'étais curieuse d'en savoir plus sur cette Laura.

- Que faisais-tu la, toute seule, endormie sur ce rocher ? Sans savoir nager qui plus est ?

Tu ne viens pas nager avec moi, mais préfères sauter de rocher en rocher. ça doit être amusant aussi, mais je suis venue ici pour nager, donc autant que je le fasse. Une fois arrivée sur la plage, je me rends compte du petit embêtement que me cause le manque de serviette. Je soupire et commence à m'essuyer avec mon short. Tout le long de ma nage, tu m'as donné des conseils pour m'améliorer, que je garde précieusement dans ma tête pour les prochaines fois.

- Héhé merci, tu pourras être mon prof d'une certaine façon ! Je tenterai une prochaine fois.

J'essore les pointes de mes cheveux qui ont trempé dans l'eau quand j'avançai en regardant la Miss s'intéresser à ce que j'ai dit plus tôt. Tu es bien curieuse, mais ça ne me dérange pas.

- Eh bien je n'ai jamais été à la plage jusqu'à aujourd'hui. Ni à la piscine. Donc je suis venue pour tester. Et puis je me suis accrochée au rocher, fatiguée, et ce qui devait arriver arriva.

Pas étonnant que je sois autant crevée à dormir sur une branche hyper inconfortable. Maintenant sèche, je m'allonge sur le sable en m'étirant. A moi de te poser des questions !

- ça fait longtemps que tu vis ici ?

Je croise mes bras derrière ma tête sans cesser de sourire. Tu as l'air gentille, je vais essayer de ne pas te faire fuir. Et puis tu es la première jeune fille à qui je parle en fait depuis que je suis là. J'ai eu droit à mon terrible amant, à un martien, à un renard, à des cadavres... huhuhu ! Et un loup. Mais pas une seule demoiselle raffinée avec qui je pourrai parler de choses plus précieuses ! Même les bourrines peuvent parler esthétique. Et ça me manquait un peu d'avoir un avis féminin sur certaines choses.

Elle n'eut pas l'air de mal prendre mes quelques petits conseils. Tant mieux. Le but étant de l'aider et non pas montrer une supériorité, la rabaisser ou autre. Je notai qu'elle n'avait pas de serviette, elle du donc s'essuyer comme elle pu avec son short. Ma peau séchait très vite, et les quelques gouttes sur mon corps ne me dérangeaient absolument pas, aussi avais-je tendance à oublier que ce n'était pas le cas de tout le monde. Laura me confirma que jamais auparavant elle n'avait mis les pieds dans un quelconque bassin, piscine, mer... ce jour-là, elle voulait justement tester cette nouvelle expérience. Durant son aventure, elle s'était accrochée à un rocher passant, comme un petit crabe et pouf, endormie. J'émis un léger rire. Malgré ses allures de femme, elle avait un côté très amusant, un peu enfantin.

La demoiselle s'étira de tout son long sur le sable encore un peu chaud et démarra sa séance question. Après tout, chacun son tour. Je réfléchis aux mots à employer.

- Oui et non. Je n'ai jamais habité très loin, mais je suis venue, je suis repartie de Chantilly avant de retourner pour y habiter. Mon appartement se situe d'ailleurs au bord de la plage non loin. La vue est très agréable le matin !

Et en cas d'urgence, je pouvais plonger aussi tôt. Je pouvais rendre visite à ma famille, ou prendre un bain quand ça me chantait. Quelques mètres et plouf ! ça c'était super.
Si je venais à vivre avec Oh, cette chance disparaitrait. Ce choix n'était pas à prendre à la légère. Cependant, être avec elle devenait l'une de mes priorités. Et puis, elle pourrait m'aider en cas de problème, et préserver ce secret.

Je ne cherchai pas à lui poser une nouvelle question pour le moment, loin de moi l'idée de la brusquer. De plus, elle n'avait peut-être pas envie de s'éterniser. pour ma part, cela ne me dérangeait pas. Je n'avais pas grand chose à faire, et papoter avec une nouvelle personne m'était toujours agréable. Si elle souhaitait poursuivre ce petit moment papote, il n'y avait aucun problème. Pour montrer néanmoins que de mon côté, c'était en fonction d'elle, je lui demandai :

- Veux-tu que nous fassions un petit bout de marche ensemble sur la plage ?

La classe ! Un appartement avec vue sur la mer. C'est ce dont rêve la plupart de mes anciens amis s'ils arrivent un jour à sortir de prison. Cette pensée me fait réfléchir sur ce qu'ils ont bien pu devenir après l'évasion. Avec un peu de malchance je peux en croiser. Quoique.. Chantilly est vraiment loin, donc à moins d'avoir eu autant de pot que moi, je ne dois pas m'en inquiéter. Tu me proposes ensuite de nous dégourdir les jambes en marchant un peu sur la plage. Yerk. Ce contexte me fait frissonner de dégoût mais soit, si tu y tiens. Attends simplement que je termine mon nouvel étirement.
Je me lève et commence à te suivre.

- C'est classe ça de pouvoir voir la mer depuis son appartement. Ouais un jour j'en aurais un comme ça quand j'aurais assez travaillé pour me porter caution.

Une belle merde ce système. Il fallait attendre toute une putain de saison pour avoir un appart. 3 mois de salaire minimum pour pouvoir se porter caution, 3 longs mois à vivre dans les bois. En soit, c'est pas plus mal, je peux me cacher le temps que ça se calme du côté de la prison.
Maintenant la question du loyer se pose aussi, aurais je la patience pour vivre avec quelqu'un afin de l'alléger ? Hm...

- Du coup tu peux te baigner quand tu veux c'est pratique ça. Des quelques instants passer dans l'eau, j'ai adoré personnellement.. Mais le bois est un poil loin alors je pourrais pas venir souvent ici.

En avançant avec toi, parce que je traine des pieds, parfois ceux ci sont recouverts de sable. ça me donne une idée, je commence à enfouir mes pieds pour imiter des sortes de liens qui me tiennent prisonnière. C'était dur de les libérer juste avec la force des jambes. Ce nouveau jeu me fit rire.

Malgré un frisson étrange, elle me suivit. Y avait-il une raison particulière à cela ? Le changement de température peut-être entre l'eau et l'extérieur ? L'air se faisait frisquet. Ou peut-être était-ce autre chose. Quoi qu'il en était, elle marcha avec moi sans broncher après un étirement. elle commenta l'appartement, en disant qu'elle adorait en avoir un comme le mien. Cependant un problème semblait la préoccuper. Les moyens. Elle était arrivée récemment. Probablement qu'il lui était difficile d'accéder à ce désir. Mais avec de la persévérance, elle allait sans aucun doute y arriver !

- C'est vrai que c'est sympa. Pouvoir faire des bains de minuit de temps en temps... dis-je avec un brin d'humour.

Après quelques réflexions internes, elle s'arrêta pour jouer avec ses pieds dans le sable. Je ne sus pas pourquoi elle fit cela, en tout cas, trouvant cela amusant, je l'imitai d'autant que je n'avais pas jamais pris le temps de faire ça.

- Tu loges dans la forêt ? Il y a un certain nombre de gens qui y vivent. Beaucoup de personnalités étonnantes et particulières à Chantilly j'ai remarqué. C'est chouette !

Je mis à faire des tas avec mes mains, tout en observant ce que Laura faisait, si elle semblait contente...

Un bain de minuit ? Ouais, quoique faut pas être frileux.. ça va de mon côté bien que j'aime tout particulièrement la chaleur. Oh quand je serais installée, aller aux termes serait une bonne idée. Tu me joins dans mon jeu avec le sable. J'essaie d'enfouir profondément mes pieds, mais je me sens déséquilibrée à un moment, et tombe sur le cul. J'en ris beaucoup.

D'autres personnes vivent dans la forêt ? Dingue ça, j'ai jamais croisé personne. D'un côté je ne me balade pas, et quand je suis dans la forêt je suis soit dans mon arbre, soit en mission donc occupée.

- Habiter c'est un grand mot, je dors sur une branche dans un arbre. J'ai vu personne d'autre, mais en même temps je cherche personne.

Je me relève et frotte mes mains pour retirer le sable avant de me remettre à marcher. Un petit vent frais vient me caresser le corps. Brrr je dois me rhabiller quand même. Je me retourne.

- Attends je vais... EH !

Je me fige. C'est une personne là qui me vole mes vêtements ?? Je cours en hurlant des insultes sur la mère de ce type qui fuit en m'entendant. Une fois arrivée à l'endroit où j'ai laissé mes affaires, je constate qu'il a tout pris dans la hâte... même ma hache... Et il est déjà trop loin. Au fur et à mesure que je comprends dans quelle merde je me trouve, je me frictionne les bras pour essayer de me réchauffer.

- ...

Si je le retrouve, je lui arrache les paupières pour qu'il ne rate pas une miette de la torture que je lui ferais subir...

- ... Merde... J'ai plus qu'à retourner dans mon arbre et à bouder ce connard.

Je me dis que peut-être on pourra me fournir une tenue à l'agence... Fait chier...

Déséquilibrée, elle tomba sur les fesses creusant un léger trou dans le sable, ce qui la fit rire. Quand elle me confia habiter sur une branche d'arbre, je n'eus plus du tout envie de rire. N'ayant pas de place pour Samuel, je n'avais pas osé lui demander. Finalement avec du recul, j'aurais du. Je n'avais pas de chambre disponible, mais dormir par terre, sous un toit, c'est toujours mieux que dehors dans le froid. N'ayant pas envie de commette la même erreur, je lui dis :

- Mon canapé est disponible si tu veux. Je n'ai pas beaucoup de place, mais le temps que tu trouves mieux, je peux te loger dans mon salon gratuitement, ça ne me gêne pas. ça serait peu agréable pour toi, je me doute, désolée...

Presque aussi tôt elle se releva d'un coup apercevant un voleur de vêtements. Elle était déjà partie à toute vitesse. Malheureusement, cela ne suffit pas. Elle jura, probablement énervée contre cet individu. J'eus une idée.

- Ce n'est pas encore perdue ! Il doit faire tout le tour pour rejoindre la route, en plus une fois arrivé dans la rue, il ne va plus courir pour éviter d'attirer l'attention. En passant par les toits des appartements, on devrait réussir à le récupérer au croisement. Suis-moi !

Ce qui me sembla être une partie de chasse débuta, en espérant que Laura allait me suivre. Je m'élançai en courant, direction les habitations qui avaient vu sur la plage. Cela me rappela les missions où je sautais de toit en toit pour atteindre ma cible. Je grimpai agilement le long du mur en m'aidant des fenêtres et des gouttières jusqu'à monter sur le toit. Sans perdre une seconde, je sautai sur le toit d'en face, puis encore et encore jusqu'à arriver au croisement non loin dont j'avais parlé. Le zigoto était effectivement en bas, fier de tenir ce qu'il avait dérobé. Un sourire narquois se dessina sur mon visage.

Ne crie pas victoire trop tôt mon coco, tu risques d'avoir une bonne surprise.

Garder mon calme, ne pas céder à la violence, ce mec a simplement emporté ma nouvelle identité, mon arme, mon bijou, mon avis de recherche, mes économies et la photo de ma famille... Absolument pas de quoi péter un câble... Gnnniiiiiiiii !!! Et l'étriper en pleine rue ne me sauvera pas !
Je n'ai même pas eu le temps de considérer ta proposition, bien trop occupée à songer à comment coincer ce type. Il semble que tu aies une bonne connaissance des lieux, tu me proposes de passer par les toits, normal... LES TOITS ? Mais c'est quoi cette fille sortie tout droit des jeux vidéos ?? Je dois aller d'un point A à un point B, et si je passais par les toits ? J'en profiterai également pour faire un tour dans les égouts, les routes, c'est surfait. En plus t'es rousse madame. Je vais t'appeler Spirou. Bon t'es pas poil de carotte non plus mais pas grave.

Et pas le temps de répondre que tu es déjà partie. Un doux sourire se dessine sur mon visage. Tu ne me connais pas mais tu désires m'aider ? Et d'où te viens cet engouement pour la chasse à l'homme ? Tu es très intéressante comme personne, j'apprécierai passer quelques temps avec toi pour te cerner un peu mieux, et inversement.

Je te suis alors dans ta course, en alternant les "aie" et "ouille", parce que courir pieds nus ça fait foutrement mal, surtout quand on a des petits pieds délicats comme les miens. Et sans attendre, voilà que tu escalades la façade d'un bâtiment avec une facilité déconcertante. Je lève un sourcil en te regardant faire.

- Elle est sérieuse...?

Pas le temps de me poser plus de question, je te suis en me plaignant de chaque bobo qui s'ajoute à mes pieds.. en revanche je réussis à trouver le temps pour équilibrer cette douleur, pour pas me mettre plus en colère que je ne le suis déjà. Une fois en haut je t'aperçois sauter sur un autre toit. Accrochée à mon rebord, le deuxième sourcil se lève.

- ... Vraiment ??

Il faut que je te rattrape. Je suis pourtant très athlétique, mais quasiment à poil et étonnée de tes performances, je t'ai laissé bien trop d'avance. Je finis par te rejoindre.

- Dis donc, t'es une sportive toi, on dirait pas comme ça.

Non pas qu'elle ne semblait pas musclée à mes yeux, simplement je trouve qu'elle a une silhouette bien plus délicate. Pratique ça pour feinter. Je baisse les yeux pour apercevoir le mec avec mes affaires.

- Oooh toi... Attends un peu que je t'entraine dans les bois je te garantis que tu vas regretter le jour où tu m'auras causé du tord...

Bon déjà il est repéré... Et maintenant ? On saute du toit et on le tue de notre poids ?

J'eus un peu de peine pour Laura. La pauvre avait un peu de mal à suivre. Pied ce n'était pas évident. Je l'étais également mais pour ma part, c'était habituel. La tenue maillot de bain ne me gênait pas non plus. De plus, il était fort probable que cela soit la première fois qu'elle grimper comme ça sur une maison, de toit en toit. Malheureusement, si nous voulions intercepter le bandit des rues, nous ne pouvions pas trainer. J'entendais de temps en temps qu'elle sortait quelques petits cris de douleur. Les tuiles n'étaient pas non plus ce qu'il y avait de plus agréable pour les pieds... Elle me rejoignit malgré tout peu de temps plus tard après quelques remarques qui exprimaient son étonnement, auxquelles je ne répondis rien.

Nous observions l'homme qui marchait tranquillement, se sentant à l'abri, pensant que nous l'avions laissé s’échapper. Quelle sotte erreur. J'attendis qu'il soit suffisamment prêt de la bâtisse pour... bondir en criant un hyyyyyyyyyaaaaa et lui atterrir dessus, précisément mon postérieur au niveau de sa nuque/haut du dos pour le faire basculer au sol, l'empêcher de s'enfuir, et amortir ma chute, les jambes de chaque côté de sa tête. Il devait être bien sonné.

- ça t'amuse de voler les vêtements des demoiselles ?!

Laura n'avait plus qu'à redescendre, et le gronder comme elle souhaitait en récupérant ses affaires. Du moins, j'espérais que c'était ce qu'elle comptait faire.
Finalement ça m'avait amusé. Pour l'instant tout allait bien. Lui avait cru s'en sortir, nous l'avions traqué, et voila que tout finissait bien. J'avais un peu de peine pour cette pauvre Laura que j'avais un peu entrainé de force dans cette "chasse". Néanmoins, le butin lui revenait désormais.

- Désolée Laure, j'espère que tu ne m'en veux pas trop...
Oui évidement, je me sentais coupable malgré tout, et malgré le fait que l’initiative venait de moi.

Tu sautes du toit.. merde tu le fais vraiment pauvre folle ! Et après c'est moi qui aie un soucis psychologique.. Je suis pourtant assez en harmonie avec mon corps pour éviter de sauter des toits. Je soupire. Au moins tu l'as eu.. Je descends prudemment pour ne pas me blesser davantage. Il faudra que je vérifie tout ça ce soir... Je crois que mettre des chaussures sera douloureux pendant un temps.

Pour une raison que j'ignore tu t'excuses auprès de moi. Oh ne t'en fais pas, je ne bouderai pas parce que tu m'auras volé cette victoire. Hum ? Ah pour m'avoir entrainer dans ce foutoir ?? J'émets un ricanement.

- Oh t'en fais pas, je me serais bien amusée à ta place aussi. C'est pas vraiment mon mode opératoire pour traquer mais soit. Je te remercie, tu me sauves là. Et c'est Laura mon prénom, ahah.

Je prends mes vêtements... et les fous sur le sol. Ce qui me préoccupe est de savoir si tout est net dans mon porte feuille. Visiblement il avait eu le temps de fouiller. Je grince des dents en voyant mon avis de recherche dans les mains du voleur.

- ... J'en ai pas pour longtemps...

J'attrape le mec par les cheveux et l'entraine entre deux maisons, là où je pourrai le torturer tranquillement. J'évite de prendre la hache que je laisse avec mes vêtements. Le type se plaint de la position inconfortable dans laquelle il est. Une fois hors de vue des passants, je le plaque contre le mur d'une maison. Il a suffit de le menacer de mes ongles pour récupérer mon papier, mais ça ne suffit pas à ma vengeance. Je retire de force son t-shirt et lui fourre dans le bec, manquant de l'étouffer. Et sans attendre plus longtemps, le roue de coups, aussi bien poings fermés qu'ongles sortis. Et pour finir, un bon coup de genou dans ses glawies.

Je le laisse par terre dans la ruelle, souriant de satisfaction. J'ai bien imprimé son visage. Si j'ai un soucis avec les autorités, je ne manquerai pas de le retrouver. Je reviens donc vers toi, et me rhabille en prenant soin de raccrocher mon arme à ma ceinture.

- Voilàààà je pense pas qu'il recommence de si tôt !

Je dis cela avec un immense sourire tout en essuyant le sang de mes mains sur mon débardeur. Je joins ensuite mes mains en sautillant sur place.

- Que puis je faire pour payer ma dette maintenant ? Demande moi, si c'est possible j'y ferai !

Elle ricana à la suite de mon excuse avant de récupérer ses vêtements. Son premier réflexe fut de jeter un oeil dans son portefeuille mais qui malgré ce bon réflexe avait déjà été pillé. Zut. La demoiselle se concentra sur un papier que tenait le voleur dans les mains. Je me relevai en constatant la rage qui semblait se dessiner sur les traits de visage de la jeune femme. Elle s'éclipsa en emportant le monsieur qu’elle traina par les cheveux, sans que j'eus le temps d'émettre la moindre protestation.

Elle revint visiblement soulagée. Que... ? Quoi...? Je ne m'étais pas précipitée l'attraper pour qu'elle... qu’elle quoi d'ailleurs ? Qu'est-ce qu'elle avait bien pu faire ? Soudainement, je m'inquiétai de cela. Le tuer...?

- Tu l'as... tué...? Qu'as-tu fait au juste...? chuchotai-je pour ne pas attirer l'attention des passants qui avaient eu assez de spectacle pour le moment.

Toute joyeuse, elle m'avait demandé de quelle manière pouvait-elle payer sa dette.

- Je t'assure, je n'ai pas fait ça pour que tu me rendes autre chose en contrepartie. J'avais juste envie de t'aider.

Je dis cela d'un air perturbé, imaginant toute sorte de chose qu’elle avait pu faire avec l'homme... J'avais envie d'aller voir. Je n'étais pas pour la violence. Qu'il soit puni certes, mais il ne méritait pas non plus de sort funeste, ou que sais-je. Quelque chose me turlupinait dans cette histoire concernant Laura. Elle n'avait pas l'air méchante mais... un aspect d'elle me manquait. Oh bien sur, personne ne peut se connaître au premier regard. Non non. Je n'avais pas cette prétention. C'était autre chose qui venait m'embêtait. Sa personnalité m'échappait. Je ne pouvais pas l'expliquer. J'avais noté cela à ses différentes réactions, sa manière de répondre. Peut-être aussi que je me faisais des films, trop paranoïaque.

Le tuer ? Euh je suis pas conne au point de zigouiller un mec en ville aux yeux de tous. Je mets mes mains sur mes hanches en secouant la tête. Je te réponds en chuchotant pour éviter d'attirer l'attention sur nous.

- Bien sûr que non, pour qui me prends tu ? Je l'ai cogné. Tout simplement. Il m'a vraiment mise dans une situation embarrassante.

Et puis je n'ai pas besoin de justifier mes colères sur un mec. Je te souris, tu n'as pas à penser à ce qu'il va devenir voyons, il est vivant si c'est ce que tu veux savoir. C'est étrange que tu ne veuilles pas que je rembourse ma dette. Tant pis, je trouverai un moyen seule de la payer.

- D'accord d'accord. Hum, t'es vraiment cool comme fille, et tu m'intrigues un peu. Si ça te dit on pourra faire plus amples connaissance.

Je dis cela tout en rangeant mon papier dans mon porte feuille. Sinon à par ça, rien d'autre n'avait été sortit. En fait, il avait sûrement été curieux. Un peu trop. Et il a payé. Il a du perdre une ou deux chicos dans la raclée que je lui ai mise.
Je te regarde d'un air amusé. Tu aimes la chasse à l'homme, sauter des toits sur les gens, mais tu sembles mal supporter la violence ? Tu es vraiment un cas toi aussi. Qui sait, tu aurais pu être dans la même cellule que moi.

- Hum... euh.. tu veux que je te laisse ?

Si à cause de mon accès de violence ta proposition ne tient plus, je ne t'en voudrais pas. Et puis j'ai du mal avec les petites natures.

Aussi tôt que j'eus fait cette remarque, elle répliqua en me faisant comprendre que ce n'était vraiment pas du tout dans ses cordes. Du moins de ce que j'en compris. Je me mis à rire nerveusement en me passant une main dans les cheveux, gênée.

- Oui tu as raison c'est stupide !

Après tout, il ne se cache pas un psychopathe dans chaque individu croisé, héhé. Je me raclai la gorge comme pour effacer cet instant étrange. D'ailleurs, elle enchaîna aussitôt en me complimentant et en indiquant qu’elle souhaitait faire plus amples connaissance. Je décochai un immense sourire retrouvant ma gaieté habituelle.

- Oh non, ma proposition tient toujours, mon canapé est toujours disponible, et aujourd'hui je n'ai rien de prévu pour une fois. D'ailleurs je peux directement t'emmener à l'appartement si tu le souhaites.

En plus, habillée comme ça, je commençai à greloter. Le soleil déclinait au fur et à mesure que le temps s'écoulait, la fraicheur s'installait. Je me demandais en quoi elle me trouvait "cool". Finalement derrière ma nature de poisson, je constatai que j'arrivai à me sociabiliser avec les humains, chose plutôt étonnante et surprenante de mon point de vue. Je ne savais pas en quoi j'étais intéressante... Néanmoins ce n'était pas pour me déplaire.

Oh non ce n'est pas stupide de penser cela, puisque je tue quand je suis certaine de ne pas me faire choper. Mais je me dis que je dois éviter de te le dire, ça peut te faire fuir. Samour n'a pas été choqué lui, mais il est différent lui, il a vécu des choses qui font qu'il est tout à fait capable de comprendre ce que je vis, ou ai vécu. Après cet instant gênant, tu retrouves finalement le sourire. Je suis contente, je vais pouvoir dormir sur un support pouettable.

- Oh je veux bien merci !

Rentrer au chaud.. Oh ouais c'est super ! Je remarque que tu grelottes un peu. C'est vrai que tu es en maillot de bain encore.. et après avoir couru, quand l'adrénaline retombe, c'est vrai que le froid se fait ressentir. Mais j'suis une princesse charmante, eh ouais ! Je retire ma veste pour ne rester qu'en débardeur, et te la mets sur les épaules.

- Couvre toi le temps d'arriver chez toi. Ce serait ballot de choper la crève.

Je t'aurais bien réchauffée comme je faisais en prison, c'est à dire en faisant le manchot, me collant avec d'autres personnes qui ont froid aussi et formant un petit groupe.. Mais les gens normaux ont toujours un mouvement de recul... J'attends donc que tu me guides jusqu'à ton petit chez toi, en espérant que tu sois un peu réchauffée.

Je m'en voulais un peu malgré tout d'avoir pensé et dit cela. Comment pouvait-elle commettre pareil acte ? Certes elle agissait très différemment des gens que j'avais connu auparavant, mais cela ne faisait pas d'elle une meurtrière sanguinaire ! Mignonne comme elle était en plus, roh c'était vraiment stupide.

En tout cas elle semblait ravie de ma proposition. Elle avait l'air de n'attendre que ça ! En même temps, compréhensible. Seule, dans la froid, dans le noir, une atmosphère parfois lugubre.... Brrrr. Au moins mon canapé allait être utile. Il était dépliable en plus ! A la suite de cela, elle me prêta sa veste en me la posant sur les épaules. Je lui adressai un sourire plein de remerciement et nous partîmes en direction de l'appartement.

Devant l'entrée qui ressemblait à toutes celles alentours, je sortis la clef pour ouvrir la porte. Cette dernière donnait sur le salon/salle à manger. A gauche donc la table basse avec le canapé où elle allait dormir, face à une télé. Sans doute que le canapé serait déplacer pour lui donner un meilleur confort. Derrière cet espace, une cuisine ouverte et des toilettes évidement. A droite contre le mur, un petit escalier menait à l'étage où nous pouvions y retrouver les deux chambres et la salle de bain.

- Voila, bienvenue ! Surtout fais comme chez toi. Pose tes affaires où tu souhaites. La salle de bain est à l'étage, elle est dotée d'une baignoire. Si tu as faim, les placards et le frigo sont à toi. Si tu as besoin de quelque chose, il n'y a pas de souci pour que tu te serves. Seulement si tu peux prévenir quand tu en as l'occasion pour qu'on sache s'il y a besoin de racheter telle chose...

Je lui rendis sa veste et me vêtis de mon peignoir qui m'attendait sur le porte manteau.

Tu me souris lorsque je te réchauffe comme je peux. Eh ouais, c'est ça la classe d'une princesse... Bon grouillons nous je crève de froid maintenant. Mais quelle conne d'avoir cédé ma veste ! On arrive enfin devant ton appartement, et je me sens impatiente de voir où je vais pouvoir crécher le temps de rebondir.
Tu me fais une rapide description des lieux et OH PUTAIN DES WC !! Mais oui, MAIS OUI !!

- Super des toilettes.. Plus besoin d'aller au travail pour faire mes besoins.. Oh je suis joie..

Tu me proposes de me servir sans même demander. C'est bien dans mon style, puisque tout m'est du, je hoche tout simplement la tête au fur et à mesure que tu parles. Je récupère ma veste, mais ne la mets pas, comme il fait très bon dans cet appartement.
Néanmoins.. je regarde autour de moi, et constate que tu ne dois pas vivre seule ici. Je plisse légèrement les yeux, inquiète de rencontrer cette personne.. Inquiète... pour elle.. Et si jamais elle m'irrite..?

- Je ne devrais peut-être pas rester. Tu vis avec quelqu'un non ?

Si jamais cette personne est... gniiiiiiii dégueulasse je vais pas pouvoir m'empêcher de lui refaire la gueule. Aaaah c'est chiant !! Je peux pas me permettre de retourner en taule.

ça remarque me fit rire bien qu'elle divulguait la situation... compliquée de Laura. Elle sembla mémoriser au fur et à mesure de ma visite orale les différentes pièces. L'appartement n'était pas très grand, aucun risque de s'y perdre. Cependant, un détail parut la gêner.

Elle observa autour d'elle avant de dire que finalement elle n'allait peut-être pas rester. Craignait-elle la personne qui vivait ici ? Savait-elle de qui il s'agissait ? Ou tout simplement le fait de vivre avec une troisième personne l'angoissait ?

- Oksa ? Elle est discrète comme tout ! Pour preuve depuis tout ce temps où elle est ici, nous ne nous sommes très rarement croisées. Elle est souvent partie. Je pense qu’elle a pas mal de boulot. Parfois j'avoue que je l'entends à la suite d'un verre brisé ! répondis-je avec humour.

On ne pouvait rêver colocataire plus discrète. J'espérais que la demoiselle finisse pas trouver meilleur refuge. Je pouvais accueillir tout le monde, là n'était pas le problème. Cependant, la place allait finir par cruellement manquer. Le canapé était mieux que le sol ou dans son cas, une branche, mais rester ainsi devenait pénible, particulièrement pour le dos. Oh et puis bonjour la non existence d'intimité.

- J'espère que ça ira. tiens moi au courant de comment avance ta montée vers la gloire ! lui fis-je en lançant un clin d’œil.

Si elle avait besoin d'aide, elle pouvait me demander, je ferais de mon mieux pour qu’elle puisse sortir de là.

Je cogite. Non... la discrétion ou non de la personne, je m'en fous un peu. Beaucoup même. En revanche si jamais je la croise et que... voilà.. Je ne suis pas très prévisible comme femme. Je dois quand même essayer de te prévenir Ariel.

- C'est pas ça qui me gêne en fait.. C'est que j'ai des réactions étranges parfois. Quand je rencontre une personne, c'est physique, soit je l'apprécie tout de suite, soit je la déteste immédiatement. Je le fais pas exprès, c'est comme ça. Du coup je sais pas si je vais être cool avec ta coloc ou non.

A bien y réfléchir, quel coloc serait fait pour moi ? Hm... si un jour je trouve un type qui pourra à la fois : céder au moindre de mes caprices, soulager ma libido, être parfait dans sa symétrie, savoir cuisiner, ne pas être bruyant la nuit, faire le ménage, bref, le minimum quoi. Rien qu'une formalité. Eh bah je trouverai mon coloc idéal.

- Et puis j'suis pas simple à vivre tu sais.. mais merci de me donner ma chance.

Si je vois un légo trainer, je te le ferais bouffer par contre. Ah j'ai mes limites. Je suis tolérante, très tolérante même, mais faut pas pousser. Faudra que je vérifie s'il n'y a pas de merde dans le canapé avant de me poser dessus...

Elle prit un ton grave, comme si elle allait m'avouer quelque chose. En effet, elle me confia avoir quelques réactions étranges. Hum, finalement ce n'était pas mon esprit qui avait interprété cela de manière bizarre. Je notai cependant que si elle était à ce moment là, c'était qu’elle m'appréciait un minimum. Tant mieux alors. Je ne m'en faisais pas pour ma colocataire. Enfin, on ne savait jamais. Peut-être effectivement que le courant n'allait pas passer.

-Si jamais ça ne va pas, je ne me vexerai pas que tu partes. Après tout c'est pour toi. Et on ne peut pas se forcer non plus. Donc à ton aise.

Elle réfléchit un instant avant de reprendre. Difficile à vivre ? De mon côté, je n'étais pas compliqué, et j'acceptais tout facilement. Peut-être avait-elle cherché à me démotiver, mais cela ne marcha pas. Je gardais toujours ce sourire sur le visage et maintenais mes propositions.

- Bienvenue à toi Laura ! Plais-toi au mieux ici.

Je lui tendis la main en guise de signe, de symbole. C'était sans doute une nouvelle aventure qui m'attendait là.
Malgré ses avertissements, je demeurais curieuse. Oh sans doute allais-je avoir des surprises, mais la vie c'est ça après tout. De toute manière, la situation allait bientôt évoluer. Si ça devenait trop compliqué, je le luis dirais, ou elle de son côté allait trouver un logement plus adapté à ses besoins et son confort.

the end ?:

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